
Mme Bornarel 24 avril 2014
Document 1 : Publicité Seb, 1955
Document 2 :
De la vingtaine d’ouvrages qu’elle avait écrits, elle disait préférer Cœur de tigre, une biographie de
Georges Clémenceau. L’homme lui plaisait pour son caractère « dur, insolent et moqueur ». Du coup,
on hésitera moins à rappeler que Françoise Giroud – décédée hier matin à l’Hôpital américain de
Neuilly (Hauts-de-Seine), à 86 ans, d’un traumatisme crânien consécutif à une chute – ne passait pas
non plus pour la sympathie incarnée. […] Elle n’avait qu’une ligne de conduite : être dans son temps,
dans l’action, s’engager. Mais rien de cela ne doit détourner de l’essentiel. Le siècle précédent et
celui qui commence doivent à cette Genevoise d’origine […] d’avoir agi sur la marche des choses et
de la société. Ainsi, le journalisme doit énormément à Françoise Giroud, qui restera la première
femme à avoir dirigé le premier « newsmagazine » français, L’Express, qu’elle fonda en 1953 avec
Jean-Jacques Servan-Schreiber. La littérature lui est également redevable. […] Elle a signé les
portraits de Marie Curie, de la femme de Marx, de Cosima Wagner, d’Alma Mahler et, très
récemment, celui de Lou Andreas Salomé. Car, même bientôt nonagénaire, celle qui avait, après la
Libération, conduit la barque du magazine Elle, qui rédigeait encore des chroniques télé pour le
Nouvel Observateur, n’arrêtait pas. Son entourage a toujours vanté sa puissance de travail et la
volonté qu’elle avait de se tenir au courant de tout. […] Elle n’avait qu’une ligne de conduite : être
dans son temps, dans l’action, s’engager. Agent de liaison dans la Résistance, incarcérée à Fresnes,
elle avait échappé de peu à la mort. Plus tard, sous la présidence de Girard, elle accepta d’endosser
le tailleur de secrétaire d’Etat à la Condition féminine, puis à la Culture. Tout le monde s’accorde à
dire qu’elle y a fait du bon travail.