Vaccinations Vacciner à répétition les animaux contre toute sorte de microbes est une pratique coûteuse en euros et en temps qu’il convient donc de rationaliser. A quoi ça sert ? • A réaliser un premier contact avec un micro-organisme pathogène (= capable de provoquer une maladie) en vue de solliciter les réactions immunitaires de l’individu et d’induire une protection en prévision d’une éventuelle future contamination. • A limiter les conséquences économiques des maladies infectieuses en diminuant le nombre d’animaux malades ou morts. • A se rassurer. ça ne sert pas • A soigner des animaux malades : la vaccination est un acte uniquement préventif. • A compenser totalement les erreurs de conduite d’élevage (par exemple les maladies pulmonaires où les mauvaises conditions de logement favorisent l’action pathogène des bactéries et virus respiratoires). Conditions d’efficacité médicale • Correspondance entre les souches de microbe du vaccin et les souches susceptibles d’infecter l’élevage (sauf si immunité croisée). Exemple en médecine animale, le vaccin contre le sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) ne protège pas contre le sérotype 1. • Application rigoureuse des protocoles de vaccination (âge des animaux, dates des rappels, conservation au froid des vaccins, matériel d’injection stérile à usage unique). • Animaux bien nourris et en bonne santé (nécessaire à la qualité de la réponse vaccinale). • Réaction immunitaire déclenchée par la vaccination assurant un bon niveau de protection. Attention • Lorsqu’un microbe provoque une réponse immunitaire peu protectrice, l’efficacité du vaccin correspondant est médiocre. Certains vaccins diminuent la gravité de la maladie mais ne l’empêche pas. • Le vaccin contient en plus du microbe des adjuvants choisis pour leur action de stimulation. Si la réaction est excessive ou si l’individu vacciné est sensible la vaccination peut rendre l’individu malade. Par exemple une fièvre excessive provoquée par un vaccin peut faire avorter une vache. Conditions de rentablilité Chaque vaccination doit être choisie en fonction du risque réel de l’exploitation : - risques dus au voisinage : maladies contagieuses sévissant dans des élevages proches ou dans les réservoirs sauvages susceptibles d’être en contact avec le troupeau ; - risques dus à la conduite d’élevage : présence sur l’exploitation d’un atelier viande avec introductions régulières, achats fréquents d’animaux de renouvellement, participation fréquente à des concours ; - risques particuliers à chaque élevage : leptospirose, babésiose (piroplasmose), entérotoxémie, colibacilles entéropathogènes par exemple. Pour chaque vaccination le rapport coût et contraintes de la vaccination/coût et contraintes de la maladie si elle survient sera étudié. Situations où c’est indispensable • Vaccination légalement obligatoire. • Introduction régulière dans le troupeau d’animaux potentiellement contagieux vis à vis de maladies à impact économique élevé. • Toute situation particulière amenant le vétérinaire de l’élevage à proposer un plan vaccinal. Quand peut-on s’en passer ? • Absence d’obligation vaccinale. • Absence d’introduction d’animaux ou réalisation de protocole de contrôle complet chez le vendeur et d’une quarantaine avant introduction dans le troupeau. • Diagnostic établissant une absence de risques. Quelles alternatives ? • Renforcer la résistance des animaux par la maîtrise des différents paramètres de conduite d’élevage : ambiance, hygiène, alimentation y compris l’abreuvement. • Contrôler les rongeurs, les contacts extérieurs (protection sanitaire). • Travailler en élevage fermé (pas d’achat d’animaux). Remarque : Les vaccins sont soumis à ordonnance. La mise en place et le suivi d’un protocole de vaccination ne peuvent être faits que par le vétérinaire de l’élevage. Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis - Santé du troupeau Chambres d’agriculture de Bretagne ([email protected]) Mars 2010