Chambres d’agriculture de Bretagne (rabzh.herbivores@cotes-d-armor.chambagri.fr)
Acteur en élevage laitier, j’analyse, j’agis - Santé du troupeau Mars 2010
A quoi ça sert ?
• A réaliser un premier contact avec un micro-organisme
pathogène (= capable de provoquer une maladie) en
vue de solliciter les réactions immunitaires de l’individu
et d’induire une protection en prévision d’une éventuelle
future contamination.
• A limiter les conséquences économiques des maladies
infectieuses en diminuant le nombre d’animaux malades
ou morts.
• A se rassurer.
Ça ne sert pas
• A soigner des animaux malades : la vaccination est un
acte uniquement préventif.
• A compenser totalement les erreurs de conduite d’élevage
(par exemple les maladies pulmonaires où les mauvaises
conditions de logement favorisent l’action pathogène des
bactéries et virus respiratoires).
Conditions d’efficacité médicale
• Correspondance entre les souches de microbe du vaccin
et les souches susceptibles d’infecter l’élevage (sauf si im-
munité croisée). Exemple en médecine animale, le vaccin
contre le sérotype 8 de la èvre catarrhale ovine (FCO) ne
protège pas contre le sérotype 1.
• Application rigoureuse des protocoles de vaccination (âge
des animaux, dates des rappels, conservation au froid des
vaccins, matériel d’injection stérile à usage unique).
• Animaux bien nourris et en bonne santé (nécessaire à la
qualité de la réponse vaccinale).
• Réaction immunitaire déclenchée par la vaccination assu-
rant un bon niveau de protection.
Attention
• Lorsqu’un microbe provoque une réponse immunitaire
peu protectrice, l’efficacité du vaccin correspondant est
médiocre. Certains vaccins diminuent la gravité de la ma-
ladie mais ne l’empêche pas.
• Le vaccin contient en plus du microbe des adjuvants
choisis pour leur action de stimulation. Si la réaction est
excessive ou si l’individu vacciné est sensible la vaccina-
tion peut rendre l’individu malade. Par exemple une èvre
excessive provoquée par un vaccin peut faire avorter une
vache.
Conditions de rentablilité
Chaque vaccination doit être choisie en fonction du risque
réel de l’exploitation :
- risques dus au voisinage : maladies contagieuses sévissant
dans des élevages proches ou dans les réservoirs sauvages
susceptibles d’être en contact avec le troupeau ;
- risques dus à la conduite d’élevage : présence sur l’exploi-
tation d’un atelier viande avec introductions régulières,
achats fréquents d’animaux de renouvellement, participa-
tion fréquente à des concours ;
- risques particuliers à chaque élevage : leptospirose, ba-
bésiose (piroplasmose), entérotoxémie, colibacilles enté-
ropathogènes par exemple.
Pour chaque vaccination le rapport coût et contraintes de la
vaccination/coût et contraintes de la maladie si elle survient
sera étudié.
Situations où c’est indispensable
• Vaccination légalement obligatoire.
• Introduction régulière dans le troupeau d’animaux po-
tentiellement contagieux vis à vis de maladies à impact
économique élevé.
• Toute situation particulière amenant le vétérinaire de
l’élevage à proposer un plan vaccinal.
Quand peut-on s’en passer ?
• Absence d’obligation vaccinale.
• Absence d’introduction d’animaux ou réalisation de pro-
tocole de contrôle complet chez le vendeur et d’une qua-
rantaine avant introduction dans le troupeau.
• Diagnostic établissant une absence de risques.
Quelles alternatives ?
• Renforcer la résistance des animaux par la maîtrise des
différents paramètres de conduite d’élevage : ambiance,
hygiène, alimentation y compris l’abreuvement.
• Contrôler les rongeurs, les contacts extérieurs (protection
sanitaire).
• Travailler en élevage fermé (pas d’achat d’animaux).
Remarque : Les vaccins sont soumis à ordonnance. La
mise en place et le suivi d’un protocole de vaccination ne
peuvent être faits que par le vétérinaire de l’élevage.
Vacciner à répétition les animaux contre toute sorte de microbes est une pratique coû-
teuse en euros et en temps qu’il convient donc de rationaliser.
Vaccinations