PREMIERE PARTIE
Questions (15 points)
I Le passé (5 points)
1. Quel est le premier verbe employé par le poète? Combien de fois apparaît-il dans le poème? Comment s'appelle cette
figure de style? /1
1. Le premier verbe employé par le poète est le verbe se rappeler: « Rappelle-to(v. 1). Il apparaît sept fois dans le poème: vers 1, 6,
11, 14, 15, 23, 29. (0.5 point ) C'est une anaphore. (0.5 point )
2. Sur combien de vers s'étend le retour sur le passé? /0.5
Le retour sur le passé s'étend du vers 1 au vers 36 (les sept verbes « rappelle-toi» sont entre les vers 1 et 29).
3. Où se passe la scène évoquée dans ce retour sur le passé? /0.5
La scène évoquée se déroule à Brest, très exactement rue de Siam (v. 8).
4. A
qui
s'adresse le poète? Quel est le lien entre le poète et ce personnage? /0.5
Dans ce passage, le poète s'adresse à une jeune. fille .prénommée Barbara Le lien entre ce personnage et le poète est dû au hasard: le
poète ne connaît pas cette jeune fille, il n'a fait que la voir, un jour:
« Et je t'ai croisée rue de Siam» (v. 8), « Toi que je ne connaissais pas / Toi qui ne me connaissais pas» (v. 12-13).
5. Relevez le champ lexical de l'eau dans les vers qui traitent du retour sur le passé (quatre mots différents au moins). /1
(0.25 x 4)
Dans ce passage, le champ lexical de l'eau est constitué des mots suivants: « pleuvait» (v. 2, 7, 47), « ruisselante» (v. 4,21), « pluie»
(v. 5, 20, 31, 34, 40, 49), « mer» (v. 34)il pleu(v. 46)orage» (v. 50)l'eau» (v. 55).
6. Repérez les trois fonctions de l'adjectif: /1.5
vers 4 : « épanouie
>)- :
épithète détachée (apposée) à « tu » (0.5 point)
vers 32 : « heureux» : épithète liée à « ton visage » (0.5 point)
vers 48 : « abîmé» : attribut du sujet « tout» (0.5 point)
II Le présent (6 points)
7.
À
partir de quel vers le poète revient-il au système du présent, c'est à dire au moment où il écrit? Quels sont le temps et le
mode employés ?
/1
C'est au vers 39 que le poète revient au présent: « Qu'es-tu devenue maintenant ». (0.5 point ) Le vers 38 opère une transition. Il
s'agit du passé composé de l’indicatif. (0.5 point )
8.
À
partir de quel vers apparaît le vocabulaire de la guerre? Relevez ce champ lexical (six mots différents au moins). /1.5
Le vocabulaire de la guerre apparaît au vers 35 : « l' arsenal».(,0.5 point) Le champ lexical de la guerre est composé des mots et
groupes: « guerre»
(v.
38), « pluie de fer de feu d'acier de sang »
(v.
40-41), « mor
(v.
44),
«
disparu » (v. 44), « deui
(v.
49),
« orage de fer d'acier de sang »
(v.
50-51), « crèvent »
(v.
53). On accepte aussi « disparaissent» (v. 54), « pourrir»
(v.
56).
9. Quel mot (entre les vers 48 et 58) unit le thème de l’eau et le thème de la guerre ? /0.5
C’est le mot « pluie », ou mieux encore le mot « orage»
qui unit le thème de l’eau et le thème de la guerre.
En effet, l’orage associe
l’eau et la violence : « l’orage de fer d'acier de sang »
(v.
50-51).
Quant au mot « pluie », il permet d’associer la pluie
d’avant la guerre, l’eau versée par le ciel (v.5, etc.) et la pluie qui tombe au moment où le poète écrit, une pluie habituelle
mais aussi formée des projectiles qui tombent du ciel (v.40, etc.)
-
10. Relevez dans les vingt derniers vers une proposition subordone dont la fonction est
complément de
comparaison. Quels sont les éléments qui sont comparés ? Pourquoi? /1
La proposition subordonnée qui exerce la fonction de complément de comparaison est : « comme il pleuvait avant »
(v,
47).
(0.5 point).
Les éléments comparés sont la pluie d'avant la guerre (v. 5, etc.) et la pluie qui tombe au moment où le poète s'exprime. Le
fait qu'il pleuve n'a pas chan, il ya toujours cette eau qui s'abat du ciel. Mais 'maintenant la pluie
s’abat sur une ville en
ruines: « Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé 1 C'est une pluie de deuil terrible et désolée»
(v.
48-49). La pluie
tombe sur les ravages de la guerre, c'est maintenant une pluie noire, un symbole de la mort. C'est en faisant une
comparaison qui porte sur la pluie que le poète peut faire comprendre combien le monde a changé à cause de la guerre.
(0.5 point)
11. « Cette pluie de fer
» :
nommez cette figure de style. Expliquez le sens de cette expression. Trouvez-en une
autre dans le texte. /1
« Cette pluie de fer» (v. 40) est une métaphore. C'est une pluie de bombes qui tombe. (0.5 point; 0.25 x 2) Autres
métaphores; « une pluie de deuil » (v
49),
« l'orage 1 De fer d'acier de sang» (v. 50-51).
On peut relever aussi un groupe nominal, qui a la fonction de complément de comparaison : « comme des chiens»
(v.
53).
(0.5 point)
12
.
a) Donnez la nature et la fonction de « qui crèvent comme des chiens» (vers 53)
.
/0.5
b) Vous donnerez la nature et la fonction de « qui ».
/0.5
a) Il s'agit d'une proposition subordonnée relative, complément de l'antécédent « des nuages» (v. 52). (0.25 x 2)
b)« qui» est un pronom relatif simple sujet du verbe« crèvent ». (0.25 x 2)
II Lyrisme (4 points)
13. a) Comptez les syllabes des 5 premiers vers: que remarquez-vous pour l'ensemble de ces vers?
/1
Le poème n'est pas composé en vers réguliers; on trouve des vers de plusieurs types qui se suivent sans régulari, de
manière libre, par exemple :
« Rap / pel / le / toi / Bar / ba / ra 7 syllabes
Il / pleu
/
vait / sans / ces/ se / sur / Brest 1 ce /jour-/là 11 syllabes
Et / tu / mar / chais / sou / ri / ante 7 syllabes (0.5 point)
E / pa / nou / ie / ra / vie / ruis / se / lante 9 syllabes
Sous / la / pluie » 3 syllabes
Les vers sont impairs. Il n'y a pas non plus de rimes disposées de manière régulière. (0.5 point)
b) Au vers 3, quel constat peut-on faire sur le mot « souriante» ? Comment appelle-t-on ce procédé métrique?
/0.5
Il s'agit de la diése : sou-ri-ante.
14. Vers 3-4 : Trouvez une répétition de sons et nommez-la.
/0.5
Il y a de nombreuses
assonances
qui forment des échos, qui créent une musique, ainsi que des allitérations :
Et tu m
a
rchais sour
ian
te
Ep
a
nou
i
e r
a
v
i
e ru
i
ssel
an
te »
Ici, le son [a] est répété. Il est repris (de manière nasalisée) dans le son /an/.
15.
Pourquoi ce poème a-t-il pu être facilement mis en musique pour être chanté? Justifiez votre réponse en citant
des procédés de reprise. /1
Le poème comporte de nombreuses formes de
répétitions de refrains
. Elles ne portent parfois que sur un
mot : « heureuse ! heureux » (v.31-33). Les répétitions de vers, elles, font comme ces refrains « Rappelle-toi Barbara »
(v.1, 6, 11, 23, etc.), de même « Oh Barbara » (v.37, 45). Certaines expressions sont reprises avec des
modifications
d’ordre
: « Epanouie ravie ruisselante » (v.4), « Ruisselante ravie épanouie » (v.21), ou « De feu d’acier de sang » (v.41)
et « De fer d’acier de sang » (v.51).
On remarque également des
anaphores
: « Toi que je ne connaissais pas / Toi qui ne me connaissais pas» (v. 12-13), ou
« Je dis tu à tous ceux que j'aime / Même si je ne les ai vus qu'une seule fois /Je dis tu à tous ceux qui s'aiment / Même si je
ne les connais pas» (v. 25-28). (0.5 pour un procédé - 1 pour 2 procédés)
Il y.a donc de nombreux procédés qui créent du rythme, frappent l'attention et aident la mémoire. Or ces procédés sont
parmi ceux qui caractérisent le mieux les paroles de chanson. De plus, ces procédés sont soutenus par d'autres, qui
enrichissent l'aspect sonore: les allitérations et les assonances (voir question précédente). Ces raisons textuelles expliquent
certainement le fait que ce poème a émis en musique pour être chanté, en plus, évidemment, de la qualité de son
inspiration.
16. Pourquoi peut-on dire que ce poème est lyrique? Appuyez-vous sur le texte pour répondre. /1
On peut dire que ce poème est lyrique, par exemple, car il exprime les sentiments personnels du poète: peuttre l'amour,
mais surtout la mélancolie du souvenir et la tristesse. (0.5 point)
Exemple de citation: « N'oublie pas / Cette pluie sage et heureuse / Sur ton visage heureux / Sur cette ville heureuse» (v.
30-33). (0.5 point pour cet exemple ou tout autre pertinent)
Réécriture (4 points)
Réécrivez les dix premiers vers après avoir remplacé Barbara par Barbara et Alexandra.
Rappelez-vous Barbara et Alexandra
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et
vous marchiez
souriant
es
Épanoui
es
ravi
es
ruisselant
es
Sous la pluie
Rappelez-vous Barbara et Alexandra
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je
vous
ai crois
ées
rue de Siam
Vous souriiez
Et moi je souriais de même
(points en moins si oubli de mots ou fautes de copie)
Dictée ( 6 points) Le vieux saltimbanque
Ici la misère absolue, la misère affublée, pour comble d'horreur, de haillons comiques, où la nécessi, bien
plus que l'art, avait introduit le contraste. Il ne riait pas, le misérable! Il ne pleurait pas, il ne dansait pas, il ne gesticulait
pas, il ne criait pas; il ne chantait aucune chanson, ni gaie, ni lamentable, il n'implorait pas. Il était muet et immobile. Il
avait renon, il avait abdiqué. Sa destinée était faite.
Mais quel regard profond, inoubliable, il promenait sur la foule et les lumières, dont le flot mouvant s'arrêtait
à
quelques pas de sa répulsive misère !
Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris
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