Résumé
En même temps qu’il signe son entrée dans le champ littéraire par la publication d son
premier roman, Antoine Bloyé, en 1933, Nizan exerce une activité importante de critique, de
chroniqueur et d’essayiste pour différentes revues et journaux. L’espace journalistique est le lieu
au sein duquel la voix nizanienne va construire une autorité qu’elle acquiert en souscrivant aux
intentions du parti communiste, en se présentant comme compétente et savante et en témoi-
gnant de son statut de transfuge, c’est-à-dire de bourgeois qui refuse la bourgeoisie par délité
à ses origines prolétariennes. La voix signe donc sa présence par un triple effort, dogmatique,
intellectuel et autobiographique. L’autorité ainsi produite engendre un ton singulier qui est aussi
bien repérable dans l’axiologie qui régit le système de représentation (le réel contre l’illusion)
que dans certains éléments stylistiques précis. Le travail d’analyse des articles est mis en relation
avec le roman de Nizan pour montrer combien son ton et son autorité y sont repérables selon
des modalités identiques, la voix et le ton de Nizan opèrant de manière quasi-indépendante de
son lieu d’inscription générique. Cette autorité obtenue qui consacre Nizan le conduit à pro-
duire, théoriquement et activement, une redénition du champ littéraire.
Abstract
Nizans literary career started in 1933 with the publication of Antoine Bloyé. At the same
time, he was very active as a critic, a chronicler and an essay-writer for several journals and
newspapers. It is with the voice of a journalist that he established his authority in support of
the aims of the communist party, showing himself competent and knowledgeable, and bea-
ring witness of his status as a renegade, i.e. as a member of the middle class who had refused
the ‘bourgeois’ values to remain faithful to his working class origins. In this context, his voice
speaks in three registers: a dogmatic, an intellectual and an autobiographical one. The authority
he thus establishes is ultimately heard in one single tone, which can be recognised in both the
axiology that determines his system of representation (the real versus the illusory) and some
specic aspects of his style. The analysis of his articles is related to Nizans novel in order to
demonstrate how in this literary work the same tone and authority can be found again. Nizans
voice and tone seem to assert their almost total independence from their place of origin. It
is the authority acquired in this manner that opens the way for Nizan to redene, in both his
theories and his active commitments, the eld of literature.
Jean-Luc Martinet
La construction d’une gure auctoriale révolutionnaire :
Paul Nizan (1929-1933)
Pour citer cet article :
Jean-Luc Martinet, « La construction d’une gure auctoriale révolutionnaire : Paul
Nizan (1929-1933) », dans
Interférences littéraires/Literaire interferenties,
nouvelle sé-
rie, n° 6, « Postures journalistiques et littéraires », s. dir. Laurence van nuijs, mai 2011,
pp. 101-118.
http://www.interferenceslitteraires.be ISSN : 2031 - 2790
Geneviève Fabry (UCL)
Anke Gilleir (KULeuven)
Gian Paolo Giudiccetti (UCL)
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Interférences littéraires/Literaire interferenties
, n° 6, mai 2011
101
la ConstruCtion dune figure auCtoriale révolutionnaire :
Paul Nizan (1929-1933)
introduCtion
Paul Nizan, qui publie ses premiers articles dès 1923, ne fait paraître aucun
article littéraire ou politique entre 1926 et 1928. Il faut donc attendre 1929 pour à
nouveau lire de ses textes, qu’il ne signe plus désormais Paul-Yves Nizan mais Paul
Nizan. Cette modication de la signature accompagne l’engagement de Nizan au
sein du parti communiste, que l’on date de la n de l’année 1927 ou de l’année 1928.
Ses collaborations à diverses revues et journaux sont ponctuées par la publication
de deux essais virulents, Aden Arabie en 1931 et Les Chiens de garde en 1932. Le
premier ouvrage a d’abord été publié en partie dans la revue Europe et le second
trouve sa source dans un long article de 1930 paru dans la revue Bifur, « Notes-
programme sur la philosophie ». Enn, en 1933, Nizan publie son premier roman,
Antoine Bloyé, qui parut lui aussi, en partie, dans la revue Europe1.
Tout lecteur de Nizan est frappé par ce qu’il convient d’appeler, avec de mul-
tiples précautions, l’unité de ton chez Nizan2 ou si l’on préfère le caractère immé-
diatement repérable de la voix nizanienne qui franchit ainsi les barrières génériques,
assure une unité à l’ensemble des textes et construit une présence clairement identi-
able dans les champs littéraire et politique. En effet, les différents genres qu’utilise
Nizan (l’article, l’essai ou le roman), et même s’il respecte leur contrainte générique
propre, n’engendrent pas des gures auctoriales hétérogènes ou incompatibles. Au
contraire, en lisant l’ensemble de la production écrite de Nizan, le lecteur a le sen-
timent d’une très grande cohérence, de la présence effective d’un auteur et d’une
voix singulière qui transparaît malgré la diversité des formes. La force de l’écriture
nizanienne est donc de construire des scénographies propres au genre dans lequel
il écrit et de réussir à les faire concourir à l’élaboration d’une même posture auc-
toriale : celle de l’auteur révolutionnaire. Ces « premières années » de Nizan nous
offrent donc la possibilité de comprendre comment se tisse cette voix, productrice
et support d’une gure auctoriale révolutionnaire singulière qui a pour nom Paul
Nizan.
1. Pour le détail bibliographique, nous renvoyons à l’ouvrage de Robert S. tHornberry, Les
Écrits de Paul Nizan (1905-1940). Portrait d’une époque. Bibliographie commentée et suivie des textes retrouvés,
Paris, Champion, « Histoire du livre et des bibliothèques », 2001.
2. Sur ce point, nous renvoyons à Jérôme Meizoz, « “Postures” d’auteur et poétique (Ajar,
Rousseau, Céline, Houellebecq) », dans Vox Poetica, 2004. [En ligne], URL : http://www.vox-poetica.
org/t/meizoz.html. Le « ton » peut être compris ici comme la manifestation de l’ethos du locuteur
dans son discours. En ce sens, il participe de la posture auctoriale telle que Jérôme Meizoz la dé-
nit (voir Postures littéraires. Mises en scène modernes de l’auteur, Genève, Slatkine Érudition, 2007 et La
Fabrique des singularités. Postures II, Slatkine Érudition, 2011). Pour une mise au point sur l’usage des
termes voix et ton dans l’article, cf. infra (« le ton de Nizan »).
la construction dune FiGure auctoriale révolutionnaire : Paul nizan
102
1. autorité de la voix
Nizan publie ses premiers textes en tant que journaliste communiste en 1929
dans La Revue marxiste et dans La Revue de psychologie concrète qu’il contribue à créer
en compagnie de certains membres du groupe « Philosophies »3. La voix de Nizan
prend donc corps au sein d’un espace éditorial qui ne lui préexiste pas mais qu’il
construit. Les premiers articles de cette année-là se divisent en trois catégories : des
articles techniques4 ayant trait à la « rationalisation »5, un article qui s’insère plus
précisément dans le champ de la philosophie6 et enn deux articles plus spécique-
ment littéraires7. Les deux articles consacrés à la rationalisation sont exemplaires
d’une énonciation individuelle soutenue par le groupe des communistes : le locuteur
se dote d’une autorité en témoignant d’une souscription au groupe politique même,
et de son insertion dans l’espace du parti. En effet, après avoir expliqué le phéno-
mène de la rationalisation, Nizan insiste sur le rôle déterminant des communistes
qui résistent seuls aux entreprises de rationalisation : « il importe que les commu-
nistes […] fassent constamment le point, surveillent les conséquences directes ou
indirectes que ces mesures ont ou peuvent avoir pour le prolétariat »8. Les commu-
nistes doivent effectuer un constant travail critique en distinguant « les phénomènes
qui ne signient rien pour le prolétariat, et ceux qui signient un accroissement
immédiat ou lointain d’exploitation »9. Nizan attribue ainsi une position singulière
au groupe communiste qui s’oppose avec force et véhémence à celle des socialistes
parce que « la base sociale [du parti socialiste] comprend cette aristocratie ouvrière
qui naît sur la base technique de la rationalisation capitaliste, et la petite bourgeoisie
hésitante, docile et inquiète de son destin »10. Ce passage circonscrit donc à la fois
un locuteur (le groupe politique qui, seul, fait preuve d’une vigilance critique), un
destinataire (le prolétariat), et un ton particulier, présenté ici comme étant propre au
groupe et où s’entend une virulence qui signe cette vigilance de parti pris. La parole
3. Les articles de Paul Nizan cités dans la présente contribution ont fait l’objet d’une réédi-
tion dans Paul nizan, Articles littéraires et politiques. Volume I (1923-1935), édition établie par Anne
MatHieu. Préface de Jacques deGuy, Nantes, Joseph K., 2005. Nous abrègerons désormais cette
référence en ALP, après mention des références de la parution originale.
4. Cf. Paul nizan, « Rationalisation », dans La Revue marxiste, 1er février 1929 (ALP : pp. 74-
81), id., « Rationalisation », dans La Revue marxiste, 1er mars 1929 (ALP : pp. 85-88) et id., « Ovide
Decroly et Raymond Buyse- La Pratique des tests mentaux », dans La Revue de psychologie concrète, juillet
1929 (ALP : pp. 100-102). À ceux-ci s’ajoutent des comptes rendus d’ouvrages d’ordre économique
et politique : id., « André Philip- Socialisme et rationalisation. Avant-propos à l’ouvrage Henri de Man et la
crise doctrinale du socialisme », dans La Revue marxiste, 1er février 1929 (ALP : pp. 82-84), id., « Pierre Las-
serre- Georges Sorel, théoricien de l’impérialisme », dans La Revue marxiste, 1er mars 1929 (ALP : pp. 89-90),
id., « Bertrand Nogaro- La Vie économique », dans La Revue marxiste, 1er mars 1929 (ALP : pp. 93-94),
id., « Jean Luchaire- Une génération réaliste », dans La Revue marxiste, 1er mai 1929 (ALP : pp. 95-96).
5. « Le bouleversement de l’économie capitaliste au lendemain de la guerre, les efforts qu’elle
tentait pour surmonter ses crises successives, une stabilisation partielle qui ne signie pas stabilité
et laisse place à tous les accidents, ont mis au premier plan le problème général de la réorganisation
capitaliste, posé dans le triple domaine de la banque, de l’industrie et du marché. On désigne ce pro-
blème par le nom de « rationalisation » : les termes d’organisation du travail qu’on confond souvent
avec lui doivent être évités, puisqu’ils n’embrassent qu’une partie des mesures que propose la ratio-
nalisation » (id., « Rationalisation », dans La Revue marxiste, 1er février 1929 (ALP : p.74)).
6. id., « François Arouet- La n d’une parade philosophique : le Bergsonisme », dans La Revue
marxiste, 1er mars 1929 (ALP : pp. 90-92).
7. id., « Jean Prévost- Dix-huitième année », dans La Revue marxiste, 1er mai 1929 (ALP : pp. 95-
96), et id., « François Duhourcau- Les voix intérieures de Maurice Barrès, d’après ses cahiers », dans La Revue
marxiste, 1er mai 1929 (ALP : pp. 97-99)
8. id., « Rationalisation », dans La Revue marxiste, 1er février 1929 (ALP : p. 75).
9. Ibid.
10. Ibid.
Jean-Luc Martinet
103
communiste est donc moins représentée comme une émanation du prolétariat que
comme une parole construite pour le prolétariat. Au sein de ce dispositif énoncia-
tif, de cette scénographie, le « je » trouve immédiatement sa place, à la fois dans
l’emploi du pronom personnel de la première personne du pluriel (« nos adversaires
[…] ») et dans l’usage de la première personne du singulier à travers lequel l’énon-
ciateur s’inscrit expressément dans l’espace énonciatif ainsi construit : « je voudrais
présenter quelques remarques à propos d’une question que posent les enquêtes
citées plus haut. Celle-ci : quelle peut être, du point de vue des accroissements de
rendement, l’importance des œuvres sociales ? »11. La voix singulière qui se déploie
alors dans l’espace de la revue manifeste à la fois ses compétences scientiques et
techniques propres à l’exercice de cette vigilance critique et ce ton de « parti pris »,
qui traduit cet attachement au groupe des communistes12.
Cette autorité, donnée par une instance légitimante, extérieure au champ lit-
téraire et à laquelle le locuteur souscrit, est renforcée par les signes de compétence
intellectuelle et dogmatique dont le « je » fait preuve dans ses articles. Le locuteur
manifeste ainsi une autorité qui lui est propre. Son usage des signes du savoir met
en scène sa compétence : celui qui parle connaît les dossiers dont il traite et les
faits de façon précise. Le recours à la citation est un des signes les plus évidents de
la soumission du locuteur à cette autorité extérieure. Dans le premier article sur la
rationalisation, Nizan cite entre autres le Lederarbeiter Zeitung du 6 juillet 1928, fait
référence aux chiffres d’une étude « parue dans les Cahiers du Bolchevisme de juin
1928 »13, mentionne la préface aux Principes d’organisation scientique de F. W. Taylor,
de 1927, ou encore effectue des renvois à des enquêtes précises (« je renvoie, pour
les revendications concrètes à opposer, aux résolutions du Congrès fédéral de Bor-
deaux (1927) où les demandes essentielles sont exprimées »14). La contradiction sa-
vante renforce cette impression de compétence et accroît encore l’autorité de celui
qui parle. Si l’on se réfère à une note de lecture comme celle que Nizan consacre
au livre de Bertrand Nogaro, La Vie économique, on y décèle les traces de ce savoir
marxiste qui fait autorité et que la dernière phrase rend cinglante :
L’auteur [Bertrand Nogaro] écarte immédiatement les préoccupations d’expli-
cation théorique : par exemple, traitant de la question des salaires il met de
côté le prix du travail et considère seulement comme objet d’étude le salaire
11. Ibid., p. 36.
12. Les relations entre Nizan et le parti communiste durant ces années-là sont détaillées par
James Steel, qui souligne le caractère discipliné de l’écrivain : « Ainsi est-on sensible dans le parti au
côté “très discipliné” de Nizan et à sa volonté de se placer à son entière disposition. Cette discipline
ne devait jamais se démentir tout au long des années 1930. Il est frappant de constater que le nom de
Nizan est mêlé à trois épisodes qui signalent la mainmise du parti sur l’intelligentsia révolutionnaire
en France, dès la n des années 1920 : La Revue marxiste (1929), Bifur (1929-1931), et la création,
en 1932, de l’A.E.A.R. (Association des écrivains et artistes révolutionnaires) sous la direction de
Paul Vaillant-Couturier et dont les deux secrétaires de rédaction seront Aragon et Nizan ! » (James
steel, Paul Nizan : un révolutionnaire conformiste ?, Paris, Presse de la Fondation Nationale des Sciences
Politiques, 1987, p. 90). Annie Cohen-Solal rapporte des propos similaires lorsqu’elle afrme que
l’orthodoxie de Nizan le marginalise au sein de La Revue marxiste dont les autres membres sont « plus
anarchistes, plus autonomes, et […] acceptent mal cette ligne dure classe contre classe » (Annie coHen-
solal avec la collaboration d’Henriette nizan, Paul Nizan, communiste impossible, Paris, Grasset, 1980,
p. 81). Rappelons aussi pour témoigner de cet engagement que Nizan sera le candidat du Parti Com-
muniste aux élections municipales de Bourg en 1932. Depuis sa nomination dans cette petite ville,
ses activités de militant sont multiples (cf. James steel, op. cit., pp. 93-112). L’évocation de ces faits
souligne simplement que les actes de Nizan viennent donner du crédit à ses écrits et, ainsi, accroître
le degré de légitimité de sa parole.
13. Id., « Rationalisation », art. cit., (ALP : p. 79).
14. Ibid.
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