
9. Au nombre des raisons explicatives de cette situation, malheureusement générale dans la sous-région,
figure en bonne place le caractère quelque peu aléatoire de la justice et de l’application sujette a caution
des règles de droit. Mais les obstacles à l’initiative privée et a la création d’emplois à obvier sont multiples.
10. La Cote d’Ivoire ne peut valablement prétendre à un certain niveau de développement si une réponse
pertinente et efficace n’est pas apportée au problème de financement des PME/PMI et de l’économie en
général. Il s’agit également d’une problématique prioritaire. Car, en jeu sont la création de la richesse, la
création d’emplois, l’amélioration de la qualité de vie des populations…
11. Cette réponse peut prendre diverses formes. Au Sénégal, elle a pris la forme d’un programme impliquant la
Société financière internationale (SFI), l’Etat sénégalais et les établissements bancaires du pays pour
financer les PME. Le programme reposait sur deux piliers : d’une part, une structure appuyée par la SFI et
en charge du financement des études de faisabilité des PME et, d’autre part, des financements souples
accordés par la Banque mondiale a l’Etat du Sénégal qui les rétrocédait aux banques commerciales pour
financer les projets des PME. Il a été couronné de succès. Soin avait été pris de le border au préalable par
un travail sur l’environnement des affaires en aval, et, en amont, par l’incitation des PME à sortir de
l’informel pour s’intégrer pleinement dans le secteur formel.
12. Le leasing est une autre réponse au problème de la faiblesse de financement de des PME/PMI ivoiriennes
par le secteur bancaire. Il constitue une solution efficace pour les doter des premiers équipements dont
elles ont besoin pour démarrer leurs activités. Il suffit alors pour l’Etat de créer les conditions règlementaires
incitatives au développement du crédit-bail.
Encadre III.2 La problématique du sous financement des économies et des PME au sein de l’Uemoa
En Cote d’Ivoire, comme dans l’ensemble des pays de l’Uemoa, le financement de l’économie est quasiment assuré
par les établissements bancaires. Cette situation, qui trahit un développement insuffisant des marches financiers,
n’offre pas beaucoup d’alternatives de financement aux entreprises en général, et aux PME en particulier.
En effet, bien que « le secteur bancaire de l’Uemoa se caractérise par un niveau de rentabilité financière élevée, -le
résultat net des établissements de crédit est ressorti bénéficiaire de 143,4 milliards de F CFA en 2010contre 122,5
milliards en 2009-, la contribution des banques au financement des économies des Etats membres de l’Union reste
faible. Au 31 décembre 2010, les crédits bancaires ont représente 22,3% du PIB de l’Union contre 70% en Tunisie,
80% au Maroc et 145% en Afrique du Sud » indique la Bceao, dans une étude datant d’octobre 2011.
Les causes de ce sous financement bancaire des économies de l’Union sont multiples et multiformes. Elles portent,
entre autres, sur : la structure des ressources des banques, les contraintes liées a la règlementation prudentielle et
au dispositif des accords de classement, les conditions contraignantes de financement imposées par les banques,
tant en matière de taux d’intérêt que de garanties demandées ; les apports en fonds propres exigés par les
établissements de crédits aux jeunes promoteurs; les insuffisances dans les montages des dossiers de demande de
financement déposées auprès des banques ; la mauvaise gouvernance des entreprises ; l’accumulation d’arriérés de
paiements intérieurs par l’Etat qui impacte négativement le remboursement des crédits bancaires ; les incertitudes
sociopolitiques et judiciaires qui freinent le dynamisme des affaires ; les déficits de structures de refinancement des
crédits hypothécaires, d’institutions spécialisées dans le domaine du capital investissement, d’organismes d’appui et
d’encadrement des PME/PMI
Face a ces insuffisances, les défis majeurs à relever portent sur l’accroissement des financements bancaires et le
développement des marches financiers.