Algérie : insuffisance de l'IDH et amère réalité du développement
Que dit le Rapport du PNUD 2010 ?
Publié pour la première fois en 1990, le Rapport sur le développement humain commençait par l'énoncé d'un
postulat très simple, qui a servi de fil conducteur à toutes les versions ultérieures du Rapport, à savoir que : « Les
individus sont la vraie richesse d'une nation. » Avec éloquence et humanité, le premier RDH appela à une approche
différente de l'économie et du développement, une approche qui placerait les gens en son centre. Le RDH de 1990
s'ouvrait par une définition claire du développement humain comme un processus « d'élargissement du choix des
gens », mettant en avant la liberté de jouir d'une bonne santé, d'être éduqué et de profiter d'un niveau de vie décent.
Mais il soulignait également que le développement humain et le bien-être vont bien au-delà de ces trois dimensions
pour englober une gamme bien plus large de capacités incluant les libertés politiques, les droits de l'homme et,
reprenant Adam Smith, « la capacité d'apparaître en public sans avoir honte ». Le Rapport de 2010 s'inscrit dans la
tradition des versions antérieures, en ce sens qu'il fait reculer les limites de la réflexion en matière de
développement. Ces divers chemins du développement humain constituent bien la preuve qu'il n'existe pas de
formule universelle pour un progrès soutenable.
La plupart des gens sont aujourd'hui en meilleure santé, vivent plus longtemps, sont mieux éduqués et ont un plus
large accès aux biens et aux services. (...) Même dans les pays qui connaissent des conditions économiques
défavorables, l'éducation et la santé des gens se sont grandement améliorées. Les défis du présent requièrent
également une perspective nouvelle sur les politiques. Et ces progrès ne se sont pas limités à la santé, à l'éducation
et à l'élévation des revenus mais ont aussi concerné la faculté des gens à choisir leurs dirigeants, à influencer les
décisions publiques et à partager le savoir. (...) Il est frappant que parmi les 10 pays en haut de la liste, plusieurs ne
sont pas typiquement décrits comme étant des plus performants. Il s'avère possible d'avoir un IDH élevé tout en
menant une politique non soutenable, et en étant non démocratique et inégal. Le progrès est possible même sans
ressources massives : la vie des populations peut être améliorée par des moyens qui sont déjà à la disposition de la
plupart des pays. Placer les individus au centre du Développement nécessite que le progrès soit équitable, en
transformant les individus en acteurs actifs du changement et en s'assurant que les succès du présent ne sont pas
acquis au détriment des générations futures.(3)
IDH du Pnud et développement en Algérie
D'énormes progrès en matière de développement humain en Algérie : « Les Algériens ont gagné 13 ans de longévité
par rapport à 1980. » « En l'espace de 20 ans (1990/2010), l'Algérie a réalisé des résultats prodigieux dans le
développement humain », selon le Rapport mondial du Pnud présenté, hier, lors dune rencontre organisée par le
Cnes, par M.Mamadou Mbaye, représentant du Pnud à Alger. Le pays a progressé en effet dans ce domaine qui
constitue, dit-il, la vraie richesse d'un pays, avec un taux de 41,7%, soit presque du simple au double, en termes,
d'accès aux soins, à l'éducation et au revenu. Le secteur de l'éducation a connu également, une hausse en termes,
notamment de qualité et de gratuité de l'enseignement ainsi que de la démocratisation de l'accès à l'école. Le
Rapport a classé les pays en quatre groupes : les pays à développement humain très élevé (42 pays), les pays à
développement humain élevé (43 dont l'Algérie), ceux à développement humain moyen (42) et faible « (4).
« Sur la base de ce critère, l'IDH de l'Algérie a été évalué à 0,6777, sachant que le meilleur IDH au monde en 2010 a
été réalisé par la Norvège avec un indice de 0,938, la note parfaite étant 1. A la lecture de ce rapport, il est constaté
que l'IDH de l'Algérie est supérieur à l'IDH moyen de l'ensemble des pays arabes qui est de 0,590, ainsi que l'IDH
moyen mondial évalué à 0,624, classant l'Algérie à la 84e place sur 169 pays. Par ailleurs, le Pnud observe que sur
la base du rythme avec lequel l'amélioration de l'indice de développement humain a évolué entre 1980 et 2010,
l'Algérie est parmi les dix premiers pays les plus rapides. En effet, note le rapport, l'IDH de l'Algérie est passé de
0,443 en 1980 à 0,537 en 1990 et à 0,602 en 2000 avant de s'établir à 0,6777 en 2010.Le Pnud indique que l'Algérie
consacre 4,3% de son PIB à l'éducation, 3,6% à la santé et 0,1% à la recherche, le PIB étant de 276 milliards de
Copyright © Oulala.net Page 3/5