Introduction 5
Le programme de la classe de seconde générale et technologique et celui du cycle ter-
minal de la série scientifique obéissent à des logiques différentes. En classe de seconde,
la population scolaire, dans sa majorité, ne se destine en effet pas à cette série. Le pro-
gramme doit donc faire sens par lui-même, et la dimension culturelle de l’enseigne-
ment y est privilégiée. En classe de première scientifique, la perspective change : il s’agit
de construire la discipline à plus long terme, pour la classe terminale dans un pre-
mier temps, pour l’après-baccalauréat ensuite. L’acquisition d’une certaine techni-
cité, tant sur le plan théorique qu’expérimental, s’ajoute à l’objectif culturel. Trois
grandes caractéristiques du programme de la classe de seconde restent cependant pré-
sentes dans celui de la classe de première scientifique :
– un certain retour au fondamental ;
– ancré sur une pratique expérimentale nettement affirmée ;
– et sur la mise en place d’une pédagogie du questionnement.
Coupler la pratique expérimentale au retour au fondamental évite une présentation
formelle de la discipline. Fonder la pratique expérimentale sur une pédagogie du ques-
tionnement évite de réduire l’expérimental à une simple gestuelle. Le questionnement
appliqué aux notions fondamentales de la discipline permet de mettre l’accent sur la
modélisation physique.
La recherche permanente d’une bonne articulation entre ces trois dimensions est
une condition fondamentale de la mise en œuvre de ce programme dans l’horaire
qui lui est imparti. C’est en tout cas la fonction de ce document d’accompagne-
ment que de donner des pistes dans cette direction. Ces pistes sont présentées sous
la forme d’activités et de travaux expérimentaux conçus pour l’essentiel sous la
forme de séquences d’enseignement réalisables par le professeur1. Celles-ci ne sont
évidemment ni impératives ni exhaustives. C’est bien ainsi qu’a été interprété le
document d’accompagnement du programme de la classe de seconde, diffusé à la
rentrée 2000 dans tous les établissements. Dans bien des académies, des groupes
d’enseignants, et notamment des groupes de formateurs, ont élaboré leurs propres
documents, souvent mis en ligne sur les serveurs académiques ou encore rassem-
blés dans un cédérom. Nul doute qu’un foisonnement semblable accompagnera la
mise en place du programme de la classe de première scientifique. Loin de brider
l’imagination des enseignants, les documents d’accompagnement sont là pour la
susciter et l’alimenter.
La dialectique discussion qualitative-formalisation d’une situation physique ou chi-
mique a été l’une des préoccupations qui ont guidé le choix et la progression des conte-
nus présentés dans ce document. La pratique du questionnement implique de gérer
Introduction
aux documents de
physique et de chimie
1. Dans la partie «physique» de ce document, le parti a été pris de présenter la plupart des séquences
sous la forme de «situation-problème». Ce n’est certes pas la seule démarche envisageable, mais son
intérêt réside en ce qu’elle s’efforce de faire émerger les représentations initiales des élèves. Les
«mises en scène» qui en résultent dans le document (questionnement initial, recensement des réponses
possibles des élèves, itération du questionnement par le professeur, proposition de résumé de la
séquence, etc.) peuvent sembler directives, mais elles ne sont que des exemples de traitement
possible: à chaque enseignant d’inventer ses propres façons de faire.