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Le récit de Nadja (1928) qui se veut ouvert sur l’existence,
retrace la quête quotidienne du merveilleux, l’attente et la révélation
de l’amour, et retrouve la vraie vie par l’écriture, réfléchissant sur les
conditions de la production littéraire et la fonction du rêve.
Breton ne pouvait renoncer aux expériences de la vie
intérieure, à l'idée de l’inconscient, à la théorie freudienne de la
psyché. "Breton reprend à Freud l’idée d’une réalité psychique
souterraine ayant ses lois propres, marquant de façon décisive la
pensée consciente et comportement des individus : Freud voit dans
les rêves, non pas des résidus diurnes ou des souvenirs
dégradés mais la transposition en image des désirs, des symboles, des
pulsions profondes, les gardiens de sommeil est la clef de
l’interprétation des complexes.4" Dans son travail de médecine,
Breton analyse les rêves, les associations d’idées incontrôlées de ses
malades. Ce stage a sans doute une influence décisive sur le
déroulement de sa pensée. On peut déjà observer que ces rêves, ces
catégories d'associations, constitueront, au départ, presque tout le
matériel surréaliste dans son Nadja où il aspire à réconcilier le rêve et
la réalité, et à promouvoir une libération totale de l’être humain.
a toujours pensé que les mots sont Nadjauteur de L’a
créateurs d’énergie, à condition d'être dégagés de leur fonction
utilitaire, de ne pas suivre un ordre imposé. Les mots sont capables de
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4- C.de Ligny – M.Rousselot, La littérature française, p.135.