Les addictions comportementales

publicité
Bulletin d'information régional en Éducation et Promotion de la Santé
N°13 - 09/2015
Bonjour à tous,
Les addictions comportementales
Les vacances d'hiver sont finies, le travail et
l'école ont recommencé, alors bonne reprise à
tous.
Actuellement, vous lisez le GLOBAL sur votre
ordinateur ou votre smartphone, hier il était en
version papier et demain comment sera-t-il ? En
effet, nos moyens de communication évoluent
avec le temps et l’arrivée de nouveaux supports
numériques et de logiciels. Savez-vous que 84 %
des jeunes de 12 ans et plus à la Réunion
disposent d’au moins un téléphone mobile à
titre personnel ?
Mais aujourd’hui, ces technologies nous
permettent de communiquer plus largement, de
garder le lien en continue, mais parfois, nous en
sommes "accro", voire dépendants.
Pour pouvoir apporter des précsions sur ce
phénomène et plus largement sur les addictions
comportementales, nous y avons consacré un
dossier, où vous retrouverez des définitions, des
données et des outils.
La rubrique actualité vous permettra de découvrir l’Association pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH) qui fait partie des partenaires du
pôle de compétences.
Les outils d’intervention sur les addictions comportementales disponibles seront présentés
après le dossier.
Sans oublier l’agenda du pôle de compétences et
les rendez-vous du dernier trimestre à ne pas
manquer.
Bonne lecture
p. 3 - 16
Dans ce numéro, découvrez une actualité sur la
9ème édition des Journées de l'Education et de
la Promotion de la Santé et la présentation de l'APAJH
p. 1 - 2
Retrouvez des outils d'éducation pour la santé
sur les addictions comportementales
p. 17 - 18
Le Chiffre
4 Nouveaux
adherents AU
pôle de competences
Retrouvez la programmation 2015 des actions
du pôle de compétences.
p. 19
Actualité du pôle : Les Journées de l’Education
et de la Promotion de la Santé 9ème édition
Le Pôle de Compétences & l’IREPS Réunion vous réservent une surprise...
GLOBAL, Bulletin d’information régional en Education et Promotion de la Santé, numéro 13 - Septembre 2015
Directeur de la publication : Comité de pilotage du Pôle de Compétences • Rédaction en chef : Cédric PEDRE • Comité de
Rédaction : Comité de pilotage et Groupe Communication du pôle • Conception : François DUVARD • Coordonnées : IREPS
Réunion - Animateur du pôle -21 rue Marechal Galliéni 97420 Le Port Tél : 0262 71 10 88 - email : [email protected]
1
Zoom : APAJH
Association pour Adultes et Jeunes Handicapés
L’APAJH Réunion : des partenariats dans une démarche inclusive
Les structures gérées par l’APAJH Réunion mettent en œuvre des partenariats afin de promouvoir l’accès à la citoyenneté
et à la santé des personnes en situation de handicap.
L’APAJH Réunion, association laïque
à but non lucratif, est membre de
la Fédération nationale des APAJH
(Associations pour Adultes et Jeunes
Handicapés). Elle œuvre pour la promotion de la dignité des personnes
handicapées, de leur épanouissement, de leur évolution, de leur intégration à toute forme de vie sociale
en favorisant leur citoyenneté. Elle
entend, en conformité avec les valeurs fondatrices de la laïcité, aboutir
à leur pleine reconnaissance tant humaine : même et égale dignité, que
sociale : citoyenneté à part entière.
L’APAJH Réunion est présente sur le
département depuis plus de treize
ans. Le président de l’association est
M. Pierre Roddier. Le directeur général est M. Stéphane Pallard.
L’association gère différentes structures qui accueillent des personnes
présentant tous types de handicaps :
•Le Foyer d’Accueil Occupationnel
(FAO) et Foyer d’Accueil Médicalisé
(FAM) de la Maison Pierre Lagourgue
•Le FAO et FAM de la Maison Henri
Lafay
• Le FH de la Résidence Flacourt
• Le SAVS Flacourt
• Le CMPP Henri Wallon
• L’ITEP et SITEP Institut James Marangé
Tout en répondant activement aux
besoins d’accompagnement des personnes quels que soient la déficience
et l’âge, l’APAJH Réunion a toujours
mis l’accent sur le respect dû à la personne avec ces principes :
• La personne en situation de handicap est citoyenne à part entière
• La personne en situation de handicap participe à la construction et
à la réalisation de son propre projet
de vie et se voit garantir la mise en
œuvre de celui-ci
• La personne en situation de handicap doit se voir proposer, en fonction de ses capacités, de ses désirs
et de son évolution, l’éducation et
la formation tout au long de la vie,
le logement, les appuis techniques,
les soins, les moyens d’accompagnement souples et diversifiés susceptibles d’apporter une compensation
à son handicap. Dans ce sens, l’outil
institutionnel doit être au service de
la personne et doit s’adapter à ses besoins à tous les âges de la vie et dans
tous les secteurs, car c’est bien à la
société de s’adapter aux besoins des
personnes en situation de handicap,
c’est-à-dire de viser à son inclusion.
des urgences du CHU depuis 2013,
et de délocaliser des consultations
en médecine physique et de réadaptation au sein de la Maison Pierre
Lagourgue.
De nouvelles conventions ont été
plus récemment élaborées avec
les partenaires suivants : L’ASDR, le
GHER, l’EPSMR, le Groupe CliniFutur,
le CHGM,le Groupe les Flamboyants
et le CHU Sud.
Ce sont les besoins et les demandes
des personnes accueillies au sein de
l’APAJH Réunion qui continuent à impulser la démarche partenariale de
l’association.
APAJH Réunion
Siège : 21 ruelle Magnan – 97490 –
Sainte-Clotilde
Tél : 02 62 20 22 20 – Fax : 02 62 46
38 15
Dans cette démarche inclusive, l’APAJH Réunion a développé des partenariats forts avec d’autres structures
sociales, éducatives et de santé. Nous
soulignerons ici tout particulièrement
la volonté de l’association de mener
des conventions de partenariat avec
différents réseaux et établissements
de santé au cours de ces dernières
années, afin de permettre un meilleur accès aux soins des personnes
en situation de handicap accueillies
au sein de ses structures. Ainsi, la
convention signée par l’APAJH Réunion avec le CHU Félix Guyon depuis
2012 a notamment permis de formaliser un accueil adapté aux personnes
en situation de handicap au service
2
Les addictions comportementales
Aujourd’hui, les addictions sont reconnues comme un problème de santé publique
important en Métropole mais aussi à l’Ile de la Réunion. En effet, l’alcool, le tabac,
les médicaments sont des substances de plus en plus consommées à tout âge.
Mais depuis quelques années, un autre phénomène addictif est apparu celui de
l’addiction comportementale ou addiction sans substances. L’utilisation des jeux
vidéo, des jeux de hasard, d’internet, des réseaux sociaux est de plus en plus
problématique. Nous vous proposons à travers ce dossier de découvrir en détails
les addictions comportementales pour tenter de mieux les comprendre.
1/ Cadre et définition
4
2/ Les données chiffrées nationales et régionales
7
3/ Les différentes addictions sans substances
8
4/ Les acteurs ressources 14
5/ Informations utiles 15
3
Les addictions comportementales
1. Cadre et définition
Addiction ou dépendance ?
Le terme « dépendance » est couramment employé pour parler de la
dépendance à l’usage d’une substance psychoactive dont l’absence de
consommation entraine un malaise
psychique, voire physique, incitant le
consommateur devenu dépendant à
reprendre sa consommation et à la
pérenniser.
Des recherches conduites dans les
années 1970 dans les pays anglosaxons, ont montré que la notion de
dépendance est en fait bien plus large
et englobe aussi les « toxicomanies
sans drogue ». Le terme « addiction
» est plutôt retenu pour regrouper
les toxicomanies et les dépendances
sans produit.
L’addiction qu’est-ce que c’est ?
L’addiction est une relation de dépendance plus ou moins aliénante pour
l’individu, et plus ou moins acceptée
voire parfois totalement rejetée par
l’environnement social de ce dernier,
à l’égard :
• d’un produit : drogue, tabac, alcool,
médicaments…
• d’une pratique : jeu, achat, sexe,
Internet…
ht tp://w w w.dro gues .gouv.fr/c om prendre-laddiction/presentation/definitions/index.html
Les addictions comportementales
Depuis 20 ans, l’approche des addictions avec ou sans drogue se fait de
façon globale.
Il existe des similitudes neurobiologiques et psychopathologiques et
surtout comportementales entre les
addictions avec produit et les addictions comportementales : pathologique, addiction, achats compulsifs,
addictions alimentaires, physique,
dépendances, dépendances sectaires...
La définition
Dans un article paru en 1990, le psychiatre Aviel Goodman proposait
comme définition de l’addiction :
« un processus par lequel un comportement, qui peut fonctionner à la foi
pour produire du plaisir et pour soulager un malaise intérieur, est utilisé
sous un mode caractérisé par l’échec
répété dans le contrôle de ce comportement et la persistance de ce
comportement en dépit des conséquences négatives significatives ».
Les critères des addictions comportementales
Les quatre caractéristiques principales des addictions comportementales sont :
•l’impossibilité de résister à l’impulsion de s’engager dans le comportement,
• la tension croissante avant d’initier
le comportement,
• le plaisir ou soulagement au moment de l’action,
• la perte de contrôle sur le comportement.
professionnelles, familiales du fait du
comportement,
• l’engagement dans ce comportement qui empêche de remplir des
obligations sociales, familiales, professionnelles,
• la poursuite malgré la connaissance
des dommages associés,
• la tolérance marquée,
• l’agitation ou irritabilité s’il est impossible de mettre en œuvre le comportement.
Les différentes addictions comportementales
• Addiction aux jeux de hasard et
d’argent,
• Addiction aux jeux vidéo,
• Addiction aux réseaux sociaux,
• Achats compulsifs,
• Addictions alimentaires,
• Dépendances sexuelles et affectives,
• Dépendances sectaires,
• Dépendance à l’activité physique.
http://www.ifac-addictions.fr/les-addictions-comportementales.html
On peut y ajouter 9 critères secondaires :
• la préoccupation fréquente pour le
comportement ou l’activité qui prépare celui-ci,
• les efforts répétés pour réduire ou
arrêter,
• les temps considérables passé à
réaliser le comportement,
• la réduction des activités sociales,
4
Les addictions comportementales
2.Les données chiffrées nationales et régionales
Il existe quelques études réalisées en
France sur certaines addictions comportementales. Nous vous proposons
un résumé de ces enquêtes pour
avoir une meilleure connaissance des
pratiques de la population sur ces
addictions.
Les jeux de hasard et d’argent
Une première enquête nationale de
prévalence sur le jeu a été menée.
Celle-ci a été conduite dans le cadre
de l’enquête 2010 du Baromètre
santé de l’INPES, avec l’objectif de
fournir des données sur le nombre
de joueurs occasionnels et réguliers,
mais également d’estimer la taille de
la population concernée par le jeu
excessif ou pathologique.
Près d’une personne sur deux (47,8%)
âgée de 18 à 75 ans déclare avoir joué
de l’argent au cours des 12 derniers
mois. Une grande majorité des personnes qui jouent le font assez occasionnellement et n’investissent que
d’assez petites sommes d’argent. Les
hommes sont plus nombreux à déclarer une activité de jeu au cours des 12
derniers mois (51,3%) que les femmes
(44,4 %).La pratique d’un jeu de hasard et d’argent est plus fréquente
parmi les adultes âgés de 25 à 34 ans,
elle décroît ensuite.
Les joueurs actifs, c’est-à-dire ayant
joué au moins 52 fois et/ou dépen-
5
sé au moins 500 euros au cours des
douze derniers mois, représentent
12,2% de la population générale (15,6
% des hommes et 8,8 % des femmes).
La proportion de joueurs actifs jouant
de façon hebdomadaire à un jeu donné varie fortement selon le type de
jeu. Elle est maximale pour les jeux
de tirage (71,1 %) et le PMU (61,7
%), minoritaire dans les autres jeux
et même quasi inexistante pour les
machines à sous et les jeux de table
des casinos.
Les « joueurs excessifs » se distinguent de l’ensemble des joueurs
par un certain nombre de caractéristiques. Ce sont plus souvent des
hommes : 75,5 % des joueurs excessifs sont des hommes, vs 62,7% des
joueurs actifs.
Les joueurs excessifs sont significativement plus jeunes que les joueurs
actifs (41 ans en moyenne contre 47
ans). La part de joueurs excessifs parmi les joueurs actifs varie sensiblement avec l’âge. C’est chez les 25-34
ans que l’on trouve la plus forte proportion de joueurs excessifs
(6,9 %), suivis par les 45-54 ans (4,7 %)
et les 18-24 ans (4,4 %).
Cette population se caractérise aussi
par sa précarité financière.
Les niveaux et pratiques des jeux de hasard
et d’argent en 2010 Costes J-M, Pousset M,
Eroukmanoff V, Le Nezet O. Tendances 2011;
77 : 8 p.
Ecrans et jeux vidéo
Nous avons identifié deux enquêtes
différentes au niveau national qui
traitent de cette thématique, la première concerne les adolescents scolarisés et la deuxième des collégiens.
Voici une synthèse :
Selon les études internationales, fondées sur des critères de définition hétérogènes, 1 % à 5 % des adolescents
seraient dépendants aux jeux vidéo.
Les mesures les plus précises estiment à 3 % la proportion d’usagers
pathologiques de jeux vidéo.
En 2013, sept Français sur dix (âgés
de 6 à 65 ans) déclaraient avoir joué
à des jeux vidéo dans les six derniers
mois, surtout parmi les plus jeunes
(96 % des 10-14 ans et 89 % des 6-9
ans).
Selon l’enquête réalisée en 2013 auprès de 2 000 élèves de la région parisienne (de la 4ème à la 1ère).
36 % des adolescents rapportent
avoir eu leur propre téléphone portable avant l’âge de 12 ans (55 % pour
la console de jeux).
Ci-dessous le graphique présente le
% de jeunes ayant ces équipements.
Les addictions comportementales
Jouer à des jeux vidéo et surfer sur
Internet (en dehors des tâches scolaires) sont les pratiques d’écrans les
plus courantes à l’adolescence, parmi
les sept activités proposées dans le
questionnaire. Le jeu vidéo se trouve
plus répandu parmi les garçons au
lycée, 92 % d’entre eux y jouent. Le
temps passé sur les écrans atteint
parfois 5 à 6 heures quotidiennes, y
compris en semaine.
Au collège, les garçons sont quatre fois
plus nombreux que les filles à jouer
aux jeux de stratégie ou aux jeux de
rôle (souvent en ligne) et deux à trois
fois plus nombreux à s’adonner aux
jeux de simulation, d’aventures, de tir
et d’action ou même de gestion. Ces
données vont dans le sens de la littérature, qui montre que le choix des
jeux est orienté par le genre.
Les joueurs problématiques se singularisent par leur pratique de jeu : ils
jouent la plupart du temps seuls et en
ligne.
L’étude met en avant que les conditions d’encadrement parental sont un
des facteurs les plus nets de différenciation des joueurs problématiques.
En effet, les adolescents déclarant
qu’ils ne peuvent pas parler facilement à leurs parents ni trouver du
réconfort auprès d’eux sont plus sujets aux comportements probléma-
tiques de jeu. Il en va de même pour
ceux qui déclarent que leurs parents
ignorent où ils sont le soir.
Pour identifier les différents profils
de joueurs, une échelle de mesure de
l’addiction aux jeux vidéo, la Game
Addiction Scale (GAS), dite échelle de
Lemmens est utilisée. Cette échelle
est un des rares outils de repérage de
l’addiction aux jeux vidéo validé pour
les adolescents : elle s’appuie sur les
critères de Griffiths.
Ecrans et jeux vidéo à l’adolescence, Programme d’étude sur les liens et l’impact des
écrans sur l’adolescent scolarisé (PELLEAS),
OFDT, Tendances, Décembre 2014
La deuxième enquête a été réalisée
auprès de 444 collégiens de 3ème de
la ville de Roubaix.
Elle met en avant les éléments suivants
- Les familles des collégiens interrogées disposent à 47 % d’un ordinateur, à 31 % d’une console de jeu et à
51 % de trois téléviseurs.
- Dans 43% des cas la chambre du collégien est équipée d’une console et
à 34 % d’un ordinateur, à 51 % d’un
téléviseur.
- 92% des collégiens interrogés possèdent une connexion internet, et
68% d’entre eux l’utilisent à 68%
chaque jour.
- 79 % déclarent avoir des activités relationnelles (chat, forum) sur internet
souvent ou très souvent.
59% des collégiens ne sont pas ou
peu dépendant d’internet contre 7%
très dépendants, cela est identique
pour les consoles de jeu et légèrement inférieur pour la télévision.
84% des collégiens ne présentent
aucune dépendance forte parmi les
trois étudiées.
Ces résultats sont recueillis grâce à
l’échelle de Orman (cf :focus)
6% des filles ont une forte dépendance à la télévision contre 3% des
garçons, alors que pour les consoles
de jeu 12 % des garçons sont dépendants contre 1.5 % des filles.
Les loisirs devant écran des jeunes. Usages et
mésusages d’Internet, des consoles vidéo et
de la télévision
Louacheni C, et al.Psychotropes 2007 ; 13 :
153-175.
Focus sur Orman :
Orman, psychiatre américain, construit une échelle de dépendance à internet basée sur une série de 9 propositions auxquelles on répond par « oui » ou par « non ». Cette échelle mise en ligne permet une auto-évaluation de son degré de
dépendance à internet (Orman, 1996). L’addition des réponses positives permet de mesurer le « risque » de développer
une conduite addictive selon les barèmes suivants :
de 0 à 3 réponses positives : il y a une petite chance de développer une dépendance ;
de 4 à 6 réponses positives : il y a une chance de développer cette conduite addictive ;
de 7 à 9 réponses positives : il y a une tendance forte à devenir dépendant.
6
Les addictions comportementales
2.Les données chiffrées nationales et régionales
Focus sur la Réunion
Dans le tableau de bord sur les addictions à la Réunion de 2013, une partie
traite des usages des jeux de hasard
et d’argent en population générale.
Elle permet de constater que la densité des points de vente des jeux (tirage,
grattage, loterie..) est moins dense
qu’en métropole, mais par contre, il
est constaté une mise moyenne plus
élevée. Les jeux de tirage sont majoritairement utilisés contrairement à
la métropole ou ce sont les jeux de
grattages.
En ce qui concerne les courses de
chevaux, l’étude constate une plus
grande proximité des points de vente,
et là encore des mises moyennes plus
élevées qu’en métropole. 51% des
parieurs sont réguliers contre 35% en
métropole.
Les casinos sont aussi des lieux fréquentés à la Réunion et leur utilisation peut parfois conduire à une
addiction. Ainsi, pour limiter et interdire leur utilisation à la population
différentes procédures existent, la
demande d’exclusion et la demande
de limitation volontaire d’accès.
En 2012, 87 réunionnais ont demandé à être exclus des casinos et 47 ont
demandé une limitation volontaire
d’accès. Une procédure spécifique
aux 3 casinos de l’île a été mise en
place en 2012 afin d’appliquer « la
limitation volontaire d’accès » .
Les addictions à La Réunion, Actualisation des
données disponibles en 2013, Tableaux de
bord ORS Réunion, décembre 2013, p6-7
L’ORS Réunion a réalisé une étude auprès des étudiants réunionnais pour
identifier leurs usages et mésusages
des jeux et d’internet.
Cette étude réalisée auprès de 1119
étudiants des deux sites (campus
7
NORD et SUD) nous permet de mieux
cerner leurs pratiques.
Ainsi, 98% des étudiants utilisent internet, et 4 étudiants sur 10 utilisent
internet sur son GSM, notamment
les plus jeunes. 64% déclarent utiliser internet moins de 20 heures par
semaine.
1/3 d’entre eux l’utilise comme un
moyen de « s’évader ou d’échapper
à ses problèmes ».
6 étudiants sur 10 déclarent rester
connectés plus longtemps que prévu.
L’utilisation d’internet est problématique pour 6% d’entre eux, avec une
prévalence plus importante chez les
19 ans et plus, sans distinction de
genre. Par contre, il existe un décalage entre l’usage et la perception.
9 étudiants utilisateurs sur 10 jugent
l’usage du Web normal.
Pour les jeux vidéo, près de la moitié
des étudiants jouent aux jeux vidéo
(72% d’hommes 28% de femmes). La
pratique est plus fréquente chez les
plus jeunes (moins de 20 ans).
Environ 8% des étudiants joueurs de
jeux vidéo, le font 20 heures ou plus
par semaine.48% y jouent moins de
20h par semaine.1/4 des étudiants
jouant aux jeux vidéo continuent à y
penser lorsqu’ils ne jouent pas. Près
de la moitié des joueurs masculins
ont déjà négligé leurs activités scolaires ou professionnelles ou relations
personnelles à cause des jeux vidéo.
Parmi les étudiants jouant aux jeux
vidéo, près de la moitié des usagers
à risque ou problématique d’Internet
présentent également un usage pro-
blématique des jeux vidéo.
Des joueurs peu ou pas conscients de
leur usage problématique des jeux
vidéo surtout les jeunes (moins de 19
ans).
Usages et mésusages des jeux et d’Internet
chez les étudiants à La Réunion, Novembre
2011, ORS Réunion, Rapport d’étude
Les addictions comportementales
3. Les différentes addictions sans substances
3.1 L’addiction aux jeux de hasard et d’argent
Aujourd’hui jouer à des jeux de hasard et d’argent, qu’il s’agisse des jeux
de tirage, de grattage, des paris hippiques, des machines à sous dans les
casinos...est une pratique « sociale »
ou « récréative ».
C’est une habitude assez répandue
et bien ancrée dans notre pays. Ainsi,
plus de la moitié des adultes français
(27 millions en 2011) jouent au moins
une fois par an à l’un ou l’autre de ces
jeux, « en dur » chez les buralistes,
dans les casinos… ou
« en ligne» sur des sites internet.
Pour quelques personnes, cette activité va devenir « problématique » ou
« excessive ».
Le jeu pathologique est défini comme
une pratique inadaptée, persistante
et répétée des jeux d’argent qui perturbe l’épanouissement personnel,
familial ou professionnel.
Pour le joueur pathologique
•le jeu est une préoccupation permanente,
•le jeu a pris une place centrale dans
sa vie,
•malgré les résolutions qu’il a prises,
il finit par prendre trop de risques,
•il va faire des efforts répétés pour
diminuer sa pratique sans y parvenir,
•il va retourner jouer pour « se refaire » (gagner l’argent perdu au jeu),
•le jeu devient un moyen pour fuir les
problèmes,
•le joueur va essayer de cacher le fait
qu’il joue et qu’il joue beaucoup,
•lorsqu’il a des difficultés financières
dues au jeu, le joueur va chercher une
solution pour financer sa pratique de
jeu (emprunts voire vols, détournements d’argent).
3.2 L’addiction aux jeux vidéo
Les jeux vidéo ont connu ces dernières années un développement
considérable. Leur pratique peut
comporter des risques liés en particulier à un usage excessif qui peut
mener à une addiction.
La France, grand producteur et
consommateur de jeux vidéo est le
deuxième marché européen après
le Royaume-Uni. Les « produits
culturels» les plus vendus au monde
(devant l’industrie de la musique et
celle du cinéma) sont les jeux vidéo,
qu’environ 13 millions de Français
pratiquent au moins une fois par mois
et 3,8 millions quotidiennement.
Depuis leur apparition dans les années cinquante, les jeux vidéo n’ont
cessé de se multiplier et de se perfectionner, offrant des espaces virtuels
sans limite, au graphisme toujours
plus réaliste, beau et immersif. Dans
ces mondes alternatifs merveilleux
ou effrayants, le joueur a la possibilité de se mouvoir, d’aller où il veut,
de réaliser des prouesses. Il s’identifie à son double numérique, son avatar, qu’il a paramétré selon ses goûts
et ses envies et qu’il « surinvestit »
souvent.
Le premier jeu en ligne massivement
multijoueur grand public est sorti en
1996. On les apelle aussi les MMORPG (massively multiplayer online
role-playing game ) Depuis, ils ont
connu un succès planétaire sans précédent. Ce type de jeu se définit par
trois critères cumulatifs : son univers
n’est accessible que par un réseau
; il est persistant, c’est-à-dire qu’il
existe et évolue tout le temps, que
des joueurs y soient connectés ou
non, et enfin il est accessible à un très
grand nombre (plusieurs millions) de
joueurs simultanément. Les conditions (découverte, défis, émulation et
communauté par le groupe, monde
sans fin) sont alors réunies pour que
la passion se transforme en obsession
et que le joueur n’ait qu’une envie :
reprendre le fil de l’histoire s’il a été
obligé de faire une pause. Il a peur
de laisser son avatar tout seul dans
le jeu, à l’abandon, alors que le jeu
continue à évoluer. Ces joueurs excessifs peuvent alors être devant leurs
écrans plus de huit heures par jour
pour assouvir leur passion. S’agissant
des jeux vidéo, les experts ayant participé à l’ouvrage collectif de l’Inserm
rappellent la nécessité de la présence
et du respect des logos définissant les
classifications : âge, indications sur
le contenu, informations en langue
française, claires et les plus lisibles
possibles sur les emballages.
8
Les addictions comportementales
3.3 L’addiction aux réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont des
communautés virtuelles où les
individus peuvent créer leur propre
profil public, interagir avec leurs
connaissances et rencontrer de
nouvelles personnes partageant
certains centres d’intérêt [1].
Le temps passé sur internet et sur
les réseaux sociaux augmente,
notamment pour les adolescents
et jeunes adultes. Y voyant une
marque de dépendance, d’addiction,
certains parents et professionnels
de santé tirent la sonnette d’alarme
alors que d’autres y voient de
simples modifications culturelles.
Apparu en 1997, le nombre et l’usage
des réseaux sociaux ont augmenté
de façon exponentielle au cours de
la dernière décennie, avec comme
chef de file, Facebook, qui compte
en 2014 près de deux milliards
d’utilisateurs à travers le monde.
Le trouble addictif a été défini par
Goodman en 1990, comme un
comportement qui entraine du
plaisir et/ou le soulagement d’un mal
être intérieur, dont le sujet perd le
contrôle de façon récurrente et qu’il
poursuit en dépit de conséquences
négatives [2]. L’existence d’une
problématique addictive liée à
l’utilisation des réseaux sociaux
reste un sujet de controverses.
Dans les DOM, seules des données de
temps d’usage sont disponibles (sans
préjuger du caractère pathologique
de l’usage) et montrent un niveau
9
d’accès aux réseaux sociaux inférieur
globalement à celui de la métropole.
Selon le Docteur DAFREVILLE,
addictologue
spécialiste
des
addictions comportementales à La
Réunion [3], il est important dans un
premier temps de dépister la présence
(rare) d’un vrai trouble addictif
en l’absence duquel il conviendra
de rediriger les familles vers des
accompagnements psychologiques
adaptés, la problématique étant
plus souvent liée à l’adolescence
ou à une dysfonction familiale.
Devant
un
trouble
addictif
caractérisé,
des
consultations
psychothérapeutiques classiques en
addictologie pourront être utilisées
dans le but de contrôler l’usage des
réseaux sociaux ; l’éviction totale ne
pouvant être un objectif raisonnable
dans le monde d’aujourd’hui.
Le dossier thématique, conçu par le
Docteur Sami SCERRA, coordinateur
médical
au
Réseau
Régional
d’addictologie, est consultable sur
la PEIDD et présente notamment :
• Des chiffres -clés de l’usage des
réseaux sociaux
• Un point sur la littérature
scientifique concernant les troubles
de l’usage des réseaux sociaux
• Des références bibliographiques.
Sources
:
•[1] : Addiction to social networks
on the Internet : A literature review
of empirical research. Kuss, D. J.,
& Griffiths, M. D. International
Journal
of
Environment
and
Public
Health,(2011)8,3528–3552
•[2] : Addiction : definition and
implications. Goodman A. Br J
Addict 1990 Nov ;85(11) :1403-8
•[3] : ANPAA de La Réunion
http://peidd.fr/spip.php?article8803
Les addictions comportementales
3.4 Les achats compulsifs
L’achat compulsif est un comportement d’achat incontrôlé avec une
tendance répétitive aux dépenses
provoquant des conséquences négatives au niveau personnel, familial
et social. L’achat compulsif est un
trouble qui fait aujourd’hui consensus.
Comment définir l’achat compulsif ?
Ce comportement impulsif se définit
par :
•Une envie irrésistible d’accomplir
l’achat,
•une perte de contrôle sur son comportement d’achat,
•la personne continue à acheter malgré les conséquences négatives dans
sa vie personnelle, sociale ou de loisir
et malgré les dettes financières.
Une addiction ?
Cette définition suffit à affirmer l’inscription des achats compulsifs dans le
champ des troubles addictifs.
L’acheteur compulsif
Les Drs Jean Adès et Michel Le joyeux
ont largement contribué à faire
connaître l’achat compulsif et les
acheteurs compulsifs. Ils les ont définis comme des « boulimiques de la
dépense, jamais rassasiés ».
L’acheteur pathologique ressent, au
moment de l’achat, une tension intense qui peut devenir une obsession
si il ne peut pas acheter. Ce plaisir
d’acheter s’inscrit dans l’urgence.
L’acheteur compulsif va passer de
dépense en dépense, de l’illusion à
la déception, de l’émotion forte de
l’achat au remords du gaspillage.
La prévalence de l’achat compulsif.
Elle varie entre 1 et 8 %. Deux études,
l’une américaine (Fabert et coll.
1992), l’autre française (Adis et Le
joyeux, 1999) ont trouvé une prévalence respective de 1,1 % et 4 % en
population générale.
Une étude récente (Korana et al.
2006) qui a évalué la prévalence de
l’achat compulsif à grande échelle
(2513 entretiens téléphoniques)
a révélé un pourcentage de 5,8 %
d’acheteurs compulsifs (6 % pour les
femmes et 5,5 % pour les hommes).
Jean Adès et Michel Le joyeux
donnent une moyenne d’âge qui
varie entre 30 et 40 ans. La pratique
de l’achat compulsif débute généralement à l’adolescence vers 18 ans.
Les troubles associés.
Un acheteur compulsif va présenter, de façon fréquente, en plus de
son trouble d’achat compulsif, des
troubles de l’humeur (21-100 %), des
troubles anxieux (41-80 %), des polyaddictions (21-46 %), des troubles
du comportement alimentaire (8-35
%)...
Il semble nécessaire de développer
des travaux de recherche sur l’achat
compulsif, trouble insuffisamment
dépisté et diagnostiqué.
Sources :IFAC
3.5 Les dépendances sexuelles et affectives
Les dépendances sexuelles
Le concept d’addiction sexuelle est
apparu dans la littérature américaine
en 1987. Patrick Carnes en 1983 et
Aviel Goodman en 1997 ont étudié la
notion d’addiction sexuelle, reconnue
comme une maladie en Amérique du
Nord mais pas en Europe.
La dépendance sexuelle ou addiction
sexuelle se caractérise par un abus,
une dépendance compulsive à l’acte
sexuel qui devient le centre de l’existence avec une impossibilité à cesser
ce comportement.
Définition de la dépendance sexuelle
L’addiction sexuelle correspond bien
à la définition d’un trouble mental tel
qu’il est décrit par le « Diagnostic and
Statistical Manual of Mental Disorders » : souffrance, perte de liberté,
handicap social, risque de maladies
et de mort prématurée...
C’est une fréquence excessive et
croissante, non contrôlée, d’un comportement sexuel, non conventionnel, qui persiste en dépit des conséquences négatives possibles et de la
souffrance personnelle du sujet.
Le sexe devient une priorité absolue
dans la vie de la personne. Elle est
prête à tout sacrifier, vie affective,
travail...La dépendance sexuelle ou
addiction sexuelle doit être différenciée des troubles des fonctions
sexuelles, des perversions sexuelles
ou paraphilies.
10
Les addictions comportementales
3.5 Les dépendances sexuelles et affectives
Ce concept peut être associé à :
• la masturbation compulsive
• la dépendance à la pornographie
• au sexe payant
• la sexualité par téléphone
•le cybersexe...
Le psychologue américain Eli Coleman a proposé une autre définition
de l’addiction sexuelle :
•drague compulsive accompagnée
d’une recherche constante de partenaires multiples,
•sexualité compulsive dans laquelle
l’autre est réduit à l’état d’objet partiel,
•auto-érotisme compulsif,
•fixation compulsive sur un ou des
partenaires inaccessibles, l’objet
d’amour est idéalisé, la réciprocité
n’est que fantasmée...
Les dépendances affectives
En quoi le désir, le plaisir, le sexe, la
passion et le couple ont-ils à voir
avec la dépendance ? Le concept de
dépendance affective ou de dépendance amoureuse peut se définir
comme la mise en place d’une relation contraignante avec un « objet ».
11
Définition d’une dépendance affective ou dépendance amoureuse
La psychanalyste Joyce Mc Dougall
rappelait dans une intervention sur
la sexualité addictive que : « parfois
d’autres personnes sont utiles, de
manière boulimique ou éthylique,
c’est-à-dire en tant qu’objets... Cette
addiction peut prendre des formes
différentes : il peut s’agir de relations addictives avec une demande
constante de la présence de l’autre
ou d’une sexualité addictive où l’autre
est réduit à un objet partiel ».
Le concept de dépendance peut se
définir comme la mise en place d’une
relation contraignante avec un « objet
», intégrant une envie irrépressible du
comportement, l’abandon d’autres
activités au profit du comportement,
une sensation de manque ou un malaise en cas d’interruption de ce comportement.
Les caractéristiques de la dépendance affective
Les psychothérapeutes ont recensé
quelques signes de la dépendance
amoureuse :
•la relation à l’autre est malsaine
mais on ne se résout pas à y mettre
fin,
•on éprouve un sentiment de vide,
d’insatisfaction, de solitude et d’insécurité auquel on ne peut remédier
qu’en fréquentant l’objet de ses désirs,
•la seule idée de mettre fin à la relation suscite chez le dépendant, un
sentiment de panique voire de terreur,
•la rupture entraîne des symptômes
de manque : tremblements, crises de
larmes, troubles du sommeil, perte
d’appétit...
•le dépendant est prêt à tout pour
renouer.
Les 4 premiers critères de la grille
créée par le psychiatre américain
Aviel Goodman (1990) décrivent l’engouement amoureux :
•incapacité à résister à la tentation,
•fébrilité à l’approche du rendezvous,
•plaisir et soulagement lorsque l’on
entreprend le comportement,
•perte de contrôle dans la réalisation
du comportement.
Source : IFAC
Les addictions comportementales
3.6 Les dépendances sectaires
Les sectes sont diverses. Elles présentent des organisations et des
évolutions différentes. L’adhésion
sectaire est une conjonction complexe entre un parcours individuel,
une rencontre et un moment socioculturel.La définition du phénomène
sectaire est très difficile à faire. On
retrouve des lignes de force communes comme : l’embrigadement
des adeptes et le maintien dans une
forme d’asservissement par une dépendance créée. L’aspect coercitif
est très présent dans le phénomène
sectaire. Il fait apparaître le groupe et
les dogmes. Ces deux composantes
participent au caractère addictif du
phénomène sectaire.
Peut-on parler d’addiction à une
secte ?
Dans les études qui ont été menées
sur les adeptes de sectes et les témoignages d’ex-adeptes, les notions de
perte de contrôle et de conséquences
psycho-sociales négatives que l’on retrouve dans l’’addiction sont régulièrement repérées.
L’objet « secte » va prendre une place
grandissante dans la vie de l’individu,
jusqu’à y occuper une place centrale.
Les adeptes en devenir seront plus
vulnérables face à la répétition
d’émotions et de sensations liées aux
actes groupaux. On va retrouver des
troubles liés à la recherche d’effets
procurés par le groupe, le gourou et
des phénomènes de tolérance et de
sevrage comme dans l’addiction.
Le manque, la culpabilité, la honte
qui existent dans l’engagement sectaire, scandent la temporalité dans
l’addiction.
L’individu va trouver dans la secte des
sources de soulagement de son malêtre : accueil chaleureux, compréhension, soutien du groupe.
La conversion signe l’acceptation par
l’adepte d’une dépendance (voire
d’une addiction) définitive au groupe
sectaire et au gourou.
Source : IFAC
3.7 Les dépendances sportives
Si la pratique du sport est encouragée et valorisée par notre société, il
apparaît que lorsqu’il est pratiqué de
manière excessive il peut s’apparenter à une addiction.
•Addiction à la course à pied,
•Dépendance à l’exercice,
•Dépendance au body building,
•Addiction au geste,
•Bigorexie.
La définition
Selon Hausenblas et Downs, la dépendance à l’activité physique ou la
dépendance au sport est « un besoin
de pratiquer une activité physique
qui se traduit par un comportement
de pratique excessive, incontrôlée, se
manifestant par des symptômes physiques et psychologiques ».
Quand parle-t-on de dépendance à
l’activité physique ?
La dépendance à l’activité physique a
donné lieu à de nombreux concepts :
•Addiction à l’exercice musculaire,
d’un comportement sans satisfaction
immédiate, avec une appropriation
d’un style de vie sportif qui devient la
seule manière de vivre.
Source : IFAC
L’addiction au sport s’installe progressivement lorsque l’individu n’est plus
dans l’envie, mais lorsqu’il ressent
un besoin compulsif irrépressible de
pratiquer son sport. Pour ressentir
les effets désirés, il va augmenter le
nombre d’heures, et l’intensité de la
pratique et ce, malgré les avis limitants des médecins.
La personne est dans la répétition
12
Les addictions comportementales
Dossier sur la problématique de l’addiction aux réseaux sociaux paru sur la plateforme
d’échange et d’information drogues et dépendances (PEIDD) en avril 2015
Etat des lieux (littérature scientifique + acteurs de terrains)
concernant l’usage pathologique
des réseaux sociaux
Le Réseau Régional d’Addictologie
(RRA - Association SAOME) a été
mandaté par l’ARS Océan Indien
dans le cadre du plan stratégique
régional de santé pour optimiser
le suivi du patient présentant une
problématique addictive en coordonnant son parcours de soins et
en optimisant son accompagnement par les soignants de premiers recours (médecins traitants
notamment). Dans ce cadre, le
RRA essaye d’enrichir la formation
et les pratiques professionnelles
de ces derniers en addictologie.
Nous avons ainsi, par ce dossier
en ligne sur la PEIDD accessible
aux acteurs de premiers recours et
synthétisant les données récentes,
souhaité enrichir et améliorer leur
connaissance concernant une problématique émergente : celle des
cyberaddictions et plus particulièrement de l’addiction aux réseaux
sociaux.
En effet, l’usage des réseaux sociaux est en expansion constante.
Malgré l’absence de reconnaissance officielle et quelques controverses, plusieurs données (pratique clinique, publications de cas,
données de psychologie clinique
et d’IRM cérébrales fonction-
13
nelles) suggèrent l’existence d’un
trouble de l’usage des réseaux
sociaux partageant plusieurs caractéristiques avec d’autres addictions comportementales.
Les critères diagnostiques rejoignent ceux des autres addictions sans substances mais il n’y
a pas de test de dépistage spécifiquement validé.
En l’absence de test standardisé,
les données de prévalence varient
beaucoup entre les études.
Certains facteurs de risque ont
été relevés comme la présence de
troubles dépressifs ou anxieux ou
certains traits de personnalité.
Sur le plan thérapeutique, il est
important de déterminer si il
existe un trouble de l’usage avec
perte de contrôle ou si un usage
important des réseaux sociaux
n’est que le reflet d’une problématique autre (familiale, adolescence). En cas d’addiction avérée,
l’objectif thérapeutique ne peut
être que le contrôle du comportement, l’abstinence n’étant pas
compatible avec l’omniprésence
des outils permettant l’accès aux
réseaux sociaux. Il reste très important, comme pour toute addiction, d’interroger la fonction du
trouble addictif.
En dehors de la problématique
addictive, il est à noter que l’usage
des réseaux sociaux peut exposer
à un certains nombres de compli-
cations (harcèlement, vol de données, exposition aux publicités…).
Dans les DOM et plus particulièrement à La Réunion, les usagers
d’internet et des réseaux sociaux
sont moins nombreux qu’en métropole mais nous n’avons pas à
ce jour de données de prévalence
concernant un trouble de leur
usage.
Grâce à ce dossier, notre objectif
est d’avoir aidé les acteurs oeuvrant en addictologie à la Réunion
à mieux connaître cette problématique de l’usage pathologique des
réseaux sociaux pour mieux dépister et accompagner les patients et
les familles concernées.
SCERRA Sami – Médecin Coordinateur Réseau Régional d’Addictologie – Association SAOME
www.peidd.fr
Les addictions comportementales
4. Les acteurs ressources
Les associations de prévention
ANPAA :
Association Nationale de
Prévention en Alcoologie et
Addictologie
Réseau Oté:
Réseau Ville Hôpital 974.
OTE «Ouverture Thérapeutique et Educative»
Le domaine d’action de l’A.N.P.A.A.
couvre aujourd’hui l’ensemble des
addictions : usage, usage détourné
et mésusage d’alcool, tabac, drogues
illicites et médicaments, pratiques
de jeu excessif et autres addictions
sans produit. Les risques liés à ces
comportements pour l’individu, son
entourage et la société sont abordés
dans une perspective globale, psychologique, biomédicale, et sociale.
L’intervention de l’A.N.P.A.A. s’inscrit
dans un continuum allant de la prévention et de l’intervention précoce
à la réduction des risques, aux soins
et à l’accompagnement.
Association loi 1901
- Réseau pluridisciplinaire de prévention et de prise en charge des toxicomanies
- Réseau d’information et de formation sur la politique de réduction des
risques en matière de toxicomanies
- Réseau de réflexion et de témoignage sur l’usage des drogues à La
Réunion
- Réseau d’intervenants de terrain
prenant en compte la personne dans
sa dimension bio-psycho-sociale.
Le Réseau Oté est habilité pour intervenir sur des actions de prévention
sur les thèmes :
-Joueurs compulsifs,
-Cyber addiction (addictions à tous
types d’écran smartphone, télévision, tablette, ordinateur….).
A.N.P.A.A. 974
Comité départemental
130 bis, rue Jules Auber
97481 SAINT-DENIS
Téléphone 02 62 30 22 93
E-mail: [email protected]
ASSOCIATION RESEAU OTE !
7 Chemin Pavé
Grande Fontaine
97460 SAINT PAUL
Tél/Fax : 02.62.45.19.26
E-Mail : [email protected]
SAOME
Santé Addictions Outre-Mer
L’association a pour but de promouvoir, organiser et gérer, par le biais
d’un réseau de santé ou tout autre
dispositif adapté, les actions en faveur de :
- la prévention des conduites addictives et leurs conséquences,
- l’amélioration des pratiques professionnelles et partenariales afin
d’optimiser la prise en charge des
personnes présentant des conduites
addictives,
- l’appui fonctionnel à la coordination
de parcours,
- l’appui méthodologique dédié aux
décideurs et aux acteurs,
- l’information et la formation sur la
thématique des addictions et champs
connexes.
SAOME est habilitée pour intervenir
sur des actions de prévention sur les
addictions comportementales.
SAOME
9, Rue Victor Hugo
97450 St-Louis
Tél. 0262 22 10 04
Fax. 0262 91 12 02
E-mail: [email protected]
FRAR
La Fédération Régionale d’Addictologie de la Réunion est une association de loi 1901 créée en 1998. Elle rassemble
les acteurs de l’addictologie à l’île de la Réunion (974). Le but de ce site est de proposer une information libre, indépendante et objective sur les addictions dans notre département. Il est destiné à ceux qui cherchent de l’aide, aux
associations, aux professionnels concernés par la problématique des addictions à l’île de la Réunion.
http://www.frar.asso.fr/
14
Les addictions comportementales
Depistage et soins
LE SERVICE D’ADDICTOLOGIE DU CHU
NORD - TÉL : 0262.90.56.01
UNITÉ D’ADDICTOLOGIE DU GHER TÉL : 0262.46.83.21
•Chef de Service : Dr David METE
•18 lits d’hospitalisation (Hospitalisation de Jour, Hospitalisation complète)
•Consultations externes individuelles
•Consultations de groupe en tabacologie
•Antenne Régionale de Lutte contre
le Dopage (Responsable Dr P.WIND)
Equipe de liaison (Responsable Dr
A.BODEREAU)
•Responsable : Dr William LEDERER
•Unité d’hospitalisation de 10 lits
•Propose un programme de maintien
de l’abstinence & de gestion du risque
de rechute sur 6 semaines en hospitalisation de semaine
Adresse : 673, chemin Lagourgue
97440 SAINT-ANDRE
EQUIPE DE LIAISON ET DE SOINS EN
ADDICTOLOGIE (ELSA) DU CHGM
TÉL : 0262.45.31.68 •Responsable : Dr Leïla AMOR
•Infirmier de liaison : Stéphane DUMONTANT
•Adresse : n°42, rue Labourdonnais
•Centre Hospitalier Gabriel Martin à
St Paul
•Equipe de liaison
•Consultation
LE SERVICE D’ADDICTOLOGIE DU CHU
SUD TÉL : 0262.35.90.00
•Chef de Service : Dr Jean-François
FERRE
•6 lits d’hospitalisation sur le site de
Saint-Joseph
•Consultations externes individuelles
Equipe de liaison (site de St-Pierre :
Responsable : Dr JP.AUBIN)
5. Informations utiles
Sur le site internet de l’IFAC Institut Fédératif des Addictions Comportementale, vous trouverez différentes
brochures, dont
La brochure d’information sur le jeu excessif ou pathologique
La brochure de prévention d’une utilisation excessive des jeux vidéo
Du plaisir à l’excès : la question de l’addiction sexuelle
Du plaisir à l’excès : la question du jeu excessif
http://www.ifac-addictions.fr/
15
Les addictions comportementales
5. Informations utiles
Sites Internet
MILDECA : Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives
http://www.drogues.gouv.fr/
Federation Addictions: http://www.federationaddiction.fr/
FRAR : Fédération Régionale d’Addictologie de la Réunion : http://www.frar.asso.fr/spip.php?rubrique6
SAOME : Santé Addiction Outre Mer :http://saome.fr/
ANPAA : http://www.anpaa.asso.fr/adresses-utiles/dom/reunion
Réseau Oté :http://reseau.ote.monsite-orange.fr/
OFDT : Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies
http://www.ofdt.fr/
Institut fédératif des addictions comportementales www.ifac-addictions.fr
Internet Sans Crainte : http://www.internetsanscrainte.fr/s-informer/parents-informez-vous
Adictel : http://www.adictel.com
Aide info jeu: http://www.aide-info-jeu.fr/
Association SOS Joueurs http://www.sosjoueurs.org
Drogues alcool tabac info service, ADALIS www.drogues-info-service.fr
Game Addict, plate-forme de l’addiction au jeu: http://www.game-addict.org/accueil.html
Groupe de recherche sur la relation enfants-médias - GRREM :
http://www.grrem.org/web10106/website/default.htm
Hôpital Marmottan http://www.hopital-marmottan.fr
MEDIAPTE, les écrans, les médias, et nous http://www.mediapte.fr/sp/
Observatoire des mondes numériques en sciences humaines- OMNSH http://www.omnsh.org
Pédagojeux, le site d’information et de sensibilisation sur le jeu vidéo http://www.pedagojeux.fr/
Vos questions de parents pour aider les enfants à grandir http://www.vosquestionsdeparents.fr/rubrique/5/internet
16
Outils d’intervention en EPS
Addi Ado – Une approche éducative des addictions
Cet outil pédagogique, réalisé sous forme d’un jeu de cartes éducatif, est destiné à l’animation de
séances de prévention des addictions auprès des jeunes âgés de 9 à 15 ans par des professionnels
issus des champs de l’éducatif, du social, de la santé, …, souhaitant aborder ces questions avec
ce public. Ce jeu permet, par une entrée positive et sous l’approche des compétences psycho-sociales, d’engager le dialogue entre les adultes et les jeunes, et entre jeunes, autour des questions
des pratiques de consommation et de prévention des conduites addictives ; de répondre à des
questionnements, et de transmettre des informations diverses sur le sujet.
Public : 9 à 15 ans ; Parents
http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=703
@.....Social ! 2.0 Prévention et usages des réseaux sociaux
« @...Social ! 2.0 » est un jeu de plateau pour aborder les réseaux sociaux. Il propose à chaque
joueur de manière ludique et agréable de valoriser son image numérique tout en ménageant
son capital « prudence ».L’ensemble permet d’aborder de nombreuses questions sur les usages
des outils numériques en particulier le droit à l’image, l’intimité, l’e-réputation, les pièges de la
géolocalisation ou de la diffusion de délits.
Public : 12 ans à 15 ans ; 16 à 20 ans ; Parents
http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=669
Kancèton - Que sait-on sur les drogues ?
Ce jeu est un outil qui s’inscrit dans une démarche d’éducation pour la santé. Il propose
d’être acteur et auteur de ses apprentissages; les questions et les échanges qu’il suscite
permettent de faire réfléchir à son positionnement face aux addictions avec ou sans produit. Les joueurs ou les équipes doivent atteindre la case «arrivée» en premier. Pour cela,
chacun doit avancer à l’aide d’un dé et répondre aux questions correspondant aux cases
où le pion arrive. Il y a des réponses «vrai» ou «faux», néanmoins, les réponses doivent
être argumentées et discutées avec le groupe.
Public : A partir de 12 ans
http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=591
17
Les jeunes savent pourquoi !
La fête, les sorties, les repas entre amis… l’alcool en fait généralement partie intégrante et ces moments sont souvent porteurs de vie, de sens, tant pour les jeunes que pour les moins jeunes.
Cependant, les comportements évoluent aussi, certaines tendances émergent et peuvent nous interpeller (féminisation, rajeunissement, augmentation de la recherche de l’ivresse, banalisation…),
la pression marketing n’y est certainement pas étrangère.
Comment réagir face aux publicités souvent envahissantes ? C’est quoi pour moi une soirée réussie
? Qu’est-ce qui motive mes choix et influence ma consommation ? Lorsque je fais la fête, est-ce que
je prends des risques ? Si oui, comment puis-je les réduire ?...
Public : jeunes à partir de 12 ans ; adultes
http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=545
Bien Joué !
Le Guide d’activités «Bien joué !» s’adresse aux intervenants qui désirent sensibiliser les adolescents aux pièges et aux risques associés aux jeux d’argent. En abordant la problématique
sous plusieurs angles, il offre la possibilité d’être utilisé de manière complémentaire à d’autres
actions.
Public : 12 à 18 ans
http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=698
ADD Fictions
Ce DVD propose quatre courts-métrages écrits et réalisés par quatre jeunes du quartier de La Source à Orléans, qui constituent des pistes pour favoriser le dialogue et amorcer le débat. Cet outil amène le public à se questionner sur les notions
de choix et de responsabilité.
Public : Adolescent et jeune adulte ; Professionnels
http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=544
BLUFF
« Bluff » est un outil pédagogique de prévention des dangers d’une pratique excessive des jeux
de hasard et d’argent. Le film et le matériel pédagogique ont été conçus pour toute personne en
contact avec des jeunes (éducateur, professeur).
Public : 14 à 18 ans; Professionnels
Public : Adultes
http://www.irepsreunion.org/docoutils/product_info.php?products_id=661
18
Programmation 2015 des actions du
Pôle Régional de Compétences
Le Pôle Régional de Compétences organise différentes actions tout au long de l’année, celles-ci sont ouvertes aux
acteurs de la santé publique à la Réunion. Nous travaillons actuellement sur la programmation de ces différentes
actions, voici les premières informations pour vous donner quelques repères.
Rencontre Outils
Kfé Communautaire
30
SEPSEP
T. T.
10 NOV.
29 OCT.
Don d'organes
et
don du sang
L'asthme
Commission
Label Péi
Formations
15 /22 SEPT.
Conception
d'outil en EPS
!
2.3.4.8.9 DEC
Santé
Communautaire
Label Outil Péi
Évènements
25-26 NOV.
Journées de la
prévention et
de l'éducation
pour la santé
27 NOV.
Salon des outi
ls
locaux
N'hésitez pas à solliciter les chargés de projets référents pour toutes questions :
Rencontre Outils Karine Bijoux : 02 62 71 10 88 / [email protected]
Label Outil Péi : Honorine Bernard: 06 92 85 31 22 /[email protected]
Kfé communautaire Honorine Bernard : 06 92 85 31 22 / [email protected]
Formations & Évènements : Nathalie Pageaux : 06 92 70 98 80 / [email protected]
Ce bulletin peut
participer, en fonction de la place
disponible, à la diffusion des actualités des
acteurs du Pôle de Compétences (manifestations,
forums, concours, conférences, …). Il suffit pour cela
de faire parvenir vos documents (affiches, flyers, communiqués …), à l’adresse email suivante:
[email protected]
Vous souhaitez participer à cette plateforme de ressources, contactez
l’IREPS de la Réunion pour obtenir la charte du pôle.
Pôle de Compétences
IREPS Réunion
Animateur du pôle
20 rue Maréchal Gallieni
97420 LE PORT
Tél: 0262 71 10 88
19
Téléchargement