PRODUCTION VEGETALE
Les engrais foliaires sont souvent
l'objet de controverses entre pro-
ducteurs et dans les milieux de la vul-
garisation car les effets de cette fu-
mure ne sont pas souvent démontrables,
d'autant plus que les modalités d'utilisa-
tion des produits n'ont pas toujours été
respectées. Dans la mesure où la fumure
foliaire ne sert qu'à compenser une ca-
rence manifeste et qu'elle est appliquée
dans les règles de l'art, le mécanisme
d'action peut se dérouler intégralement
et aboutir à l'effet désiré. Dans ce contex-
te, l'utilisation d'engrais foliaires conte-
nant du magnésium, de l'azote ou du fer
n'est pas contestée. Toutefois, si l'on en
attend d'autres effets, il faut considérer
les choses différemment.
La fumure foliaire au magnésium
est à appliquer de manière dif-
férenciée On constate fréquemment
des carences en magnésium dans les
nouvelles plantations. Ces carences se
manifestent par une coloration jaune ou
rouge du feuillage (selon le cépage) ain-
si que par une chlorose des nervures des
feuilles; elles commencent par les
feuilles du bas et peuvent causer une
chute prématurée des feuilles. Le risque
de carence en magnésium dépend, entre
autres facteurs, du cépage choisi. Ainsi,
la variété «Regent» est particulièrement
sensible. Dans ce cas, tout comme lors-
qu'il y a de forts symptômes de dessè-
chement de la rafle, l'application d'un
engrais foliaire comme «Landor Hydro-
mag», qui contient 300 g de magnésium
par litre, est recommandée à une dose
de 4 à 6 l/ha. Une première application
de 1.5 à 2l/ha peut être faite avant la flo-
raison et deux applications peuvent être
placées après la floraison à raison de 1.5
à 2 l/ha. On peut aussi recourir au «Lan-
dor Vitistar», un engrais composé spéci-
fique à la viticulture et qui s'utilise à
2.5 kg/ha. Il faut cependant tenir comp-
te, tout particulièrement dans les jeunes
plantations, de la période d'intervention
ainsi que de la zone à traiter. Une pre-
mière application devrait être placée le
plus tôt possible après le débourrement,
au plus tard dès que les symptômes de
carence sont visibles.
Prévenir le dessèchement de la
rafle Le dessèchement de la rafle est
causé par un dérangement physiolo-
gique dans les vignes en production. Il
se manifeste par le flétrissement et la
chute des baies ou des grappes. Du
point de vue nutritionnel, il s'agit d'une
carence en magnésium qui est souvent
induite par un excès de potassium. Il est
possible de diminuer le risque de des-
sèchement de la rafle par un ajustement
de la fumure potassique ainsi que par
une réduction de la vigueur de la vigne
en diminuant la fumure azotée et par la
mise en place d'un enherbement per-
manent. Les meilleurs résultats sont ob-
tenus par une application placée au dé-
but de la maturation du raisin et bien
ciblée sur la zone des grappes. Les ap-
plications touchant tout le volume fo-
liaire n'ont qu'une action partielle. «Hy-
domag», par exemple, est un produit
adéquat qui s'utilise à 4–6 l/ha, soit 1.5
à 2 l avant la floraison et le solde après
floraison en une ou deux applications.
Aide à court terme en cas de
chlorose La chlorose se signale par la
décoloration des feuilles qui pâlissent
voire deviennent totalement blanches.
Pour remédier rapidement à une chlo-
rose dans la vigne, on peut recourir à
des engrais foliaires contenant du fer.
Cet oligo-élément étant difficile à assi-
miler comme tel, il faut l'appliquer
sous forme de chélate ou de citrate.
Pour en assurer l'efficacité, il faut in-
tervenir dès l'apparition des symp-
FUMURE FOLIAIRE EN VITICULTURE Pour améliorer la qualité des grappes, et
par conséquent celle du vin, les problèmes de fumure reviennent régulièrement dans
les discussions. Alors que, en matière de fumure par le sol, il est généralement reconnu
que moins on en met mieux ça vaut, on tente souvent d'améliorer les potentialités
de la vigne par la fumure foliaire.
Prévenir les carences
Heinz
Mathys
40 22010
·
REVUE UFA
Marc
Besse
La fumure foliaire permet de
remédier à des carences aiguës en
azote, fer et magnésium.