ordonnÉs - Diocèse de Marseille

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Vie de la cité
Messe du Vœu
des Échevins
Église universelle Église de France
Le combat
de Sœur Sophie
Rencontre
de la Mission ouvrière
LE MENSUEL
DU DIOCÈSE DE MARSEILLE
N° 7 • juillet-août 2015
romain, Arnaud et Antoine
ordonnés
cppap n° 0520 G 79 622
L’abonnement : 35 e – Le numéro : 3,80 e
à La Major
Vie de la cité
2
église à marseille
MESSE DU VŒU DES ÉCHEVINS
D.P.-G.
Donner
des raisons
d’espérer
L
’environnement dans lequel se situe cette
célébration du renouvellement du Vœu fait
par les échevins de la ville en pleine tourmente
et de la consécration de la ville au Sacré-Cœur
colore chaque année notre réflexion, habite
nos pensées, accentue parfois nos perplexités.
Cette année, nous sommes marqués par le souvenir
des drames du XXe siècle : celui de la guerre de 14-18,
celui du génocide des Arméniens et déjà des chrétiens
assyro-chaldéo-syriaques, le drame de la guerre
de 39-45 avec la Shoah, cet impensable génocide de
la population juive. Nous sommes également marqués
par les conflits qui assombrissent notre temps : celui
de la quasi-guerre entre l’Ukraine et la Russie avec
ses répercussions sur toute l’Europe, ceux du MoyenOrient, d’Irak, de Syrie, avec, particulièrement, le
drame vécu par les populations civiles, condamnées au
massacre ou à l’exil par des forces inhumaines et folles.
Parmi ces victimes, le sort des minorités nous
préoccupe d’une façon bien légitime, et tout
spécialement celui des minorités chrétiennes vivant
La remise du cierge
par le président
de la Chambre de commerce
et d’industrie, Jacques Pfister.
À droite : prière de consécration
au Sacré-Cœur.
sur ces terres depuis 2000 ans et qui sont nos frères
dans la foi. Ce soir, ici même, nous prierons pour eux
et avec eux dans cette basilique.
Nous sommes également marqués par le drame qui se
joue sur la Méditerranée, avec ces milliers et milliers
de migrants fuyant des conditions de vie impossibles
et voyant leurs rêves se transformer en naufrages
oubliés.
À Sarajevo, dimanche dernier, le pape François
dénonçait cette réalité « d’une sorte de troisième
guerre mondiale livrée par morceaux »,
dans cette ville martyre où se reconstruisent
des relations fraternelles entre les composantes
diverses d’une population où chrétiens, musulmans
et juifs cohabitent. Ce n’est pas cette composante
plurireligieuse que le pape a désignée comme cause
des conflits, mais bien les appétits de pouvoir, d’argent,
d’intérêts personnels ou nationaux qui habitent
le cœur de ceux qui, régulièrement, dressent les unes
contre les autres des populations désireuses
pourtant de vivre en paix.
D.P.-G.
Solidarité avec les chrétiens d’Orient
Au soir de la fête du Sacré-Cœur, Mgr Pontier a présidé une messe pour les chrétiens
d’Orient, en présence de Mgr Ramzi Garmou, archevêque chaldéen de Téhéran
et visiteur apostolique des Chaldéens d’Europe, et du P. Sakvan Younan, curé
de la paroisse Notre-Dame de Chaldée et de la communauté assyro-chaldéenne
de Marseille. Extraits de son homélie.
« Nos frères chrétiens d’Orient 
et nous-mêmes sommes là impuissants
devant le déchaînement de violence et de
cruauté qu’ils subissent. Dans les épreuves
où l’absurde et l’inhumanité l’emportent,
seules la fraternité et la présence sont
sources de réconfort et d’encouragement.
Ils ont préféré tout perdre et tout quitter
que de renoncer à leur foi en Christ. 
Et plusieurs sont là ce soir avec nous,
témoins de la foi qui fait tenir dans
Église à Marseille N° 7
Éditeur : Association diocésaine de Marseille
14 place Colonel-Edon – 13284 Marseille Cedex 07.
Tél. : 04 91 52 94 27. E-mail : [email protected]
Commission paritaire : 0520 G 79 622.
ISSN : 2104-9424.
Dépôt légal : 15 juillet 2015 – 134e année.
l’épreuve. Ils nous interrogent  
sur la profondeur de notre foi,  
ici en Occident, dans nos vies personnelles  
et communautaires. Nous voulons être là
pour vivre l’accueil, le soutien,  
la fraternité. Il nous appartient d’entendre
leurs besoins, administratifs, matériels,
moraux, spirituels, et de nous engager à
notre mesure pour aider et accompagner.
Il nous appartient de faire entendre  
leur voix et celle de leur peuple auprès  
de nos élus et de nos gouvernants,  
afin que les puissances internationales
prennent leur responsabilité dans la
recherche de la paix juste et durable. »
Directeur de la publication : pierre grandvuillemin.
Rédactrice en chef : Dominique Paquier-Galliard.
Ont collaboré à ce numéro : R. Caucanas, CDES, P. Daniel,
A. Deveaux, A. Dovergne, A. Khazinedjian, B. Lorenzato,
A. Miguiba, J.-L. Ragonneau, C. Reggio, P.-E. Veiller
et J.-L. Vissière.
Photo de couverture : Dominique Paquier-Galliard
Réalisation : Bayard Service Édition Méditerranée
40 avenue de Lascours — Parc d´activités de Napollon — 13400 Aubagne.
Tél. : 04 42 98 14 10.
Secrétariat de rédaction : Émilien Droniou.
Maquette : B. Renault et É. Droniou.
Publicité : Bayard Service Régie. Tél. : 05 62 74 78 20.
Imprimerie : J.F. Impression – 34000 Montpellier
Vidéo de la célébration et interventions,
lors du point-presse, de Mgr Garmou,
du P. Younan, de Mgr Pontier et de Pascale
Warda, présidente de l’ONG irakienne
Hammurabi Human Rights, à voir
sur le site du diocèse.
D.P.-G.
3
Alors, cette année encore, notre contemplation
du Christ en croix, de son Sacré-Cœur, vient
désamorcer en nous les tentations de chercher des
solutions aux conflits ailleurs que dans la conversion
profonde des cœurs, ailleurs que dans l’élaboration
de politiques vraiment au service de la paix, ailleurs que
dans le soutien délibéré au développement équitable de
tous les pays, ailleurs que dans le dialogue inlassable,
celui que mènent les diplomates, mais aussi celui que
chacun de nous est appelé à mener avec ceux qui sont
animés par des convictions ou des religions différentes
de la nôtre, ailleurs que dans le choix de la fraternité
universelle et du respect de la dignité de tout être
humain comme fondement durable et véritable de la
paix, ailleurs que dans le respect du droit international.
Oui, le Cœur de Jésus nous révèle que le lieu du
premier combat est le cœur de chacun pour y vaincre
les sentiments mortifères : ceux de la haine, du mépris,
de la vengeance, de la domination facile, de l’orgueil
et de l’égoïsme insatiables, des formes diverses de
racisme, des nationalismes étroits. Quand on contemple
le Christ en se disant qu’on contemple les manières de
Dieu, celles dont le Fils bien-aimé fait homme a vécu,
on y trouve des lumières exigeantes mais porteuses
d’espérance. J’en énumère trois ce matin.
dénoncer les choix inhumains de son peuple. Par son
Fils bien-aimé, Il a manifesté un amour inouï pour
l’humanité dont l’apôtre Paul nous parlait tout à
l’heure dans la lecture. Il est venu courir le risque du
rejet, de la condamnation, de la mort, pour défendre
les petits, les rejetés, pour changer les cœurs de pierre,
pour faire taire les langues qui distillent le venin des
oppositions et des mépris qui engendrent la mort.
Celle ensuite du refus d’utiliser la violence,
la vengeance, comme solutions porteuses d’avenir.
Ni la violence, ni la vengeance ne sont des manières
de Dieu. Justifier leur usage comme fidélité à Dieu
est le pire des sacrilèges et la pire des caricatures.
Celle enfin de la confiance en son Père, Maître
de l’histoire, à qui il revient de triompher du péché,
de la mort, de l’inhumanité des hommes.
Oui, puisons dans notre foi chrétienne la force d’aimer,
la force de réconcilier, la force de la tendresse,
de la fidélité, la force de la solidarité, celle
de la fraternité humaine. Et déjà commençons ici,
à Marseille, dans notre ville plurielle. Montrons
qu’il est plus agréable et humain de se parler, de se
connaître, de s’accueillir, de se respecter, que de se
stigmatiser, de s’ignorer, de se soupçonner. Par nos
engagements et nos décisions, donnons au plus grand
nombre des raisons d’espérer, tendons à chacun des
mains fraternelles. À la manière de ceux qui se sont
solidarisés pour lutter contre la peste de leur temps,
nous aussi, mettons-nous au service de tous. Et pour
être certains de nous y mettre, commençons par
entendre ceux qui sont le plus en souffrance.
Que le Sacré-Cœur de Jésus nous soit modèle et
soutien, conseil et force. Que nous trouvions notre
bonheur et notre fierté à chercher à œuvrer pour le
bonheur du plus grand nombre.
Celle du refus de l’indifférence au sort des autres. Notre
Dieu se révèle comme touché par le sort de ces hommes
qu’Il aime. Il a déployé l’énergie de ses prophètes pour
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille
En la basilique du Sacré-Cœur, le 12 juin 2015
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à nos fidèles
a n n o n c e u r s
Interreligieux
4
église à marseille
« Disputes » et « rencontres », ces deux mots servaient de titre à un ouvrage de Jean-Marie Gaudeul,
ancien directeur du Service des relations avec l’islam de la CEF, sur l’histoire des relations  
entre chrétiens et musulmans. Ils pourraient résumer le sentiment résultant d’une rencontre, 
fin mai à Marseille, avec le patriarche de l’Église syriaque catholique.
Disputes ou rencontres ?
G. Guérin
G. Guérin
«D
éracinés »,
« Génocide »,
« Exode ».
C’est par
ces mots que commence le récit
du patriarche Ignace Youssef III
Younan. « Depuis dix mois et l’invasion de Daech, entre 120 000 et
140 000 chrétiens ont fui la plaine de
Ninive. » La plupart sont partis vers
le Kurdistan où il n’existe presque
aucune infrastructure chrétienne.
À ses côtés, Mgr Jacques Behman
Hindo, archevêque de Hassaké,
une ville au nord-est de la Syrie,
attaquée aujourd’hui, relate la mise
à sac de la vallée de Khabour, dans
la Mésopotamie syrienne. Cent ans
après y avoir fondé des communautés villageoises parce qu’ils fuyaient
les massacres de 1915, dans la nuit
du 23 février, entre 3 h et 8 h du
matin, 35 villages nestoriens ont
été vidés par les armées de Daech.
« Et les avions américains qui tournoyaient dans le ciel n’ont rien fait »,
De gauche à droite : P. Kamil, Mgr Masri, Mgr Hindo, Mgr Bouchet,
Patriarche Younan, P. Guérin, Mgr Chahda, P. Al Kabalan.
s’indigne l’archevêque. Nos représentants, ces « croyants dans la tourmente » pour reprendre le titre du
dernier numéro de la revue Chemins
de dialogue, n’auront d’ailleurs pas
de mots assez durs contre l’Occident
et sa morale.
Une petite communauté
Dans les malheurs du MoyenOrient, le patriarche n’hésite pas
à affirmer que « l’Église syriaque
catholique est la plus éprouvée : on
compte 6 200 familles syriaques sans
logement, sans parler des centaines
de familles en exil au Liban, en
Jordanie, en Turquie : tous des
réfugiés ! » Cette Église est
certainement l’une des plus
petites communautés catholiques du monde : 200 000
personnes environ. Son histoire remonte aux tout premiers temps du christianisme.
Elle reste surtout marquée
par le concile de Chalcédoine (451)
à partir duquel les Grecs d’Antioche
adoptent la christologie du concile,
alors que les Syriaques d’Antioche
adoptent la christologie cyrillienne
(monophysite). L’Église syriaque est
l’objet de multiples persécutions :
celles des Byzantins, avant celles des
Arabes, des Mongols et, plus tard,
du fameux Tamerlan. Les siècles passant, la question de l’union à Rome
se pose. Elle sera effective en 1783.
Aujourd’hui, la nouvelle Antioche
s’appelle Beyrouth. Sa Béatitude
Ignace Youssef III Younan y gouverne le Patriarcat depuis 2009. Si
l’histoire douloureuse de cette petite
communauté chrétienne semble se
répéter, les signes de solidarité restent bien vivants. Depuis Beyrouth,
un comité essaie de les aider à vivre
dignement et de les encourager à
rester au Proche-Orient. « Mais
souvent en vain », constate amèrement le patriarche : « Les parents ne
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Imposer le vivre ensemble ?
« Nous, les chrétiens d’Orient, avonsnous le droit de vivre librement et
dignement ? Les dirigeants politiques
occidentaux se vantent de défendre
la démocratie, l’égalité, etc. Mais
l’opportunisme politique et économique gâche tout et menace notre
existence. Car nous n’avons pas le
nombre pour affirmer une nation
face à la Oumma musulmane ; nous
n’avons pas de pétrodollars qui intéressent l’Occident ; nous n’avons pas
d’organisations terroristes qui lui font
peur. » Reste la question du régime
syrien : « Avec tous ses défauts, le
régime de Bachar est le plus approprié
pour la protection des minorités »,
nous explique le patriarche. « Et
en face qu’avons-nous ? » s’insurge
Mgr Behman. « En face, ce sont les
Frères musulmans, Daech, Al-Nosra
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ou Al-Qaïda. Pour nous, Syriens, quel
est le pire ? » « Aujourd’hui on peut
aller à l’église en toute liberté, alors
où est la dictature ? » s’exclame
Mgr Antoine Chehada, archevêque
d’Alep. « Avec les Assad, les chrétiens ont eu deux privilèges. D’abord
le statut personnel propre aux catholiques et orthodoxes, accordé suite à
une demande chrétienne en 2003.
Puis en janvier 2015, le régime a
promulgué une loi permettant l’ouverture d’une Faculté de théologie
chrétienne à l’intérieur de l’Université d’État de Damas. Quand il y a un
gouvernement fort, la convivialité est
possible car la tolérance est imposée,
mais aujourd’hui, c’est l’anarchie »,
conclut le patriarche. Faut-il donc
un gouvernement fort pour passer de la dispute à la rencontre ?
La question semble clairement se
poser dans un Moyen-Orient où les
tribulations n’ont de cesse. Elle doit
continuer à nous interpeller de ce
côté-ci du rivage méditerranéen.
Et ici ?
Alors que le gouvernement français cherche toujours une organisation pour l’islam, des acteurs
religieux se sont saisis de la
question du dialogue islamo-chrétien. Le 6 juin, pour la première fois,
quatre forums ont été organisés
de manière simultanée à Rennes,
Saint-Étienne, Paris et Marseille. Il
s’agissait pour les organisateurs de
prolonger en régions l’expérience
des forums nationaux qui se tiennent à Lyon depuis cinq ans. À l’invitation de Sœur Colette Hamza,
déléguée diocésaine pour les relations avec l’islam, et d’Abdessalem
Souiki, imam à Marseille et à Aix,
et avec le soutien de l’association
Chemins de dialogue, cinquante-etune personnes de toute la région
se sont retrouvées pour discuter
et échanger autour de la place des
religions dans un État laïc. Outre
l’intérêt des débats, il s’agissait
surtout de creuser un peu plus le
puits de la rencontre. Le 27 juin,
un autre moment fort amenait des
jeunes d’origines et de traditions
différentes à se rencontrer : pour
la 5e édition de Mosaïques, l’Institut catholique de la Méditerranée et
ses partenaires ont réuni des jeunes
de tout le Bassin méditerranéen sur
la question essentielle des migrants
(lire encadré).
Rémi Caucanas
Pour aller plus loin
Le numéro 45 de la revue Chemins de Dialogue,
« Des croyants dans la tourmente », se fait l’écho
du colloque organisé par l’ICM et le Conseil
pontifical des sciences historiques, au mois de
janvier. Le dossier central présente des acteurs
religieux de la Première Guerre mondiale (Benoît
XV, Charles de Foucauld, Franz Rosenzweig, etc.),
tandis que le second invite à une réflexion sur la
mission à partir de trajectoires d’acteurs marseillais. Un sommaire
particulièrement riche et des contributions de Joseph Yacoub, Claire
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Mosaïques :
la culture
de la rencontre
Le 27 juin, à la Villa Méditerranée,  
l’édition 2015 de Mosaïques a rassemblé
quatre-vingts jeunes du pourtour
méditerranéen sur le thème des migrations.
M
igrer, partir de son pays si on le souhaite, pour des études,
pour des raisons économiques ou par simple volonté. Cette
liberté fondamentale a été présentée comme acquise au
nord de la Méditerranée, au sein de l’espace Schengen. Toutefois, ce
droit semble réservé à une « migration aisée » et disparaître face à
la « migration forcée » par la guerre ou par la misère. La situation
des réfugiés syriens a été abordée avec le témoignage poignant d’une
jeune Syrienne et par des représentants de Caritas Liban travaillant
à l’accueil de ces migrants.
Les jeunes, acteurs de la rencontre
Cette année, les jeunes ont animé les différentes tables rondes et partagé leurs expériences personnelles. Les représentants institutionnels
qui ont pris la parole au nom de la région Paca, principal financeur de
la rencontre, et de la Région Sicile étaient également jeunes.
Ils ont raconté leurs parcours de migrants ou leurs actions et engagements auprès des associations d’aide aux réfugiés, comme au Maroc,
avec l’accueil de migrants subsahariens en transit vers l’Europe, mis
en place par Caritas Casablanca et Caritas Rabat, ou au Liban, avec
des actions destinées aux réfugiés syriens, notamment aux enfants.
Un apport culturel
Ces témoignages ont soulevé le fait que la migration représente avant
tout un apport culturel personnel et bénéfique à la société une fois
que le choc des cultures, vécu à l’arrivée, particulièrement la barrière
de la langue, a été dépassé.
La visite de Marseille et les repas pris ensemble ont permis aux jeunes
de faire plus ample connaissance. Par cette rencontre, des liens personnels mais aussi institutionnels, notamment entre les différentes
Caritas, ont été créés.
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Acay
6
Le combat de Sœur Sophie a
Missionnaire aux Philippines depuis dix-huit ans, Sœur Sophie de Jésus se bat pour donner  
aux jeunes une seconde chance. Aujourd’hui, elle ramène en France l’expérience d’accompagnement  
des jeunes « des périphéries » et met en place ce programme à Marseille, sa ville d’origine,  
auprès des jeunes délinquants.
E
lle a du caractère
Sœur Sophie. « Un
caractère assez tranché », reconnaît-elle en
riant. Sans doute dû à
ses origines bretonnes,
grecques, corses… et marseillaises :
« Un mélange explosif ! » Et de
l’énergie à revendre. Il en faut pour
« défier le chaos », comme le dit le
titre de son livre1, et pour mener le
combat contre la misère des jeunes.
Premiers pas missionnaires
Née à Grenoble, Marseillaise d’adoption, Sophie, « qui ne s’imaginait
pas bonne sœur », ressent l’appel
à la vie consacrée à 19 ans, alors
qu’elle a commencé ses études de
médecine. Elle répond d’abord par
« un “non” magistral » et entre, un
mois plus tard, dans la communauté
des Béatitudes ! Quatre ans d’enracinement dans la vie monastique,
puis elle est envoyée en NouvelleCalédonie. Après ses vœux perpétuels, elle se sent appelée pour
le Vietnam. Mais, pendant les JMJ
de Manille, en 1995, elle découvre 
« le » pays catholique d’Asie et « ces
sourires splendides qui cachent si souvent des conditions de vie misérables :
un nouvel appel ! » Il lui faudra deux
ans de préparation, professionnelle
et spirituelle, pour réaliser son projet. En octobre 1997, Sophie arrive
aux Philippines avec deux sœurs
hongroises et deux volontaires
françaises : « La Fondation Virlanie
et l’Institut Notre-Dame-de-Vie ont
accompagné nos premiers pas de missionnaires. Nous pensions nous occuper
des enfants, mais de nombreuses ONG
le font. Par contre, il y en a peu qui
accueillent des jeunes filles de 14 à 20
ans. » Elles se mettent « à l’école du
terrain » : les bidonvilles, la rencontre
des enfants des rues, des jeunes délinquants en prison, la drogue, l’écoute
des expériences des autres congrégations et ONG, tout en étudiant la
langue locale, le tagalog.
L’École de Vie
Sœur Sophie fonde l’Association
Jeunesse Compassion Asie – Acay
et, en 2000, avec son équipe, lance
une « École de Vie » à Manille. Les
jeunes filles qui rejoignent le foyer
ont connu la prostitution, les abus
sexuels, le rejet de leur famille, la drogue, la prison… Dans une ambiance
familiale, elles vont pouvoir se
reconstruire. En vivant ensemble,
elles font aussi l’apprentissage de
la diversité et du sens du service.
L’École de Vie accueille chaque année
entre 15 et 25 jeunes filles. « Nous
avons développé un programme fondé
sur la culture de la responsabilité, avec
un travail de pacification des blessures.
Elles s’impliquent dans chacune des
étapes du processus et sont accompagnées par des assistantes sociales,
des psychologues et différents partenaires. » Elles suivent des formations
pour devenir autonomes : « Nous
avons des infirmières, des diplômées
d’écoles de commerce. Et elles reviennent à Acay pour aider, à leur tour,
les nouvelles générations ! » Ce programme est reconnu par le gouvernement philippin. Pour Sœur Sophie,
tout repose sur « le travail d’équipe
de professionnels cherchant constamment à relire les expériences, une qualité de présence et d’écoute », un environnement sécurisant qui aide ces
Acay
7
ux Philippines
adolescentes à reprendre confiance
et « lorsque l’humain ne suffit plus,
sur une intervention divine dans la vie
de ces jeunes ».
Réinsérer les jeunes
délinquants
Peu après leur arrivée à Manille, les
sœurs ont commencé à visiter des
garçons des rues détenus dans un
centre pour mineurs aux conditions
plus que précaires : « Ces adolescents
désœuvrés, seuls, soumis à la violence
et la promiscuité, s’entassaient dans
des cellules sans fenêtre, ils avaient la
gale… Nous avons obtenu l’autorisation de venir les voir régulièrement. »
En 2002, Acay lance le programme
« Seconde chance ». Il a pour objectif d’accompagner les jeunes délinquants de 17 à 23 ans en détention
et à leur sortie de prison. « En prison,
nous travaillons en partenariat avec
le gouvernement sur des programmes
socio-éducatifs, la gestion de la colère,
des émotions. Parallèlement, chaque
jeune est accompagné personnellement
par une sœur ou un volontaire. Nous
travaillons sur le long terme avec ces
jeunes coupables de délits mineurs, de
fautes graves ou de meurtres. La prison est un temps où ils peuvent entrer
en eux-mêmes, mettre des mots sur
ce qu’ils vivent. Ils sont une centaine,
chaque année, à bénéficier de ce module
de formation. » À la sortie, ceux qui
le souhaitent sont aidés dans leur
recherche d’emploi. Un programme
qui a fait ses preuves : 90 % des
jeunes suivis par Acay à leur sortie
de prison ne récidivent pas.
Entre chutes et victoires
Le « gang des sisters », comme on
les surnomme, ne se contente pas
d’un travail superficiel. Elles sont
quatre aujourd’hui : Edith, Rachel,
Laetitia et Sophie. Elles veulent
prendre le temps. Le temps, notamment, de rencontrer les familles
pour discuter du passé et de l’avenir
des jeunes. Ainsi, Sœur Sophie n’hésite pas à faire quatorze heures de
bus avec une assistante sociale pour
aller rencontrer une famille dans le
nord de l’archipel ! Pour découvrir,
là encore, une réalité violente et
douloureuse. Sophie évoque ces
itinéraires chaotiques, ces histoires
« entre chutes et victoires ». Celle de
Cookie la fugueuse, qui a rejoint
l’équipe d’Acay, de James, qui ne
touche plus à la drogue, travaille et
prépare son mariage, de Roy, qui,
après six ans de prison, est diplômé
en psychologie…
En 2005, Acay a créé un programme pour les familles : « Aux
Philippines, la notion de famille est
fondamentale mais complexe. Nous
intégrons les parents dans le processus de reconstruction des jeunes en les
aidant à dépasser leurs propres traumatismes et à retrouver leur dignité
parentale. »
Bientôt à Marseille
Parmi les jeunes volontaires venus
aider Acay, Laurent Thorigné.
Étudiant en sciences politiques, il
est parti en 2003 à Manille pour
un stage de six semaines, un peu
à reculons quand il a appris qu’il
allait travailler avec des sœurs…
Et il est resté dix ans ! Il est devenu
laïc Missionnaire de Marie. Car en
2007, Sœur Sophie, après « quelques
turbulences » avec les Béatitudes, a
fondé une communauté diocésaine
philippine, les Missionnaires de
Marie. Laurent, donc, s’est engagé
avec les sœurs auprès des jeunes
délinquants. Avec Sœur Sophie,
il participe à des conférences en
France et en Europe pour faire
connaître Acay et recueillir des
fonds. Ainsi, tous deux sont ponctuellement intervenus depuis 2011
au sein de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de La Valentine
pour sensibiliser les jeunes détenus
aux actions d’Acay aux Philippines.
« Un partenariat officiel a été mis en
place, puis une formation sur la gestion de la colère a été conduite auprès
des jeunes pour la première fois en
novembre 2013. Depuis 2011, près
de 5 000 élèves dans les établissements
scolaires et près de 150 jeunes détenus ont assisté aux conférences. » En
décembre dernier, Acay s’est installée à Marseille pour développer un
travail de réhabilitation auprès des
jeunes délinquants et de prévention
en partenariat avec certaines écoles.
Laurent, de retour en France avec
son épouse philippine, est responsable de ce programme et commence
à développer des relations avec les
associations locales.
Relever, accompagner
Quant à Sœur Sophie, entre Manille
et Marseille, elle continue à mener
son monde tambour battant. Acay
est sur tous les fronts. Après le
typhon de 2013, « il nous a semblé
évident qu’il fallait agir. “Mission
Tacloban” est un programme d’accompagnement à l’échelle d’un village, dévasté, pour l’aider à se relever
— plus d’un tiers de ses habitants ont
péri. L’écoute des personnes pour gérer
les conséquences traumatiques du
typhon et la formation sont au cœur
des interventions d’Acay. » Puis l’association a développé des activités
parallèles, comme une assistance scolaire ou d’autres projets générateurs
de revenus.
L’équipe va de l’avant et réfléchit
aux défis à relever. Si « l’abandon
à la Providence est notre quotidien »,
Sophie n’en est pas moins réaliste.
Et elle ne supporte pas un certain
discours « romantique » sur la pauvreté, celui qui consiste à « idéaliser » les bidonvilles : « Dans les
bidonvilles, la violence est omniprésente. Nous sommes là pour aider les
jeunes à en sortir, pour leur permettre
d’intégrer un autre style de vie. »
Car Sœur Sophie croit, comme saint
Irénée, que « la gloire de Dieu, c’est
l’homme debout ». Acay, en tagalog,
signifie « relever, accompagner »…
Dominique Paquier-Galliard
1. Défier le chaos. Mon combat contre
la misère des jeunes, Presses de la
renaissance, 256 p., 17,90 euros.
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Dossier
8
église à marseille
Le dimanche 28 juin, Mgr Pontier, entouré  
du presbyterium, a ordonné un prêtre,  
Romain Louge, et deux diacres en vue du sacerdoce,  
Arnaud Dovergne et Antoine Deveaux.
Ordinations
à La Major
homélie de Mgr Georges Pontier
« Sois le berger de mes agneaux,
sois le pasteur de mes brebis »
parce qu’elle ordonne diacres et prêtre trois
jeunes hommes dont le ministère, uni à celui
de l’évêque, va contribuer à manifester d’une
façon particulière ces liens entre Dieu et les
hommes, à nourrir l’amitié avec Dieu, à rendre
présent l’amour de Dieu manifesté en Jésus
Christ, poursuivi par l’Esprit Saint à travers
le mystère de l’Église qui est le corps du Christ.
D.P.-G.
Oui, l’Église, dans sa marche ici-bas, a besoin
de prêtres et de diacres. Vous le savez bien,
frères et sœurs, vous le savez bien, vous les
jeunes qui bénéficiez de leur engagement et
de leur ministère auprès de vous lors des
rencontres diverses, des pèlerinages, des
temps forts, des camps, de la préparation aux
La veille des ordinations, les catholiques, les jeunes en particulier, étaient invités à participer
à une veillée de prière et à une nuit d’adoration pour les vocations à Notre-Dame de la Garde.
Au cours de la procession, ils ont pu entendre les témoignages des futurs ordonnés, puis, sur l’esplanade,
différentes interventions dont celles des parents du P. Pierre Brunet ainsi que du P. Gustave Rey, 93 ans,
dont la jeunesse de cœur les a particulièrement touchés.
D.P.-G.
C
’est dans de tels passages de
l’Évangile que l’Église a pressenti la manière dont le Seigneur
Jésus réaliserait sa promesse de
ne jamais laisser seuls ses brebis,
ses disciples : « Et moi, je suis avec vous, tous les
jours, jusqu’à la fin des temps. » Le cœur de notre
foi est bien là. Dieu est présent à la vie de ce
monde et à la vie de chaque être humain. Nous
ne nommons pas Dieu comme on nomme une
explication du monde. Mais nous le nommons
comme un Père, comme une présence aimante.
Notre foi ne nous fait pas parler de Dieu, mais
elle nous apprend à Lui parler, à Le reconnaître
vivant et présent, à L’écouter, à L’aimer.
Ce soir, l’Église qui est à Marseille est heureuse
sacrements, de la célébration de la réconciliation, quand vous pouvez venir déposer vos
épreuves, votre péché et entendre une parole
de pardon, de renouveau. Entendre en quelque
sorte le prêtre vous redire, comme Pierre et
Jean à l’infirme de la Belle Porte : « Je n’ai pas
d’or ni d’argent, mais ce que j’ai, je te le donne :
au nom de Jésus-Christ, le Nazaréen, lève-toi
et marche. » Lève-toi, reprends ta marche. Tu
n’es pas seul. Serre la main de ton Seigneur et
avance. Ou encore lorsque vient le prêtre et
que l’eucharistie est célébrée en mémoire du
Seigneur Jésus et qu’une immense et profonde
communion d’amour se noue entre chacun et
le Christ et entre nous tous qui communions
au même corps.
Chaque prêtre a été auparavant ordonné diacre.
Exerçant ce ministère, il a pu contempler la
manière dont le Christ Jésus a été prêtre, serviteur de la rencontre du Père. Il l’a été en faisant
le bien, en se faisant serviteur, en lavant les pieds
de ses disciples, en guérissant, en soutenant, en
relevant, en encourageant. Il l’a été en faisant
de sa vie un don pour ses frères, en prenant la
h.
u
s
r
D.P.-G.
D.P.-G.
9
dernière place. Il l’a été non pas de haut ni de
loin, mais d’en bas et de près, en allant vers, en
sortant, comme aime dire notre pape François.
Il l’a été en embrassant plus qu’en punissant, en
servant plus qu’en ordonnant, en comprenant
plus qu’en condamnant. Sa tenue de service était
un tablier, sa force, celle de l’amour qui finit par
triompher de tout et de tous.
Voilà à quoi vous vous engagez ce soir, Antoine
et Arnaud : à poursuivre votre contemplation
du Christ serviteur. On appelle ce ministère
du diaconat celui de la charité de l’Église. Dans
votre manière de vivre, d’enseigner, de célébrer,
de témoigner, demandez-vous toujours si transparaît le visage d’amour du Christ faisant don
de sa vie pour le salut du monde. Suivez-le sur
le chemin qui va vers les plus éprouvés, les plus
faibles, les plus fragiles.
Et toi, Romain, n’oublie jamais cette manière
du souverain prêtre dont tu as été marqué
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voici un an, le jour de ton ordination diaconale. Aujourd’hui, l’Église te confie le ministère presbytéral. Elle fait retentir aux oreilles
de ton cœur le dialogue de Pierre avec le
Ressuscité : « M’aimes-tu vraiment ? » « Sois
le berger, le pasteur de mes brebis. » Un berger,
prêt à donner sa vie pour les brebis qui lui
sont confiées par le propriétaire du troupeau,
le Seigneur. Prêtres, nous ne sommes pas propriétaires du troupeau qui nous est confié,
nous en sommes les bergers, les pasteurs,
chargés de conduire, de nourrir, de protéger,
de soigner, de garder dans l’unité. Dans un instant, tous les prêtres du diocèse, ces bergers
d’aujourd’hui, vont à ma suite t’imposer les
mains. Tu vas devenir l’un d’entre eux par le
don de l’Esprit. On n’est pas prêtre tout seul,
on l’est en quelque sorte ensemble, unis à
l’évêque qui préside à la charité, à la communion et à la mission, unis au pape qu’on appelle
aussi le Serviteur des serviteurs de Dieu. 
Quel beau moment pour vous trois, mais aussi pour
nous tous, Église qui est à Marseille. Le Seigneur
ne nous abandonne pas. Il est bien là. Ensemble,
baptisés et confirmés, nous sommes l’Église du
Christ, cette Église qui, en ce monde d’aujourd’hui,
ne cesse de chanter les louanges du Dieu qui aime
les hommes, du Dieu qui a retourné Saul pour en
faire l’apôtre des nations. Laissons-nous retourner
par l’amour inouï de Dieu pour nous. Laissons-nous
entraîner dans une vie avec et pour nos frères les
hommes. Soyons des témoins actifs et généreux de
la tendresse et de la bonté de Dieu.
Et que la Bonne Mère, Marie, Notre-Dame de
la Garde, nous garde dans la confiance en la
fidélité aimante de Dieu.
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille
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de Romain Louge sur le site du diocèse.
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Dossier
10
église à marseille
Ministres de la charité de l’Église
Ordonnés diacres en vue du sacerdoce, Arnaud Dovergne, 40 ans, a été envoyé, pour son année
diaconale, aux paroisses d’Allauch-La Bourdonnière, et Antoine Deveaux, 31 ans, part en mission
d’études en Allemagne. Ils se présentent.
N
é dans une famille de deux
enfants à Armentières,
dans le Nord, j’ai grandi
dans cette région et y ai fait toutes
mes études. On dirait aujourd’hui
que je faisais partie d’une famille
qui pratiquait par habitude.
J’ai reçu une grâce de conversion
lors de mes premières années professionnelles. J’ai alors décidé de
prendre une année de réflexion
pour faire le point sur ma foi et comprendre ce qui m’arrivait. Durant
cette année, j’ai discerné un appel
du Seigneur à Lui consacrer toute
ma vie pour Le servir comme prêtre.
La forme de vie dominicaine m’apparaissait correspondre à ce désir
d’être prêtre. « Parler de Dieu ou à
Dieu » répondait au désir de Dieu
et de L’annoncer qui était dans mon
cœur. En 2003, j’ai donc demandé
à entrer au noviciat des dominicains de la Province de Toulouse à
Marseille. Finalement, j’ai quitté la
vie dominicaine qui ne me correspondait pas pour passer une année
à la Fraternité Bernadette que
j’avais eu l’occasion de connaître à
travers mes apostolats. L’objet de
cette année était de faire une transition avec la vie dominicaine et
d’autres perspectives qui restaient
un point d’interrogation pour moi.
Aimer Dieu et mes frères, les servir, leur annoncer et donner Dieu
et son infinie miséricorde résument
en quelques mots ce désir d’être
prêtre diocésain pour le diocèse
de Marseille. « Je ferai de vous des
pêcheurs d’hommes ; va, vends tout
ce que tu as et suis moi ; pais mes
brebis » sont, entre autres, tous ces
appels du Christ qui me pressent de
donner une réponse correspondant
à la volonté du Seigneur.
Aujourd’hui, je pense que mon
ministère sera inévitablement
marqué par mes expériences précédentes, en particulier celle de la
vie religieuse dont je garderai l’importance et la richesse de la prière,
même, et je dirai surtout, pour une
vie apostolique. L’importance et
la richesse d’une vie fraternelle,
moins exigeante en tant que diocésain, mais qui me semble, en tout
cas pour moi, importante, voire
même indispensable. Puis celle de
la Fraternité Bernadette dont je
D.P.-G.
Arnaud : « Aimer Dieu et mes frères »
garderai le souci et l’amour des
plus petits et des plus pauvres. Ce
lieu reste d’ailleurs pour moi un
lieu de ressourcement et de joie
avec une amitié qui s’est tissée au
fil des années avec les O’Neill et les
gens du quartier et qui, je l’espère,
durera encore quelques années.
Arnaud Dovergne
Antoine : « Aimer et servir l’Église »
D.P.-G.
D
eo gratias ! Joie et paix
m’ont habité toute cette
journée de dimanche
avec la messe d’ordination, mais
aussi durant la messe au cours de
laquelle j’ai donné ma première
prédication en l’église SaintSauveur d’Aubagne. Dire oui au
Christ, à Celui qui dépasse tous
les obstacles, écarte les embûches
de l’ennemi et conduit à bonne fin
toute vocation enracinée en Lui.
Cette confiance et cette solidité
mises dans les pas du Christ m’ont
accompagné depuis toujours dans
ma vocation. Un aboutissement et
un commencement.
J’ai particulièrement été frappé
par cette foule composée des
paroissiens, des diocésains, des
amis de la Fraternité Bernadette,
de ma famille, qui nous supportait, qui faisait corps avec nous. 
Je rends grâce tout d’abord à
ma famille, qui a vraiment été
ce terreau où j’ai pu connaître le
Christ et grandir avec Lui. C’est
au moment du baiser de paix avec
les membres de ma famille que j’ai
encore davantage ressenti notre
profonde communion devant l’engagement de toute ma vie. C’est
très jeune que j’ai ressenti l’appel à
devenir prêtre, lorsque j’ai fait ma
première communion, vers l’âge de
7 ans. Avec également l’adoration
du Saint-Sacrement.
Je rends grâce aussi pour tous les
prêtres qui m’ont marqué dans ma
paroisse, au cours de camps, d’activités de servant de messe, des
prêtres de tous les styles. J’ai beaucoup pensé à eux durant la messe
d’ordination. Cet amour de l’Église
et l’envie de la servir jusqu’au bout
m’ont conduit aussi tout au long de
mon parcours, notamment par les
JMJ de Rome, Sydney, Madrid. Cet
enracinement dans l’Église, malgré
tout ce qui peut nous blesser en elle
et nous décevoir : une passion pour
l’unité.
Deux gestes m’ont marqué durant
la célébration. Tout d’abord la
prostration que j’ai vécue comme
un anéantissement de moi-même
pour me livrer entier au Christ.
J’avais l’impression d’être enfoui
dans le Christ. Et puis le geste de
l’imposition des mains par l’évêque,
tel un père qui consacre son fils.
Je rends grâce aussi pour tous
ceux qui m’ont permis de donner
le meilleur de moi-même, de me
dépasser, prêtres comme fidèles,
au service du Christ et du prochain, comme durant ces temps à la
Fraternité Bernadette, dans les différentes paroisses où je suis passé
et tout particulièrement à Aubagne,
ces deux dernières années.
Au pied de la Forêt noire, je ne vous
oublierai pas, certain que vous ne
m’oublierez pas dans vos prières
pour me soutenir dans cette charge
nouvelle du diaconat, préparatrice
au sacerdoce.
Antoine Deveaux
11
Romain : « Mon repère, c’est le Christ ! »
R
omain fêtera ses 30 ans le
jour de son départ pour
Rome. Fils de militaire,
aîné d’une famille de cinq
enfants, avec des origines piedsnoires et parisiennes, habitué des
voyages, il a un point d’ancrage :
Carnoux, où sa famille a longtemps
vécu.
D.P.-G.
Les années de formation
« Mes parents étaient catholiques
non pratiquants. Lorsque nous habitions à Mourmelon, j’ai découvert la
foi au catéchisme. J’allais à la messe
tout seul le dimanche. » Quand il a
11 ans, son petit frère se noie dans
une piscine et il guérit miraculeusement, sans aucune séquelle.
L’événement va marquer la conversion de toute la famille.
« Pendant un séjour de deux ans aux
Émirats arabes unis, j’ai découvert
un contexte musulman en vivant
quotidiennement avec mes copains.
J’avais 13 ans. Je me suis demandé
qui possédait la vérité, eux ou moi ?
Cela a été l’occasion d’approfondir
ma foi et de lire la Parole de Dieu. »
Retour en France. Romain entre au
Lycée militaire d’Aix-en-Provence,
puis, après deux ans de classes
prépa à Nice, réussit le concours
de l’ENAC, à Toulouse, pour devenir contrôleur aérien. Il est recalé
à la visite médicale. Un choc. Il va
intégrer une école d’ingénieurs
à Cergy-Pontoise : « J’étais moins
motivé. Je me demandais ce qui
pourrait me rendre heureux. J’ai
rencontré un groupe d’aumônerie
dans lequel je me suis épanoui, alors
que je me voyais de moins en moins
être un pion dans une entreprise… »
L’entrée au séminaire
Romain effectue sa dernière année
d’études aux États-Unis : « J’ai
découvert un autre monde… et je me
suis découvert ! J’ai tout remis à plat.
J’ai compris que le Seigneur voulait
que je Lui donne ma vie. »
Avant d’intégrer son école, il avait
rencontré le P. Bernard Lucchesi,
curé de Carnoux : « Un clin d’œil
du Bon Dieu de mettre le responsable
de la propédeutique sur ma route ! Il
a été un père spirituel qui m’a fait
cheminer dans la foi et naître à une
nouvelle vie. » Romain demande
à entrer au séminaire. Il va enraciner sa vocation et approfondir
le mystère de la Parole de Dieu :
« Les cours de morale m’ont permis
de comprendre l’homme dans toutes
ses dimensions et de me remettre en
question. » Il a apprécié la vie fraternelle : « On compte sur les grands
frères quand ça ne va pas trop ! »
Premiers pas en paroisse
Romain passe la semaine à Aixen-Provence et le week-end à
Marseille. Après avoir fait le tour
des paroisses et rencontré les prêtres
la première année,
il est en insertion
pastorale à SaintPierre – Saint-Paul
et à l’aumônerie du
centre-ville, puis à
Saint-Jean-Baptiste
et à Saint-Antoine –
Notre-Dame Limite,
assurant des visites
au Centre gérontologique de
Montolivet et participant aux
tournées de nuit du Secours
catholique. « J’ai été heureux d’accompagner les jeunes sur leur chemin de foi. En paroisse, j’ai rencontré des communautés chrétiennes
qui m’ont aidé dans ma formation.
L’accompagnement des personnes en
fin de vie m’a bouleversé et, en même
temps, rempli d’espérance. »
L’an dernier à Jérusalem
L’an dernier, Romain a été ordonné
diacre. « Un moment impressionnant, celui de l’engagement
définitif au célibat, à la prière, à
l’obéissance. » Puis il a été envoyé
à Jérusalem : « Pendant la semaine,
je prenais des cours d’arabe et, le
week-end, j’étais en insertion dans
deux paroisses : Beit-Hanina et SaintSauveur, dans la vieille ville, pour des
séances de caté, foot et messe avec les
enfants ! J’ai été accueilli comme un
roi, comme un membre de la famille.
Les chrétiens arabes sont sous pression, et le fait de vivre avec eux leur
montre que le monde ne les oublie
pas. » Une expérience marquante
humainement, « avec cette violence
qu’on ressent quotidiennement et qui
m’a rendu encore plus sensible aux
injustices », et spirituellement, avec
les célébrations sur les Lieux saints
qui permettent « de donner à sa foi
une autre dimension. On ne revient
pas indemne d’un tel séjour ! »
D.P.-G.
Ordonné prêtre le 28 juin, Romain Louge s’apprête à partir  
à Rome pour deux ans d’études au PISAI, l’Institut pontifical
d’études arabes et d’islamologie.
Départ pour Rome
Quelques jours après son ordination, Romain ne réalise pas encore
vraiment : « Être totalement donné à
Dieu, disponible à son amour pour le
donner aux hommes et aux femmes
par la célébration eucharistique, le
sacrement de réconciliation, pour être
l’instrument de sa grâce, pour aider
à faire fructifier les dons de chacun.
Je ne suis pas prêtre tout seul, je le
suis pour la communauté. Et pour
annoncer à un monde qui manque de
repères qu’il y en a un sur lequel on
peut s’appuyer : c’est le Christ ! »
Abouna Romain a retrouvé le diocèse après un an d’absence, « heureux de me sentir de retour à la maison.
Pendant la célébration d’ordination,
j’étais porté par la prière de l’assemblée.
Les premières messes, toute la semaine,
m’ont permis de retrouver avec joie les
communautés auprès desquelles j’ai
“appris le métier”. »
Des retrouvailles de courte durée,
car Romain s’apprête à repartir, à
Rome cette fois. Il va passer deux
ans au PISAI pour apprendre
l’arabe et l’islamologie. « Une formation qui correspond à mon histoire
personnelle, à mon goût pour les langues et à mon désir de me confronter à des réalités qui nous piquent
parfois. Je vais essayer d’être digne
de la confiance que me fait notre
archevêque. »
Dominique Paquier-Galliard
Vie du diocèse
12
église à marseille
Anne-Madeleine Rémuzat :
clôture du procès diocésain
Le jeudi 2 juillet, en la basilique du Sacré-Cœur, Mgr Georges Pontier a présidé la session de clôture  
du procès diocésain pour la cause de béatification de sœur Anne-Madeleine Rémuzat.
D.P.-G.
L
a phase diocésaine du procès en béatification de sœur
Rémuzat (1696-1730),
visitandine de Marseille,
ouverte le 15 février 2014 par
Mgr Pontier, s’est achevée le
2 juillet. En introduisant la
célébration, notre archevêque
a remercié ceux qui ont participé à la mise en place des
actes de la postulation, ajoutant que « cette clôture officielle permettra à la cause de
sœur Anne-Madeleine d’être considérée comme une cause historique.
Celles et ceux qui ont été interrogés
ne l’ont évidemment pas connue,
mais ils ont pu, à travers les documents qu’ils ont consultés, se rendre
compte de sa vie de sainteté et de
son rayonnement, qui s’est continué
notamment à travers
la messe annuelle du
Vœu des Échevins. En cette Année
de la vie religieuse, alors que s’ouvrira prochainement l’Année de
la Miséricorde voulue par le pape
François, l’ouvrage récent du
P. Jean-Pierre Ellul sur sa vie et son
abandon total à la volonté du Cœur
Sacré de Jésus en rend témoignage et
accompagnera notre
chemin de conversion ».
Départ pour Rome
Après les déclarations du P. Xavier
Manzano, promoteur de justice,
du P. José-Luis Domingo, official,
et la prestation de serment du
postulateur, les actes, déposés
dans le chœur de la basilique du
Sacré-Cœur — plus de 30 000
feuillets, ont été signés et placés
dans des boîtes. Après leur fermeture, Mgr Pontier y a apposé
son sceau. Une partie des cartons partiront pour Rome
le 20 juillet, accompagnés
par Mgr Jean-Pierre Ellul,
postulateur de la cause, et
le P. Martin Tran, notaire,
pour être déposés à la
Congrégation pour les causes
des saints. Les autres sont destinés aux Archives diocésaines.
L’éventuelle béatification de
« l’apôtre du Sacré-Cœur » est
maintenant entre les mains du
pape, qui prendra l’avis de la
Congrégation à partir du dossier
présenté par le postulateur.
D. P.-G.
D.P.-G.
Décès du Patriarche
des Arméniens catholiques
Fin de mission
pour M. Alain de Bovis,
économe diocésain
Le 31 août prochain, M. Alain de Bovis fera valoir
ses droits à prendre sa retraite.
Au nom de mon prédécesseur, M. le cardinal
Bernard Panafieu, en mon nom propre, au nom de tout
le diocèse, je lui exprime notre reconnaissance pour
ces années de service comme économe diocésain,
au centre de responsabilités multiples et complexes.
Il a su s’entourer de bénévoles nombreux et a pu
s’appuyer sur des salariés dévoués et compétents.
Nous lui souhaitons un bon temps de retraite
en famille et dans les activités qu’il saura se donner.
Nous l’assurons, ainsi que tous les siens,
de notre prière.
+ Georges Pontier
Archevêque de Marseille
L
e Patriarche était né au Caire (Égypte).
Ordonné prêtre le 15 août 1965, après
des études de théologie à Rome, il avait
été nommé évêque d’Alexandrie en 1990. Il
avait été élu à la tête de l’Église arménienne
catholique le 7 octobre 1999. Le 12 avril dernier, le Patriarche Nersès Bedros avait célébré
avec le pape François, à Rome, une messe à
l’occasion du centenaire du Génocide armé- Le Patriarche de Cilicie des Arméniens
nien et de la proclamation de saint Grégoire catholiques au côté du pape François.
de Narek comme docteur de l’Église.
Dans son message, le pape a rendu hommage à un pasteur « qui retenait que le trésor le
plus précieux que l’évêque est appelé à administrer est la foi provenant de la prédication
apostolique. Sa Béatitude s’est dépensée sans compter pour sa diffusion, même dans des
contextes difficiles ».
Ses obsèques ont eu lieu le 30 juin à Beyrouth, en présence de nombreux représentants
des Églises orientales. Une messe à sa mémoire a été célébrée en l’église Saint-Grégoire
l’Illuminateur le dimanche 5 juillet par le P. Soukias Mounzer, curé de la paroisse
arménienne catholique de Marseille.
Osservatore romano
Sa Béatitude Nersès Bedros XIX Tarmouni  
est décédé le 25 juin à l’âge de 75 ans.
13
Le bouclier de J’Zeus
à Notre-Dame de la Garde
Le 7 juin, le bouclier de J’Zeus (prononcé « Djizeusse »), version
revisitée du bouclier de Brennus, trophée de compétition de rugby
brandi chaque année au parc des Princes, a été élevé aux pieds  
de Notre-Dame de la Garde au terme du Challenge des cathédrales.
L
e Challenge des cathédrales
est un tournoi de rugby à
7, créé par la paroisse étudiante de Toulouse en 2014
sous la houlette du P. Simon d’Artigue, regroupant des équipes de tous
les diocèses de France afin de redonner à ce sport toute sa dimension et
ses valeurs qui peuvent se rattacher
à celles de l’Évangile : la force au service du bien commun, la juste place
de chacun dans la diversité physique
pour ne faire qu’un seul corps, la solidarité dans la progression, car je ne
peux avancer qu’en m’en remettant
à celui qui est derrière, qui bannit
l’individualisme, etc. Une édition
nationale est organisée tous les deux
ans, et une version régionale pendant
l’année intermédiaire.
Une expérience
sportive et humaine
Marseille a accueilli ce challenge
organisé par l’école Lacordaire dans
sa version régionale. Cinq équipes
(Lacordaire, Couvent Saint-LazareEMD, Thiers, Toulon) se sont disputé
le trophée pendant le premier weekend de juin, sous une chaleur torride
et dans une ambiance très fraternelle,
sur les stades du Mouton, gracieusement mis à disposition par la mairie
de Marseille.
C’est Lacordaire qui a remporté la
victoire, et le 6 juin au matin, après
la messe à Notre-Dame de la Garde,
les joueurs et leur entraîneur ont
pu brandir, devant le maître-autel
de la basilique, le bouclier de J’Zeus
qui leur a été remis par Mgr Pontier,
grand amateur de ballon ovale, en
présence de Mgr Mouïsse, évêque
émérite de Périgueux et chapelain à la
Bonne Mère, lui-même ancien joueur.
Cette expérience sportive et
humaine a permis à des jeunes de
tous les horizons de se rencontrer. L’équipe victorieuse depuis
deux ans était entraînée par
Marvin Giaccone, ancien élève de
Margalhan, venant de La Busserine.
Avec certains de ses « collègues »,
tels que Steven Lepetit, il a su créer
une alchimie et une dynamique
conjuguant les différences, qui les
ont menés aux sommets, grâce, également, à la confiance de Pierre-Jean
Collomb, chef d’établissement de
Lacordaire, pour ce projet pastoral
inédit et un peu fou.
La journée de dimanche s’est terminée par un repas sur les plages
du Prado, où étaient réservés les
terrains de beach rugby, sur lesquels ont pu être disputées les
Olympiades, jeux et ambiance plus
familiaux, où tous étaient invités.
L’an prochain, le tournoi national
sera organisé par le diocèse d’Aix.
Père Pierre-Etienne Veiller
le billet du COMITé DIOCéSAIN éCONOMIQUE ET SOCIAL
Loué sois-tu, l’encyclique sur l’écologie
L
’encyclique du pape
François sur l’écologie,
publiée le 18 juin 2015,
se place dans la continuité de
la doctrine sociale de l’Église
et des encycliques antérieures
comme Populorum Progressio
ou, plus récemment, Caritas in
Veritate. Mais elle va beaucoup
plus loin dans la responsabilité
reconnue aux peuples et aux
États dans les désordres
du monde. Elle prône
une « écologie intégrale »
intrinsèque à la destination
universelle des biens. Sans
revenir sur les premiers
chapitres qui dressent un
inventaire argumenté de
l’état de la planète, le pape
François fait de l’économie
par une critique en règle de la
propriété, du consumérisme et
de l’économie de marché qui
ne garantissent pas
le développement
humain intégral. Il
écrit que « la terre
proteste par le mal
que nous lui faisons
en usant et abusant de
façon irresponsable
des biens que Dieu a
placés sur elle ». Le pape est
un économiste atterré.
De nouveaux comportements
Analysant la responsabilité
écrasante des modes de vie
des pays du Nord dans le
réchauffement climatique et
les pollutions de toute nature
qui sont autant de menaces
pour le développement des
pays et des régions pauvres,
l’encyclique pose la question
environnementale
au niveau de la
morale. Elle appelle
à de nouveaux
comportements pour
que le monde soit
vivable pour tous. Elle
incite à la sobriété qui,
« vécue avec liberté
et de manière consciente, est
libératrice ».Elle interpelle sur
ce qui est nommé « progrès »
et qui, trop souvent, n’est que
source d’enrichissement pour
certains et d’appauvrissement
pour d’autres.
Le pape François va même
jusqu’à dire « l’heure venue
d’accepter une certaine
décroissance ». Le style de
vie de nos contemporains est
insoutenable.
Au moment où des centaines
d ’ e x p e r t s p r é p a re n t l a
conférence de Paris sur les
changements climatiques
de décembre 2015, l’évêque
de Rome apporte une
contribution d’Église qui ne
lui avait pas été demandée,
mais qui aura certainement
sur ces travaux une influence
décisive.
Lire sur le site du diocèse
la déclaration de la Conférence
des responsables de culte en
France (CRCF) rendue publique
le 1er juillet : « La crise climatique
est un défi spirituel et moral ».
Église de France
14
église à marseille
RENCONTRE NATIONALE DE LA MISSION OUVRIèRE
Près d’un millier de personnes se sont retrouvées à Lourdes, à la Cité  
Saint-Pierre, lors du week-end de Pentecôte, pour la rencontre
nationale de la Mission ouvrière sur le thème : « Élargis l’espace
de ta tente. » Témoignage des neuf délégués de Marseille.
L’équipe diocésaine
de la Mission ouvrière
à Lourdes.
M
embres de l’Action catholique ouvrière (ACO), du Groupe de recherche et d’études en
pastorale ouvrière (GREPO), des prêtres ouvriers, des religieuses en mission ouvrière,
20 diacres, 108 prêtres, et – c’était une première – 90 enfants en clubs ACE (Action
catholique des enfants) et 100 jeunes en équipes JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) : le
visage de cette assemblée était arc-en-ciel !
Forums et ateliers
Chacun était invité à participer aux divers forums (travail, migrants, présence en quartiers populaires,
citoyenneté, interreligieux, diaconie-fraternité, famille, partenaires-réseaux, réactions aux événements)
et aux ateliers (flash-mob, goûter l’Évangile, démocratie, atelier d’écriture, fresque et BD). Nous avons
vécu ensemble des temps forts comme la Marche — vivre un déplacement avec d’autres, mais aussi
personnellement — et des temps d’échanges, de partage d’expériences et de prière, par groupes de
douze. La célébration eucharistique de Pentecôte s’est déroulée avec une saynète sur le texte des Actes
des Apôtres et des processions apportant les symboles de la vie ouvrière.
Marcher avec d’autres
Nous nous sommes donné cinq orientations pour les années à venir : être témoins et acteurs de la
construction du Royaume ; bien enracinés dans nos lieux de vie, partager la joie de croire ; lire les
Écritures saintes ; développer notre communion avec toute l’Église ; à vous, à nous d’agir.
Nous voilà de retour à Marseille. Ce que nous retiendrons ? Le symbole de la tente est beau : c’est un
lieu de rencontre, de repos, de repas. Nous rentrons avec une nouvelle énergie pour élargir l’espace
de la tente…
Nous avons marché avec des gens que nous ne connaissions pas, et pourtant nous avons vécu des partages intenses. Cela permet de retrouver la soif de se mettre en route, le désir de marcher avec d’autres.
Nous retiendrons cette phrase du Forum migrants : « Mieux vaut mourir pour quelque chose que de vivre
pour rien. » Si tu es vivant, il faut faire quelque chose de ta vie. Marcher avec Dieu, avec son peuple.
Écouter l’expérience des autres, accueillir des frères.
Les délégués de Marseille ont particulièrement découvert le GREPO. Ce groupe est composé de prêtres,
de laïcs, de religieuses qui travaillent dans les paroisses et accompagnent les demandes (baptême,
catéchèse, mariage, enterrement).
Un temps fort
le 19 septembre
Forte du dynamisme  
de cette rencontre,  
la Mission ouvrière propose  
une assemblée festive avec tous  
les acteurs de cette institution  
le samedi 19 septembre de 11 h 30
à 17 h 30 au presbytère de Saint-Joseph,
28 chemin de Fontainieu (14e).
La journée débutera par un repas
partagé, suivi d’un temps  
de connaissance des mouvements  
et groupes qui forment la Mission
ouvrière dans les différents quartiers  
du diocèse.  
Un point sera également 
fait sur les orientations,  
avec des propositions  
concrètes, et la façon  
dont les mettre  
en œuvre à Marseille.
Message final de la rencontre
Jésus-Christ, lui, le pauvre,  
le serviteur, est au centre  
de notre vie. Son Esprit Saint
nous précède. Rassemblés  
en ces jours de Pentecôte,  
nous, acteurs diversifiés  
de la Mission ouvrière, nous
sommes heureux et fiers d’être
appelés et envoyés par lui pour
servir la justice, la solidarité, 
la fraternité.
En effet, personne n’est de trop
quand il s’agit de permettre  
aux plus petits de découvrir
qu’ils sont aimés de Dieu.
Nous croyons que notre monde
est beau. Il nous émerveille.  
Les enfants nous disent  
que la famille, « c’est sacré,
c’est comme une maison qui
peut s’agrandir ou se rétrécir ».
Beaucoup d’entre nous ont soif
d’un travail qui épanouit.  
Au cœur des cités et des
quartiers populaires naissent
des lieux de parole et d’action.
Certains retrouvent la valeur  
du vivre-ensemble 
et du dialogue. Les migrants  
en particulier nous interpellent.
Nous avons entendu le cri
du prophète Isaïe : « Élargis
l’espace de ta tente ! »
Il nous invite à nous déplacer,  
à écouter, à aller à la rencontre
de ceux et celles que nous
croisons quotidiennement  
à l’école, au travail,  
dans les fêtes comme  
dans les « galères »,  
et au cœur des événements.
Riches de nos différentes
générations, ici plus jeunes,  
là plus anciennes, nous formons
un peuple. Élargissons l’espace
de notre tente aux privés
d’emploi, aux précaires,  
aux étrangers, aux personnes
qui ont une autre culture,
une autre religion. La Bonne
Nouvelle de l’amour de Dieu  
est aussi pour eux.  
Sur ce chantier, nous ne sommes
pas seuls. Développons notre
capacité d’indignation !  
Osons vivre et agir avec d’autres
pour être témoins du Royaume
de Dieu, espace de fraternité,
de justice et de paix !
Ces journées, nous les avons
vécues dans la joie. À la lumière
de l’Évangile, elles ont permis
de relire notre fidélité  
à nos engagements.
À chacun de se saisir de ce
message, de le faire connaître,
avec audace, avec créativité  
et avec foi !
mission ouvrière
Une assemblée arc-en-ciel
Événement
église à marseille
15
Les lieux saints partagés
s’exposent au Mucem
F
MuCEM/IDEMEC/Manoël Pénicaud
ruit de plusieurs années de recherches
scientifiques conduites au sein du CNRS
et de l’Université d’Aix-Marseille, l’exposition met en évidence des situations et
des lieux d’échange en Méditerranée entre communautés juives, chrétiennes et musulmanes. Elle
invite à marcher dans les « pas des prophètes »,
à la découverte de lieux chargés d’histoire (tombeaux des Patriarches, de Rachel, monts Carmel
et Sinaï), puis à suivre les doubles dévotions dont
Marie fait l’objet (« Marie la chrétienne, Marie
la musulmane »), avant d’aller « à la rencontre
des saints » (la Grhiba, les Sept Dormants, saint
Georges) qui, par un jeu de similarités et de métamorphoses, facilitent les fréquentations mixtes de
Rituels votifs à l’extérieur du monastère
de Saint-Georges en Turquie.
Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN - Grand Palais
Le 31 août, l'exposition du Mucem « Lieux saints partagés »  
fermera ses portes. Ne la ratez pas ! Que vous soyez sceptiques  
ou non, cette exposition est à parcourir, surtout en ces temps  
où la folie des hommes accouche de la barbarie.
leurs sanctuaires. Quelques figures de « témoins
et passeurs » guident, enfin, le visiteur dans le
sens d’un dialogue possible entre les religions :
le soufi Djalâl ad-Dîn Rûmî, l’islamologue Louis
Massignon et le père jésuite Paolo Dall’Oglio.
Le partage, une réalité vécue
L’un des mérites de cette exposition est de montrer que le partage des lieux saints ne se limite
pas, loin de là, à la Terre sainte et à Jérusalem,
ou encore à ce « manteau rapiécé des prophètes »
par lequel débute la visite. Bien que l’exposition
évoque surtout des sanctuaires méridionaux et
orientaux, elle sous-entend aussi que le partage
est une réalité vécue, hier comme aujourd’hui,
sur tout le pourtour méditerranéen.
Autre mérite de l’exposition, montrer que le
partage peut s’effectuer de multiples façons :
il peut impliquer l’utilisation conjointe (entière
ou divisée) d’un même espace sacré ou bien
la possession d’éléments communs (valeurs,
croyances, rites, personnages saints, mythes) ou
encore la participation collective à des pratiques
(festives, rituelles, etc.). De vitrine en vitrine,
on perçoit qu’en Méditerranée, depuis de nombreux siècles, les religions du Livre se côtoient,
s’interpénètrent et se chevauchent au gré des
Abraham lavant les pieds aux trois anges, Émile Levy,
Paris, 1854, huile sur toile, 113 x 145,5 cm.
déplacements de populations, des conquêtes et
des échanges économiques et culturels.
Dernier (ou presque) mérite de l’exposition :
oser montrer les gestes iconoclastes de Daech
en Syrie. Oser montrer comment, au nom de
la pureté de la religion, des logiques de guerre
mettent aujourd’hui en péril le partage des lieux
et des pratiques dévotionnelles. Mais aussi oser
conclure par ces visages radieux d’hommes et
de femmes pratiquant, au quotidien, le partage.
Claire Reggio
Jusqu’au 31 août au Musée des civilisations
de l’Europe et de la Méditerranée, J4.
Contact : 04 84 35 13 13 – www.mucem.org
Tarifs : 5/12 euros. Ouvert tous les jours
sauf le mardi de 10 h à 20 h.
Nocturne le vendredi jusqu’à 22 h.
DR
Faire mémoire de l’esclavage
Le 17 mai, le 167e anniversaire de l’abolition de l’esclavage a été célébré
à la paroisse des Chartreux.
«N
ous sommes présents pour dire :
“Plus jamais ça !” Et
pourtant, nous le savons, ces chaînes
existent encore. Elles ont changé de
formes. Bien plus que la recherche du
pouvoir absolu allant jusqu’à écraser les autres, elles semblent presque
imperceptibles. Car l’indifférence et
le mépris peuvent être des chaînes
bien plus lourdes à porter pour ceux
sur qui nous les posons », déclarait le
P. Jean-François Lof, organisateur
de la rencontre avec l’aumônerie
Antilles-Guyane, à l’ouverture de
la célébration.
Un seul peuple
Dans son homélie, Mgr Michel
Mouïsse, évêque émérite de
Périgueux et Sarlat, commentant
le texte du jour (Jean 17,11-19),
insistait sur l’importance de la communion, au-delà des différences :
« Quelques heures avant sa mort,
Jésus demande au Père de nous
garder dans son intimité et de nous
aider à vivre les uns les autres en
communion et dans l’unité. Et cela,
dans le respect de chacun. Dans un
amour qui va au-delà des différences
de race, de couleur de peau, de langue ou d’orientation politique. Il nous
veut unis à Dieu et unis entre nous
pour que nous soyons comblés de joie.
[…] Alors, soyons des hommes et des
femmes heureux de vivre dans notre
ville de Marseille, qui s’est justement
construite grâce à des peuples venus
de la mer et de la terre, et qui forment ensemble un seul peuple qui a
ce désir de s’ouvrir au monde. »
Histoire de l’Église
16
église à marseille
LES PèRES CISTERCIENS DU XII e SIèCLE (11)
Galand de Reigny (XIIe siècle)
D
e sa vie, on ne sait pratiquement rien,
si ce n’est que Galand fut un ermite
devenu moine cistercien à l’abbaye
de Reigny, au diocèse d’Auxerre.
Contemporain et admirateur de Bernard
de Clairvaux auquel il dédia ses œuvres, le
Parabolaire et le Petit livre de proverbes.
Ces deux livres constituent une apologie de la
vie monastique. La prédication constitue pour
Galand sa préoccupation permanente.
Le Parabolaire
Un ensemble de paraboles et de récits qui traitent
de divers sujets comme la chasteté, l’humilité, la
tentation, la gourmandise, l’avarice, la pauvreté…
À la fin du Parabolaire, Galand écrit : « Que ce livre
ne s’éloigne jamais de la main de ton cœur, pour que
tu y lises tout ce qu’il te faut faire. Combien précieux
ce livre écrit non avec de l’encre, mais avec le sang
du Christ ! Ce volume ne saurait être contenu dans
aucune bibliothèque ; il ne daigne l’être que dans le
cœur des fidèles. Ce livre une fois ouvert, les esprits
des humbles se repaissent avec délices, mais les arrogants s’en vont à jeun. Enfin que là soit ta règle, ta
formation, mieux, le chemin qui, par le don de Dieu,
te mène à la vie éternelle ! Amen. »
DR
La vie monastique,
plus bel ornement de l’Église
Galand souligne l’importance de la vie commune.
« Psalmodier, prier, lire, méditer les réalités spirituelles, c’est inaugurer déjà la vie future. Vivre en
commun, ignorer le mariage, aspirer avidement
vers Dieu, c’est le propre des anges. Dès maintenant donc, je vois en vous la cité sainte, Jérusalem,
L’abbaye de Reigny.
DR
Tu lis les Écritures en vue de t’édifier ;
songe plutôt à la croix en vue de l’imiter.
descendant du ciel ; je vois
que dès maintenant vous
avez choisi la meilleure part,
qui ne vous sera pas enlevée
[…]. Vous travaillez pour la
nourriture qui ne périt pas.
Vous portez un fruit qui
demeure pour l’éternité […].
Vous êtes le trésor précieux
de l’Église, le splendide ornement de la maison de Dieu. »
Intense union
au Christ crucifié
La spiritualité de Galand est tout entière tournée
vers la contemplation du crucifié. « Il supplée à
notre défaut d’obéissance, lui qui s’est fait pour nous
obéissant jusqu’à la mort. Il achève ce qui manque
à notre humilité, lui qui, pour nous, s’est humilié
jusqu’à l’outrage de la croix. Il complète ce qui
manque à notre patience, lui qui a volontairement
supporté d’être crucifié par ses serviteurs. Il accomplit ce qui manque à la charité, lui qui nous a aimés
et nous a lavés de nos péchés dans son sang. Il répare
ce qui manque à la miséricorde, lui qui a demandé
dans sa prière le pardon pour qui le crucifiait. Il
achève ce qui manque à l’abstinence ou au mépris
du monde, lui qui, au lieu de délices, a embrassé la
croix […]. Il comble les insuffisances de notre prière en
passant pour nous ses nuits en prière… D’ailleurs, ce
n’est pas seulement de la sixième heure de la parascève jusqu’à la neuvième heure que le Christ a porté
la croix, mais dès sa naissance. Cette croix qu’il avait
portée toute sa vie en souffrant l’adversité, il l’a portée enfin jusqu’au bout en accueillant la mort. »
L’amour
du prochain
« Nourris la charité,
ordonne en toi la charité de manière à aimer
d’abord les gens de ta
maison, tes compagnons,
ensuite tes autres intimes,
en troisième lieu tes voisins ou les gens des environs, en quatrième lieu
également ceux qui habitent plus loin mais ne te
sont pas inconnus, en cinquième lieu étrangers et
inconnus, et enfin tes ennemis eux-mêmes. »
Le Petit livre de proverbes
Il s’agit de 168 proverbes, sentences et maximes
qui touchent à la vie de l’âme, à ses tentations,
ses luttes, ses vertus, ses vices.
« C’est l’eau de la sagesse qui lave notre intérieur.
La sagesse mondaine, on la compare à l’eau froide,
car nul amour de Dieu ne l’échauffe. S’y baigner
est plus nuisible qu’utile. Après le bain, c’est-à-dire
après la purification du péché par la pénitence, il
faut éviter de laisser l’amour de Dieu se refroidir.
Quant aux cheveux, aux pensées superflues et
frivoles chaque jour installées à la pointe de l’âme,
qu’un vigoureux discernement, comme un rasoir
bien aiguisé, les retranche et les empêche d’obnubiler l’œil et l’oreille du cœur. »
« Si, venant à l’église pour prier, tu trouves portes
fermées, prie devant l’entrée, aussi patient que tu
pourras : Dieu n’est pas seulement dans l’oratoire ;
même au dehors, il nous entend […]. L’oratoire
désigne la vie contemplative. Elle est le partage du
petit nombre. Si tes efforts pour y entrer demeurent
impuissants, reste au dehors, prie Dieu comme tu
le pourras et ne désespère, car Dieu n’exauce pas
seulement la contemplation, mais l’action aussi. »
« La pratique du service divin, voilà la nourriture
et la réfection des religieux. La fréquence du recours
à cet aliment augmente la dévotion ; sa rareté
engendre le dégoût. Cette nourriture, elle est le pain
de notre amour réciproque, le vin de nos ferveurs
spirituelles, le miel de notre goût, quel qu’il soit, de la
douceur divine, la viande de ces plantureux festins
qui nous rassasient l’âme. »
Bernard Lorenzato
Rubrique
Fiche Commentaires 18
17
Vincent/sanctuaire lourdes/CIRIC
église à marseille
Être témoin
de la miséricorde
« J’ai souvent pensé à la façon
dont l’Église peut rendre plus
évidente sa mission d’être
témoin de la miséricorde. C’est
un chemin qui commence par
une conversion spirituelle ; et
nous devons faire ce chemin.
C’est pourquoi, j’ai décidé
de promulguer un jubilé
extraordinaire ayant en son
centre la miséricorde de Dieu.
Ce sera une Année sainte de
la Miséricorde. Nous voulons
la vivre à la lumière de la
parole du Seigneur : “Soyez
miséricordieux comme votre
Père est miséricordieux”
(Luc 6, 36) ». C’est ainsi que
le pape François, le vendredi
13 mars, jour anniversaire
C
ertains ont parlé de surprise. En
est-ce une ? À regarder les deux
années écoulées, les paroles et
les gestes du pape ont montré
que, pour lui, la miséricorde
tient une place prépondérante dans la mission de l’Église et dans sa manière d’exercer le mandat pétrinien. Lors du premier
Angélus, le 17 mars 2013, il s’adressait à la
foule des pèlerins : « Un peu de miséricorde
rend le monde moins froid et plus juste. Nous
avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a une
telle patience… » Ce faisant, il s’inscrit dans
la suite de ses prédécesseurs. Jean XXIII,
ouvrant le concile Vatican II, déclarait :
« L’Église préfère recourir au remède de la
miséricorde plutôt que de brandir les armes
de la sévérité » (11 octobre 1962). JeanPaul II consacrait sa deuxième encyclique
à ce thème : Dieu riche en miséricorde (Dives
in misericordia, 30 novembre 1980).
de son élection au pontificat,
a annoncé, au cours d’une
homélie, une heureuse
initiative : une Année sainte  
de la Miséricorde.
La mission de toute l’Église
Alors, quelle est l’originalité de la démarche
proposée ? La bulle d’indiction nous fournit une réponse. Bulle d’induction ? Il s’agit
d’un document pontifical qui convoque une
assemblée à une date précise. En l’espèce, c’est toute l’Église
qui est convoquée à vivre une Année sainte, un Jubilé extraordinaire, qui s’ouvrira le 8 décembre 2015, solennité de
l’Immaculée Conception et 50e anniversaire de la conclusion
de Vatican II — « L’Église ressent le besoin de garder vivant cet
événement. C’est pour elle que commençait alors une nouvelle
étape de son histoire » — et sera clôturé le 20 novembre 2016,
« en la solennité liturgique du Christ, Roi de l’univers ». Le pape
précise au n. 3 le sens de ce temps : « J’ai voulu ce Jubilé extraordinaire de la Miséricorde comme un temps favorable pour l’Église,
afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus
efficace. » La « mission d’être témoin de la miséricorde » pour
toute l’Église, de ce fait, ne se contentera pas de discours, mais
devra s’inscrire dans des actes. On reconnaît l’homme formé à
la pratique des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola : « L’amour
doit se mettre dans les actes plus que dans les paroles » (n. 230).
Un programme de vie
Les premiers mots de la bulle d’indiction nous disent l’enjeu
de cet événement ecclésial qui est appelé à prendre forme
dans le quotidien de chaque fidèle : « Jésus-Christ est le visage
de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là
tout entier… À travers sa parole, ses gestes et toute sa personne,
Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu » (n. 1). Dès lors,
la miséricorde est appelée à être l’expérience de vie de tout
disciple du Christ : « La miséricorde, c’est la loi fondamentale
qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur
le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie. La miséricorde,
Un signe de communion
Pour cela, la suite du texte décline les célébrations qui se dérouleront à Rome, mais aussi
dans chaque diocèse : « Le Jubilé sera célébré
à Rome, de même que dans les Églises particulières, comme signe visible de la communion de
toute l’Église » (n. 3) et dans la vie de chacun
pour expérimenter la miséricorde divine. Par
exemple :
• auprès des « périphéries existentielles »
où trop de personnes sont abandonnées :
« L’Église sera encore davantage appelée à soigner ces blessures, à les soulager avec l’huile de
la consolation, à les panser avec la miséricorde
et à les soigner par la solidarité et l’attention »
(n. 15) ;
•  dans la place faite à la pratique du sacrement
de la réconciliation : « Avec conviction, remettons au centre le sacrement de la réconciliation,
puisqu’il donne à toucher de nos mains la grandeur de la miséricorde » (n.17) ;
• dans l’ouverture aux autres religions : « La
valeur de la miséricorde dépasse les frontières
alain pinoges/CIRIC
c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme » (n. 2).
Ensuite, le pape François montre comment « la
miséricorde est, dans l’Écriture, le mot-clé pour
indiquer l’agir de Dieu envers nous » (n. 9). Après
quoi, il développe la mission de l’Église : « Là
où l’Église est présente, la miséricorde du Père
doit être manifeste… Là où il y a des chrétiens,
quiconque doit pouvoir trouver une oasis de miséricorde » (n. 12). Autrement dit, il incite chacun
d’entre nous, chaque communauté, à procéder
à un examen de conscience : n’en restons-nous
pas trop souvent à des incantations alors que
« c’est un programme de vie aussi exigeant que
riche de joie et de paix ».
de l’Église. Elle est le lien avec le judaïsme et l’islam qui la considèrent comme un des attributs
les plus significatifs de Dieu » (n. 23).
Un pèlerinage
Pour accompagner ce pèlerinage — « Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année sainte :
il est l’image du chemin que chacun parcourt au
long de son existence » (n. 14) — qui manifestera
que « la miséricorde est un but à atteindre »,
en plus des célébrations, le pape François, en
se rendant dans les périphéries existentielles,
donnera un témoignage personnel de « son
attention et de sa proximité aux pauvres,
aux souffrants, aux marginalisés et à tous
les nécessiteux. Ces moments auront une
valeur symbolique, mais ils demanderont
aux évêques et aux prêtres d’accomplir
dans leurs diocèses le même signe en
communion avec le pape, afin qu’à tout le
monde puisse arriver un signe concret de
la miséricorde et de la proximité de l’Église »
(Mgr Fisichella, Présentation du Jubilé de la
Miséricorde, 5 mai 2015). Ce pèlerinage, nous
sommes tous appelés à l’entreprendre, de sorte
que la miséricorde atteigne tous ceux à qui le
Père miséricordieux le destine, c’est-à-dire tous.
Cela supposera que nous franchissions la « Porte
de la Miséricorde », non seulement à Rome ou
dans quelque lieu diocésain retenu (n. 3), mais
dans les relations familiales, les rapports professionnels, les mouvements ou groupes d’Église, et
aussi en allant à la rencontre de ceux qui, trop
souvent, sont laissés sur le bord du « chemin de
la vie ». De même que Jésus, « visage de la miséricorde du Père » (n.1), s’est assis sur la margelle
du puits pour dialoguer avec la femme de
Samarie (Jean 4), s’est arrêté chez Zachée
au grand dam des bien-pensants (Luc 19),
ou s’est laissé toucher par l’insistance de
la Syro-phénicienne (Marc 7, 24-30), de
même, nous devrons prendre le chemin
de la « brebis perdue » pour la mettre
sur nos épaules (cf. le logo de l’Année
jubilaire), comme le Père qui ne juge pas,
ne condamne pas, mais pardonne et donne
l’amour et le pardon sans mesure.
Jean-Luc Ragonneau, s.j.
Des commentaires
•  Le mot latin misericordia
signifie littéralement : avoir  
son cœur (cor) auprès des
pauvres (miseri), avoir un cœur
qui bat pour les pauvres.  
Le mot français « miséricorde »
exprime la même chose, il veut
dire « sentiment par lequel  
la misère d’autrui touche notre
cœur ». Selon cette définition
humaniste, la miséricorde
désigne l’attitude qui nous
permet de dépasser notre
propre égoïsme et égocentrisme
pour garder notre cœur non
pas pour nous, mais auprès des
autres, et plus particulièrement
auprès des pauvres et des
malheureux. Ce dépassement  
et cet oubli de soi pour  
se tourner vers les autres ne
sont pas une faiblesse, mais
bien une force. C’est cela la
véritable liberté. Car il s’agit là
de bien plus que de dépasser un
narcissisme esclave de son ego.
La miséricorde permet de se
déterminer soi-même en toute
liberté et ainsi de se réaliser
soi-même. Elle est si libre
qu’elle peut même se libérer
d’elle-même, se dépasser,
s’oublier, et pour ainsi dire  
se transcender
Cardinal Walter Kasper,
La miséricorde, p. 30
•  Je ne me lasserai jamais
d’insister pour que les
confesseurs soient un véritable
signe de la miséricorde du
Père. On ne s’improvise pas
confesseur. On le devient  
en se faisant d’abord pénitent
en quête de pardon.  
N’oublions jamais qu’être
confesseur, c’est participer  
à la mission de Jésus
d’être signe concret de la
continuité d’un amour divin
qui pardonne et qui sauve.
[…] Nul d’entre nous n’est
maître du sacrement, mais
un serviteur fidèle du pardon
de Dieu. Chaque confesseur
doit accueillir les fidèles
comme le père de la parabole
du fils prodigue. […] Ils ne
poseront pas de questions
impertinentes, mais comme  
le père de la parabole,  
ils interrompront le discours
préparé par le fils prodigue,
parce qu’ils sauront accueillir
dans le cœur du pénitent
l’appel à l’aide et la demande
de pardon. En résumé, les
confesseurs sont appelés,
toujours, partout et en toutes
situations, à être le signe  
du primat de la miséricorde.
Pape François,
Misericordiae vultus, n° 17
Patrimoine
église à marseille
19
Au XVIIIe siècle, de nombreuses familles arméniennes
installées à Marseille prospèrent dans le négoce.
E
de portefaix à Marseille. On
trouve aussi dans cette dernière des prisonniers turcs :
sous ce vocable sont englobés les Turcs, les Maghrébins
musulmans et des Noirs
animistes d’Afrique. Ils
disposent d’une mosquée
La famille Armény
place Monthyon, près de
La Chambre de commerce de Marseille leur
l’Arsenal.
La Curie romaine charge les Marseille était le premier port de France au XVIIIe siècle.
confie la responsabilité des expertises sur le
négoce portuaire et celui de la ville. En 1722,
prêtres arméniens catho- Ici l’intérieur du port en 1754 par Joseph Vernet.
Gaspard Armény achète une charge de notaire
liques de convertir ces
royal et épouse Magdeleine de Bénézet : il devient
Turcs. Les religieux mènent si bien leur mistant qu’ambassadeur du shah de Perse. Son
Gaspard Armény de Bénézet. Le Régent, Philippe
sion qu’entre 1674 et 1690, ils ont fait de la
parent, Melchion de Nazar, chef de la commud’Orléans, lui confie des missions diplomatiques
grande majorité de ces Turcs de parfaits cathonauté arménienne de Marseille, parle et écrit
en Orient. Alexandre-David Armény de Paradis
liques, pour la plupart baptisés : Jean, Joseph,
français, latin, arménien et persan. Il fait venir
est nommé officier de la Compagnie française
Jacques. Les prêtres signent les registres de
de Venise l’un de ses neveux, Paul Serqis, qui
des Indes. Des missionnaires arméniens se troubaptême en arménien ou bien font suivre leur
s’établit dans le quartier aristocratique des
vaient en Inde dès le Ve siècle. Au XVe, des marsignature, en latin, de la mention Arménien. Ce
Accoules et devient Paul de Cierkis. L’un de ses
chands arméniens y établirent des comptoirs et
sont Paul Joanis, Thomas Hérabied, Gratian
cousins, Georges de Cierkis, financera l’agranfondèrent la compagnie arménienne des Indes
Naquet. Hérabied et Naquet ont un grade supédissement du quartier des Baignes, aujourd’hui
dont la Compagnie française puis la Compagnie
rieur, prêtres-docteurs arméniens (Vartabeds),
rue du Baignoir.
anglaise utiliseront les structures tout en laissant
envoyés du Vatican.
Les registres de baptême de La Major, des
les Arméniens les animer encore.
Accoules, de Saint-Laurent, nous mettent sur
En 1722, la famille Armény s’est élevée du
Une communauté
la trace de nombreux Arméniens. Les noms
matériel au spirituel puisque le prieur des
qui se développe
ne sont pas tous significatifs, seule la menCarmes déchaux de Marseille s’appelle Jérôme
Les Jacques, Jean et Joseph sont nombreux à
tion Arménien portée en face nous les révèle.
Armény. L’un des hôtels construits par les
assister aux messes célébrées par les prêtres
Quelques exemples :
Armény est l’actuel consulat des États-Unis
arméniens dans une église de l’Arsenal que
• Melchion de Cosma, Arm., fils de Mirza
d’Amérique.
l’évêque de Marseille met à leur disposition.
de Cosma et de Julie de Vergine Antonia,
Ils disent aussi la messe pour les Arméniens
Arméniens ;
de Marseille à la cathédrale de La Major où une
• Jean-Baptiste Dieudonné, Arm. Son nom
Des prêtres arméniens à Marseille
quinzaine d’autels leur est dévolue. Dès la fin du
arménien était Garabed der Asdvadzadurian :
Grâce à Colbert, toutes les classes de la société
arménienne sont représentées à Marseille :
XVIe siècle, Notre-Dame de la Garde est devela particule der signifie qu’il y avait un prêtre
nobles, bourgeois, banquiers, marchands, artinue un lieu de pèlerinage pour les Arméniens
dans la famille.
sans, manufacturiers et même dockers. Ces
de Marseille.
Les actes portent la signature en arménien et
derniers sont des esclaves arméniens rachetés
Au commencement du XVIIe siècle, une congréen latin des prêtres catholiques arméniens, Jean
aux Turcs d’Alger par les envoyés français du
gation de Dominicains arméniens s’établit à
Agop, Joannis, Naquet, et sont tous contresiVatican et placés sur le port de Marseille. Ils
Marseille. L’un de leurs prieurs, Antoine Nazar
gnés par Melchion de Nazar. Pour d’autres, en
sont passés du statut d’esclaves à Alger à celui
(ian), est reçu à Versailles le 20 avril 1674 en
plus des actes de baptême ou de mariage, on
possède des informations complémentaires. Le
recensement de 1690 -1695 cite une famille
Une exposition au Musée d’histoire
Salomon ou de Sallamon, Arméniens. Un acte
Marseille a connu, au début des années 1920, une arrivée massive de réfugiés, devenant  
de naturalité de mai 1694 déclare que Chain
la plus grande ville arménienne de France avec une communauté estimée à 80 000 personnes.  
Chelibi et son fils Jean sont Arméniens de
La cité phocéenne a déclaré officiellement 2015 « Année de l’Arménie ». Le Musée d’histoire  
Trébizonde.
n 1699, les trois fils Armény, Bruno,
Léon et Jean-François, dont le grandpère est arrivé à Marseille en 1612,
achètent à la ville un grand terrain
dans le quartier Paradis. Ils y construisent des
hôtels particuliers de part et d’autre d’une rue
baptisée « rue Armény ».
de Marseille propose, jusqu’au 27 septembre, l’exposition 100 portraits de l’exil, la quête
d’identité des réfugiés arméniens, en partenariat avec l’Association pour la recherche
et l’archivage de la mémoire arménienne (ARAM).
Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h, fermeture hebdomadaire le lundi, 
2 rue Henri-Barbusse (1er). Entrée libre. Tél. : 04 91 55 36 00.
Albert Khazinedjian
Albert Khazinedjian, 40 ans au service de l’Église
arménienne apostolique. L’Harmattan, 2010.
musée national de la Marine
Les Arméniens et la Provence (3)
Culture et médias
20
église à marseille
Les livres du mois, par Jean-Louis Vissière
Geneviève de Gaulle
Anthonioz
Caroline Glorion, Plon, 2015,
227 p., 17,90 euros.
N
ée en 1920, Geneviève était la nièce du
général de Gaulle. Sous l’Occupation,
étudiante, elle participe aux activités de
réseaux clandestins (Musée de l’Homme, Défense de la France).
Arrêtée en 1943, elle est déportée en février 44 à Ravensbrück. Là,
elle découvre l’horreur des camps nazis, mais aussi la solidarité
des femmes de tout âge et de toute origine. Après la guerre, elle
épouse Bernard Anthonioz, un militant gaulliste. En 58, elle entre
chez André Malraux, au ministère de la Culture. Cette année-là,
elle fait une rencontre décisive, celle du P. Joseph Wresinski,
le curé des bidonvilles, qui lutte pour rendre leur dignité aux
pauvres dont il partage la vie. La visite des igloos de Noisy-leGrand, ces baraquements où s’entasse une humanité indigente
et désespérée, la replonge dans le passé : Ravensbrück existe toujours, aux portes de Paris ! Elle s’investit alors dans le mouvement
Aide à Toute Détresse (aujourd’hui ATD Quart-Monde) dont elle
deviendra présidente en 64. Dans les années soixante, il y avait
119 bidonvilles en région parisienne ! Pour rendre leur dignité
aux femmes, il faut ouvrir une laverie, un atelier de couture,
un salon d’esthétique : aux yeux de Geneviève et de son équipe
de volontaires, l’assistance classique (distribution de colis et de
vêtements) ne suffit pas et entretient même chez les pauvres
un sentiment d’humiliation. Les enfants posent problème : il
faut les scolariser, les encourager à lire et à étudier, renoncer
à les arracher à leur famille sous prétexte de les protéger. Pour
faire reculer la misère et tenter de l’éradiquer, Geneviève multiplie les démarches auprès des ministres et des présidents qui,
apprenant avec stupeur que le sous-prolétariat compte en France
plus de deux millions d’individus, lui accordent volontiers de
bonnes paroles et quelques subventions. À partir de 1988, elle
milite au sein du Conseil économique et social en vue de faire
voter une loi d’orientation, au nom des Droits de l’Homme qu’elle
estime bafoués par une société qui tolère la misère. Elle dénonce
hardiment le totalitarisme de l’argent. Ses positions la rendent
suspecte à droite où on la taxe de gauchisme, à gauche à cause de
sa parenté avec le Général. Elle a réussi, comme elle le souhaitait,
à rendre la parole aux sous-prolétaires en les invitant à participer
à des débats et à des rassemblements comme celui du Trocadéro
(1987) où figuraient non seulement des hommes politiques, mais
des dignitaires religieux.
Oscar Romero. Martyr de la cause des pauvres
Chantal Joly, Éd. Salvator, 2015, 159 p., 13,50 euros.
L
a journaliste Chantal Joly, qui a déjà publié une biographie de Dom
Helder Camara, replace Oscar Romero dans son contexte géographique et historique, démarche que les lecteurs français apprécieront.
Prêtre d’origine modeste, formé à Rome chez les jésuites, comme le
pape François, il paraissait timide et effacé, ce qui a facilité son ascension
jusqu’à l’archevêché de San Salvador. Mais il ne pouvait rester insensible
à l’injustice sociale, criante dans un petit pays où la terre appartenait à
une oligarchie soutenue par la police et l’armée, et aussi par les politiciens de Washington.
Quand les militaires ont assassiné son ami le père jésuite Grande, il a courageusement pris
le parti des pauvres et des opprimés et est devenu la voix des sans-voix, une voix éloquente
qui osait inviter les forces de l’ordre à cesser la répression, et demander au président Carter
de mettre fin à l’aide militaire que les États-Unis accordaient à la junte salvadorienne. Il
n’allait pas jusqu’à approuver les violences des guérilleros, mais son engagement le rendait
suspect à ses confrères qui l’assimilaient aux théologiens de la libération, et aux dirigeants
du pays qui l’étiquetaient communiste et le considéraient comme un homme à abattre.
Son assassinat lors d’un office religieux, le 24 mars 1980, était malheureusement prévisible.
Sa béatification, le 23 mai 2015, répond aux vœux de la population salvadorienne qui le
considère déjà comme un saint.
Rome 1215
Sonia Pelletier-Gautier, Éd. du Cerf, 2015, 362 p., 24 euros.
R
oman, oui, mais aussi reportage sur le fameux concile de Latran
qui se situe à l’époque du règne de Philippe Auguste et de la
croisade contre les Albigeois. Dans une notice, l’auteure rappelle
que ce concile a traité des questions majeures : la doctrine de la
transsubstantiation, le dogme de la Trinité, l’obligation de la communion pascale,
la réforme du clergé — auquel va être interdit le mariage. Et une grande partie de la
liturgie actuelle a pour origine les décisions prises en 1215. Historienne de formation,
Sonia Pelletier-Gautier s’appuie sur une documentation impressionnante qui lui permet
de camper un décor, de mettre en scène des personnages historiques comme le pape
Innocent III, et de suivre le déroulement du concile où s’affrontent, bien entendu, des
points de vue et des intérêts opposés. Pour corser le récit, elle y insère un meurtre qui
suscite une enquête délicate. Un des principaux héros, Domingo de Guzman, fait le
siège du Souverain pontife en vue d’obtenir l’autorisation de créer une congrégation.
C’est le futur saint Dominique, fondateur de l’ordre des Dominicains. On découvre avec
surprise qu’il a eu beaucoup de mal à convaincre un pape hostile à la multiplication
des ordres religieux. Le lecteur sort de ce livre en ayant l’impression d’avoir fait un
voyage dans le temps, très enrichissant. Je me permettrai de poser malicieusement
une question : dans quelle langue s’expriment ces personnages venus d’Espagne, de
France, d’Angleterre, voire du Nord de l’Europe, qui conversent familièrement entre
eux et avec les Italiens de la Curie ?
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21
par Jean-Luc Ragonneau, s.j.
La Miséricorde
Jésus expliqué à tous
Cardinal Walter Kasper,
Éd. des Béatitudes 2015, 216 p., 20 euros.
Mgr Joseph Doré, Éd. du Seuil 2015, 156 p., 8 euros.
C
e livre, enfin traduit en français, est celui
dont le pape François, lors du premier
Angélus, après son élection, le 17 mars 2013,
disait : « Ces derniers jours, j’ai pu lire le livre
d’un cardinal — le cardinal Kasper, un théologien de valeur, un
bon théologien — sur la miséricorde. Et ce livre m’a fait beaucoup
de bien, mais ne croyez pas que je fais de la publicité pour les
livres de mes cardinaux ! Le cardinal Kasper disait que ressentir
la miséricorde, ce mot change tout. C’est ce que nous pouvons
ressentir de mieux : cela change le monde. Un peu de miséricorde
rend le monde moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien
comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui
a une telle patience… »
C’est bien à cela que s’attache le cardinal Kasper : nous faire « comprendre la miséricorde de Dieu ». Après avoir rappelé combien
notre monde a soif d’un message de miséricorde et que ce thème
théologique a été trop oublié ou altéré, il nous fait progresser, pas
à pas, dans cette découverte de la miséricorde de Dieu, qui est une
expérience à vivre avant d’être le sujet de traités philosophiques ou
théologiques. Il nous conduit à travers l’Ancien Testament, puis à
travers les évangiles où Jésus-Christ, « le visage de la miséricorde
du Père », manifeste dans ses paroles, ses gestes, ses attitudes, dans
tout son être, cette miséricorde : il la vit au milieu des hommes. Le
déploiement de la réflexion théologique sur la miséricorde nous fait
pénétrer dans le mystère de Dieu, Dieu Trinité, Dieu compatissant,
Dieu sauveur, Dieu espérance face à la souffrance… La miséricorde
se révèle comme « clé de la vie chrétienne », à titre personnel pour
chacun, à titre communautaire pour l’Église, et comme engagement
sociétaire dans le monde d’aujourd’hui.
En cette Année jubilaire de la Miséricorde à venir, cette lecture
s’avérera riche pour mieux goûter la démarche ecclésiale à laquelle
le pape François nous convie. Pourquoi ne pas se mettre à quelquesuns pour s’entraider dans cette lecture savoureuse qui, avant de
« changer le monde », peut participer à la conversion personnelle ?
L
e titre de l’ouvrage demande un éclaircissement : « Comme l’annonce, au-delà de son propre titre, celui de la collection qui
l’accueille, cet ouvrage se propose ni plus ni moins, non seulement
d’expliquer Jésus, mais de l’expliquer à tous ! »
L’auteur, archevêque émérite de Strasbourg, indique, dès « l’ouverture », le contenu de cette explication : « […] clarifier l’histoire qu’a
vécue “ce Jésus” et le message que, par son enseignement et son
activité, il a porté, mais aussi l’identité qui peut être la sienne ainsi
que la postérité qu’il a de fait suscitée, à travers vingt siècles, jusqu’à nous. Histoire,
message, identité, postérité : telles seront donc les étapes de notre questionnement
visant à expliquer Jésus. »
La méthode pour parcourir ces quatre points est intéressante, car elle fait sentir, outre
l’érudition de l’auteur (une connaissance des travaux récents des historiens et des
théologiens ainsi mise à la portée de chacun), une attention pastorale pour tous : le
contenu se dévoile au fur et à mesure des questions que pose un interviewer fictif…
Dans ces dernières, il est facile de reconnaître soit les questions que l’on se pose
personnellement devant « ce Jésus » (qui encore aujourd’hui déroute beaucoup), soit
celles qui nous sont posées à son propos au gré des rencontres avec des adultes, des
jeunes ou des enfants (« Jésus a-t-il existé, s’agit-il d’un mythe totalement imaginé ou
d’un personnage historique ? »), même celles qui dérangent (« Marie-Madeleine fut-elle
la compagne ou la femme de Jésus ? Était-il marié ? »).
Cette façon de faire rend la lecture passionnante et vivante. Au bout du compte,
quand on referme le livre, on s’aperçoit « qu’expliquer » davantage Jésus permet de
mieux comprendre notre propre existence d’homme. En approchant plus ce Jésus de
Nazareth, dit Christ, dévoilé « un de la Trinité », nous approchons plus notre humanité.
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Officiel
22
église à marseille
Nominations
Par décision de Mgr Georges Pontier, Archevêque de Marseille, sont nommés :
Dans les secteurs paroissiaux
Missions
Secteur Prado — Paradis — Corniche
Secteur Notre-Dame-du-Château
• À la paroisse Saint-Giniez :
Le Père Julien Fleury, curé.
• Aux paroisses Allauch – La Bourdonnière :
Arnaud Dovergne, diacre presbytéral.
Secteur Saint-Lazare — Plombières
Secteur Littoral
Le Père Raymundo Adormeo, clarétain,
responsable du secteur, avec l’accord  
de son Supérieur.
• À l’ensemble paroissial L’Estaque –
Saint-André – Saint-Henri – Saint-Louis –
Saint-Trophime – La Viste – Les Crottes :
De la communauté de l’Emmanuel,  
les Pères Jean-Christophe Leurent,
avec l’accord de l’Évêque d’Evry-Corbeil-Essone,
Pierre Afonso,
avec l’accord de l’Évêque de Tours,
et Jean-Benoît de Beauchêne, curés in solidum.
Le Père Pierre Afonso est modérateur.
• À l’ensemble pastoral La Belle de Mai –
Le Canet – Saint-Gabriel – Saint-Barthélemy :
Le Père Jean-François Vincent, curé.
Secteur des Aygalades
• À l’ensemble pastoral des Aygalades –
Saint-Joseph (E.M.) – Sainte-Marthe :
Le Père Paul Daniel, curé,
Le Père Christophe Roucou,
prêtre résident à Sainte-Marthe,  
avec l’accord de l’Évêque de la Mission  
de France.
• Aux paroisses Saint-Antoine
et Notre-Dame-Limite :
Une communauté de Pères blancs,  
avec l’accord de leur Supérieur.
Le Père Guy Vuillemin, curé.
Les Pères Raphaël Deillon et Jacques Lacour,
vicaires.
Secteur de La Ciotat
• À la paroisse de La Ciotat — Ceyreste :
Le Père Pierre-Etienne Veiller, vicaire.
Secteur Huveaune
• À l’ensemble pastoral des Berges
de l’Huveaune (La Capelette –
Pont-de-Vivaux – Saint-Loup –
Sainte-Émilie-de-Vialar) :
Le Père Pierre Brunet, administrateur,
Le Père Cristinel Andreï, lazariste, vicaire,
avec l’accord de son Supérieur.
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Antoine Deveaux, diacre presbytéral,
en mission d’étude.
Le Père Romain Louge, en mission d’étude.
Ces nominations prennent effet
le 1er septembre 2015.
Marseille, le 29 juin 2015
+ Mgr Georges Pontier
Archevêque de Marseille
Pierre Brunet
Chancelier
Secteur du Jarret
• À l’ensemble paroissial Notre-Dame
(Saint-Mitre, Le Merlan) :
Le Père Jean-François Lof, curé du Merlan
tout en demeurant curé de Saint-Mitre.
Remerciements
Dans les services diocésains
Étudiants et jeunes professionnels
Le Père Benjamin Goirand, de la communauté
de l’Emmanuel, coordinateur.
Aumônerie des prisons
Sœur Christine Pousset, auxiliatrice,
à la Maison d’arrêt des femmes des Baumettes.
Relations avec le judaïsme
Le Père Jean-François Vincent,
délégué épiscopal.
À l’Institut catholique
de la Méditerranée
Le Père Christophe Roucou, professeur,
avec l’accord de l’Évêque de la Mission  
de France.
J’exprime ma reconnaissance  
et celle du diocèse à celles et ceux  
qui parviennent au terme de leur mandat  
dans les paroisses, les services  
et les mouvements :
• Père Alexandre Baccam, o.m.i.,
• Père Michel Brune, o.m.i.,
• Père Giovanni-Battista Falletti
di Villafalletto,
• Père Nicodème Chantel,
• Frère Timothée Lagabrielle, o.p.,
• Père Vincent de Marcillac, s.j.,
• Père Bernard Massarini, lazariste,
• Père Juan Gustavo Pez, clarétain,
• Père Adam Rolek, o.m.i.,
• Père Sakvan Younan, Chaldéen,
• Sœur Myriam Crispeels, auxiliatrice,
• Sœur Cécile Martin-Laval, auxiliatrice.
+ Mgr Georges Pontier
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23
famille diocésaine
Le Pèlerinage du sourire
Du 15 au 19 septembre, le 30e pèlerinage de Lourdes Cancer Espérance
sera placé sous la présidence de Mgr Jacques Blaquart, évêque d’Orléans,
et animé par Patrick Richard. Il s’adresse aux personnes touchées
par la maladie et à leurs familles. Célébrations, temps de partage, conférences,
chemin de croix et veillée d’amitié rythmeront le pèlerinage.
Un programme adapté est proposé aux enfants.
Renseignements : Lourdes Cancer Espérance — Délégation 13
8 impasse des Feuillantines Villa 21 – 13011 Marseille
Tél. : 04 91 45 36 65. E-mail : [email protected]
Avis de recherche
Le Comité départemental des Bouches-du-Rhône de la Fédération
Sportive et Culturelle de France (FSCF) fête ses 70 ans.
À partir de novembre 2015 et durant l’année 2016, de nombreuses
manifestations, sportives, théâtrales, culturelles auront lieu.
À cette occasion, le CD 13 de la FSCF est à la recherche de témoignages,
documents, photos des différentes associations ayant été affiliées
au cours de cette période.
Contact : 06 85 87 03 89, 06 20 21 81 38
ou [email protected]
142e Pèlerinage national
de l’Assomption à Lourdes
« Vivre la joie de la mission »
Pèlerins malades et handicapés, pèlerins hospitaliers, jeunes et moins jeunes,
nous sommes tous invités à nous retrouver au cœur de la cité mariale
pour vivre des moments privilégiés de rencontres, de partages et de foi.
Du mardi 11 au dimanche 16 août
Sous la présidence de Mgr Georges Pontier.
Renseignements et inscriptions au secrétariat de l’Hospitalité N.-D. de Salut
du lundi au vendredi de 14 h 30 à 17 h 30, 17 rue Wulfran Puget Marseille (8e)
Tél. : 04 91 71 42 37. E-mail : [email protected]
Décès
Le Père Jean Saldumbide est décédé le
6 juin à l’âge de 92 ans. C’est en présence
de nombreux prêtres, diacres et amis que
Mgr Pontier a présidé la célébration de ses
obsèques le 9 juin en l’église Saint-Calixte.
Né à Caudéran (Gironde) le 12 février 1923,
Jean Saldumbide poursuit ses études au Lycée
Thiers à Marseille, entre au Grand Séminaire
de cette ville en 1944 et est ordonné prêtre
le 23 décembre 1950. Il est successivement
vicaire à La Trinité (1951-58), aumônier du lycée
Saint-Charles et vicaire à la paroisse SaintPierre – Saint-Paul (1958-60), aumônier-adjoint
du lycée Périer, puis vicaire à Saint-Trophime et
à La Rose. En 1965, le P. Jean est nommé curé
de Notre-Dame de l’Amitié. Il rejoint ensuite
l’équipe d’Endoume et prend en charge le
diaconat permanent. Il est vicaire épiscopal
pour la zone Sud de 1977 à 1981. Nommé curé
de Saint-Calixte en 1981, il y restera jusqu’en
2013, date à laquelle il se retire chez les Petites
Sœurs des Pauvres des Chartreux.
Marcheur infatigable tant sur les sentiers de
France que dans les quartiers de Marseille,
il aimait les rencontres. Fidèle en amitié et
homme de parole, il était très proche des
gens et notamment des jeunes qu’il a accompagnés dans le scoutisme, les aumôneries de
lycée ou encore comme directeur de colonie
de vacances. Il était en lien avec la communauté de Taizé dont le Fr. Roger était un ami.
Lors de la cérémonie des funérailles, le témoi-
gnage de Fred évoquait un trait dominant de
son ministère : « Ta vision de l’Église a toujours
été révolutionnaire, tu ne voyais jamais l’Église
par rapport au bâtiment mais par rapport à
tous ceux et celles qui témoignaient de leur
foi par leurs actions et leur travail quotidien. »
Le Père Pierre Abeberry, o.p., est décédé
le 30 mai au couvent Saint-Dominique de
Montpellier.
Né le 5 février 1925 à Biarritz, il étudie le droit
et devient, en 1946, avocat au barreau de
Bayonne. Entré chez les Dominicains en 1952,
il est ordonné prêtre en 1957. Son ministère va
être principalement tourné vers le monde des
médias, notamment à Marseille où, en 1960,
le diocèse lui confie la responsabilité de créer
un organisme en contact direct avec la profession. En 1962, avec quelques laïcs, il fonde
le Centre d’Information Marseillais (CIM), et en
1968, avec deux amis journalistes, le Service
d’Information de l’Archevêché de Marseille
(SIAM), embryon d’un véritable service de
communication du diocèse. Pierre Abeberry
a été responsable de l’émission Le jour du
Seigneur de 1976 à 1985. Prieur de la province dominicaine de Toulouse de 1988 à 1993,
il a été directeur du pèlerinage du Rosaire
pendant dix-sept ans. En 2002, il a rejoint la
communauté Saint-Dominique de l’abbaye de
Boscodon dans les Hautes-Alpes, et s’est retiré,
en 2011, au couvent de Montpellier.
Ecole
Jeanne d'Arc
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Officiel
24
s o mm a i r e
église à marseille
2-3 Vie de la cité
Messe du Vœu des Échevins
4-5 Interreligieux
Rencontre avec le patriarche
de l’Église syriaque catholique
L’édition 2015 de Mosaïques
Calendrier diocésain 2015-2016
◗ Samedi 19 et dimanche 20 septembre
Week-end 3D des étudiants et jeunes
professionnels à la Sainte-Baume.
◗ Dimanche 14 février
Appel décisif des catéchumènes  
à 16 h à Saint-Joseph (I.M.).
◗ Dimanche 27 septembre
Messe de rentrée avec la Vie consacrée
à 16 h à la cathédrale.
◗ Lundi 21 mars
Messe chrismale à 19 h à la cathédrale.
◗ Samedi 10 octobre
Messe pour les donateurs du Denier  
de l’Église à 10 h 30 à la cathédrale.
◗ Dimanche 29 novembre
Étape de baptême des catéchumènes  
en âge de scolarité à 16 h.
◗ Samedi 28 novembre
Veillée de prière pour la Vie à naître  
à 19 h à Saint-Barnabé.
◗ Dimanche 13 décembre
Ouverture de l’Année de la Miséricorde
et de la Porte sainte à 16 h à la cathédrale.
◗ Du lundi 18 au lundi 25 janvier
Semaine de prière pour l’Unité  
des chrétiens.
◗ Mardi 2 février
Fête de la Chandeleur à Saint-Victor.
6-7 Église universelle
Le combat de Sœur Sophie
aux Philippines
8-9-10-11 Dossier
Ordinations à La Major
◗ Du mercredi 4 au dimanche 8 mai
Pèlerinage diocésain à Lourdes.
12-13 Vie du diocèse
Remerciements à l’économe diocésain
Sœur Anne-Madeleine Rémuzat
Décès du patriarche
arménien catholique
Billet du CDES
Le Challenge des cathédrales
◗ Samedi 14 mai
Confirmation des adultes à 21 h  
à la cathédrale.
◗ Lundi 16 mai
Pèlerinage provincial pour les vocations
à Saint-Maximin.
◗ Vendredi 3 juin
Messe du Vœu des Échevins au Sacré-Cœur.
◗ Samedi 11 juin
Pèlerinage des fiancés  
à 10 h 30 à Notre-Dame de la Garde.
14 Église de France
Rencontre de la Mission ouvrière
15 Événement
Lieux saints partagés au Mucem
Mémoire de l’esclavage
16 Histoire de l’Église
Galand de Reigny
◗ Dimanche 26 juin
Ordinations à 16 h à la cathédrale.
17-18 Commentaires
Être témoin de la miséricorde
◗ Dimanche 2 octobre
Messe de rentrée à 16 h à la cathédrale.
19 Patrimoine
Les Arméniens et la Provence (3)
20-21 Culture et médias
J.-P. Chemin
Fêtes de l'Assomption
à Marseille
22-24 Officiel
Nominations
Calendrier diocésain 2015-2016
23 Famille diocésaine
À Notre-Dame de la Garde
◗ Vendredi 14 août
20 h : rassemblement près du char Jeanne
d’Arc, place Colonel-Edon, (service
de bus gratuits à 19 h 30 et 20 h 00
au départ du cours Jean Ballard, retour
assuré après la messe vers 22 h 15).
21 h : procession aux flambeaux,
suivie de la messe de l’Assomption
célébrée sur l’esplanade.
Pour nous contacter
◗ Service de la communication et Église à Marseille :
À la cathédrale
◗ Vendredi 14 août
◗ Samedi 15 août
18 h : messe aux Accoules.
Le matin : messes à la basilique à 8 h, 10 h
et 12 h ; messes dans la crypte à 9 h et 11 h.
L’après-midi : office marial à 15 h, vêpres
de l’Assomption à 16 h, messe à 17 h.
◗ Samedi 15 août
[email protected]
◗S
ite Internet diocésain :
• Webmaster : [email protected]
• Relations paroisses :
[email protected]
Sur le site du diocèse
11 h : messe solennelle à La Major.
17 h : procession, au départ
de la cathédrale, dans les rues du Panier.
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reprendra en septembre.
●●Dossiers spéciaux : Denier de l’Église,
Parcours biblique 2015-2016, Synode
sur la famille, Année de la vie consacrée.
●●Découvrez les vidéos du SDAV.
●●La Parole du jour reprendra le 30 août.
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