Revue de politique économique
La Viconomique
3-2014 87eannée CHF15.90
Éclairage DossierSérie
La Suisse, un havre
pour l‘industrie de
hautetechnologie
Les PME suisses:
une forceauniveau
international?
L‘impôtnational
sur les successions
Thème du mois
Peut-on agir sur les difrentes
phases de la conjoncture?
Sommaire
Thème du mois
3Éditorial
Eric Scheidegger
4Les effets de la conjoncturenesont pas quetransitoires
Bruno ParnisarietFrank Schmidbauer
8Possibilités et limites d’une politique monétaireanticyclique face àlaconjoncture
Attilio Zanetti
11 Dans quelle mesurelapolitique budgétairepermet-elle àune petitconomie
d’influer sur la conjoncture?
Serge GaillardetLorin Altermatt
15 Chances et risques de la politique d’ausrien Europe
EckhardWurzel
18 Qu’en est-il de la situation conjoncturelle aux États-Unis?
Josef Renggli et Nicolas Mäder
21 Exportations suisses de marchandises: l’Asie passe devant les États-Unis
SandraHanslin et Matthias Lutz
24 Les spécificités des fluctuations conjoncturelles ont-elles changé?
UlrichWoitek
26 «Je ne m’attendais pas àcerésultat»
Entretien avec Jan-EgbertSturm
Série
30 Agenda de politique économique
36 La tertiarisation de l’économie se poursuit
Spyros Arvanitis, Kushtrim Veseli et Martin Wörter
Éclairage
40 Un nouvel effortinternational pour la transparence statistique: quels enjeux pour la
Suisse?
Gildas Monnerie
43 La conciliation entrevie professionnelle et soins aux proches est-elle un facteur de succès
pour l’économie?
Karinvan Holten, Anna Sax et Iren Bischofberger
46 Les PME sont une composanteimportanteducommerce exrieur suisse
Michael Beier,Christian Hauser et Jens Hogenacker
Dossier
49 Impôts sur les successions et mobilitédes contribuables
Marius BrülhartetRaphaël Parchet
53 L’impôt sur les successions: le point de vue de la recherchescientifique
Marius BrülhartetRaphaël Parchet
56 L’impôt déral sur les successions représenteune grave ingérence dans la souveraine
fiscale des cantons
PeterHegglin
58 Impôt déral sur les successions: de gros dommages pour une utilitéfaible
Frank Marty et SandraSpieser
59 Uneréforme fiscale judicieuse
Hans Kissling
Les chiffres-clés de l’économie
61 Sélection de tableaux statistiques
Thème du mois du prochain numéro:
Marchédutravail et salaires: un état des lieux
49–60 L’impôt surles successions figureàl’agenda
politique. Le dossierabordelaquestionsous son
angle économique. La premièrtudeconclutque
la concurrencefiscale ne joue guèrederôle dans ce
cas-là. Il est peupertinent d’enfaireunargument
contre l’initiativepopulairedemandant l’instaura-
tion d’un impôt national surles successions. La
seconderecherche constateque ce même impôt ne
génère, en général, quedefaibles effets de distor-
sion. L’économie et les cantonsrejettent l’initiative
pour desraisons différentes.
35–38 La comparaisoninternationale tourne
cettefois-ci autour desmutations subies par les
structures économiques. On s’aperçoit qu’entre
1991 et 2010, les domaines intensifsensavoir ont
accruleurpartdevaleurajouté. Il existe, cepen-
dant, desdifférencestrès nettes entreles pays.La
Suisse se fait surtoutremarquer par la place im-
portantequ’yoccupentles industries de haute
technologie.
3–29 Qu’'est-ceque la conjonctureetcomment
construit-onles prévisions? Quels sont les outils
requis par les différents phases du cycle? On étu-
diera dans quel état les pays se sont sortis de la
crise financièreeconomique de 2008 et si les
dispositions quiont été prises ontfait leurs
preuves. L’entretien accordépar le directeur du
KOFCentrederecherches conjoncturelles, Jan-
Egbert Sturm, aborde les questions quesoulèvent
l’acceptationdel’initiativecontrel’immigration
de masse.
46–48 Lesgrandes entreprises ne sont pas les
seules àavoir desactivités internationales. Il faut
aussi compteravecles PME. Quelleest leur im-
portancedans ce domaine? Environ18% d’entre
elles sont présentes surles marchés étrangers
elles effectuent un tiers de leur chiffred’affaires.
Plus l’entreprise est importanteetplusson com-
merce international est essentiel.
Seulement
pour
les riverains
de l’îlot alpin
Impressum
Publication:
Département déral de l’économie,
de la formation et de la rechercheDEFR,
Secrétariat d’État àl’économie SECO
Comitéderédaction:
Eric Scheidegger (président), Antje Baertschi,
Susanne Blank,Rudolf Christen, Simon
Dällenbach, Eric Jacob, PeterMoser,Markus
Tanner,Nicole Tesar
daction:
Holzikofenweg36, 3003 Berne,
léphone: +41(0)31322 29 39,
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courriel: redaction@lavieeconomique.ch,
Internet: www.lavieeconomique.ch
Direction nérale: MarkusTanner
Cheffesdelarédaction: Susanne Blank,
Nicole Tesar
daction: Simon Dällenbach, thiGfeller,
Christian Maillard, Jane-Lise Schneeberger
La teneur des articles reflètel’opinion de leurs
auteursetnecorrespond pas nécessairement
àcelle de la daction.
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daction et indication de la source; remise
de justificatifssouhaitée.
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Prix de l’abonnement:
Suisse Fr.149.–, étranger Fr.169.–
étudiants Fr.74.50
VenteaunuméroFr. 15.90 (TVA comprise)
Couverture:
Atelier graphique Hannes Saxer,Berne
Dessin du mois:
Stephan Bornick, ton&grafikdesign, Berne
Parution dix fois par an en français et en allemand
(sous le titre Die Volkswirtschaft), 87eannée,
avec suppléments périodiques.
Les suppléments sont compris dans l’abonnement.
ISSN 1011-386X
Dessin du mois
Thème du mois
Éditorial
La conjoncture: une idée concrète, mais aussi complexe
Lesdiscussions entreles représentants de l’économie débutenttrès souvent par
une questionfamilière: quefaut-il penserdelasituationconjoncturelle? De fait, la
marchedes affaires suscitelemême intérêt quelamétéo.Toutcomme les prévisions
concernant le soleil et la pluie influencentchaque jour àcourtterme les décisions
d’innombrables personnes, le bulleticonomique est suivideprès par les entre-
prises. Dans les médias, il ne se passe pratiquement pas un jour sans quedes nou-
velles concernant l’évolutionconjoncturellenesoientpubliées.
Lesspécialistes s’intéressent depuis longtemps aux origines descycles économiques.
La «conjoncture»yjoue un rôle aussi concret quecomplexe.Larecherche permet
certes de donnerunaperçu desrelations de cause àeffet et descanaux par lesquels les
décisions d’épargne, de crédit, d’investissement et d’achat queprennent quotidienne-
ment desmilliards d’acteurs influent surlaconjoncture mondiale et,plusparticulière-
ment, surlaSuisse. Or,les fluctuations desvariables macroéconomiques ne peuvent
être prévues quesur quelques trimestres, dans le meilleur descas. Lesprévisions
conjoncturelles àlongterme ontleurs limites, comme du resteles prévisions météoro-
logiques de plus d’une semaine. L’analyseconjoncturelledoitcomposeravecles
contraintes inhérentesàunmonde économique complexe,demême queles milieux
politiques, qui, au vu de l’impact debooms» et desrécessions économiques,
souhaiteraient avoir desprévisions fiables àlongterme. Pourtant, de tels obstacles
existengalement dans d’autres domaines essentiels: qui, aujourd’hui, connaîtles
répercussions qu’aurontsur l’Europeles bouleversements politiques en Ukraine?
Étant donné la complexité desimbrications économiques, il est important de
reconnaîtreles limites de la politique conjoncturelle. Sespiliers macroéconomiques,
àsavoir les politiques monétaireetbudgétaire, ontfait leurspreuves en Suisse.
Toutefois, la récessionde2009 et la crise du franc fortde2011
ontclairementmontréque chaque crise majeurediffèredela
précédente.
Au coursdes dernières années, la politique économique
suisse asurésister àlacrise. Elle yaaussi répondu par des
mesures nonconventionnelles, car la situatiotait excep-
tionnelle. Le taux plancherfaceàl’euroenfait partie. Il ne
fait toutefoisaucun doutequ’une politique conjonc-
turelleréglée aussi finement n’est pas utile et que,
en temps normal, la politique économique devrait
s’appuyersur desprincipes peunombreux, mais
éprouvés: desrègles budgétaires bien pensées et
prévisibles fontjouerles stabilisateurs automa-
tiques et garantissent une certaine margede
manœuvrau cas où»; la politique monétaire,
quant àelle, vise àmaintenir la stabilité desprixàlong
termeevite de devoir jongleraveclapolitique
conjoncturelle.
Eric Scheidegger
Directeur suppléant et chef de la Direction de la politique
économique, Secrétariat d’État àl’économie SECO
Thème du mois
4La Viconomique Revue de politique économique 3-2014
Les effets de la crise ont ététransitoires dans certains pays et durables dans d’autres. Ils ont surtout ététransitoires
Dans l’industrie automobile. En illustration: chaîne d’assemblageàDetroit. Photo: Keystone
La conjonctureest souvent définie comme
l’ensemble devénements affectant l’actua-
lité économique, lorsqu’ils ontune influence
limitée et concentrée surlecourtterme.
Nombreux sont, en effet, ceux quipensent
qu’elleest associée àdes événements passa-
gers,provisoires, parfois cycliques. Cesphéno-
mènes seraient voués àsedissoudreprogres-
sivement dans les tendances plus profondes
et structurelles de nos économies. Cesder-
nières influenceraient alors le devenir à long
terme de nos sociétés.
Or,ilfautreconnaîtreque les concepts de
courtetdelongtermes ne sont pas clairement
définis dans la théoriconomique. Souvent,
les économistes se sententtrès empruntés
lorsqu’onles interroge sur la définitiontem-
porelle(la durée) qu’ils associent àces no-
tions. En fait, même s’il est parfoisnécessaire
d’attendrequelques années afin de pouvoir
identifierdes évolutions lentes et structurelles
dans nos économies, et de les distinguerdes
phénomènes conjoncturels, il serait faux de
croire queles mutations structurelles ne sont
pas présentes en permanence. L’adaptation
descadresréglementaires, les changements de
comportement ou desprixrelatifs, la création
ou la disparitiond’entreprises, l’apparitionde
nouvelles technologies ou au contrairel’obso-
lescence confirmée de l’appareil productif
sont desprocessus continus1.
Mesurer la conjoncture
Bien quel’onpuisse mesurer la conjonc-
turedeplusieursmanières, les économistes et
le grand public se concentrentsouvent soit:
–sur les variations (annuelles ou trimes-
trielles) du produit intérieur brut (PIB)
en volume, corride l’effet desprix, ou
de ses composantes;
–sur les résultats desenquêtes de conjonc-
ture(mensuelles ou trimestrielles);
–sur les indicateurs du marchédutravail.
ÉtantdonquelePIB (ou ses compo-
santes) affiche une tendanceàlahausse, il est
nécessairedecalculerson taux de variation
pour comprendreson évolution. Lesrésul-
tats desenquêtes de conjonctureoscillent
normalement aux alentoursd’une moyenne
historique plus ou moins constante. On peut
Les effets de la conjoncturenesont pas quetransitoires
Quels effets la crise financière
et économique de 2008/2009
a-t-elle eu sur la conjoncture(ou
àcourtterme) et quels sont ceux
quidureront (à long terme)? Pour
pondreàcette question, il faut
d’aborddéfinir «conjoncture» et
«structure» et exposer les instru-
ments utilisés pour les mesurer.
La crise pourrait avoir eu des ef-
fets transitoires, durables mais
non permanents, enfin durables
et permanents. Actuellement, les
deux premiersconcerneraient da-
vantagelaSuisse et les États-
Unis, le dernier la zone euro. La
politique dispose d’outils pour
agir,outenter d’agir,àcourtou
long termesur l’économie. Toute-
fois, les interactions entreces
deux tempssont complexes.
Bruno Parnisari
Chef du secteur Conjon-
cture, Secrétariat d’État à
l’économie SECO, Berne
Frank Schmidbauer
Chef suppléant du secteur
Conjoncture, Secrétariat
d’État àl’économie SECO,
Berne
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