«C’est Sydney Pollack qui m’a fait découvrir le livre de Matthew Quick, «The Silver
Linings Playbook». Il en avait acquis les droits avec Harvey Weinstein. C’était
avant que l’on fasse FIGHTER. Bien qu’il s’agisse d’une fiction, on y trouvait des
personnages authentiques et d’une grande intensité évoluant dans un univers à
l’échelle locale, un monde particulier que l’auteur connaissait très bien. Il y avait
des environnements émotionnellement riches, des gens soumis à de très fortes
pressions, une intrigue pleine de surprises, et un humour décalé. Ce genre d’univers
m’attire, je les trouve fascinants. Il s’agit d’un endroit précis, d’une époque donnée,
d’aliments particuliers, de rituels spécifiques qui ne ressemblent à aucun autre, et
pourtant, on y trouve comme partout ailleurs toute la gamme des émotions, le désir
d’aimer et d’être aimé et respecté, l’aspiration à pouvoir gagner sa vie – ce sont
des choses universelles.
Quand Bradley Cooper et moi avons discuté du projet, j’ai trouvé qu’il possédait la
franchise perspicace, la violence et la vulnérabilité du personnage de Pat Solatano.
Il avait aussi très envie de jouer un rôle intense dans lequel on ne l’attendait pas
– c’est la combinaison rêvée pour un réalisateur.
Je n’avais jamais rencontré Jennifer Lawrence, mais elle m’a époustouflé lors de
son audition, et l’exclamation de Harvey quand il l’a vue lui aussi exprimait son
total assentiment. J’aime les histoires d’amour tout comme j’aime les univers de
quartier authentiques et crédibles, et on sent de façon palpable l’alchimie explosive
entre Bradley et Jennifer – ce sont deux personnalités très particulières, un vrai
cadeau pour un réalisateur.
Un autre cadeau a été la chance de trouver chez Monsieur De Niro le désir d’être
authentique dans un rôle émouvant, qui nous parlait à tous les deux en tant que
pères.
Le reste de cette famille, de ce quartier, est constitué des remarquables Jacki
Weaver, Chris Tucker, Anupam Kher, John Ortiz, Julia Stiles, Shea Whigham,
Paulie Herman, et Dash Mihok. En fin de compte, j’aime observer les vies de ces
gens essayant de surmonter les difficultés qui se présentent sur leur route et
qui souvent, sont eux-mêmes leurs propres obstacles ; les voir évoluer dans leur
maison particulière, dans leur quartier particulier, se démener d’une façon qui vous
brise le cœur et vous paraît insupportable, avant que d’une manière ou d’une autre,
ils parviennent à s’en sortir. Pour le moment.»