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avant-propos
les objectifs du groupe
de travail
pierre beckouche
l’action de l’institut de prospective économique du monde
méditerranéen (Ipemed) est fondée sur l’idée de régionalisation de la
mondialisation, que l’on peut résumer ainsi : (i) de grandes régions
redessinent la géographie économique du globe, notamment en Amé-
rique du Nord (Mexique compris) et en Asie orientale ; (ii) l’Europe, qui
fut la pionnière de l’intégration régionale, en est restée à un regroupe-
ment de pays de même niveau de développement, alors que les deux
autres principales régions mondiales tirent parti de la différence de déve-
loppement des pays qui les composent ; d’où (iii) la nécessité straté-
gique d’une intégration économique de l’Europe et des pays du Sud et
de l’Est de la Méditerranée (Psem).
De nombreux travaux existent sur la mesure de l’intégration écono-
mique de la région euro-méditerranéenne. En revanche il y a peu de
choses sur les accords qui organisent les relations économiques entre
l’Europe et les Psem, définissent normes et objectifs, et fixent les règles
du jeu – ce qu’on appelle la régulation. Il y a certes beaucoup de choses
sur l’acquis communautaire, sur les accords d’association et les plans
d’action de la Politique de voisinage, sur les différents instruments ins-
titutionnels ou financiers de l’Union européenne (Femip, Forum Euro-
med Transport…) ou encore sur les projets lancés par l’Union pour la
Méditerranée (Plan solaire méditerranéen…). Mais le recul manque pour
en faire une analyse stratégique, les mettre en perspective avec ce qui se
passe en Asie ou dans l’Alena, et surtout définir ce que devrait être la
régulation des relations économiques transméditerranéennes : quels
objectifs, quels moyens, quelle gouvernance et notamment quel rôle
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