CAMBET Alban « Sphère Publique/Privée : Universalité ou contingence des caractéristiques et de l’impact du Système d’Information Financier (SIF) en termes de pilotage de la performance et de processus décisionnel». Master 2, Ingénierie des Organisations Tuteur pédagogique : Frédérique ALLARD Année universitaire : 2013-2014 « Sphère Publique/Privée : Universalité ou contingence des caractéristiques et de l’impact du SIF en termes de pilotage de la performance et de processus décisionnel» CAMBET Alban Master 2, Ingénierie des organisations Université Paul Sabatier Téléphone : 06 81 91 12 31 Mail : [email protected] Résumé: Abstract: La performance est depuis longtemps au centre des recherches en science de gestion. En effet celle-ci demeure un aspect essentiel pour les entreprises privées. Pour autant, les démarches de modernisation dans le secteur public, font que la performance devient enjeu central dans ce secteur là. L’objectif de cette recherche exploratoire est alors d’étudier d’une part les finalités de la performance dans les organisations de la sphère publique et privée et d’autre part, a travers l’utilisation du système d’information financier, de voir comment celle-ci se formalise. The performance is for a long time focused of researches in management science. Indeed, it remains an essential aspect for private companies. For all that, the modernization initiatives in the public sector make that the performance becomes central issue. The objective of this preparatory research is then to study on one hand the ends of the performance in the organizations of the public and private sector and on the other hand, has fault the use of the financial information system, to see how this one takes offence. Mots clés : Pilotage, performance, Système d’information financier, Secteur Public/Privé, Processus décisionnel. Key Words: Drive, performance, Financial Information System, Public/Private Sector, Decision Making. 2 « Une entreprise sans profit ne peut vivre mais une entreprise qui ne vit que pour le profit en mourra ». Henry Ford montrant que l’aspect financier est important dans une organisation mais que les choses qui l’entourent le sont tout autant. 3 Remerciements J'adresse mes remerciements aux personnes qui m'ont aidé dans la réalisation de ce mémoire. Je tiens tout d’abord à remercier Roger NASSARA, pour son aide précieuse et pour le temps qu’il a bien voulu me consacrer dans la réalisation de ce mémoire et dans les missions qui m’ont été confiées durant mon stage de fin d’études. Je remercie également Madame Frédérique ALLARD, ma responsable pédagogique, pour m’avoir guidé dans mes recherches et aidé à trouver des solutions pour avancer dans la réalisation de ce mémoire. Enfin, je tiens à remercier Cyrille LACROIX (Chef de projet) et Fabrice MONDUC (Chef de projet) ainsi que toutes les personnes du projet pour l’aide qu’ils ont pu m’apporter mais surtout pour avoir facilité mon intégration. 4 Introduction ......................................................................................................................................................... 7 Revue de littérature .......................................................................................................................................... 10 I. La performance financière dans les organisations publiques et privées........................................ 10 1. La performance financière : une finalité pour les organisations privées ...................................... 10 a) La performance : un concept orienté vers une logique de résultats. ........................................ 10 b) La performance émanant depuis longtemps de la finance et du contrôle. ............................... 12 c) Un environnement de plus en plus exigeant obligeant l’entreprise à se référer à la performance globale. ............................................................................................................................ 14 2. La place de la performance financière dans le contexte contemporain du secteur public ........... 16 a) Une prise de conscience de la performance dans le secteur public. ......................................... 17 b) Une analyse de la performance dans le secteur public .............................................................. 18 c) La LOLF et les modèles de mesure de la performance dans le secteur public. ......................... 19 II. Le système d’information financier (SIF) : un outil contemporain en faveur du pilotage de la performance financière. .................................................................................................................................. 22 1. Une évolution des outils de pilotage de la performance financière ............................................... 22 a) Des outils purement financiers… ................................................................................................. 22 b) 2. Vers des outils plus globaux......................................................................................................... 23 Le SIF, un outil de gestion organisé .................................................................................................. 25 a) Les concepts que revêt le SI ......................................................................................................... 26 b) Le système d’information financier (SIF) ................................................................................... 27 (1) Définition ............................................................................................................................... 27 (2) Le SIF et le pilotage de la performance financière .............................................................. 28 (3) Le SIF et le processus décisionnel ........................................................................................ 30 Conclusion Partielle .......................................................................................................................................... 32 Etude empirique ................................................................................................................................................ 33 III. Le choix de la méthodologie de recherche ......................................................................................... 33 1. 2. 3. 4. 5. Présentation des entreprises interrogées et des interviewés ....................................................... 33 Sélection des thèmes et construction du guide d’entretien ............................................................ 34 Constitution du plan d’échantillonnage............................................................................................ 34 Choix des outils méthodologiques .................................................................................................... 35 Epreuves de validité ........................................................................................................................... 36 Résultats de l’étude ........................................................................................................................................... 38 6. 7. 8. Synthèse des entretiens réalisés ....................................................................................................... 38 Tableau de présentation des entretiens (Annexe n°8) .................................................................... 42 Analyse et discussions ....................................................................................................................... 42 Conclusion .......................................................................................................................................................... 49 Bibliographie ..................................................................................................................................................... 51 Annexes ............................................................................................................................................................... 57 5 Liste des Abréviations PGI : Progiciel de Gestion Intégré ERP : Enterprise Resource Planning SI : Système d’Information SIF : Système d’information Financier SID : Système d’Information Décisionnel SIG : Système d’information de Gestion BI : Business Intelligence SAP BW : Business Information Warehouse ROI : Return On Investment ROE : Return on Equity (rentabilité des capitaux propres) SIF : Système d’Information Financier EVA : Economic Value added (Valeur économique ajoutée) EBE : Excédent Brut d’Exploitation PSS : Public Sector Scorecard BSC : Balanced Scorecard LOLF : La loi organique relative aux lois de finances TBL : Triple Bottom Line RSE : Responsabilité sociétale des entreprises CdG: Contrôle de gestion KPI : Key Perform Indicators 6 Introduction La question de la performance demeure depuis de nombreuses années soumise à d’abondants écrits dans la littérature en science de gestion et également dans de multiples domaines. Pour certains auteurs, la performance à longtemps été un moyen de contrôle étant similaire au « processus par lequel les managers obtiennent l’assurance que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente pour la réalisation des objectifs de l’organisation »1 comme l’atteste ici Anthony. Nous pouvons déjà voir, avec cette citation, que deux notions principales sont directement liées à la performance : l’efficience et l’efficacité. Ces deux notions sont relatives à l’utilisation de moyens en vue de l’obtention de résultats et à la maximisation d’une quantité obtenue compte tenu d’une quantité donnée de ressources (Bouquin). La performance est également au centre de l’actualité économique ; en effet, l’environnement économique dans lequel évoluent les différentes organisations s’est fortement complexifié. Les entreprises sont aujourd’hui dans une phase de changements à la fois organisationnels et technologiques. Les besoins changeants des clients, la pression toujours plus soutenue de la part des actionnaires et la mondialisation de l’économie entrainent une concurrence accrue au sein de marchés mouvants. L’enjeu consiste alors à une adaptation au contexte dans lequel les organisations évoluent et ceci afin d’être réactif et compétitif. Ce climat renforce alors dans un premier temps la nécessité d’un pilotage de la performance, « un impératif économique pour des entreprises qui doivent se montrer toujours plus rentables, toujours plus compétitives dans le contexte d’une concurrence mondiale effrénée »2 . Les dirigeants n’ont alors plus le choix que de piloter leurs activités dans le but de satisfaire toutes les parties prenantes. La performance révèle aussi un aspect comportemental « qui exige des individus une «Management control is the process by which managers assure that the resources are obtained and used effectively and efficiently in the accomplishment of the organizations’s objectives. » Robert N. ANTHONY, Planning and Control Systems, A Framework for Analysis, Division of Research, Harvard University, Boston, 1965, p. 17. 1 2 Aubert (2006 :340) 7 certaines forme de rapport à soi, impliquant de dépasser sans cesse ses limites »3. Ce pilotage de la performance va être la conséquence de l’essor des activités de supports liées aux produits et aux services qu’ont mis en place les entreprises afin de répondre à l’exigence des clients dans un contexte hautement concurrentiel. Néanmoins, l’amélioration de ces facteurs clés, ne doit pas provenir de réponses individuelles ou de métier mais d’une cohésion de groupe, afin de développer une solution adaptée et globale. Ces objectifs stratégiques demandent une parfaite circulation de l’information entre les différentes fonctions de l’entreprise pour maitriser et s’adapter en permanence aux changements. Ainsi, afin d'apprécier la qualité de leurs prises de décisions dans un environnement complexe, les dirigeants vont se munir d’outils leur permettant d’avoir une vision globale de leurs activités dans le but de piloter et mesurer la performance dont ils ont besoin, comme la performance financière par exemple. Les Progiciels de Gestion Intégré (PGI) ou autre Système d’Information de Gestion (SIG) vont alors être une réponse à ces besoins afin d’améliorer la productivité et la compétitivité de l’organisation puisqu’ils permettront de couvrir l’ensemble des informations essentielles et ce, de façon homogène. De leurs côtés, les organisations du secteur public sont elles aussi impactées par ce phénomène de performance. Jusqu’à aujourd’hui, ces organisations étaient confrontées à une performance d’un point de vue qualitatif uniquement. Il fallait que les clients – les citoyens- soient satisfait du service rendu. Depuis quelques années la performance s’enrichie de nouveaux sens. Du fait de la situation économique, l’Etat renforce ses exigences d’un point de vue budgétaire. Désormais, les entreprises du service public n’ont plus comme seul objectif l’utilisation de moyen au service de l’intérêt général, mais aussi et désormais une logique de résultats. Ainsi de nouveaux objectifs sont fixés, il s’agit d’objectifs quantitatifs. L’objet de ce mémoire de recherche, réalisé à partir d’entretiens semi-directifs est donc de voir s’il y a une similitude entre sphères privées/publiques dans les pratiques 3 Aubert (2006 :340) 8 en termes de pilotage de la performance financière. Il s’agit aussi de comprendre dans quelle mesure et comment le SIF participe à l’évaluation de la performance financière et donc à la prise de décision dans ces types d’organisations. Pour cela, il sera analysé dans une première partie, c'est-à-dire notre revue de littérature, la performance financière, au sein des organisations privées et publiques. Puis, une seconde partie fera l’objet de l’étude d’un outil contemporain de pilotage de la performance financière, le Système d’Information Financier (SIF). A travers ce plan, il sera donc donné une vision du pilotage de la performance financière dans les organisations du secteur privé et public à travers un nouvel outil de pilotage tel que le SIF. A la suite de cette revue de littérature, nous allons pouvoir répondre à notre problématique en réalisant notre étude de recherche. Pour cela, il a été décidé d’effectuer une recherche qualitative auprès d’utilisateurs de Système d’Information dans le secteur public et privé afin de mettre en relief dans un premier temps, les similitudes ou contingences des pratiques via le SIF en terme de pilotage et puis de montrer que celui-ci participe à l’amélioration du pilotage de la performance financière. Les données issues des documents et des entretiens seront analysées selon le processus de réduction décrit par Miles et Huberman (2003) faisant ainsi émerger des thématiques d’analyses. La méthodologie de l’enquête est expliquée dans la deuxième partie et les résultats de cette étude exploratoire sont présentés dans la dernière partie, « Résultats de l’étude ». 9 Revue de littérature I. La performance financière dans les organisations publiques et privées. Dans cette première partie, nous allons tenter d’appréhender l’organisation, des sphères privées et publiques, en tant qu’entité guidée essentiellement par la performance financière. Pour cela, il nous semble essentiel de faire un focus, dans un premier temps, sur le concept de performance et la vision que nous pouvons nous faire de celle-ci. Nous expliquerons ensuite que la pérennité est l’un des objectifs principaux d’une organisation. Enfin, pour clore cette partie, nous tenterons de montrer l’évolution des méthodes de gestion dans le secteur public qui s’oriente de plus en plus vers une logique de performance inspirée de la sphère privée afin de satisfaire les parties prenantes. 1. La performance financière : une finalité pour les organisations privées C’est avec le début de l’industrialisation que les entreprises ont dû introduire la notion de performance. Ceci dans le but d’optimiser leurs fonctionnements et parvenir à exister sur des marchés devenant de plus en plus concurrentiels. Il est donc essentiel de revenir sur cette notion afin d’en comprendre toutes les subtilités. a) La performance : un concept orienté vers une logique de résultats. Cette partie va nous permettre d’exprimer la perception que nous voulons donner au concept de performance et le sens retenu pour la suite de notre recherche. La performance est issue de l’ancien français « parformance » qui signifie l’accomplissement, l’achèvement. Selon le sens commun, la performance représente l’idée de réussite, de l’exploit. Celle-ci rejoindra plusieurs notions que nous pouvons retrouver chez différents auteurs comme (Bourguignon, 1995 ; Pesqueux, 1996); Une première notion va faire référence à un résultat, et donc à une mesure par rapport à un référant. Ensuite, il y aura une notion de succès, qui sous entend un résultat positif (d’où la notion de « contre-performance » dans le cas contraire) et dont ce dernier découlera d’une action. Pour d’autres auteurs, le concept de performance se réfère essentiellement à « celui ou celle qui atteint ses objectifs » (Bourguignon, 2000). En effet, elle « relève de la mobilisation de ressources allouées à la mise en place de moyens permettant d’atteindre des résultats conformes aux objectifs poursuivis » (Cadiou, Micu, Morvan, 2007). Pour Doriath (2005), le concept de performance fait référence à un jugement sur un résultat et à la fa on dont ce résultat est atteint, compte tenu des objectifs et des conditions de réalisation ». La performance apparaît alors comme une donnée subjective propre à chaque organisation en fonction des objectifs qu’elle se sera fixée. En outre, de nombreux spécialistes de la performance vont rejoindre la définition qu’a essayé de représenter Machesnay (1991) via le triptyque « efficacité-efficience-effectivité » ; la performance est comme « le degré de réalisation du but recherché. L’analyse des buts fait apparaître trois mesures de la performance : - L’efficacité : le résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché - L’efficience : le résultat obtenu par rapport aux moyens mis en œuvre - L’effectivité : le niveau de satisfaction obtenu par rapport au résultat obtenu »4 La performance aura alors pour but de mesurer l’efficacité des objectifs atteints, de l’efficience des ressources engagées et de l’effectivité des satisfactions retirées. Ce modèle peut aussi s’apparenter au triptyque, plus communément appelé « ObjectifsMoyens-Résultats » (Annexe n°1). Comme le révèle cette définition, l’efficacité, apparaît comme le fer de lance de la performance. Néanmoins, deux obstacles peuvent lui faire face : dans un premier temps, identifier les objectifs de l’organisation car ils peuvent être multiples et puis, créer un consensus autour de la diversité de ces derniers. L’efficience, s’inscrivant dans une logique de maximisation, prenant en compte la quantité obtenue compte tenu d’une quantité donnée de ressources, peut également être remise en cause en termes de ratio résultats-moyens qui ne peut pas être utilisé pour toute activité. Cette remise en cause de la logique de résultat de la performance va entrainer un débat concernant d’autres aspects à prendre en compte. La performance va alors apparaître de manière plus globale (Lepetit, 1997). 4 Machesnay (1991), Economie d’entreprise, p.38 11 Néanmoins, même si la performance prend une dimension plus globale, elle n’en reste pas moins calquée à la « la capacité à réaliser des objectifs » (de la Villarmois, 2001) et devant « lui permettre d’en évaluer le résultat » (Lorino, 2003, p.142). Cette notion de résultat revêt ainsi l’aspect économique de la performance puisque celle-ci peut s’apparenter à « la mise en place d’actions et moyens susceptibles de conduire à la rentabilité » (Cohanier, Lafage et Loiseau). Nous voyons donc à travers ce paragraphe, qu’il existe une multitude de définitions relatives au concept de la performance, lui donnant par la même occasion un caractère « polysémique » (Stewart, Walsh, 1994) et « flou » (Jackson, 1993). Nous pouvons voir également une évolution dans les définitions mises en relief ici ; en effet, le concept de la performance a évolué au fil du temps pour arriver aujourd’hui à une prise en compte de la performance globale de l’organisation même si celle-ci reste toujours orientée « résultats ». La performance aurait donc une finalité économique. b) La performance émanant depuis longtemps de la finance et du contrôle. Comme nous l’avons évoqué dans l’introduction de ce document, la performance a été longtemps régit par un aspect de contrôle lui donnant un aspect purement économique et stratégique. Ce contrôle peut être formalisé comme le « processus par lequel les dirigeants s’assurent que les ressources sont obtenues et effectivement employées de fa on utile pour la réalisation des objectifs de l’organisation » (Dearden, 1980). Anthony (1965), exposera le contrôle, relatif à la performance, selon une hiérarchie à trois niveaux: Le contrôle stratégique qui correspond à « des processus et systèmes qui permettent à la direction d’arrêter et d’ajuster les stratégies ». Le contrôle de gestion, qui va avoir comme rôle la mise en œuvre de la stratégie et sa déclinaison. Le contrôle opérationnel qui va traiter les tâches récurrentes qui sont formalisées par des procédures. Le contrôle va donc être un des garants de la bonne performance de l’organisation en respectant les objectifs stratégiques préalablement fixés par les dirigeants. Se révèle alors une interdépendance entre le contrôle, les décisions et la stratégie de l’organisation (Bouquin, 1994). En effet, le contrôle va permettre de prendre les bonnes 12 décisions par rapport au déroulement de la stratégie mise en place initialement par l’organisation. Ceci mettra alors en relief la performance de l’organisation attendue en fonction des objectifs réalisés. Pour autant, le contrôle n’est pas le seul aspect pris en compte dans la performance de l’organisation. Effectivement, la dimension financière est l’une des priorités des entreprises en termes de mesure de performance. L’enjeu étant, dans un premier temps, de communiquer une image forte qui soit le reflet de la richesse des partenaires (actionnaires) et ensuite d’évaluer la santé de l’organisation. La notion d’image va alors engendrer la notoriété de l’organisation lui conférant ainsi une certaine hégémonie face à ses concurrents. La notion de pérennité apparaît alors ; en effet, l’organisation doit faire face à de plus en plus de concurrence ce qui va l’encourager à fonctionner de manière plus efficiente afin d’être plus performante que ses rivaux et notamment de garder une place de leader dans le tissu économique. La pérennité révèle ainsi un lien avec la performance concurrentielle. Cette conception de pérennité de l’organisation va aussi être le moteur de la performance financière synonyme de « profitability »; pour évaluer la performance d’une entreprise, la majorité des dirigeants se base sur des aspects financiers et notamment pour être en cohérence avec les attentes des actionnaires. Plus les résultats de l’organisation sont bons et plus les actionnaires la soutiendront dans ses actions futures. Ainsi, durant de nombreuses années, les indicateurs étaient principalement à connotation financière pour évaluer la performance (Ampuero et al., 1998). Ces différents indicateurs peuvent être le ROI (Return On Investment), le résultat, l’EVA (Economic Value Added), etc. Comme Gomez (1996) le dit expressément, l’organisation peut être « résumée par son résultat financier qui est perçu comme un indicateur synthétique de la qualité de sa gestion ». Ceci nous montre donc bien que l’aspect financier est essentiel à l’organisation, lui conférant d’une part, une image forte face à ses concurrents, mais aussi un moyen de satisfaire ses actionnaires. Or, nous oublions alors l’activité propre de l’entreprise et les différents leviers de la performance. Les organisations vont alors centrer des indicateurs non plus sur les actionnaires (Shareholders) mais sur les parties prenantes de l’entreprise (Stakeholders 5) en Freeman (1984), définition de stakeholders, « tout groupe ou individu pouvant influencer ou être influencé par l’activité de l’entreprise ». 5 13 s’appuyant sur le cœur de métier de l’entreprise et s’orientant alors vers une performance moins restrictive et donc plus globale. c) Un environnement de plus en plus exigeant obligeant l’entreprise à se référer à la performance globale. Longtemps relayée à un aspect purement financier, la performance, avec la modification et la complexification de l’environnement économique, va s’élargir pour atteindre une dimension plus globale. Celle-ci va prendre en considération tout ce qui l’entoure ce qui va inclure les diverses parties prenantes internes et externes avec lesquelles elle est liée. De nombreux spécialistes vont alors justifier ce besoin d’une évaluation de la performance globale de l’entreprise puisque « les systèmes de gestion, héritiers des systèmes comptables, ont trop longtemps favorisé une approche quantitative par rapport à une approche qualitative, et une performance individuelle à une optimisation globale »6. Pour appuyer cette remarque, Kaplan et Norton vont évoquer le fait que « les indicateurs financiers ne suffisent pas à guider et évaluer la trajectoire de l’entreprise dans un environnement » s’étant complexifié. De plus, la prise en compte unique de la dimension financière relative à la performance ne révèle pas assez d’informations pour prendre des décisions à court et long terme afin de créer justement « une valeur financière future »7. La prise en compte de la performance dans sa globalité apparaît alors comme une évidence dans la réussite des organisations. La mesure de la performance globale va alors résulter de plusieurs raisonnements selon Ittner et Larker (1998) : Tout d’abord, la limite des indicateurs comptables et financiers qui ne prennent en compte qu’une dimension de l’entreprise et non l’organisation dans son ensemble. 6 7 X. Bouin et F.-X Simon (2009), les nouveaux visages du contrôle de gestion. RS Kaplan et DP Norton (2003), le tableau de bord prospectif 14 Ensuite, la pression concurrentielle et donc le besoin d’élargir la mesure de la performance pour mieux appréhender l’entreprise. Et enfin, le développement de systèmes concurrents : supply chain, TQM (Total Quality Management), CRM (Customer Relationship Management) qui va être utilisé par d’autres départements de l’organisation. Cette évaluation de la performance globale pourra être similaire à « une visée multidimensionnelle, économique, sociale et sociétale, financière et environnementale, qui concerne aussi bien les entreprises que les sociétés humaines, les salariés que les citoyens » (Lepetit, 1997). Dans cette perspective, l’entreprise performante peut être définie comme un ensemble de performances à associer. En effet, les parties prenantes de l’organisation ne prennent plus seulement en compte la dimension financière. Elles vont également considérer l’impact de l’entreprise au niveau interne et externe. E.M. Morin et al. (1994) vont alors représenter cette performance « globale » au travers de plusieurs aspects. La performance étudiée dans sa globalité renverra à quatre approches : « économique, sociale, systémique et politique ». (Annexe n°2) La première approche, « économique », s’imprègne essentiellement de la notion de résultat, d’objectifs à atteindre et donc d’efficience économique. Celle-ci, comme son nom l’indique, va se traduire principalement en termes financiers8 (Ampuero et al., 1998) ce qui va intéresser tout particulièrement les instances dirigeantes (Gauzente, 2000) pour prendre des décisions quant à la stratégie mise en place et surtout dans le but de satisfaire les actionnaires (Levratto et Paulet, 2005). L’approche « sociale » découle directement de l’aspect humain de l’organisation. De ce fait, le salarié est placé au centre des différents processus de l’organisation. En effet, si le salarié est dans un climat favorable pour travailler alors celui-ci s’impliquera d’avantage dans les objectifs fixés par l’organisation. Cette approche met donc en exergue le fait que l’atteinte des « objectifs sociaux permet d’atteindre les objectifs économiques et financiers »9 de l’organisation. 8 ROI, ROE, EVA, EBE, etc. 9 Gauzente, 2000, Finance Contrôle Stratégie – Volume 3, N° 2, juin 2000, p. 145 - 165. 15 L’approche « systémique », concerne la capacité de l’organisation à atteindre des objectifs en faisant face à l’environnement qui l’entoure et donc à rester pérenne face aux différents concurrents. En effet, « l’efficacité organisationnelle est le degré auquel une organisation, en tant que système social disposant de ressources et moyens, remplit ses objectifs sans obérer ses moyens et ressources et sans mettre une pression indue sur ses membres. »10. Cette troisième approche fait donc le lien avec l’approche précédente concernant l’aspect social de la performance. Ainsi, les ressources (salarié) et les moyens (compétences, savoir-faire, outils, etc.) vont permettre à l’organisation d’avoir un avantage concurrentiel et donc participer à sa performance financière (Part de marché, par exemple.) Enfin, la dernière approche, « politique » est plus controversée et difficile à appréhender. En effet, tout va dépendre des parties prenantes et des intérêts qu’elles ont par rapport à la performance de l’organisation. Malgré le fait que l’organisation a tout intérêt à s’orienter vers une performance globale, il n’en demeure pas moins que l’aspect financier reste le maître mot de la performance au final. Pour appuyer cette remarque, d’autres auteurs comme Lorino (1995) vont s’accorder sur le fait que l’aspect financier pourra « avoir une véritable prétention à l'universalité, tous les phénomènes de performance dans l'entreprise devant pouvoir être traduits en enjeux financiers ». Ainsi, l’ensemble des dimensions de la performance de l’organisation (Kaplan et Norton, 1996) va s’effectuer en faveur de sa performance financière, qualifiée par ce fait de « fédératrice et finale » (Fiol, 1991). Nous pouvons donc constater la suprématie de la performance financière sur les autres types de performance de l’organisation. Nous voyons donc à travers cette partie que la performance financière est une finalité pour les organisations privées. Nous pouvons alors nous demander ce qu’il en est de cette performance dans le secteur public ? 2. La place de la performance financière dans le contexte contemporain du secteur public La notion de performance, autrefois « accrochée » aux organisations privées, est aujourd’hui de plus en plus présente dans les organisations du secteur public. Cette 10 B.S. Georgopoulous, A.S. Tannenbaum, 1957, p. 535 16 partie va nous permettre de voir que les organisations de la sphère publique s’imprègnent des méthodes de gestion des entreprises privées. Néanmoins, le secteur public n’ayant pas les mêmes attentes que le secteur privé, les organisations de la sphère publique présentent des spécificités en termes de gestion et de performance. La question est donc de savoir, malgré des spécificités propres aux sphères publique et privée, s’il y a une convergence entre ces deux sphères vis à vis de la performance. a) Une prise de conscience de la performance dans le secteur public. Depuis plusieurs décennies, le secteur public est soumis à bon nombre de critiques concernant sa gestion. En effet, le secteur public subit divers types de pressions comme la pression de la crise économique, du poids de la dette et de l’exigence de plus en plus complexe des citoyens et des consommateurs. Ces pressions vont alors faire prendre conscience aux institutions publiques qu’un profond changement est nécessaire en terme de gestion. Il s’agit alors, pour celles-ci, de tendre vers une gestion tournée vers la performance. Pourtant, la gestion par la performance dans le secteur public n’est pas nouvelle puisque dès 1945, elle apparaît au centre « des réformes administratives dans le monde » (Jackson, 1993 ; Bouckaert, 2006). Celle-ci va donc être essentielle dans le fonctionnement des institutions publiques et va alors présenter différents enjeux (Carassus et al., 2010). Un premier enjeu va être financier ; en effet, les institutions publiques sont dans une situation ou l’aspect budgétaire est directement lié à leurs performances (il faut faire aussi bien voire mieux sans pour autant dépenser plus). Ensuite, cet aspect budgétaire nous amène donc au deuxième enjeu, « organisationnel », qui va permettre de délimiter les contours de l’organisation en sachant les actions des différentes parties prenantes de celle-ci. Et enfin, un dernier enjeu va être d’ordre « démocratique », c'est-à-dire, qu’il y ait une sorte de transparence quant aux différentes missions que réalisent les organisations du public vis-à-vis des citoyens/usagers. Aussi, la prise en compte de la performance au niveau de la sphère publique va se généraliser dans de nombreux pays, notamment dans les pays membre de l’OCDE (Bried-Charreton, 2006). « Ils sont désormais conduits à évaluer l’action publique et à mettre en place des programmes annuels de performance ». Cette prise en compte de la performance dans la sphère publique découle directement du courant conceptuel du New Public Management 17 (NPM) visant à faire prévaloir une « logique de résultat » à la place d’une « culture de moyens » pour le fonctionnement des organisations publiques.11 Comme nous pouvons le voir avec ce paragraphe, les organisations de la sphère publique sont contraintes à une culture de la performance et notamment de résultat. Au travers de pressions économiques et sociales mais également par des courants théoriques sur ce sujet, la performance apparaît ainsi, comme inéluctable au bon fonctionnement des organisations publiques. b) Une analyse de la performance dans le secteur public Tout d’abord, il nous semble inconcevable de parler du secteur public sans en définir les contours principaux. Ouellet (1992), évoque les organisations du secteur public comme « l’ensemble des services chargés des tâches d’intérêt général et dont les dépenses sont couvertes par des ressources qui relèvent du droit public ». Ces organisations vont donc avoir une activité en faveur de « l’intérêt général » et donc des attentes et des besoins des citoyens/usagers. Le champ d’action de ces organisations se révèle alors être pour le bien de la société. Contrairement au secteur privé, les organisations du secteur public n’ont pas pour but de réaliser des profits ou bien d’acquérir une part de marché importante. Le secteur public n’a pas réellement de concurrents mais plutôt des attentes des citoyens. Néanmoins, diverses pressions, (économique, sociale, environnementale, etc.) comme nous avons pu le remarquer un peu plus haut dans ce document, font que 11 Mathiasen, (1996), Le NPM est un concept « visant à diffuser une culture de performance dans un secteur public moins centralisé. Il se caractérise par : - Une attention centrée sur les résultats, considérés en termes d’efficience, d’efficacité et de qualité de service. - Le remplacement des structures traditionnelles, hautement hiérarchiques et centralisées, par des systèmes de gouvernance décentralisés, où les choix budgétaires et relatifs aux services rendus sont pris au plus près des bénéficiaires, et laissant aux clients et aux autres parties prenantes un droit de regard. - La liberté d’envisager des alternatives à la gestion directe des services publics et des systèmes de gestion permettant d’améliorer le rapport coût-efficacité des politiques menées. - Une attention plus soutenue sur l’efficience des services gérés en régie publique, impliquant la mise en place d’objectifs de productivité et la mise en place de dispositifs mettant les organisations publiques en situation de compétition. - Le renforcement des capacités stratégiques du gouvernement central pour guider les évolutions de l’Etat et lui permettre de répondre - systématiquement, rapidement et au moindre coût- aux changements exogènes et enjeux divers » 18 les organisations publiques doivent changer leur management en vue de s’orienter vers une logique de performance. Ceci va s’opérer notamment en fonction des méthodes utilisées dans les entreprises de la sphère privée, qui ont jusqu’ici prouvé tous les bénéfices de ce type de logique. C’est ce que l’on appelle également la « corporatisation » (Brown, 1995) ou l’on va essayer de transposer ce qui se fait de mieux dans le privé afin que le public puisse faire face à un environnement s’étant complexifié. Cette logique comme quoi les organisations de la sphère publiques peuvent s’imprégner des méthodes du privé prend tout son sens avec les propos de Osborne et Gaebler (1992, p146-155)12. Ces propos démontrent alors tout l’intérêt des institutions publiques à mesurer leur activité par la performance et donc selon une logique de résultats comme c’est le cas dans les entreprises à la recherche de profit. Ceci sous entend alors de considérer les citoyens et donc la société au final comme des clients. En outre, ces deux auteurs vont nuancer leur propos même s’il est vrai que la logique de performance est indispensable au secteur public dans un but d’efficacité. En effet, ils considèrent que ces méthodes de pilotage par la performance émanant du privé ne sont pas transposables à l’activité des organisations publiques et ceci pour une raison simple : une « entreprise » du secteur public « n’est pas axée sur le profit financier mais plutôt sur le profit social »13. Ainsi, même si le privé et le public n’ont pas la même finalité, des modèles de mesures de la performance vont se développer pour appréhender les spécificités qu’abrite le secteur public. c) La LOLF et les modèles de mesure de la performance dans le secteur public. 12 “What gets measured gets done If you don’t measure results, you can’t tell success from failure If you can’t see success, you can’t reward it If you can’t reward success, you’re probably rewarding failure If you can’t see success, you can’t learn from it If you can’t recognize failure, you can’t correct it If you can demonstrate results, you can win public support” 13 M ST-GERMAIN, (2001), une conséquence de la nouvelle gestion publique, www.acelf.ca. 19 Le secteur public français ne déroge pas à cette logique de performance et de résultats. C’est notamment au travers de la Loi Organique relative aux Lois de Finances (LOLF) que celle-ci prend tout son sens. La LOLF, résultant d’une proposition de loi, fixe les règles applicables au budget de l’État. Elle a pour objectif « de faire passer la gestion de l’Etat d’une logique de moyen à une logique de résultats »14. Cette loi ambitionne à l’amélioration de l’efficacité de la gestion des dépenses publiques. Les objectifs associés à la LOLF sont donc des objectifs stratégiques. Ils vont concerner les effets attendus des politiques publiques, la qualité requise des services publics et l’optimisation des moyens mis en œuvre par les administrations. Pour cela, cette nouvelle pensée de gestion basée sur les résultats va s’effectuer par un pilotage de la performance que l’on retrouvera au travers de nombreux indicateurs de performance (1300 au total) édictée par la LOLF et pouvant être regroupés par type : Le premier type d’indicateurs concerne « l’efficacité socio-économique ». Ce type d’indicateurs va permettre de voir l’influence des opérations mise en place par les institutions publiques vis-à-vis de l’environnement économique, social, culturel, politique, sanitaire, etc. Ces indicateurs vont traduire « l’intérêt général ». Le deuxième type d’indicateurs concerne « l’efficience de la gestion » ou en d’autres termes « la productivité » ; ils vont permettre d’analyser l’optimisation entre les moyens utilisés et les résultats obtenus. Le dernier type d’indicateurs est relatif à « la qualité de service » ; ce type d’indicateur comme l’évoque son nom va rendre compte des attentes des usagers en fonction d’un service rendu. Ainsi, nous pouvons voir que la LOLF, émanant de décisions politiques, va s’apparenter à la performance que l’on peut retrouver dans les organisations de la sphère privée. En effet, l’Etat et les institutions publiques, vont chercher à atteindre un niveau de performance similaire à celle recherchée dans le privé c'est-à-dire financière. 14 LA DÉMARCHE DE PERFORMANCE : STRATÉGIE, OBJECTIFS, INDICATEURS, Guide méthodologique pour l’application de la loi organique relative aux lois de finances du 1eraoût 2001. 20 Néanmoins, nous pouvons émettre un frein à nos propos lorsque l’on évoque le fait que la LOLF permet d’atteindre les mêmes finalités en termes de performance entre le public et le privé. Nous ne prenons pas en considérations les spécificités des organisations du secteur public comme nous avons pu le voir dans le paragraphe précédent. En effet, celles-ci « ne sont pas fondées dans le but ultime de maximiser les profits (Ramanadham, 1991; Gortner et al., 1993; Rainey, 1996)»15 comme c’est le cas pour les entreprises de la sphère privée. La présentation des indicateurs émanant de la LOLF nous montre bien que l’administration publique s’attarde d’avantage sur l’impact socio-économique que sur ce qu’elle produit. Nous sommes donc bien dans une logique de résultats même si ces indicateurs vont permettre d’apprécier la satisfaction des usagers quant au service proposé. Bien que la LOLF édicte un modèle à suivre en matière de performance, de nombreux auteurs s’accordent à montrer plusieurs modèles de mesures de la performance dans le secteur public ; Trois modèles (Boyne, 2002) ressortent fréquemment de la littérature en science de gestion16 : Le célèbre triptyque « Objectifs-Moyens-Résultats » repris du privé (Annexe XX). Le modèle de production interne et externe à l’organisation (Gibert, 1988) Le modèle prenant en compte les divers partenaires de l’organisation (le Public Sector Scorecard de Moulin adapté du célèbre Balanced Scorecard de Kaplan et Norton, Annexe n°3) La LOLF et les modèles de mesures de performance nous font attester que les organisations du secteur public doivent désormais évoluer selon une logique de résultats, qui a prévalue et qui prévaut d’ailleurs encore dans le secteur privé. Néanmoins, à travers cette première partie de notre revue de littérature, nous apercevons que la performance financière apparaît comme une finalité pour les organisations du secteur privé et plutôt comme un moyen pour les organisations du secteur public. Il s’agit à présent de voir, à travers l’évolution des outils de pilotage, si le SIF participe au pilotage de la performance financière d’une organisation, quelle soit publique ou privée. 15 R. Bozec, L'Actualité économique, vol. 80, n° 4, 2004, p. 619-654. Maurel, David Carassus et Damien Gardey, « les démarches locales de performances publique face à la LOLF : mimétisme ou innovation ? » p.417-442 16 Christophe 21 II. Le système d’information financier (SIF) : un outil contemporain en faveur du pilotage de la performance financière. La complexification de l’environnement, les différentes pressions (interne et externe), auxquelles sont confrontées les entreprises, ont profondément modifié leur logique de management. Le pilotage de la performance devient alors un enjeu primordial pour les entreprises ayant pour objectif de « guider l’atteinte des résultats des activités, s’informer des résultats réellement obtenus, et prendre les actions correctives si nécessaire » (Reeves et Woodward, 1970). En effet, la plupart des organisations ne vont alors plus « évaluer » leur performance mais vont plutôt la « piloter ». Pour cela, les entreprises vont utiliser des outils de gestion similaire à un « dispositif formalisé permettant l’action organisée » (David, 1996) ou encore à un « schéma de raisonnement reliant de façon formelle un certain nombre de variables issues de l’organisation et destinées à instruire les divers actes de la gestion » (Moisdon, 1997). Nous allons ainsi exposer dans cette partie, l’évolution des outils de pilotage de la performance financière, aspect « quasi » essentiel dans les organisations. Puis montrer que les entreprises, avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et notamment du SI, vont s’orienter sur des outils à connotation plus globale. 1. Une évolution des outils de pilotage de la performance financière Généralement, les entreprises disposent des outils pour mesurer la performance financière tels que la comptabilité générale et la comptabilité de gestion. Mais on assiste de plus en plus au développement de l’intérêt accordé aux outils de mesure de la performance non financière ou à l’adaptation des outils classiques afin de permettre aux entreprises d’évaluer la performance en globalité. C. ALAZARD et S. SEPARI (1998) proposent une typologie des outils selon leur ordre d’apparition en montrant l’évolution des besoins qu’ils doivent satisfaire. a) Des outils purement financiers… La comptabilité de gestion 22 Un des outils traditionnels de la mesure de la performance dite financière est le calcul des coûts. Le calcul des coûts découle directement de la comptabilité de gestion. Pour Berland, le calcul des coûts n’est plus aujourd’hui lié uniquement aux produits mais aussi à plusieurs aspects de l’entreprise (Service, supply chain, etc.) L’objectif de la comptabilité de gestion, à travers le calcul des coûts, va être d’aider les managers à maîtriser les coûts globaux de leur entreprise. La comptabilité de gestion s’avère donc être un outil efficace pour mesurer la performance financière mais se limite essentiellement à la maîtrise des coûts voire même les diminuer afin d’acquérir un avantage concurrentiel. Néanmoins, nous pouvons octroyer deux limites à la comptabilité de gestion quant à son utilisation : - La prise en compte d’un seul aspect de la performance, en effet la création de valeur n’est pas appréhendée par cette méthode ; - L’outil est tourné sur le passé et ne prend pas en compte les objectifs futurs. Le contrôle budgétaire L’objectif premier de la gestion budgétaire réside dans sa vision prévisionnelle. L’intérêt est de rapidement mettre en relief les indicateurs qui s’éloignent des objectifs afin d’agir en conséquence. Tout le travail réside alors dans la construction du budget qui doit être le fruit d’un échange entre la direction et les opérationnels en fonction des objectifs stratégiques de l’organisation. Piloter grâce au contrôle budgétaire nécessite de mettre en place une structure adéquate fondée sur des centres de responsabilité. Là aussi une des critiques est qu’il s’agit d’un outil lourd et lent : en effet en pratique certaines entreprises sont en permanence en train de préparer leur budget du fait des problèmes de coordination entre services et de la masse d’information à intégrer. Ces outils purement financiers ne prennent en compte que l’aspect « résultat » de la performance. Ils sont en quelques sortes des outils de mesure. Or, avec un environnement s’étant complexifié du fait des diverses partie prenantes, les outils « classiques » tendent à disparaître aux profits d’outils prenant la performance dans sa globalité. b) Vers des outils plus globaux 23 La direction financière d’une entreprise va, peu à peu, s’émanciper de son rôle purement financier pour atteindre une dimension plus globale de la performance de l’entreprise. Les objectifs financiers vont alors faire place à la mise en œuvre de la stratégie en développant des systèmes de mesure de la performance plus complexes incluant tous les aspects de l’organisation. La littérature a mis en perspective différents outils que l’entreprise peut utiliser pour mesurer au mieux la performance globale. Nous présenterons rapidement deux outils : le BSC de Kaplan et Norton et le TBL dans une version actualisée à la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) (Triple Bottom Line). Le BSC est une combinaison de mesures financières et opérationnelles mettant en avant l’importance des indicateurs non-financiers. Cet outil se base sur l’équilibre de quatre perspectives essentielles à l’entreprise : Client, Finance, Processus interne et Apprentissage (Annexe n°4). Bieker (2002) proposera la prise en compte d’une 5ème perspective (l’axe sociétale) au BSC. Dans une perspective plus globale de la performance de Kaplan et Norton (2001), la capacité de l’entreprise à devenir citoyenne fait partie de l’axe processus interne et suggère d’étendre l’axe clients à l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise. Ainsi, la première spécificité de l’outil est qu’il s’insère dans une logique de globalité en prenant en compte toutes les parties prenantes de l’organisation. Une deuxième spécificité de cet outil de pilotage est que « Chaque mesure sélectionnée pour le Balanced Scorecard doit être un élément d’une chaîne de relation de cause à effet exprimant l’orientation stratégique de l’entreprise » (Kaplan et Norton, 2003). L’enjeu de l’outil est alors d’avoir un équilibre entre les différentes perspectives. Néanmoins, comme l’évoque Giraud (2002), « la performance financière est considérée comme le but final » dans l’utilisation de l’outil, « conditionné par la satisfaction des clients, elle-même dépendant de la bonne organisation des processus internes, qui reposent quant à eux sur une motivation suffisante des acteurs et des systèmes performants ». Dans cette logique, malgré un outil à destination d’une performance plus globale de l’organisation, nous remarquons une certaine hiérarchisation des différents axes en faveur de l’axe financier. Un autre indicateur de la performance globale de l’entreprise est TBL développé par Elkington (1997). Celui-ci s’intègre dans une approche anglo-saxonne qui s’appuie sur la 24 triple contribution à la performance : prospérité économique, qualité de l’environnement et au capital social. Cependant, il reste segmenté en 3 parties : économique, social et environnemental sans véritable lien de causalité entre-elle. La littérature montre depuis plusieurs années l’enjeu de la prise en compte de l’aspect social et environnemental dans la mesure de la performance ; néanmoins, comme l’atteste l’étude de Berland (2007), les attentions portées à cet aspect « sociétal » semblent secondaires d’après les dirigeants contrairement aux indicateurs financiers. Ainsi, les outils de pilotage de la performance ont subit une évolution dans le temps en vue de s’adapter aux pressions et à l’exigence d’un environnement en mouvance perpétuel. En effet, les outils sont passés d’une logique purement financière à une logique plus globale dans le but de prendre en compte toutes les parties prenantes. Néanmoins, le pilotage de la performance, souvent croisé entre plusieurs variables, reste pour autant en faveur de la finance. Nous pouvons alors attester que ce sont des outils de pilotage de la performance financière. En outre, l’évolution des outils de pilotage va également se poursuivre avec le développement des technologies de l’information ; ces outils de pilotage de la performance vont devenir moins efficaces, même s’ils sont aujourd’hui encore très utilisés. Cette évolution des outils se caractérise notamment par l’utilisation de plus en plus fréquente du système d’information financier pour le pilotage de la performance financière. C’est ce que nous allons voir dans la partie qui va suivre. 2. Le SIF, un outil de gestion organisé Comme nous avons pu le voir dans les parties précédentes, les organisations doivent faire face à des défis de taille comme : Répondre à de nouvelles attentes du marché, S’adapter à l’évolution des réglementations, S’adapter à la libéralisation et à la saturation de certains marchés, Et bien entendu, faire face à de nouveaux concurrents du fait de la globalisation. Ainsi, les organisations ont tout intérêt à être réactives lors de la prise de décision opérationnelle et stratégique. Pour cela, l’essor des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) va être un enjeu central pour les organisations. Ces technologies, que l’on assimilera principalement au Système d’Information (SI), demeurent essentielles comme outils dans le pilotage de la performance d’une organisation. C’est en effet une opportunité pour celles-ci, à travers ces nouvelles technologies, d’optimiser le pilotage de leurs activités, d’anticiper les évolutions du marché, les comportements des clients, etc. (CIGREF, 2009) 25 Le but, de cette partie, va donc être d’appréhender le SI en tant qu’outils de pilotage de la performance, et notamment en vue d’une finalité financière (aspect primordial dans les organisations). a) Les concepts que revêt le SI Le système d’information (SI) peut se définir tel qu’un « système utilisateur machine intégré qui produit de l’information pour assister les êtres humains dans les fonctions d’exécution, de gestion et de prise de décision » (ALTER et AL., 1985). Pour PEAUCELLE (1997), « un système d’information se définit par l’information qu’il véhicule et par la manière dont il l’exprime sur ses différents supports. C’est un langage de communication d’une organisation, adapté à la nature plus ou moins répétitive de l’information que l’on veut y échanger ». Ces deux auteurs vont alors mettre l’accent sur le fait que le SI est un moyen de communication, de pilotage et de prise de décision sur l’information que l’on veut faire passer dans les entreprises. Aujourd’hui, le SI dans une entreprise a pour objectif de faciliter l’établissement et la mise en œuvre de la stratégie, en particulier de supporter la mise en œuvre des activités et des processus opérationnels fondamentaux de l’entreprise. Celui-ci est construit à partir des besoins des différents métiers et est constitué de l’ensemble des moyens (humains, logiciels, matériels) utilisés pour collecter, traiter, stocker et transmettre les informations. Reix, (2004, p. 3) le définit comme « un ensemble organisé de ressources : matériel, logiciel, personnel, données, procédures... permettant d'acquérir, de traiter, de stocker des informations dans et entre des organisations». Son but est de restituer des informations à la demande et sous la forme la plus adaptée possible aux utilisateurs qui en ont besoin pour contrôler, piloter et/ou prendre des décisions. Parmi les différents SI pouvant exister, nous pouvons en retenir trois types : Les systèmes supportant la conception des produits (calcul numérique, ...) Les systèmes industriels (conduite de machines, ...) Les systèmes de gestion (SIG) Ces derniers concernent toutes les activités relatives à la gestion et au fonctionnement de l’entreprise. Ces SIG ont été historiquement structurés en deux sous-systèmes : 26 - Sous système «opérationnel » : il veille au bon déroulement des opérations quotidiennes. - Sous système « décisionnel » autrement dit plus complexes ; réunissant des informations moins brutes, utiles pour définir la stratégie, piloter les opérations et analyser les résultats (BRULEY, 2011). L’objectif va être alors de montrer quelle est l’importance aujourd’hui du SI, et plus précisément du SIF au sein des organisations, provenant directement du SIG et regroupant les deux sous-systèmes (opérationnel/décisionnel). Pour des raisons liées à notre sujet d’étude et au champ de recherche conséquent du SI, nous avons fait le choix de nous focaliser sur l’aspect financier du SI dans le but de démontrer via la littérature en science de gestion que c’est un outil participant au pilotage de la performance financière. Nous allons ainsi, dans les parties qui vont suivre, expliquer ce qu’est le SIF en général afin de montrer son importance pour les organisations et plus particulièrement ses relations avec le pilotage de la performance financière. Nous verrons enfin que le SIF, à travers le pilotage de la performance, sera un acteur dans le processus décisionnel de l’organisation. b) Le système d’information financier (SIF) (1)Définition Pour qu’une entreprise évolue et satisfasse au mieux les demandes exprimées par les clients (qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise), elle a besoin d’un système efficace qui nécessite une forte expertise technique, exigeant le recours à des outils optimisés et fortement intégrés à l’infrastructure. C’est alors tout l’intérêt d’un Système d’Information Financier pour une organisation. En effet, « Les systèmes d’informations puissants dont jouissent aujourd’hui les entreprises, mettent à la disposition du management, une information abondante » dans le but d’une prise décisionnelle plus judicieuse afin de se calquer sur les objectifs stratégiques prédéfinis. L’enjeu des entreprises sera alors d’ « utiliser à bon escient les technologies à leur disposition pour construire un tel système » (Christophe DIEDEREN, 2003). Pour Brahim SABER (2011), le SIF va désigner « les moyens, les outils et les méthodes qui permettent de collecter, consolider, modéliser et restituer les données, matérielles ou immatérielles d’une entreprise en vue d’offrir une aide à la décision et de permettre aux 27 responsables de la stratégie d’entreprise d’avoir une vue d’ensemble de l’activité traitée ». Amir HASNAOUI et Guillaume BIOT-PAQUEROT (2010) vont appuyer ces dires en précisant que « les systèmes d’information financiers peuvent être envisagés comme des systèmes permettant la collecte et la diffusion de l’information financière, permettant l’exercice d’un contrôle effectif quant à l’utilisation des ressources (notamment financières). Ils contribuent donc à mesurer la valeur et la performance de l’organisation ». Le SIF va donc être le trait d’union entre l’information financière brute et la réalisation de la performance conformément aux exigences du client. En effet, la collecte et l’exploitation des informations financières et leur traitement vont permettre de prendre les bonnes décisions en vue de répondre aux besoins et exigences du client ce qui se traduira par la performance de l’organisation. (2)Le SIF et le pilotage de la performance financière Il convient dans un premier temps de faire un point sur les utilisateurs de ce genre de dispositifs qu’est le SIF. Effectivement, le salarié lambda n’aura pas accès aux informations financières de l’entreprise. D’une part pour des raisons de confidentialité mais aussi pour des raisons de sûreté des données. Ainsi, les seules personnes étant autorisées à l’utilisation du SIF, seraient les comptables, les contrôleurs de gestion et autres fonctions en relation avec les informations financières. D’ailleurs, la majorité des études menées jusqu’ici, mettent au premier plan la fonction de contrôle de gestion en relation avec la performance et son pilotage. Aussi, BURNS et YAZDIFAR (2001) ont alors identifié les cinq tâches qui apparaissaient aux yeux des contrôleurs de gestion comme les plus importantes: L’évaluation de la performance des entités, Le contrôle financier et le contrôle des coûts, L’interprétation et la présentation des résultats de gestion, La planification et la gestion du budget, L’interprétation de l’information opérationnelle. 28 Comme le souligne Amir HASNAOUI et Guillaume BIOT-PAQUEROT (2010) dans leur article17, via le Département Finance de l’université de Toronto (2006) 18, les SIF sont comme « les principaux dépositaires des données pour la gestion financière et de fonctions de reporting ». Effectivement, ils vont permettre : « L’enregistrement de toutes les transactions financières dans les comptes du grand livre général La production de rapports financiers pour répondre à des besoins réglementaires et de gestion. Le contrôle de l'ensemble des dépenses grâce à des contrôles budgétaires intégrés dans le système La production des tableaux de bord financiers. » Le SIF va donc être un outil de la fonction financière et essentiellement du contrôle de gestion permettant de retranscrire les données sous forme de reporting afin de mieux analyser et commenter les chiffres et pour envisager des solutions d’améliorations et donc pour piloter le business. De plus, le SIF va permettre également une amélioration en termes d’efficience ; d’après SCAPENS et JAZAYERI (2003), repris par MEYSONNIER F. & POURTIER F., les SI permettent trois évolutions en matière financière : A. HASNAOUI et G. BIOT-PAQUEROT (2010), Systèmes d’information financiers et intégration des parties prenantes : proposition d’une grille de lecture. 17 18 University of Toronto (2006), « Introduction to the Financial Information System (FIS) », Guide to Financial Management, consulté le 17/08/2014, URL: http://www.finance.utoronto.ca/gtfm/fis/intro.htm#introduction. « The primary functions of FIS include: - Recording of all financial transactions in general ledger accounts - Generating financial reports to meet management and statutory requirements - Controlling overall spending through budgetary controls embedded in the system - Generating the university’s financial statements » 29 L’élimination des tâches routinières : le SIF va permettre une certaine automatisation des tâches qui était jusqu’alors réalisées par des opérationnels de la finance (Comptable, Contrôleur de gestion, etc.) Le transfert de connaissances comptables et financières aux managers de terrain : Le SIF va permettre d’impliquer tous les acteurs de l’organisation puisque les diverses actions (Production, vente, etc.) qu’ils vont effectuer auront des impacts financiers. L’utilisation d’un nombre important d’indicateurs. Aussi, les SIF vont être « un levier d’amélioration de la production et du contrôle de l’information, rendant possible l’avènement de nouvelles pratiques ou de nouveaux supports de contrôle » (Meyssonnier et Pourtier, 2006). Comme nous avons pu le voir, le SIF apparaît comme un outil primordial dans le pilotage de la performance financière ; En effet, il va permettre de produire les informations et les états (Reports) permettant de piloter la performance de l’organisation. Parallèlement, le SIF permettra également, via ce pilotage, de mettre à disposition l’information essentielle à la prise de décision. (Bruns et Mc Farlan, 1987) (3)Le SIF et le processus décisionnel Parmi les concepts de prise de décision, Simon (1960) met en relief plusieurs types de rationalité dans les processus de décision conduisant dans certaines situations à un résultat « optimal » ou dans d’autres, à un résultat « adéquat ». Simon va révéler une nouvelle vision en mettant en relation l’agent et le rapport qu’il entretient avec l’information. En effet, l’agent, une fois qu’il s’estime suffisamment informé, peut donc rationnellement, prendre des décisions en conséquence. Il va représenter, à l’aide de cette nouvelle vision, l’organisation comme un système d’information via un modèle canonique que l’on peut illustrer par une boucle similaire à celle-ci-dessous : Information Décision 30 Nous voyons déjà l’importance du SIF en termes de production d’information pour une prise de décision optimale. Pour autant, selon R.N. Anthony, l’existence du système d’information est présentée comme le moyen de faire survenir l’information « ad hoc » auprès de l’acteur « ad hoc ». Comme l’évoque, Meyssonier et Pourtier (2006), « les décideurs disposent d’une vue transversale, globale mais aussi très précise des flux d’informations leur permettant d’affiner et d’accélérer les prises de décision ». De ce fait, le décideur ne va pas chercher absolument toute l’information qu’il peut avoir mais principalement celle qui l’intéresse pour prendre une décision. Ainsi, la pertinence de l’information devient un atout majeur dans l’utilisation du SIF en vue du processus décisionnel. 31 Conclusion Partielle A travers cette revue de littérature, nous avons pu tirer certains axes d’analyses que nous testerons par la suite dans notre étude empirique. En effet, notre première partie, nous permet d’attester que la performance n’est pas uniquement à destination des entreprises concurrentielles comme cela était le cas durant de nombreuses années. Les organisations de la sphère publique ont pris conscience de l’importance d’évoluer selon une logique de résultats et de performance. La performance, sa mesure et son management reposent principalement sur des outils de pilotage qui vont permettre de maîtriser la création de valeur en fonction des ressources et des objectifs stratégiques prédéfinis. Dès lors, plusieurs propositions de recherche ressortent de notre revue de littérature. Il s’agit d’apporter au travers de notre étude empirique une affirmation de ce qui a été évoqué dans la partie précédente : Il y a une certaine convergence entre sphère privée et sphère publique en termes de pilotage de la performance. Le Système d’Information Financier participe au pilotage de la performance financière et à l’action décisionnelle d’une organisation. La deuxième proposition repose essentiellement sur l’impact de l’outil pour les entreprises émanant du privé. Il va donc s’agir de voir si cet outil est pertinent aussi bien dans le privé que dans le public en termes de pilotage de la performance et de processus décisionnel. Nous pouvons alors résumer les différents axes d’analyses par le schéma en Annexe n°5 32 Etude empirique Après la rédaction de notre revue de littérature, nous avons fait le choix de nous focaliser sur le pilotage de la performance financière dans le secteur public et privé à travers l’utilisation d’un système d’information financier. Étant donné le sujet traité, l’objet de cette recherche n’est pas exclusivement de vérifier des hypothèses déjà émises mais de mieux comprendre l’importance des systèmes d’information financiers dans le pilotage de la performance financière et dans le processus décisionnel. Parallèlement, nous pourrons alors voir la convergence en termes de performance, s’il y a en réalité, entre les organisations des sphères publiques et privées. Ce sera donc la recherche qualitative qui sera retenue pour l’étude de ce sujet ; « la recherche qualitative est le domaine, s’il en est, dans lequel les contextes peuvent et doivent être étudiés. Ce sont les particularités qui produisent les généralités et non l’inverse » (Cité par ERRAMI Y., les systèmes de contrôle traditionnels et modernes, p10) III. Le choix de la méthodologie de recherche Afin de répondre au sujet de l’étude, le plus explicitement possible, nous nous sommes référés sur les travaux de Miles (1991) et Huberman (1991) et Yin (1993). D’après ce qu’ils ont écrit, notre méthodologie va s’orienter selon les cinq étapes qu’ils ont mises en relief et étant primordiales selon eux dans les recherches qualitatives. 1. Présentation des entreprises interrogées et des interviewés « Pour augmenter le caractère général d’une théorie en construction, Glaser et Strauss (1967) recommandent de sélectionner des cas qui varient en termes d’organisations, de régions et de pays. » (Thiétart et coll.). Pour cela, nous avons fait le choix de prendre des organisations d’horizons multiples (Secteur public/privé, secteur d’activités, Taille, CA, etc.) Concernant le choix des interviewés, nous ne pouvons pas être dans la même optique que pour le choix des organisations. En effet, nous voulons voir l’impact du SIF en 33 termes de pilotage de la performance financière et de processus décisionnel ; de ce fait, nous n’aurons pas beaucoup de diversité au niveau des métiers qui seront axés essentiellement au domaine financier (Comptable, contrôleur de gestion, DAF, etc.). Néanmoins, même s’il n’y a pas une grande diversité au niveau des métiers, il semble plus à même que ceux-ci soient judicieux pour notre étude ; Effectivement, que soit les DAF ou les contrôleurs de gestion, de part leurs métiers, ils pourront répondre au mieux à notre guide d’entretien puisqu’ils ont une connaissance de la performance de l’organisation, des outils de pilotage de la performance ainsi que des enjeux que ceux-ci engendre. 2. Sélection des thèmes et construction du guide d’entretien Thèmes et sous-thèmes abordés Thème 1 : L’interviewé et son environnement Sous-thème 1 : L’interlocuteur, son rôle et sa place dans l’organisation Sous-thème 2 : Les variables spécifiques du service et/ou de l’entreprise: Actions/objectifs, etc. Thème 2 : La performance Sous-thème 1 : Perception de la performance Sous-thème 2 : Les priorités en matière de performance pour votre service Thème 3 : Contexte du SI au sein de l’organisation Sous-thème 1 : Le rôle et les spécificités du SI dans l’organisation Sous-thème 2 : Le SI utilisé Thème 4 : Production et exploitation des données Sous-thème 1 : Les données émanant du SI Sous-thème 2 : L’exploitation des données du SI Thème 5 : Divers Sous-thème 1 : Remarques/observations supplémentaires Nous avons adapté ce guide au fil de nos entretiens et des remarques de nos interlocuteurs. Certains thèmes ont été plus ou moins évoqués et nous avons rebondi sur les commentaires des personnes interviewées. 3. Constitution du plan d’échantillonnage L’objectif de l’étude 34 Dans le cadre de ce mémoire de recherche, l’objectif de cette étude qualitative est d’identifier les outils utilisés, relatifs au domaine des systèmes d’information, en vue de démontrer leurs impacts quant au pilotage de la performance financière. Ainsi, interroger divers interlocuteurs/utilisateurs va nous permettre d’appréhender les conceptions de la performance à travers l’utilisation du SIF. Parallèlement, cette analyse va également nous permettre d’analyser la performance dans les organisations de divers secteurs (Public/Privé). Nous pourrons alors attester d’une convergence ou non en matière de finalité et de pilotage de la performance via l’analyse des différentes organisations étudiées. La complexité organisationnelle des différentes organisations étudiées ainsi que les témoignages des interlocuteurs nous permettront de dresser un tableau afin de répondre à la problématique que l’on veut faire ressortir. Les acteurs interrogés Nom de l’organisation19 Société 1 Poste de l’interlocuteur Contrôleur de gestion industriel Secteur d’activité Secteur Public/Privé Taille (effectif) Agro-alimentaire Privé 500 Privé 25000 Privé 6400 Privé 150 Transports aériens Public >12000 Education et Recherche Public 140 Société 2 Business Analyst Luxe, cosmétiques Société 3 Contrôleur de gestion support Société 4 Directeur financier Industrie Aéronautique Nouvelles technologies, informatiques et télécommunications Société 5 Société 6 Responsable comptabilité budgétaire et analytique Chargé du domaine finance, budget et comptabilité 4. Choix des outils méthodologiques 19 Pour des raisons de confidentialité, nous ne donnerons pas les vrais noms des différentes organisations étudiées. 35 Pour notre étude de recherche, nous avons fait le choix de réaliser des Entretiens SemiDirectifs (ESD). Cet outil va être notre méthode de recherche nous permettant la récolte de données puisque les entretiens seront enregistrés puis retranscrits à l’écrit afin de ne rien perdre des entretiens et éviter ainsi « une prise de note qui réduit et filtre sélectivement le discours » (Evrard, 1997). Pour cela, nous devrons néanmoins nous référer au guide d’entretien préalablement réalisé afin de guider l’interviewé dans ses réponses. Ce guide permettra surtout d’éviter toute digression et devra donc être intégré tout au long de l’entretien, ce qui donnera à celui-ci une ligne conductrice à suivre. Cependant, malgré un chemin prédéfini, il pourra y avoir d’éventuels approfondissements ou axes de développement selon les interlocuteurs. Ainsi, ce genre d’entretien va permettre de réunir diverses informations telles que des opinions, des analyses, etc. Aussi, l’ESD va laisser une plus grande liberté de parole à l’interviewé, ce qui nous permettra d’obtenir plus de précisions de sa part. Ainsi, à partir de propos spécifiques, relatifs à chaque interlocuteur, nous pourrons émettre des généralités quant à notre recherche. Ces entretiens auront une durée d’environ 45 minutes. 5. Epreuves de validité Parmi les cinq étapes qu’on identifié Miles et Huberman, cette dernière étape consiste à montrer la cohérence de notre méthodologie de recherche. Ainsi, pour évaluer cette cohérence, il sera primordial de constituer un guide d’entretien pertinent. Pour cela, nous nous sommes référés à notre revue de littérature. Nous avons choisi d’utiliser la méthode dites de « l’entonnoir » dans le sens ou les différents thèmes et sous-thèmes abordés nous permettrons d’avoir un discours qui sera assez large au début de l’entretien pour arriver sur des propos plus précis en fin de celui-ci. Dans une première partie, nous avons fait le choix d’interroger l’interlocuteur sur son action au sein de l’organisation et ainsi de nous décrire son activité. Ceci va nous permettre ainsi de mieux comprendre ce que fait l’interviewé, l’environnement dans lequel il évolue, etc. Nous avons choisi ensuite, dans un autre thème, d’étudier la performance et de la vision que chaque interlocuteur se fait de ce concept. Cette partie nous permettra d’analyser, d’une part la vision de la performance en fonction du poste occupé, des priorités de performance de l’organisation, du secteur d’activité, etc. Dans un premier temps, cette partie nous permettra déjà de faire un bilan quant à la finalité en termes de performance 36 des différentes organisations étudiées mais aussi de voir éventuellement l’impact des contingences organisationnelles des entreprises par rapport à la performance. Ensuite, le troisième et le quatrième thème vont être relatifs au SIF et à son utilisation au sein de l’organisation. Ces thèmes vont nous permettre de vérifier si le SIF est un outil de pilotage de la performance financière mais aussi du processus décisionnel de l’organisation. Nous pourrons également voir si l’utilisation du SIF se fait de la même façon dans des organisations ayant un but différent. Enfin, le guide d’entretien se terminera par un thème « divers » qui permettra de rendre compte de certaines réalités qui n’auraient pas été prises en comptes dans notre revue de littérature. L’interlocuteur pourra ainsi évoquer ses opinions quant à certains inconvénients liés à l’utilisation du SIF ou bien à la vision de la performance qu’il s’imagine et ce qu’elle est réellement. Après avoir fait passer ces entretiens, nous allons devoir passer dans une phase de retranscription. En effet, il faudra faire une mise à plat et retranscrire les choses en respectant tout ce qui a été dit par les interlocuteurs. Cette phase de retranscription va alors nous permettre d’analyser les entretiens dans le but d’émettre des résultats afin de répondre au mieux à notre étude. 37 Résultats de l’étude Les entretiens que nous avons réalisés ont pour but d’appréhender et d’expliquer la vision qu’ont les interlocuteurs par rapport à la performance financière, et à travers l’utilisation d’un outil de pilotage de la performance, le SIF. Pour des raisons d’analyses et de comparaisons, les entretiens ont été conduits de la même manière même si nous avons dû adapter notre guide d’entretien pour les différents interviewés. Pour analyser les données recueillies des différents entretiens, nous avons choisi d’utiliser la méthode préconisée d’Huberman et Miles (1991, 1994) qui s’organise en trois étapes formant « un processus itératif»: Synthèse des données, dans le but de « comprendre les patterns, les récurrences, les pourquoi » jusqu’à saturation des interprétations possibles (Miles et Huberman, 2003). La présentation des données (de manière matricielle pour que l’on puisse avoir une vision globale des propos recueillis). L’analyse des données. Les étapes de cette méthode dessineront l’organisation de notre partie « résultats de l’étude ». De plus, deux exemples d’entretiens effectués (un pour une organisation privée et un pour une organisation publique) seront présentés en annexe n°6 et n°7. 6. Synthèse des entretiens réalisés Afin de faire la synthèse des entretiens réalisés, nous avons décidé de récapituler les propos des différents interlocuteurs selon les thèmes constituant le guide d’entretien. Cela va nous permettre dans un premier temps, de voir s’il y a des similarités ou bien des divergences en termes de pilotage de la performance financière en fonction du secteur (privé et public) des organisations étudiées. Dans un deuxième temps, nous pourrons voir, à travers cette synthèse, comment s’organise ce pilotage de la performance mais aussi le processus décisionnel de l’organisation via l’utilisation du SIF. 38 Thème 1 : L’interviewé et son environnement Au vue des spécificités de chaque organisation interviewée, il est normal de trouver des disparités entre celles-ci. (Secteur d’activité, organisation publique/privée, CA, effectifs, etc.) Néanmoins, les interlocuteurs interrogés ont une action similaire relative à leur métier dans les différentes sociétés interviewées. En effet, ils participent tous à la gestion de la société et à son amélioration via différents process et outils comptables et financiers. Ceci s’explique par les fonctions occupées des interlocuteurs, étant toutes dans le domaine financier. A ce niveau, nous pouvons déjà voir, malgré des différences et spécificités entre les organisations, que les fonctions occupées par nos interlocuteurs et leurs rôles sont à peu près similaires. Ainsi, ceci va nous permettre d’appréhender la performance de manière quasi-identique selon les sociétés. Thème 2 : La performance Ce thème nous permet d’analyser la vision de la performance que ce font les différents interlocuteurs et dont celle-ci se formalise dans les sociétés où ils évoluent. Dans les organisations de la sphère privée, la performance se formalise selon le résultat ; les interlocuteurs du privé évoquent d’abord une phase de mesure et ensuite une phase corrective afin d’éviter toutes dérives par rapport aux objectifs fixés. L’aspect financier reste prépondérant en termes de finalité selon les propos des interlocuteurs. Pour les sociétés du public, la performance passe avant tout par l’action de satisfaire les utilisateurs. En effet, contrairement aux sociétés du privé, « l’efficacité économique » apparaît comme un des processus clés des organisations publiques mais va dépendre d’autres aspects (environnement) pour arriver au final à l’amélioration du service proposé. Ainsi, ce type d’organisation va mettre d’avantage en avant la « qualité » du service attendu que le résultat de celui-ci. Ce thème nous permet d’affirmer la présence de similarités en termes de performance pour les organisations du privé et du public, notamment au niveau de l’amélioration des 39 process et outils financiers pour évaluer l’efficacité des différentes actions. Néanmoins, les finalités liées à la performance ne sont pas tout à fait les mêmes en fonction du type de la société. Thème 3 : Contexte du SI au sein de l’organisation Ce thème nous permet de voir le rôle du SI au sein des sociétés que nous avons interrogé. En effet, un premier constat qui découle de ces entretiens est que toutes les organisations ont une vision du rôle du SI comme étant un outil de gestion intégré. Dans le sens où celui-ci regroupe différentes fonctionnalités pour rendre compte de diverses informations (production, finance, etc.) relatives à l’activité de l’entreprise. L’autre constat que nous pouvons émettre est que la majorité des sociétés interrogées possèdent quasiment toutes le même système d’information : SAP (sauf la société 4 qui s’est dotée du SI, Lawson M3). Néanmoins, toutes les sociétés interrogées n’ont pas évoqué le même rôle que celui-ci pouvait avoir ; effectivement, entre les organisations du secteur public et privé, nous pouvons voir une légère différence. Les organisations du secteur public interrogées parlent d’un SI orienté uniquement Finance qui peut s’expliquer par les fonctions et le poste occupés par l’interlocuteur. Cependant, les interlocuteurs des sociétés du secteur privé nous indique, malgré une forte connotation financière dans le rôle qu’il tient, que le SI occupe une place globale, c'est-à-dire qu’il couvre tous les domaines « clés » de l’entreprise (production, vente, achat, finance, etc.). Nous avons pu voir jusqu'à présent, à travers l’analyse des différents thèmes exploités lors des entretiens, que performance et SI sont étroitement liés dans une organisation. En effet, le SI devrait normalement traduire, via des données, les actions effectuées par l’organisation afin de relater d’une éventuelle performance ou non. Thème 4 : Production et exploitation des données Il est intéressant de voir à présent quelles données sont produites du SI et comment les organisations les exploitent. Normalement, ceci devrait nous permettre de discerner les 40 contours du SI, en tant qu’outil de pilotage de la performance et de processus décisionnel. Ce que nous pouvons constater, c’est que dans les tous cas, le SI présent dans les différentes organisations est avant tout un outil opérationnel. Il va garantir un suivi de la production, des achats et des ventes pour ensuite alimenter la partie finance. En effet, le SI va fournir au service financier des données importantes sur l’activité, essentielles pour la comptabilité budgétaire et analytique. C’est donc un outil financier, puisqu’à travers les données de l’activité de l’organisation, il pourra effectuer les processus financiers et comptables nécessaires au bon fonctionnement de celle-ci. Nous pouvons constater également, que l’ERP est aussi utilisé pour la production d’indicateurs. Cela permet aux utilisateurs d’avoir une vision synthétique de certaines activités, de manipuler et croiser de multiples données. Ceci va donner un caractère stratégique à l’outil. En effet, à l’aide de ces informations, l’organisation pourra prendre des décisions quant à la posture à adopter pour pérenniser son activité. Ces décisions pourront donc être de types opérationnels (réalignements/réajustements des politiques en vigueur) ou de types stratégiques (recrutement, investissement, appel d’offres, marchés, etc.). Néanmoins, même si le SI propose une multitude de fonctionnalités, il n’en reste pas moins que des outils complémentaires viennent se greffer aux SI afin que l’organisation et les services concernés puissent exploiter au maximum les données. Ces outils vont venir renforcer certaines fonctions des SI ou remplacer des fonctions manquantes selon les besoins des services et de l’activité de l’organisation. Thème 5 : Divers Ce dernier thème a été l’occasion durant les entretiens de recueillir des propos dont notre guide d’entretien ne tenait pas compte dans « sa ligne conductrice ». Ceci nous a donc permis de percevoir des choses auxquelles nous n’avions pas pensé : o Le SI peut s’avérer parfois trop rigides, malgré les avantages qu’il peut procurer à l’organisation. En effet, le standard proposé par les éditeurs de logiciels ne s’adapte pas forcément aux exigences et aux spécificités des organisations. 41 o Notion de sûreté et de fiabilité des données o La notion de coût est revenue à plusieurs reprises lors des entretiens (les modifications, développements et même la mise en place présente un coût certains pour les organisations Analyse des données sur des outils plus basiques, Excel) o Des pressions réglementaires ont une influence quant à la mise en place du SI. (exemple : la LOLF) Cette synthèse découle directement des propos recueillis lors des entretiens que nous pouvons retrouver dans le tableau de présentation des entretiens. 7. Tableau de présentation des entretiens (Annexe n°8) 8. Analyse et discussions Analyse des entretiens A présent, nous allons pouvoir interpréter les résultats que nous avons obtenus lors des entretiens avec nos différents interlocuteurs. Ceci nous permettra de valider ou non les propositions de recherches que nous avions émises après notre revue de littérature, à savoir que : P1 : Il y a une certaine convergence entre sphère privée et sphère publique en termes de pilotage de la performance financière. P2 : Le SIF participe au pilotage de la performance financière et à l’action décisionnelle d’une organisation. Les entretiens que nous avons pu réaliser nous permettent d’avancer quelques réponses quant à notre recherche. Tout d’abord, nous pouvons voir que la performance est appréhendée de différentes façons en fonction des entreprises interrogées. Néanmoins, nous voyons une différence entre les organisations de la sphère privée et les organisations de la sphère publique. Les premières poursuivent une logique oligopolistique et de profit dans le sens ou elles ont comme objectif une place de leader sur le périmètre ou elles interviennent et 42 également un objectif de résultat. L’aspect financier apparaît alors comme finalité dans les propos retranscrits des différents interlocuteurs. Néanmoins, même si ces organisations prennent en compte, pour certaines d’entre elles, des aspects autre que celui du résultat (comme la satisfaction client et/ou la prise en compte des parties prenantes), il n’en demeure pas moins que la logique de performance financière (Marge, CA) et donc de résultat reste la priorité des organisations privées. Contrairement aux organisations précédentes, celles de la sphère publique ne sont pas focalisées sur l’aspect financier ou du moins pas autant. En effet, ce type d’organisation va avoir comme finalité la « qualité du service proposé » aux différents bénéficiaires, les citoyens et plus généralement, la société. Malgré cela, comme nous pouvons le voir avec les entretiens, les interlocuteurs que nous avons interrogés montre tout de même que « l’efficacité économique » est un aspect important de la performance des organisations publiques mais pas une finalité en soi. Aussi, la performance est décrite d’une manière plus globale dans ces organisations et donc moins centrée sur l’aspect financier comme c’est le cas avec les organisations privées. A ce niveau, nous pouvons d’ores et déjà voir que les propos des différents interlocuteurs permettent de vérifier la proposition P1 selon laquelle il y a une convergence entre les organisations du public et du privé en termes de pilotage de la performance financière. Effectivement, même si la performance financière ne revêt pas la même finalité dans ces deux types d’organisations, il n’en demeure pas moins que l’aspect financier est tout aussi important mais à des degrés différents. Pour continuer à vérifier nos propositions de recherches et notamment la deuxième, nous allons tenter, à travers les entretiens réalisés, de vérifier que le SIF est un outil de pilotage de la performance financière participant à l’action décisionnelle dans les différentes organisations étudiées. La première analyse que nous pouvons faire de ces entretiens est que tout ERP, lorsqu’il est mis en place doit assurer la fonction de support pour les opérations de l’entreprise. Les répondants ont en effet, quasiment tous, mentionné le besoin de fonctions opérationnelles afin d’assurer le bon fonctionnement de l’activité. 43 Un autre point qui est revenu souvent au cours de ces entretiens, est que les répondants ont tous évoqué le fait que la partie finance était intégrée dans leur SI. Ceci nous permet donc de vérifier l’importance du SIF pour le pilotage de la performance et le processus décisionnel. Ce qui ressort des entretiens, que ce soit les interlocuteurs du privé comme du public, est que les données émanant du SI qu’ils exploitent sont à peu près les mêmes : d’abord des données opérationnelles (liées à la production, au stock, à la vente et aux achats) qui vont permettre à la finance de produire des rapports financiers (comptabilité analytique, comptabilité budgétaire, bilans, etc.). Le SIF apparaît alors comme un outil d’abord opérationnel puis financier. De plus, le fait de pouvoir puiser des informations de natures différentes (opérationnelles, financières, etc.) dans une même base de données leur permet aussi d’exploiter des indicateurs sur l’activité. En effet, la majorité des interviewés évoque les indicateurs (de performance) comme suite logique à l’exploitation des données de base. Ceux-ci participent grandement au reporting dans un premier temps et vont venir conforter voire même déclencher la prise de décision par la suite. Le SIF apparaît ainsi comme l’interface entre des données opérationnelles entrantes (production, achat, stock, etc.) qui les traduira en données financières pour ensuite en faire ressortir des données stratégiques pour la prise de décision future. Ceci va permettre à l’organisation dans un premier temps d’évaluer sa performance financière et ainsi de piloter ses activités au travers de celle-ci notamment. Néanmoins, ce pilotage va également servir à la prise de décisions puisque les résultats émanant du pilotage vont être le moteur de prises de décisions (investissements). Nous pouvons représenter l’action du SIF, à travers ces entretiens, par le schéma cidessous : 44 Nous pouvons donc valider notre deuxième proposition (P2) de recherche selon laquelle le SIF intervient pour le pilotage de la performance financière et pour le processus décisionnel de l’entreprise. 45 Discussions Dans cette partie, nous allons émettre des réflexions vis-à-vis de la recherche que nous avons effectué et des résultats que nous avons obtenu. o Les limites de notre méthodologie de recherche D’un point de vue méthodologique, nous pouvons émettre quelques nuances quant à nos résultats. En effet, même si nous avons essayé de prendre des entreprises avec des spécificités bien propres à chacune, nous ne pouvons pas affirmer que les résultats sur le pilotage de la performance puissent faire l’objet de généralité. Bien que nous ayons essayé d’interpréter au mieux les résultats des entretiens, un côté subjectif peut ressortir de l’évaluateur. En outre, l’évaluateur ne sera pas le seul responsable de cette subjectivité puisque les différents interlocuteurs pourront créer une sorte de distorsion entre ce qu’ils disent et sur ce qui se passe réellement. En effet, l’environnement dans lequel évolue le répondant pourra affecter ses réponses. De plus, le répondant pourra utiliser qu’une seule partie du système d’information financier ou bien n’aura pas assez de recul pour évoquer exactement à quoi correspond la performance financière de son organisation. Ainsi, la méthodologie des entretiens semi-directifs nous fait relativiser les résultats obtenus lors de cette recherche exploratoire. o Un constat prévisible à notre étude : les facteurs de contingences organisationnels. Un premier constat que nous pouvons faire est que la taille de l’entreprise tout comme le secteur d’activité dans lequel elle évolue, modifient ses besoins, et particulièrement en ce qui concerne l’utilisation et l’impact du SIF. En effet, plus la taille de l’organisation est grande, plus il devient inéluctable de posséder des outils globaux et précis pour mesurer la performance financière de l’activité, afin d’assurer notamment un suivi et un contrôle des actions effectuées. C’est pourquoi, il est essentiel d’avoir un outil « intégré », c'est-àdire qui regroupe les activités clés afin d’évaluer correctement la performance. Nous pouvons le voir avec la société 4, une PME qui ne possède pas encore un système assez développé pour juger de la bonne performance ou pas de son activité. Ainsi, les contingences structurelles et organisationnelles auront un impact certain quant à 46 l’utilisation et à l’efficacité du SIF. Néanmoins, nous pouvons émettre une nuance liée aux facteurs de contingences organisationnels puisque nous pouvons voir une différence entre les organisations du privé et du public. Effectivement, les facteurs de contingences organisationnels sont plus marqués entre les entreprises du privé utilisant le SIF que les organisations du public qui ont pourtant des caractéristiques, en termes structurel, bien différentes. D’autres facteurs expliqueraient alors cette spécificité de contingence (les pressions réglementaires avec l’unification des démarches de modernisation des processus de gestion pour les organisations du secteur public). o Des aspects complémentaires liés au SIF ressortant de notre étude Notre étude a fait ressortir les informations nécessaires pour vérifier nos propositions de recherche. Néanmoins, cette étude fait ressortir des points dont nous n’avons pas évoqué dans notre revue de littérature. Ceci concerne notamment des caractéristiques liées au SIF. Premièrement, l’analyse des entretiens fait ressortir le fait que les systèmes sont parfois trop rigides et pas assez personnalisés par rapport à l’activité de l’organisation. Ceci peut être une limite vis-à-vis de l’utilisation du SI de la part des salariés. En effet, si le SI n’est pas adapté aux besoins (manque de fonctionnalités par exemple), les utilisateurs ne s’en serviront pas ou pas bien et ceci aura un coût pour l’entreprise qui l’aura mis en place. D’un autre côté, pour les organisations à dimension internationale, le SI présente un aspect « tentaculaire » et est compliqué à appréhender. Certaines fonctions sont figées et ne sont pas adaptables à des cas particuliers. Les processus et procédés sont stricts, rigides et parfois trop longs. C’est pour pallier au manque de souplesse de ces systèmes que les entreprises sont amenées à développer ou utiliser des outils supplémentaires pour arriver au pilotage et au processus décisionnel. Se pose alors la question de sûreté et de fiabilité des données, avec le développement d’outils supplémentaires et l’utilisation du SIF. En effet, l’utilisation du SIF rend accessible les utilisateurs à une multitude de données afin que ceux-ci jugent la performance de l’organisation. Certains interlocuteurs ont alors émis cette nécessité de 47 fiabiliser les données puisque les décisions seront prises en fonction de celles-ci. Pour cela des contrôles sont effectués et une sélection d’utilisateurs sera habilitée en fonction du périmètre sur lequel ils interviennent, pour éviter justement des déviations. Les organisations auront alors tout intérêt à délimiter les pouvoirs de chacun au sein du système en donnant un accès limité et propre aux besoins de chacun afin de minimiser les risques. 48 Conclusion Cette recherche exploratoire, nous a permis dans un premier temps de mettre en exergue les concepts principaux que revêt la performance dans les organisations publiques et privées. Nous pouvons voir alors une différence entre les sphères publique et privée, en termes de performance. Ceci se voit notamment au niveau de la finalité de celle-ci. D’un côté, pour les organisations du privé, nous avons comme finalité la performance financière, c'est-à-dire le profit et les résultats comme ligne d’horizon même si celles-ci prennent en compte de plus en plus l’environnement qui les entoure (aspects internes et externes) et plus seulement l’aspect financier. Pour les organisations publiques, la performance financière reste un moyen des finalités du secteur public. Effectivement, l’organisation du secteur public va émettre une « action de la société sur la société » (Ouellet, 1992) afin de combler les besoins du citoyen. La performance recherchée n’est donc pas financière mais plutôt sociale, on parlera alors de « profit social ». Néanmoins, avec les différentes pressions (internes et externes), les organisations de la sphère publique sont dans l’obligation de passer d’une « logique de moyen à une logique de résultats », et donc de s’inspirer des modèles de pilotage de la performance du privé qui ont jusqu’ici prouvé leurs efficacités. Par ailleurs, que ce soit les organisations du privé comme celles du public, tout le monde est contraint de piloter son activité afin d’en maîtriser tous les contours et garder à l’esprit la notion de pérennité. Pour cela, des outils de pilotage vont être nécessaires et c’est là que notre recherche exploratoire nous permet d’affirmer que le système d’information financier est un bon outil de pilotage de la performance. En effet, celui-ci, malgré des spécificités propres aux différentes entreprises étudiées, va permettre la production de nombreuses données financières, permettant de prendre des mesures correctives si des déviances apparaissaient. De plus, les différentes apparences du SIF et leur implication au niveau du pilotage de la performance de l’entreprise, vont aussi avoir un impact au niveau du processus 49 décisionnel. Effectivement, en produisant des reportings, le SIF apparaît comme étant un outil essentiel à la prise de décision par rapport à des aspects de l’organisation (activité commerciale, production, etc.). Nous pouvons donc affirmer que malgré l’identité de l’organisation, le SIF est un outil générique en termes de pilotage de la performance et d’action décisionnelle bien que les finalités soient différentes entre les organisations de la sphère publique et privée. Comme nous pouvons le remarquer, l’ensemble des recherches nous a amené à la conclusion que le SIF permet une meilleure manipulation de l’ensemble des informations internes de l’entreprise, à son activité. En outre, les décisions sont aussi basées sur des données et facteurs externes à l’entreprise, plus complexes à anticiper et à prévoir comme la conjoncture des marchés financiers, les faits marquants de l’économie, etc. C’est là que le SIF et les Systèmes d’Informations en général atteignent leurs limites. L’enjeu pour les SI serait alors d’incorporer une partie sur la gestion des risques, qui impacteraient fortement l’activité d’une entreprise. En effet, cette prise en compte des risques, auxquels est confrontée l’organisation, pourrait lui permettre d’acquérir des données complémentaires pour affiner son processus décisionnel vis-à-vis de sa stratégie. Il serait donc intéressant d’analyser les opportunités et les bienfaits qu’apporterait un SI tourné vers l’extérieur en vue d’une meilleure prise en compte de la performance. 50 Bibliographie ALAZARD C. & SEPARI S. (1998), Contrôle de gestion DECF épreuve n°7, 4ème édition, DUNOD, Paris. AMPUERO M., GORANSON J. et SCOTT J. (1998). 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Annexe n°2 : Modèle de Morin, Savoie et Beaudin (1994) révisé par Savoie et Morin (2001) : Les quatre approches de la performance: « économique, sociale, systémique et politique ». 57 Annexe n°3 : Le Public Sector Scorecard (PSS) (Moullin, 2002). Le PSS est un tableau de bord adapté du Balanced Scorecard (BSC, Kaplan et Norton, 2001) et visant à améliorer le service proposé par une organisation publique en veillant à ce que la stratégie, les process et les mesures de performance soient tous alignés les uns avec les autres en tenant compte des besoins et des attentes des usagers. En effet, celui-ci a été développé en fonction des spécificités du secteur public puisque le BSC de Kaplan et Norton avait pour finalité la finance. Ce dernier favorisait ainsi le profit et le résultat, permettant de dire si la performance de l’organisation était atteinte ou non. Le PSS peut se formaliser comme le schéma ci-dessous : La spécificité, par rapport au BSC est que ce modèle de mesure de la performance, comme nous pouvons le voir, prend en compte directement les usagers et les parties prenantes. La finance n’apparaît alors comme un moyen d'atteindre le résultat souhaité. C’est la satisfaction qui prime au bout du compte et qui définira si oui ou non le résultat est satisfaisant. Annexe n°4 : « Le tableau de bord prospectif », RS Kaplan et DP Norton, Editions d’organisation 2003. 58 Annexe n°5 : Schéma formalisant nos propositions de recherche. Annexe n°6 : Exemple d’un entretien effectué au sein d’une organisation privée. Ce questionnaire a été soumis lors d’un entretien qui a durée un peu plus de 30 minutes. Nous avons dû rebondir sur certaines réponses dans le but d’orienter l’interlocuteur afin qu’il nous apporte certaines réponses attendues sur les différents thèmes du guide d’entretien. 59 Thème 1 : L’interviewé et son environnement Sous-thème 1 : L’interlocuteur, son rôle et sa place dans l’organisation Contrôleur de gestion industriel au sein d’une entreprise aéronautique (1,5 milliards d’€ de CA et un effectif de 6400 personnes) appartenant en un grand groupe aéronautique, de défense et de sécurité (15 milliards d’€ de CA et un effectif de 62500 personnes). Responsable du contrôle de gestion en charge de la réparation de Pièces et Accessoires. Sous-thème 2 : Les variables spécifiques du service et/ou de l’entreprise: Actions/objectifs, etc. Action : - Assurer le suivi de l’activité Reporting mensuel sur les indicateurs économiques industriels. Analyser avec les opérationnels les résultats, déterminer les plans d’actions et les restituer in fine au TOP Management (industriel + Secrétariat général) sous forme de BSC. - Aider au pilotage Construire les outils opérationnels d’aide à la décision visant à piloter et maitriser les indicateurs économiques VEX Dépenses (Charges externes/Coûts additionnels/Masse salariale/Amortissements) Effectifs Investissements Heures productives Ecarts sur OF Prix d’activités ….. Objectifs : - Objectif corporate (Pilotage économique) Assurer le bon fonctionnement des clôtures techniques Assurer les inventaires ….. 60 - Objectifs opérationnels (industriels) Maîtrise des coûts Fournir les outils d’aide à la décision Sensibiliser le management de proximité (Agents de maîtrise / Chefs de lignes) et les faire monter en compétences sur les problématiques économiques. Thème 2 : La performance Sous-thème 1 : Perception de la performance La performance c’est mesurer, déterminer des axes d’amélioration (= Plan d’action) et assurer un suivi. En tant que fonction support, la performance consiste à mettre à disposition les outils de pilotage nécessaires aux opérationnels. Sous-thème 2 : Les priorités en matière de performance pour votre service Faire en sorte que notre société reste leader sur son secteur d’activité. Pour cela, nous nous devons d’assurer le bon fonctionnement des processus clés de l’entreprise. Pour ma part, les priorités en matière de performance ont un objectif corporate (assurer le bon fonctionnement des aspects financiers de l’organisation) Thème 3 : Contexte du SI au sein de l’organisation Sous-thème 1 : Le rôle et les spécificités du SI dans l’organisation La société dans laquelle j’évolue dispose d’un ERP intégré. - Optimisation des processus de gestion (flux économiques et financiers) - Cohérence et homogénéité des informations (un seul fichier articles, un seul fichier clients, etc.) - Intégrité et unicité du Système d’Information - Partage du même Système d’Information facilitant la communication interne et externe - Minimisation des coûts de gestion de l’information - Globalisation de la formation (même logique, même ergonomie) - Productivité accrue - Maîtrise des coûts, des délais de mise en œuvre et de déploiement Sous-thème 2 : Le SI utilisé SAP 61 Thème 4 : Production et exploitation des données Sous-thème 1 : Les données émanant du SI Via notre ERP nous produisons des : - Informations industrielles (Suivi des temps réels Vs temps gammés, suivi des TAT, suivi des heures productives….) - Informations économiques (Exemple : Suivi Coûts de production, suivi des dépenses (amortissement/ Masse salariale) Nous utilisons ces données dans le cadre de reportings de résultats et de pilotage. Néanmoins, même si notre ERP est intégré, nous avons dû développer d’autres outils autour de celui-ci : - Base ACCESS pour jointer des tables SAP. - Microsoft office Excel pour concaténer plusieurs tables. - Utilisation de SAP Business Information Warehouse (SAP BW) qui est une solution de business intelligence, d'analyse et de reporting pour l'entreprise. - Utilisation de (Bex), logiciels de reporting qui n’est autre que l’interface dynamique de SAP BW sous format Excel. - Le but de ce développement hors SAP est une alternative pour consolider plusieurs données car non disponibles en standard dans SAP. Sous-thème 2 : L’exploitation des données du SI Les données sont exploitées dans le but d’aider les opérationnels à piloter leurs activités en mettant en place des outils d’aide à la décision. Le type d’information produit nous permet de mettre à disposition deux types d’informations : - Informations de résultats - Informations de pilotage d’aide à la décision Ainsi, nous pouvons prendre des décisions à partir des données de l’ERP. Pour ma part ce sont des : 62 - Actions correctives post-analyse des opérationnels pour maîtriser les coûts lorsque ces derniers dérivent (consommations des pièces, maîtrise des coûts, non qualité, etc.) - Réallocations d’effectifs en sous capacité sur des postes de travail en goulot. Ces données émanant du SI vont ainsi nous permettre de mesurer et déterminer les d’amélioration. Thème 5 : Divers Sous-thème 1 : Remarques/observations supplémentaire Nous avons un SI très développé dans notre société ce qui suggère une fiabilité des données. Pour cela, nous devons garantir la fiabilité des données recueillies de notre système d’information : - En mettant à disposition des outils quotidiens à disposition des opérationnels. (Exemple, contrôle de la balance carrée (Heures prod. + Heures improd) = Heures de présence) - En mettant en place des audits terrain. Celui-ci consiste, sur la base d’un « List to floor », de vérifier que les pièces sont bien physiquement là ou l’ERP l’indique. - Traitement des anomalies Batch lorsque les flux ne sont pas respectés. Des anomalies sont identifiées lors des analyses mensuelles et corrigés sur les clôtures M+1. - Sensibiliser les opérationnels (Management de proximité) sur la fiabilisation des données pour ne pas polluer les analyses. « Shit in, shit out » Le contrôle des données est difficile compte tenu du flux important d’informations. De plus, chaque développement sous SAP est coûteux. Cet aspect est régulièrement un frein en entreprise. Il explique principalement pourquoi on développe des outils sous Excel. La solution SAP est idéale dans un environnement standard, type « production ». Dans un environnement support, les flux ne sont pas standards et SAP s’avère donc rapidement rigide. 63 Annexe n°7 : Exemple d’un entretien effectué au sein d’une organisation publique Ce questionnaire a été soumis lors d’un entretien qui a durée un peu plus de 30 minutes. Nous avons dû rebondir sur certaines réponses dans le but d’orienter l’interlocuteur afin qu’il nous apporte certaines réponses attendues sur les différents thèmes du guide d’entretien. Thème 1 : L’interviewé et son environnement Sous-thème 1 : L’interlocuteur, son rôle et sa place dans l’organisation Responsable comptabilité budgétaire et analytique. Notre organisation est une organisation publique rattachée à l’état via le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Son intervention concerne le transport aérien français dont la sécurité du paysage aérien français ainsi que d’autres activités liées à l’aviation civile. Sous-thème 2 : Les variables spécifiques du service et/ou de l’entreprise: Actions/objectifs, etc. Le rôle de notre organisation est de s’assurer de la sécurité et du bon fonctionnement du transport aérien en France. De plus, notre organisation est également en charge de certification et de soutien au niveau de la R&D dans le secteur de l’aéronautique. Plus particulièrement, notre service relatif à la comptabilité budgétaire et analytique, va permettre à notre organisation de s’assurer des bons processus comptables et financiers dans le but de permettre une meilleure gestion de l’activité. Thème 2 : La performance Sous-thème 1 : Perception de la performance La performance pour notre organisation passe par 4 enjeux (sous l’influence du traité FABEC et par un plan de performance mis en œuvre): 64 - Responsable de la sécurité et de la sûreté (le transport aérien doit être sûr vu l’accroissement du nombre de vol aérien par jour. Il faut donc une certaine organisation pour éviter d’éventuels incidents) - La capacité et la qualité du service (faire en sorte que les retards soient minimisés liés à la gestion du trafic aérien, afin de satisfaire les utilisateurs) - Acteur de prévention pour le respect de l’environnement (La DGAC s’engage à être un acteur éco-responsable : économie de carburant pendant les phases d’atterrissage et de décollage, nuisance sonore, etc.) - L’efficacité économique (les compagnies aériennes doivent payer des redevances lorsqu’elles effectuent un trajet aérien en France. Il s’agit alors de gérer ces redevances qui auront un impact sur les investissements de structures et de fonctionnements de l’Aviation Civile.) Sous-thème 2 : Les priorités en matière de performance pour votre service Améliorer les processus de gestion clés de l’organisation afin de satisfaire toutes les parties prenantes (partenaires, compagnie aériennes, utilisateurs, etc.) Pour notre service, il s’agit du domaine financier relatif à l’efficacité économique. Thème 3 : Contexte du SI au sein de l’organisation Sous-thème 1 : Le rôle et les spécificités du SI dans l’organisation Le SIF (Système d’Information Financier) est l’environnement de travail budgétaire, financier, analytique et comptable de l’ensemble des services de la DGAC, Fondé sur le progiciel de gestion intégré (PGI) SAP, il fournit un cadre de travail partagé, englobant directement ou indirectement l’ensemble des processus financiers mis en œuvre par les services de la DGAC. Le SI dont nous disposons est : - Un outil financier unique pour l’ensemble de nos entités - Un système sécurisé permettant une certification des comptes sans réserve par la Cour des Comptes et par l’Union Européenne pour les prestataires ; 65 - Un outil permettant de faciliter le dialogue de gestion (intra DGAC, la Direction du Budget du Ministère des Finances, les autorités européennes) en partageant les données financières et métiers nécessaires dans un système de gestion unique ; - Un outil pour répondre à la démarche de pilotage de la performance ; o Structurer les processus et les référentiels de gestion o Homogénéiser et simplifier les anciens outils et mettre en œuvre un véritable outil de restitutions et de pilotage ; o Permettre une connexion avec la solution Chorus mise en œuvre par le ministère des finances ; Sous-thème 2 : Le SI utilisé SAP Thème 4 : Production et exploitation des données Sous-thème 1 : Les données émanant du SI Le SI dont nous disposons, va permettre d’extraire des données des domaines suivants : - Achat-Dépense o Unifier le référentiel des fournisseurs, o Mieux structurer les marchés, o Piloter l’exécution budgétaire des marchés, et notamment le suivi des échéanciers de crédits de paiement (CP), o Disposer d’un outil supportant le service facturier - Budget o Structurer, homogénéiser et faciliter les processus d’élaboration et de programmation budgétaire, o Améliorer le pilotage budgétaire, - Recettes o Harmoniser les processus d’enregistrement comptable des taxes et des redevances, o Permettre un suivi consolidé des redevables et contribuables. - Comptabilité générale et immobilisations o Disposer d’une meilleure traçabilité des différentes écritures, o Disposer d’un outil supportant le contrôle hiérarchisé de la dépense, 66 o Améliorer l’intégration du budget dans les comptes de l’État, o Permettre une meilleure prise en compte des immobilisations dans la comptabilité générale, - Comptabilité analytique o Améliorer la traçabilité et l’intégration des imputations analytiques, o Faciliter le suivi des coûts des activités opérationnelles de la DGAC, o Harmoniser les pratiques et méthodes analytiques des différentes directions. Sous-thème 2 : L’exploitation des données du SI Le SI dont nous nous servons, va permettre essentiellement de travailler sur des données financières même si celui sera connecté à d’autres aspects de la gestion (Supplier relationship management par exemple). Ces données vont avoir une portée stratégique puisque celles-ci vont permettre à la DGAC de prendre des décisions quant à la stratégie future à adopter, avec l’évolution des réglementations que recouvre l’Aviation Civile. Thème 5 : Divers Sous-thème 1 : Remarques/observations supplémentaire Notre SI découle du fait qu’avant 2008, notre ancien outil de gestion, ne nous permettait pas de réaliser les analyses nécessaires au pilotage de la performance dans la logique édictée par la LOLF. 67 Annexe n°8 : Ensemble des réponses des différents interlocuteurs interrogés. Thème abordé Sous-thèmes Société 1 Société 2 Contrôleur de gestion Business Analyst pour une industriel dans une société de société (25000 personnes surgelés (environ 300 et un CA d’environ 3 personnes et un CA de plus de milliards d’€) de 100 millions d’€) cosmétiques appartenant à un groupe de luxe (plus Filiale d’un groupe Agrode 80000 personnes et alimentaire de 7000 environ 30 milliards d’€ personnes avec un CA de plus de CA) L’interlocuteur, son de 4 milliards d’€ rôle et sa place Intervention sur les L’interviewé et dans la société Etre le lien entre la direction reportings, les analyses son financière et les responsables quantitatives et environnement usines (Directeur BU, chefs qualitatives, le suivi des d’ateliers, etc.) KPIs, des performances des marchés et la fixation - Fournir les comptes d'objectifs. Participation industriels au pilotage de la qualité, - Support SI pour les de la commande et de la opérationnels mise en production des - Rôle de Business Partner produits. Les variables spécifiques du service et/ou de Société 4 Société 5 Société 6 Responsable comptabilité budgétaire et analytique. Chargé des domaines Finance, Budget et comptabilité. Directeur financier d’une PME en pleine croissance dans le domaine des Notre organisation est une nouvelles technologies en organisation publique informatique et en rattachée à l’état via le télécommunications. ministère de l’écologie, du (effectif d’environ 100 développement durable et personnes pour un chiffre de l’énergie. d’affaire avoisinant les 50 millions de CA) Son intervention concerne le transport aérien français Rôle de contrôleur de la dont la sécurité du paysage gestion financière de aérien français ainsi que l’entreprise. d’autres activités liées à l’aviation civile. - Clôtures mensuelles La fonction de Business Objectif de croissance du CA Le rôle de notre (comptes usines) Analyst est toute récente et de la marge notamment organisation est de - Analyse performance (main donc le service n’est que commerciale grâce au suivi s’assurer de la sécurité et Notre organisation est un groupement d'intérêt public qui a pour missions de mutualiser les ressources universitaires, de développer et de diffuser, au bénéfice de ses membres, établissements d'enseignement supérieur et de recherche, des services et outils qui participent à la modernisation de leur gestion. Appréhender et contextualiser les transformations des 68 l’entreprise d’œuvre, consommables) - Préparation budget - Calcul prix de revient des produits - Support R&D (Calcul des prix des nouveaux produits) - Mise en place de nouveaux outils de gestion en usine (Déploiement du module SAP PP) peu développé. des ventes, des coûts de du bon fonctionnement du réalisation et des charges transport aérien en France. Le service va avoir un rôle commerciales. Suivi transversal aux secondaire du coût marginal De plus notre organisation différentes fonctions de des charges de structure. est également en charge de l’entreprise (Marketing, certification et de soutient finance, R&D, production, au niveau de la R&D dans le Qualité, etc.) secteur de l’aéronautique. Notre rôle va consister à analyser les données, les informations, le workflow ainsi que les stratégies mise en place afin d’aider les responsables à prendre les bonnes décisions futures. Nous faisons en sorte que l’entreprise soit la plus efficace possible (via un pilotage) en fonction des objectifs fixés à atteindre. métiers du domaine et les évolutions réglementaires. Assurer une fonction de veille sur les normes budgétaires, financières et comptables pouvant concerner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Plus particulièrement, notre service relatif à la comptabilité budgétaire et analytique, va permettre à Structurer le travail notre organisation de coopératif entre s’assurer des bons établissements de manière processus comptables et à détecter et promouvoir financiers dans le but de les bonnes pratiques, et permettre une meilleure mener des démarches gestion de l’activité de prospectives. l’organisation. Assurer le rôle de référent métier auprès des équipes en charge du SI. Aider au développement des dispositifs de pilotage budgétaire et financier, de projection pluriannuelle, de mise en qualité des données, de maitrise des risques financiers, d’élaboration d’outils de pilotage. Accompagner les établissements dans leurs choix d’organisation financière. 69 La performance Perception de la performance La performance est de définir Métier transversal à Performance exclusivement La performance pour notre Notre vision de la un budget équilibré, tout l’organisation. Ainsi, financière avec suivi des organisation passe par 4 performance est attachée à essayant de diminuer les vision de la performance variations des indicateurs : enjeux (sous l’influence du la LOLF. Autrement dit, coûts dans le but d’une globale. CA, marge s/ coût de traité FABEC et par un plan c’est la qualité de service augmentation de résultat réalisation, marge brute de performance mis en public atteinte au regard (EBE) Néanmoins, la commerciale et marge nette œuvre): des moyens mobilisés performance serait liée à avant impôt. Responsable de la sécurité (efficience). Les budgets sont établis tous un aspect client et et de la sûreté (le transport les ans entre tous les services notamment à la aérien doit être sûr vu de l’entreprise (Commerce, satisfaction de celui-ci en l’accroissement du nombre Marketing, Supply chain, RH, vue de rester leader sur le de vol aérien par jour. Il Finance, Achats) en marché (CA). faut donc une certaine collaboration avec les organisation pour éviter directeurs d’usine. Ils tout incident) permettent de définir les prix des produits La capacité et la qualité du service (faire en sorte que Le CdG réalise un arbitrage les retards soient entre tous les services afin de minimisés liés à la gestion définir un budget cohérent du trafic aérien, afin de tout en essayant de réduire satisfaire les utilisateurs) les coûts Acteur de prévention pour Les directeurs d’usines le respect de proposent des prix en l’environnement (La DGAC fonction : des cadences, du s’engage à être un acteur nombre de personnes sur éco-responsable : économie ligne, des taux de pertes sur de carburant pendant les ligne (ingrédients) phases d’atterrissage et décollage, nuisance sonore, Les résultats de l’usine seront etc.) ensuite jugés à partir de ces prix tout au long de l’année L’efficacité économique (les compagnies aériennes Le commerce pourra définir doivent payer des ensuite son prix de vente. redevances lorsqu’elles effectuent un trajet aérien en France. Il s’agit alors de gérer ces redevances qui auront un impact sur les investissements de 70 structures et de fonctionnements de l’Aviation Civile.) L’usine peut être tentée de gonfler son prix de revient afin de réaliser une meilleure performance industrielle. Le commerce doit proposer des prix toujours plus bas à ses clients pour être compétitifs et développer des marchés afin d’augmenter le CA et la marge (performance commerciale) La performance passe par certains enjeux : Le rôle du CdG est de - Rester leader sur notre s’assurer que les usines marché La société étant en plein proposent des prix de revient - Développer notre développement, la priorité raisonnable de façon à politique de proximité reste accès client afin Priorités en matière pouvoir tenir les prix en usine avec le client d’acquérir une part de de performance mais aussi permettre aux - Etre plus efficient en marché conséquente face à commerciaux de développer termes de délais, coûts, nos concurrents des marchés en proposant des qualité, etc. prix compétitifs -Pérenniser la relation avec nos parties prenantes Il doit donc d’une part aider (salariés, actionnaires, les opérationnels dans le fournisseurs, clients) pilotage de la performance (résultats des produits, par ligne, par jour de production) Améliorer la performance des établissements à travers le renouvellement et la modernisation des outils de travail et des infrastructures Améliorer les processus de gestion clés de Améliorer les compétences l’organisation afin de des acteurs en matière de satisfaire toutes les parties gestion pour que la prenantes (partenaires, performance devienne une compagnie aériennes, habitude. utilisateurs, etc.) Les actions de notre Pour notre service, il s’agit organisation viseront donc du domaine financier relatif en priorité les gains de à l’efficacité économique. performance en recherchant les meilleures pratiques et innovations technologiques afin de satisfaire au mieux les bénéficiaires finaux. Mais aussi dans la prise de décision des dirigeants (investissement, achat d’une machine, ouverture d’une nouvelle ligne ou usine) grâce à la mise en place d’outils de gestion. 71 L’utilisation de notre SI Pour fournir à permet à tous les services de l’organisation une solution l’entreprise d’être inter reliés homogène, complète et - Le SI va permettre de et de travailler à partir des intégrée. Seul ce type de piloter l’organisation (et mêmes informations solution permet Saisie des factures achats et Le SIF (Système notamment au niveau de (production, finance, achat, d’appréhender les ventes (frais généraux et d’Information Financier) l’aspect financier) d’une vente, etc) multiples paramètres sous-traitance) est l’environnement de meilleure façon. Chose que influant sur les travail budgétaire, ne faisions pas auparavant. Notre SI va être aussi un outil approvisionnements, Production de comptes financier, analytique et d’analyse qui permet l’ordonnancement, la mensuels analytiques avec comptable de l’ensemble Ainsi avec cet outil de d’extraire des calculs très production, l’optimisation comparaison analytiques et des services de la DGAC, gestion intégré nous rapidement des stocks et des moyens budgétaire. sommes désormais humains à mettre en Le SIF intègre et remplace capables d’effectuer : C’est donc une aide à la Le rôle et les œuvre. . L’intégration Le but est de gérer avec un plusieurs applications décision Contexte du SI au spécificités du SI simplifie l’utilisation, en seul logiciel l’ensemble des financières de la DGAC, - un pilotage budgétaire et sein de dans l’organisation minimisant les fonctions de l’entreprise financier, C’est aussi un outil de collecte l’organisation redondances de saisie qui (achat-vente-finance et Fondé sur le progiciel de - une gestion budgétaire, de données (suivi de la main peuvent exister avec des production) gestion intégré (PGI) SAP, il comptable et analytique, d’œuvre), analyse des solutions de gestion fournit un cadre de travail - la mise en œuvre du quantités fabriquées ce qui va hétérogènes. Les liens Notre société étant en pleine partagé solide, englobant contrôle interne nous permettre de piloter inter-modules croissante, nous avons été directement ou comptable, financier et notre activité (commerce/production/a obligé de nous doter d’un indirectement l’ensemble budgétaire au sein des chats/stocks/ finance) outil de gestion intégré mais des processus financiers établissements Le SI permet d’avoir des facilitent la lecture et si celui-ci n’est pas encore mis en œuvre par les d’enseignement supérieur suivis réguliers (tous les l’interprétation. assez développé. services de la DGAC. et de recherche. mois) du réalisé comparé au Notre SI découle de la budget stratégie du groupe Notre SI a été développé pour voulant un ERP commun à être en adéquation avec les toutes les filiales. attentes du groupe Le SI utilisé SAP SAP Lawson M3 SAP SAP 72 Les opérationnels déclarent les produits fabriqués ainsi que les quantités de matières utilisées. Cela permet aux CdG d’extraire les comptes tous les mois et de les diffuser aux directeurs d’usine et comité direction. Production et exploitation des données Les données émanant du SI Ici beaucoup d’informations sont extraites du SI : - Taux de service client & fournisseurs (opérationnel) - Ratios Main d’œuvre (Prévue/réalisée) (opérationnel) Les données qui vont ressortir du SI, concerneront les axes suivants : Les données seront analysées Le SI dont nous disposons, Le SI permet la - Achat au travers d’indicateurs de - Plans de charge va permettre d’extraire des diffusion de -Dépense performance et de reports. Production (opérationnel) données pour analyser les données de base : -Comptabilité budgétaire Néanmoins, ces données ont domaines suivant : - Données Comptable -Comptabilité Analytique besoin d’être retraitées pour - Valorisation des - Achat-Dépense - Données -Comptabilité Générale être exploitées. Productions et des rebuts - Budget commerciales -Projet de financement (opérationnel et - Recettes (achat/vente) La fiabilité des données est comptable) - Comptabilité générale et Nous ne sommes pas assurée par des contrôles immobilisations Ceci nous permet ensuite de comme une entreprise avec les données propres à - Calcul du CA / des - Comptabilité analytique disposer d’indicateurs pour privée ; Notre but via ses l’usine (Excel) marges / lignes produits/ juger de la performance de données financières est de catégories (opérationnel Ceci nous permettra notre entreprise. piloter au mieux notre En revanche, un autre outil à et comptable) ensuite de produire des activité afin de proposer un dû être développé concernant indicateurs afin d’évaluer la Les données relatives à la service à la société et à ses les heures travaillées (RH) - Bilans comptable performance financière de production sont fournies utilisateurs par rapport aux l’organisation. avec un autre logiciel. moyens (financier et Cela pose des problèmes car - TTM (taux de humain) dont nous les personnes en RH sont les transformation Matières) disposons. seules à pouvoir utiliser cet (Comptable) outil et cela provoque ainsi une perte de temps - Evolution du carnet de commandes clients Un autre logiciel est utilisé (opérationnel et pour calculer les prix de comptable) revient. Il est utilisé uniquement par le service - Cycle de rotation des R&D et CdG produits (Comptable) - Coût de production des 73 produits (opérationnel et comptable) - Beaucoup d’actions découlent du SI mais celles-ci sont ensuite retravaillées via Excel pour renseigner des tableaux de bords, etc. L’exploitation des données du SI Notre SI nous permet d’exploiter des données : 1. Opérationnelles Les données sont d’ordre : (efficacité de la ligne - Opérationnelles de production de (Production, chaque usine, taux de stock, vente, etc.) perte, cadence). Ces - Stratégiques (en infos permettent aux fonction de notre responsables performance Les données qui sont opérationnels d’agir commerciale, exploitées de notre SI sont : sur leurs lignes de nous pourrons - Opérationnelles production ou de mettre en place (Achat, vente, etc.) transmettre de de nouveau - Comptables et nouvelles consignes à business pour financières (Bilan, leurs équipes. acquérir de clôtures 2. Stratégiques nouveaux mensuelles, frais (comparaison des marchés) d’exploitation, etc.) coûts réels vs coûts - Comptables et budgétées (Frais Budgétaires (il va fixes, variables, Main s’agir de mesurer d’œuvre)). Ces les écarts entre informations les ressources permettent aux employées et ce personnes membres que l’on a créé) du comité de direction de prendre des décisions Le SI dont nous nous servons, va permettre essentiellement de Les donnés du SI vont être travailler sur des données de 3 types : financières même si celui sera connecté à d’autres Opérationnelles (Analyser aspects de la gestion nos ressources, l’utilisation (Supplier relationship des services proposés, etc.) management par exemple). Financières (Achat, Ces données vont avoir une dépense, bilan, reportings, portée stratégique puisque etc.) celles-ci vont permettre à la DGAC de prendre des Stratégiques (en fonction décisions quant à la des résultats, des actions stratégie future à adopter seront prises afin avec l’évolution des d’améliorer les services réglementations exigeantes proposés) que recouvre l’Aviation Civile. 74 stratégiques pour l’entreprise (investissents, achats de nouvelles usine, achat d’une machine, etc.) Divers Observations, remarques Notre société connait depuis plusieurs années une croissance exponentielle et notre SI arrive parfois à ces limites car nous ne Nous veillons à ce que nos disposons pas de toutes les données soient les plus Le SI nous permet d’avoir informations possibles pour Le SI peut s’avérer parfois fiables possible via un accès à une information évaluer la performance de trop rigide. contrôle des informations. rapide et globale de l’entreprise. En effet, notre En effet, les données l’activité de l’organisation. Système d’information ne Demande un temps d’entrées peuvent être à la possède que la fonction d’adaptation avant de base de mauvaises Notre SI découle du fait L’utilisation et la création comptable et CRM. Il nous maîtriser l’outil. analyses pour la prise de qu’avant 2008, notre de ce SI est de répondre manque certains modules décision future. Il convient ancien outil de gestion, ne aux exigences émises par la essentiels pour le bon Le fait que tous les services aussi d’octroyer des droits nous permettait pas de LOLF. fonctionnement de aient les mêmes informations adaptés par fonctions, afin réaliser les analyses l’organisation. (un module peut représenter une limite d’éviter toute nécessaires au pilotage de Désormais les RH (pour évaluer la (certains services sont obligés manipulations la performance dans la organisations publiques performance sociale), un de renseigner des involontaires. logique édictée par la LOLF. doivent rendre des module logistique pour informations alors qu’ils n’en comptes précis afin de évaluer la partie supply ont aucune utilité). Nous sommes obligés en mieux gérer le budget leur chain et un module pour la vue de certains axes étant attribué, et donc production). La mise en place ou le d’analyses de faire appel à d’avoir une meilleure changement de SI est des programmes gestion financière dans le Ce choix d’ERP s’est fait bénéfique à l’entreprise mais spécifiques permettant de but que l’Etat ne soit pas pour une question de coût représente également un coût remplir des déficitaire. puisque moins cher que les conséquent pour celle-ci. fonctionnalités non systèmes dédiés aux grands couvertes par le standard groupes internationaux. du SI. Néanmoins, ceci nous oblige à utiliser des outils externes moins intégrés (Excel, Access, etc.) ce qui rend 75 l’accès à l’information difficile. Avec un SI totalement intégré nous aurions moins de perte de temps en termes d’élaboration de données et ceci dans le but d’analyser les données plus rapidement afin de faire des actions correctives pour palier à d’éventuelles anomalies. 76