TENUE DE TRAVAIL 11.02 Objectif Techniques et méthodes

Guide Technique d'Hygiène Hospitalière – 2004 Page 1 / 3 C.CLIN Sud-Est – Fiche n° 11.02
TENUE DE TRAVAIL
11.02
Objectif
Une tenue de travail adaptée permet de réduire la transmission des infections d'un malade à l'autre et des
malades aux membres du personnel et secondairement aux familles de ceux-ci.
Elle a aussi parfois un objectif de protection envers des agents chimiques en laboratoire, dans les services
réalisant de la chimiothérapie ou utilisant des désinfectants.
Techniques et méthodes
I - LA TENUE DE TRAVAIL
1) Tenue de base
Elle remplace les vêtements de ville dès l’arrivée dans l’établissement de santé. Elle doit être enlevée pour
toute action qui ne concerne pas, directement ou indirectement, un soin (prise de repas, retour à
domicile…).
Elle a un rôle de barrière vis-à-vis des risques de contamination liés à l’activité de soins.
Les règles de base sont les suivantes :
- blouse ou tunique et pantalon, remplaçant les vêtements de ville,
- manches courtes pour faciliter le lavage des mains,
- tenue propre, non déchirée,
- chaussures également réservées au travail, non bruyantes, faciles à nettoyer.
La dotation doit être suffisante pour que le changement puisse être quotidien.
La couleur peut être spécifique en fonction de l’activité ou du service (blanc en unité de soins, bleu au bloc
opératoire).
Dans le cadre des précautions standards (fiche 9.02), la tenue de base est complétée par le port de gants,
de surblouse, de masque et/ou de lunettes de protection dans les situations suivantes :
Port de gants
Les gants doivent être
changés entre deux patients, deux activités
- si risque de contact avec du sang, ou tout autre produit d’origine
humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient, notamment à
l’occasion de soins à risque de piqûre (hémoculture, pose ou dépose
de voie veineuse, chambres implantables, prélèvements sanguins…)
et lors de la manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge
et matériels souillés
ET
- lors de tout soin, lorsque les mains du soignant comportent des
lésions.
Port de surblouse, lunettes, masque
- si les soins ou manipulations exposent à un risque de projection ou
d’aérosolisation de sang ou tout autre produit d’origine humaine
(aspiration, endoscopie, actes opératoires, autopsie, manipulation de
matériel et linge souillés…)
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2) Services à haut risque infectieux
Une tenue spécifique remplace la tenue de base dans les secteurs protégés comme les blocs opératoires,
les services de greffés, de brûlés, d’hématologie...
Elle est impérativement enlevée à la sortie du secteur protégé et est remplacée par la tenue de base
classique si l’on rejoint une autre unité de soins.
Il s’agit par exemple d’une tenue tunique et pantalon, réservée au secteur protégé, souvent de couleur
différente pour être distinguée de la tenue de base.
Elle est changée quotidiennement et ne quitte jamais le secteur.
En fonction des secteurs et des activités, la tenue peut être complétée par :
- des sabots ou bottes ou sur-chaussures réservés aux secteurs les plus protégés (salle d'opération par
exemple). L’utilité des surchaussures étant actuellement discutée en dehors des blocs opératoires.
- une coiffe enveloppante ou une cagoule,
- un masque dont le type et l’efficacité seront adaptés à la situation - Cf « Pour en savoir plus » : les normes
relatives aux masques.
- des gants dont le type et les caractéristiques seront adaptés à la situation - Cf « Pour en savoir plus »
3) Situations particulières
Dans certaines situations particulières, la tenue de base est « renforcée » par des éléments spécifiques qui
seront enlevés ou jetés après l’activité.
Il s’agit par exemple :
- de la tenue opératoire des chirurgiens : casaque stérile, à usage unique ou non, recouvrante et à
manches longues
- de la tenue qui vient compléter la tenue de base lors d’un isolement septique (surblouse, gants, masque)
(voir chapitre 9)
- de la tenue de protection utilisée lors de manipulations de produits de chimiothérapie (surblouse à
manches longues, gants, masque à visière…)
- de la tenue de protection chimique utilisée dans certains laboratoires ou lors de l’utilisation de produits
désinfectants (masque à visière ou lunettes de protection, gants renforcés à manchettes longues,
masques…)
- de la tenue de protection utilisée par les agents de collecte ou de manipulation du linge en blanchisserie
- de chaussures de sécurité renforcées pour la manutention d’objets lourds et dans les lieux à risque de
glissade
Il - REGLES D'HYGIENE
Des vestiaires sont à la disposition du personnel pour effectuer le changement tenue de ville / tenue
professionnelle. Ce lieu est maintenu propre, il est pourvu d’un poste de lavage de mains et d’une douche à
disposition du personnel.
Le linge sale est évacué quotidiennement. L’entretien des tenues professionnelles ne doit en aucun cas être
réalisé à domicile par le personnel.
Dans les blocs opératoires, un vestiaire est réservé au changement de la tenue d’hôpital pour la tenue de
bloc et vice versa.
Responsables
Le directeur de l'hôpital est responsable de la mise à disposition des moyens et de la définition d'un
cahier des charges en cas d'appel à un prestataire..
Le chef de blanchisserie est responsable de la qualité et de la régularité de l'approvisionnement en linge.
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Le cadre infirmier de l’unité de soins, les IDE et ASD, le médecin du service sont responsables du
respect des bonnes pratiques en service.
Les infirmiers hygiénistes et les conseillères hôtelières aident à la mise en place des bonnes pratiques.
Selon la politique d’établissement, la société prestataire de service, sur la base d’un contrat spécifiant
les objectifs garantis est responsable du respect de ces objectifs.
Pour en savoir plus
Guides et recommandations
C.CLIN PARIS NORD. Le circuit du linge à l'hôpital. 1999, 41 pages. (NosoBase n°7553).
C.CLIN SUD-EST. Utilisation des gants. In : Objectif mains : Guide technique pour l'hygiène et la protection
des mains. CCLIN Sud-Est, 1999, chapitre 9, p. 139. (NosoBase n°5910).
C.CLIN SUD-OUEST. Recommandations pour une tenue vestimentaire adaptée des personnels soignants en
milieu hospitalier. 1998, 14 pages. (NosoBase n°7546).
C.CLIN SUD-OUEST. Textiles microporeux ou non tissés : quel choix réaliser ? 1994, 21 pages. (NosoBase
n°10253).
COTEREHOS. Hygiène appliquée à la fonction linge dans les établissements de santé. 1° ed. Direction
Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales de Rhône-Alpes, 2000, 72 pages. (NosoBase n°8226).
MINISTERE DE LEMPLOI ET DE LA SOLIDARITE. La fonction linge dans les établissements de santé – Eléments
d’approche méthodologique. 2001, 169 pages.
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