Mycologie médicale - Roneo Pharma Tours

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Parasitologie – Chapitre de Mycologie médicale
Lundi 18 Octobre 2010
8h30 à 10h30
Parasitologie
Mme Germon
Julie et Isabelle
Mycologie médicale
I.
Introduction
1) Définition d’un champignon : eucaryote, hétérotrophe, colonisateur, chitine,
reproduction sexuée/ asexuée, spores. C’est un règne à part (ni végétal, ni animal)
-
Levures : thalle : éléments unicellulaires (bastospores)
Filamenteux : thalle : filaments (mycélium) ex : dermatophytes, moisissures
-
Dimorphiques : phase levure in vivo / phase mycélienne in vitro (dans conditions
classiques de culture)
2) Champignons adaptés à la pathologie humaine :
-
-
Fungi adapté au parasitisme car affinité pour l’homme (ex : dermatophytes pour
kératine)
Fungi commensaux chez l’homme (ex : Candida, Malassezia)
Fungi d’origine externe au potentiel pathogène certain, ou pathogène primaire (ex :
tous
les
micromycètes
de
l’environnement :
Aspergillus
sp,
Cryptococcus,neoformans…)
Fungi apparemment dépourvus de pathogénicité (ex : saprophytes de
l’environnement : mycoses émergentes +++)
3) Les mycoses chez l’homme :
-
Mycoses : infections provoquées par des champignons microscopiques : micromycètes
Conséquences pathologiques du développement parasitaire du champignon chez son
hôte
Distinction : mycoses superficielles et mycoses profondes (dont septicémiques)
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Parasitologie – Chapitre de Mycologie médicale
II.
Dermatophytes :
Définition : champignons filamenteux adaptés à la kératine humaine ou animale, colonisant et
parasitant la peau et les phanères de l’homme.
-
Dermatophyties ou dermatophytoses : mycoses cutanées.
Chronique et souvent récidivantes
Famille des Deutéromycètes : 3 genres :
 Epidermophyton
 Trichophyton
 Microsporum
-
3 origines possibles : anthropophiles, zoophiles, telluriques (voir ENT).
Physiopathologie :
-
Contamination : directe ou indirecte
Arthrospores sont à l’origine du portage sain et/ou de l’infection
Adhérence et germination (production des filaments mycéliens) : il faut conditions
spéciales d’humidité, de CO2, de pH…
Principales formes cliniques : dermatophyties
trichophytiques), onyxis, intertrigo…
circinées,
teignes
(microsporiques,
1) Dermatophyties circinées
-
-
Développement d’un dermatophyte avec réaction inflammatoire au niveau de la peau
et formation de petites vésicules d’herpès circiné  on parle de « roue de Sainte
Catherine ».
Le principal agent étiologique est Microsporum canis (espèce zoophile)
Traitement par topique antifongique local (7 jours à 2 semaines). S’il y en a de
multiples, on utilisera un traitement antimycosique per os (7 à 14 jours)
2) Intertrigo
-
Souvent au niveau du pied (3ème-4ème espace interdigital), du à macération (« pied
d’athlète » : intertrigo interdigital dermatophytique avec T. rubrum dans 60% des cas).
Eczéma margine de Hebra : intertrigo du pli inguinal : ressemble à roue de Sainte
Catherine
Ca entraîne des démangeaisons importantes
Le traitement est local avec une forme galénique adaptée.
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Parasitologie – Chapitre de Mycologie médicale
3) Teignes
a) 2 types :
-
Sèches :
 Microsporiques : grande plaque unique ou peu nombreuses, bien délimitée ;
WOOD + Ex : M. langeronii, M. canis
 Trichophytiques : petites plaques nombreuses, mal délimitées ; WOOD –
Ex : T. soudanense, T. tonsurans
 Faviques : alopécie définitive + croûte épaisse ; WOOD +
Ex : T. schoenleinii (le seul)
-
Inflammatoires : population adulte masculine touchée.
 Kérion du cuir chevelu à T. verrucosum ; WOOD –
 Kérion de la barbe à T. mentagrophytes (sycosis)
b) Diagnostic mycologique :
-
Prélèvement
 De qualité en zone active des lésions par un spécialiste (mycologue/dermato)
 Il faut qu’il y ait eu absence de thérapeutique locale ou généralisée dans les 15
jours précédents pour la peau et dans les 2 mois précédents pour l’ongle
 Matériel : grattoir, vaccinostyle, pince à épiler, conteneur stérile…
-
Examen direct
 Primordial car permet d’instaurer le traitement
 Filaments mycéliens cloisonnés (arthrosporés)
 Parasitisme pilaire
-
Culture et identification :
 2 milieux : Sabouraud + actidione : 25°C et 30°C : délais de 3 semaines.
 Milieux spécifiques : Malt, PDA…. (sporulation)
Le parasitisme pilaire chez les dermatophytes : voir ENT
c) Traitement : local + systémique :
-
ère
1 intention chez l’enfant : Griséofulvine (15-20mg/kg/j pendant 6-8 semaines)+
traitement local (azolés)
1ère intention chez l’adulte : Griséofulvine (jusqu’à 1g/j) + traitement local au choix.
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Parasitologie – Chapitre de Mycologie médicale
-
2ème intention chez l’adulte : Kétoconazole (200mg/ml) avec surveillance hépatique
ou terbinafine (250mg/j).
Attention pas de traitement systémique chez la femme enceinte ou allaitante.
4) Onyxis à dermatophytes
Secondaire à une dermatophytie cutanée (plis), conditions de croissance favorables : humidité,
chaleur, contact fréquent avec source (pisicine, salle de bain…), modification de l’immunité.
2 types :
-
Onyxis des pieds : les plus fréquents, espèces anthropophiles.
T. rubrum (80%) > T. mentagrophytes var interdigitale >> E. floccosum.
Onyxis des mains : T. rubrum > T. mentagrophytes >> T. violaceum, soudanense
Atteinte des ongles des orteils/doigts : 80% / 20%. Mixte dans 3% des cas.
Différent avec Candida/ fusarium : pas de périonyxis.
a) Onychomycose sous-unguéale distale (latéro-distale)
Prolifération dans le lit de l’ongle à partir du bord disto latéral vers la matrice. Tache jaune à
brune. Changement de couleur : surinfection avec moisissure (A. versicolor) ou pigment (T.
rubrum) et épaississement de l’ongle.
Ongle friable et détruit progressivement.
b) Onychomycodystrophie totale : destruction totale de l’ongle
c) Leuconychies : taches blanches, atteinte de la tablette unguéale superficielle
d) Onychomycose proximale : contamination au niveau de la lumule. Lésion blanche
à la base de l’ongle extensible. Destruction de l’ongle. Patients immunodéprimés ++
Traitement :
-
Diminution de la zone parasitée = traitement physique (découpage, meulage), ou
chimique.
Toute partie de l’ongle doit être stérilisée
Guérison = après repousse du nouveau ongle : en 4 à 6 mois pour les mains, 9 à 12
mois pour le gros orteil.
Visite 6 mois après l’arrêt du traitement.
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Parasitologie – Chapitre de Mycologie médicale
 Si pas d’atteinte matricielle : traitement local (3 à 6 mois)
 par crème sous occlusion (Ketoderm crème, Mycoster crème) après avulsion
chimique ou mécanique
 ou par une solution quotidienne ou hebdomadaire (Mycoster 8% tous les jours ou
Locéryl 5% toutes les semaines)
 Si échec : traitement systémique en plus (traiter l’intertrigo en parallèle)
 Si atteinte matricielle :
 Adulte : terbinafine (main : 6 semaines à 3 mois ; pied : 3 à 6 mois) ou
kétoconazole (200mg/j pour le doigt, 400mg/j pour l’orteil). Avant il faut vérifier
la fonction hépatique.
 Enfant : griséofulvine (18 à 24 mois)
Diagnostic :
-
Prélèvement : étape primordiale, de préférence par un biologiste, avant tout traitement
(3 mois pour les ongles) ; pour un onyxis, il se fait à la jonction ongle sain/malade.
Lampe de WOOD
Examen direct : chloral-lcato-phénol ou noir chlorazol (colorant) ; potasse (10/30%) :
éclaircissant ; entre lame et lamelle.
Voir résumé ENT
III.
-
-
Candidoses
Levures cosmopolites très fréquentes en pathologie humaine.
Candida : >80% infections à levures
 Notion d’opportunisme est capitale
 Survenue et devenir d’une candidose reflètent bien souvent des conditions de
santé du sujet
Levures du genre Candida, non encapsulées, non pigmentées, bourgeonnement
multilatéral, principales espèces/biotope (voir ENT)
Morphologie : levures rondes à ovoïde (3-6 µm / 6-10 µm)
1) Candidoses cutanéo-muqueuses et des phanères
Conditions particulières de l’hôte : facteurs locaux et généraux, facteur extrin-intrinsèques
(voir ENT : facteurs favorisants les candidoses)
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Parasitologie – Chapitre de Mycologie médicale
a) Candidoses orales et oropharyngées
3 formes cliniques :
-
-
-
Erythémateuse atrophique :
 1 patient VIH sur 2 atteint
 60% sont des lésions multifocales (langue, palais…)
 luisante, rougeâtre, dépapillée.
Pseudomembraneuse (« muguet »)
 Lésions blanc/jaunâtre
 Molles, crémeuses, isolées ou confluentes
 Très adhérentes
 Surface rouge, érodée, saignants parfois
 Localisation : langue, palais, gencive, muqueuse jugale
Hyperplasique :
 bilatérale
 plaques et nodules blanc/jaune
+ pour toutes : sensation de soif, goût métallique, gêne à l’élocution et à l’alimentation.
Si oraux multiples : stomatites (bouche), glossite (langue), perlèche (cheilite angulaire)
Stomatites :
-
Erythème maculeux, diffus de la muqueuse buccale, lisse et brillant avec brulure et
gout métallique dans la bouche
En quelques jours : apparition de petits dépôts blancs crémeux en amas, se décollant
facilement
Atteinte de la face interne des joues et du palais
Cas chronique (immunodéprimés) : plaque blanches kératosiques ne se décollant pas
au grattage.
Perlèche :
-
Au début, érythème du pli commissural, peu prurigineux, uni ou bilatéral, avec peu ou
pas de desquamation
Puis érythème triangulaire des 2 commissures, avec prurit, brulures, macération du
fond du pli, desquamation
Evolution prolongée
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Candidoses chez les patients VIH + :
-
Prévalence avec immunodépression (ID)
Gravité avec ID : candidose œsophagique – si >100 CD4/mm3 ; et + si <100
CD4/mm3
Chronicité, résistance au fluconazole
Traitement des candidoses orales :
-
Lésions minimes : antifongiques locaux (Ampho B, Miconazole en gel buccal)
Si mauvaise observance ou lésions majeures : Fluconazole per os (100-400 mg/j)
Si fluco-R : autres triazolés : Voriconazole, Posaconazole
Traitement identique pour l’œsophagite à Candida sp
b) Candidoses génitales : vulvo-vaginale ou balano-posthite.
α. Vulvo-vaginale
-
Agents : Albicans +++, C. glabrata, C. tropicalis
Facteurs favorisants : grossesse, antibiotiques, corticoïdes, contraceptifs, terrain…
Banale en période d’activité génitale
Clinique :
 Prurit +++, dyspareunie, leucorrhée +/- abondantes et épaisses
 Vulve : érythème, œdème
 Vagin : muqueuse érythémateuse, sèche + points blanchâtres
 Débord sur le périnée et face interne cuisses.
-
Traitement :
 Topiques locaux (éconazole, miconazole)
 Fluconazole (150mg/j)
 Formes chroniques récidivantes :
 Démontrée : fluconazole 300mg/semaine pendant 6 mois
 Avis gynécologique, endocrinologique
β. Balano-posthite
-
Inflammation du gland et du sillon balano-préputial, feuillet interne du prépuce et de
l’anneau préputial.
Agent : C. albicans +++
Facteurs locaux : prépuce long, défaut d’hygiène, macération
Adulte +++
Clinique : Vésicules, érythème diffus +/- suitant, enduit blanchâtre
Prurit fréquent, urétrite souvent associée
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