L`infoCAAP, avril 2015 - CAAP Mauricie et Centre-du

Av r i l 2 0 1 5
au Centre de santé et de services sociaux
d’Arthabaska-et-de-l’Érable
L’approche adaptée
Lorsque ce même usager est admis aux soins intensifs, les
horaires de visite sont prolongés, afin de permettre aux
proches de demeurer au chevet de l’usager. Comme
l’usager présentant un déficit cognitif est plus à risque de
développer un délirium, le personnel infirmier l’évalue
toutes les 8 heures et implante rapidement les interventions
appropriées lorsque surviennent les premières manifesta-
tions du delirium.
Les usagers avec un déficit cognitif demandent souvent
une surveillance particulière. Plusieurs alternatives aux
contentions sont appliquées, comme un déplacement
de l’usager dans une chambre plus près du poste, une
chambre munie d’une demi-porte, ou l’utilisation de
bracelets anti-fugue. L’usager peut aussi être transféré
sur une unité munie d’un système de verrouillage auto-
matique des portes.
L’approche adaptée à la personne âgée a entraîné de
nombreux bénéfices pour cette clientèle. Mieux com-
prendre l’aîné permet de centrer les soins sur l’amélioration
et le maintien fonctionnel des capacités de l’usager et,
conséquemment, de conserver sa qualité de vie lors du
retour à la maison.
Pour la personne âgée, porter plainte s’avère souvent
une démarche difficile et celle-ci pre souvent s’abstenir
et ne pas noncer la situation problématique. Le Centre
d’assistance et d’accompagnement aux plaintes
(CAAP) fait un travail formidable en permettant à la
personne âgée d’aller au bout de cette démarche.
R
ares sont les personnes qui, au
cours de leur vie, n’auront pas
à vivre une hospitalisation. Pour la
majorité d’entre nous, la récupéra-
tion suite au congé de l’hôpital se
fait rapidement et laisse rarement
des séquelles. Cependant, il en est
tout autrement pour les personnes âgées, et plus particu-
lièrement pour les personnes présentant un déficit cognitif.
Depuis le mois de février 2012, l’approche adaptée à la
personne âgée a été instaurée au Centre de santé et de
services sociaux d’Arthabaska-et-de-l’Érable (CSSSAÉ).
Cette approche vise à prévenir ou à atténuer le déclin
fonctionnel chez la personne âgée hospitalisée.
Cette nouvelle philosophie de soins sest avérée très
positive pour les aîs, tout particulièrement pour les
personnes âgées aux prises avec un déficit cognitif. La
formation donnée à tous les membres du personnel a
sensibilisé ces derniers au processus de vieillissement
normal et a contribué à modifier la lunette du personnel
face à la personne âgée.
Lorsqu’un usager avec un déficit cognitif se présente à
l’urgence, le personnel s’assure qu’un membre de sa
famille soit présent, et ce, afin de faciliter la communica-
tion et diminuer les risques de désorganisation générée
par le changement d’environnement. Si l’usager doit
être gardé en observation à l’urgence, le personnel met
en place différentes interventions, afin de contrer son
errance, par exemple en plaçant une pompe volumé-
trique à la sortie. Lorsque l’usager arrive devant l’obstacle,
il rebrousse chemin de lui-même.
Christiane Desmarais
Commissaire locale aux plaintes
et à la qualité des services à la retraite
CSSS d’Arthabaska-et-de-l’Érable
à la personne âgée
Elle est arrivée au bon moment, car j’avais envie d’aban-
donner ma démarche.
Souvent les procédures fastidieuses nous incitent à
renoncer à porter plainte, mais la démarche devient plus
re parce quune personne nous soutient, marche
avec nous et nous guide dans le processus.
Le CAAP a fait toute la différence pour moi et le résultat
est que des mesures concrètes ont été appliquées dans
les deux institutions visées : des mesures quant au plan
d’intervention du patient et des mesures de formation
pour le personnel médical.
Le plus grand défi et le plus grand honneur aussi, sont de
faire valoir les droits de nos aîs malades, et surtout
d’être à leur côté et rester vigilants pour s’assurer qu’ils
reçoivent des services et des soins dans la dignité. Nous
sommes leur cœur, leurs yeux, leurs oreilles et leur voix !
L
orsque la maladie touche un membre de la famille,
c’est une onde de choc ! La dégradation de la
santé et la perte d’autonomie sont une souffrance et une
grande tresse pour la personne et ses proches. Lorsque
mon re, atteint de la maladie d’Alzheimer, a été admis
contre son gré dans une ressource intermédiaire privée,
nous anticipions un double choc : la séparation (de son
épouse et de sa maison) et l’adaptation (il fallait conserver
des repères sécurisants). Malgré les bonnes intentions de
la ressource et à court de moyens adaptés à la maladie,
mon père fut hospitalisé en raison de l’intensité du choc
traumatique. Il fut donc admis à l’pital comme « patient
agressif » et non comme un patient « atteint de la maladie
d’Alzheimer » : toute une différence dans les approches !
Les problèmes se sont multipliés en centre hospitalier :
problèmes de communication, d’accès au dossier, on
veut le changer de chambres aux 3 jours, etc. Les émotions
étaient à leur comble et je devais tout de même être au
chevet de mon père chaque jour pour être certaine
qu’on le considère comme « une personne » et non pas
comme « un monstre ».
Le soutien du Centre d’assistance et d’accompagnement
aux plaintes a fait la différence dans mon cheminement
de plaintes, parce que non seulement j’ai été entendue,
mais la conseilre trouvait que mon histoire était pertinente.
un soutien essentiel pour les familles !
Le CAAP...
Témoignage
«
D
epuis le 1er avril 2015, les 12 établissements publics de notre région sont en processus de fusion en une seule
entité administrative. Ainsi, les huit centres de santé et de services sociaux (CSSS Drummond, d’Arthabaska-et-
de-l’Érable, de Bécancour-Nicolet-Yamaska, de Trois-Rivières, de la Vallée-de-la-Batiscan, de l’Énergie, de Maskinongé, du
Haut-Saint-Maurice), les trois centres de réadaptation (InterVal, Domrémy, CRDITED) et le Centre jeunesse deviennent
le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).
D’ici peu, toute plainte en 1er recours concernant les services du nouvel établissement ou de l’une des ressources sous
entente avec lui devra être adressée au commissaire aux plaintes et à la qualité des services du CIUSSS MCQ. Pour les
autres instances assujetties au régime d’examen des plaintes, soit les organismes communautaires, les services préhos-
pitaliers d’urgence (services ambulanciers), les ressources d’hébergement en toxicomanie/jeu pathologique et les
résidences privées pour aînés (RPA), il est prévu que les plaintes soient également traitées au CIUSSS MCQ.
Le Centre d’assistance et d’accompagnement aux plaintes Mauricie et Centre-du-Québec (CAAP MCQ), qui a vu le
jour en 1993 avec l’avènement du régime d’examen des plaintes, est mandaté pour vous offrir une assistance profes-
sionnelle. Nous pouvons vous orienter et faire cheminer votre plainte à qui de droit. Contactez-nous au 819 537-3911
ou au numéro sans frais 1-877-767-2227.
d’une usagère
À compter du 1er avril 2015...
du CAAP MCQ
! ?
Entrevue avec
Nicole Poirier
de Carpe Diem
maximisation de son autonomie et une diminution de son
anxiété. Nous voulons l'accompagner avec sa famille tout
au long de sa maladie dans le respect et la dignité.
Au quotidien, quelle est la place de la famille et des
proches à la maison Carpe Diem ?
La famille et les proches font partie intégrante de l’accom-
pagnement de leur parent, ils sont une source d’informa-
tions importantes pour l’équipe. C’est eux qui sont en
mesure de connaître la façon dont leur parent souhaite
être accompagné, ses habitudes, ses préférences, etc.
La communication entre le personnel et la famille est
primordiale, afin d’accompagner le mieux possible la
personne.
À la Maison Carpe Diem, il ny aucune contrainte
d’horaire, la famille et les proches sont les bienvenus à
toute heure de la journée et de la nuit. Ils peuvent ainsi
partager tous les moments de la vie quotidienne de leur
parent.
Les familles et les proches sont invités à s’impliquer dans
tous les niveaux de l’organisation, en fonction de leur
disponibilité et de leur possibilité. L'approche doit respecter
les liens affectifs de la personne avec son entourage et
favoriser l'implication maximale de la famille.
Quels sont les services offerts par Carpe Diem, tant aux
gens vivant avec la maladie d’Alzheimer qu’aux familles
et aux proches ?
Le soutien : La maladie d’Alzheimer est tellement impré-
visible qu’il est impossible de ne jamais ressentir d’impuis-
sance. Dans de tels moments, il est important de trouver
les bonnes personnes ressources et l’aide nécessaire. À
Carpe Diem, nous vous offrons plusieurs possibilités. Par
exemple, des rencontres individuelles et/ou familiales, un
soutien téléphonique, ainsi que des «cafés-rencontres»
animés par une intervenante, durant lesquelles les gens
partagent leurs expériences, posent des questions et
rencontrent des gens qui vivent des situations semblables.
Nous nous sommes entretenus
avec madame Nicole Poirier,
directrice de Carpe Diem- Centre
de ressources Alzheimer. Elle offre
une formation visant à sensibiliser,
impliquer et former les gestionnaires
à la culture de Carpe Diem, axée
sur la personne, les incitant ainsi à
envisager de nouvelles formules
non institutionnelles, coopératives
ou communautaires.
E
n 1995, vu le besoin grandissant de services adaptés
aux personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer,
les membres du conseil d’administration de la Société
Alzheimer décident d’aller de l’avant en investissant les
quelques économies de l’organisme dans la réalisation
d’un nouveau concept d’accompagnement et d’héber-
gement pour les personnes vivant avec la maladie
d’Alzheimer.
Carpe Diem est reconnu comme un modèle tant dans le
mouvement communautaire que dans le réseau de la
santé publique. Il offre non seulement un prolongement
du milieu familial, mais également une alternative à la
conception traditionnelle de l’accompagnement des
personnes vivant avec la maladie.
Carpe Diem c’est une maison, mais c’est aussi une philo-
sophie de laquelle découle une approche unique. Parlez-
moi de cette philosophie et de cette approche.
CARPE DIEM signifie: « Saisir le jour » ou « Mets à profit le
jour présent ». Mots d'Horace (Odes) qui aime à rappeler
que la vie est courte et qu'il faut se hâter d'en jouir.
Parce que notre philosophie d'intervention mise sur le
potentiel et non sur les déficits de la personne;
Parce que pour la personne vivant avec la maladie
d'Alzheimer, le moment présent est ce qu'il y a de
plus important;
Parce que la relation avec la personne est plus
importante que les résultats.
Nous croyons que malgré des atteintes intellectuelles
graves, la personne affectée par la maladie d'Alzheimer
demeure en relation affective intense avec son entourage
et a besoin de stimulation, de valorisation et de sécurité.
Elle doit, par ailleurs, avoir la possibilité de se sentir utile et
accepe, ce qui lui permettra de vivre un sentiment
de satisfaction à travers des interactions sociales, une Suite de l’article à la page suivante...
CAAP Mauricie et Centre-du-Québec
634, 4e Rue, Shawinigan (Québec) G9N 1G8
Téléphone : 819 537-3911
Sans frais : 1 877 767-2227
Courriel : info@caap-mcq.qc.ca
Site internet : www.caap-mcq.qc.ca
Volume 6, numéro 1
Conception graphique et mise en page : Sophie Bordeleau
Tous droits réservés © CAAP Mauricie et Centre-du-Québec
Pensez-vous que cette approche pourrait être exportée
dans les centres d’hébergement du réseau de la santé et
des services sociaux?
L’approche Carpe Diem est devenue une référence au
Québec et en Europe. Son expertise se situe autant à
domicile qu’en milieu d’hébergement et s’applique aux
domaines de la sélection, de la formation et du soutien
du personnel; de la philosophie d’accompagnement
et de gestion; de l’accompagnement et du soutien aux
familles et aux proches et de l’accueil de stagiaires et
de bénévoles.
La formation sur l’approche Carpe Diem permet d’intégrer
facilement certaines notions primordiales sur la maladie
d’Alzheimer et ce qu’elle fait vivre aux gens qui en sont
toucs, ainsi que sur la façon d’être et de faire à
privilégier auprès des personnes qui vivent avec la maladie
et de leurs proches.
Dans les prochaines années, on estime qu’un baby-
boomer sur cinq vivra avec la maladie d’Alzheimer, ce
qui signifie que le personnel soignant aura à faire face à
une nouvelle alité. Il est primordial de sensibiliser et de
former le personnel sur le dépistage de la douleur et sur
les soins de confort pour les personnes vivant avec la
maladie d’Alzheimer. La complexité de cette maladie
fait en sorte que chaque personne est différente et a
besoin d’un accompagnement différent et adapté.
Étant donné la progression de la maladie, les besoins
autant médicaux que sociaux changent rapidement et
les proches aidants doivent s’adapter constamment.
Nous remercions chaleureusement
madame Poirier pour cette entrevue
extrêmement enrichissante.
.
L’accompagnement individuel: Nous offrons un accom-
pagnement individuel de la personne vivant avec la
maladie dans son milieu de vie, quel qu’il soit : à domicile,
en résidence ou en centre d’hébergement. Laccom-
pagnement est déterminé selon les besoins spécifiques
de la personne et de ses proches. En effet, la souplesse
de l’organisation permet une multitude de réponses
adapes aux besoins variés et changeants des personnes
et de leurs proches: commissions, visites médicales, activités
de loisirs, etc.
L’accueil de jour: Nous accueillons tous les jours des
personnes qui vivent à leur domicile afin de passer la
journée ou la soirée à Carpe Diem. Comme à la maison,
nous leur proposons, en fonction de leurs goûts et de
leurs forces, de nous aider dans les gestes de la vie quoti-
dienne : faire la cuisine, ramasser les feuilles, pelleter la
neige, aller faire des commissions, etc.
Le séjour: Une chambre est réservée exclusivement pour
des séjours de quelques jours à quelques semaines afin
de donner du répit aux proches aidants.
L’hébergement: la Maison Carpe Diem a été choisie et
aménagée dans la perspective d’offrir aux personnes
qui y demeurent, qui viennent en séjour ou en accueil
de jour, un cadre qui se rapproche le plus possible du
milieu familial. L’accompagnement qui y est offert est
adapté aux besoins et aux difficultés que rencontrent les
personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer et d’autres
affections connexes, tout en respectant les valeurs qui
gissent la vie familiale. L’environnement humain associé à
la souplesse organisationnelle font de la Maison Carpe
Diem un milieu de vie les personnes peuvent évoluer
de façon sécuritaire, en jouissant d’une grande liberté
d’action et d’initiative et où les familles peuvent y occuper
la place privilégiée qui leur revient.
L’
assemblée générale annuelle du CAAP Mauricie et Centre-du-Québec aura lieu le mercredi 3 juin 2015
à 9 h 30, au Centre d’histoire de l’industrie papetière BORÉALIS, situé au 200, avenue des Draveurs à
Trois-Rivres, G9A 5H3. Il nous fera plaisir de vous présenter notre rapport annuel, ainsi que notre rapport financier
2014-2015.
Nous aurons également le plaisir d’accueillir Docteur Guy Morin, médecin examinateur de Trois-Rivières. Le
conférencier nous entretiendra sur le traitement des plaintes médicales, le rôle du decin examinateur et
l’appréciation de la qualité de l’acte professionnel.
Par la suite, un dîner sera servi sur place. Merci de confirmer votre présence avant le vendredi 29 mai , en
téléphonant au 819 537-3911 ou 1 877 767-2227.
Invitation à l’AGA du CAAP et à sa conférence
Suite de l’article...
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