lundi 21 janvier 2013 5
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IBA: développement et renforcement de l’effectif
Le milieu de gamme pris en tenaille
Depuis quatre générations, la fa-
mille Brunschwig gère l’enseigne
Bongénie, qui représente 17
points de vente dans les principa-
les villes suisses. Créée en 1891,
l’entreprise compte près de 800
collaborateurs et est dirigée par
quatre membres de la famille dont
Pierre Brunschwig. Présent dans
la société depuis plus de trente ans,
il évoque le management de la dy-
nastie familiale et la relève à ve-
nir. Le passionné d’hippisme âgé
de 56 ans confirme la concentra-
tion des efforts sur l’e-commerce
et donne des précisions sur la stra-
tégie de développement. Axée sur
la prudence et la pérennité des ac-
quis, elle prévaut sur une straté-
gie offensive en matière d’acqui-
sitions.
Comment s’est déroulé
l’année 2012?
Elle fut proche de notre scénario
mais quand même un peu déce-
vante, surtout lors du deuxième
semestre. Le chiffre d’affaires, qui
sera annoncé officiellement dé-
but février, sera en ligne avec ce-
lui de 2011, proche de 207 mil-
lions de francs. Nous avons
surtout été affectés par le franc
suisse, la conjoncture morose et
la croissance des achats transfron-
taliers.
Dans ce contexte, comment
voyez-vous l’année 2013?
Elle sera sans doute meilleure,
mais dans une faible proportion,
raison pour laquelle nous sommes
toujours très prudents dans nos
processus budgétaires. Les pré-
visions conjoncturelles faites dans
des domaines où je suis également
actif (banque, tourisme, commu-
nication) m’incitent à prendre des
précautions.
Cet optimisme prudent serait-il
la marque de fabrique
de Bongénie?
Oui et depuis plusieurs généra-
tions! Mais je suis l’un des seuls,
mes proches au sein de l’entreprise
étant de manière générale plus
pessimistes et méfiants. Cette at-
titude nous a sans doute évités
d’investir dans des projets hasar-
deux, notamment lors de timides
tentatives à l’étranger, comme en
ex-URSS.
Quelles sont vos principales
problématiques?
La concurrence est plus vive et
professionnelle que jamais. Les
marques ne sont plus seulement
des fournisseurs: elles sont deve-
nues des détaillants et concurrents
à part entière. Quant aux chaines
internationales telles Zara et
Mango, elles disposent désormais
d’une puissance marketing sans
égal.
Le milieu de gamme aurait
donc tendance à disparaître?
Oui. Cette évolution correspond
à une nouvelle manière de
consommer qui touche tous les
domaines, du voyage à la restau-
ration. Les clients passent d’un
extrême à l’autre, d’une presta-
tion bon marché à un moment
d’exception. La clientèle a besoin
de vivre ces expériences oppo-
sées.
Cette situation présente donc
de nombreuses opportunités
pour vous?
Absolument. Les enseignes mul-
timarques ont en effet un bel ave-
nir, car la diversification de l’of-
fre est devenue indispensable. Elle
répond à une demande de notre
clientèle toujours plus exigeante
en matière de diversité. Le retour
des marques de niche se confirme
et permet de nous démarquer en-
core plus.
Pourtant votre cœur de cible
demeure la clientèle haut
de gamme.
Nous sommes perçus comme éli-
tistes, mais nous touchons en fait
une frange de la population large.
C’est d’ailleurs une nécessité éco-
nomique. Nous sommes autant
présents sur le secteur «milieu-
haut de gamme» que sur celui du
luxe (avec notamment des conces-
sions comme Chanel et Gucci), et
nous tenons à poursuivre ce posi-
tionnement équilibré.
Quelle est l’organisation
de l’entreprise et l’implication
de la famille?
La direction est collégiale, aux
mains de quatre membres de la fa-
mille. Mon frère Nicolas, ma cou-
sine Anne-Marie de Picciotto et
mon cousin Jean-Marc. Il n’y a au-
cune hiérarchie entre nous. Nous
validons un projet important uni-
quement si l’adhésion est absolue
et unanime.
Comment s’effectue
la répartition des fonctions?
Nous partageons intégralement
le secteur de l’achat ainsi que l’opé-
rationnel (informatique, logisti-
que). La finance et le juridique
sont entre les mains de Nicolas,
Anne-Marie s’occupant de la dé-
coration, Jean-Marc davantage
des activités hors bongénie. Pour
ma part, je me concentre en prio-
rité sur la communication et l’ar-
chitecture.
L’entreprise est pilotée par un
Comité Exécutif. Qui le compose?
Nous rencontrons chaque mois
les sept personnes qui le consti-
tuent: les trois directeurs commer-
ciaux, deux directeurs d’achat, le
directeur financier et celui gérant
la logistique et l’informatique.
Vous n’avez effectué aucune
acquisition majeure depuis
2006 (Merkur à Bâle).
Est-ce dû à cette structure
familiale collégiale?
Nous avons une stratégie pour
nos magasins mais nous n’en
avons aucune concernant notre
développement. L’extension géo-
graphique n’est pas notre priorité.
Pourquoi ce manque d’audace
que nous pourrions assimiler
à un manque d’ambitions?
Nous surveillons en permanence
les opportunités existantes mais
demeurons sages et raisonnables
dans la prise de décision de cette
importance. La quasi totalité des
acquisitions effectuées (comme
Weilemann à Berne) l’ont tou-
jours été de manière «passive».
Nous attendons les propositions
et avisons. A notre décharge, nous
constatons que les emplacements
intéressants dans les grandes vil-
les sont désormais une denrée
rare. Nous voulons une croissance
avant tout qualitative.
Vous avez récemment intensifié
votre présence à l’aéroport
de Zurich. Pourquoi ce choix?
Nous croyons fortement au déve-
loppement du business en zone
aéroportuaire, surtout en zone
«airside». Les clients y passent de
plus en plus de temps et la fré-
quentation est en constante
hausse. Nous y avons ouvert deux
points de vente l’année dernière
et avons déjà atteint nos objectifs.
Votre plateforme d’e-commerce
ouverte en 2012 demeure-t-elle
un projet majeur?
C’est la seule croissance stratégi-
que sur laquelle nous allons
concentrer nos efforts à moyen
terme. La décision fut dure à pren-
dre, moi-même y étant défavora-
ble. Mais la jeune génération pré-
sente dans l’entreprise nous a in-
cités à mettre en place cette pla-
teforme commerciale. Cette
démarche nous oblige à optimiser
nos départements logistique et in-
formatique, améliorant ainsi toute
la qualité de notre activité globale.
Quid de la cinquième génération?
Dans quelle mesure est-elle déjà
active au sein de l’entreprise?
Le potentiel est important car il
y a actuellement onze descen-
dants, âgés de dix à plus de trente
ans. Deux ont déjà décidé de pas
œuvrer au sein de l’entreprise
(l’un est déjà médecin), mais deux
autres sont déjà à nos côtés: Mi-
chael, fils d’Anne-Marie, est en
charge depuis septembre du vaste
projet de commerce online, qui
est intégralement effectué en in-
terne. Quant à sa sœur Sarah, elle
est stagiaire en charge de dévelop-
per et animer un blog spécifique
à l’enseigne.
L’intégration est donc plutôt
effectuée de manière soft
Nous avons toujours procédé de
la sorte. Deux règles dictent notre
manière de faire: le nouvel arri-
vant familial ne doit prendre la
place d’aucun collaborateur et la
responsabilité qui lui est confiée
doit être très progressive et accom-
pagnée d’un encadrement spéci-
fique.
Ce fut aussi votre cas?
Après une tentative dans le do-
maine bancaire, mon père Michel,
qui préside toujours le conseil
d’administration, m’a proposé de
piloter les succursales suisses ro-
mandes il y a trente ans.
La tradition familiale est très
importante. Doit-elle perdurer?
Peut-on envisager l’intégration
d’une personne externe à la
famille dans l’équipe dirigeante?
Cette tradition est un projet d’en-
treprise à part entière, qui permet
de pérenniser le patrimoine fami-
lial. Bongénie est pour moi un
métier, synonyme de patrimoine
mais aussi de hobby au quotidien.
Intégrer un membre qui n’est pas
de la famille reste envisageable et
nous y avons songé à plusieurs re-
prises. Mais cela parait difficile
dans la configuration actuelle.
Pouvez-vous nous parler
de la structure de l’actionnariat
Je peux vous dire que nous avons
un protocole familial, en cours de
transformation, qui prévoit que
les associés actifs (le quatuor fa-
milial qui dirige la société) demeu-
rent des actionnaires majoritaires,
afin de pérenniser Bongénie et
d’éviter des «péripéties familiales
« comme celles observées récem-
ment (cf. Lacoste).
Quelle est votre vision
de la configuration
commerciale genevoise?
Le haut de gamme est en train de
se déplacer de la rue du Rhône vers
la rue du Marché, pour deux rai-
sons: le manque de place et le re-
latif échec des enseignes bon mar-
ché telles Tati. Cette configuration
nous convient car notre nécessité
est avant tout d’être dans des villes
actives, avec un fort passage et une
certaine qualité d’aménagement.
A contrario de Zurich et Bâle, la
ville de Genève a perdu du terrain,
ces dernières années, sur le plan de
la sécurité et de la qualité de vie.
Cette tendance a forcément affecté
la consommation car les conditions
cadres sont essentielles.
Quel est l’impact des achats
transfrontaliers sur votre activité?
Les études font état de huit mil-
liards. Mais l’écart qui nous a tant
affectés se réduit de plus en plus,
car les pays limitrophes ont récem-
ment augmenté leurs prix de ma-
nière importante, surtout dans le
haut de gamme. Les fournisseurs
ont enfin pris conscience qu’ils ne
pouvaient plus continuer à prati-
quer des barèmes tarifaires aussi
différents d’un pays à l’autre.
INTERVIEW:
DAMIEN GROSFORT
PIERRE BRUNSCHWIG.
L’un des quatre dirigeants
de l’enseigne Bongénie commente la stratégie de
développement très prudente de la dynastie familiale.
«Nous allons concentrer nos efforts
sur notre plateforme d’e-commerce».
ENZO CAPACCIO
«NOUS AVONS UNE
STRATÉGIE POUR NOS
MAGASINS MAIS AUCUNE
CONCERNANT NOTRE
DÉVELOPPEMENT.
L’EXTENSION N’EST PAS
NOTRE PRIORITÉ».
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BASF (SUISSE): hausse
de 1% des rémunérations
Le groupe allemand BASF aug-
mentera de 1% les salaires et le bo-
nus de ses employés suisses cette
année. Personnel et entreprise ne
sont pas parvenus à un accord, au
terme des négociations salariales.
La proposition de l’employeur fait
donc foi. BASF a en outre instauré
un programme d’actions «Plus»,
visant à «promouvoir la participa-
tion dans l’entreprise et la consti-
tution d’un capital privé pour ses
collaborateurs», indique-t-il. – (ats)
La volonté
de conformité
fiscale globale
UBS.
La banque exige
également que
les résidents suisses soient
en conformité avec le fisc.
En matière de conformité fiscale,
UBS serre également la vis aux
clients suisses. Le numéro un ban-
caire helvétique exige désormais
explicitement dans ses conditions
générales que les résidents suis-
ses soient en conformité avec le
fisc.
«Nous ne voulons que des clients
fiscalement conformes. A cet ef-
fet, la banque a modifié ses condi-
tions générales de vente à comp-
ter du début de l’année, a déclaré
dimanche à l’ats Dominik Gers-
ter, porte-parole d’UBS. Il confir-
mait ainsi une information parue
dans le Sonntag.
Dominik Gerster précise que la
nouvelle réglementation s’appli-
que aux clients existants comme
aux nouveaux. Par la signature de
leur contrat, les clients souscrivent
indirectement aux conditions gé-
nérales de l’établissement.
Aux côtés d’UBS, d’autres insti-
tuts bancaires, notamment les
banques cantonales argovienne
ou bâloise se montrent plus stric-
tes sur le marché domestique, se-
lon le Sonntag.
Tandis que les conflits fiscaux
avec plusieurs pays et la pression
extérieure ont conduit les banques
helvétiques à se montrer toujours
plus sévères envers la clientèle
étrangère, aucune mesure stricte
ne vise les résidents suisses. – (ats)
L’entreprise Iba, leader suisse de la vente de maté-
riel de bureau, va recruter 17 collaborateurs, suite aux
bons résultats de l’année 2012. La société, dont la
clientèle est exclusivement professionnelle, a vu son
chiffre d’affaires 2012 progresser de 18% par rapport
à 2011, et s’établir à plus de 70 millions de francs.
En 2013, le développement d’Iba s’appuiera sur la
demande en hausse de fournitures de bureau et sur
son nouveau catalogue de prestations et produits, l’ob-
jectif étant de consolider sa position de fournisseur
de solutions. La CEO Christa Furter confirme: «La
croissance du secteur des meubles de bureau en Suisse
et nos nouvelles prestations de services pour nos
grands clients ont porté leurs fruits». L’entreprise pro-
pose désormais de nouvelles solutions pour les im-
primés, les services d’impression (managed print ser-
vice) et l’optimisation du mobilier. «Notre objectif est
de nous positionner comme un fournisseur assurant
toutes les prestations, soit un interlocuteur unique
pour notre clientèle» explique Christa Furter. Favo-
risée par la reprise en juin de la société Tramondi
Buro, active dans la bureautique et les services d’im-
pression, l’entreprise basée à Bolligen (BE) a pu dé-
velopper son e-shop. Ce dernier, qui comprend plus
de 7000 articles (produits et prestations) a reçu la mé-
daille d’argent de l’e-Commerce-Award en 2012.
Avec le recrutement en cours, Iba devrait donc voir
prochainement son nombre d’employés passer à 165.