stratégie - CCI de Toulouse

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les nouvelles des entreprises | n°14 - janvier 2015
.14 STRATÉGIE
Consommation des ménages,
l’affaire est-elle toujours dans le sac ?
.18 PROSPECTIVE
2015, l’année de toutes les questions
actualité
agenda
• Ouverture d’un stage « 5 jours pour entreprendre » à la CCI de Toulouse.
LE FIL / 26/01
05/02 • Forum « Mastèr(e)s & Perspectives Métiers » de TBS. 24/02 • Atelier
marketing commerce sur l’aménagement du point de vente à Muret.
06/03 • Ouverture du salon du tourisme Mahana Toulouse au Parc des expositions.
.17 février
. 24 mars
Publication de la treizième enquête annuelle de conjoncture réalisée par la CCI de Toulouse
en partenariat avec la direction régionale de la Banque de France : bilan 2014 et perspectives
2015 de l’économie de la Haute-Garonne. Cette enquête est réalisée avec la participation
de 1 600 chefs d’entreprises du département.
 
.11 mars
La CCI de Toulouse organise sa 4e Nuit de
l’orientation avec un format étendu : c’est dès
14h et jusqu’à 22h que les jeunes (ainsi que leurs
parents) seront accueillis au Palais consulaire.
Collégiens, lycéens et étudiants pourront
gratuitement cerner leurs aptitudes, s’informer
sur les parcours de formation, mieux connaître
les métiers qui les tentent, définir un projet
professionnel, construire un projet d’avenir
et « rêver le monde de l’entreprise ».
Fin des soldes d’hiver engagés
le 7 janvier. Désormais, les soldes
saisonniers durent six semaines,
contre cinq auparavant – mais
les deux semaines de soldes
« flottants » ont été supprimées.
Les soldes d’été, en Haute-Garonne
comme dans la plupart
des départements métropolitains,
sont programmés du mercredi
24 juin au mardi 4 août.
.13 mars
Date limite d’inscription aux Trophées du commerce 2015. En plus des 3 catégories habituelles
(création, rénovation et dynamisme commercial), du grand prix et du coup de cœur du jury,
il y aura cette année un prix e-commerce et un prix du grand public.
.4/13 avril
.4 juin
4e édition du Forum
de l’industrie organisé
par la CCI de Toulouse
à Entiore (QuintFonsegrives).
83e Foire internationale de Toulouse. L’an dernier,
la Foire avait attiré au Parc des expositions plus
de 114 000 visiteurs, soit une fréquentation
en hausse de 4,7 %.
.15/21 juin
51e édition du Salon international de l’aéronautique
et de l’espace, au Bourget : le « rendez-vous
sur terre des professionnels du ciel ».
3 · janvier 2015 - diccit
.sommaire
.14
STRATÉGIE
Consommation des ménages,
l’affaire est-elle toujours dans le sac ?
.22
.28
Sur le terrain :
la CCI de Toulouse
à Saint-Gaudens
Interview :
Jean-Marc Gardin,
Telespazio France
.26
.30
Les portraits
de diccit
Produits, services
et entreprises à suivre
Malgré quelques rebonds ponctuels,
la consommation des ménages fléchit
depuis 2012. Mais toute période de crise
est toujours une période d’opportunités.
Pour l’économiste Marc Touati,
le commerce doit revenir
aux fondamentaux
(proximité, accueil, conseil, service)
tout en innovant dans la communication.
.18
PROSPECTIVE
2015, l’année de toutes
les questions
Avec Patrick Artus (Natixis)
et Eric Heyer (OFCE).
diccit - janvier 2015 · 4
.édito
.numéro 14 - janvier 2015
.38
.33
.40
© David Bécus
Les victoires
du Napoléon
commingeois
Le carnet de diccit
Les clubs d’entreprises
ont la parole
Alain Di Crescenzo,
.35
Sacéo :
accompagner
la croissance
Et si notre destin national commun s’inspirait
du livre de Léonidas Kalogeropoulos « Liberté,
Egalité, Fraternité et Esprit d’entreprise ».
Alors que 88 % des français considèrent que
l’esprit d’entreprise représente une valeur positive
qu’il faut encourager, quelle autre valeur pourrait
prôner un tel score d’opinions favorables ?
A l’heure où les chefs d’entreprise se mobilisent
pour s’affirmer en descendant dans la rue
et exprimer l’urgence à libérer l’entreprise
de l’accumulation de ses charges et de ses
contraintes, il est grand temps de faire comprendre
pourquoi les chefs d’entreprise sont à bout.
Nous sommes aujourd’hui dans l’incapacité de
résoudre l’équation « des 3 – pour les 3 + » :
- de coût sur le travail, - de fiscalité,
et – de formalité pour + de confiance,
+ de croissance et + de compétitivité.
C’est pourquoi nous devons expliciter la réalité
du terrain pour parvenir à très vite libérer
l’Entreprise et retrouver les voies de la croissance
et de l’emploi. Je parle d’Entreprise car il n’y en a
qu’une seule et avec la même problématique.
Donc soyons unis, fédérons les énergies
et les envies, et croyons ensemble à ce quatuor
républicain « Liberté, Egalité, Fraternité
et Esprit d’entreprise » qui aurait au moins
le mérite de remettre l’Entreprise au cœur
de nos fondamentaux.
© Bruno Charoy
président de la CCI de Toulouse
.42
Parole d’expert :
Hélène Risser
Trimestriel économique et d’information édité par la CCI de Toulouse - 2, rue
d’Alsace-Lorraine - BP 10202 - 31 002 Toulouse Cedex 6 - Tél. : 05 61 33 65 60 Directeur de la publication : Alain Di Crescenzo - Secrétaire générale de publication :
Carole Shiff - Rédacteur en chef : Christian Guillard, [email protected] Conception graphique et Direction artistique : L’Astronef - Réalisation : Studio Urbain
- Impression : Imprimerie Delort - Ont collaboré à ce numéro : Josiane Gasquet,
Bertrand Lamarque, Anne Pujol - ISSN : 2119-260X - Commission paritaire : XXXX
B 07176 - Dépôt légal : Janvier 2015 - Diffusion : 45 000 exemplaires. La rédaction
de ce numéro a été achevée le 18 novembre 2014 - Publicité : Régie RCM - Contact :
Caroline Angibault, [email protected] - Tél. : 05 61 11 19 96. Pour les abonnés,
ce numéro inclut un flyer TBS campagne taxe d’apprentissage 2015.
5 · janvier 2015 - diccit
actualité
on en parle
TEXTOS > Le restaurateur toulousain Nicolas Brousse (« Monsieur Marius », rue des Filatiers) a été retenu parmi les jeunes talents du Gault
& Millau 2015. > Le Prix de l’entrepreneur de l’année pour la région Sud-Ouest, organisé par EY et L’Express, a notamment récompensé René
Chelle, président d’AB7 Industries (prix de l’innovation) et Michaël de Lagarde, Président de Delair Tech (prix de l’entreprise d’avenir). > Les
Trophées de la Com’ Sud-Ouest ont notamment récompensé les agences toulousaines Happy (ex-Pure Artmony) et Verywell. > HandiPro
31 a obtenu la certification ISO 9001 pour l’ensemble de ses activités en faveur de l’emploi des personnes handicapées. > Les Laboratoires
Biocos (cosmétique, Revel) ont reçu un Grès d’or pour leur collaboration avec l’enseigne Intermarché autour de leur gamme solaire Lovea.
> PSI (dépollution de sites industriels, Lannemezan) a implanté une antenne commerciale à Toulouse pour poursuivre son développement
régional. > Dalkia installera avant l’été son siège régional à Toulouse-Borderouge avec 2 800 m² de bureaux développés par le constructeur
toulousain GA. > Regimbeau (conseil en propriété industrielle) a choisi Toulouse pour implanter sa sixième agence régionale. > Sigfox
(Labège) va lancer un internet des objets en Espagne, dans le domaine de la sécurité, avec Securitas Direct et Abertis Telecom. > Eurécia
(éditeur de logiciels SaaS, Castanet) a réalisé un CA 2013-2014 de 1,3 M€ (+ 54 % !) et vise le cap des 5 M€ d’ici 3 ans. > Joël Frugier a été
promu DG d’Airbus Corporate Jet Centre. > La librairie toulousaine Bédéciné a fêté ses 20 ans de passion et d’indépendance en rénovant
ses 160 m² de la rue Romiguières, à deux pas du Capitole.
Sur www.toulouse.cci.fr :
les Actes du 4e Forum économique de Toulouse
La CCI de Toulouse a organisé la quatrième
édition de son Forum économique de Toulouse
le 16 septembre sur le thème « Économie
du futur : quelles mises à jour pour notre
territoire ? ». Plus de 900 participants
ont suivi les débats dont on peut
retrouver l’intégralité sur le site de la
CCI de Toulouse. Trois tables rondes ont
successivement abordé le commerce
de demain (« Comment le numérique
va servir la proximité ? »), le principe
de précaution (« Stop ou encore ? »)
et l’Usine du futur. « Tous les secteurs
Le rapprochement de la recherche et de l’entreprise est
une réalité trop méconnue. Si on expliquait plus souvent
aux Français ce qui change et prépare l’avenir, peut-être
retrouveraient-ils l’espoir.
Martin Malvy, président du Conseil régional Midi-Pyrénées,
à l’inauguration de l’Espace Clément Ader le 2 octobre.
Un Small Business Act « à la toulousaine » a été lancé
par la ville de Toulouse, la communauté urbaine et
Tisséo. « Je souhaite faire de Toulouse Métropole une
collectivité amie de l’entreprise », déclare Jean-Luc
Moudenc ; « la charte que nous avons élaborée avec les
acteurs économiques locaux (fédérations, groupements,
pôles de compétitivité, chambres consulaires, etc.) sera un
accélérateur de croissance et un levier de développement
économique des entreprises pour le plus grand bénéfice
de l’emploi local ».
diccit - janvier 2015 · 6
de l’économie vont connaître dans les prochaines
années des transformations majeures de leurs
activités et de leurs marchés », rappelle Alain Di
Crescenzo. « À la CCI de Toulouse, nous voulons
voir ces évolutions comme autant d’opportunités
à saisir pour notre territoire. Nous partageons
avec nos entrepreneurs le goût du challenge et
l’envie d’aller de l’avant. Nous savons la nécessité
d’anticiper les mises à jour nécessaires de notre
écosystème pour aider nos entreprises à s’intégrer
avec succès dans cette économie du futur ».
L’édition 2015 du Forum économique de Toulouse
aura lieu le jeudi 17 septembre à Entiore.
French Tech :
une reconnaissance
pour demain
« Une reconnaissance de
nos atouts et une véritable carte à jouer dans
la course aux marchés de demain » : c’est en ces termes qu’Alain Di
Crescenzo a salué le label French Tech décerné à Toulouse par la secrétaire d’État au numérique Axelle Lemaire. Pour le président de la CCI
de Toulouse, « cette labellisation conforte le positionnement de notre
écosystème TIC : notre territoire est une des premières destinations
pour les jeunes entreprises innovantes, hautement technologiques et
hautement ambitieuses. Dans un monde de plus en plus concurrentiel,
globalisé et connecté, il y a dans le numérique une véritable carte à
jouer pour nous démarquer et pour faire valoir nos talents tant sur le
plan national qu’à l’international. La CCI de Toulouse a participé à la dynamique d’élaboration du dossier de candidature de Toulouse French
Tech. La labellisation est une victoire collective qui doit nous donner
envie d’aller encore plus loin. »
actualité
on en parle
« Airbus présente ce paradoxe d’être un
acteur à la fois international, européen et
régional. » C’est ainsi que Fabrice Brégier,
le Président Directeur Général d’Airbus, a
ouvert son intervention devant l’assemblée
générale de la CCI de Toulouse le 31 octobre
dernier : « International car notre seul marché est le marché mondial – nous serions
d’ailleurs en moins bonne position si nous
ne dépendions que de la seule croissance
européenne ! Européen car nous sommes
une entreprise totalement intégrée : il n’y a
plus d’Airbus France ni d’Airbus Allemagne.
Nous avons conclu une « paix des braves »
pour renforcer notre compétitivité. Enfin,
nous sommes un acteur régional et même
le seul acteur de cette taille, avec Michelin, à ne pas avoir son siège à Paris. Sur un
marché en forte croissance principalement
grâce à l’Asie, avec des avions toujours
plus économes et performants et avec une
forte capacité de réaction et d’innovation,
Fabrice Brégier estime que sa première
responsabilité est de maintenir et développer la compétitivité et les parts de marché
d’Airbus face à Boeing et aux nouveaux
© David Bécus
Fabrice Brégier : la responsabilité
sociétale d’Airbus en Midi-Pyrénées
entrants : « Il faut être et rester humble
et vigilant, ne pas faire comme Boeing lors
de notre émergence dans les années 90.
Les grands enjeux d’aujourd’hui pour assurer
notre performance sur la durée et maîtriser
notre développement sont multiples. Il nous
faut à la fois réussir la montée en cadence
de l’A350XWB et de l’A320neo, continuer
à améliorer nos familles d’avions par des
développements incrémentaux et garantir
La confiance d’easyJet à Toulouse-Blagnac
la performance de toute notre chaîne de
fournisseurs. Sur un marché mondial et
face à un concurrent mondial, notre supply
chain est forcément mondiale. Mais nous
sommes pleinement conscients de notre
responsabilité sociétale spécifique en MidiPyrénées car je rappelle que si nous avons
73 000 employés dans le monde, en comptant nos filiales, 25 000 sont installés en
France dont la majeure partie à Toulouse ».
Notre pays a vraiment besoin d’un moment
© Airbus / Fixion-GWLNSOD.
d’optimisme et de communion nationale.
Avec sa flotte tout-Airbus de 220 avions,
easyJet est la première compagnie européenne en termes de réseau : 725 routes
entre 135 aéroports dont 19 en France.
À Toulouse-Blagnac, la low-cost est présente depuis 2003 et elle est devenue au
fil des ans le deuxième opérateur en prenant 23 % de parts de marché. « Sur 2015,
nous allons consolider une croissance à 2
chiffres et franchir le cap des 2 millions de
passagers », annonce François Bacchetta,
le DG France d’easyJet. Un troisième avion
orange va être basé à Blagnac (un A319 de
156 sièges) avec ses 6 équipages de 6 personnes. 5 nouvelles lignes seront ouvertes
au printemps (Agadir, Amsterdam, Figari,
Palma de Majorque et Séville). D’autres
lignes seront renforcées, en particulier Lille,
Nantes, Rome et Porto. « Le trafic low-cost
en France n’est encore qu’à la moitié de ce
qu’il représente en Europe », poursuit François Bacchetta. « À Toulouse, nous allons
consolider nos opérations pour contribuer
au développement pérenne de l’aéroport et
de l’économie régionale. »
L’Euro 2016 de football pourra être ce
moment.
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse,
le 11 septembre à l’Élysée.
33 M€
Le Conseil régional va consacrer 33 M€
sur trois ans à son plan Usine du futur :
accompagnement d’une centaine d’entreprises, innovations collaboratives
entre entreprises et laboratoires, formations et démarches collectives pour
faire émerger une « culture robotique ».
7 · janvier 2015 - diccit
actualité
on en parle
De Montaudran à l’Oncopole :
Toulouse bâtit le futur
électrique, matériaux multifonctionnels à
haute performance, systèmes embarqués…
Sur le site de l’Oncopole, l’Institut universitaire du cancer et le Centre de recherche du
cancer ont été inaugurés le 10 octobre par
le premier ministre Manuel Valls. L’objectif
de l’Oncopole est d’accélérer l’innovation
médicale en favorisant la recherche et le
développement économique. Pour contribuer au développement, à l’attractivité et
à la renommée de l’Oncopole, la Fondation
Toulouse Cancer Santé a lancé une levée de
© David Bécus
L’Espace Clément Ader a été inauguré le 2
octobre à Toulouse-Montaudran Aerospace.
Ce bâtiment réunit plusieurs plateformes
techniques de recherches et d’expérimentation, dont l’Institut Clément Ader et le CRITT
Mécanique & Composites, ainsi qu’une plateforme de calcul intensif comprenant le
supercalculateur de Météo-France. L’Espace
Clément Ader est le premier équipement
installé sur le pôle Montaudran Aerospace,
voué à être un campus universitaire international et une des composantes majeures
du pôle de compétitivité Aerospace Valley.
Il accueillera par exemple l’IRT Antoine de
Saint-Exupéry, dont la première pierre a
été posée le 14 octobre, à l’extrémité sud
de la piste mythique de l’Aéropostale. L’IRT,
que préside Gilbert Casamatta, est actuellement installé sur le campus de Rangueil où
ses premières plateformes sont maintenant
opérationnelles avec une quinzaine de projets de recherche technologique : avion plus
fonds : l’objectif est de réunir 20 millions
d’euros sur 5 ans. Les premiers « ambassadeurs » de cette campagne sont Didier Quillot (Coyote System), Marie-France Baylet (La
Fondation La Dépêche), Hubert Chevallier
(BNP Paribas), Olivier Sadran (Newrest) et
l’architecte Jean-Paul Viguier. La Fondation
Toulouse Cancer Santé a également obtenu
le parrainage de Stéphanie Fugain, Michel
Sarran, René Bouscatel, Jérôme Fernandez...
© Inserm
Le professeur André Syrota a été élu
président de l’IUCT (Institut universitaire
du cancer de Toulouse), constitué sous
forme de groupement d’intérêt public.
Docteur en médecine et chercheur
spécialiste de l’imagerie nucléaire, André
Syrota a été directeur général puis PDG
de l’Inserm, l’Institut national de la santé
et de la recherche médicale.
diccit - janvier 2015 · 8
TEXTOS
-Poissons et crustacés :
la renaissance du Clapotis
La célèbre enseigne toulousaine
Le Clapotis a repris vie sous
la forme d’un nouveau concept
de poissons et crustacés.
Situé en bord de Garonne,
l’établissement de Xavier Robert
et Julie Viala propose
une formule unique avec
notamment des fruits de mer
à volonté. Dès le printemps,
Le Clapotis offrira une terrasse
de 70 couverts.
Les 150 ans
de la maison Habiague
En 1864, c’était une
quincaillerie. Aujourd’hui,
c’est un spécialiste des articles
de cuisine haut-de-gamme. Mais
c’est toujours la même maison :
Habiague, l’une des institutions
toulousaines de la rue d’AlsaceLorraine. Cinq générations
s’y sont succédées, trois s’y
côtoient quotidiennement et la
plateforme de vente en ligne
développe l’activité d’Habiague
partout en France et jusqu’au
Canada et aux États-Unis.
La capacité d’adaptation est
bien un gage de longévité !
Abaques : 10 ans
de passion audiovisuelle
Abaques a fêté sa première
décennie en franchissant le cap
des 5 M€ de chiffre d’affaires.
Basée à Toulouse (Saint-Jean)
et présente également à Paris
et Bordeaux, l’entreprise de
Stéphane Gambier et Frédéric
André développe ses solutions
audiovisuelles globales dans
deux métiers : l’ingénierieconseil et l’évènementiel.
actualité
on en parle
Safran va gagner en visibilité
© Wilmotte & Associés, architectes
Dans un an tout juste, quelque 1 400 collaborateurs de Safran
seront réunis au sein du nouveau site Safran Toulouse à
Blagnac, sur la zone Andromède, à proximité immédiate de la
zone aéronautique et de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Il s’agit
d’un ensemble de 3 bâtiments reliés par un socle de services
partagés, offrant 25 000 m² de bureaux sur 5 étages et se
caractérisant par une architecture sobre et de très hautes
performances environnementales Le projet a été conçu par
l’architecte Jean-Michel Wilmotte, réalisé par Altarea Cogedim
et acquis par Crédit Agricole Assurances. Objectif défini par
Marc Ventre, directeur général délégué Opérations de Safran :
« conforter la visibilité du groupe, renforcer les synergies,
notamment sur l’avion « plus électrique », offrir un confort
optimal et gagner en efficacité tout en réduisant les coûts ».
Safran est le deuxième employeur aéronautique de MidiPyrénées avec plus de 3 200 collaborateurs sur une douzaine
d’implantations. Dans le monde, le groupe totalise 66 300
personnes pour un CA 2013 de 14,7 milliards d’euros dans
l’aéronautique, l’espace, la défense et la sécurité.
9 · janvier 2015 - diccit
actualité
on en parle
diccit - janvier 2015 · 10
synergies
sur le terrain
Les commissions
en action
La commission Commerce de la CCI de Toulouse a pu dresser un bilan très
positif de la deuxième édition de la Grande braderie de Toulouse, organisée les
vendredi 5 et samedi 6 septembre avec la mairie de Toulouse et la Chambre de
métiers et de l’artisanat de la Haute-Garonne. « Cette opération a bénéficié d’un
budget de 65 000 €, avec un effort significatif de la CCI de Toulouse », rappelle
Christine Le Galo, présidente de la commission Commerce, qui a visité la Grande
braderie en compagnie du maire Jean-Luc Moudenc, de son adjoint Jean-Jacques
Bolzan et du président de la CMA 31, Louis Besnier (notre photo). Le nombre de
participants a progressé de 16 % par rapport à la première édition, avec quelque
© David Bécus
La CCI de Toulouse est partenaire de Save
& Garonne pour une nouvelle opération de
modernisation du pôle commercial et artisanal
de cette communauté de communes. Save &
Garonne réunit 13 communes : Bretx, Daux,
Grenade, Larra, Launac, Le Burgaud, Menville,
Merville, Montaigut, Ondes, Saint-Cézert,
Saint-Paul et Thil. L’OMPCA vise 4 objectifs :
soutenir financièrement la modernisation
des commerces ; développer des outils de
dynamisation ; améliorer la communication
entre les commerçants et les artisans en
partenariat avec l’association Atouts Save &
Garonne ; accroître l’attractivité du territoire
et son autonomie.
700 commerçants mobilisés (soit 58 % des commerçants de l’hypercentre).
La campagne de communication en amont de la manifestation et l’animation musicale
des deux journées de braderie ont porté leurs fruits – en plus des déballages, de
l’ouverture jusqu’à 20h et des efforts marketing des commerçants eux-mêmes. Les
consommateurs ont pu profiter de prix attractifs sur les articles de fin de saison
mais aussi sur les nouveautés des collections Automne-Hiver. Résultat : une très
forte fréquentation et même « une affluence presque comparable à un mercredi de
début de soldes », pour reprendre le constat des commerçants les plus dynamiques.
Le président Alain Di Crescenzo a personnellement félicité la commission Commerce
de la Chambre en soulignant la satisfaction des commerçants et l’évolution très
positive de l’événement par rapport à sa première édition.
À Toulouse-Empalot, pour rapprocher demandeurs d’emploi et entreprises locales,
la CCI de Toulouse s’est associée à la Plateforme Emploi Entreprises (PEE) créée dans le
cadre de la politique de la ville. Le président
Alain Di Crescenzo a signé une convention de
partenariat avec le préfet Mailhos le 8 octobre
dernier. La Chambre intervient principalement sur deux thématiques : la détection et
l’accompagnement des porteurs de projet en
création ou reprise d’entreprise, et l’accueil et
l’orientation des personnes souhaitant intégrer un parcours de formation en alternance.
Au sein de la CCI de Toulouse, cette action
est animée par la commission Transmission –
Création d’Entreprise – CFE et la commission
RHCA (Ressources humaines – Compétences –
Apprentissage), que président respectivement
Pascal Galliau et Michel Fayet.
TEXTOS > La commission Développement durable et RSE, que préside Jean-François Rezeau, s’est pleinement impliquée dans la
deuxième édition des Rencontres de l’économie circulaire, le 9 octobre à Revel, aux côtés de Thierry Dumas, premier vice-président
de la Chambre et président de l’Ardiac. > Le Club Stratégies Achat a profité du Siane 2014 pour organiser une conférence-débat autour
de son enquête sur le thème « Comment améliorer les relations client – fournisseur ? ». > La commission Industrie, que préside Pascal
Lannette, a mis l’accent sur l’usine du futur à l’occasion du salon Siane, en proposant une véritable immersion au cœur des briques
technologiques de demain. > À l’initiative de la commission Commerce, la CCI de Toulouse a accordé une subvention à Bienvenidos
pour soutenir plusieurs actions de la fédération des associations de commerçants du Comminges (jeu de fin d’année, lancement du
Chèque Cadeau Comminges…).
11 · janvier 2015 - diccit
actualité
tbs et aéroport
www.tbs-education.fr
Toulouse Business School
Think and Create
www.toulouse.aeroport.fr
TBS
News
Aéroport
News
Aéroport Toulouse-Blagnac Depuis toujours un ciel d’avance
4,3 millions
TBS a obtenu l’accréditation Equis pour la 3e fois consécutive, ce qui confirme sa place dans l’élite des écoles de
management.
+ 18 %
Le programme Automne-Hiver de Toulouse-Blagnac affiche
35 compagnies aériennes, 23 tour-opérateurs, 43 liaisons
en vols réguliers et 11 destinations charters pour un total
de 4,3 millions de sièges, en progression de 2 % par rapport à l’hiver précédent. Le low-cost représente 22 % de
l’offre hors charter et des liaisons régulières sont proposées sur 15 hubs internationaux.
BioMedical Alliance, l’association des entreprises Bio-Santé de Midi-Pyrénées, a fait
appel à TBS pour proposer à ses adhérents
un programme de formation : 2 jours et
demi de diagnostic et stratégies de développement, et 4 jours et demi de déploiement
de stratégie marketing et commercial.
diccit - janvier 2015 · 12
© David Bécus
Pierre Hurstel est le nouveau président de TBS
Alumni, l’association des
anciens élèves de Toulouse Business School.
Pierre Hurstel (ESC 80)
est aussi administrateur
de la Fondation TBS.
Il a fait carrière chez
Ernst & Young avant
de fonder Matière à réflexion, son cabinet de
conseil en management,
en juillet 2012.
© Pierrard Architecte.
Le concours d’entrée au programme Bachelor de TBS a
réuni 833 candidats contre 702 en 2013. À noter également une forte progression du recrutement international :
deux sessions « full english » ont été ouvertes aux étudiants qui se partageront entre les campus de Toulouse et
de Barcelone.
Avant l’arrivée du tramway en avril, l’aéroport ToulouseBlagnac a engagé la rénovation de son niveau Arrivées
(rez-de-chaussée) : nouvelle ambiance, nouveaux services
et circulation simplifiée entre les halls et entre les deux
étages de l’aérogare. Il s’agit de s’adapter à l’évolution des
flux des usagers et d’offrir davantage de confort.
Le Maroc est toujours mieux relié au
départ de Toulouse, notamment avec
Jetairfly : en plus de ses vols sur Agadir
et Marrakech, Jetairfly dessert Oujda
et le nord marocain chaque mardi en
Boeing 737-800 de 189 sièges.
La ligne Toulouse-Genève est désormais assurée au quotidien par Darwin Airline pour le compte d’Etihad Regional.
enjeux
stratégie
Consommation
des ménages
l’affaire est-elle toujours dans le sac ?
Malgré quelques rebonds ponctuels, la consommation des ménages fléchit depuis 2012.
Seules les dépenses d’alimentation et d’équipement de la maison résistent à la hausse des impôts
et du chômage, à la baisse de moral et de pouvoir d’achat. Mais toute période de crise
est une période d’opportunités, et cela vaut aussi pour le commerce, quand il sait proposer
des produits de qualité au juste prix, et innover dans le marketing tout en valorisant
les fondamentaux que sont toujours la proximité, l’accueil, le conseil et le sens du service.
C’est dès 2012 que l’économiste Marc Touati a
souligné le fléchissement de la consommation des
ménages. Un phénomène qui n’a pas cessé depuis,
à quelques rebonds ponctuels près. Pire encore :
au début de la crise, les Français ont accentué leur
épargne de précaution. Aujourd’hui, non seulement
les ménages ne peuvent plus épargner mais ils
doivent même puiser dans leur épargne pour faire
face à leurs besoins.
Hausse des impôts
et chute de croissance
«  La France a perdu son moteur indéfectible de
croissance : la consommation des ménages  », insiste le président-fondateur du cabinet ACDEFI,
« et la raison est simple : les impôts ont beaucoup
trop augmenté, les ménages ont été attaqués fiscalement de tous côtés, avec pour conséquence
mécanique la réduction du pouvoir d’achat, donc
la cassure de la croissance, donc davantage de
chômage, et ainsi de suite. » Faut-il – et peut-on ?
– soutenir la consommation des ménages comme
on redonne de la compétitivité aux entreprises ?
« Les efforts en faveur des entreprises relèvent plus
du marketing politique que de la réalité. »
Il y a bien le CICE et le pacte de responsabilité mais
comme d’autres impôts augmentent, le gain net pour
les entreprises n’est pas si élevé !
Il faudrait baisser les impôts sur
les entreprises, notamment l’IS, et
baisser dans le même temps les
impôts des ménages, surtout la
CSG, cet impôt « temporaire »
qui dure depuis 1991. Mais la
baisse des recettes suppose une
baisse des dépenses publiques,
et ça, on n’y arrive toujours
pas ! » Quant à augmenter
les recettes fiscales par une
DICCIT
diccit
- janvier
- février
2015
2013
· 14· 20
enjeux
stratégie
La France peut s’en sortir par le haut,
si elle sait rompre avec la gabegie
de la dépense publique.
hausse de la TVA, ce serait pour Marc Touati
une mesure catastrophique : « C’est le type
même de fausse bonne idée ! Ou alors, il
faudrait instaurer une TVA sociale, transférer
une partie des charges salariales sur la TVA
mais sans en augmenter le taux, d’autant
que la TVA est tout de même l’impôt le plus
inégalitaire qui soit. Donc on en revient toujours à notre niveau de dépenses publiques :
57,1 % du PIB. Sur 189 pays recensés par le
FMI, seuls 6 pays font plus que nous. Mais
notre taux est un record inégalé au sein des
grandes nations. Depuis plus de 20 ans, à
chaque fois qu’il y a un problème, les politiques ne trouvent qu’une seule solution :
augmenter les impôts. Sans comprendre
que cela ne fait qu’empirer la situation. Il
faut sortir de ce carcan idéologique et de la
gabegie de la dépense publique, aussi coûteuse qu’inefficace. On ne retrouvera pas
Entre 2009
et 2014, la dépense
commercialisable
a progressé de 12 %
en Haute-Garonne.
Ce pourcentage
correspond exactement
à l’augmentation
du nombre de
ménages. La dépense
commercialisable est
donc restée stable alors
qu’elle a régressé de 1 %
au niveau national.
de croissance sans baisse de la dépense
publique ! Nous sommes dans une situation
plus que difficile, il faut dire la vérité, mais
il faut dire aussi que des solutions existent
pour s’en sortir par le haut : ne pas s’endormir sur ses lauriers mais « guérir la France
par une thérapie de choc », pour reprendre
le titre de mon prochain livre. »
S’adapter, encore et toujours,
et faire savoir son savoir-faire
« Nous avons besoin de retrouver de la
cohésion et de l’horizon », poursuit Marc
Touati. « De la cohésion face à la dangereuse
montée des extrémismes de tous bords, et
de l’horizon, de la perspective, de l’espoir.
Je comprends que les ménages comme les
chefs d’entreprises puissent être pessimistes
mais il ne faut jamais oublier que toute période de crise est toujours une période d’opportunités, et cela vaut aussi pour le commerce. Les entreprises qui ne peuvent pas,
ne savent pas s’adapter, disparaissent mais
d’autres peuvent rafler la mise grâce à des
stratégies offensives : les marchés de niche,
l’innovation et la R&D, l’export… Il faut aussi
miser beaucoup plus sur la communication.
Faire savoir son savoir-faire, c’est déterminant en période crise ! Il faut abandonner le
vieux réflexe qui consiste, en cas de difficulté, à couper en premier les budgets communication. C’est tout le contraire qu’il faut faire.
© William Dupuy
L’économiste Marc Touati
a été directeur de la recherche
économique et financière
des groupes Banque Populaire
et Natexis avant de fonder,
en 2007, son cabinet
indépendant ACDEFI (conseil
économique et financier aux
entreprises, professionnels et
particuliers - www.acdefi.com).
Son dernier livre :
« Le Dictionnaire terrifiant
de la dette » (édition actualisée
et augmentée en 2014).
À paraître fin janvier, toujours
aux Éditions du moment :
« Guérir la France – La thérapie
de choc ».
15 · janvier 2015 - diccit
enjeux
stratégie
Le poids de l’alimentaire
46 %
Alimentaire
25 %
Équipement
de la maison
14 %
Équipement
de la personne
8%
7%
Culture
Loisirs
Hygiène
Beauté
Selon l’étude réalisée par AID Observatoire pour les CCI de Midi-Pyrénées, la dépense
commercialisable des ménages est estimée à 8,2 milliards d’euros en Haute-Garonne.
Et saisir les nouvelles attentes des consommateurs. Aujourd’hui, on recherche moins le
prix le plus bas que le prix le plus juste, avec
un souci croissant de qualité et, en dehors
des dépenses en produits technologiques, il
y a un recentrage manifeste sur l’alimentaire
et l’équipement de la maison, sur l’assiette et
le chez soi. Les industriels français peuvent
profiter de ce courant. »
gner sur internet et acheter en magasin car
il a besoin d’un contact humain pour une
consommation réfléchie, apaisée. De même,
on voit le retour vers le commerce de proximité qui offre accueil, conseil, service, service-après-vente, et des écarts de prix qui
se sont sensiblement réduits par rapport à la
grande distribution. » L’assiette et le chez soi
sont en tout cas deux valeurs sûres que l’on
l’augmentation des prix », fait remarquer
Patrice Billa, d’AID Observatoire, un cabinet
conseil spécialisé dans le développement
économique et commercial des territoires.
« À l’inverse, l’équipement de la personne a
été marqué par une forte baisse des prix : la
consommation a augmenté en volume mais,
avec cette baisse des prix, elle a au final
diminué en valeur. Quant au poste Culture –
Loisirs, il a connu une baisse en volume et
en valeur. Enfin, le poste Hygiène – Beauté
a progressé de 24 % mais c’est un effet
d’optique : cette croissance est largement
liée à l’augmentation en volume des ventes
de… lunettes. » Plus globalement, poursuit
Patrice Billa, « l’évolution du commerce en
Midi-Pyrénées est dans la norme nationale,
avec tout de même une particularité : la
progression démographique compense finalement la décroissance du pouvoir d’achat.
Le phénomène de périurbanisation, liée au
coût de l’habitat à Toulouse, s’étend à la première, à la deuxième et maintenant à la troisième couronne. Les frais de transports sont
amortis par les économies sur le logement.
Votre département se caractérise aussi par
un moindre poids des hypermarchés dans
l’alimentaire : 35 % de part de marché contre
40 % en moyenne nationale. Mais ce n’est pas
© David Bécus
Face à une mondialisation ressentie de façon très anxiogène,
le consommateur se tourne vers le commerce local et les produits locaux
pour se rassurer. Ce phénomène va durer tout en évoluant : on va passer
de la peur de la mondialisation à la compréhension qu’en achetant local,
on développe son territoire. À nous, commerçants, de nous inscrire dans
ce mouvement. Et de jouer « local » en utilisant les outils du « global ».
Par exemple la vente multicanal, thème sur lequel la CCI de Toulouse
entend bien sensibiliser et accompagner les commerçants.
Michel Roux,
vice-président Commerce de la CCI de Toulouse
Consommation réfléchie
et commerce de proximité
Et les commerçants ? Doivent-ils opérer une
« nouvelle révolution commerciale » basée
sur le numérique et les réseaux sociaux, ou
sur un retour aux fondamentaux ? Pour Marc
Touati, « les deux voies ne sont pas antinomiques mais compatibles et même complémentaires. Tout comme le consommateur a
un double comportement : il peut se rensei-
diccit - janvier 2015 · 16
retrouve en Haute-Garonne : ces deux postes
totalisent 71 % de la dépense commercialisable des ménages, avec des progressions de
respectivement 16 et 9 % sur les 5 dernières
années. C’est ce qui ressort de l’Observatoire
du commerce et de la consommation de MidiPyrénées, à travers une enquête réalisée par
AID Observatoire auprès de 10 000 ménages
de notre région. « La progression des produits alimentaires s’explique en partie par
au profit du « petit commerce » traditionnel,
qui perd des points, y compris les non-sédentaires. Les supermarchés sont également à la
peine. À l’inverse, on voit l’attractivité des
nouveaux formats de proximité des grandes
enseignes. On peut aussi noter le succès des
enseignes spécialisées en fruits et légumes
ou autres. Quant aux drives, ils sont certes en
forte croissance mais ne captent encore que
2 % du marché de l’alimentation. »
enjeux
prospective
2015, l’année
de toutes les questions
Les prévisions de croissance ne cessent d’être revues à la baisse depuis déjà trois ans.
En témoignent l’OMC, qui a abaissé de 5,3 à 4 % sa prévision de croissance du commerce
mondial en 2015, ou les dernières perspectives du Fonds monétaire international,
avec ces explications d’Olivier Blanchard, conseiller économique du FMI : « L’économie
mondiale est en plein exercice d’équilibrage. Les séquelles de la crise financière, qui vont
du surendettement au chômage élevé, s’avèrent plus difficiles à éliminer que prévu.
D’autre part, l’avenir est trouble, avec des risques de dégradation manifestes et des
risques géopolitiques accentués. Enfin, la détérioration des perspectives pèse elle-même
sur la confiance, la demande et la croissance. »
Alors l’année 2015 sera-t-elle meilleure que
2014 pour la France ? Non, répond clairement Patrick Artus, de Natixis, tandis qu’à
l’Observatoire français des conjonctures
économiques, Eric Heyer, mise sur une
croissance légèrement supérieure à 1 %
(« et dans le contexte actuel, honnêtement,
c’est plutôt bien ! »), tout en reconnaissant
La mondialisation efface
les frontières, tout devient
« made in world »
que les prévisions de l’OFCE sont un peu
plus optimistes que celles des autres instituts. S’agissant de Midi-Pyrénées, notre
région continuera-t-elle à se distinguer,
notamment par la création d’emplois industriels ? Laurent de Calbiac, directeur régional de Bpifrance, constate un léger repli des
investissements et des craintes sur un nouvel effritement des marges des entreprises :
diccit - janvier 2015 · 18
« Les chefs d’entreprises sont hésitants :
le manque de visibilité sur les carnets de
commande hors aéro s’ajoute à l’instabilité
fiscale et règlementaire. »
La moitié de l’économie mondiale va mal
Il n’y a pas si longtemps, la sortie de crise
faisait consensus avec une vision positive
de 2015. Mais aujourd’hui, force est de
constater que l’économie mondiale ne repart pas, ou très mollement. « On est durablement installé dans une croissance très
modeste », observe Patrick Artus. « Certes,
les États-Unis vont bien : une reprise solide, une croissance durable basée sur une
ré-industrialisation
impressionnante. Les
Américains acceptent des décennies de stagnation du pouvoir d’achat et une énorme
augmentation des inégalités. Ils profitent de
deux grands facteurs de compétitivité : les
coûts salariaux et le prix de l’énergie. Dans
des secteurs comme l’automobile, l’aéronautique ou la chimie, leur reprise se fait au détriment de l’Europe et même de la Chine où
les salaires ont tellement augmenté qu’il n’y
a plus de grand écart avec les États-Unis.
Autre problème pour les dirigeants chinois :
l’augmentation des salaires ne profite pas à
© David Bécus
enjeux
prospective
Patrick Artus, chef
économiste et membre
du comité exécutif de
Natixis, est professeur
d’économie à Paris 1
Panthéon-Sorbonne
et membre du Conseil
d’analyse économique
(CAE) auprès du Premier
ministre. Son dernier
livre, avec Marie-Paule
Virard : « Les apprentis
sorciers – 40 ans
d’échec de la politique
économique française
(Fayard).
Les problèmes ne sont
pas conjoncturels
mais structurels.
Patrick Artus
la consommation mais à l’épargne, notamment en raison des prix extravagants de
l’immobilier. Résultat : une compétitivité
dégradée, une croissance ralentie. La Chine
n’est plus le moteur de l’économie mondiale. Les autres pays des Brics ne vont
pas mieux : Brésil, Russie, Inde, Afrique du
Sud. Le Japon, qui a de tout autres atouts
que les grands émergents, reste enfoncé
dans la crise pour une seule raison : l’incompétence de ses gouvernements. Quant
à l’Europe, sa croissance reste faible.
Au total, l’économie mondiale a progressé
de 5 % en moyenne entre 2002 et 2007.
Ce rythme est tombé à 3 % aujourd’hui.
Et sans doute pour longtemps. Les problèmes ne sont pas conjoncturels, ils sont
structurels. »
La nouvelle fracture
au sein de la zone euro
Au sein de la zone euro, Patrick Artus voit
toujours deux camps bien distincts, mais
pas les mêmes qu’en 2011-2012 : « la séparation n’est plus entre le Nord et le Sud mais
entre les pays qui vont bien ou qui vont
mieux, l’Allemagne et l’Espagne, et ceux
qui ne vont pas bien du tout : la France et
l’Italie. Nous avons le même problème que
l’Italie : la perte de compétitivité de notre
industrie et des services associés. » Pour le
chef économiste de Natixis, les salaires augmentent plus vite que la productivité dans
l’industrie française, les coûts de production
progressent sans pouvoir être répercutés
sur les prix, et les marges se dégradent avec
toujours le même cercle vicieux : moins de
›
19 · janvier 2015 - diccit
enjeux
prospective
Les coûts de production à travers le monde (Base 100 = États-Unis)
Amérique
Europe
Asie
Océanie
109
100
123
96
101
121
91
124
123
109
États-Unis
Mexique
Russie
Chine
Inde
125
102
87
91
83
123
Brésil
Espagne
France
Thaïlande
Corée du Sud
111
99
130
Royaume-Uni Belgique Allemagne
Japon
Indonésie
Australie
Suisse
Italie
Pologne
Source : Rapport « The Shifting Economics of Global Manufacturing » du Boston Consulting Group (BCG), avril 2014.
marge donc moins d’investissement, donc
moins de compétitivité, etc. Et Patrick Artus
de faire ce calcul : le rendement du capital
investi dans l’industrie est de l’ordre de 7 %
en France et en Italie, contre 13 % dans le
reste de l’Europe.
En France, sureffectifs
et salaires trop élevés
À cette progression des salaires dénoncée par Patrick Artus, Eric Heyer ajoute le
constat des sureffectifs : « les entreprises
françaises ont détruit moins d’emplois que
la crise le réclamait, moins d’emplois que les
entreprises espagnoles, où le taux de chômage est passé de 9 à 25 % ! Mais faciliter
les licenciements, ce serait à coup sûr entrai-
ner une nouvelle dégradation économique
à court terme. » La réforme du marché du
travail apparaît pourtant essentielle aux
yeux de Patrick Artus : « Nos grands corps
sociaux se préoccupent des salariés protégés, pas des salariés fragiles ou éloignés de
l’emploi. En Italie, le premier ministre Matteo Renzi veut rapprocher CDD et CDI. En
France, quand Dominique de Villepin a parlé
du contrat de travail unique, il a perdu sa
place. On refuse de s’attaquer au vrai problème, celui du marché du travail. LE CICE,
le pacte de responsabilité, c’est mieux que
ne rien faire, mais ce n’est traiter le problème fondamental de notre pays. Certes,
François Hollande est le premier président
à avoir lancé une politique de l’offre et non
© David Bécus
Préparer demain en maîtrisant aujourd’hui,
il y va de notre pérennité et de notre
dynamique économique. L’action de la CCI
de Toulouse s’inscrit dans une démarche
continue de collecte et d’analyse des
données du territoire afin de permettre
aux entrepreneurs de s’appuyer sur
des éléments itératifs fondamentaux
à la prise de décision de développement
et d’investissement. L’intelligence
économique est un atout stratégique
de conquête !
Anouk Déqué, présidente de la commission Intelligence économique et Données stratégiques
de la CCI de Toulouse.
DICCIT
diccit
- janvier
- février
2015
2013
· 20· 20
une politique de la demande. Une politique
maladroite mais affirmée. Le pacte de responsabilité aura peut-être un effet positif,
mais on ne le verra pas avant 2018. Une
politique de l’offre, c’est toujours du sang
et des larmes pendant plusieurs années.
En Allemagne, Gerhard Schröder avait fait
une politique courageuse, des réformes excellentes. Son parti a ensuite perdu toutes
les élections… »
Le rebond de 2010 cassé
par la consolidation budgétaire
« Nous avons tout de même retrouvé un
niveau de production légèrement supérieur à celui de 2008, quand l’Espagne est
encore 6 points en-dessous », souligne
Eric Heyer. « Et n’oublions pas que nous
avions enregistré un rebond conséquent
en 2010 et 2011 : + 1,9 et + 2,1 %. Mais
cette reprise a été tuée dans l’œuf quand
l’Europe a mis le cap sur la consolidation
budgétaire : l’austérité a été trop brutale,
trop rapide, trop généralisée, malgré la
mise en garde du FMI dès janvier 2013.
À ce choc budgétaire se sont ajoutés simultanément un choc de compétitivité
avec l’appréciation de l’euro et la désinflation salariale de l’Europe du Sud, et un
choc de financement avec des conditions
de crédit alourdies et des taux peu favorables par rapport à l’inflation. Sans ces
3 chocs, notre croissance aurait été chaque
année de 2,3 ou 2,4 %. Mais avec une poli-
tique budgétaire absurde, on a cassé la
demande intérieure et on a accentué la
concurrence intra-européenne à l’export. »
La baisse de l’euro :
une bouffée d’oxygène
Pour 2015, l’OFCE a construit ses prévisions
sur la baisse de l’euro à 1,20 $ au premier
trimestre. « C’est une bouffée d’oxygène
qui entrainera mécaniquement 0,6 point
de croissance » selon Eric Heyer. « Mais
la consommation des ménages, traditionnel moteur de l’économie française, est en
pleine décélération. On a fait une politique
de l’offre au détriment de la demande intérieure et alors qu’il y a un vrai tassement
de la demande extérieure. L’Europe est à la
croisée des chemins. Soit on reste dans le
rééquilibrage des finances publiques et on
va tout droit vers 20 ans de stagnation, de
déflation, de récession. Soit on comprend
enfin que la sortie de crise se fera par
une politique coopérative, bien coordonnée, dans la confiance et dans la mutualisation entre les pays qui doivent faire des
efforts et ceux qui peuvent les soutenir.
Réduire les déficits, c’est réduire la croissance, ce n’est pas réduire l’endettement.
L’Allemagne me semble aujourd’hui davantage à l’écoute de ce raisonnement. » De
son côté, la Banque centrale européenne
a déjà fait un revirement spectaculaire :
la politique monétaire de Mario Draghi
n’a rien à voir avec celle de Jean-Claude
Trichet, comme l’observe Patrick Artus.
« La BCE a emboité le pas des États-Unis
puis du Japon dans une incroyable création de masse monétaire. La production
mondiale progresse de 5 % l’an quand la
masse monétaire s’accroit de 12 % ! Cette
montagne de cash ne fait pas augmenter
les prix, elle a fait monter la valeur des
actifs : immobilier, actions, obligations…
La politique de la BCE a sauvé l’euro mais
elle n’a pas relancé l’économie. Ce n’est pas
en créant de la monnaie qu’on peut régler
des problèmes structurels. »
En Midi-Pyrénées, l’industrie
tire l’économie vers le haut
Dans ce contexte déprimé, notre région Midi-Pyrénées va-t-elle poursuivre sa réussite
largement portée par les succès d’Airbus ?
À la direction régionale de Bpifrance, Laurent de Calbiac voit son activité augmenter
fortement. Mais, tempère-t-il, « cette progression s’explique surtout par la montée en
puissance de nos dispositifs, dont le préfinancement du CICE, et par le lancement de
nouveaux prêts dans le numérique, la robotique, les économies d’énergie... Sur le seul
premier semestre 2014, nous avons soutenu
2 281 entreprises à hauteur de 359 M€ : financement, garantie de prêts bancaires, tré-
© David Bécus
La sortie
de crise
est possible !
Eric Heyer
Éric Heyer, économiste, est directeur adjoint du département Analyse et Prévision du
centre de recherche en économie de Sciences Po : l’Observatoire français des conjonctures
économiques (OFCE). Dernier ouvrage paru sous sa direction : « L’économie française
2015 » (La Découverte, collection Repères).
© David Bécus
enjeux
prospective
Laurent de Calbiac, diplômé de
l’ESC Toulouse (aujourd’hui TBS),
a commencé sa carrière à BNP
Paribas en 1993. Deux ans plus
tard, il rejoignait la CEPME,
devenue successivement BDPME,
Oséo et Bpifrance.
sorerie ; et nous avons investi en direct dans
quatre entreprises supplémentaires, portant
nos participations en fonds propres à 64 M€
dans 24 entreprises. Mais au-delà de nos
propres résultats, force est de constater que
la conjoncture régionale reste assez atone.
Les chefs d’entreprises que nous accompagnons sont assez hésitants, manquent de
confiance en l’avenir : ils voient une timide
reprise en 2015, pas assez significative pour
avoir un impact sensible sur l’emploi, et ils
nous font part de nouvelles craintes sur leur
trésorerie et sur leur rentabilité. L’investissement est en léger repli : hors aéronautique,
les entreprises manquent de visibilité sur
leurs carnets de commande. Elles dénoncent
aussi l’instabilité fiscale et règlementaire. »
Laurent de Calbiac précise que, bien évidemment, la situation varie fortement d’un secteur à l’autre. « Disons pour simplifier que
les activités « amont », le BtoB, se portent
nettement mieux que les activités « aval »,
et que les TPE souffrent davantage que
les PME. Une entreprise de moins de 10
salariés a une grande force : sa souplesse.
Mais elle est aussi très vulnérable : elle n’a
pas la trésorerie nécessaire pour traverser
un cap difficile. Un autre constat s’impose,
géographique cette fois : c’est la concentration toujours plus forte des activités sur
la métropole toulousaine. Le positif, c’est
que l’industrie continue de tirer l’économie
régionale vers le haut, une industrie beaucoup plus diversifiée que ce que l’on dit en
général et qui conserve un fort potentiel de
croissance en conjuguant innovation, diversification et exportation ! »
21 · janvier 2015 - diccit
synergies
sur le terrain
La présence commingeoise
de la CCI de Toulouse
Pour accompagner au mieux les entreprises, la CCI de Toulouse a quatre mots
d’ordre : plus d’efficacité, plus de lisibilité,
plus d’influence et aussi plus de présence.
Cette stratégie d’hyper-proximité passe,
par exemple, par les Rencontres Entreprises et Territoire. Les éditions 2014 ont
eu lieu à Montesquieu-Volvestre, Béles-
Objectif : mieux faire connaître les services
de la CCI de Toulouse, mieux écouter les
attentes et les besoins des entreprises, et
rapprocher des chefs d’entreprises qui,
même s’ils sont déjà très proches géographiquement, ont tout intérêt à échanger et
à travailler davantage ensemble. À SaintGaudens, la manifestation s’est tenue dans
ta-en-Lauragais, Fronton, Saint-Gaudens
et Muret. À chaque fois, il s’agit de réunir
les chefs d’entreprises du territoire, leurs
les locaux de l’entreprise ASC (Atelier Soustraitance du Comminges), « une entreprise
qui témoigne bien des savoir-faire uniques
que l’on trouve ici », commente Alain Di
Crescenzo. « Le territoire commingeois
représente un véritable poids économique
en Haute-Garonne, avec ses 100 000 habitants, ses 3 600 entreprises, ses 11 000
salariés. C’est un territoire qui se bat pour
résister à la crise, même s’il ne profite pas
assez de la dynamique de la métropole toulousaine. C’est pourquoi, au sein de la CCI,
L’hyper-proximité est
un véritable levier d’efficacité
pour la CCI de Toulouse.
clubs et réseaux, des élus de la Chambre et
ses spécialistes de l’appui aux entreprises.
diccit - janvier 2015 · 22
synergies
sur le terrain
Le Sésame des Ateliers
de Sous-traitance du Comminges
Cofondés en 1983 par Sylvain Basso et Jean Caujolle, et repris en 2013
par Charles Bilhère, les Ateliers de Sous-traitance du Comminges sont
spécialisés dans le câblage filaire et les activités associées : connectique,
injection plastique, contrôle et test. ASC réalise un CA de 6 M€,
principalement dans la recherche pétrolière, l’automobile et l’aéronautique,
et totalise près de 90 salariés, sans compter l’intérim lié à la volatilité du
plan de charge. « Notre valeur ajoutée, notre compétitivité passent d’abord
par notre main d’œuvre et notre flexibilité », résume Charles Bilhère.
Pour s’ouvrir de nouveaux clients et de nouveaux marchés, il a eu recours
à un projet Sésame de TBS. Pendant deux semaines, une quarantaine
d’étudiants a planché gratuitement sur l’entreprise, avec déjà un impact
sur l’organisation et la stratégie Qualité d’ASC.
nous allons actualiser l’inventaire
que nous avions fait des savoirfaire du Comminges et faciliter les
contacts avec les grands acheteurs
et donneurs d’ordre régionaux
de notre Club Stratégies Achat.
Nous avons de belles entreprises
sur notre territoire, faisons-les
connaître, faisons-les travailler ! »
« La CCI de Toulouse entretient des
liens étroits avec le Comminges à
travers son antenne locale et son
équipe dédiées au développement
du Sud haut-garonnais », poursuit
Alain Di Crescenzo, qui rappelle la
présence de la Chambre aux côtés des entreprises dans les bons
comme dans les mauvais moments
(par exemple après les inondations
du 18 juin 2013) et aux côtés des
clubs et réseaux comme le Club
Comminges Entreprises et la fédération Bienvenidos.
www.toulouse.cci.fr
Zoom
sur les délégations
de la CCI de Toulouse
Les Rencontres Entreprises et Territoires, comme
celle du 6 octobre à Saint-Gaudens, marquent la
stratégie d’hyper-proximité de notre compagnie
consulaire et permettent de rappeler que la CCI
de Toulouse est la CCI de toute la Haute-Garonne
et des entreprises de tous les secteurs d’activité.
La composition du bureau de la Chambre
en témoigne avec à sa tête un président
de Colomiers (Alain Di Crescenzo, du secteur
des services), un premier vice-président de Revel
(Thierry Dumas, de l’industrie et du bâtiment)
et un second vice-président de Cazères
(Michel Roux, du commerce).
Cette représentation des territoires, des métiers
et de toutes les tailles d’entreprise se retrouve
à travers l’ensemble des membres élus, membres
associés et conseillers techniques qui siègent
à l’assemblée générale de la Chambre.
Elle se retrouve aussi chez les délégués
consulaires, élus pour désigner les juges
du tribunal de commerce.
Pour renforcer encore son ancrage à travers
tout le département, la CCI de Toulouse est
en train d’installer des délégués territoriaux :
des chefs d’entreprise particulièrement
engagés dans la vie de leurs territoires
(clubs d’entreprises, associations de
commerçants et autres réseaux économiques).
Avec un désir complémentaire : assurer une
meilleure représentation féminine.
23 · janvier 2015 - diccit
synergies
reporting
LES
MISSIONS
Accompagner l’entreprise
au quotidien
soit avec des expertises individuelles,
soit avec des actions collectives.
Les commissions au service de cet
accompagnement :
A ménagement et Développement
du Territoire
Commerce
Création, Transmission-Reprise
d’Entreprises, CFE
Ressources Humaines, Compétences,
Apprentissage
Industrie
Innovation, Recherche, Enseignement
Supérieur, Relations Pôles de
Compétitivité
Intelligence Économique et Données
Stratégiques
Développement Durable et RSE
Services
Tourisme
Représenter les entreprises
CCI de Toulouse :
son action en chiffres
La CCI de Toulouse agit au quotidien au service des entreprises et du
développement économique de notre territoire. Cette rubrique «Reporting»
vous donne rendez-vous dans chaque numéro pour, à travers quelques
indicateurs de notre action, vous permettre de cerner au mieux certaines
tendances de conjoncture. Tableau de bord de ce 3e trimestre 2014.
1 1
35
Visites
1784
646
Contrats
d’entreprises
7 303
aux responsabilités et aux métiers
évolutifs de l’entreprise (groupe
Toulouse Business School).
d’apprentissage
enregistrés
536
Porteurs
Formalités de projets
effectuées reçus
auprès des collectivités locales et
défendre leurs intérêts généraux
afin qu’elles se développent
au sein du territoire.
Former les hommes
et les femmes
Entreprises
accompagnées
des destinations des formalités
à l’international
TOP3
270
158
136
Proche et
Moyen Orient
Asie
Afrique
des questions les plus posées au service
des Formalités à l’International
› J e me rends à un salon à l’étranger, quels
documents dois-je présenter à la Douane ?
(Co)gérer des infrastructures
› J e pars en Arabie Saoudite, j’ai entendu dire que
essentielles au développement
économique du territoire (Aéroport
Toulouse-Blagnac, Francazal).
›Q
uand puis-je obtenir un RV pour réaliser mes
diccit - janvier 2015 · 24
vous deviez viser un document, de quoi s’agit-il ?
formalités à l’international ?
synergies
portraits d’entrepreneurs
La nouvelle énergie du Groupe HBF
© David Bécus
Basé à Auterive, le Groupe HBF est
spécialisé dans le matériel électrique,
de domotique et d’éclairage : il assure la
conception, la qualification et le sourcing
de ses produits, avec une filiale en Chine.
Ses sociétés Inotech, Otio et Elexity
totalisent quelque 5 000 références et sont
présentes dans l’ensemble des réseaux
de référence : Brico Dépôt, Castorama,
Leroy Merlin, Carrefour, Auchan, Mr
Bricolage, Bricomarché, Bricorama, BHV…
« 80 % de nos produits sont développés
spécifiquement avec nos clients. Cette
proximité commerciale est largement
à la base de notre position leader en
France. Nous misons aussi beaucoup sur
l’innovation et sur le service pour remplir
notre engagement : garantir à nos clients
et au consommateur final la qualité au
meilleur prix », explique le dirigeant,
Jean-Pierre Ferraud. L’histoire du Groupe
HBF a commencé en 1996 quand Henri
Forest et Jean-Pierre Fichepain ont créé
Inotech. Dix ans plus tard, pour consolider
leur croissance et se développer à
l’international, ils se sont alliés au groupe
espagnol Cablerias, ce qui a donné
naissance à HBF. Enfin, au printemps
dernier, une opération de MBO a permis au
Imprimés immobiliers :
La Phim passe au numérique
Implantée à deux pas du Capitole, la société La Phim se présente comme le premier éditeur
de France en matière d’imprimés immobiliers. L’entreprise d’Arnaud Quehen s’adresse à la
fois aux professionnels (7 000 clients !) et aux particuliers (en direct ou via les librairiespapeteries). Ses produits les plus vendus : les quittances de loyer avec souche, les contrats
de location, les engagements de location meublée saisonnière, les formulaires d’état des
lieux, les actes de caution solidaire, les mandats de vente… Créée en 1963 et spécialisée
dans les imprimés immobiliers dès 1970, La Phim a profité de la loi Alur pour prendre le
virage du numérique. Elle propose désormais ses imprimés en téléchargement avec une
offre inédite sur le site dédié aux professionnels (www.edit-immo.com) : des documents
en ligne personnalisés, mis à jour gratuitement, en illimité et sans engagement à partir de
29 € HT par mois.
www.edit-immo.com
www.la-phim.fr
diccit - janvier 2015 · 26
directeur général Jean-Pierre Ferraud et
à une quinzaine de cadres de l’entreprise
de reprendre le groupe avec le soutien
de trois partenaires : iXo Private Equity,
Isatis Capital et Multicroissance (Banque
Populaire Occitane). « Nous pouvons
désormais accélérer notre croissance avec
deux axes majeurs : miser sur les produits
à forte valeur ajoutée, en particulier
en domotique et dans les solutions
d’économie d’énergie, et mobiliser nos
filiales étrangères pour accompagner
nos clients à l’export. ». Actuellement, le
Groupe HBF réalise la quasi-totalité de son
chiffre d’affaires en France (43 M€ pour
l’exercice 2013-2014). Mais il vise les 10 %
à l’export d’ici trois ans et il s’est aussi lancé
dans le e-commerce, avec des produits
plus haut-de-gamme que ceux réservés
à la grande distribution. Deux autres
chantiers sont en cours : la diversification
des approvisionnements, pour ne pas
dépendre que des usines chinoises, et
l’amélioration de l’organisation interne
et de la logistique pour servir encore
plus vite les clients. Au final, Jean-Pierre
Ferraud vise un CA consolidé France de 80
à 90 M€ à moyen terme.
www.groupehbf.com
Les 20 ans d’Exotypie
Jean-Louis Guth et Dominique Gain ont
fêté les 20 ans de leur agence de communication Exotypie : une société toulousaine,
indépendante et spécialisée dans la communication éditoriale (magazines et autres
supports, dont le « journal en temps réel »).
En 20 ans, l’équipe d’Exotypie a créé 40
journaux, réalisé 647 numéros, animé 180
comités de rédaction, mené 2 500 interviews, relu et corrigé 65 millions de signes !
L’agence a fidélisé de prestigieux grands
comptes régionaux. Elle s’est aussi distinguée, dès le début, par une éthique certaine
et une stratégie RSE bien avant la naissance
du concept…
www.exotypie.com
synergies
portraits d’entrepreneurs
Midi 2i vise le milliard
dès cette année
Pas d’ambition
démesurée
mais une constance
dans la croissance.
en termes de confort et de respect de
l’environnement. Nous nous engageons
sur l’ensemble du cycle penser –
créer – financer – faire vivre, qu’il
s’agisse d’immeubles de bureaux ou de
commerces, tant dans le neuf que dans
l’existant. Au fil des ans, nous créons
de nouvelles foncières, nous étendons
notre gamme d’investisseurs, nous
élargissons notre zone d’intervention :
Languedoc-Roussillon, Aquitaine, Rhône-
© David Bécus
C’est avec 18 mois d’avance sur ses
prévisions que Midi 2i atteindra, dès la fin
de cette année 2015, le milliard d’euros
de capacité d’investissement. « Pour
symbolique qu’il soit, ce montant n’est
qu’une étape dans notre croissance »,
prévient Pierre Cabrol, le président de
la filiale de la Caisse d’Épargne MidiPyrénées, créée en 2006 à l’initiative
de Pierre Carli. Le patron de la Caisse
d’Épargne régionale souhaitait alors
réduire les placements sur les marchés
financiers en structurant et en développant
les investissements immobiliers dans
le tertiaire. Il a donc voulu une société
spécialisée dans la gestion et l’ingénierie
immobilière. Quant à Pierre Cabrol, cela
faisait déjà 20 ans qu’il était directeur
financier de la Caisse d’Épargne MidiPyrénées. Il n’a pas hésité une seconde à
se porter candidat pour diriger Midi 2i !
« Notre mission est de créer de la valeur
ajoutée, d’optimiser la performance
de notre patrimoine, en recherchant la
qualité et même l’excellence, y compris
Alpes, région parisienne, Bretagne… Tout
cela sans ambition démesurée mais avec
constance dans la croissance. Midi 2i
réunit aujourd’hui 16 collaborateurs, nous
serons une vingtaine à la fin de l’année
et, là encore, nous prenons le temps de
grandir, d’intégrer. Car Midi 2i, c’est aussi
une aventure humaine, avec des valeurs
qui sont essentielles pour la réussite sur
le long terme. »
www.midi2i.fr
© David Bécus
Au fil des ans, Tome 19 prend du volume
Rien ne prédestinait Christine Jankowski à tenir une librairie à Revel : ni
racines lauragaises, ni grande passion pour la lecture – du moins jusqu’à
l’âge de 20 ans. C’est ensuite qu’elle n’a cessé de développer son amour du
livre, jusqu’à devenir bibliothécaire ! Et après des expatriations en Chine et
en Pologne, elle s’est laissé séduire par notre Sud-Ouest, jusqu’à s’installer
à Revel et reprendre la librairie L’Ile de Robinson en 2008, à deux pas du
beffroi. Renommée Tome 19, l’entreprise a doublé son chiffre d’affaires en
6 ans : « Ma librairie ne fait que 30 m², dont la moitié dédiée à la jeunesse,
mais mes clients sont des lecteurs fidèles, soucieux de contribuer à la
vie économique locale. » Ces clients apprécient le professionnalisme de
Christine Jankowski, sa connaissance des livres, sa capacité d’écoute et
de conseil. Autres raisons du succès de Tome 19 : l’appartenance à un
réseau mutualiste en ligne (Lalibrairie.com), le soutien de la commande
publique, l’organisation de lectures et de signatures, la participation à la
vie culturelle et artistique locale. Tome 19 est une librairie indépendante
qui y croit et, à son échelle, une vraie « success story ».
www.lalibrairie.com/Tome-19
27 · janvier 2015 - diccit
Jean-Marc Gardin
Président-directeur général adjoint
du Groupe Telespazio
Président-directeur général
de Telespazio France
synergies
interview
Les 100 M€ de CA dans le radar
de Telespazio France
Diplômé de l’École nationale supérieure des télécommunications, Jean-Marc Gardin a
débuté en 1987 chez Thomson-CSF avant de poursuivre sa carrière au sein du groupe
Thales. C’est en 2010 qu’il a été nommé à Telespazio France. Président-directeur
général adjoint du groupe, en charge de la coordination des pays, ce radariste
de formation est aussi à la tête de Telespazio France.
Basée à Toulouse avec
des bureaux à Paris, Bordeaux
et Kourou, Telespazio France
est une filiale du groupe
Telespazio, pionnier et leader
des services satellitaires,
qui associe Finnmeccanica
(67 %) et Thales (33 %).
Telespazio France emploie
370 salariés pour un CA
de 80 M€.
www.telespazio.fr
Que représente la filiale française dans
le groupe Telespazio ?
C’est la plus forte croissance du Groupe
avec 20 % l’an depuis 2010 et un CA
qui dépassera les 100 M€ d’ici 2016
(à ce jour, 15 % du chiffre du Groupe).
Plusieurs éléments expliquent ces
résultats : l’importance de notre marché national, la révolution des usages
liée au tout numérique, des capacités à
l’export encore renforcées par les synergies de groupe et, enfin, l’image du
spatial français. Un point qui concerne
chacun de nos quatre métiers : le secteur des opérations pour les centres
spatiaux, les services de télécommunications (notre activité « historique »),
le développement logiciel (traitement
de l’image, simulation et visualisation
3D) et, pour terminer, l’observation
de la terre. Sur cette dernière activité,
nous sommes, en quatre ans, passés
de 2 personnes à plus de 40 collaborateurs. Illustration de cette dynamique
avec le déploiement de notre programme EarthLab, 1er cluster mondial
de surveillance opérationnelle de l’environnement, initié avec l’Aquitaine et
déjà exporté au Gabon et, en 2015, en
Europe du Nord et en Asie. À lui seul,
ce programme résume notre stratégie :
mettre le satellite au service du plus
grand nombre grâce à une approche
« 100 % customer oriented » et à la
dissémination des données spatiales
au plus près des utilisateurs.
Une stratégie qui va bien au-delà des
usages traditionnels du spatial ?
Cette capacité à réinventer en permanence notre métier en partant des
besoins et en anticipant les usages
explique, elle aussi, notre réussite. Pour
cela, nous nous appuyons sur notre
capacité à architecturer des solutions
en toute indépendance technologique.
À la clé, des coûts très éloignés de l’idée
que l’on se fait du spatial, comme l’a démontré notre mise en réseau des 3 500
magasins Intermarché.
Cela passe par une grande ouverture ?
Autour de nos plateformes EarthLab et
Mobil’in City, il y a une infinité d’usages
à explorer, y compris sur des marchés
de niche à imaginer. Nous misons donc
beaucoup sur les partenariats avec les
PME en mutualisant risques, investissements, brevets, profits… Sans rien
oublier bien sûr de notre ancrage spatial, de notre partenariat avec Thalès
Alenia Space à travers la Space Alliance
et de notre environnement toulousain
et européen, qu’il soit privé ou public.
29 · janvier 2015 - diccit
synergies
à suivre
Le snacking devient bio
avec Proxidelice
© David Bécus
Serge Atia est un homme de convictions :
esprit d’entreprise, conscience RSE, fierté
d’appartenir à notre territoire. Ancien président du CJD 31, il s’était lancé dans la
distribution de produits bio pour les cantines scolaires dès 2001 en créant Biofinesse, société cédée en 2008 au groupe
Pomona. Et c’est sur le marché du snacking,
mais toujours dans le bio et dans les produits sous signes officiels de qualité, qu’il
a lancé Proxidelice en 2013. L’entreprise
toulousaine, qui dispose également d’une
plateforme logistique en région parisienne,
emploie déjà une douzaine de personnes
et fait travailler quelque 200 fournisseurs,
agriculteurs et producteurs agroalimentaires, dont pratiquement la moitié du SudOuest. Proxidelice propose une autre approche du snacking avec des circuits courts
privilégiant le bio, le bon, le frais, le sain. Le
concept : permettre au consommateur de
manger vite et bien, et de se faire plaisir
tout en soutenant les agriculteurs, artisans
et producteurs de nos terroirs. Proxidelice
Toulouse Village place l’humain
au cœur de la relocation
Placer l’humain au cœur des services de
mobilité professionnelle : c’est le concept
développé par Marion Claudel Jourdan
et Gemma Sera Villa avec Toulouse Village. La juriste toulousaine et l’architecte
catalane se sont associées pour offrir aux
salariés arrivant à Toulouse (et à leurs
DRH) une gamme complète de prestations
personnalisées : recherche de logement,
formalités administratives et d’immigration, inscriptions scolaires, coordination
du déménagement, mais aussi apprentissage du français, services en tous genres
pour les enfants, idées week-end pour
découvrir la région, bons plans et bonnes
adresses, ou encore consultations patrimoniales et fiscales.
www.toulousevillage.com
diccit - janvier 2015 · 30
s’adresse aussi à la restauration collective,
aux traiteurs et à l’hôtellerie de luxe avec
une gamme spécifique de produits : bio,
Sud-Ouest et Ile-de-France. Cette activité
représente 30 % du CA, contre 60 % pour le
snacking et 10 % à l’export, avec une très
large couverture : Asie, pays russophones,
Moyen-Orient, États-Unis et Canada. « En
rythme de croisière, l’international représentera la moitié de notre chiffre d’affaires », prévoit Serge Atia : « Il faut aller
chercher la croissance là où elle est ! En
France, il est parfois difficile de vendre
de la qualité à certains clients qui ne recherchent que du prix. Nous visons donc
les pays en forte croissance, où une classe
moyenne se développe et où nous pouvons
nous appuyer sur l’image de la France et
de la gastronomie du Sud-Ouest, sur la
demande de bio voire de bio sans gluten.
Ce sont parfois des marchés d’accès difficile,
mais quand on a franchi la barrière d’entrée,
on y trouve moins de concurrents… »
www.proxidelice.fr
Arborati tisse l’art
dans la mode
Diplômée d’Arts et Métiers ParisTech, titulaire d’un MBA de Toulouse Business
School, Olivia Lans-Hebrard a commencé sa carrière chez Safran et Air France avant
de céder à sa passion de l’art. Mais plutôt que d’ouvrir une galerie, elle a choisi le
prêt-à-porter et les accessoires de mode et décoration made in France pour diffuser, en édition limitée, les œuvres d’artistes contemporains. C’est avec le soutien
d’Olivier Mathiot (Priceminister) et de Daniel Luciani (Icom) qu’elle a créé Arborati,
en 2012. L’an dernier, la start-up toulousaine a levé 300 000 € notamment auprès
de Capitole Angels, en plus du soutien du fonds EADS et de l’Incubateur Midi-Pyrénées. Arbortati peut ainsi participer à des salons de référence, comme Maison
et Objet, pour développer sa présence en boutique dans toute la France, en plus
de la vente en ligne. Olivia Lans-Hebrard a pu également transformer son site
internet en véritable plateforme collaborative pour tisser le lien entre ses artistes
et la communauté Arborati. Une communauté qui s’identifie autour du message
« You are, be art ! ».
www.arborati.com
synergies
à suivre
Vin Vigne Voyages est une nouvelle agence
de voyages toulousaine, mais une agence
réceptive spécialisée dans les régions viticoles : « Nous proposons à nos clients de
découvrir des domaines, des vins et des
viticulteurs, et mieux connaître l’histoire,
la géographie, les traditions, l’artisanat, la
culture, le patrimoine de chaque région viticole du Sud-Ouest », expliquent Florence,
Lola et Ludivine, les trois associées de
Vin Vigne Voyages. Ces 3 jeunes femmes
partagent la même passion du vin à travers des formations et des expériences
professionnelles très complémentaires,
de la viticulture au métier de caviste en
passant par la formation, la communication, le tourisme et l’international. Elles
ont le même souci éthique d’une agricul-
ture respectueuse
de l’homme et
du terroir. L’offre
de VVV va de la
demi-journée au
circuit d’une semaine et s’adresse
aussi bien aux
amateurs locaux
et à la clientèle
Entreprise qu’aux
touristes russes,
chinois ou américains : la jeune agence toulousaine a
déjà signé des contrats avec plusieurs
tour-opérateurs internationaux. « Notre
ambition est de valoriser la place de
Toulouse comme capitale des vins du
© David Bécus
Le tourisme œnologique
avec Vin Vigne Voyages
Sud-Ouest. Quant aux bienfaits de l’œnotourisme pour les viticultures et la valorisation des appellations, ils ne sont plus
à démontrer ! »
www.vinvignevoyages.com
© David Bécus
Inside Group en pleine croissance
Beaux, forts, sympas. C’est avec cette signature plutôt décontractée que Denis Lavelle
et Jérôme Falgayrat ont lancé Inside Group
fin 2012. Mais ne nous y trompons pas :
la jeune SSII toulousaine emploie déjà
près de 120 personnes et la croissance
du chiffre d’affaires est éloquente : 4 M€
pour le premier exercice, plus de 6 M€ l’an
dernier et sans doute 8 M€ cette année.
« Nous concilions esprit start-up et professionnalisme dans nos métiers d’entreprise
de services du numérique : les infrastructures systèmes et réseaux, les applications
et les solutions de travail collaboratif ».
Les grands comptes du spatial, de l’aéronautique, de la banque et des services
ont déjà manifesté leur confiance à Inside
Groupe et à ses deux fondateurs (des anciens du groupe Capgemini). Pour couvrir
le territoire national sans perdre la relation
de proximité avec les clients, Inside Group
a déjà ouvert des agences à Paris et à Bordeaux-Mérignac. Cet ancrage multirégional
sera optimisé par le lancement de solutions
innovantes autour de la mobilité « Nous
sommes sur un marché très concurrentiel et
dans un secteur à fort turn-over. Face aux
autres sociétés de services informatiques,
nous avons choisi de nous démarquer non
seulement par la qualité de nos prestations
mais aussi par une politique d’entreprise
basée sur l’humain, l’engagement et l’innovation. Nous misons autant sur le bien-être
que sur le profil à haute valeur ajoutée de
nos collaborateurs. »
www.insidegroup.fr
31 · janvier 2015 - diccit
synergies
produit d’entreprise
Les Fromagers du Mont-Royal ont franchi le cap des 6 M€ de CA avec une croissance 2014 de 25 %. Basée à Montréjeau, l’entreprise de Dominique Bouchait emploie plus de 30 personnes et ses 14 camions sillonnent chaque semaine une quarantaine de marchés.
Fromager-affineur, Meilleur Ouvrier de France, Dominique Bouchait est aussi le concepteur du Napoléon Commingeois.
Les victoires
du Napoléon Commingeois
Avec une grand-mère épicière à Montréjeau et des
parents épiciers-fromagers sur les marchés du Comminges, Dominique Bouchait pouvait difficilement
se consacrer à sa passion de l’ornithologie. Son fils
vient à son tour de rejoindre l’entreprise familiale.
« Une chance pour moi, une drôle d’histoire pour
lui ? », fait semblant de s’interroger Dominique Bouchait. En réalité, l’entreprise est en pleine croissance,
elle a eu la vedette à la télévision (« Des racines et
des ailes »), elle exporte jusqu’au bout du monde, et
elle a toujours autant de projets de développement.
Fromager-affineur, Dominique Bouchait propose à
ses clients quelque 300 fromages de terroir. Des terroirs français ou étrangers, peu importe : « Ce qui
compte, c’est la qualité. C’est la qualité d’un fromage
qui permet de raconter quelque chose d’authentique.
Pur
brebis
4 à 5 litres de lait
Artisanal
Arômes du lait de brebis,
parfums fleuris
par kilo de fromage
C’est la qualité de l’offre
qui compte avant tout.
C’est la qualité qui a toujours dicté ma conduite, pas
la recherche d’une meilleure marge sur un fromage à
moindre prix ! ». Il y a dix ans, Dominique Bouchait
a voulu créer sa propre marque, créer un fromage
comme il les aime, affiné dans ses propres caves, fait
avec le lait des brebis des Pyrénées, et conçu à partir des traditions que lui avait contées une « mamie »
de Bagnères-de-Luchon. Il l’a nommé Napoléon Commingeois, en référence à une montagne toute proche
(le Nez de Napoléon) et il en produit plus de 100
tonnes par an grâce à une soixantaine d’éleveurs de
brebis des Pyrénées. Le Napoléon Commingeois représente 30 % de ses ventes de fromage sur les marchés locaux et s’exporte aussi bien en Europe qu’en
Asie, en Australie… Mais pas question d’augmenter
la production. Ce serait certainement prendre un
risque au détriment de la qualité.
www.fromagers-mont-royal.fr
Souplesse
Une pâte tendre sous
une croûte bosselée
Affinage
6 mois de soins au minimum,
à la main, à l’ancienne
Chiffre d’affaires HT en millions d’euros.
3,9 M€
2010
4,5 M€
2011
4,8 M€
2013
6,1 M€
2014
Prévisionnel
7 M€
2015
Objectif
33 · janvier 2015 - diccit
synergies
témoignages
Lymo : le crowdfunding
gagne l’immobilier
ACCOMPAGNEMENT
Pour bénéficier d’un suivi
trimestriel avec aide à la décision,
Lymo se fait accompagner par
le service Innovation – R&D –
Financement de la CCI de Toulouse.
www.toulouse.cci.fr
Le financement participatif est désormais
bien présent aux côtés des autres modes de
financement et Toulouse peut afficher une
image leader avec des plateformes comme
Wiseed pour les entreprises innovantes à
fort potentiel et Lymo dans l’immobilier.
N° 1 français du secteur, Lymo a été créé
début 2013 par Gilles Roucher, président
de la SAS, Damien Truchard, DG en charge
des finances (et diplômé de l’ESC Toulouse),
et Jean-Baptiste Vayleux, DG en charge du
marketing.
Jean-Baptiste Vayleux précise d’ailleurs
que le défi de Lymo est plus de trouver
des terrains de qualité que de réunir du
financement sur internet ! « Notre objectif
2015 est de lancer un projet par mois, en
propre ou en partenariat mais toujours avec
la même philosophie : petites résidences,
coûts maîtrisés (pas d’intermédiaires) et
logements innovants (pour le confort de
vie au quotidien). Les acquéreurs sont
autant des accédants que des investisseurs
particuliers. »
40–40–20
Lymo finance ses petites
résidences immobilières
en associant financements
classiques (40 %), apport
des acquéreurs au fur
et à mesure de l’avancement
des travaux (40%)
et crowdfunding (20 %).
diccit - janvier 2015 · 34
Lymo est un véritable promoteur immobilier, spécialisé dans les petites copropriétés de qualité (10 logements au maximum,
et donc de faibles charges) implantées
dans des zones urbaines très recherchées
sur Toulouse, Bordeaux, Paris… Le crowdfunding représente 20 % du financement.
« Nous partageons pleinement les risques
de nos investisseurs », souligne Jean-Baptiste Vayleux, « et nous offrons une rentabilité de 10 % l’an avec un remboursement en
seulement 12 à 18 mois. »
© David Bécus
Avec le suivi trimestriel
et le regard extérieur
que nous apporte la CCI de Toulouse,
nous aimons nous challenger
sur nos prises de décision.
La CCI de Toulouse accompagne Lymo depuis sa création. Que ce soit, au départ, pour
valider son dossier d’éligibilité afin d’intégrer une pépinière de Toulouse Métropole
(en l’occurrence celle de Montaudran) ou,
chaque trimestre, pour bénéficier d’un suivi
personnalisé, d’un soutien et d’une aide à la
décision sur de multiples axes : commercial,
juridique, financier, fiscal, RH, organisation…
« La Chambre nous apporte un regard extérieur souvent indispensable. »
www.lymo.fr
synergies
témoignages
Sacéo accélère dans
la pièce auto d’occasion
Ils étaient encore étudiants en ingénierie
informatique quand ils ont obtenu le prix
du développement durable au forum Créactiv’ 2010 avec leur idée de vente en ligne
de pièces auto d’occasion. Johan Branca et
Laurent Assis-Arantes sont vite passés du
projet à la réalité, après avoir validé leur
modèle économique avec le service Création – Reprise d’entreprises de la CCI de
Toulouse : étude de marché, prévisionnel
financier, choix du statut juridique… « Nous
avons cherché informations et conseils
auprès de nos proches, de nos amis. Avec
la CCI de Toulouse, nous avons pu faire un
panorama complet et finaliser notre business plan. Les résultats sont conformes
et même supérieurs aux prévisions : nous
avons pratiquement deux ans d’avance
dans notre développement. » Leur société
Saceo a lancé opisto.fr en juillet 2012 et
opisto.pro en septembre 2014. Aujourd’hui,
particuliers et professionnels peuvent y
trouver en permanence plus de 250 000
pièces auto d’occasion grâce aux professionnels du recyclage automobile : « Nous
avons développé pour eux un logiciel qui
leur permet de véritablement industrialiser leur métier, de réduire leurs coûts et
d’optimiser leur marge – tout en payant un
abonnement mensuel récurrent. Et une fois
informatisés, ils utilisent nos plateformes
opisto.fr et opisto.pro pour distribuer leurs
pièces. Nous avons ainsi deux marchés en
un. » L’été dernier, Sacéo a quitté la pépinière TPE de Toulouse-Bordelongue pour
prendre ses aises à Montaudran avec ses
7 collaborateurs. Ils seront 8 ou 9 d’ici la
fin de l’année.
www.saceo.fr
www.opisto.fr
Service
Création-Reprise d’entreprise :
CCI
l’accompagnement à la carte par la CCI de Toulouse
Vous avez un projet de création ou de reprise d’entreprise dans le commerce, les services ou l’industrie ?
1
Vous souhaitez :
. appréhender les éléments de décision
pour valider votre idée ;
. anticiper les problématiques liées
au statut juridique ;
. approfondir les notions essentielles
pour mettre en place votre projet ;
. valider les principales étapes
et structurer vos démarches.
www.toulouse.cci.fr
2
Nous vous proposons :
. l’atelier « Créateur-repreneur, prêts à vous lancer ? »
(un mardi sur deux, gratuit, sur inscription) ;
. la réunion d’information « Entreprendre en Solo »
(un mardi sur deux, gratuit, sur inscription) ;
. le stage « 5 Jours pour Entreprendre »
(tous les deux mois, 150 € TTC, sur inscription) ;
. le dispositif Entreprendre en France – Haute-Garonne :
rendez-vous individuels gratuits avec un conseiller de la CCI,
complétés par les prestations de professionnels du conseil
dans le cadre du Passeport Entreprendre®
et des services de la CCI de Toulouse.
0 810 36 37 38 (N° Azur)
Direction Création –
Transmission d’entreprise
35 · janvier 2015 - diccit
magazine
pratique
Service
CCI
Un accompagnement pour maîtriser
vos consommations énergétiques
Dans le cadre d’une opération associant les CCI de Midi-Pyrénées,
l’Ademe et le Conseil régional, la CCI de Toulouse propose aux
PME-PMI de la Haute-Garonne un accompagnement sur le thème
de la maîtrise des consommations énergétiques. Après un
premier état des lieux (gratuit), l’entreprise peut bénéficier de
trois actions subventionnées à 50 % : un diagnostic énergétique,
un accompagnement à la mise en œuvre des préconisations
issues du diagnostic (ou à la mise en place d’un système de
management de l’énergie), un bilan carbone pour quantifier et
diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
N° Azur 0810 36 37 38
Service
Un nouvel atelier de la CCI :
construisez un projet convaincant
La CCI de Toulouse a conçu un nouvel atelier pour les porteurs
de projet de création ou de reprise d’entreprise : « Construisez
un projet convaincant ». Proposé gratuitement tous les quinze
jours, cet atelier d’une demi-journée permet de cartographier les
éléments clés d’un projet pour les organiser en un tout cohérent et
pertinent, afin de construire son business model, de se démarquer
des concurrents et de se « vendre » à ses partenaires (banquiers,
fournisseurs, etc.).
www.toulouse.cci.fr
En ligne : nouvelle édition
des Chiffres clés Haute-Garonne
La CCI de Toulouse a publié en septembre une nouvelle édition de
ses « Chiffres clés Haute-Garonne » : population, conditions de vie,
formation, apprentissage, emploi, tissu d’entreprises, artisanat,
agriculture construction, transport, commerce extérieur, tourisme…
Ce document peut être téléchargé gratuitement sur le site internet
de la CCI de Toulouse.
www.toulouse.cci.fr
CCI
Vos formalités internationales
à la CCI de Toulouse
Le service des formalités à l’international de
la CCI de Toulouse est à la disposition de tous
les chefs d’entreprises pour les informer sur
les règlementations et les accompagner dans
leurs formalités indispensables aux activités
export 
: certificat d’origine, légalisation et
visa de signature, carnet ATA. Soulignons que
la procédure de demande des carnets ATA est
désormais dématérialisée et qu’elle se fait
obligatoirement via la plateforme de gestion
électronique des formalités internationales
(Gefi). Cette plateforme a été mise en œuvre
par les chambres de commerce et d’industrie
pour simplifier les formalités liées aux
carnets ATA, certificats d’origine et visas de
documents export.
N° Azur 0810 36 37 38
37 · janvier 2015 - diccit
magazine
carnet
TEXTOS > Pierre-Yves Couilleau est le nouveau procureur de la République près le tribunal de grande instance de Toulouse. Il était
précédemment en poste à Metz. > Claude Gaits a succédé à Bernard Raynaud au poste de vice-président du Conseil régional en charge
du développement économique. > Sylvie Rouillon-Valdiguié, adjointe au maire de Toulouse chargée du tourisme, est la nouvelle
PDG de So Toulouse. Le poste de DG était occupé depuis 2009 par Jean-François Renac. > Hubert Ferry-Wilczek a succédé à André
Crocherie à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Midi-Pyrénées. Il était précédemment en
poste dans la région Pays-de-la-Loire. > Francis Causse est le nouveau président régional des services de santé au travail. Il a succédé
à Bernard Cau qui reste président du Samsi toulousain. > Janine Redon, administratrice de biens à Toulouse, a été réélue présidente
de l’Union des syndicats de l’immobilier.
> Carnet noir : Bernard Raynaud nous a quittés en octobre dernier à l’âge de 69 ans. Vice-président PRG du Conseil régional,
Bernard Raynaud était chargé du volet emploi-innovation-développement économique et d’International Midi-Pyrénées. Les élus
consulaires et la classe politique unanime ont salué la mémoire de cet humaniste reconnu pour ses compétences et son engagement,
sa disponibilité et son dévouement.
Christian Jouve nouveau DG
de la CCI de Toulouse
Jean-Jacques Bolzan
aux marchés de gros
Adjoint au maire de Toulouse pour le
commerce, l’artisanat et la démocratie locale,
Jean-Jacques Bolzan a été élu président
national de la Fédération des marchés de
gros. Jean-Jacques Bolzan est lui-même à la
tête du Marché de Toulouse Métropole.
Amorcée en 2010, la réforme du réseau régional des CCI vient de franchir un
nouveau cap : rationalisation de l’organisation territoriale, optimisation des
budgets, mise en synergie des ressources, stimulation des compétences et de la
mobilité. Ainsi, tout en restant directeur général de la CCI Midi-Pyrénées, Christian
Jouve assure également depuis le 1er novembre la direction générale de la CCI
de Toulouse. Son prédécesseur, Nicolas Girod, a quitté Toulouse pour prendre la
tête de la CCI de Bordeaux. « Une CCI et un territoire amis », a commenté Alain
Di Crescenzo, président de la CCI de Toulouse, en rappelant l’investissement
et l’engagement de Nicolas Girod à ses côtés. Autres mutualisations dans la
gouvernance du réseau consulaire de Midi-Pyrénées : Pascale Darré, DG de
la CCI du Gers, est aussi directrice générale adjointe de la CCI de Toulouse pour
l’appui aux entreprises et Daniel Astruc, DG de la CCI du Tarn, assure désormais
la coordination RH des CCI au niveau régional. Pour Alain Di Crescenzo, président
de la CCI de Toulouse, « cette organisation innovante est fidèle à l’esprit de mon
mandat, conforme aux engagements pris avec le président régional Didier Gardinal
et comparable à ce que qui se fait dans nos entreprises. C’est une réponse à la
fois à la baisse de ressources financières que nous impose l’État et à la demande
croissante de soutien qu’expriment nos ressortissants. L’entreprise est plus que
jamais au centre des actions et des préoccupations des CCI de Midi-Pyrénées. »
diccit - janvier 2015 · 38
© ATR
© David Bécus
Laurence Rigolini à ATR
Laurence Rigolini est la nouvelle secrétaire
générale d’ATR. Également membre du
comité de direction, elle a en charge les
relations institutionnelles, la communication,
les moyens généraux et l’environnement, et
rapporte directement au président exécutif
Patrick de Castelbajac. Précédemment,
Laurence Rigolini a occupé différents postes
chez Airbus Helicopters, à la direction
commerciale puis à la communication, avant
d’être nommée présidente de la filiale russe
Eurocopter Vostok.
magazine
carnet
Jean Tirole :
un Nobel pour Toulouse
Bertrand Monthubert
président de l’UPS
Co-fondateur du mouvement « Sauvons la
recherche » et ancien secrétaire national
du PS à l’enseignement et à la recherche,
le mathématicien Bertrand Monthubert
préside l’Université Toulouse III – Paul
Sabatier depuis mai 2012. « Une université ancrée dans son territoire, ouverte sur
l’international et résolument tournée vers
l’avenir », souligne-t-il en citant le rôle de
l’UPS dans la recherche et l’innovation, ses
relations avec les entreprises, sa présence
auprès des pôles de compétitivité, son implication dans les investissements d’avenir.
L’UPS compte 32 000 étudiants et délivre
chaque année 12 000 diplômes. Elle se
distingue par la priorité qu’elle accorde à
l’alternance et à la formation tout au long
de la vie. « Notre université est au service
d’une ambition universitaire et professionnelle à la mesure de tous les talents ». C’est
d’ailleurs pour renforcer la dynamique de
coopération entre monde académique et
monde économique que Bertrand Monthubert a noué un partenariat avec la CCI
de Toulouse. La convention signée fin septembre avec le président Alain Di Crescenzo comprend deux volets : les innovations
pédagogiques pour adapter les parcours
de formation, notamment pour les filières
et métiers en tension, et la diffusion de la
culture d’innovation dans les entreprises,
et plus particulièrement auprès des PME.
Le nouveau mandat d’Agnès Paillard
à la tête d’Aerospace Valley
« Contribuer le plus activement possible
à la mise en place d’un terreau favorable
pour ancrer solidement la production dans
notre territoire » : c’est ainsi qu’Agnès Pailard a rappelé la mission d’Aerospace Valley. Réélue présidente du pôle de compétitivité Aéronautique – Espace – Systèmes
embarqués, elle a rappelé l’excellence de
notre industrie sans cacher les faiblesses
de notre écosystème : « notre tissu reste
les modes de production. Cela doit faire
partir de notre univers dès maintenant. La
poursuite de nos activités d’innovation et
de performance industrielle, le travail que
nous menons pour accompagner notre
filière et tout particulièrement nos PME
vers les marchés est plus que jamais un
enjeu considérable pour notre territoire ».
Au sein du bureau d’Aerospace Valley,
Agnès Paillard (Airbus D&S) est entourée
fragile, émietté ; nous avons le devoir
de le rendre compréhensible, rassemblé
et efficace ; certaines entreprises sont
insuffisamment préparées aux évolutions
du marché, certaines demeurent monoclients donc vulnérables. L’innovation
n’est pas le seul facteur de succès de la
pérennisation de nos emplois mais nous
entrons dans un monde de rupture, sur
les modes de communication comme sur
d’Antoine Jouin (Continental Automotive
France), Marc Pircher (Cnes), Eric Papon
(CNRS – Université de Bordeaux), Christian Bec (Nexeya Systems) et François
Cansell (INPB). Deux élus de la CCI de Toulouse siègent au conseil d’administration
: Alain Di Crescenzo (représentant la CCI
Midi-Pyrénées) au sein du collège Collectivités et Agences, et Benoît Moulas (Agora
Industries) au sein du collège PME.
© David Bécus
© David Bécus
C’est avec « surprise, émotion et fierté » que Jean Tirole a appris, le 13 octobre,
qu’il était le lauréat 2014 du prix Nobel de sciences économiques. Polytechnicien et
ingénieur général des Ponts et Chaussées, Jean Tirole a fait son doctorat d’économie
au Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Cambridge avant de revenir
en France. Chercheur en économie à l’université Toulouse 1 Capitole et membre
de l’Académie des sciences morales et politiques, Jean Tirole est le président de
TSE – Toulouse School of Economics (« où j’ai la chance de mener mes recherches
dans un environnement exceptionnel depuis 1991 ») et le directeur scientifique de
l’IDEI, l’Institut d’économie industrielle créé par Jean-Jacques Laffont (« un mentor,
un exemple et surtout un ami disparu prématurément ». Jean Tirole est reconnu
comme l’un des économistes les plus influents de notre temps. Le prix Nobel a
récompensé ses travaux sur la théorie de la régulation des marchés.
39 · janvier 2015 - diccit
magazine
tribune
« Développer notre territoire
autour de la Garonne et des canaux »
© David Bécus
Le club « Toulouse au fil de l’Ô » regroupe
les acteurs économiques de la vie fluviale
toulousaine : les commerçants, artisans,
indépendants, TPE et PME qui vivent au
plus près de la Garonne, des canaux et des
quelques 80 voies d’eau et plans d’eau qui
irriguent notre métropole. La présidente
du club est Valérie Piganiol, directrice de
l’hôtel Riquet : « Notre club est un lieu de
réflexion et d’échanges entre les entreprises de toutes tailles et de multiples secteurs, qu’elles aient une activité liée à l’eau
ou qu’elles soient simplement riveraines.
Notre objectif est de d’animer une dynamique de réseau pour renforcer le développement économique, social et culturel de notre territoire, dans le respect du
patrimoine fluvial, de ses ouvrages, de ses
abords et de sa biodiversité. Enfin, nous
recherchons le bon équilibre entre l’action
publique et l’initiative privée autour des
voies d’eau, ainsi que la bonne complémentarité entre la navigation existante et
celle qui va se développer. »
[email protected]
TEXTOS
Philippe Guyard est le nouveau
président du Club des affiliés du
Laas-CNRS. Phlippe Guyard, qui
est le directeur de la stratégie
d’Actia Group, a succédé à Calixte
Champetier (IRT Saint-Exupéry,
Airbus Defence and Space). Le club
compte 80 membres. Il a été créé
dès 1990 à l’initiative d’Alain Costes
(membre élu de la CCI de Toulouse).
Le Cercle d’Oc, que préside Christian
Desmoulins, a décerné son prix 2014
à Fabrice Brégier, PDG d’Airbus.
Les clubs d’entreprises
ont la parole
« Miser sur le collaboratif entre
entreprises et avec la recherche »
« Considérer les valeurs
de l’homme avant l’entreprise »
Marie-Armelle Bories est la nouvelle présidente du Gipi. Co-gérante de Dralam Technologies (systèmes « contrôle-commande »
d’équipements, Saint-Sauveur), elle a succédé à Benoît Moulas à la tête du club dont
elle était la trésorière. « Le Gipi a toujours
été un créateur de liens, de synergies, de
partenariats entre le monde de l’industrie
et le monde de la recherche et de l’enseignement, pour stimuler l’innovation et
favoriser le développement économique.
Dans le contexte actuel, les entreprises ont
plus que jamais besoin de convivialité, de
confiance, d’entraide, de travail collaboratif. La mode est à l’économie du partage, la
mise en réseau n’a jamais été aussi facile
technologiquement, inscrivons-nous dans
cette dynamique. »
www.gipi.org
Le CEC, club d’entreprises de l’Ouest toulousain, vient de fêter ses 20 ans. Son
président Gilles Nakache rappelle que
« l’objectif du club, sa raison d’être, c’est
de considérer les valeurs de l’homme
avant l’entreprise. Dans la période difficile que nous traversons, notre club doit
être d’abord un espace de rencontre entre
dirigeants, de travail avec les collectivités
et d’ouverture à l’environnement social,
culturel et sportif à travers le monde de
l’enseignement et le milieu associatif. Nos
actions portent sur de nombreux domaines,
dont évidemment l’emploi. Enfin, nous
nous attachons à développer les échanges
avec les autres clubs d’entreprises. Autant
d’initiatives que faciliteront prochainement
l’ouverture du « Club House » du CEC. »
www.club-ec.fr
diccit - janvier 2015 · 40
LE CEC a décerné ses Défis
d’entreprises le 16 octobre au hall
Comminges de Colomiers, devant
plus de 500 personnes. Les lauréats :
Jean-Jacques Blois (Nanolike) dans la
catégorie Innovation, Laurent Latorse
(Airod) pour le Développement
durable, Benjamin Benharrosh
(Delair Tech) et Philippe Bornert
(Agilea) pour l’Emploi. Le trophée
Coup de cœur a été remis
à Louis Germain.
Le Ceres, Club des entrepreneurs
responsables du Sicoval, compte
maintenant plus de 40 adhérents,
tous signataires d’une charte
d’engagement sur le développement
durable. Parmi les nouveaux
adhérents : Diagora-Labège et
Energénial (amélioration énergétique
de l’habitat, Auzeville-Tolosane).
Le Club d’entreprises du Muretain
a remporté l’un des trophées
Écomobilité de Tisséo pour son plan
de déplacement inter-entreprises
(PDIE).
Aleva, le club des entreprises de la
vallée de l’Ariège autour d’Auterive,
fêtera ses 5 ans au mois de mai.
© David Bécus
© David Bécus
1
2
1 - Le Forum économique de Toulouse a réuni plus
de 900 participants pour sa 4e édition consacrée à
l’économie du futur, le 16 septembre en ouverture
de l’ICS au Parc des expositions de Toulouse. • 2 - Le
Palais consulaire a attiré plus de 2 800 visiteurs les
samedi 20 et dimanche 21 septembre pour les Jourfaitement réussi sa première édition fin septembre,
avec le soutien de la CCI de Toulouse et de la mairie. Pour Jean-Luc Moudenc, « ce festival a tous les
atouts pour devenir LE rendez-vous touristique iden-
© David Bécus
nées du patrimoine. • 3 - Toulouse à Table ! a par-
3
titaire de Toulouse ». • 4 - La 4e cérémonie des Tribune Women’s Awards Objectif News s’est déroulée
le 24 septembre au Palais consulaire sous le parrainage de la secrétaire d’État Carole Delga et d’Anne
Lauvergeon, présidente de la société toulousaine
Sigfox. • 5 - Les Rencontres régionales de l’économie circulaire ont connu leur deuxième édition le 9
à Toulouse dans le cadre de la Semaine de l’emploi
de Pôle emploi Midi-Pyrénées. La CCI de Toulouse
y a mis en avant l’alternance et la création-reprise
d’entreprise. • 7 - La dixième édition du Siane (plus
de 7 600 visiteurs du 21 au 23 octobre) a mis le cap
sur la robotique et l’usine du futur à l’initiative de la
© David Bécus
CCI de Toulouse.
4
5
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ments a attiré plus de 12 000 visiteurs le 16 octobre
évènements
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Maud Fontenoy. • 6 - Le forum Rencontres & Recrute-
© David Bécus
octobre à Revel avec la participation de la navigatrice
7
41 · janvier 2015 - diccit
synergies
parole d’expert
© Olivier Mesnage / Public Sénat
Principe de précaution
et principe de frisson
Hélène Risser, diplômée en finance
à Paris-Dauphine, a commencé
comme journaliste économique
avant de rejoindre l’équipe
d’ « Arrêt sur images » sur France 5.
Depuis 2007, sur LCP-Public Sénat,
elle anime « Déshabillons-les »,
magazine de décryptage
du discours politique.
Hélène Risser est l’auteur
de plusieurs essais sur la politique
et les médias. Elle vient aussi de
publier son second roman chez
Lattès : « Les amants spéculatifs ».
Adeptes des gaz de schistes contre militants de l’environnement, promoteurs des
biotechnologies contre opposants aux OGM,
depuis quelques temps, le débat fait rage
entre les partisans du principe de précaution et ceux qui veulent imposer un principe d’innovation : « Oui, il faut prendre des
risques, sinon, on ne crée plus rien » répondent-ils en substance à ceux qu’ils jugent
« timorés ». Sous cette forme, leur objectif peut ressembler à la version liftée d’un
autre, plus trivial, celui de la mutualisation
des risques et de la privatisation des profits.
Mais ce n’est pas le cas quand on transpose
Dans un monde où chacun doit
inventer sa vie, libéré de certaines
normes, la réussite impose
des arbitrages subtils.
le débat à la sphère individuelle, celle où
chacun se retrouve seul, tiraillé entre deux
désirs contradictoires : celui de se protéger
des émotions trop fortes (principe de précaution) et celui de se sentir vivre, quitte à
risquer de souffrir (principe d’innovation).
« Les amants spéculatifs » mettent en scène,
dans une forme très originale, une journaliste
chargée de rédiger l’autobiographie (!)
d’une banquière renommée. Banquière
qui, sous ses yeux ébahis, décide de tenter
l’expérience du « trading sentimental »
et de transposer les lois de la finance
dans le domaine sentimental…
Mais peut-on investir sans risques
dans quelque domaine que ce soit ?
diccit - janvier 2015 · 42
A quel âge « faire » des enfants sans nuire
à sa carrière ? Avec quel pacte de couple ?
Jusqu’à quel sacrifice ? Et, plus tard, quand
on pense à la séparation, à quel moment
juger que l’histoire est finie ? N’y a-t-il pas
plus à perdre à partir qu’à rester ? Et peuton inventer de nouveaux compromis après
quelques années et quelques trahisons ?
Pour répondre à ces questions, j’ai imaginé
une banquière tentant une expérience : appliquer à sa vie sentimentale les règles de
la finance pour maîtriser le risque et, donc,
oser en prendre, avec l’espoir de cerner ce
qu’elle désire vraiment. Certes, cette trans-
Il est amusant de constater que même les
détracteurs de la logique mercantile dans
la sphère économique « gèrent » souvent
leur sphère intime selon le même principe :
celui de l’optimisation. Dans un monde
où chacun doit inventer sa vie, libéré de
certaines normes, la réussite impose des
arbitrages subtils.
position a un côté baroque, avec un « amant
réel » et un « amant de couverture » pour
limiter le risque de trop aimer le premier,
avec une obsession de ne pas trop s’investir
pour ne pas tomber de trop haut quand la
bulle (amoureuse) explosera, ou avec la volonté de se rendre imprévisible aux autres
et à soi-même afin de rester libre. Reste
que cet exercice permettra à cette femme
de rebattre les cartes de sa vie et à nous de
savoir, au moins de façon virtuelle, où nous
plaçons le curseur entre le principe de précaution et le principe de frisson.
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