
L’Égypte est exportatrice nette d’énergie, avec des gisements importants de pétrole et des réserves volumineuses en gaz
depuis les découvertes en Méditerranée. Ces ressources, primordiales, représentent près de 20 % du PIB et permettent de
maintenir un taux de croissance parmi les plus élevés de la région. Malgré ces importantes ressources gazières et pétrolières,
l’Égypte n’a pas hésité à miser sur les énergies renouvelables. Elle produit d’ailleurs à elle seule près de 60 % de l’électricité
éolienne au Moyen-Orient.
Commerce extérieur
Le marché égyptien s’ouvre progressivement, en particulier depuis la signature en 2006 d'un accord de libre-échange avec
l’Association Européenne de Libre-échange. À noter également, un projet de traité de libre-échange avec les États-Unis.
Les trois principaux partenaires de l’Égypte, à la fois clients et fournisseurs, sont l’Union Européenne (plus du tiers des échanges),
les États-Unis et la Chine. L’Égypte exporte principalement du pétrole (carburant et dérivés), du coton, du fer, de l'acier… Elle
importe principalement des biens de consommation électronique et des biens d'équipement, des réacteurs et des chaudières
nucléaires. Elle importe également des céréales (blé), un certain nombre de produits alimentaires et des produits chimiques.
La balance commerciale est négative avec un déficit de 22,3 milliards de dollars en 2010. Des dispositions fiscales sont
néanmoins en cours pour encourager les exportations égyptiennes (29,1 milliards de dollars en 2010).
Taux de change au 07/11/2010 : 1 EGP = 0,1244 EUR ; 1 EUR = 8,04 EGP ; 1 USD = 5,73 EGP
II – Relations extérieures et perspectives
Promotion des investissements
Placée en tête de liste des «pays réformateurs facilitant la pratique des affaires» par la Banque Mondiale, l’Égypte a confirmé son
rôle de locomotive en captant entre 2006 et 2008 plus de 30 milliards de dollars d’investissements directs étrangers.
Depuis 2004, le pays a accéléré son ouverture à l’international sous l’impulsion du Premier Ministre Ahmed Nazif,
dont le gouvernement a mis en œuvre un ambitieux programme de réformes (création du GAFI - General Authority for Investment,
loi sur les PPP, etc.). Ses objectifs sont d'assurer une croissance régulière, de créer un climat favorable aux affaires mais aussi
de multiplier les flux d’investissements directs étrangers. Ceux-ci se concrétisent directement ou à travers des joint-ventures
dans le secteur pétrolier, l’industrie du ciment, de la pharmacie, la construction automobile ainsi que le tourisme (contrats de
gestion) et les télécommunications.
Ces investissements directs étrangers se sont inscrits en recul en 2009/2010 à 6,8 milliards de dollars, mais devraient repartir
nettement à la hausse en 2010/2011 (environ 10 milliards de dollars).
Politique extérieure
L’Égypte joue un rôle diplomatique central au sein des discussions actuelles au Moyen-Orient, bénéficiant de ses relations
nourries avec les puissances du Monde arabe et africain, ainsi qu’avec les États-Unis et les pays européens, France en tête.
La Méditerranée est ainsi devenue l’un des champs d’action prioritaire de la diplomatie égyptienne, par des initiatives propres
(Forum méditerranéen) ou dans le cadre d’initiatives Européennes. Elle joue activement son rôle de co-président de l’Union pour
la Méditerranée, depuis le Sommet de Paris (13 juillet 2008), et accueille à Alexandrie la fondation Euro-méditerranéenne Anna
Lindh, chargée de promouvoir le dialogue entre les cultures des peuples méditerranéens.
Soucieuse d’asseoir son rôle sur la scène internationale et comptant parmi les grands pays en développement, l’Égypte appartient
au G14 et est en passe de devenir le 6e contributeur mondial aux opérations de maintien de la paix.
Perspectives
Avec un taux de croissance qui pourrait dépasser légèrement 6 % en 2010/2011, l’économie égyptienne devrait confirmer le
mouvement régulier et puissant de reprise amorcé l’année dernière.
Le niveau assez élevé de l’inflation (11 % environ) est l’un des rares indicateurs n’affichant pas d’amélioration significative,
pénalisé par la hausse des prix des produits alimentaires (viande, riz, fruits et légumes) qui composent près de la moitié de l’indice
des prix à la consommation. Le taux d’inflation sous-jacente, à 7,1 % en juillet, demeure cependant toujours dans la «zone de
confort» de la Banque Centrale d’Égypte. Une hausse des taux d’intérêt, stables depuis plus de 9 mois, est annoncée par certains
analystes pour fin 2010 si la poussée inflationniste se prolongeait. Les prévisions d’inflation pour 2010/2011 s’établissent à 9,5 %
(FMI, moyenne annuelle).
Les comptes externes devraient consolider leur redressement : le déficit commercial devrait se maintenir (baisse des exportations
de gaz, accroissement des cours des produits agricoles importés), mais devrait être plus que compensé par la bonne tenue des
services (hausse des recettes du tourisme et du canal de Suez) et les transferts des expatriés, permettant à la balance des
paiements d’être excédentaire. Le montant des réserves en devises (35,2 milliards de dollars fin juillet) devrait demeurer
confortable.
Enfin, l’agenda des réformes demeure dense, tant en matière fiscale que sociale. Il sera soumis à un Parlement renouvelé, suite
aux élections de l’Assemblée du peuple en novembre 2010.