Et toutE la tErrE était lèvrE uniquE Et parolEs uniquEs. Et il arriva, dans lEur déplacEmEnt à partir dE l’oriEnt, qu’ils trouvèrEnt
unE plainE En la tErrE dE shinéar, Et ils s’assirEnt là. Et ils dirEnt, chacun vErs son compagnon: « allons! BriquEtons dEs BriquEs
Et flamBons-lEs à la flamBéE! » Et la BriquE fit pour Eux piErrE Et lE BitumE fit pour Eux mortiEr. Et ils dirEnt: « allons! Bâtissons
unE cité Et unE tour : sa têtE dans lEs ciEux! Et faisons pour nous un nom pour nE pas êtrE dispErsés sur la facE dE toutE la tErrE.
» Et lE sEignEur dEscEndit pour voir la cité Et la tour qu’avaiEnt BâtiEs lEs fils d’adam. Et lE sEignEur dit: « voici, ils sont pEuplE
uniquE Et lèvrE uniquE pour Eux tous. Et voilà lE commEncEmEnt dE cE qu’ils font. maintEnant, riEn nE lEs rEtiEndra dE cE qu’ils
décidEront dE fairE. allons! dEscEndons Et EmBrouillons ici lEurs lèvrEs quE, chacun vErs son compagnon, ils n’EntEndEnt pas
lEur lèvrE ».Et lE sEignEur lEs dissémina à partir dE là sur la facE dE toutE la tErrE. Et ils cEssèrEnt dE Bâtir la cité. c’Est pourquoi
on appEla son nom « portE dE diEu » (BaBEl) car C’EST À CET ENDROIT QUE LE SEIGNEUR EMBROUILLA LA LÈVRE DE TOUTE LA TERRE Et
à partir dE cEt Endroit, lE sEignEur lEs dissémina sur la facE dE toutE la tErrE. // traduction françaisE d’Edmond flEg chant nouvEau, paris, 1946 //
la tErrE EntièrE sE sErvait dE la mêmE languE Et dEs mêmEs mots. or En sE déplaçant vErs l’oriEnt, lEs hommEs découvrirEnt
unE plainE dans lE pays dE shinéar Et y haBitèrEnt. ils sE dirEnt l’un à l’autrE: « allons! moulons dEs BriquEs Et cuisons-
lEs au four. » lEs BriquEs lEur sErvirEnt dE piErrE Et lE BitumE lEur sErvi dE mortiEr. « allons! dirEnt-ils, Bâtissons-nous
unE villE Et unE tour dont lE sommEt touchE lE ciEl. faisons-nous un nom afin dE nE pas êtrE dispErsés sur toutE la surfacE
dE la tErrE. » lE sEignEur dEscEndit pour voir la villE Et la tour quE BâtissaiEnt lEs fils d’adam. « Eh, dit lE sEignEur, ils
nE sont tous qu’un pEuplE Et qu’unE languE Et c’Est là lEur prEmièrE oEuvrE! maintEnant, riEn dE cE qu’ils projEttEront dE
fairE nE lEur sEra inaccEssiBlE! allons, dEscEndons Et Brouillons ici lEur languE, qu’ils
nE s’EntEndEnt plus lEs uns lEs autrEs! » dE là, lE sEignEur lEs dispErsa sur toutE
la surfacE dE la tErrE Et ils cEssèrEnt dE Bâtir la villE. aussi la nomma-t-on BaBEl car
C’EST LÀ QUE LE SEIGNEUR BROUILLA LA LANGUE DE TOUTE LA TERRE, Et c’Est là quE lE
sEignEur dispErsa lEs hommEs sur toutE la surfacE dE la tErrE. // traduction oEcuméniquE
LEARNING FROM RN3
42 km (OU PRESQUE) DE PUBLICITÉ
Quentin Deyirmendjian
BABEL 2011
SÉMINAIRE PARIS/MÉTROPOLES
2011-2012
ÉCOLE D’ARCHITECTURE DE LA VILLE ET
DES TERRITOIRES À MARNE-LA-VALLÉE
tout lE mondE sE sErvait d’unE mêmE languE Et dEs mêmEs mots. commE lEs hommEs sE déplaçaiEnt à l’oriEnt, ils trouvèrEnt unE
valléE au pays dE shinéar Et ils s’y étaBlirEnt. ils sE dirEnt l’un à l’autrE: « allons! faisons dEs BriquEs Et cuisons-lEs au fEu! »
la BriquE lEur sErvit dE piErrE Et lE BitumE lEur sErvit dE mortiEr. ils dirEnt: « allons! Bâtissons-nous unE villE Et unE tour dont
lE sommEt pénètrE lEs ciEux! faisons-nous un nom Et nE soyons pas dispErsés sur toutE la tErrE. ». or yahvé dEscEndit pour voir
la villE Et la tour quE lEs hommEs avaiEnt BâtiEs. Et yahvé dit: « voici quE tous font un sEul pEuplE Et parlEnt unE sEulE languE,
Et tEl Est lE déBut dE lEurs EntrEprisEs! maintEnant, aucun dEssEin nE sEra irréalisaBlE pour Eux. allons! dEscEndons! Et là,
confondons lEur langagE pour qu’ils nE s’EntEndEnt plus lEs uns lEs autrEs. » yahvé lEs dispErsa dE là sur toutE la facE dE la
tErrE Et ils cEssèrEnt dE construirE la villE. aussi la nomma-t-on BaBEl, car C’EST LÀ QUE YAHVÉ CONFONDIT LE LANGAGE DE TOUS
LES HABITANTS DE LA TERRE Et c’Est là qu’il lEs dispErsa sur toutE la facE dE la tErrE. autrEs. » yahvé lEs dispErsa dE là sur toutE
la facE dE la tErrE Et ils cEssèrEnt dE construirE la villE. aussi la nomma-t-on BaBEl,, car c’Est là quE yahvé confondit lE langagE
dE tous lEs haBitants dE la tErrE Et c’Est là qu’il lEs dispErsa sur toutE la facE dE la tErrE // BiBlE dE jérusalEm, lE cErf, paris, 1956 //
Ecole d'architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée
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 CEST LÀ QUE YAHVÉ CONFONDIT LE LANGAGE DE
TOUS LES HABITANTS DE LA TERRE
LEARNING FROM RN3
42 km (OU PRESQUE) DE PUBLICITÉ
Quentin Deyirmendjian
1 LA PUBLICITÉ DE BORD
DE ROUTE 5
2 ILS TROUVÈRENT UNE VALLÉE
AU PAYS DE SHINÉAR ET ILS S’Y
ETABLIRENT 9
3 FAISONSNOUS UN NOM ! 29
4 C’EST LÀ QUE YAHVÉ
CONFONDIT LE LANGAGE
DE TOUS LES HABITANTS DE
LA TERRE “ 93
5 RN3 VS LAS VEGAS 111
6 ANNEXES 115
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54
1 LA PUBLICITÉ DE BORD DE ROUTE
Symbole même et langage d’une société d’abondance vouée
à la consommation, la publicité joue le rôle de communication
entre système de production et de diusion d’une part et
clientèle d’autre part. La production de masse, conséquence
de notre société d’hyperconsommation a entrainée une
rupture de contact direct entre producteur et client. Alors que
l’industriel est contraint de faire savoir quil dispose de produits
susceptibles de répondre aux besoins de consommateurs qu’il
ne connaît plus, la pub simpose comme l’outil indispensable
pour compenser cette perte de contact direct avec le client.
Dénie comme un «ensemble de moyens et de techniques mis
au service d’une entreprise commerciale, privée ou publique, et
visant à agir sur le plus grand nombre d’individus possible et ceci
à distance, sans intervention directe du vendeur»1, la publicité fait
alors oce d’intermédiaire et de canal de transmission dans la
relation vendeur-client. Mais dans une société multiculturelle
comme la nôtre, on peut légitimement se poser la question de la
communication : comment sadresser à une clientèle quand elle
revêt tant de diérences et qu’elle est le plus souvent anonyme
et inconnue ? La pub s’exprime-t-elle alors au travers d’une langue
unique ou emploie-t-elle au contraire une diversité de langues ?
Cherche-t-elle à toucher tout le monde ou bien s’adresse-t-elle à
des catégories bien particulières de personnes ? Autrement dit, le
message véhiculé par la publicité consiste-t-il à fédérer les diverses
couches de population ou bien les segmente-t-elle en plusieurs
peuples ?
Omniprésente, la pub fait partie intégrante de l’époque dans
laquelle nous vivons. Elle prend de multiples aspects et s’exprime
aussi bien par la télévision que la bannière internet, en passant
par les spots radiophoniques, les dépliants, le publipostage,
l’encart dans la presse écrite, les petites annonces, les écrans
1.Bernard Cathelat, Publicité et société, éd. Payot, 2001, p.48
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76
PARIS
2 5 10 20 km0 1
la Seine
ENCEINTE DES FERMIERS GENERAUX
BOULEVARD PERIPHERIQUE
A86
N184
LA FRANCILIENNE
D104
LA FRANCILIENNE
A104
LA FRANCILIENNE
N104
LA FRANCILIENNE
N104
LA FRANCILIENNE
RN3
RN2
RN305
RN7
PARIS
2 5 10 20 km0 1
la Seine
ENCEINTE DES FERMIERS GENERAUX
BOULEVARD PERIPHERIQUE
A86
N184
LA FRANCILIENNE
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LA FRANCILIENNE
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LA FRANCILIENNE
N104
LA FRANCILIENNE
N104
LA FRANCILIENNE
RN3
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RN305
RN7
Echelle 1/ 275 000ème
N
de télévision placés sur les lieux de vente, un homme sandwich
dans la rue, la publicité mobile, le placement de produits dans
les lms ou séries télévisées, le spam…Mais nous la trouvons
principalement lors de chacun de nos déplacements, le long
des bords de route. Simposant à la vue de tous elle compose
avec le paysage urbain.
En s’inspirant du travail de Robert Venturi, Denise Scott Brown
et Steven Inezour sur le Strip de Las Vegas, dans l’ouvrage
«Learning from Las Vegas», cette étude se propose de porter
un regard, d’étudier et de comprendre le fonctionnement de
cette publicité de bord de route, par une transposition du Strip
de Las Vegas à l’échelle métropolitaine du Grand Paris. Ainsi
dans la continuité du travail entamé à l’occasion du séminaire
sur le comparatisme, l’enquête s’appuiera sur l’exemple de la
route nationale 3. Cette grande voie de communication de l’est
parisien, longue de 42 km, reliant Paris à Meaux y présente
l’avantage de traverser des territoires très variés, tant en terme
de population, d’urbanisation et d’activités. Dès lors, il semble
intéressant d’y observer la manière dont la pub évolue (ou pas)
en fonction de son implantation.
Au travers de cette étude, la publicité sera employée comme un
outil d’analyse et de compréhension de la vi(ll)e contemporaine
car au-delà de sa simple fonction économique, la pub apparaît
comme un formidable phénomène social qui témoigne
des valeurs, des modes de vie, des courants artistiques,
socioculturels, économiques et/ou politiques d’une société à
une époque donnée.
Organisé en trois parties, ce mémoire sattache à y développer
dans chacune d’elle une accroche au récit biblique sur Babel. Il
s’agira, dans la première partie, de comprendre au travers de
données démographiques, statistiques et historiques comment
s’est développé cette route et la manière dont les hommes « s’y
établirent »2. Dans la deuxième partie, un travail d’investigation
réalisé sur le terrain d’étude permettra de mettre en lumière
la façon dont les commerces cherchent à « se faire un nom ! »3.
Enn, à partir de la question de l’enseigne commerciale, nous
aborderons dans la dernière partie la thématique de la mixité
commerciale et observerons la manière dont elle «confond les
habitants de la terre»4.
2, 3 et 4. Bible de Jérusalem, Le Cerf, Paris, 1956
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9
2 ILS TROUVÈRENT UNE VALLÉE
AU PAYS DE SHINÉAR ET ILS S’Y
ETABLIRENT “
Autrefois appelée Route d’Allemagne, la Rn3 appartient au
réseau historique des grands tracés royaux. Marquée par son
passé industriel, elle traverse à la fois des zones d’habitations
densément urbanisées (de Paris à Pantin), franchit des grands
secteurs d’activités (de Bobigny à Bondy), des secteurs
pavillonnaires (de Pavillons-sous-bois à Vaujours) et des terres
agricoles (de Villeparisis jusqu’à Meaux).
EVOLUTION DE L’URBANISATION DE LA 2ÈME MOITIÉ
DU 18ÈME SIÈCLE A 1994
Dans la 2ème moitié du 18ème siècle, l’urbanisation ne se concentre
quasi exclusivement quà l’intérieur de l’enceinte des Fermiers
Généraux. Malgré la présence de quelques bourgs, la Rn3 nest
pas du tout urbanisée et elle traverse sur son parcours la forêt
de Bondy. Entre 1800 et 1850, le territoire connaît quelques
modications, notamment avec la réalisation du canal de l’Ourcq
qui débute en 1802 et dure jusquen 1825. Celui-ci entretient
une relation assez étroite avec la nationale puisquil la longe de
Bobigny jusquà Pavillons-sous-Bois. Il s’en écarte sur la suite de
son parcours, avant de la recroiser au niveau de Claye-Souilly.
Ce long courant d’eau, avait pour vocation d’alimenter Paris en
eau potable. La situation en 1900, fait état d’une extension de
l’urbanisation de Paris, jusqu’à l’enceinte de Tiers (construite
à partir de 1841). Les premiers réseaux ferroviaires font leur
apparition et la foret de Bondy s’ouvre à l’urbanisation. Dans
l’après seconde guerre mondiale, l’urbanisation s’accroît de
manière considérable, jusquà Villeparisis.
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