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division internationale du travail par le commerce dans un contexte de durcissement des
conditions concurrentielles. Dans une seconde partie, en privilégiant les besoins en capital
humain des pays africains, nous ferons apparaître qu’une redéfinition de l’objet et de l’assise
géographique des processus intégrateurs actuels peut permettre une plus grande
complémentarité des efforts de développement économique et social de ces pays et des zones
qui les regroupent.
I - Un contexte international défavorable aux entités d’intégration
régionale centrées sur l’économie
Il convient tout d’abord de définir ce qu’est un processus d’intégration économique
régionale. De façon traditionnelle, B. Balassa distinguait plusieurs stades de ces processus
qui allaient de la constitution de zones de libre-échange à l’unification économique totale,
conduisant au fédéralisme budgétaire et politique. Cette typologie a perdu une grande partie
de sa pertinence aujourd’hui en raison de la mondialisation des activités et du rôle d’un dollar
étatsunien, aux fluctuations erratiques du cours du change (fréquemment supérieures à 10%),
en tant que monnaie véhiculaire des échanges internationaux. De plus, les accords
commerciaux des membres de l’Omc, organisés ou non en zones d’intégration régionale,
doivent aujourd’hui respecter la clause de la nation la plus favorisée. Un dollar aux
fluctuations erratiques et fortes et l’application de la clause précédente aboutissent au fait que
les zone de libre-échange et même d’union douanière ne correspondent plus à aucune
préférence régionale effective et à aucun degré d’intégration économique véritable. On ne
peut en fait parler d’intégration économique que lorsque des Marchés communs,
effectivement décloisonnés, sont réalisés et qu’une monnaie commune ou unique permet un
fonctionnement efficient de tels marchés. De ce point de vue, il existe alors très peu
d’expériences authentiques d’intégration économique : au XIXème siècle, on peut citer la
constitution de l’État fédéral allemand et dans la période contemporaine, seule l’Union
européenne correspond à un tel scénario et uniquement pour l’espace circonscrit à l’union
monétaire
1
. Précisons à ce propos que si l’euro protège les membres de l’union monétaire des
chocs externes d’inflation, il ne les protège pas des chocs de sous-emploi. Par conséquent,
l’union monétaire actuelle reste très fragile, d’autant plus qu’elle concerne des pays
1
En vérité, l’intégration économique européenne redémarre au 1
er
janvier 1999 avec la réalisation de la monnaie
unique, l’étape antérieure d’union douanière et dans une certaine mesure de marché unique (1958 - 1999) étant
dissoute dans la mondialisation, notamment après les accords de l’Uruguay round. De ce fait et malgré les
apparences, le processus d’intégration économique européen s’est amoindri avec un euro qui à ce jour n’est
toujours pas la monnaie d’un État fédéral européen.