DETECTER, EVALUER ET RECONNAITRE LES COMPETENCES MISES EN ŒUVRE DANS L’EXERCICE D’UN MANDAT
5
Introduction : des Ressources Humaines à optimiser
Mais pourquoi l’entreprise si soucieuse de performances ignore-t-elle trop souvent tant de
compétences des salariés mandatés ? Pourquoi ne se donne-t-elle pas toujours les moyens de
détecter les potentiels de ces salariés ?
Des personnes :
- capables de manager une équipe sans qu’il y ait de lien hiérarchique et disposant d’une
aptitude à fédérer les énergies pour agir ensemble,
- sachant analyser un problème, faire la part des choses et pouvant résumer un dossier
complexe,
- capables d’élaborer des compromis, de les expliquer et les faire adopter par ses
collègues,
- ayant le souci d’aider les autres à s’épanouir,
sont présentes dans l’entreprise sans que celle-ci en ait nécessairement conscience.
L’entreprise ne détecte pas toujours ces profils prêts à s’épanouir dans des responsabilités
managériales, qu’ils soient ou non des représentants des salariés (DP, CE, CHSCT, DS)... Il suffit peut-
être de vouloir les reconnaître, les valoriser et les accompagner.
Or, en l’absence d’accord entre partenaires sociaux, c’est le pouvoir législatif qui reprend la feuille de
route du gouvernement. L’avertissement déjà ancien du sociologue Michel Crozier « on ne change
pas la société par décret » reste inaudible. La loi Rebsamen (17 août 2015) pallie partiellement
l’échec des négociations sur la modernisation du dialogue social.
Il est néanmoins réconfortant de constater un mouvement de réflexion qui s’amorce dans l’opinion
publique. Le livre de Robert Badinter et Antoine Lyon-Caen1, les études des groupes de réflexion
(think tank) d’horizons différents comme celles de l’Institut Montaigne ou de Terra Nova, le rapport
Combrexelle, les termes de la mission confiée par le Premier Ministre à Robert Badinter pour la
réforme du code du travail avancent des propositions pour une modernisation de nos relations
sociales comme :
- Placer l’accord d’entreprise au cœur des relations de travail ;
- Renforcer la représentativité des acteurs de la négociation et de la concertation ;
- Réexaminer le statut des représentants du personnel pour qu’ils demeurent proches de
leur activité professionnelle et faciliter leur réinsertion à la fin de leur mandat ;
- Faire bénéficier les représentants du personnel d’une reconnaissance en termes de
formation, de déroulement de carrière, de validation des compétences acquises ;
- Développer la confiance réciproque entre partenaires par le partage d’informations
stratégiques.
1 Le travail et la loi, Fayard, Juin 2015.