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la baule + histoire
30 juin 2013
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Déclin européen : l’historien et universitaire
nous rappelle le précédent romain…
David Engels : « Si César a pu prendre le pouvoir, c’est
parce qu’il pouvait s’appuyer sur des revendications
populaires, souvent en provocation ouverte avec les élites
traditionnelles. »
L
structures démocratiques a
scellé de manière paradoxale
leur déclin irréversible.
e livre de David Engels est un
immense succès de librairie :
il arrive au moment opportun
et il aborde un sujet qui ne laisse
personne insensible. Sommes-nous en
train de vivre une période de déclin ?
L’historien belge dresse un parallèle
pFODLUDQWHQWUHODÀQGHOD5pSXEOLTXH
romaine et l’état actuel de notre
Union européenne. Les similitudes
dans les mœurs et les mentalités sont
confondantes... Si notre situation est
semblable à celle de la Rome de Pompée
et de César, l’Europe, dans le meilleur
des cas, pourrait devenir une forme
d’empire supranational à vocation
universaliste, un État autoritaire,
avec des formes «républicaines» et
faussement démocratiques, soucieux
de garantir aux citoyens un peu de
sécurité matérielle bien plus que la
liberté ou l’égalité… Avec à sa tête, un
César du XXIème siècle. David Engels se
montre pessimiste car, souligne-t-il, «il
y a des époques dans l’histoire humaine
où tout optimisme n’est que lâcheté et
aveuglement irresponsable».
l’avènement
d’un régime
technocratique
au niveau
européen
Les adversaires de l’Union
européenne évoquent une
DXWRULWp FRQÀVTXpH SDU GHV
technocrates à Bruxelles.
C’est exactement ce qui s’est
passé lors de cette République romaine…
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j’essaie de dresser une douzaine d’analogies différentes
basées sur les divers marqueurs d’identité de l’Eurobaromètre, un sondage
de l’institut statistique de
l’Union européenne. Ainsi,
j’évoque entre autres l’avènement d’un régime technocratique au niveau européen,
mais aussi national. Et, en
effet, on a observé une tenGDQFH VHPEODEOH YHUV OD ÀQ
de la République romaine
où l’enchevêtrement institutionnel et la nature de plus
en plus complexe de l’administration de l’Empire ont
IRUFpOHUpJLPHHQSODFHjVH
professionnaliser, par l’émergence des grands généraux,
de l’oligarchie sénatoriale et
d’une bureaucratie de plus
en plus technocratique.
C
et ouvrage est salué par tous
les critiques, qui reconnaissent
l’érudition sans faille de son
auteur. David Engels, professeur
titulaire de la chaire d’Histoire
romaine à l’Université libre de
Bruxelles et rédacteur en chef de la
revue Latomus, était l’invité de Yannick
Urrien sur Kernews pour évoquer son
dernier livre, intitulé «Le Déclin. La
crise de l’Union européenne et la chute
de la République romaine». David Engels
connaît bien notre région puisqu’il
passe régulièrement ses vacances en
Bretagne chez sa belle-famille.
/D %DXOH Cela fait plusieurs années que les peuples
européens ressentent plus ou
moins cette impression de
déclin et certains ironisent
en faisant référence à la
chute de l’Empire romain. Or,
votre étude vous a permis de
découvrir des analogies réellement troublantes avec ce
que nous sommes en train de
vivre…
'DYLG (QJHOV Attention, je
ne compare pas la crise de
l’Union européenne avec la
chute de l’Empire romain,
mais avec la chute de la République romaine au premier
VLqFOH DYDQW QRWUH qUH F·HVW
jGLUH DYHF XQH SKDVH GH
transformation profonde où
la République romaine et sa
Constitution permettant au
peuple de participer activement aux prises de décisions
politiques va se transformer
en un régime autoritaire et
conservateur, celui des César.
Et, bien qu’il ne faille pas
encore avoir peur de voir les
barbares demain aux portes
de Paris, il s’agit ici néanmoins d’un moment très
important dans l’histoire de
l’Antiquité romaine où un régime populaire se transforme
en autocratie militaire. En
ce qui concerne le terme de
«déclin», celui-ci est évidemment toujours très problémaWLTXH ,O ÀJXUH ELHQ GDQV OH
titre de l’ouvrage, toutefois
il n’a pas pour moi un sens
moralisateur, mais purement
factuel, car je constate que le
triomphe des idéaux universalistes qui sous-tendent nos
On a le sentiment d’être à
la croisée des chemins en
Europe en ce moment : soit
on est aiguillé vers une sorte
de gouvernement technocratique et totalitaire, soit on
est dirigé par un gouvernement autoritaire et populiste… Entre les populistes et
les technocrates, on ne voit
aucun chemin médian…
J’ajouterai encore une troisième possibilité, encore plus
SHVVLPLVWH FH VHUDLW OH PRUcellement de l’Union euro-
péenne. Car, effectivement,
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l’état actuel de l’Union européenne, on constate un immobilisme de plus en plus grand
au sein de cette lourde administration qui s’est construite
DXIXUHWjPHVXUHGHVGpFHQnies et qui ne semble plus
DSWHjIDLUHIDFHjODFULVHpFRnomique et aux nombreuses
autres crises contemporaines
HWKQLTXHVGpPRJUDSKLTXHV
religieuses ou celle des valeurs… Nous devons désormais choisir. Soit l’Union
européenne va se morceler, et
ce sera d’abord la déchéance
WRWDOH GHV SD\V PpULGLRQDX[
puis le retour des États-nations et du régionalisme, et
ÀQDOHPHQW O·(XURSH WRPbera dans le giron des autres
grandes puissances. Soit nous
DVVLVWHURQV j O·DYqQHPHQW
d’un régime centraliste et
autoritaire… Et, pour moi, il
Q·\DSDVQpFHVVDLUHPHQWXQH
grande différence entre un
régime technocratique et un
régime autocratique. En effet,
l’élite technocratique qui nous
dirige en ce moment est très
consciente qu’elle est privée
de toute légitimité populaire
et qu’elle devra faire face un
MRXUjODJURJQHSRSXODLUHTXL
monte de plus en plus dans
OD UXH GH O·H[WUrPH GURLWH j
l’extrême gauche. Il est donc
inévitable, si elle veut garder
son pouvoir, qu’elle devra
se doter bientôt d’un exécutif fort avec un personnage
populaire. C’est en tout cas ce
TXLV·HVWSDVVpj5RPHHWYX
les nombreuses analogies que
MH FRQVWDWH HQWUH OD ÀQ GH OD
République romaine et notre
état présent, je suppose que la
suite de l’histoire européenne
FRUUHVSRQGUD pJDOHPHQW j FH
paradigme…
En quelque sorte, le futur
César aura davantage de
charisme que le malheureux
Herman Van Rompuy que
personne ne connaît !
« Si César a pu
prendre le pouvoir
et envisager de
s’installer en
monarque, c’est
parce qu’il pouvait
s’appuyer sur des
revendications
populaires, souvent
en provocation
ouverte avec
les élites
traditionnelles. »
Sans vouloir critiquer mon
FRPSDWULRWH F·HVW WRXWjIDLW
ce que le peuple européen
attend, et c’est aussi exacWHPHQW FH TXL V·HVW SDVVp j
5RPH /jDXVVL LO \ D HX OH
mouvement des Populares
qui s’est constitué en oppoVLWLRQjO·pOLWHWHFKQRFUDWLTXH
des Optimates pour appeler
j GHV UpIRUPHV IRQGDPHQtales de l’État et qui était
guidé par des individus charismatiques comme Marius,
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au moins partiellement, Auguste. Ainsi, un jour ou un
autre, l’appel de plus en plus
IRUW j XQ SHUVRQQDJH FKDULVmatique, présidant l’Union
européenne, va devoir se
réaliser et cela devra être
accepté par l’administration
européenne actuelle, si elle
ne veut pas courir le risque
de la désintégration totale de
l’Union et donc de sa propre
position.
D’ailleurs, à force de regarGHUGHVÀOPVKROO\ZRRGLHQV
on imagine César comme
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