la baule + histoire 30 juin 2013 Sylvie Pelletier votre assureur à La Baule Nos horaires : du lundi au vendredi de 9h30 à 12h et de 14h à 17h30 le samedi matin sur rendez-vous Toutes vos assurances : particuliers et professionnels habitation - résidence secondaire automobile - moto - bateau commerce prévoyance assurance vie - retraite - santé votre agence est transférée à La Baule les Pins pour mieux vous accueillir 24, avenue de l’Etoile 44500 LA BAULE en face du garage AD près de la Place des Palmiers Tél. : 02 40 60 78 21 [email protected] www.assurances-pelletier.fr N° orias : 07 006 945 - www.orias.fr Déclin européen : l’historien et universitaire nous rappelle le précédent romain… David Engels : « Si César a pu prendre le pouvoir, c’est parce qu’il pouvait s’appuyer sur des revendications populaires, souvent en provocation ouverte avec les élites traditionnelles. » L structures démocratiques a scellé de manière paradoxale leur déclin irréversible. e livre de David Engels est un immense succès de librairie : il arrive au moment opportun et il aborde un sujet qui ne laisse personne insensible. Sommes-nous en train de vivre une période de déclin ? L’historien belge dresse un parallèle pFODLUDQWHQWUHODÀQGHOD5pSXEOLTXH romaine et l’état actuel de notre Union européenne. Les similitudes dans les mœurs et les mentalités sont confondantes... Si notre situation est semblable à celle de la Rome de Pompée et de César, l’Europe, dans le meilleur des cas, pourrait devenir une forme d’empire supranational à vocation universaliste, un État autoritaire, avec des formes «républicaines» et faussement démocratiques, soucieux de garantir aux citoyens un peu de sécurité matérielle bien plus que la liberté ou l’égalité… Avec à sa tête, un César du XXIème siècle. David Engels se montre pessimiste car, souligne-t-il, «il y a des époques dans l’histoire humaine où tout optimisme n’est que lâcheté et aveuglement irresponsable». l’avènement d’un régime technocratique au niveau européen Les adversaires de l’Union européenne évoquent une DXWRULWp FRQÀVTXpH SDU GHV technocrates à Bruxelles. C’est exactement ce qui s’est passé lors de cette République romaine… 7RXWjIDLW 'DQV PRQ OLYUH j’essaie de dresser une douzaine d’analogies différentes basées sur les divers marqueurs d’identité de l’Eurobaromètre, un sondage de l’institut statistique de l’Union européenne. Ainsi, j’évoque entre autres l’avènement d’un régime technocratique au niveau européen, mais aussi national. Et, en effet, on a observé une tenGDQFH VHPEODEOH YHUV OD ÀQ de la République romaine où l’enchevêtrement institutionnel et la nature de plus en plus complexe de l’administration de l’Empire ont IRUFpOHUpJLPHHQSODFHjVH professionnaliser, par l’émergence des grands généraux, de l’oligarchie sénatoriale et d’une bureaucratie de plus en plus technocratique. C et ouvrage est salué par tous les critiques, qui reconnaissent l’érudition sans faille de son auteur. David Engels, professeur titulaire de la chaire d’Histoire romaine à l’Université libre de Bruxelles et rédacteur en chef de la revue Latomus, était l’invité de Yannick Urrien sur Kernews pour évoquer son dernier livre, intitulé «Le Déclin. La crise de l’Union européenne et la chute de la République romaine». David Engels connaît bien notre région puisqu’il passe régulièrement ses vacances en Bretagne chez sa belle-famille. /D %DXOH Cela fait plusieurs années que les peuples européens ressentent plus ou moins cette impression de déclin et certains ironisent en faisant référence à la chute de l’Empire romain. Or, votre étude vous a permis de découvrir des analogies réellement troublantes avec ce que nous sommes en train de vivre… 'DYLG (QJHOV Attention, je ne compare pas la crise de l’Union européenne avec la chute de l’Empire romain, mais avec la chute de la République romaine au premier VLqFOH DYDQW QRWUH qUH F·HVW jGLUH DYHF XQH SKDVH GH transformation profonde où la République romaine et sa Constitution permettant au peuple de participer activement aux prises de décisions politiques va se transformer en un régime autoritaire et conservateur, celui des César. Et, bien qu’il ne faille pas encore avoir peur de voir les barbares demain aux portes de Paris, il s’agit ici néanmoins d’un moment très important dans l’histoire de l’Antiquité romaine où un régime populaire se transforme en autocratie militaire. En ce qui concerne le terme de «déclin», celui-ci est évidemment toujours très problémaWLTXH ,O ÀJXUH ELHQ GDQV OH titre de l’ouvrage, toutefois il n’a pas pour moi un sens moralisateur, mais purement factuel, car je constate que le triomphe des idéaux universalistes qui sous-tendent nos On a le sentiment d’être à la croisée des chemins en Europe en ce moment : soit on est aiguillé vers une sorte de gouvernement technocratique et totalitaire, soit on est dirigé par un gouvernement autoritaire et populiste… Entre les populistes et les technocrates, on ne voit aucun chemin médian… J’ajouterai encore une troisième possibilité, encore plus SHVVLPLVWH FH VHUDLW OH PRUcellement de l’Union euro- péenne. Car, effectivement, QRXVVRPPHVjODFURLVpHGHV FKHPLQV 4XDQG RQ REVHUYH l’état actuel de l’Union européenne, on constate un immobilisme de plus en plus grand au sein de cette lourde administration qui s’est construite DXIXUHWjPHVXUHGHVGpFHQnies et qui ne semble plus DSWHjIDLUHIDFHjODFULVHpFRnomique et aux nombreuses autres crises contemporaines HWKQLTXHVGpPRJUDSKLTXHV religieuses ou celle des valeurs… Nous devons désormais choisir. Soit l’Union européenne va se morceler, et ce sera d’abord la déchéance WRWDOH GHV SD\V PpULGLRQDX[ puis le retour des États-nations et du régionalisme, et ÀQDOHPHQW O·(XURSH WRPbera dans le giron des autres grandes puissances. Soit nous DVVLVWHURQV j O·DYqQHPHQW d’un régime centraliste et autoritaire… Et, pour moi, il Q·\DSDVQpFHVVDLUHPHQWXQH grande différence entre un régime technocratique et un régime autocratique. En effet, l’élite technocratique qui nous dirige en ce moment est très consciente qu’elle est privée de toute légitimité populaire et qu’elle devra faire face un MRXUjODJURJQHSRSXODLUHTXL monte de plus en plus dans OD UXH GH O·H[WUrPH GURLWH j l’extrême gauche. Il est donc inévitable, si elle veut garder son pouvoir, qu’elle devra se doter bientôt d’un exécutif fort avec un personnage populaire. C’est en tout cas ce TXLV·HVWSDVVpj5RPHHWYX les nombreuses analogies que MH FRQVWDWH HQWUH OD ÀQ GH OD République romaine et notre état présent, je suppose que la suite de l’histoire européenne FRUUHVSRQGUD pJDOHPHQW j FH paradigme… En quelque sorte, le futur César aura davantage de charisme que le malheureux Herman Van Rompuy que personne ne connaît ! « Si César a pu prendre le pouvoir et envisager de s’installer en monarque, c’est parce qu’il pouvait s’appuyer sur des revendications populaires, souvent en provocation ouverte avec les élites traditionnelles. » Sans vouloir critiquer mon FRPSDWULRWH F·HVW WRXWjIDLW ce que le peuple européen attend, et c’est aussi exacWHPHQW FH TXL V·HVW SDVVp j 5RPH /jDXVVL LO \ D HX OH mouvement des Populares qui s’est constitué en oppoVLWLRQjO·pOLWHWHFKQRFUDWLTXH des Optimates pour appeler j GHV UpIRUPHV IRQGDPHQtales de l’État et qui était guidé par des individus charismatiques comme Marius, 3RPSpH&pVDUHWÀQDOHPHQW au moins partiellement, Auguste. Ainsi, un jour ou un autre, l’appel de plus en plus IRUW j XQ SHUVRQQDJH FKDULVmatique, présidant l’Union européenne, va devoir se réaliser et cela devra être accepté par l’administration européenne actuelle, si elle ne veut pas courir le risque de la désintégration totale de l’Union et donc de sa propre position. D’ailleurs, à force de regarGHUGHVÀOPVKROO\ZRRGLHQV on imagine César comme