dossier l`imagerie est au cœur des révolutions médicales

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INTERVIEW
ÉVÉNEMENT
REPORTAGE
M.René Bonnet, Président de
l’association ATHOS
Spécial
Salon
Le CH de St Dizier opte pour
des postes de travail virtuels
Numéro 09 / TRIMESTRIEL
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DOSSIER
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L’imagerie est au cœur
des révolutions médicales
ENTRETIEN
Avec le Pr. Jean-François Meder,
secrétaire général adjoint de la
Société Française de Radiologie
Technologies et Innovations
HOSPITALIÈRES
Sommaire
TRIMESTRIEL
Directrice de la Publication :
Gisèle Aouizerate
News-Zoom
Rédactrice en chef :
Nathalie Zimra
[email protected]
Dossier :
L’imagerie est au cœur des révolutions médicales
Conception graphique :
René Dambron
[email protected]
www.rdambron.com
Publicité
09 81 96 91 39
[email protected]
Ont contribué au magazine :
Rémy Bazel / Serge Casas
Carine Taieb / Yvon Marchand
Crédit photos :
S.F.Radiologie / Fotolia
Association ATHOS / ASLOG
J-M Huet / LESSIS / COMEXPOSIUM
CH de Cambrai / CH de Dax / J-P Blum
Éditeur :
SANNO France
32, Bd de Strasbourg / 75010 Paris
Tél : 09 81 96 91 39
RCS Paris 512 553 256
Abonnement :
[email protected]
Remerciements :
Jessica Fortuné / Christophe Dhobie
Jérôme Caron / Claude Regnart
Fabrice Cianni / Bertrand Lemaire
CIO Online / Stéphane Dufresne
CIO Online / Réseaux Télécom
L’atelier BNP-PARIBAS
Yannick Motel / Jean Michel Huet
Veronique Zine / Christophe Geisler
Corinne Shirley / Jennifer Le Nourichel
Impression :
Imprimerie de Champagne
4 numéros par an
iSSN en cours
Commission paritaire en cours
Dépôt légal à parution
4 •
6-7-8-9
Interview du Pr. Jean-François Meder,
secrétaire adjoint de la Société
Française de Radiologie .... 10-11
La reconnaissance vocale optimise
significativement la gestion des
comptes-rendus
au CHU de Grenoble............... 12
Histoire d’un PACS qui sauva la
radiologie de proximité en Pays
basque ................................... 14
La Franche-Comté en première
ligne sur le PACS régional........ 16
Expertise-radiologie, la
télémédecine au-delà du web... 18
Amélioration du workflow grâce au
PACS à la Clinique du Millénaire à
Montpellier ...........................
20
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
La numérisation et l'archivage des
images radiologiques progressent
lentement ................................ 22
Le CHRU de Lille généralise l’IRM
de diffusion dans la prise en
charge des AVC ...................... 23
Le centre hospitalier Princesse
Grace automatise ses contrôles
qualité...................................... 24
Quand l’échange de données
patients entre les états membres
coulera de source ............... 26-27
Le diagnostic tumoral gagne en
précision avec l'élastographie.... 28
Au C.H. de Laon, PACS et
téléassistance
font bon usage ........................ 30
Dossier :
Les nouveaux défis du SIH
Interview de M.René Bonnet, président de
l’association ATHOS ...................................... 32
Le CH Bretagne Atlantique se dote d’un SI
Médical global et intégré ................................ 33
La m-santé : la convergence
téléphonie - santé .......................................... 34
L’hôpital Foch gère les flux de ses données
patients grâce à la plateforme Ensemble
d’InterSystems............................................... 35
À Dax, l'hôpital virtualise
son stockage ........................................... 36-37
La logistique hospitalière, parent pauvre
des systèmes d’information ?........................ 38
Convergence vers IP des réseaux déployés au
centre hospitalier de Cambrai et au CH Sud
Francilien........................................................ 40
La prescription informatisée démarre
en novembre à l’hôpital Foch .......................... 41
Le centre hospitalier de Saint-Dizier opte
pour des postes de travail virtuels.................. 42
Le Syntec Santé ausculte l'hôpital
de demain...................................................... 43
Dossier :
Sécurité des Systèmes d’Information
Sécurité des SI de Santé par le
Dr Jean-Pierre Blum, président du
comité stratégique des Assises de
la sécurité, Pôle Santé .............. 44-45
Le CHU d’Amiens contrôle en temps
réel son parc informatique ............. 46
Sécurisation des accès à distance,
IPdiva donne le « La » .................... 48
Plus ça va, moins ça va... ............... 50
Comment mettre à disposition un état
des lieux régional exhaustif des
ressources pour les urgentistes ?
L’expérience de la Picardie ............. 51
Pages 44-45
Événement
Cartes & Identification 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Vu d’ailleurs
Quand le suivi du patient se fait de l'intérieur
Santé : les sites officiels ont plus la faveur que les médias collaboratifs.....54
US : vers un contrôle par étapes du dossier médical électronique. . . . . 55
Agenda - Salons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Tribune
Le VDI est mort ! Vive le VDI - SBC ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
septembre 2010 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 5
N EWS
Axians déploie une infrastructure réseaux pour le SAMU 78
D
ans le cadre de l'évolution de ses
réseaux locaux et des services de
télécommunications, le SAMU 78 a
lancé un appel d'offres en avril 2009
afin de sélectionner des prestations et
services visant à répondre aux besoins
de criticité et de réactivité imposés par
son rôle de plateforme de coordination
à l'échelle d'un département. Pour
répondre à l'appel d'offres, Axians
s'est associé à l'équipementier Astraa
et à Appligos, et a remporté le marché
pour une durée d'un an et trois ans renouvelables. Axians a mobilisé six collaborateurs durant cinq mois pour
déployer l'infrastructure et l'interconnecter avec le réseau local du centre
hospitalier de Versailles. Celle-ci comprend un réseau téléphonique, indépendant du centre hospitalier d'une
centaine de postes, dont 20 postes
sans fil sur IP (DECT sur IP). Le système mis en place est particulièrement
sécurisé, avec deux systèmes IPBX
pour une redondance maximale, et la
duplication de tous les organes vitaux
(alimentation, cartes CPU, etc.). Le
cœur de réseau est bâti sur un châssis
Astraa assurant une indisponibilité
maximale de 5 minutes par an. L'ensemble du système est capable d'absorber sans difficulté une moyenne de
130 000 appels mensuels (entrants,
sortants et internes). InterSystems participe
au projet de gestion
médicale écossais
Partenariat entre
APX et UniHA
Un pack de
protection pour les
cabinets médicaux
nterSystems vient de signer un contrat
avec le NHS National Service Ecossais
pour la fourniture du logiciel InterSystems TrakCare qui sera utilisé pour la
gestion du nouveau dossier médical
national écossais. Cet accord entre
dans la stratégie de l’Écosse visant à
introduire une gestion électronique du
dossier patient au niveau national. La
solution couvre aussi bien l’administration des hôpitaux que des établissements de soins de santé mentale, la
communication et l’échange de messages, les rapports de résultats et d’autres applications de support médical et
hospitalier. I
PX vient de signer un contrat de
maintenance pour une durée de
4 ans avec UniHA, le Groupement de
Coopération Sanitaire Union des Hôpitaux pour les Achats.
Proposant des services de maintenance et de support de tous les équipements informatiques, APX peut aussi
prendre en charge la gestion des appels
Help Desk et remettre en exploitation
des configurations OS et Applications
Métiers.C'est le CHU de Bordeaux qui a
été le premier à profiter des services de
cet accord. La montée en charge va se
faire progressivement tout au long de
cette année avec les CHU de Nantes,
Caen, Amiens, Tours, Mulhouse, Montpellier, Lyon, Grenoble et Marseille. A
ans le cadre de leur partenariat,
ESET et le Réseau santé social
proposent aux professionnels de santé
un pack complet de sécurité pour la
protection des PC et serveurs comprenant un anti-virus, un anti-spyware, un
anti-spam et un firewall. Basée sur
ESET Smart Security 4 et incluse dans
le pack Santé PRO ADSL du Réseau
santé social, cette solution de sécurité
est parfaitement compatible avec les
flux spécifiques SESAM-Vitale de l'Assurance Maladie.
Athena Global Services (partenaires
d'ESET) a participé à la formation des personnes chargées de l’assistance téléphonique du Réseau santé social. D
Le GIE SESAMVitale numérise
avec Jouve et Steria
Le SIL et McKesson renforcent leur
partenariat autour du Dossier Patient
Informatisé
ans le cadre de la poursuite de la
diffusion des cartes Vitale 2, le
Groupe Jouve a été retenu à l’occasion
du renouvellement du marché de numérisation des formulaires photos des assurés. En partenariat avec Steria, Jouve
assurera le pilotage et la production globale de ce projet de numérisation de
photos. Deux enjeux majeurs : numériser les photos des assurés et garantir à
travers cette numérisation la sécurité
des données. près plusieurs années fructueuses
de partenariat sur la gamme logicielle administrative référence de
McKesson, le Syndicat Inter hospitalier du Limousin et la société McKesson passent un nouveau palier en
signant une collaboration sur le Dossier Patient Informatisé CrossWay Hôpital.
C’est autour du programme McKesson
Horizon 2010, destiné à répondre au
besoin de « solidification de l’Axe Pa-
D
6 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
A
• septembre 2010
tient » au regard des nouveaux enjeux
du monde hospitalier français, que les
deux structures ont mis en place un plan
de montée en compétences, adapté,
rapide et renforcé pour proposer, dès
2010, leurs services à plusieurs hôpitaux
de la région limousine. McKesson et le
SIL réfléchissent déjà à élargir leur collaboration sur de nouveaux axes comme
celui de l’imagerie, un marché où les
solutions collaboratives et régionales
sont en pleine expansion. Orange Healthcare et CompuGroup Médical
France
En bref...
a dernière enquête SI de l’Observatoire de la FEHAP révèle que 30%
des établissements mutualisent certaines ressources avec une ou plusieurs
autres structures, tandis qu’un peu
moins d’un tiers déclare recourir aux services d’un infogérant ou à un hébergement externalisé.
L
____
En vue de l’expérimentation du Dossier
Pharmaceutique (DP) dans les pharmacies à usage intérieur, le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens a validé
la compatibilité d’un premier progiciel,
Genois, du SIB, avec le DP.
____
EquiTime, spécialiste de la gestion des
temps et de la planification des personnels, intègre dans son dispositif de formation au logiciel AgileTime des
tutoriaux e-learning conçus avec
OnMap.
____
Le vol de données médicales aux ÉtatsUnis a doublé entre 2008 et 2009 pour
atteindre 275 000 cas selon la société
Javelin Strategy & Research qui publie,
depuis six ans, un rapport annuel sur les
fraudes à l’identité.
____
Le projet « Région sans film » de l’Ile-deFrance sera réalisé avec Orange Healthcare et General Electric.
Z OOM
Le futur CH de Chalonsur-Saône opte pour
une solution
de communication
unifiée « tout IP »
ont signé un accord de partenariat lors du
dernier salon de médecine générale. Les
deux sociétés proposent une solution
packagée, composée d'un ordinateur, un
lecteur de carte CPS, un logiciel en ligne
e futur centre hospitalier de Chalonde gestion des dossiers patients, la télésur-Saône déploiera dans ses
transmission des feuilles de soins électroétablissements une solution de comniques et un accès Internet, accommunication « tout IP ». L'objectif de
pagné d’un service de maintenance sur
ce projet est de mettre en place une
les logiciels et le matériel. Cette
infrastructure de communications
association a vocation à libérer le
unifiées pouvant supporter l'ensemmédecin des contraintes de la
ble des flux de voix, d'images et de
gestion informatique. données de l'hôpital, tout en étant
adaptée aux besoins de chaque ligne
métier.
Cette solution devrait en outre aider
l'établissement à assurer la sécurité du
personnel, via l'installation de 48 caméras de vidéo-surveillance sur IP, ainsi
que la sécurité des patients grâce à un
contrôle d'accès et un appel via des
terminaux Wifi/ToIP.
our réaliser cet outil de pilotage,
l'établissement a choisi IBM CoL'hôpital devrait installer des postes de
gnos intégré par la SSII Keyrus, habitravail intégrés pour la plateforme de
tuée du secteur, qui l'a accompagné
régulation du SAMU. Le réseau doit
depuis la définition des indicateurs
avoir une haute disponibilité, un débit
jusqu'à la mise en place d'un portail acde 10 Gbit/s en Ethernet, sachant que
cessible par une centaine de personnes
350 bornes, extensibles à 500, délivreinternes. Ce portail interactif permet à
ront des accès Wifi. Au total, 1500 utilicertains utilisateurs d'explorer les donsateurs administratifs seront concernés
nées consolidées en entrant plus ou
par la ToIP. Le futur établissement a
moins dans les détails en fonction de
choisi NextiraOne comme intégrateur
leurs besoins de l'instant. sur ce projet. L
L'Hôpital Américain
de Paris met en
oeuvre un pilotage
de son activité
P
____
Le Centre hospitalier de Troyes a retenu
Ares pour l’urbanisation de son système
d’information.
____
Orange Healthcare et Dexia nouent un
partenariat pour fournir des solutions financières facilitant les investissements IT
dans le secteur hospitalier.
____
Nuance Communications a racheté
MacSpeech, fournisseur de solutions de
reconnaissance vocale pour Macintosh,
qui avait d’ailleurs acquis une licence de
la technologie de dictée de Dragon, en
2008. En ligne de mire : les dispositifs
mobiles et embarqués (l'éditeur a déjà
lancé deux applications pour iPhone).
____
Les trois pôles de compétitivité franciliens
System@tic, Cap Digital et Medicen s’associent pour faire émerger de nouveaux
projets de R&D, notamment autour de
l’axe e-santé et télémédecine. Open crée Open
Santé
a société de services en informatique Open a fondé l’organisation
Open Santé en rassemblant ses collaborateurs, son savoir-faire et ses réalisations dans le secteur de la santé. La
société a présenté ces dernières lors du
salon Health Information Technologies.
Depuis plus de dix ans, Open accompagne acteurs publics et professionnels
de santé dans la mise en œuvre de
leurs systèmes d’informations sur les
trois niveaux : les SI nationaux, les SI
hospitaliers et les SI des professionnels
de santé/patients.
Open Santé, qui possède plus de 200
consultants spécialisés, intervient sur
toutes les étapes de construction du
système d’information de santé, du
conseil et de l’innovation technologique
à l’intégration d’une solution, en passant par son déploiement en région ou
sur tout le territoire. L
septembre 2010 •
Un médecin
à votre chevet
en téléprésence
idyo propose une solution de vidéoconférence qui permet de relier
praticiens et patients via Internet en
qualité téléprésence. Avec “VidyoHealth”, les interactions avec des sites
distants s’avèrent économiques et de
qualité, et les professionnels de la santé
évitent de nombreux déplacements.
V
Cette solution facilite les échanges dans
des différents domaines comme la
psychiatrie, les soins à domicile, l’orthophonie ou les consultations de spécialistes. VidyoHealth constitue une
solution sécurisée et complète.
Elle permet de nouvelles applications de
télémédecine sur PCs, sur Macs et sur
portables, ainsi que sur systèmes HD en
salles ou sur consoles médicales. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 7
N EWS
Le DMP poursuit
sa relance avec une
célébration et un
appel à projets
'ASIP Santé a lancé un appel à projets pour une bureautique communicante compatible avec le DMP, célèbrant
ainsi une étape importante en Picardie.
L
Le Dossier Médical Personnel (anciennement Partagé - DMP) poursuit sa relance sous la férule de l'Agence des
systèmes d'information partagés de
santé (ASIP Santé). Celle-ci se concrétise d'une part par un nouvel appel à
projets, d'autre part par une célébration
de la croissance des données traitées.
Cet appel à projets, visant à faciliter la
communication d’informations médicales, patients entre les médecins de la
ville et les hôpitaux, a été lancé dans le
cadre d’un programme “BureautiqueSanté”. Il s'agit de mettre en place des
outils simples s'interfaçant avec les outils bureautiques pour créer des documents aux bons formats. Les projets
réalisés dans ce cadre sont plutôt dédiés aux zones faiblement équipées.
Par ailleurs, la relance du DMP continue
de bien progresser : le Dossier Santé Picardie va ainsi prochainement célébrer
son 100 000 ème dossier patient. Vers un partage
dématérialisé des
images médicales
e projet « PACS » de la SFR vise à
mettre en réseau les archives
d'images médicales. Il a été présenté
par la Société Française de Radiologie
le 17 mai dernier. Outre la réduction des
coûts, ce projet vise à améliorer la qualité du suivi des patients. Via ce projet,
les structures médicales privées ou publiques en France devraient bénéficier
d'un nouveau système d'archivage des
données d'imagerie médicale, dans le
cadre du plan Hôpital 2012 et du plan
Cancer.
L'objectif est de faciliter le suivi des patients dans les services de radiologie,
d'améliorer la qualité des soins et d'en
limiter les coûts.
La mise en place devrait être réalisée en
plusieurs étapes. Actuellement, les hôpitaux commencent à numériser leurs
images médicales ainsi que leur archivage. Dans une prochaine étape, qui
sera la plus importante, leurs données
seront mises en réseau pour être
échangées entre les services et à plus
grande échelle entre les établissements
médicaux. Une procédure de sauvegarde permettra de protéger ces données en cas de dysfonctionnement ou
de panne majeure des serveurs. L
EquiTime annonce un partenariat
de distribution avec OESIA
quiTime, éditeur français de solutions
de Gestion des Temps et des Activités
ainsi que de la Planification Opérationnelle,
vient de conclure un accord de distribution avec OESIA, société espagnole de
conseil mondial de la technologie. Avec
cet accord, OESIA devient le partenaire
d’EquiTime en Espagne, au Portugal et en
Amérique Latine pour la distribution de la
gamme de solutions AgileTime sur le secteur de la Santé. AgileTime est une suite
progicielle dédiée à la Gestion des Temps,
E
Planification des RH et suivi des activités.
EquiTime souhaite ainsi s’appuyer sur
l’expertise et le réseau d’agences d'OESIA pour répondre à la demande de ses
solutions pour le domaine médical ; OESIA
disposant sur l’Espagne de plus de
200 sites hospitaliers publics et privés
comme clients.
Parmi les solutions distribuées, EquiTime
proposera la solution Gracecare d'OESIA
sur tout le marché français, dans le domaine clé du secteur de la santé. Le CHU de Brest
confie l’informatisation du circuit
des interventions
chirurgicales à
McKesson
éjà utilisateur des solutions McKesson telles que Horizon Portail Production de soins, HEO (aide à la
décision pour le prescripteur), CrossWay Hôpital (Production des Soins), UrQual (Urgences), gamme Evoluance
GEF (Gestion Economique et Financière) et GAM (Gestion Administrative
du Malade), le CHU de Brest a choisi de
renouveler sa confiance en McKesson
en retenant la nouvelle offre Horizon
Bloc en cours de développement.
D
Cette solution optimise le circuit des interventions chirurgicales en prenant en
compte la transversalité et la complexité
des processus pré, per et post opératoires, de la consultation chirurgicale au
suivi post-interventionnel. Intégrée au SI
de production de soins McKesson, elle
permet nativement le partage des informations entre tous les acteurs impliqués
dans le circuit : chirurgiens et anesthésistes, personnels des blocs, des services d’hospitalisation et des plateaux
médicotechniques.
Grâce à cette offre développée en nouvelles technologies, McKesson a répondu à la priorité donnée par le CHU
d’optimiser l’utilisation des ressources
et l’efficience grâce aux fonctions de
planification et de programmation sous
contraintes, en évitant les saisies redondantes et la profusion de flux interapplicatifs. La solution sera déployée en
3 phases, dont la première sera mise en
œuvre au cours du premier semestre
2010. Microsoft enrichit son offre e-Santé avec AZ-Box
vec l'éditeur Lincoln et l'intégrateur
Altran, Microsoft a présenté AZ-Box,
une solution e-santé, permettant l'intégration du suivi médical des patients et
destinée aux professionnels de la santé.
AZ-Box permettra de produire et de
consulter les données médicales des
patients, et de les échanger avec les
intéressés comme avec les différents
A
8 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
membres des services de santé.
Comme le DMP, que la solution permettra d'alimenter, AZ-Box est attendue
pour la fin de l'année. AZ-Box entend
répondre à la complexité d'un suivi
médical pour coordonner et synchroniser l'accès à l'ensemble des informations produites par les différents
corps médicaux (médecins, labora-
• septembre 2010
toires, anesthésistes, biologistes...), les
dossiers spécialisés selon la nature
des pathologies et, enfin, les
informations non ou semi-structurées,
issues des saisies administrativomédicales. Autrement dit, il s'agit de
proposer aux établissements de santé
une solution qui simplifiera le renseignement du DMP. ‘‘
e Groupement de coopération sanitaire
(GCS) Emosist-Fc a été ajouté à la liste des
hébergeurs de données de santé à caractère
personnel agréés par le ministère de la santé.
L
Installé à Besançon, Emosist-Fc dispose de
deux centres d’hébergement de données en
Franche-Comté, utilisés par les établissements de santé membres du GCS, en particulier les utilisateurs des dossiers patients
informatisés Millenium, de Cerner et PSI, ainsi
que de Solware (ex-ASC2i).
Les serveurs hébergent également les données des réseaux de santé de la région, celles
du dossier médical personnel (DMP) expérimental franc-comtois, ainsi que les applications du réseau d’image régional, destiné aux
radiologues et la plateforme logicielle de télémédecine développée par Covalia. Info produit
Cleankeys invente le clavier
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Un septième hébergeur de données de
santé agréé
Z OOM
L’ASIP Santé a lancé Le SIB fait le choix d’Ilex sur le SSO et la
gestion d’identités
le portail media
« esante.gouv.fr »
tablissement public spécialisé dans cation unique et de gestion d’identités.
’ASIP Santé a annoncé, le 23 juin 2010,
l’ouverture du portail esante.gouv.fr,
espace d’information et services destinés à l’ensemble des acteurs de la esanté.
L
L’ASIP Santé ouvre, à travers ce portail,
un lieu de rencontre et d’expression
pour tous les acteurs concernés, régionaux, nationaux et internationaux, leur
permettant d’exprimer leurs points de
vue, de promouvoir leurs projets et de
partager leurs expériences. Disponible
en français et en anglais, son objectif est
de développer la connaissance sur la esanté et de promouvoir les services
qu’elle permet d’offrir à l’organisation
des soins et au service.
Sept rubriques permettront à l’internaute de consulter des articles, de poster des commentaires, ou de télécharger
des documents d’information complémentaires sur différents sujets : politique
publique, territoires, services, télémédecine, DMP, interopérabilité, éthique.
L’ASIP Santé met par ailleurs à disposition un ensemble de services concrets :
référentiels, études, glossaire, publications, repères juridiques, services CPS
(Carte de Professionnel de Santé)… É
les prestations informatiques à destination des établissements de santé, le
Syndicat Interhospitalier de Bretagne
(SIB) développe des partenariats industriels afin de proposer une offre de progiciels couvrant l'ensemble du Système
d'Information Hospitalier.
À ce titre, un contrat d’intégration et de
distribution vient d’être signé avec l’éditeur Ilex pour des solutions d’authentifi-
Cette convention permet au SIB de distribuer et d’intégrer la solution Sign&go
Santé d’Ilex qui viendra compléter la solution ALFA LIMA du SIB, dont l’objectif
est de faciliter l’échange et le partage
d’information médicale. Associées, elles
offriront aux adhérents et clients du SIB
un choix complet de solutions pour répondre au Décret de Confidentialité du
15 mai 2007. CH Chalon-sur-Saône : 1500 utilisateurs en
tout-IP
e futur centre hospitalier de Chalonsur-Saône déploiera dans ses établissements une solution de communication « tout IP ». L'objectif de ce projet
est de mettre en place une infrastructure
de communications unifiées pouvant
supporter l'ensemble des flux de voix,
d'images et de données de l'hôpital, tout
en étant adapté aux besoins de chaque
ligne métier. Par exemple, le service
d'accueil administratif aura à disposition
un annuaire vocal.
L
Cette solution devrait en outre aider l'établissement à assurer la sécurité du personnel, via l'installation de 48 caméras
septembre 2010 •
de vidéo-surveillance sur IP, ainsi que la
sécurité des patients grâce à un contrôle
d'accès et un appel via des terminaux
wi-fi/ToIP.
L'hôpital devrait installer des postes de
travail intégrés pour la plateforme de régulation du SAMU. Le réseau doit avoir
une haute disponibilité, un débit de
10 Gbit/s en Ethernet, sachant que
350 bornes, extensibles à 500, délivreront des accès wi-fi. Au total, 1500 utilisateurs administratifs seront concernés
par la ToIP. Le futur centre hospitalier de
Chalon-sur-Saône a choisi NextiraOne
comme intégrateur sur ce projet. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 9
DOSSIER
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DES RÉVOLUT
La France doit rattra
en implantation de
Le professeur Jean-François Meder, neuroradiologue
au CH Sainte-Anne à Paris et secrétaire général adjoint de la Société Française de Radiologie, revient
sur le Plan d'urgence en 10 mesures pour l'imagerie et nous présente les JFR 2010.
TIH : La suppression du forfait
archivage des images numériques a fait l’effet d’une
bombe en janvier. La situation
a-t-elle évolué depuis ?
Jean-François Meder : La spécialité
dans son ensemble a été indignée à la
suite de cette décision, prise de façon
brutale, unilatérale et sans concertation.
L’archivage est pour nous gage de qualité, en particulier pour le suivi des pathologies lourdes. Cette mesure va
probablement retarder la mise en place
de réseaux interhospitaliers. La situation
n'ayant pas évolué, la Société Française
de Radiologie (SFR) a organisé un atelier
sur ce thème, pour insister sur l'importance de l’archivage et le partage des
données à l'Institut Curie. Pour nous, il
s’agit de qualité et la qualité a un coût.
TIH : La SFR a mis en avant le
Plan d’urgence en 10 mesures
pour l’imagerie en 2010.
Avez-vous l’impression d’être
entendus ?
J.-F.M. : Cela dépend des mesures. Le
Guide du bon usage des examens
d’imagerie est déjà très utilisé en particulier par nos collègues médecins gé10 •
néralistes. Le décret sur la téléimagerie
n’a en revanche toujours pas été publié. Nous n’avons pas davantage de
nouvelles de l'adaptation de la Classification Commune des Actes Médicaux.
Récemment, les représentants du G4
qui regroupe les quatre composantes
de la radiologie (société savante, collège
des enseignants et syndicats) ont été
reçues par le Conseil d'Administration
de l a F é d é r a t i o n H o s p i t a l i è re d e
France (FHF). Dans un communiqué du
5 juillet 2010, la FHF approuve les orientations prises par notre spécialité pour
organiser à l’échelle territoriale l’imagerie et encourage le déploiement de
la téléradiologie.
TIH : Que pensez-vous d’un
projet comme le PACS régional
de Franche-Comté ?
J.-F.M. : Un tel projet est capital. L’imagerie aujourd'hui évolue vers le tout numérique et la solution d’un PACS
régional est indispensable pour le
stockage, l'accès aux images, le partage des données. Nos patients peuvent
alors être suivis de façon pertinente en
évitant des examens redondants. D’autres projets, en particulier en Ile-de-
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
France, sont en cours de réalisation. Il
est regrettable que les communications
entre structures hospitalières soient
aussi peu développées.
TIH : À votre avis, quelles sont
les priorités pour l’imagerie en
France ?
J.-F.M. : Tout d’abord, rattraper le retard
en implantation de scanners et d’IRM.
Pour nous, offrir un accès plus large à
ces techniques, c’est développer une
imagerie pertinente et réduire le nombre
de radiographies. En deuxième lieu, il
faut réunir les radiologues sur des plateaux à la fois complets et diversifiés
pour permettre une imagerie de qualité.
Enfin, il faut développer les PACS pour
faciliter les communications entre professionnels de santé, quelles que soient
leurs spécialités.
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Journé
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per son retard
scanners et d’IRM
TIH : Les JFR se déroulent du
22 au 26 octobre 2010. Quels
en seront les moments forts ?
J.-F.M. : L’accent sera mis sur la recherche en imagerie, car c'est notre
avenir à tous. L'imagerie est une des
spécialités médicales qui a le plus bénéficié des avancées technologiques ; la
recherche y trouve rapidement ses applications. La radioprotection sera un
autre thème fort de ces journées ; l'exposition aux rayons X doit être limitée au
maximum. M. André-Claude Lacoste,
président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire,
est invité à faire une conférence sur ce
thème le dimanche 24 octobre 2010.
Comme tous les ans, les diverses sociétés d’imagerie d’organe, affiliées à la
SFR, feront état des avancées technologiques, diagnostiques et thérapeutiques. Cette année, l’imagerie de la
femme et l’imagerie cardiothoracique auront une place primordiale.
‘
La SFR propose des bourses pour que
de jeunes chercheurs puissent venir en
France ou aller au Canada.
Inviter des représentants de la société
coréenne de radiologie, c’est reconnaître
le dynamisme scientifique très important
de la Corée et répondre à un souhait de
celle-ci de se rapprocher de sociétés
savantes européennes.
,
TIH : Que pourrons-nous
découvrir sur les avancées
technologiques et scientifiques ?
J.-F.M. : Les JFR sont un lieu privilégié de
démonstrations des évolutions technologiques scanner et IRM. L’image hybride,
métabolique et morphologique sera aussi
à l’honneur ; une session sera d’ailleurs
consacrée au TEP – IRM. Le Plan d’Urgence en10 mesures
Proposer une imagerie performante par le biais de plateaux d’imagerie
adaptés aux diverses pathologies.
Garantir l’égalité d’accès aux soins, grâce au déploiement de la télé-radiologie sur l’ensemble du territoire.
Diffuser, promouvoir et mettre en pratique le Guide du Bon Usage
des examens d’imagerie, outil interdisciplinaire.
Soutenir l’installation des réseaux d’information en vue d’optimiser l’archivage et le partage des clichés d’imagerie.
TIH : Le Canada et la Corée
sont invités au village international. Est-ce pour une raison
précise ?
Promouvoir les études médico-économiques des techniques d’imagerie.
J.-F.M. : La SFR entretient depuis toujours des relations étroites avec un grand
nombre de pays. En 2010, les diplômes
de médecins seront reconnus mutuellement par le Québec et la France. Cela
nous donne l’occasion de saluer, à l’occasion des JFR, les échanges existant
avec le Canada. Des représentants des
universités du Québec et de l'Ontario
sont invités pour discuter d’échanges
d'étudiants et de soutien à la recherche.
Accélérer la mise à niveau des appareils d’imagerie au fur et à mesure
des avancées technologiques.
Adapter la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) aux
progrès de l’imagerie.
Adapter les modalités administratives d’autorisation des équipements
aux nouveaux besoins médicaux.
Déployer un nombre suffisant de plateformes d’imagerie dédiées à la recherche expérimentale.
Organiser la concertation entre les professionnels de l’imagerie et les
Agences Régionales de Santé sur les thématiques d’imagerie.
septembre 2010 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
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DOSSIER
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La reconnaissance vocale optimise
significativement la gestion des
comptes-rendus au CHU de Grenoble
Le déploiement de la solution Speechmagic de Nuance, intégrée à l’offre Impax
d’AGFA HealthCare, permet de compenser l’absence de secrétaires le week-end,
tout en optimisant la qualité des comptes-rendus et le suivi du patient.
u CHU de Grenoble, certains services connaissaient de gros soucis de secrétariat. « Nous avions
surtout des problèmes avec la diffusion
des comptes-rendus le week-end,
pendant les urgences et en l’absence
de secrétaires », précise Eric Pierard,
coordonnateur RIS-PACS au service
central de radiologie et imagerie médicale.
A
L’idée de tester la reconnaissance vocale
fait donc son chemin et après une période d’essais courant 2007, le CHU
choisit de s’équiper de la solution
Nuance Speechmagic intégrée à l’offre
Impax d’AGFA HealthCare. « Nous tournons avec 10 licences, des licences par
locuteur, depuis octobre 2008, détaille
Eric Pierard, nous avons actuellement
5 unités ou cliniques déployées sur le
pôle d'imagerie. Ce sont les cliniques
d'IRM et de neuro-radiologie qui sont
concernées. Il y a deux façons d'utiliser
la reconnaissance vocale : le médecin va
dicter son compte-rendu et va le finaliser, ce qui a pour effet de le diffuser dans
l'établissement. L’autre façon, c'est d’utiliser la reconnaissance vocale, mais c'est
la secrétaire qui corrige et met le compte-
12 •
rendu en forme. Cette seconde façon est
beaucoup moins utilisée chez nous. Aujourd’hui, pour l’hôpital, l'interprétation
des comptes-rendus par reconnaissance
vocale représente à peu près 13% de
l'ensemble des comptes- rendus. J’espère que cela va prendre de l’ampleur ».
Prise en main facile
Pour se faire une idée, en juin 2010,
8 000 comptes-rendus ont été produits
par les médecins du CHU grenoblois.
Parmi ces derniers, le professeur Alexandre Krainik, neuroradiologue, fut un des
adhérents de la première heure. « En se
donnant la peine de persévérer quelques
temps, on s’aperçoit qu’il y a vraiment
moyen de travailler avec, confie-t-il, la
prise en main est facile. On nous apprend à nous servir d’un micro avec un
bouton d’enregistrement et un bouton
d’arrêt et c’est à peu près tout. Il nous
suffit de cliquer sur un bouton particulier
pour transcrire le compte-rendu et le
mettre dans un document Word et
voilà… » Le professeur utilise un micro
connecté par prise USB sur un PC fonctionnant sous Windows. Les PC équipés
ont été configurés pour interagir avec le
serveur pour produire, transcrire et cor-
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
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riger les comptes-rendus. « Sur le même
PC, reprend Alexandre Krainik, la reconnaissance vocale est interfacée avec le
système de PACS. Par conséquent
lorsqu’on ouvre le dossier images d’un
patient, elles apparaissent. Il y a un petit
bouton dans un coin qui vous permet de
dicter le compte-rendu. Les images sont
présentes sur un écran et votre texte retranscrit apparaît sur un autre écran. Une
fois le compte-rendu terminé, il faut le
transférer pour pouvoir le mettre en
forme. Lorsqu’il est corrigé et mis en
forme, il est validé électroniquement et
associé aux images du patient ».
Correction médicalisée
Le gain de temps en secrétariat est incontestable, l’amélioration des corrections aussi car elles sont instantanées. Et
pour le patient, c’est l’assurance d’un
suivi optimisé.
« Pour vous donner un ordre d’idée,
conclut Alexandre Krainik, j’ai réalisé une
petite enquête sur un mois il y a un peu
plus d’un an. Sans reconnaissance vocale,
le temps moyen de livraison d’un compterendu était de l’ordre de 24 heures. Avec
la reconnaissance vocale, il est de
2 heures en moyenne. Ce n’est qu’une
moyenne car dans ma pratique quotidienne, le compte- rendu est disponible
en quelques minutes. Un patient sur deux
reçoit le sien quasiment après s’être rhabillé. Avec la reconnaissance vocale, la
correction est faite instantanément et je
ne me limite pas à une simple correction
de coquilles, je peux donc faire une correction plus médicalisée du compterendu. En cas de doute, cela m’évite de
me replonger dans un dossier deux ou
trois jours plus tard. D’une façon générale, je pense aussi que le fait de récupérer du temps gagné sur la frappe de
comptes-rendus pourrait être mis à profit
pour mieux encadrer la pratique médicale
et le suivi des patients ». DOSSIER
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Histoire d’un PACS qui sauva la
radiologie de proximité en Pays basque
S'appuyant sur l'expertise de la société UbiStorage en solutions de téléimagerie,
un réseau de radiologue pérennise le maintien de site en région Aquitaine.
oici l’histoire d’un très bel exemple
de collaboration entre un éditeur de
solutions d’archivage et des professionnels de santé désireux de maintenir une
offre de soin pertinente dans une région
en difficulté. « Pour nous le besoin était
vital, se souvient le docteur Issaadi radiologue libéral à l’origine du projet,
c'était soit travailler en réseau, soit fermer des sites. Je pense qu'actuellement
et c'est une réalité dont j'ai vu l'évolution
en vingt ans de radiologie libérale, l'informatique est devenue le nœud gordien
de notre activité. Donc nous avions un
besoin impératif de nous baser sur des
gens compétents sans être dans une relation de dépendance ». La première
étape du projet consiste à mettre en
place une solution PACS permettant de
centraliser et d’archiver les images en
provenance des différents cabinets.
C’est en cherchant un prestataire qu’ils
trouvent en fait un véritable partenaire,
Ubistorage spécialiste des solutions de
gestion et d'archivage de données numériques. « Je suis médecin radiologue,
reprend le Dr Issaadi, donc je sais exactement quels sont mes besoins et en
V
14 •
regard, ce que j'ai trouvé de très intéressant chez Ubistorage, c'est de pouvoir
leur demander ce que je désire et eux
vont m’apporter les réponses adéquates. Nous avons progressé ensemble de cette façon, eux comme nous et,
après deux ans, le système est non seulement opérationnel et évolutif mais tout
à fait effectif ».
Ubi-Pacs, Ubi-accès
Les radiologues déploient donc tout
d’abord la solution Ubi Pacs. Dimensionnée et personnalisée en fonction de
leur activité et leur permettant de stocker
deux ans d'archives en accès immédiat.
Elle est évolutive, basée sur des technologies « open source » et intègre une interface de consultation web permettant
de déployer un VPN. « Leurs solutions
sont simples et comprennent la mise en
place d'un serveur web hébergé pour
l'accès Internet, appelé Ubi accès. Les
systèmes utilisés pour l'archivage et
pour notre VPN sont basés sur des éléments ouverts dont l'aspect sécurité
n'est plus à mettre en doute. Nous répondons complètement au cahier des
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
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charges et à tous les critères définis par
l'avenant 24. Bien sûr, ils ne sont pas
prestataires d'un système VPN SDSL.
Par contre, ils sont tout à fait capables
de le configurer. Donc nous travaillons en
amont, ensemble et avec leur soutien et
leur expertise informatique nous arrivons
à faire les choses clé en main. Par exemple dans le choix du RIS, alors qu'ils ne
sont absolument pas concernés, nous
l'avons fait ensemble pour choisir le RIS
le plus adapté. Leur expertise a été quasiment gratuite. Ensuite, il y a eu prise de
contact entre les gens du RIS et Ubistorage pour pouvoir justement être communicants et travailler dans le même
esprit. In fine nous disposons d’un outil
abordable et adapté à l'activité radiologique libérale d'aujourd'hui ».
Ubi-quité
C’est ainsi qu’en partant du PACS, le réseau des radiologues basques a évité les
fermetures de cabinets et propose aujourd’hui un véritable service de télé-imagerie. « Il n’y a plus de barrière physique,
confirme Dr Issaadi, si je suis sur un site.
Je peux dicter, voir les images, contrôler
ce qui est fait d'un site dédié vers un
autre. Le secrétariat et la prise de rendez-vous également. Le compte rendu
peut être édité de partout. Tout cela est
sécurisé. Chaque radiologue a un code
personnel. Par contre les praticiens, les
correspondants, ne peuvent avoir accès
aux données de leurs patients que via le
code correspondant seulement à l'examen réalisé. D'où l'intérêt pour le patient,
et cela entre également dans le cadre du
DMP, de pouvoir disposer de ses clichés
et comptes rendus partout dés qu’il y a
un ordinateur et une connexion Internet ».
D'autre part, UbiStorage déploie actuellement une solution nomade pour
l'UPATOU basé sur des iPad, qui permet
de traiter en temps réel les scans des urgences de n'importe quel endroit. DOSSIER
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La Franche-Comté en première
ligne sur le PACS régional
Le premier PACS régional de l'Hexagone sera franccomtois. La solution Horizon Medical Imaging (HMI)
de McKesson a été sélectionnée suite à l'appel d'offres du GCS EMOSIST. Les débuts de mise en production sont espérés pour septembre.
'est une première en France, le
Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) EMOSIST de FrancheComté, met en place son PACS régional.
« C'est un peu l'aboutissement de toute
la stratégie de modernisation du système
d'information de santé de notre région,
explique Hervé Barge, Chargé de Mission
pour l'ARS Franche-Comté, nous avions
besoin de faire évoluer un des composants qui est l'imagerie. Nous avons du
télédiagnostic avec la CGTR, nous avons
un serveur régional d'imagerie pour la
prise en charge des AVC, de la webconférence médicalisée... Il nous manquait la
partie bloc imagerie en termes de
stockage et d'archivage autour du partage de ces images médicales ». Les solutions Horizon Medical lmaging (HMI) de
McKesson pour le PACS et MAS de HP
pour l'archivage ont été sélectionnées
suite à l'appel d'offres. « McKesson a été
retenu parmi une trentaine d'industriels,
détaille Hervé Barge. Déjà présent au CH
de Pontarlier, ils connaissent bien nos
orientations en matière de composants
d'urbanisation et ont donc naturellement
amené dans un délai très court une offre
qui avait de grandes chances de réussir
dans le contexte régional ».
C
Main dans la main
La réussite du projet restait aussi liée à
la confiance, la solidarité et la création
d'un consortium au service du système
de santé. Mission accomplie. « Aujour d'hui les équipes techniques EMOSIST,
McKesson, SQLI et HP travaillent vraiment main dans la main, confirme Hervé
16 •
Barge, les premiers tests portent sur
une tranche de trois établissements : le
CH de Pontarlier, le CHU de Besançon et
le CH de Gray. Si tout se passe bien
lors de la mise en production au mois
de septembre, nous démarrerons une
deuxième tranche d'établissements
publics et privés ». Ce premier pilote tripolaire préfigure tous les modèles d'interconnexion au futur PACS régional :
celui d'un établissement utilisant déjà la
solution McKesson au niveau local ; d'un
second qui utilise une autre solution et
d'un troisième ne disposant pas de PACS
local. « Mais si le système de santé de
Franche-Comté se distingue, c'est surtout
par sa stratégie fonctionnelle », comme
le souligne Hervé Barge.
Vraie gouvernance
« Il y a une vraie gouvernance. Une vraie
prise de conscience de la tutelle de l'ARS
qui coordonne, mutualise et met de l'argent dans le système de santé, c'est la
maîtrise d'ouvrage stratégique régionale.
Il y a également une vraie maîtrise d'ouvrage régionale au travers du G.C.S.
Emosist F.C. qui s'appuie sur les compétences des médecins qui portent médicalement ces projets. Très souvent, c'est
la technique et la direction qui choisissent
pour le compte des docteurs et c'est
peut-être ce qui explique en partie pourquoi ça ne fonctionne pas dans beaucoup d'endroits ». TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
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Deux questions à ...
Dominique Faivre,
Responsable du Système d'Information
du Centre Hospitalier de Pontarlier
En tant que site pilote, comment
les choses vont-elles se dérouler
pour le Centre Hospitalier de
Pontarlier ?
Dominique Faivre : En fait McKesson a
installé une machine en local sur laquelle notre PACS recopie tous nos
examens dès leur production. Cette
machine, que j'appellerai PACS régional mais qui est chez nous, joue un rôle
de tampon. Ensuite, les envois des
images se font de manière asynchrone
sur le PACS régional depuis cette machine locale. Étant déjà équipé d'un
PACS McKesson, les choses ont été
simplifiées pour nous.
A votre avis, quels sont les
avantages que peuvent retirer les
établissements de la région ?
D.F. : Nous transférons de nombreux
patients vers le CHU de Besançon. Si
avant même l'arrivée du patient, les
images sont déjà disponibles au CHU,
c'est un avantage non négligeable dans
la mesure où cela évite de refaire des
examens. Ce qui va être intéressant
aussi pour nous, ce sont les consultations à distance des images par nos radiologues. Pour ceux qui sont de garde
à Morteau, par exemple en plein hiver
lorsqu'il y a beaucoup de neige, il est
pratique de leur pousser rapidement les
images pour qu'ils puissent réaliser une
interprétation à distance. Ils prennent
ensuite contact avec le prescripteur,
saisissent un compte-rendu simplifié et
dictent le compte-rendu définitif le lendemain. Cela évite les déplacements et
le processus de prise en charge peut
être beaucoup plus rapide. DOSSIER
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Expertise-radiologie,
la télémédecine au-delà du web
a société Expertise-Radiologie s’inscrit dans une démarche de réduction de
la fracture médicale en proposant des solutions opérationnelles qui sont
l’alternative à la parcellisation des connaissances, à la pénurie médicale par une
mutualisation et un partage des ressources dans le domaine de la santé.
L
La société opère dans la télémédecine permettant aux travers des plateformes
contenant des applications métiers de répondre justement et en adéquation à
des flux contradictoires, à savoir : maintenir un haut niveau de qualité de soin
face à une demande de patient croissante tout en corrélant un coût-efficacité
optimisé.
Rencontre avec son co-fondateur, le Docteur Vincent Costalat.
TIH : Comment définissez-vous
Expertise-Radiologie en deux
phrases ?
Vincent Costalat : Expertise-Radiologie
est un noyau de compétences techniques
et médicales dynamisées par le statut
d’entreprise innovante, associée à une
parfaite réactivité pour répondre en
tout point aux besoins actuels de la télémédecine. Sa forte dynamique d’innovation lui permet de répondre avec
justesse, pragmatisme et professionnalisme à tous les appels d’offre via une
vaste gamme de solutions de télémédecine et d’applications métiers.
TIH : Vous proposez une plateforme de téléimagerie clé
en main, de quoi s’agit t-il ?
V.C. : Une plateforme de téléimagerie clé
en main n’est rien d’autre que la réponse
simple à plusieurs problématiques dans
le domaine de la santé. La réponse de
ER à ce besoin croissant a consisté à
partager les savoirs et à mutualiser les
ressources au sein même d’un serveur
hautement sécurisé.
Nos applications permettent de connecter des centres producteurs d’images
dotés ou non d’un PACS, de véhiculer,
d’un point à l’autre de l’hexagone, et en
toute sécurité, toutes les images et les
TIH : Pourquoi avez-vous décidé
de faire évoluer votre logo déjà
bien connu dans le milieu radiologique ?
V.C. : ER a désormais investi tous les
secteurs de la télémédecine dans le
cadre de projet régionaux, et se doit de
faire évoluer sa communication en adéquation. Ainsi nous avons fait de la téléimagerie « une » de nos activités privilégiées au sein de notre branche « Advanced Telemedicine Solutions » et avons
affiché ainsi l’ouverture de nos services
notamment vers la télésurveillance et la
télé-RCP (solution se voulant une aide indispensable à la préparation et la prise de
décision thérapeutique lors des RCP).
18 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
informations d’un patient vers un radiologue distant. En d’autres termes, ce
transport d’informations confidentielles
va permettre de relier ces centres à des
unités de téléradiologie, composées de
radiologues privés ou publics pour une
activité réglée, de garde ou d’astreinte.
Nos solutions gèrent la réintégration du
compte rendu produit par le téléradiologue directement dans le PACS émetteur via un fichier DICOMSR. Ainsi une
demande de téléradiologie se conclut par
la réception dans son propre PACS d’un
compte rendu réalisé à des centaines de
kilomètres de distance.
Une autre valeur ajoutée est le réseau
d’experts ER. Accessible aussi bien au
médecin demandeur, qu’au téléradiologue
il permet d’assurer un véritable système
qualité innovant dans la pratique de la
radiologie.
L’application « Teleradiology Management System » est ouverte et un module
de RCP (réunions de concertation pluridisciplinaire) permet de réaliser des réunions virtuelles et asynchrones, en numérisant les fiches de RCP, et en associant les dossiers images. Pour que cela
s’effectue dans les règles de l’art, il
a fallu être en totale conformité avec
les recommandations ordinales, devenir
totalement inter opérable avec la stricte
application des standards IHE, DICOM.
Tout cela fait de la plateforme ER un outil
métier WEB répondant aux attentes des
professionnels de la santé. L’engouement est tel que nous pouvons considérer qu’avec plus de 1100 actes de
télémédecine par mois la solution ER est
la plus répandue sur le marché français.
TIH : Cette position de « leader »
confirme bien la pertinence de
vos solutions dans un contexte
particulier ?
V.C. : Nous sommes un acteur avec lequel il faut compter désormais en télémédecine, nous ne nous prévalons pas
d’un « leadership » quelconque. L’amélioration de la qualité des soins associée
au confort d’exercice des praticiens nous
conforte dans notre action de développement. Ce que nous faisons, nous savons bien le faire.
Il s’en résulte des effets parfois surprenants pouvant aller jusqu’au maintien in
extremis de certains services de radiologie en situation délicate. Notre action a
ainsi permis de remettre à flot le service
radiologie d’une petite clinique bretonne
complètement sinistrée par les radiologues locaux, en lui offrant une prestation d’interprétations déportées.
Nous sommes sans cesse dans une
veille technologique à l’écoute de toute
possible évolution. Nous maintenons le
gap technologique et métier pour apporter dans l’expansion de la télésanté notre
contribution au développement de solutions novatrices.
TIH : Vos dernières références
en Lorraine et à Saint-Chamond
sont assez révélatrices…
V.C. : St-Chamond est l’exemple type
d’un centre où une pénurie de radiologue
s’installe et qui, grâce à nos solutions, a
réussi à recréer les conditions d’exercice
optimal de la radiologie. Aujourd’hui nous
sommes souvent sollicités en ce sens
pour recréer ces conditions de nonfermeture de certains services radiologiques de centres hospitaliers.
La Lorraine est tout autre chose. Il s’agit
d’un projet régional de téléimagerie qui
porte sur 26 centres. Ce projet a pour objectif d’organiser à la fois les RCP, les activités de téléconsultation, la permanence
septembre 2010 •
des soins, la téléexpertise à l’échelle régionale et la gestion de patients chirurgicaux entre les divers sites. Nous sommes,
en Lorraine, dans l’expression la plus globale de la télémédecine, car l’ensemble
des acteurs intervenant dans cette plateforme ne sont ni plus ni moins que des
médecins, des chirurgiens, des urgentistes, des radiologues, des manipulateurs
et techniciens radio, des secrétaires médicales…Tout le monde interagit par le biais
de cette plateforme « ER Teleradiology
Management System » participant ainsi
au bon fonctionnement de la santé en
Lorraine.
TIH : Pourrons-nous vous retrouver aux JFR en octobre à
Paris ?
V.C. : Votre question me surprend comment ne pas être présent à l’un des événements les plus importants de la
Radiologie Française ? Nous pensons
bien créer l’événement en vous présentant la dernière génération de cette plateforme WEB - Mobile aux JFR. Mots
d’ordres : mobilité, confidentialité, confort
et efficacité. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
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DOSSIER
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TIH : Pourriez-vous introduire les
grandes lignes de votre établissement et de votre activité ?
Dr Bengana : La clinique du millénaire à
Montpellier, est un établissement de 220
lits, comportant plusieurs pôles d’excellence en neurochirurgie, neurologie, cardiologie, chirurgie cardiaque, et chirurgie
digestive. Le service de radiologie fait partie du groupe d’imagerie libérale Imacam
(imagerie et cancérologie médicale) associant 30 radiologues et disposant d’un
parc de matériel lourd qui comporte
5 scanners et 2 IRM (en temps partagé
avec d’autres groupes) sur 4 cliniques, et
4 cabinets de ville.
Le département d’imagerie comporte
trois salles de radiologie conventionnelle
et d’échographie, deux scanners (16 et
64 barrettes) ainsi qu’une IRM 1’5 T.
Le flux journalier de patients est donc important en raison notamment d’une hospitalisation de jour active, d’un service
d’urgence et surtout de la consultation
externe des deux scanners et de l’IRM.
TIH : Envisagez-vous une augmentation de votre activité ?
Dr Bengana : Du fait de la situation géographique de l’établissement et de la
qualité des praticiens qui y exercent la
croissance d’activité se fera je pense
grâce à la consultation externe.
Cet accroissement potentiel passe par la
nécessité d’une amélioration de l’accueil
et du respect d’un timing rigoureux du
flux patient. C’est pour cette raison que
nous privilégions avant tout la prise en
charge des patients (workflow).
Il faut être capable d’accueillir les patients
qui viennent de l’extérieur dans les
mêmes conditions qu’un cabinet de radiologie de ville.
TIH : Quelle était votre réflexion initiale lors de la création de la clinique ?
Dr Bengana : Dans un premier temps
nous avons conçu des locaux qui s’adaptent à un partage des flux patients internes et externes. La Circulation,
l’accueil et l’attente des patients hospitalisés urgents et externes ont été séparés.
Puis, lors de notre installation en 2004,
nous avons immédiatement fait le choix
d’acquisition d’un PACS. L’affichage au20 •
tomatique des antécédents radiologiques du patient affine le diagnostic
et augmente la pertinence du compte
rendu.
Le PACS nous permet de garder l’historique des images, avec un plan d’archivage hiérarchisé. Les images les plus
récentes en Dicom, et les images plus anciennes compressées.
TIH : Pouvez-vous nous expliquer
votre choix de solution de PACS ?
Dr Bengana : Global Imaging Online ne
propose pas un PACS de techniciens,
mais un PACS de médecins. Nous avons
été beaucoup en France à participer à
l’amélioration du logiciel au cours des
premières années. Ce PACS convivial et
facile à vivre est le résultat de cette collaboration.
Un WEB PACS fait ensemble, par les médecins et les techniciens, pour les médecins. C’était ça la bonne formule !
TIH : Quels sont pour vous les points
clefs d’une console de lecture ?
Dr Bengana : Avant tout c’est la facilité
d’utilisation, et le mode comparé qui permettent d’obtenir rapidement le diagnostic. La majorité des radiologues ont besoin
de choses simples pour aller vite.
Je suis ce qu’on appelle un radiologue généraliste qui doit passer de la radiologie en
coupe à la radiologie générale en continuant à assurer les quelques examens
avec opacification qui persistent, surtout
pour les contrôles post op et la gynécologie.
Nous avons pour cela besoin d’une vision
directe de tous ces examens pour pouvoir
les comparer et surtout les travailler avec
des outils simples et facilement accessibles.
TIH : Quelle était l’importance
d’avoir une console de lecture intégré à votre système de PACS ?
Dr Bengana : L’intégration était un argument majeur dans nos considérations,
car la console est une partie intégrante du
PACS. Il faut donc systématiquement
parler des deux ensembles.
Nous avons une console Global Imaging
Online parce que nous avons un serveur,
parce que nous sommes en multi-sites,
parce que nous voulons communiquer
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Amélioration du workflow grâce au
PACS à la Clinique du Millénaire à Montpellier
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entre les différents sites du groupe.
De plus le PACS ne doit pas être dissocié
du RIS. Un RIS/PACS intégré permet
d’avoir une convivialité et une efficience
beaucoup plus importante.
L’intérêt du regroupement de radiologues
est de pouvoir disposer en temps réel de
la compétence de chacun. Le WEB PACS
permet cela, même lorsque les médecins
sont dans des sites très éloignés.
Nous sommes ainsi en mesure d’accueillir des patients sur l’ensemble des sites
pour toute exploration d’organe ou de
pathologie en leur assurant un diagnostic pertinent.
Nous pouvons ainsi, à tout moment soumettre le dossier d’imagerie du patient à
un associé spécialisé dans l’organe ou la
pathologie concernée.
TIH : Vous êtes équipés depuis 2004,
qu’avez à dire sur l’évolution depuis
la première installation ?
Dr Bengana : Nous faisons partie d’une
spécialité qui a connue de grands changements avec la révolution informatique.
La radiologie est directement liée à cette
dynamique, et le PACS en est un exemple
démonstratif.
On va dans le sens de la sophistication et
de la simplification à la fois. La puissance
de l’informatique nous permet d’avoir des
logiciels de plus en plus sophistiqués et
faciles à utiliser.
Le PACS va nous permettre de suivre la
technologie. Il faut qu’il n’y ait pas de décalage entre celle utilisée dans le PACS et
celle utilisée dans les différentes modalités.
TIH : Quels projets informatiques
avez-vous pour l’avenir ?
Dr Bengana : Du fait du manque de médecins et de l’évolution de la technologie,
les sites vont se concentrer.
Nos manipulateurs, libérés d’un certain
nombre de taches inutiles grâce à la technologie (capteurs plans par ex), pourrons
se consacrer au travail sur console et produire un travail de reconstruction prêt au
diagnostic radiologique médical.
L’implémentation de cette évolution nécessite des solutions RIS/PACS faciles
d’utilisation et performantes. C’est un des
passages importants pour réussir l’évolution de notre spécialité. JFR 2010
L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES
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Reportage
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La numérisation et l'archivage des images
radiologiques progressent lentement
Le projet « PACS » de la Société Française de Radiologie vise à mettre en réseau
les archives d'images médicales. Il a été présenté le 17 mai dernier. Outre la
réduction des coûts, ce projet vise à améliorer la qualité du suivi des patients.
e lundi 17 mai, à l'Institut Pierre et
Marie Curie à Paris, la Société Française de Radiologie (SFR) a présenté
lors d'une conférence de presse l'état
d'avancement du projet informatique
hospitalier d'archivage d'imagerie médicale ou PACS (Picture Archiving and
Communication System). La présidente, le vice-président et le responsable de la communication de la SFR
étaient présents.
L
Via ce projet, les structures médicales
privées ou publiques en France devraient
bénéficier d'un nouveau système d'archivage des données d'imagerie médicale,
dans le cadre du plan Hôpital 2012 et du
plan Cancer.
L'objectif est de faciliter le suivi des patients
dans les services de radiologie, d'améliorer
la qualité des soins et d'en limiter les coûts.
À titre d'exemple, en 2003, les frais de films
de l'Institut Pierre et Marie Curie s'élevaient à 500 000 € par an. Avec le système
PACS, ils sont tombés à 20 000 €.
La mise en place devrait être réalisée
en plusieurs étapes. Actuellement, les hôpitaux commencent à numériser leurs
images médicales ainsi que leur archivage.
Dans une prochaine étape, qui sera la plus
importante, leurs données seront mises en
réseau pour être échangées entre les services et à plus grande échelle entre les établissements médicaux. Une procédure de
sauvegarde permettra de protéger ces
données en cas de dysfonctionnement ou
de panne majeure des serveurs.
Meilleure gestion du suivi des
dossiers
La rapidité d'accès aux informations, la vision d'ensemble, la concertation et les
échanges facilités entre les cliniciens sont
les principales avancées permises par ce
système PACS. Les médecins et les radiologues devraient donc avoir plus de facilité à interpréter les données, le dossier
22 •
clinique du patient étant complet et mis à
jour au fur et à mesure des examens.
Comme le précise le docteur Sylvia
Neuenschwander, présidente de la SFR et
chef du département d'imagerie médicale
de l'Institut Curie, « en un clic nous chargeons des examens et nous comparons
les images dans le temps ce qui nous permet de vérifier l'évolution d'un traitement.
» Le Professeur Patrice Taourel, responsable du comité de communication de la
SFR et chef du service de radiologie de
l'hôpital Lapeyronie de Montpellier, ajoute
que « la lecture est plus rapide, plus précise et hiérarchisée ».
En effet, en radiologie, grâce au numérique, pour radiographier un corps entier
plus de 6 000 plans de coupe sont réalisés. Le temps où les radiologues travaillaient avec un seul plan est révolu.
De plus, le diagnostic est accéléré car ... ...
« nous transmettons très vite les images à
tous les services concernés qui pourront
ainsi vérifier s'il y a une urgence et si le patient doit être opéré en urgence », explique
le professeur Patrice Taourel. Le patient
voit lui aussi les bénéfices de ce nouveau
système car «grâce au PACS les redondances sont évitées, ce qui d'une part
réduit l'exposition aux rayons X du patient
et d'autre part diminue le coût de cet examen », ajoute le professeur Patrice Taourel.
Côté administratif, la numérisation et la
centralisation des dossiers patients permettent d'éviter que les identifications ne
soient dupliquées.
Cas de l'Institut Pierre et Marie
Curie
Dans ce cadre, l'hôpital Pierre et Marie Curie
est aujourd'hui un institut « sans film ». Au
total, il lui a fallu quatre ans pour déployer
complètement le projet. En 1998, il a commencé par informatiser les dossiers médicaux pour mettre en place en 2002 le
PACS en version pilote.
C'est seulement en 2003 que le projet a
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
été généralisé à tout l'hôpital. Un logiciel
de visualisation et de stockage d'images
a été installé. L'institut a adapté ses postes
de travail avec des doubles et triples
écrans. En 2004, l'hôpital a totalement
abandonné les dossiers papiers, pour devenir en 2007 un établissement « sans
film ». « Le travail d'archiviste a évolué, maintenant tout le monde est derrière
une console », s'exclame le docteur
Sylvia Neuenschwander.
Limites du projet
Malgré tout, ce projet ne concerne actuellement que 30 établissements en France.
L'hexagone serait nettement en retard
comparé aux autres pays européens, pour
lesquels en moyenne 50% des établissements fonctionnent avec des systèmes de
type PACS. Le docteur Laurent Verzaux,
vice-président de la SFR et radiologue
libéral au Havre explique principalement ce
retard par le coût de mise en place.
Alors qu'à l'échelle nationale le PACS devrait coûter 24 millions d'euros, un cabinet
privé devra compter 60 000 € pour
l'archivage de ses données, 6 000 €
pour la maintenance et 600 € par mois
pour l'installation d'un haut débit permettant de communiquer ces informations
avec les autres établissements médicaux.
Le docteur Laurent Verzaux ajoute que
« l'un des freins du déploiement de ce projet est le problème de l'identifiant. La CNIL
s'est positionnée contre le fait d'utiliser le
numéro de sécurité sociale comme identifiant. De ce fait des informaticiens se
penchent sur la création d'un algorithme
commun à tous les centres médicaux, leur
permettant de décentraliser les dossiers
cliniques des patients ».
La prochaine étape sera donc de mutualiser les équipements à l'échelle régionale,
avant de passer au niveau national. À
ce titre, plusieurs initiatives voient le jour
telles que le projet « Région sans film »,
lancé dans plusieurs régions dont l'Ile-deFrance. JFR 2010
EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES
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DOSSIER L’IMAGERIE
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Le CHRU de Lille généralise l’IRM de
diffusion dans la prise en charge des AVC
Le déploiement de la suite logicielle PerfScape™ & NeuroScape™ d’Olea Medical
dans le service de neuroradiologie du CHRU lillois permet un diagnostic plus rapide
et plus précis de l’accident vasculaire cérébral en phase aiguë.
a région Nord-Pas-de-Calais compte
environ 12 000 patients victimes
chaque année d’un AVC (accident vasculaire cérébral) dont 4 000 pour la seule
métropole lilloise. Sur ces 4 000 patients,
1 700 sont admis au CHRU de Lille et
nécessitent une exploration par IRM
afin de détecter les lésions ischémiques
et préciser leur étendue. « Cela représente 4 à 5 patients par jour » précise le professeur Jean-Pierre Pruvo du
service de neuroradiologie, « cela signifie
qu’il faut former un nombre important de
radiologues à l’imagerie des AVC en sachant que plus les techniques seront
simples, plus la formation sera rapide, et
meilleure sera la prise en charge des patients ». Le service est en phase de déploiement de la solution logicielle
PerfScape™ & NeuroScape™ d’Olea
Medical. Ces outils constituent une
avancée significative dans le domaine
de la radiologie car ils permettent, à la
suite de l’IRM, un affichage instantané
des anomalies de perfusion et de diffusion
ainsi que l’estimation précise du volume
lésionnel chez des patients présentant un
AVC en phase aiguë.
L
IRM de diffusion
« L’IRM de diffusion est beaucoup plus
performante que l’utilisation du scanner.
Cela nous permet de détecter précisément les lésions ischémiques qui apparaissent avec un fort contraste en imagerie de diffusion », détaillent Jean-Pierre
Pruvo et son confrère neuroradiologue,
Xavier Leclerc. « L’intérêt principal de ce
logiciel est de produire une seule et belle
image permettant de visualiser en un seul
regard l’ensemble des anomalies du cerveau avec, comme conséquence principale, une communication simplifiée et
rapide entre le radiologue, l’urgentiste et
le neurologue. Ce logiciel est utile pour
la prise de décision de thrombolyse chez
les patients admis dans les premières
heures pour un AVC. » Dans un contexte
où chaque minute correspond à la destruction de quatre millions de neurones,
disposer d’un bilan complet, fiable et
ultra rapide est primordial.
Télé-AVC
Ce délai est fortement réduit avec la
suite Olea Medical qui ouvre ainsi de
grandes perspectives en termes de téléAVC. « C’est certainement l’indication
principale car le format de l’image est
simplifié, confirment Jean-Pierre Pruvo et
Xavier Leclerc. Aujourd’hui, l’exploration
d’un AVC par IRM produit un grand nombre d’images, environ 500, qu’il faut ensuite transmettre en totalité vers un autre
centre et attendre leur interprétation. Ces
étapes sont longues et à l’origine d’une
perte de temps préjudiciable pour le patient. En fait, l’information principale dont
nous avons besoin pour décider d’une
thrombolyse peut être affichée sur une
seule image résumant l’étendue des anomalies en diffusion. C’est l’intérêt essentiel de ce logiciel. Vous êtes par exemple
à Calais, une IRM cérébrale est réalisée
en urgence pour AVC mais il existe un
doute sur l’interprétation des images et
une incertitude quant à la décision de
thrombolyse. Vous n’avez pas de neurologue, votre urgentiste propose de prendre l’avis de Lille. L’équipe de Lille va
septembre 2010 •
attendre vos images et grâce au logiciel,
l’image résumée sera reconstruite et
c’est uniquement cette image-là qui nous
intéresse et qui sera transmise. » Les
deux neuroradiologues lillois sont unanimes sur les avancées que permet la
suite logicielle PerfScape™ & NeuroScape™. Ils aimeraient d’ailleurs pouvoir
en apporter la preuve scientifique et,
pourquoi pas, collaborer avec l’éditeur
dans ce sens. « Pour en prouver la validité scientifique, il faudrait faire un essai
en double interprétation, en aveugle,
avec un centre qui utiliserait le logiciel et
un autre qui ne l’utiliserait pas. Nous
avons également relevé que la limite du
système est d’utiliser une console dédiée
sur laquelle il faut charger les images et
les reconstruire, ce qui peut prendre un
peu de temps. L’idéal serait d’intégrer le
logiciel à la console de commande principale afin que le manipulateur puisse luimême l’appliquer, ce qui serait un gain
supplémentaire de temps. » TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
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Le Centre Hospitalier Princesse Grace
automatise ses contrôles qualité
L’utilisation du logiciel ARTISCAN d’Aquilab simplifie grandement les contrôles
qualité des appareils d’imagerie médicale du centre hospitalier monégasque et
permet d’anticiper toute panne matérielle.
’une capacité de 631 lits, le centre
hospitalier Princesse Grace (CHPG)
a pour vocation d’accueillir les patients
de la Principauté de Monaco et des
Alpes-Maritimes. Son plateau technique est doté d’équipements très performants (accélérateur de particules,
IRM, 5 scanners dont un PET scanner,
2 GAMMA caméras, 2 salles de radiologie numérique et un mammographe
numérique…). Pour assurer les contrôles qualité réglementaires, le CHPG a
choisi la solution ARTISCAN d’Aquilab.
D
«Cette solution est composée d’une partie logicielle qui permet de faire les
mesures, précise Benjamin Serrano,
docteur en physique et physicien médical, et nous utilisons de nombreux fantômes, spécifiques à chaque source
d’imagerie pour recueillir les données.»
La législation française spécifie par arrêté
ou décret pour chaque machine quel
contrôle qualité effectuer, de quelle manière et avec quel fantôme.
neuve ou éventuellement lorsqu’il y a une
grosse réparation à faire. Par exemple, si
nous changeons un tube à rayons X sur
un scanner, nous faisons une recette sur
la partie rayons X que nous allons mesurer.» Le CHPG utilise ARTISCAN depuis
cinq ans et est entré en routine il y a deux
ans sur les scanners et la médecine nucléaire. Le système utilise la norme DICOM
et se sert du réseau de l’établissement
pour transférer les données acquises au
niveau des modalités. «Avant d’utiliser ce
logiciel, nous effectuions les contrôles manuellement, se rappelle Benjamin Serrano,
mais il y avait des écarts selon les utilisateurs. Maintenant nous sommes dégagés
de cette partie et l’analyse est extrêmement rapide. Une fois que vous avez protocolisé votre contrôle qualité, il suffit de
réaliser le contrôle puis récupérer les
images et l'analyse se fait en quelques secondes. De cette façon, nous gagnons
beaucoup de temps et nous pouvons
nous permettre de le faire plus souvent. »
Législation française
« Aquilab s'est calée sur cette législation
pour reproduire au minimum ce qui est recommandé par la réglementation, reprend
Benjamin Serrano, mais nous en faisons
beaucoup plus.» Tous ces contrôles s’effectuent sous la responsabilité des services de radio-physique et biomédical. « Il
y a deux pistes, explique Gérard Blanchy,
ingénieur hospitalier en chef du service
biomédical et correspondant de matériovigilance, premièrement, et c’est l'objectif
du contrôle qualité réglementaire, nous
vérifions en faisant des mesures régulières
tous les mois, trimestres ou six mois, que
les données restent toujours dans les
normes du constructeur. Ensuite, il y a la
recette qui consiste à effectuer des mesures lorsque nous recevons une machine
24 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
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Anticiper la panne
« De notre côté, ajoute Gérard Blanchy,
cette solution nous a permis de mettre le
doigt dans le contrôle qualité, ce qui était
trop compliqué avant. Nous avions vraiment besoin d’outils simples et faciles à
utiliser, sinon ce n'était pas envisageable.
D’autre part, les utilisateurs sont de plus
en plus intéressés par le contrôle qualité
pour la simple raison que très souvent,
cela permet de déceler un problème bien
avant que la panne franche arrive. » Véritable « allier qualité », ARTISCAN permet
aux professionnels du centre hospitalier
Princesse Grace de profiter de conditions
de travail optimales, avec des outils parfaitement réglés, dont le premier bénéficiaire reste le patient. « Maintenant, nous
intervenons avant le fournisseur et avant
même que le médecin ne se rende
compte d’un problème de qualité sur
l'image, conclut Gérard Blanchy, car nos
mesures et le calcul informatique sont
bien plus précis que l'œil. Pouvoir anticiper une panne est un des principaux intérêts de ce logiciel. » JFR 2010
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Parole d’expert
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Quand l’échange de données patients
entre les états membres coulera de source
Par Marcel Wassink, vice-président, Nuance Healthcare EMEA
l existe actuellement des projets pilotes concernant la technologie de création de
comptes-rendus structurés, basée sur la parole – une nouvelle utilisation de la
technologie de reconnaissance vocale permettant aux médecins de saisir rapidement les informations au moment de la prestation des soins – dans les centres de
recherche de certains hôpitaux en Europe et aux Etats-Unis. Et ils montrent de bons
résultats. Ces possibilités marqueront une étape clé dans la mise en place en Europe d’un marché unique de santé en ligne. Actuellement, l’échange des données
entre les généralistes et les hôpitaux reste une exception. Mais la recherche en matière de création de comptes-rendus structurés, basée sur la parole progresse vite.
I
elon la Commission européenne, les
patients doivent avoir accès aux
soins de santé dans tous les états membres. Néanmoins, avec les 23 langues officielles de l’Union européenne, l’échange
des données patients reste un sujet délicat. La création de comptes-rendus,
basée sur la technologie de reconnaissance vocale, compte parmi les solutions
aidant au partage des informations au
sein de différents services, de différents
hôpitaux, voire de différents pays. Plus de
600 000 citoyens européens vivent dans
un pays et travaillent dans un autre. Ils
ont quotidiennement affaire à différents
systèmes de santé. S’ajoutent à cela les
quelques 450 millions de touristes
chaque année et un nombre constamment croissant de personnes en voyage
d’affaires. Il devient clair que l’information
de santé ne s’arrête pas aux frontières.
Que se passe-t-il donc lorsque Mme Durand, originaire de Lyon, a besoin de
soins d’urgence à Athènes ? Le Dr Dimitriou peut-il avoir accès aux données
concernant les allergies de la patiente,
ses maladies chroniques ou encore ses
prescriptions médicamenteuses renseignées dans son Dossier Patient Informatisé en France ? Avec le consentement
de la patiente, oui – du moins à partir de
2015, selon une recommandation de la
Commission européenne. Idéalement,
ces informations doivent pouvoir être obtenues dans la langue maternelle du médecin les sollicitant.
S
26 •
Quand langue standardisée
signifie meilleure communication
Une terminologie médicale homogène et
normalisée est la condition primordiale
pour que les Dossiers Patients Informatisés (DPI) fonctionnent entre différents
pays. Les DPI avancés utilisent des
codes médicaux ou des schémas médicaux de classification qui convertissent
les descriptions du diagnostic et des procédures en nombre compris de manière
universelle. Telle une bibliothèque ou un
dictionnaire, les schémas de codification
« L’ère de l’échange de
dossiers patients, même
entre les états membres, a
débuté », explique Marcel
Wassink,
permettent de standardiser le contenu
des comptes-rendus médicaux entre les
médecins, les hôpitaux et les pays. Les
codes numériques peuvent être utilisés
pour partager des données au sein des
DPI et permettent de créer du texte de
manière automatisée dans toutes les
langues prises en charge. Plusieurs de
ces schémas médicaux de codification
sont actuellement utilisés.
SNOMED CT (Systematised Nomenclature of Medicine Clinical Terms), par
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
exemple, est un catalogue international
de termes médicaux comprenant des
maladies, des diagnostics, des procédures médicales, etc. Un autre système
est par exemple la CIM (Classification statistique internationale des maladies et des
problèmes de santé connexes) publiée
par l’OMS. La CIM utilise des codes à six
chiffres pour classifier les maladies et
différents signes, les symptômes, les
résultats anormaux, les dysfonction nements, les circonstances sociales et les
causes externes responsables des blessures. Les DPI avancés utilisent des
formulaires de données prédéfinis et
normalisés et il ne reste plus au médecin
qu’à cliquer avec sa souris pour générer
des codes. Tel un dictionnaire ou une librairie en ligne, la catégorie sélectionnée
peut avoir de nombreuses sous-catégories. Le médecin est guidé vers le terme
adéquat dans le schéma de codification
du DPI. Bien qu’elle garantisse la complétude et l’exactitude du DPI, cette approche est difficile à utiliser. C’est un travail
de longue haleine et ennuyeux, décrit par
un médecin comme la “mort par clic”.
Dicter un diagnostic
Ce besoin de remplir des formulaires
standardisés peut tirer profit d’une technologie faisant l’effet d’une tornade sur le
secteur de la santé : la reconnaissance
vocale. Près de 50% des radiologues européens entrent des données dans leur
ordinateur en utilisant leur voix, se passant désormais du clavier, de la souris ou
encore de services de transcription. La
reconnaissance vocale est devenue la
méthode standard pour la saisie des informations patients, pas seulement dans
les services de radiologie. De nombreux
hôpitaux en France adoptent la reconnaissance vocale ; en Espagne, le service
galicien de santé a mis en place des DPI
intégrant la technologie de reconnaissance vocale, pour le traitement des DPI
de plus de 2,6 millions de citoyens. Au
Royaume Uni, le “Yorkshire and Humberside Collaborative Procurement Hub” a
passé un contrat pour fournir le traitement numérique de la parole à des
groupes du NHS dans tout le pays pendant les quatre années à venir. L’accord
est estimé à plus de 20 millions d’euros.
Lorsqu’un médecin utilise la reconnaissance vocale pour saisir un diagnostic ou
des résultats de radiologie dans son ordinateur, il peut librement dicter les infor-
mations – comme s’il parlait à un collègue, une secrétaire médicale ou s’il
s’enregistrait avec un dictaphone. L’ordinateur convertit la dictée en texte. L’utilisation de ce concept de formulaires
structurés utilisés par les DPI est au centre de la recherche européenne et du développement européen en matière de
technologies vocales. Des résultats ont
montré que les formulaires de DPI dotés
de la reconnaissance vocale permettront
de supprimer les désagréments occasionnés par l’utilisation répétée du clic
dans de nombreux documents.
Un rêve devenu réalité ?
Revenons à notre exemple : à Athènes, le
Dr Dimitriou pourrait donc tout simplement dire en grec « La patiente, âgée
de 65 ans, souffre de déshydratation
conduisant à une crise d’apoplexie. La
pression artérielle est stable de 120 à
80. Le pouls est à 120. Le poids est de
76 kg. 300 ml de solution saline par per-
fusion. Contrôle du volume hydrique recommandé ». L’ordinateur cochera toutes
les cases appropriées pour le médecin.
Une fois disponibles sous forme de
codes, les résultats du Dr Dimitriou pourront être transférés dans le DPI de
Mme Durand à Lyon pour être fidèlement
transcrits et stockés de manière sûre
dans son dossier en France, mettant
ainsi cette information à la disposition de
son généraliste.
À l’heure actuelle, les soins n’en sont
pas encore là et cet exemple représente davantage l’exception ; l’échange
continu de données entre les généralistes et les hôpitaux, même s’ils se
trouvent dans la même région, est
relativement rare. Souvent, même les
services de cardiologie et d’hématologie d’un seul et même hôpital ne
disposent pas de l’infrastructure nécessaire pour pouvoir partager leurs
données. Abonnez-vous
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Le diagnostic tumoral
gagne en précision avec
l'élastographie
À l’hôpital Jean Mermoz de Lyon, la plateforme
échographique Aixplorer® permet une analyse fiable
de l’élasticité des tissus et apporte aux radiologues
des éléments significatifs permettant d’affiner leurs
diagnostics.
'hôpital Privé Jean Mermoz a été inauguré en août 2008. Issu du regroupement des Cliniques Jeanne d’Arc,
Sainte-Anne Lumière et Saint-Jean, il fait
partie des établissements privés les plus
importants de l'agglomération lyonnaise
et de la région Rhône-Alpes. Élu deuxième au Palmarès des meilleurs établissements privés de France (Le Point
du 7/01/2010), il est doté d’un service
d’Imagerie qui vient de s’enrichir d’une
nouvelle technologie à visée diagnostique. Il s’agit de l’élastographie, système qui consiste à analyser la dureté
des tissus. Cette technique est indépendante des autres modes d’imagerie (radio, écho, scanner, IRM) et n’est
absolument pas invasive, basée sur des
ondes ultra-sonores. « Nous avons déci dé de nous équiper de l’élastographie,
explique le Dr Christophe Tourasse, spécialisé en Sénologie, car nous sommes
persuadés de son intérêt diagnostic,
particulièrement en pathologie mammaire ».
L
Élastographie dynamique et
quantitative
Le principe d’élastographie développé
par SuperSonic Imagine est basé sur un
concept original. L’appareil va créer un
impact (onde de focalisation) dans les
tissus qui va générer secondairement
une onde de choc (onde de cisaillement)
dont la vitesse de déplacement va être
fonction de la dureté des tissus. Elle va
28 •
se propager rapidement dans les tissus
durs et plus lentement dans les tissus
mous. La sonde est capable de gérer
20 000 images/s ce qui lui permet de suivre en temps réel l’onde de cisaillement,
de donner ainsi des informations dynamiques et quantitatives (en kilopascals)
sur la dureté tissulaire tout en continuant
à fournir une imagerie échographique
conventionnelle. « Nous avons choisi
l’appareil d’échographie Aixplorer ® de la
société SuperSonic Imagine reprend le
Dr Tourasse car son procédé d’élastographie nous a séduit par sa précision,
sa reproductibilité, et sa facilité d’utilisation. Ses qualités en imagerie conventionnelle sont également très appréciables ». Aixplorer ® apporte, de part sa
technologie unique et brevetée, la possibilité d’analyser de manière fiable, précise
et reproductible l'élasticité des tissus. Sa
puissance de calcul, issue des développements informatiques en matière de
jeux vidéo, permet d’intégrer parfaitement cette nouvelle technologie à un
échographe de qualité.
Un pas dans la caractérisation
des lésions mammaires
« Nous avons testé cette élastographie
dans des pathologies diverses du sein,
comparé ses résultats avec les données
histologiques sur plus de 100 lésions
et les résultats obtenus sont très encourageants ». Une étude multicentrique
regroupant des équipes américaines et
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
Dr Christophe Tourasse, médecin radiologue
européennes est en cours et les résultats préliminaires présentés au congrès
ECR 2010 de l’European Society of Radiology ont montré une meilleure caractérisation des lésions mammaires quand
on couplait l’élastographie à l’échographie mammaire. « Les résultats fournis
par l’élastographie sont très pertinents
particulièrement dans les lésions à faible
risque de malignité (BIRAD 3 et 4A
écho). Cela nous permettra certainement de reclasser certaines de ces
lésions comme bénignes et de limiter
ainsi des biopsies inutiles. Dans les cas
plus litigieux, l’élastographie nous donne
des informations sur le risque de malignité qui sont indépendantes des autres
techniques d’imagerie et qui nous aident
dans notre choix décisionnel ».
Un outil de pratique quotidienne
« La facilité d’utilisation de l’élastographie sur l’Aixplorer ® permet de l’intégrer
au cours d’un examen échographique
en pratique courante et n’allonge pas le
temps d’examen de façon significative. Il
m’est difficile, après plusieurs mois d’utilisation de cet appareil, d’analyser une
lésion mammaire sans faire une étude
en élastographie car c’est se priver
d’informations souvent pertinentes et
rapidement obtenues » conclut Christophe
Tourasse. DOSSIER
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Au C.H. de Laon, PACS et
téléassistance font bon usage
Avec l’offre de services intégrée à la solution
d’archivage déployée par e-MEDIA à Laon, les
radiologues et cliniciens du centre hospitalier
bénéficient d’un téléaccompagnement personnalisé
favorisant le bon usage des outils du PACS.
e centre hospitalier de Laon est un
établissement public de santé
comportant 498 lits d'hospitalisation
complète et 18 lits d'hospitalisation de
jour. Son système de PACS est récent
puisqu’il a été mis en place en avril
2009 par la société e-MEDIA, sous la
direction du chef de service d’imagerie, le Dr Brijawi. Parti de rien, puisqu’il
n’avait pas d’archivage, l’établissement dispose aujourd’hui d’une installation complète comme le précise
Claude Régnart, cadre manipulateur,
responsable du service radiologie ;
L
« Nous avons un serveur situé dans un
local technique d'imagerie avec 7 To de
mémoire sur disque dur et un deuxième
serveur de secours qui se trouve dans
un autre bâtiment de façon à pouvoir
conserver nos archives en cas d'accident. Ensuite, nous avons une console
d'interprétation pour le scanner avec
deux écrans. Nous avons la même
console dans la salle de réunion pour la
cancérologie. Nous disposons d’une
troisième console en salle d'interprétation sur laquelle nous interprétons
30 •
essentiellement les images en coupe,
provenant du scanner et de l'I.R.M. Toujours dans cette même salle d'interprétation, nous avons une autre console qui
permet de voir les images planes, notamment la mammographie, avec des
écrans de 5 millions de pixels. Ces équipements nous ont été fournis par eMEDIA ».
Évolutif et adapté
Évolutif, ouvert, intégrant des produits eMEDIA, Intrasense et Keosys, le PACS
du CH de Laon a été construit sur mesure, en fonction des besoins de cet établissement de taille moyenne et dans
des délais assez courts. « L'installation
complète a été faite en trois semaines,
confirme Claude Régnart, une formation,
à laquelle ont été conviés tous les radiologues en priorité, a été faite par la société e-MEDIA. Par la suite, nous avons
fait une formation pour les cliniciens ».
Cinq radiologues utilisent les outils eMEDIA et une trentaine de praticiens ont
accès aux images dans l’établissement.
« Nous avons en effet deux types de diffusion, détaille Claude Régnart, nous diffusons en JPEG, ce qui nous permet de
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
voir les images avec un logiciel sans les
modifier. Puis nous avons un deuxième
logiciel, que nous pouvons installer sur
une quinzaine de postes où là, par
contre, les images sont diffusées en
DICOM avec des possibilités de mesure,
de variations de contraste, etc. Au niveau
du fonctionnement du service, nous
pouvons quand même ressortir des
images anciennes, ce qui était impossible auparavant et nous ne sommes plus
bloqués. Avant par exemple, les images
du scanner ne pouvaient être visualisées
que sur la console du scanner. Maintenant lorsqu’elle est occupée, nous pouvons facilement les regarder ailleurs.
Cela nous a quand même apporté beaucoup ».
Téléassistance
Pour le Dr Tarroun, un des cinq radiologues du centre hospitalier, les avantages sont évidents. « C'est toujours
agréable de travailler avec un système
d'archivage et de pouvoir comparer des
clichés anciens. Avant c'était difficile de
visualiser une vingtaine ou une trentaine
de clichés pour chaque examen. Par
contre aujourd'hui, sur deux écrans,
nous pouvons visualiser et comparer
2 examens différents et réaliser des reconstructions 3D avec une résolution et
une qualité d'image excellente ». D’autant que l’offre de services proposée par
e-MEDIA permet d’avoir une assistance
personnelle et permanente en cas de
besoin, comme le confirme le Dr Tarroun.
« Nous disposons d’un numéro de téléphone hotline si jamais il y a un problème
ou si nous voulons savoir comment faire
une reconstruction très spécifique, pour
une artère coronaire par exemple ou
pour un traitement d’image vraiment très
pointu, nous pouvons avoir une réponse
quasiment instantanée avec la possibilité de prise de contrôle à distance. Aujourd'hui avec l'intranet dans l'hôpital,
nous pouvons également consulter tous
les clichés facilement et sans nous déplacer. Avec la solution e-MEDIA, nous
avons la possibilité de personnaliser et
d’adapter les paramètres d'affichage
pour chaque médecin et cela aussi est
très intéressant ». u
Jo
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SIH
20 e
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
les
DOSSIER
20
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Territorialisation et
mutualisation, deux axes
d’avenir pour les systèmes
de santé
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s
de c
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ommunica
L’Association des Technologies de communication HOSpitalière (ATHOS) se prépare à célébrer
son vingtième anniversaire. René Bonnet, son
président, revient sur son histoire intimement
liée à celle du développement des TIC en milieu
hospitalier.
TIH : Vous êtes un des fondateurs d’ATHOS. Quels ont été
les moteurs de sa création ?
René Bonnet : ATHOS, c’est une histoire un peu particulière. En 1989, l’hôpital de Lannemezan, dans lequel je
travaille, était un peu précurseur en matière de videotexte. Nous avions déployé
sur le site de l’hôpital 450 minitels qui
permettaient à tous les services de consulter les informations, passer des demandes d’interventions… Un peu comme
nos intranets actuels. Cela a créé une
émulation, plusieurs établissements sont
venus consulter le site et une quinzaine
nous a suivis. Nous avons accompagné
certains de ces établissements dans le
lancement de leurs applications. J’ai
alors proposé à notre directeur de l’époque de créer un club d’utilisateurs de
videotexte en milieu hospitalier pour
qu’utilisateurs et techniciens puissent se
rencontrer, échanger leurs expériences.
Le directeur m’a suggéré de fonder plutôt une association et voilà comment en
1990 nous avons créé Athos. Et, petit à
petit, les adhérents, de plus en plus nombreux, se sont réunis pour échanger sur
tout ce qui pouvait se faire en matière de
32 •
communication hospitalière, essentiellement grâce à des présentations d’établissements qui avaient mis en place ce
type de solution. C’est l’établissement
qui adhère à notre association, c’est une
de nos particularités. Aujourd’hui nous
en réunissons 57.
TIH : Vous fêterez les 20 ans de
l’association en octobre, lors
de vos journées nationales.
Belle performance !
R.B. : Oui, parce que c’est quand même
bien qu’une association hospitalière soit
toujours présente au bout de 20 ans.
Qu’elle ait pu traverser toutes les étapes.
Nous sommes partis du minitel et nous
arrivons maintenant à Internet et à des
systèmes d’information très complexes.
Son nombre d’adhérents a toujours
augmenté et elle a pris sa place dans le
milieu hospitalier. Nous avons vécu de
grandes étapes. La première étape a été
franchie avec les premières expériences
en matière de télémédecine, dans les
années 1992 - 1993.
Mais l’étape la plus importante a été
l’abandon du videotexte pour Internet et
intranet. Un autre moment important se
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
prépare. J’ai créé Athos il y a 20 ans.
Les années passent, les jeunes arrivent.
Depuis l’année dernière, Samuel Chevalier a été nommé délégué général de
l’association. C’est lui qui est maintenant
le fer de lance d’Athos.
TIH : Quelles grandes lignes
voyez-vous se dessiner pour
les 10 prochaines années ?
R.B. : Je pense que l’association a de
longues années devant elle dans la mesure où nous allons de plus en plus vers
la mutualisation et la “territorialisation”.
Athos sera bien à sa place pour montrer
comment certains établissements entreront dans cette démarche et mettront en
œuvre des réalisations originales et novatrices à promouvoir. Ce que je souhaite surtout, c’est qu’Athos garde ce
lien d’amitié et de partage qui s’est créé.
C’est quelque chose que je ne retrouve
pas ailleurs. Je me déplace pas mal, visite beaucoup de manifestations, mais
ce coté « Athosien », très humain où on
enlève toute discrimination entre un simple informaticien et un directeur permet
de décloisonner beaucoup et de faire
communiquer. J’espère que cela continuera dans ce sens. DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
Le CH Bretagne Atlantique se dote
d’un SI Médical global et intégré
Le centre hospitalier confirme la pertinence de son choix McKesson pour la
médicalisation de son système d’information.
n 2004, le centre hospitalier Bretagne Atlantique de Vannes, établissement de référence du 4e territoire
de santé de sa région, lançait son grand
projet de dossier patient informatisé.
« Avec la volonté, précise Roland Barel,
directeur des Systèmes d'Information,
de pouvoir construire un dossier unique
institutionnel facilitant le partage de
l’information entre professionnels de
santé, dans le cadre de la prise en
charge globale d’un patient vu en urgence, en consultation ou en hospitalisation. Cette démarche nous a amenés
à choisir, en 2005, le logiciel CrossWay
Hôpital de McKesson. Nous l’avons
par la suite enrichi progressivement de
fonctionnalités et d’applications complétant notre offre sur les urgences et
les blocs opératoires. » Le choix d’un
système d’information médical fédéré
autour des solutions McKesson est
donc établi dès l’origine, autorisant
enfin l’abandon de l’ancien système
sectorisé et de ses multiples dossiers
médicaux élaborés par spécialité.
E
Rapidité impressionnante
Les premières étapes du projet confirment très vite la pertinence du choix initial.
« En l’espace de 6 mois, s’étonne encore
Roland Barel, nous avons pu déployer le
DPI CrossWay Hôpital sur ses fonctionnalités de base, dans tout l’établissement :
les unités de soins, mais aussi les services
médico-techniques ». Après la mise à disposition de la partie bureautique, l’équipe
de Roland Barel s’attaque au développement des interopérabilités avec les applications métiers de l’établissement telles
que CardioReport, Xplore, Diamic... Sont
également développés des débranchements contextuels, entre autres vers l’application PACS du centre hospitalier pour
ouvrir, à partir du DPI, l’accès aux images
scanner et IRM. « Puis nous avons initié
en 2007 le déploiement de la prescription
informatisée sur tout l’établissement, reprend Roland Barel, chantier majeur et
transversal sur lequel nous avons fait aujourd’hui plus de la moitié du chemin
avec 800 lits informatisés ». Précisons au
passage que le CH Bretagne Atlantique
est réparti sur deux sites distants de
20 km et que sa capacité totale d’accueil
est de 1 400 lits.
Clé du succès
Parallèlement au projet prescription informatisée, démarre aussi le développement de l’architecture WiFi et de ses
outils nomades, notamment des PC portables sur chariot autorisant prescription
et administration à la porte de la chambre, sans y entrer cependant aujourd’hui.
À Vannes, les aides-soignants associés
au projet disposent aussi des mêmes outils que les médecins et le personnel infirmier. La phase de déploiement dans les
services est souvent la plus longue, mais
ce facteur « temps » est primordial. Roland Barel confirme : « La charge nécessaire d’accompagnement sur le terrain
des nouveaux utilisateurs est de 2 semaines. C’est le facteur clé du succès de
ce type de projet. Il convient en effet de
passer du temps auprès des utilisateurs
pour les rassurer, répondre très précisément à leurs questions et attentes, adapter le paramétrage à leur mode de
fonctionnement, les accompagner dans
ce changement pour qu’ils s’approprient
pleinement l’outil ». Objectif suivant : ouvrir le système d’information médical vers
la communauté hospitalière de territoire,
vers la médecine de ville. « Nous souhaitons aussi vivement développer l’intégration des 3 applications McKesson
installées dans l’établissement, conclut
Roland Barel, à savoir CrossWay Hôpital
pour le dossier patient institutionnel,
UrQual pour celui des urgences et
BlocQual pour la gestion des blocs opératoires. Ces outils peuvent fonctionner en
septembre 2010 •
Roland Barel, directeur des Systèmes d'Information au CH de Vannes
mode autonome mais l’intérêt d’avoir fait le
choix de 3 logiciels McKesson est de
pouvoir imaginer, j’espère à relativement
brève échéance, leur parfaite intégration.»
En effet, après les travaux d’intégration
d’UrQual sur les urgences qui vont trouver un aboutissement au travers des
versions V7 actuellement en phase de
recette, McKesson est également en
cours de développement d’une solution
bloc / anesthésie nativement intégrée à
CrossWay Hôpital. Il s’agit du projet
HBloc dont l’objectif est de supporter le
circuit des interventions chirurgicales
dans sa transversalité, pour limiter les
contraintes liées aux interfaces dans le
contexte sensible d’une prise en charge
au bloc. De plus HBloc bénéficie de tous
les avantages ergonomiques et technologiques du mode web 2.0. « HBloc
est la première étape de l’évolution technologique progressive de CrossWay Hôpital. Ce projet est stratégique pour
McKesson et pour nos clients car il
assure la pérennité des investissements
déjà réalisés dans leur SIH » précise
Christophe Boutin, président de McKesson
France. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 33
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
La m-santé : la convergence
téléphonie - santé
Par Jean-Michel Huet, Senior Manager chez BearingPoint
a mobilité est en train de devenir une question essentielle dans le domaine de la
santé. Longtemps les questions relatives à l’usage de la téléphonie mobile ont
concerné plutôt un usage autour du « bien être » (wellness) plutôt que de la santé
stricto sensu. Il s’agit alors essentiellement des déclinaisons sur mobile des sites web,
par exemple, d’information santé (doctissimo, healthways, wellsource, …) permettant un accès à de l’information multi-support (texte, video, podcast). Dans le même
esprit, les services de coaching et conseil (myfoodphone, myprivatecoaching, …) avec
des accès à des réseaux de spécialistes, à des logiciels d’évaluation, d’assessment
ou de suivi et enfin de sauvegarde de données personnelles sur sa santé (healthVault,
« google ») se sont aussi développés.
L
ces usages grand public viennent
s’ajouter de plus en plus des usages
de « m-santé » (« m » pour mobile) de
plus en plus proche du quotidien des
acteurs de la santé. Cette convergence,
pour reprendre le terme consacré, entre
les métiers de la santé et des TICs s’explique par trois phénomènes très récents. Deux d’entre eux sont d’ordre
technologique. D’une part le développement de hauts débits sur les téléphones
mobiles grâce à la 3G aujourd’hui, au
LTE demain qui offrira des échanges
de données volumineux, rapides et multimodaux, permettant de recevoir des
images tout en parlant ; d’autre part la
puissance des smartphones qui autorisent, grâce à leur large écran et au développement de la technologie tactile,
une nouvelle manière d’appréhender le
téléphone mobile. Grâce aux réseaux
et à l’écran tactile, ce sont donc des
données détaillées, des photos, des vidéos, des applications métiers et médicales qui peuvent être utilisées souvent
en lien direct avec le système d’information de l’hôpital. Dans un métier où le
personnel de santé est très souvent en
À
34 •
situation de mobilité au sens physique
du terme, y compris au sein même de
l’hôpital, ces apports sont fondamentaux. Le 3ème phénomène est en
termes d’usages. En effet sur les différentes étapes de la chaine de valeur de
la santé, les usages de m-santé se développent. La particularité réside dans le
fait que ces usages ne sont pas forcément corrélés aux deux premiers phénomènes et parfois les anticipent. J’en veux
pour preuve le fait que certains de ces
usages ont d’abord connu un succès en
Afrique où les débits sont moins élevés,
avant de se développer en Europe.
Quelques usages et applications clés
sont aujourd’hui à signaler. Dans le domaine de la prévention, les alertes par téléphone mobile sont de plus en plus
nombreuses. Vodafone a mis en place
en Espagne un système d’alertes allergies gérés depuis des hopitaux pour leur
patients tandis que de nombreux opérateurs africains proposent des services
par sms de sensibilisation contre le sida.
Dans le registre du diagnostic, le développement du télé-diagnostic – y compris par mobile – permet de limiter les
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
temps de transports médecins / patients.
Un programme de ce type dans la
dermatologie est ainsi disponible en
Égypte, tandis que ces applications
s’inscrivent typiquement dans les services d’urgence et leur relation avec les
hopitaux pour gagner du temps quand
une intervention à l’hôpital s’avère nécessaire. Dans le champ du traitement,
les outils de mobilité servent tant à suivre
la traçabilité des médicaments qu’au
suivi des traitements (cell life en Afrique
du Sud pour les traitements ARV ou le
monitoring cardiaque en Europe). En ce
qui concerne le suivi, la mobilité a aussi
de l’intérêt pour tout ce qui concerne,
par exemple, la surveillance à distance
des patients, éléments structurels de
l’hospitalisation à domicile par exemple.
Enfin, la formation du corps professionnel de la santé peut aussi être assurée
par des smartphones comme cela se
voit de plus en plus en Europe.
La m-santé est donc un enjeu clé des
prochaines années, les usages, les débits télécoms et les écrans tactiles
ne cessant de s’améliorer. Étape à ne
pas rater. DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
L’hôpital Foch gère les flux de ses
données patients grâce à la
plateforme Ensemble d’InterSystems
Applications métiers, prescriptions médicales
et imagerie; à terme, ce sont plus de 80 applications qui échangeront en toute sécurité.
L’hôpital Foch a choisit la plateforme Ensemble
pour gérer la totalité de ses flux applicatifs. Le
projet a été développé en partenariat avec
l’intégrateur ARES.
La problématique de l’hôpital Foch
était claire : trouver une plateforme
d’intégration permettant d’interfacer
ses applications métiers avec son
système d’information afin de gérer et
de rationnaliser les flux de plus en
plus nombreux. Cette solution devait
bien sûr répondre aux contraintes de
sécurité dues aux données échangées.
Avec ses 600 lits, l’hôpital Foch est le
centre hospitalier le plus important
des Hauts-de-Seine et gère chaque
année, entre autres interventions,
37 000 hospitalisations, 2 700 naissances et plus de 110 transplantations
(poumon, rein)… avec toutes les données patients que cela représente.
Le choix d’une solution
généraliste orientée métier.
« Entre les solutions dédiées au monde
de la santé et les solutions plus généralistes, nous avons fait le choix d’une solution généraliste d’un éditeur expert
dans le domaine de la santé, explique
Khalil Aouad, DSI de l’hôpital. Avec Ensemble d’InterSystems, nous bénéficions d’une solution rapide, évolutive et
adaptable aussi bien à nos besoins spécifiques métier qu’à nos demandes périphériques ».
Un bénéfice à terme pour le
patient et le personnel hospitalier
Actuellement, une dizaine de flux est en
production, correspondant à l’intégration
des applications de prescriptions et de
chimiothérapie dans le système d’information. Ces flux mettent en relation ces
deux applications avec la gestion administrative des patients et la gestion des
stocks. Par ailleurs, une vingtaine d'autres flux sont également en tests.
Les nouvelles applications sont intégrées
de façon beaucoup plus rapide et plus
fiable. Le personnel infirmier peut ainsi
disposer des nouvelles fonctionnalités
plus rapidement.
Le dossier patient intègre toutes les informations concernant sa santé, ses antécédents, ses soins et traitements
particuliers. Les données sont vérifiées
et transmises afin que le personnel accède en toute sécurité et rapidement au
dossier des patients depuis les différents
systèmes utilisés (PC, moniteur, système
embarqué…).
En étant libérés des tâches répétitives,
les membres du personnel donnent
toute sa valeur à leur mission en leur permettant de se focaliser sur l’accompagnement des patients et de s’impliquer
plus dans la vie de l’hôpital.
Le renforcement de la sécurité
Afin de renforcer la sécurité et la qualité
des informations, le système a été documenté pour intégrer protocoles et normalisation. Cette démarche permet de
fiabiliser les prescriptions et de diminuer
les risques d’erreurs. Les référents métiers pourront ainsi également superviser
les flux.
L’hôpital anticipe ainsi la mise aux
normes et se prépare à la demande de
septembre 2010 •
règlementation des systèmes d’information bientôt en vigueur.
L’occasion également pour l’hôpital
d’homogénéiser les flux en standard
HL7 et autres. Pris en charge nativement
par la plateforme, ces protocoles spécifiques aux applications du monde de la
santé permettent de transférer toutes les
informations et les sources émettrices
dans ce format pour une meilleure communication.
L’optimisation du système
d’information
Pour le service informatique également,
la plateforme Ensemble est une réelle
évolution. La gestion des données de
façon standardisée et sécurisée sur un
système opérationnel 24/7 et fiable, la
supervision et traçabilité permettant de
suivre un message de bout en bout, un
système indépendant de l’application
source pour modifier ou ajouter un flux
rapidement, une alerte immédiate en cas
de panne… autant de fonctions qui libèrent l’équipe informatique de tâches fastidieuses et répétitives.
Par exemple, lorsqu'une cible est indisponible, les messages sont stockés
dans la base interne de l'EAI, et sont renvoyés à la cible dès que celle-ci redevient
disponible (par un mécanisme d'empilement/dépilement interne à l'EAI).
Les collaborateurs peuvent ainsi se
consacrer à d’autres projets plus valorisants et plus enrichissants pour euxmêmes et pour l’hôpital. L’interfaçage à
terme de la plateforme avec la gestion
des stocks ou la finance, par exemple,
fait partie des projets de développement
de l’hôpital.
« Les capacités de la plateforme Ensemble, associées au professionnalisme et à
la disponibilité d’InterSystems et d’ARES
nous apportent la solution qui répond à
nos attentes dans la gestion de nos données patients et nous ouvrent des perspectives d’évolution adaptées aux
transformations de notre métier, conclut
Khalil Aouad ». TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 35
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
Reportage
SIH
par
À Dax, l'hôpital virtualise
son stockage
L'hôpital de Dax virtualise son système de stockage afin de répondre à un besoin
de haute disponibilité. Dans le même temps, l'établissement tire le bilan de la
virtualisation de ses serveurs, réalisée il y a quatre ans dans une optique de Plan
de continuité d'activité.
et établissement public de santé,
dont le siège se situe à Dax dans
les Landes (40), se répartit sur 7 sites (5
à Dax, 1 à St-Vincent-de-Tyrosse et 1 à
Magescq). Il héberge 1 000 lits.
C
La DSI a mis en place un réseau de
stockage SAN (Storage Area Network)
totalement redondant, en reprenant son
ancienne baie de stockage, répliquée en
mode synchrone vers une nouvelle baie.
En temps normal, les deux baies fonctionnent en mode actif/actif. Les fonctions de basculement automatique ont
été employées notamment durant le déménagement des machines à l'occasion
du changement de salle informatique.
La DSI pouvait débrancher l'une des
baies et la transférer dans le nouveau
bâtiment, pendant que l'autre prenait le
relais grâce à une option de "Failover/Fail-back".
Après le transfert et la remise en production de la seconde baie, le (re)basculement et l'équilibrage de la charge
s'effectuent automatiquement. Ce processus est transparent pour les utilisateurs et élimine le besoin d'une
migration et assure la disponibilité des
données.
Déroulement de la phase
d'implémentation
Deux personnes de la DSI du centre
hospitalier de Dax ont été formées sur la
solution et ont participé au déploiement.
« La migration s'est déroulée étape par
étape, sur une période d'environ 3 mois.
L'architecture déployée
e système d'information du Centre
Hospitalier est désormais réparti
sur 2 salles blanches, dans deux
bâtiments distincts, distants de 250
mètres. Chaque salle est équipée
d'un réseau SAN composé d'un
contrôleur, d'une baie de stockage,
de 2 serveurs en mode "cluster", de
2 commutateurs et d'un serveur hébergeant une solution de sauvegarde.
Les deux SAN sont reliés par fibre optique à 10 Gbit/s et fonctionnent en
mode de réplication synchrone
actif/actif. La solution prévoit une option dite de "Thin Provisionning" (allocation de capacité de stockage avant
qu'elle ne soit réellement installée
L
36 •
physiquement dans la baie de
disques) et visant à assurer l'allocation
dynamique et optimisée des capacités de stockage en environnement
hétérogène.
Cette solution assure une option
"Auto Fail-Over" et "Fail-Back" dont
l'objectif est de garantir un basculement automatique d'un SAN vers
l'autre en cas d'interruption impromptue ou planifiée, comme dans le cadre
d'une maintenance ou encore d'un
déménagement. Au retour à la normale, le système bascule et le rééquilibrage des charges s'effectue
automatiquement, sans intervention
manuelle. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
Gilbert Martin, responsable des systèmes
d'information et d'organisation
Cela aurait pu se faire plus vite. Cependant, nous préférions prendre notre
temps et éviter de lourdes interruptions
de service. Tout s'est fait avec beaucoup de précaution, vu le contexte
d'une activité critique 24/7 », explique
Gilbert Martin, de la DSI.
Il ajoute : « Avant le déménagement,
nous avons installé les contrôleurs, ce qui
a permis de mettre notre ancienne et
notre nouvelle baie en miroir. Nous avons
ensuite répliqué une machine après l'autre sur la nouvelle baie. Cette opération a
duré entre 3 et 4 semaines. Mais la configuration était différente dans le sens où
nous étions déjà sur des machines virtuelles. L'opération la plus lente concernait la migration de nos serveurs de
fichiers, la sauvegarde de ce type de machine s'avérant toujours plus longue. Une
fois la migration des serveurs terminée,
nous avons transféré l'une, puis l'autre
baie dans le nouveau bâtiment. Pendant
ce temps, nos serveurs continuaient de
tourner. »
Le volume géré est actuellement de 10 To
de données au total (5 To par réseau
SAN). “Cela nous laisse 30% de marge,
et nous prévoyons une croissance importante en 2011, à la suite de la consolidation de nos différents systèmes
d'imagerie. L'étude pour la mise en place
d'un PACS (Picture Archiving and Communication System) qui s'y rattachera,
est en cours.“ Le Centre hospitalier de
Dax a choisi la solution SAN symphony
de DataCore pour répondre à son besoin
de Haute Disponibilité.
Pour mémoire, le centre hospitalier de
Dax a toujours misé sur l'informatique.
En 2006, la DSI a entrepris la virtualisation de ses serveurs suite à un déménagement de la salle informatique
centrale. En 2006, 30 serveurs d'applications physiques ont été virtualisés,
14 en 2007 puis 24 en 2010.
La DSI a également déployé des clients
légers sur près de 700 postes de travail, sachant que le parc informatique
est composé de 900 PC. De cette
manière, la DSI a pu consolider son
parc informatique et réduire ses coûts
d'exploitation, de maintenance et de
support inhérents.
Plus loin encore, il y a 20 ans, l'éta-
Serveur VMware
IBM
6 ports Ethernet 1 Gb/s
2 cartes HBA 4 Gb/s
Serveur VMware
IBM
6 ports Ethernet 1 Gb/s
2 cartes HBA 4 Gb/s
Baie de disque IBM
Fast T600
blissement hospitalier avait mis en
place la solution de gestion des dossiers
Patient en ligne « Plus ». Ce projet portait
initialement sur le programme de médicalisation des systèmes d'information
(PMSI) et notamment la partie MCO
(Médecine, Chirurgie, Gynécologie-Obstétrique). Mais très vite, le champ
fonctionnel de Médiane PLUS avait ciblé
d'autres fonctions relatives à la prise en
charge globale des patients, parmi lesquelles aujourd'hui le bloc opératoire,
Baie de disque IBM
DS4700
l'activité urgences, la gestion des rendezvous, le circuit du médicament et le dossier de soins.
À ce jour, 450 000 dossiers patients
sont en ligne et plusieurs millions de documents produits en interne depuis
1990 sont accessibles en temps réel.
L'équipe informatique du centre hospitalier de Dax, composée de 10 personnes,
oeuvre pour améliorer le système d'information et assurer la continuité des
activités. S
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
ECIAL
SIH
TI
QU
A
IS
LI
ÈR
LOG
E
DOSSIER
P
E HOSP
IT
La logistique hospitalière,
parent pauvre des systèmes
d’information ?
Beaucoup d’établissements hésitent à s’équiper
d’outils logistiques. Pourtant de la bonne coordination des flux dépendent réduction des coûts et accroissement de la sécurité, le patient étant au cœur
du dispositif.
our nous, la logistique, c'est la gestion de flux, explique François Bisch, responsable de la commission logistique hospitalière de l'ASLOG, les premiers
flux dans un établissement de santé sont les flux de patients. Tous les flux de produits et de matières en découlent. Il y a deux catégories de flux. Ceux qui vont
de l'extérieur vers l'unité de soins et les flux de collecte qui vont de l'unité de
soins vers l'extérieur ». En tant que telle, la logistique n'est évidemment pas une
affaire nouvelle. Ce qui est nouveau en milieu hospitalier, c'est de coordonner
tous ces flux au profit des unités de soin. Cela demande de placer la gestion logistique sous une seule et unique autorité, afin d'harmoniser les circulations de
produits et matières.
P
«
Favoriser la sécurité
“Bien organisés, nous allons favoriser la
sécurité des patients, reprend François
Bisch, par exemple, s’il est choquant de
voir une palette dans un bloc opératoire
parce que nous savons tous qu'une palette est un objet sale, un colis en revanche, ne dérange personne alors qu’il
est passé par plusieurs plateformes de
messagerie et plusieurs mains. C'est
donc aussi au logisticien de prévoir des
circuits de livraison qui prennent en
compte le fait que plus on s'approche
du patient, plus l'environnement est propre et plus il faut désemballer les objets
livrés pour qu'ils soient dans un état de
propreté compatible.” Face à une telle
complexité, on imagine aisément l'aide
que peuvent apporter les outils informatiques. On imagine aussi des liens étroits
entre les directions logistique et informatique. “Nous avons forcément beaucoup de contacts avec les gens des
systèmes d'information par contre, regrette François Bisch, les personnes
des S.I. sont focalisées sur le dossier
pat ien t alo rs que la logistique en
est, culturellement, très éloignée. Nous
passons ainsi en énième priorité, et
sommes relativement mal servis”. Situation frustrante, d'autant que chez
les éditeurs aussi, l'intégration d'outils
38 •
logistiques au sein des différents logiciels utilisés dans les services hospitaliers, ne semble pas être une priorité.
Flux d'informations
“ Si nous voulons faire de la gestion de
flux physiques, détaille François Bisch qui
est également responsable de la logistique au CHU de Dijon, il faut gérer les
flux d'informations associées. Les nouvelles technologies sont très aidantes
dans ce domaine. À l’opposé, il n'existe
pas de système de réception dans les logiciels soignants. En tant que fournisseur,
nous pouvons disposer d'un WMS au niveau du magasin central. Mais nos clients
ne sont pas spécialement équipés. Il faut
donc que nous développions, ce que
nous avons fait à Dijon, notre propre système de réception à la place des unités
de soins.” Au-delà des outils, il reste encore beaucoup à faire, à commencer par
la base, avant que la logistique ne puisse
être totalement intégrée dans les systèmes d'information. “Il y a deux catégories d'articles. Les articles en stock et
ceux hors stock qui ne sont pas gérés en
central et sont livrés directement aux unités de soins. Ainsi, quand vous prenez un
établissement moyen, plus de la moitié
des stocks physiques n'est pas gérée
par un système informatique. Alors avant
de parler d'ERP, de WMS et de tous ces
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
François Bisch, Président de la CoLogH,
(Commission Logistique Hospitalière) de
l’ASLOG et de GS1 France.
logiciels, il faudrait déjà mettre tous les
produits dans le système.”
Évolution
Certaines évolutions semblent absolument nécessaires dont une en particulier qui, selon François Bisch, permettrait
une avancée notable. “La grande évolution serait de pouvoir recevoir les avis
d'expédition de nos fournisseurs. Ce
document permet de savoir que sur tel
colis portant tel numéro (SSCC1), vous
avez tels produits avec tels codes articles (AMM13 ou GTIN2), numéros de lot
et dates de péremption, pour telles
quantités... Enregistrer ces données de
façon électronique pour n'avoir plus
qu'à vérifier la réception et l'intégrer
sans faute de ressaisie de numéros d'articles, de lot, etc. Voilà la grande évolution de demain : pouvoir faire la traçabilité depuis la fabrication du produit
jusqu'au lit du patient.” SSCC: Serial Shipping Container Code, code
d’identification des colis, au standard ONU.
2 AMM13 : pour les médicaments, code d’Autorisation à 13 caractères de mise sur le marché
pour l’AFSSAPS.
GTIN : code article à 13 caractères, international et unique, au standard international GS1.
1
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
Reportage
SIH
par
Convergence vers IP des réseaux
déployés au Centre Hospitalier
de Cambrai et au CH Sud Francilien
es centres hospitaliers de Cambrai et le futur site unique de l'hôpital Sud
Francilien à Evry vont déployer en tout 940 Terminaux Multimédia Patient
(TMP) fonctionnant sur IP. Ces centres hospitaliers optent pour des réseaux
100% IP. Les hôpitaux sont séduits par la convergence des réseaux vers IP. Le
centre hospitalier de Cambrai commence à déployer ce mois-ci, 237 Terminaux
Multimédia Patient (TMP) fonctionnant 100% en IP.
L
Le centre hospitalier veut diversifier
l'offre de services destinée aux patients.
Via un écran tactile, les patients et le
personnel médical disposeront des dernières applications multimédia : télévision, vidéo, téléphonie (standardisée
avec le protocole SIP), internet, intranet.
En outre, dans l'hôpital, 23 téléviseurs
équipés de Set Top Box seront installés
pour récupérer les signaux TV transmis
sur le réseau IP. Le TMP sera enfin utilisé
pour accéder à un point de vente avec,
notamment, la possibilité de commander des journaux.
« La reconstruction du Centre Hospitalier de Cambrai prend en compte l'accueil et le confort du patient, comme en
témoigne l'équipement des chambres
dotées des technologies modernes. La
mise à disposition de Terminaux Multimédia doit permettre au patient de se
sentir comme à l'hôtel », affirme Daniel
Bricout, directeur du Pôle Financier et
du Système d'Information du CH de
Cambrai. « Les systèmes d'information
constituent l'un des vecteurs de modernisation des établissements de santé
car ils agissent comme un relais de
communication tourné vers les malades
tout en valorisant l'image de marque de
l'établissement.
Le futur site unique de l'hôpital Sud
Francilien, de son côté - dont l'ouverture
est prévue en mai 2011 - déploiera en
tout 703 TMP à usage « métier » et
« hôtelier », dont :
- 597 TMP disposant d'un accès sécurisé à l'ensemble des applicatifs « métier » utilisés au chevet du patient ainsi
que d'un accès aux services multimédia de divertissement pour le patient.
40 •
La téléphonie se fait via le protocole SIP ;
- 106 TMP destinés à être installés dans
les salles d'opération ou dans les box de
soins. Le but : permettre l'accès au dossier du patient de manière rapide et sécurisée et sur un support facilement
nettoyable si le box est utilisé par un
autre médecin ou patient.
Par ailleurs, 113 téléviseurs avec Set
Top Box seront mis en oeuvre. Les Set
Top Box sont utilisées pour récupérer et
interpréter le signal TV diffusé sur le
réseau informatique. Là encore, comme
à Cambrai, le TMP servira à assurer la
tenue d'un point de vente avec mise à
disposition, notamment, de journaux.
Les informations relatives aux patients
seront à terme disponibles et mises à
jour en temps réel.
Une innovation sera la mise en place
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
d'un service de cafétéria, de boutique et
de distributeur automatique, en plus de
l'intégration traditionnelle du dossier
patient numérique.
C'est l'intégrateur INEO Com, Groupe
GDF SUEZ, qui a été retenu sur l'ensemble de ces projets. Dans son offre, le
Terminal Multimédia Patient (TMP) a
pour vocation de centraliser toutes les
sources d'information disponibles au
sein des systèmes d'un établissement
hospitalier. Il permet de gérer le dossier
médical du patient, ainsi que l'ensemble
des services à sa disposition (gestion
des menus, intendance, livrets d'accueil,
enquêtes de satisfaction, etc.).
Les dernières applications multimédia
sont disponibles via l'écran tactile : télévision et vidéo à la demande, radio,
téléphonie ou encore Internet et Intranet
(e-mails, jeux en réseau, questionnaires
en lignes, etc.). Les informations relatives au patient sont disponibles sous
réserve d'identification sécurisée et
mises à jour en temps réel : dossier
patient, délivrance des médicaments,
résultats d'examens... pour faciliter le
travail du personnel. DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
La prescription informatisée
démarre en novembre à l’hôpital Foch
L’établissement de Suresnes intègre la solution OmniPro de la société belge MIMS
à son système d’information. Le projet initié en 2007 est en phase de démarrage.
« OmniPro vient s’intégrer dans un
système d’information déjà très riche
au niveau fonctionnel, explique Khalil
Aouad, le DSI de l’hôpital Foch à Suresnes. Les solutions qui seront déployées sont la prescription et le
circuit du médicament, le dossier de
soins, la prescription d’examens radiologiques et biologiques ».
L’appel d’offre a été lancé fin 2007.
Le contrat a été signé avec MIMS en
septembre 2008 et les travaux de
mise en œuvre ont débuté au printemps 2009.
«Nous avons démarré l’utilisation du
dossier infirmier dans le service pilote
il y a trois mois et allons enchaîner
avec la prescription de médicaments
courant novembre ».
Plus de deux années ont donc été
nécessaires au démarrage fonctionnel du projet Foch qui a fait l’objet
d’une réflexion particulièrement minutieuse.
Transversalité
Toutes les étapes préparatoires ont été
primordiales. « Il est vrai que, dans cette
période, nous avons apporté beaucoup
d’attention à l’analyse des besoins, au recueil d’informations dans tous les services impliqués, précise Khalil Aouad, car
nous voulions un projet transversal dans
l’hôpital. Nous avons un système d’information fortement intégré : environ 80 applications et 130 flux inter-applicatifs
et nous ne saisissons pas deux fois la
même information ».
Jusqu’à présent, l'hôpital Foch disposait
de développements spécifiques pour ces
différentes interfaces. Avec l’arrivée
d’OmniPro et de ses 25 flux supplémentaires, l’établissement a choisi de mettre
en place une plateforme d’échanges, un
EAI, pour sécuriser et standardiser les flux.
Cette étape d’analyse, de réalisation et
de validation des interfaces a donc été
une étape délicate.
« En effet, nos logiciels pointus disposant
de fonctionnalités avancées ont nécessité de délicates opérations d’interfaçages avec OmniPro ». La mise en
production s'est effectuée début 2010.
Protocolisation
La prescription de médicaments s'apprête à démarrer en novembre dans le
service de neurologie. « Ce qui est intéressant avec OmniPro, c’est que nous
pouvons définir des protocoles thérapeutiques et les médecins peuvent les
sélectionner ensuite d’un seul clic. Le recours à ces protocoles prédéfinis et validés permet d’augmenter la qualité des
prescriptions et génère des gains de
temps, sans entraver la liberté du prescripteur qui peut en adapter le contenu.
Nous avons aussi la possibilité de définir
des préférences par médecin et par
service. »
Projets connexes
Pour réussir ce projet d’informatisation,
l’accès à l’information médicale doit être
facilité au maximum et réalisable au chevet du patient : l’exhaustivité, la traçabilité, la confidentialité des données en
seront grandement améliorées. Au périmètre purement fonctionnel et technique,
viennent s'ajouter d’autres projets.
septembre 2010 •
« Nous avons constitué un groupe de réflexion sur l’ergonomie du poste de travail
pour le personnel médical et soignant.
Les services pilotes vont tester deux
modes différents : la mobilité avec des
chariots informatiques pour le premier, et
des ordinateurs fixes en chambres pour
le second, précise Khalil Aouad. Cela
passe aussi par l’installation de toute l’infrastructure : wifi, câblage supplémentaire, support des ordinateurs ». Autre
bénéfice, la virtualisation du poste de travail permet d’utiliser le mode itinérant,
c’est-à-dire de retrouver son environnement de travail sur un autre ordinateur tel
qu’il a été laissé sur le précédent.
Le projet Foch a soulevé de nombreux
défis techniques : la volonté de rester au
plus près des besoins spécifiques de
chaque service implique en effet de véritables prouesses en termes d’interfaçage. De plus, son paramétrage a tenu
compte au plus près des besoins réels
de l’institution.
Au final, le résultat se révèle très novateur.
Il est également généraliste et sait répondre aux besoins très pointus des métiers.
Il servira très certainement de modèle
pour le développement des solutions éditées par la société MIMS en France, qui
travaille déjà dans un système de partenariat avec l’hôpital Foch. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 41
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
Reportage
SIH
par
Le centre hospitalier de Saint-Dizier opte
pour des postes de travail virtuels
Basé sur les technologies Citrix, le choix de l'établissement permet aux médecins de retrouver leur poste de travail partout dans l'hôpital.
e centre hospitalier de Saint-Dizier (Haute-Marne) s'est lancé dans
la virtualisation de ses postes de travail,
afin que les professionnels de santé accèdent à leur environnement de travail
habituel depuis tout endroit de l'hôpital.
L
Le nouveau centre hospitalier de SaintDizier (baptisé Geneviève de Gaulle Anthonioz) a accueilli ses premiers patients
en décembre 2009. Il s'agit d'un bâtiment unique de 37 000 m2 doté d'une
capacité d'accueil de 303 lits et d'un système d'information entièrement revu.
Dans cette nouvelle configuration, les
médecins ne possèdent plus un bureau
personnel dédié comme c'était le cas
dans l'ancien hôpital du centre-ville.
Toutes les consultations sont regroupées
au rez-de-chaussée pour que les patients limitent leurs déplacements dans
l'hôpital. Les médecins sont donc amenés à utiliser les postes à disposition
dans ces bureaux de consultation, tout
en devant également se connecter dans
leurs unités de soin respectives et dans
les chambres des malades.
Il fallait éviter de multiplier les postes de
travail et faciliter la mobilité des médecins
dans l'hôpital. Un appel d'offres a été publié avec comme pré-requis des postes
de travail de type clients légers, faciles à
gérer, moins coûteux et permettant
d'augmenter la durée de vie des postes.
La solution retenue a été choisie car « elle
permettait d'offrir un vrai bureau Windows complet aux utilisateurs, tout en répondant parfaitement aux contraintes de
mobilité, et ce à un coût raisonnable »,
déclare Olivier Marcoux, DSI du centre
hospitalier de Saint-Dizier qui dispose
d'une équipe de 4 personnes.
42 •
Centre hospitalier Geneviève De Gaulle Anthonioz à Saint-Dizier
Les premiers utilisateurs sont les médecins qui reçoivent les patients en consultation externe. Les bureaux médicaux
sont équipés de postes clients légers
auxquels ils se connectent à l'aide de leur
identifiant et de leur mot de passe. Ils retrouvent immédiatement leur environnement de travail personnel avec les
applications en cours d'utilisation. De
même, les postes utilisés aux urgences,
déjà équipés de clients légers sont virtualisés.
Le DSI envisage d'étendre la solution aux
400 postes de l'établissement « mais
seulement après avoir fait le point sur
cette première étape ». Côté bénéfice,
« nous pouvons gérer ces postes de
façon centralisée indépendamment du
matériel. Le déploiement des applications
et l'administration des postes de travail
sont considérablement simplifiées. Nous
pouvons déplacer ou changer rapidement les postes de travail sans devoir
tout réinstaller ».
Les utilisateurs retrouvent leur environnement de travail habituel, quel que soit le
poste qu'ils utilisent. La mobilité entre
dans les habitudes grâce à la possibilité
de se connecter n'importe où dans
l'hôpital ; les micro-coupures réseau
n'impactent plus la productivité. Les
utilisateurs sont automatiquement recon nectés, ils gagnent du temps et ne
perdent pas d'information.
Les usages possibles de postes virtuels
sont multiples : l'accès au dossier patient, les postes de prescription au pied
du lit du malade. La salle de formation est
équipée de 10 PC qui vont être transformés en postes virtuels avec un master de
formation pour les équipes médicales, le
personnel soignant et administratif. C'est
la solution XenDesktop de Citrix qui a été
installée. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
DOSSIER
Enquête
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
par
Le Syntec Santé ausculte
l'hôpital de demain
Les marchés publics intéressent de plus en plus les fournisseurs IT, en particulier deux secteurs verticaux émergents : l'école numérique et la santé. Pour chacun d'eux, les approches et les maturités sont différentes, les rapports entre
directions générales, DSI et utilisateurs complexes, le Syntec Informatique a
donc édité un livre blanc sur le sujet le plus délicat, celui de l'hôpital numérique.
epuis trois ans, le Syntec Informatique a mis sur pied une structure, Syntec Santé, chargée de baliser
le chemin de ses adhérents sur le secteur informatique et santé. Trois
groupes de travail fonctionnent : poste
de travail, télémédecine et système
d'information global. Parallèlement,
plusieurs rapports parlementaires
sortent (par exemple celui de Pierre
Labordes sur la télémédecine) suivis
ou non de projets de loi.
D
« Nous sommes là pour fédérer nos
adhérents sur ces sujets, une cinquantaine actuellement travaillent sur Syntec
Santé et porter nos propositions auprès
des pouvoirs publics et des directions
hospitalières, souligne Christian Nibourel,
président du comité Syntec Santé. Nous
souhaitons, sur l'hôpital, sortir de l'approche strictement informatique pour
aller vers les directions générales des
hôpitaux ou des regroupements d'hôpitaux ».
Le Syntec Informatique a donc présenté, sur l'hôpital numérique, un livre
blanc qui balaye large. On trouve beaucoup de principes généraux. Par exemple, l'accompagnement du patient. « Il
s'inscrit de plus en plus dans une chaîne
de soins, dont le SI constitue la colonne
vertébrale et plus dans une succession
d'actes médicaux isolés », souligne
Christian Nibourel. L'hôpital a besoin
d'échanges sécurisés, en interne entre
services, en externe en direction des
ARS (les agences régionales de santé),
c'est la notion d'hôpital étendu. Cet hôpital va également se porter sur des sujets bien connus par le Syntec : CRM, ERP,
BPM, systèmes de gestion finances et
RH. En bref, le syndicat professionnel
et ses adhérents veulent se présenter
avec une approche centrée sur les
questions de santé plus que sur les
technologies.
« Un défaut de vision et de
gestion globales »
Leurs clients potentiels s'inscrivent en
effet dans des logiques particulières.
Orientations règlementaires, climat financier de vigilance budgétaire, mais aussi
déploiements nouveaux. Le Syntec Informatique attend beaucoup du grand
emprunt.
Mais il ne cache pas au détour du livre
blanc constater « une absence de sensibilisation et de formation des équipes,
y compris de direction, aux bénéfices
des systèmes d'information et de communication, qui se traduit par un défaut
de vision et de gestion globales : faible
intérêt accordé aux projets d'informatisation, carence du poste de maîtrise
d'ouvrage, restriction des budgets dédiés au système d'information et de
communication, positionnement inadapté
de la DSI dans les structures de direction ». Le constat est sévère. Pourtant,
certains interlocuteurs changent. En
particulier, ils se regroupent. Peu d'hôpitaux ont la taille nécessaire pour développer des plateformes et ils les réalisent
à plusieurs. De même, des procédures
d'achat mutualisées se mettent en
place. C'est le cas de UniHA (Union des
Hôpitaux pour les Achats), créé en
2005, un regroupement de 32 CHU et
21 centres hospitaliers qui travaille sur
douze filières : de l'achat de savon à
celui d'ordinateurs ! Cette structure représente 45% de la dépense totale des
hôpitaux français. UniHA vient d'être référencée par Oracle et discute avec Microsoft pour bénéficier de conditions
particulières. Beaucoup de grands fournisseurs se positionnent ainsi sur ce
marché. Les acteurs du marché français
de taille moyenne vont-ils en pâtir ? Sur
l'hôpital, les grands fournisseurs devraient s'entourer d'éditeurs spécialisés,
ou de SSII et d'intégrateurs régionaux
comme sous-traitants. Syntec informatique c’est….
1 000 entreprises adhérentes
ctivités
3 métiers, 3 groupements d’a
Édition de logiciels
ues
Conseil et Services informatiq
Conseil en technologies
7 Délégations Régionales
septembre 2010 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 43
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
Sécurité des SI de Santé, vers
Par le Dr. Jean-Pierre Blum, Président du Comité Stratégique des Assises Sécurité des Systèmes d’Information de Santé
’informatique structurée en Système d’Information (SI) hospitalier est désormais ncontournable. Par sa puissance incomparable, elle génère un nouveau paradigme s’agissant de la prise en charge des patients. Cette évolution
technologique oblige les acteurs de santé à une profonde remise en cause de
« l’Habitus Hospitalicus ». Parmi ces bouleversements, l’adossement du SI de
Santé à une politique de sécurité robuste devient un corollaire absolu de la prise
en charge des Patients.
L
L’heure de la convergence a-t-elle
sonné pour les acteurs de santé ?
Au siècle du crayon et du papier, nous
étions tenus à l’Éthique et à la confidentialité par le seul Serment d’Hippocrate1.
Désormais, les établissements de santé
se dotent d’outils d’information contribuant à l’utilisation et à la diffusion de
données médicales, administratives et financières dématérialisées. Ainsi, nous
sommes devenus « TIC-dépendants ».
Là où il fallait une clé ou un crayon, il faut
désormais une énergie fiable, un SI
continu, des acteurs responsables, la
garantie cryptée de la confidentialité des
données personnelles, la traçabilité des
acteurs, des outils de lutte contre les
malversations internes et externes et des
armes anti-intrusions. C’est un changement structurant des modes de pensée
et des comportements. On a cru un moment que l’achat de licences d’antivirus,
de pare feux ou d’antispams tiendrait lieu
de politique de sécurité. Ce n’est pas le
cas ; au grand dam des directions générales des établissements déstabilisées
parce que jamais formées à la sécurité
des SI. Depuis peu, se dessine une réglementation que d’aucuns considéreront comme complexe ou inapplicable ;
mais, et c’est l’actualité, on entrevoit une
gouvernance renouvelée impliquant le
HFDS, l’ANSSI et l’ASIP. Le CNOM et
même le LESSIS semblent également
converger vers plus de cohérence. Le
succès de l’entreprise dépend désormais à la fois de la capacité des institutions à formuler des messages clairs et
44 •
utilisables au quotidien et aux directions
générales à conduire leur politique de
sécurité et à manager leur garde rapprochée (DRH, DSI,RSSI). Une forme
« d’interopérabilité » en somme … On
doit à la vérité dire que l’on prend le chemin de la réalité concertée.
Politique de sécurité : de la
stratégie de moyens à la stratégie
d'objectifs
Il est bien temps que les directeurs des
établissements prennent pleinement
conscience des enjeux liés à la sécurité
et de leur responsabilité légale. Les objectifs sont connus : les SI de santé doivent faciliter le travail médical au profit
des patients, garantir la sécurité des
personnels et des flux financiers des établissements2. Les options pour conduire
à bien ces objectifs sont également
établies : la direction d’établissement
conduit la Politique de Sécurité en se dotant des compétences et des moyens
adaptés (CSP 1100-4). Il est donc impératif d’évaluer les risques et les menaces,
de définir les priorités et les besoins, de
mettre en adéquation la politique de sécurité et les moyens de formation, la
conduite du changement et autres outils
d’évaluation et de maturité. Cette entreprise repose principalement sur quatre
acteurs : le directeur général, le DRH, le
DSI et le RSSI. La solidité de l’équipe autour d’un directeur volontaire et éclairé,
s’accordant sur les chemins de la pertinence, est la clé de voûte d’une sécurité
des SI de santé affirmée. Il n’est de vérité
que d’hommes. Statut ou compétence,
that is the question…
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
Risques et menaces, plaidoyer
pour une mesure objective
permanente
Le temps des uns n’est pas celui des autres car il en va de la sécurité des SI de
santé comme de la théorie de la relativité 3.
Tout dépend de la position de l’observateur dans l’espace et dans le temps.
Tout ou presque oppose l’Institution, les
esprits malveillants et les acteurs de terrain. Il faut sans doute rappeler aux premiers l’existence du principe d’entropie
cher à Carnot, aux seconds les risques
pénaux encourus et aux derniers qu’ils
font partie d’un secteur en mutation systémique aux services garantis par l’État.
On demandera aux uns de prendre en
compte la Phronesis aristotélicienne (sagesse pratique de l’action) et aux autres
leurs obligations de moyens et de résultats. Dans un monde parfait, il y aurait
une gouvernance de la sécurité unifiée
basée sur des textes pratiques et adaptés à la prise en charge des patients ; il y
aurait des directeurs généraux, acteursmanagers, conduisant en toute responsabilité la politique de sécurité de
leur établissement grâce à une équipe
consciente des risques, aux compétences reconnues, dotée de moyens
adaptés, évaluant la performance grâce
à des outils irréfutables. Mais voilà, de
la théorie « nationale » de l’évolution à la
l’Etat de l’Art, sans état d’âme
pratique « locale », il existe un hiatus
dans lequel s’insinuent à la fois des
normes mal respectées, des pannes
électriques, informatiques ou de réseaux, des négligences internes, des
malversations externes ou internes, sans
parler de cyber-criminalité. Le tout sans
que jamais ne soit mesurée l’activité des
postes de travail et des matériels
connectés. Et au milieu le directeur
d’établissement ne coule pas que des
jours heureux lorsque survient un accident. Il est donc temps que toutes les
parties se concertent sérieusement, que
les acteurs soient une fois de plus sensibilisés, éclairés sur les risques et menaces, formés correctement et responsabilisés sur la base d’une gouvernance
intelligible. Rappelons-nous qu'un accident est vite arrivé et que, selon les
hautes autorités de sécurité nationales,
le problème n'est pas de savoir si, mais
quand il interviendra. Et en la matière,
quand on imagine le pire on est rarement
déçu. Et les budgets direz-vous ? La réponse : If you think Education is expensive, Try Ignorance 4.
RSSI : la quadrature du cercle
chez Robinson Crusoë
La fonction de RSSI n'est pas une sinécure pour celui qui crie au loup sur son
île déserte. Cette fonction, récente dans
“l'establishment” hospitalier, n’en a ni
l’autorité médicale, ni l'assise du corps
des directeurs généraux et moins encore
le bénéfice de l'effet dossier patient des
directeurs des systèmes d'information.
En effet, soit le RSSI appartient à une
structure de type CHU et il doit trouver
son chemin dans un mille-feuille hiérarchique complexe, soit il dépend d'un
Centre Hospitalier et il s'échine à chercher des appuis et des ressources ; sans
parler des moyens financiers à débloquer en période de restructuration hospitalière. Un DSI d'un très grand groupe
hospitalier résume assez bien la situa-
tion : “Les SI représentent 3% des
préoccupations de la direction générale
et la sécurité 3% des budgets de ces
SI.” Pourtant, le RSSI n'est pas exigeant,
il demande simplement que, conformément à la réglementation en vigueur et à
venir, la politique de sécurité soit portée
par la direction générale, les risques définis et les priorités décrétées, les chartes
de bons usages publiées, la conduite du
changement mise en place, les équipes
concernées correctement formées et les
moyens adéquats dégagés. En allant
plus loin, on peut rêver d’un RSSI directement rattaché à la DRH travaillant en
harmonie avec la direction des risques.
Il faut regretter que, tant qu'il sera considéré comme un centre de coût pour des
risques prétendument hypothétiques, la
cause de la sécurité et du RSSI auront
du mal à trouver une place stratégique
au sein des établissements. Pourtant,
les risques humains et financiers sont
majeurs.
Ce constat global, les enjeux de Santé
Publique et les risques encourus ont
conduit à la mise en place des Assises
de la Sécurité des SI de la Santé. Cette
manifestation accueille, pour sa seconde
édition, les décideurs institutionnels, acteurs et industriels, avec le soutien officiel du Ministère de la Santé et des
Sports et en particulier de Jean-Marie
Bertrand, haut fonctionnaire de Défense
et de Sécurité des Ministères Chargés
des Affaires Sociales. 1 « Admis à l'intérieur des maisons, mes yeux ne
verront pas ce qu'il s'y passe, ma langue taira les
secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le
crime. »
2 Budget hospitalier - PLFSS 2009 - 50,9 T€
3 Albert Einstein, Prix Nobel de Physique
4 A. Lincoln, Address to The Senate
septembre 2010 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 45
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
Le CHU d’Amiens contrôle en
temps réel son parc informatique
L’utilisation du logiciel NEXThink permet une cartographie en temps réel du
fonctionnement du SI du centre hospitalier. Pilotage de la maîtrise des risques
par indicateurs et détection instantanée de toute anomalie.
Le CHU Amiens-Picardie est organisé
autour de 18 pôles. D’une capacité de
1 703 lits et places, il emploie environ
6 800 personnes (médical et non médical). Son système d’information travaille au service du patient avec le
renforcement du dossier patient informatisé et la saisie de l’information en
temps réel au plus près de la source.
Son parc informatique est assez
conséquent puisqu’il compte près de
3 500 postes. Pour la gestion de ce
parc, le CHU utilise un logiciel particulièrement intéressant, NEXThink, permettant de cartographier en temps
réel le fonctionnement des ordinateurs
sur le réseau interne.
« Nous l’utilisons depuis un an à peu
près, confirme Julien Rousselle, res ponsable de la sécurité des systèmes
d’information du CHU, ce logiciel est très
performant, pertinent. Nous avons été
séduits par sa simplicité et aussi par son
évolutivité. Lorsque vous subissez une
attaque, vous ne pouvez le savoir que si
vous possédez les outils permettant de
la voir et de comprendre sa méthode de
propagation. J'ai constaté que la solution NEXThink descend à un niveau granulaire très fin. Elle scanne vraiment la
moindre petite chose sur le poste et cela
descend au niveau de l'exécutable, du
binaire, de la signature du binaire. C’est
l’analyse dynamique et permanente du
comportement du poste qui apporte un
niveau beaucoup plus fin que n'importe
quel autre outil ».
NEXThink permet de détecter instantanément toute anomalie en temps réel. Il
permet également de contrôler de façon
continue la conformité des postes de
travail et leurs utilisations avec la politique
de sécurité du centre.
46 •
Tout voir
la trace. Si demain, nous devons enquêter pour savoir d'où est venue l'attaque,
nous pouvons tout retracer avec l'historique. Le suivi de notre politique antivirale
est enfin très précis et documenté ».
« On ne rate rien, reprend Julien Rousselle, on est sûr que tout est tracé dès
que le poste est connecté sur le réseau
et dès qu’il y a exécution d’un programme. Nous pouvons vraiment tout
voir. Cela permet de faire du reporting et Intuitif et simple
des recherches sur tous les aspects Toutes les informations sont agrégées
d’un SIH. C’est-à-dire, par exemple, lis- sur un serveur central. Quelques
ter les utilisateurs, les sources, les serpostes sont équipés de l’outil client qui
veurs et les applications, mêmes des permet de faire les investigations et de
applications à risque, et d'avoir des ana- créer les tableaux de bord. Cette confilyses, des tableaux de bord de pilotage guration permet ainsi de faire des reet des cartographies du réseau. C’est de quêtes sans limitation, de publier des
la gestion de parc, mais en même temps indicateurs et des graphiques et, en
de l'inventaire dynamique des versions cas de besoin, de reporter, par mail,
des applicatifs… pour vérifier également tout incident aux équipes techniques
la conformité de son parc. Cela permet ou aux personnes intéressées. « L'outil
de tout contrôler, y compris de savoir si est convivial, conclut Julien Rousselle,
le logiciel sera à jour au niveau des li- même l'interface est assez dynamique.
cences, des mises à jour… ». Ainsi, si C'est vraiment intuitif et simple d'utiliune application malveillante est introduite sation. C’est bien la solution de pilodans le réseau à partir d’une clé USB par tage de la gouvernance et de la
exemple et que l’antivirus ne possède maîtrise des risques des postes de travail que nous recherchions. Ses points
pas encore sa signature, Nexthink va déforts sont la simplicité, la performance
celer immédiatement, de par le comportement de cette application, son carac- et l’ergonomie ». tère dangereux ou anormal et
alerter la direction du service. «
Vous recevez un mail avec le
suivi des menaces principales, des graphiques…, explique Julien Rouselle, cela
permet de voir aussi l'évolution
sur le réseau d'un exécutable
qui se propage sans raison.
Nous arrivons à tracer un spyware qui se propage avec NEXThink, même si sa signature
n’est pas encore dans la base
de l’antivirus. Cela peut compenser enfin une faiblesse de
l'antivirus qui n'a pas une vision
globale. Enfin, cela fait de l'ar- Visualisation temps réel de NEXThink: l'infection
chivage et nous en conservons confiker sur les machines et le réseau
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
Sécurisation des accès à distance,
IPdiva donne le « La »
Depuis 2004, la société IPdiva conforte sa place de
leader sur le marché de la sécurisation des accès
distants en développant des solutions pertinentes.
Son concepteur Yvonnick David brosse pour TIH
l’actualité de cette vraie diva de la sécurité.
TIH : Quel est le répertoire
d’IPdiva ?
Yvonnick DAVID : IPdiva est un éditeur
de logiciels de sécurité concentré sur les
problématiques d’accès à distance aux
systèmes d’information et notamment
aux S.I. hospitaliers. Nos utilisateurs
peuvent être agents d’une structure,
clients, collaborateurs en déplacement,
commerciaux, médecins en cabinet qui
veulent avoir accès à des données patient distantes. Ils peuvent être aussi
prestataires, devant s’interfacer avec des
outils informatiques pour faire des mises
à jour. Ou encore du personnel de maintenance sur des scanners, des équipements un peu lourds et à qui on ouvre
un accès à distance « à la demande »
pour éviter une intervention sur site.
Toutes ces problématiques permettant
d’assurer que toute personne connectée au S.I. est légitimement habilitée à le
faire, c’est notre métier.
TIH : En 2004, vous nous avez
présenté IPdiva Serveur et IPdiva Gateway. Forment-ils toujours le cœur d’IPdiva ?
Y.D. : Nous avons développé notre
propre plateforme de contrôle d’accès
en mode VPN SSL et elle se compose
effectivement d’un élément de contrôle
d’accès vu d’Internet, IPdiva Serveur,
qui permet de s’assurer que vous êtes
légitimement habilité à vous connecter
et d’un élément IPdiva Gateway placé
dans l’infrastructure et servant d’interface avec les applications ou les systèmes devant être accédés à distance.
48 •
Cette plateforme VPN SSL s’appelle
IPdiva Médiation. Nous l’avons, depuis,
déclinée en un certain nombre de solutions packagées pour des environnements d’usages différents.
TIH : Vous participez au développement du réseau de télé
imagerie des Pays de la Loire,
quel est votre rôle ?
Y.D. : Nos solutions s’appliquent très
bien pour des structures distantes ou
connexes devant s’interfacer avec un
serveur d’applications d’une structure
principale. C’est dans ce contexte que
se développe le réseau de télé imagerie
des pays de la Loire. Des cliniques, des
établissements hospitaliers périphériques, doivent traiter des échanges
sécurisés avec les CH régionaux. L’infrastructure d’échanges d’informations
sécurisés IPdiva Médiation est mise en
place conjointement avec une application de télé imagerie développée par la
société ETIAM. Nous avons plusieurs références du même type : Toulouse,
Paris avec l’institut Gustave Roussy et
nous venons de remporter une autre affaire, toujours avec ETIAM pour le
réseau de télé imagerie de Basse Normandie.
TIH : Sécurisation, authentification CPS, traçabilité sont donc
des notions que vous maîtrisez ?
Y.D. : Notre solution est la seule solution
d’échanges sécurisés inter-sites compatible avec les certificats numériques
du GIP CPS. Elle est aussi très intéres-
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
sante vis-à-vis de la traçabilité. Nous
fournissons une historisation et des statistiques qui permettent de savoir à tout
moment quel type d’échange a été
validé, dans quel contexte, pour quelle
durée et pour quel type d’application.
C’est fondamental pour le milieu hospitalier et c’est une différentiation notable
de nos solutions.
TIH : Quels sont vos axes de
développement aujourd’hui ?
Y.D. : Nous venons d’introduire des
compléments fonctionnels qui permettent de renforcer la sécurisation des
connections de Smartphone, Iphone et
autres Pda. Nous avons aussi intégré la
possibilité d’interfacer des agences (ou
sites déportés) en complément de personnes externes. Par ailleurs nous renforçons le couplage de nos solutions
avec des produits tiers (telle que la solution de SSO d’Avencis ou client léger de
Systancia) afin de répondre à des besoins beaucoup plus larges. Enfin, nous
sommes très attachés à la relation de
proximité que nous avons avec nos
clients. Evidemment l’objectif n’est pas
de faire de la personnalisation systématique mais plutôt de faire évoluer notre
roadmap pour qu’elle colle au plus près
à leurs attentes. DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
Opinion
Plus ça va,
moins ça va...
Par Yannick motel, Délégué Général de LeSiSS
’article « Avis de tempête » dans le dernier numéro de T.I.H. (www.lesiss.org/
publications/201005ar) le prévoyait, la lecture des indices économiques
mondiaux - exception faite de la sphère financière non productive, qui n’obéit
pas aux règles rationnelles communes – le confirme : les analystes estiment
désormais que le curseur oscillera durablement entre pas enthousiasmant et
franchement préoccupant. La situation ne s’est en effet pas améliorée, voire
s’est encore détériorée comme en témoigne – parmi bien d’autres analyses –
une récente étude de la CNAM1.
L
Eu égard au modèle économique et
comme l’indique sobrement ladite
étude, « le choc conjoncturel des recettes rend d’autant plus nécessaire
d’accroître l’efficience du système de
santé ». Cette profession de foi doctement assénée est d’autant plus appropriée, qu’à structure démographique
comparable, l’assurance maladie pointe
une consommation de soins qui peut
accuser une différence de 50% selon les
départements ! Pire encore, enfonçant
le clou en prenant l’exemple des patients diabétiques, la même source observe que les dépenses élevées ne sont
pas synonymes d’une meilleure qualité
des soins. Bref, chacun mesure l’ampleur des marges d’amélioration possibles dans la gestion au doigt mouillé de
notre couverture sanitaire.
C’est donc peu dire que notre système
de santé, usé jusqu’à la corde et soumis
à un cortège de tensions budgétaires
inédites et durables ainsi qu’à une
très forte croissance de la demande,
n’ira désormais plus très loin sans une
réorganisation drastique au bénéfice de
la collectivité. Les pistes commencent
d’ailleurs à émerger au sujet desquelles
une injection massive de technologies
d’information est à l’évidence inéluctable, que ce soit pour l’éducation thé-
rapeutique du patient ou pour la refonte
de la médecine de proximité, aujourd’hui
érigées en priorité par l’exécutif. À cet
égard et pour dérangeantes qu’elles
puissent paraître pour les adeptes du
conservatisme, les premières recommandations d’Elisabeth Hubert, misionnée par le chef de l’État, n’en demeurent pas moins courageusement visionnaires. Pour l’ancienne ministre,
adieu donc au souffreteux colloque singulier, et place au décloisonnement des
sphères sanitaire et médico-sociale, au
travail coopératif entre acteurs de
santé, et aux compétences partagées.
En outre la télésanté, plus que la construction de nouveaux établissements,
est désormais bien perçue par l’exécutif et par les décideurs de l’assurance
maladie comme l’un des axes stratégiques d’une réponse adaptée au phénomène croissant de désertification
sanitaire. Instaurer ce nouveau paradigme avec plume d’oie et parchemin
relevant au mieux d’une vue de l’esprit,
force est de constater qu’il va bien falloir fortement accélérer la montée en
puissance des TIC sectorielles. C’est
d’ailleurs ce que traduisent les différents
appels à projets lancés – ou en passe
de l’être – par l’ASIP Santé : programmes Émergence, Bureautique hos-
50 •
• septembre 2010
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
pitalière et Télémédecine. Au passage et
sur ce dernier volet, il semble désormais
acquis que les aventures courtelinesques du décret transcrivant l’article 78
de la loi HPST, dont l’examen est renvoyé au mieux à l’automne, ne constitueront pas un obstacle pour le lancement de ce projet.
Cette détermination constitue une preuve
de plus du volontarisme désormais affiché par la Puissance Publique, en écho
de laquelle celui des industriels spécialisés de LESISS ne faillit pas. Les
groupes de travail initiés par cette Fédération avec les Infirmiers libéraux ou au
sujet de l’interopérabilité prospèrent à
grands pas. Une Charte sur ce dernier sujet devrait être publiée à la rentrée, ainsi qu’un manifeste sur la
sécurité en octobre.
Au final, cette effervescence concertée
semble consolider le sentiment confusément perçu par les acteurs du changement : plus ça va et moins ça va, mais
avec la pression des évènements moins
ça va et plus rapidement des décisions
ambitieuses devront être prises. 1
« Propositions pour les charges et produits
pour l’année 2011 ».
www.fnehad.fr/dl/2010/07/rapport-cnamts_
chargesetproduitspropositions1.pdf
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
Comment mettre à disposition un
état des lieux régional exhaustif des
ressources pour les urgentistes?
L’expérience de la Picardie
En s’appuyant sur les travaux réalisés par la région Franche-Comté et l’expérience de l’éditeur Ilex, la Picardie met en place le ROR de manière pragmatique.
e ROR ou répertoire opérationnel des
ressources a été créé pour proposer
une description fonctionnelle et détaillée
des ressources des établissements de
santé d’une région. Sa mise en place a
été rendue obligatoire par les pouvoirs
publics dans le cadre des évolutions réglementaires régissant la médecine
d’urgence. En Picardie, ce projet est en
cours de développement sous l’impulsion de l’agence régionale de santé
avec le concours du collège régional
des DSI de CH, du MIPIH et du GCS
e-Santé. « On se rend compte par l’expérience des régions voisines que l’annuaire régional ne peut être opérationnel
que s’il est alimenté à la fois par les professionnels de santé libéraux, mais aussi
par les hôpitaux qui sont potentiellement
d’importants pourvoyeurs d’informations,
explique Fabrice Cianni, directeur des
Systèmes d'Information au centre hospitalier Laennec de Creil et délégué régional du collège des DSI de Picardie.
Nous avons proposé à l’ARH de porter
le projet en phase d’étude dans la mesure où il intégrait le développement des
annuaires d’établissement source d’alimentation de ce ROR. Grâce à cela, la
région pourra déjà renseigner une partie
importante des structures de soins de la
région. Un médecin urgentiste du CH de
Compiègne a participé au projet. Sa vision pragmatique et opérationnelle du
besoin a été précieuse. En synthèse : j’ai
un patient qui a telle pathologie, quel est
son parcours de soin optimum? Com-
L
ment contacter les différents intervenants souhaités ou suggérés ? Le ROR
se veut être la réponse à cela ».
Effet de cohésion
« Nous sommes allés nous renseigner
sur le marché pour voir ce qui se faisait,
reprend Fabrice Cianni, nous nous
sommes rendus compte qu’il y avait très
peu de mise en place de projets de ce
type. Dans notre quête d’informations,
nous nous sommes particulièrement intéressés au projet de la région FrancheComté, réalisé avec la solution Meibo
d’Ilex.
Nous avions aussi dans la région un historique qu’il fallait prendre en compte : sur
les dix hôpitaux qui participaient à la démarche, neuf utilisaient AGIRH, la solution de ressources humaines du MIPIH.
Pour ce qui est des annuaires d’établissement, ceux qui avaient déjà démarré, avaient tous choisi la solution Ilex
Meibo. Le MIPIH et Ilex venaient par ailleurs de signer un partenariat d’intégration de leurs solutions respectives
(Meibo – AGIRH) et la Franche-Comté
nous avait proposé par ailleurs de partager leurs efforts de développement et
d’intégration de cette solution. Beaucoup de points de ralliement donc autour de ce choix ».
Homogénéité
Le ROR s’intégrera au site internet déjà
existant de la Picardie, répertoriant de
septembre 2010 •
Fabrice CIANNI, Directeur des Systèmes
d'Information aux Centres Hospitaliers de
Creil et de St-Denis
nombreuses informations telles que les
pharmacies et médecins de garde, la localisation topographique des établissements ainsi que des notes ministérielles.
Tous ces éléments concordant vont faciliter grandement la mise en place du
ROR Picardie. « Le MIPIH, maître d’œuvre
sur la solution, a contractualisé avec la
région Franche-Comté pour récupérer
leur application ROR, construite avec
Meibo, détaille Fabrice Cianni, elle
constituera le socle de base du ROR picard. Nous n’aurons plus qu’à adapter
le ROR aux spécificités de la région. La
grande force de la Picardie, c’est d’avoir
su fédérer ses centres hospitaliers autour
d’un même outil pour construire les annuaires d’établissement, source essentielle de l’alimentation du ROR ». TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 51
DOSSIER
LES NOUVEAUX DÉFIS DU
SIH
L’Internet des objets
intéresse les acteurs
de la santé
Le salon Cartes & IDentification est le grand rendezvous international des technologies liées à la carte à
puce. Son directeur, Slobodan Pétrovic nous présente une 25e édition où les professionnels de santé
découvriront de nouveaux champs applicatifs.
TIH : Le salon Cartes & IDentification fête ses 25 ans du 7 au
9 décembre 2010, pouvez-vous
nous retracer son histoire ?
Slobodan Pétrovic : Le salon est né
avec le développement et l'adoption en
France des cartes à puce, notamment
dans le secteur bancaire. Il est né surtout
de conférences très pointues, avec
quelques stands autour. Petit à petit,
avec le développement de ces services
et l'application de ces technologies,
l'événement a pris de plus en plus d'ampleur. La partie exposition s'est développée et le salon s'est déplacé sur
différents sites pour des questions de
place. Actuellement, il se déroule à ParisNord Villepinte. Depuis une dizaine d'années, le salon qui était surtout européen
s’est internationalisé. Près de 70 % des
visiteurs viennent de l'étranger. Les régions asiatiques et nord américaines notamment sont de plus en plus présentes.
Nous sommes devenus le salon leader
mondial sur toutes les technologies liées
à la carte à puce.
TIH : Quelle est la philosophie
du salon ?
S.P.: Sa philosophie évolue avec l'évolution technologique du secteur. Ces technologies investissent de plus en plus de
secteurs applicatifs. Il y a le développement des télécoms, le marché bancaire,
les cartes de fidélité et depuis quelques
années, le secteur identification. Ce marché de l'identification est un marché gigantesque pour le secteur de la carte à
52 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
puce, puisque c'est le vecteur qui sait le
mieux sécuriser les données et les données transportables. Les industriels de la
carte sont les premiers à s'être positionnés pour les passeports biométriques
par exemple et pour toutes les technologies de l'identification telles qu'on les voit
apparaître aujourd'hui. Donc la philosophie du salon est d'être aussi très à
l'écoute des secteurs applicatifs.
TIH : Un fil conducteur pour
cette 25e édition ?
S.P. : Nous travaillons généralement avec
un pays à l'honneur et des animations pour
mettre l'accent sur certaines applications.
Cette année pour les 25 ans du salon, les
animations vont donc tourner sur le sujet
avec une rétrospective de la carte à puce
et une vision de ce que pourrait être le
marché du futur. Nous allons également
développer un sujet que nous avions
abordé l'année dernière pour la première
fois, l'Internet des Objets et le « Machine
to Machine », technologie qui permet à
deux machines de communiquer entre
elles. Cela va se traduire par un pavillon
spécifique avec un espace d'animation
où l’on verra les technologies du M to M
et un espace de démonstration consacré
aux « Smart Objects » qui embarquent de
la connectivité, de la communication et
même de l'intelligence.
Comment est représenté le
secteur santé ?
S.P.: C’est un secteur très important et
nous retrouverons une offre spécifique
• septembre 2010
sur la plupart des stands. D’autre part, le
sujet de la santé est abordé d'une façon
plus générale avec la protection des données et des données sensibles. Dans le
secteur de la santé en effet, ce sont des
données très sensibles. Ce sujet est donc
naturellement présent puisque les acteurs de la carte ont des solutions pour
répondre aux problématiques du secteur
de la santé aujourd'hui. Nous avons également vu ces dernières années apparaître des plots de démonstration exclusivement dédiés aux applications santé.
Avec l'Internet des Objets, nous allons
présenter trois conférences où nous parlerons beaucoup d'applications, notamment de santé, parce qu’il y a beaucoup
de projets dans ce domaine.
TIH : Un souhait particulier
pour cette édition historique ?
S.P.: Ce que nous souhaitons pour cette
25e édition et les prochaines, c'est de
réussir à proposer de nouvelles perspectives pour les technologies présentes sur
le salon. De bien relever tous les thèmes
et les défis importants liés à la protection
des données et justement de ces données personnelles, demain, avec l'Internet des objets. VU
D’AILLEURS
par
Quand le suivi du patient se fait de l'intérieur
Smart Hip, intégré aux implants de la hanche, est composé d'un réseau de capteurs qui mesurent la réception de la prothèse par le corps. Les informations
sont envoyées par Bluetooth à une base de données.
les circuits imprimés (feedthroughs).
Reste que certains aspects doivent encore être améliorés pour généraliser
l'utilisation du dispositif. “L'un des
grands défis est l'alimentation électrique. Un tel système doit fonctionner
pendant toute la durée du suivi tout en
étant le moins invasif possible”, explique
le chercheur.
a faculté d’ingénierie de l’université
L de Porto a mis au point un système
qui effectue un suivi en temps réel de la
guérison de patients opérés de la
hanche. Le dispositif, baptisé Smart Hip,
s'embarque sur une prothèse. Relié à un
appareil Bluetooth, il est composé d’un
réseau de capteurs de mesure. Ces derniers collectent diverses informations,
permettant de mesurer si l'implant est
accepté par le corps : détection d'éventuels déplacements, pressions... Cellesci sont alors transmises par Bluetooth à
un appareil installé sur la ceinture de
l'individu, et qui est lui relié à un centre
de données. “Les données peuvent
alors être consultées par le personnel de
santé qui suit la personne”, explique à
L'Atelier Raul Morais-Santos, co-auteur
du projet.
Améliorer l'alimentation électrique
Le but est désormais de rendre ces
informations accessibles sur une infrastructure consultable depuis n'importe
quel appareil, comme un téléphone
portable par exemple. Pour éviter les
risques de rejet, l'électronique est
encapsulée au sein de l'implant en titane, quand les capteurs sont situés à
l'extérieur. La communication entre
l'électronique et les capteurs se fait via
des conducteurs destinés à connecter
deux parties d'une pièce, comme sur
Réduire les interventions
Et d'expliquer que les batteries et
solutions d'induction électromagné-tique ne sont pas encore totalement satisfaisantes. À noter : Smart Hip embarque aussi des actuateurs qui stimulent la croissance osseuse. Selon l'équipe,
Smart hip servira à réduire le nombre
d’interventions chirurgicales de la
hanche et améliorera la vie quotidienne
des patients. Environ un million d’interventions chirurgicales de cette partie du
corps sont réalisées aujourd’hui en Europe et aux États-Unis. Et 5 à 10 %
d'entre elles entraînent des problèmes
de santé qui demandent une nouvelle
intervention chirurgicale. Détectés plus
tôt, ces dysfonctionnements pourraient
être réglés sans opération. *F a c u l t é d ’ I n g é n i e r i e d e l ’ U n i v e r s i t é d e
Porto
Santé : les sites officiels ont plus la
faveur que les médias collaboratifs
elon qu'elle est publiée sur un blog
Sou un site Internet, une information
médicale ne sera pas accueillie de la
même manière par les internautes. Et
ce, même si elle est écrite par un professionnel de la santé. Une information
rédigée par un médecin sur Internet
sera considérée comme moins crédible si elle apparaît sur un blog plutôt
que sur un site plus officiel. C’est ce qui
54 •
TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
ressort d’une étude de l’université
d’État de Pennsylvanie. La raison : les
modérateurs et les responsables de
sites Internet s’assurent que les informations qui sont publiées sur les
plates-formes reconnues sont avérées
et complètes. Une sécurité qui manque
aux blogs, forums et réseaux sociaux.
Pour parvenir à cette conclusion, les
chercheurs ont étudié la réaction de
• septembre 2010
volontaires à plusieurs recherches effectuées sur le web. Recherches calquées sur celles effectuées en général
par les internautes. “La plupart des
gens s'enquièrent d'une information
médicale en ligne en indiquant les
symptômes de la maladie dans divers
moteurs de recherche", explique le
professeur Shyam Sundar.
VU
D’AILLEURS
US : vers un contrôle par étapes
du dossier médical électronique
Médecins et hôpitaux américains numérisent au pas de course les données médicales. Une précipitation qu'il convient de modérer en imposant un processus
de validation par étapes, comme dans d'autres industries.
ux États-Unis, le personnel soi-
A gnant est très fortement incité à pas-
ser au dossier médical électronique.
Seulement, pour un chercheur du Centre de Sciences Médicales de l’université
du Texas, il existe peu de contrôles sur
la manière dont ces nouveaux systèmes
sont mis en place et utilisés. C’est pourquoi il propose, en collaboration avec un
collègue de l’école de médecine de
l’université de l’Utah, de s’inspirer de
pratiques employées dans d’autres secteurs pour veiller à leur conformité et les
évaluer en cinq étapes. “Certains des
systèmes mis en place ne respectent
pas les standards de sécurité établis
dans d’autres industries comme l’aviation ou l’industrie pharmaceutique”, explique le scientifique. Première recommandation : collecter les informations relatives aux problèmes de sécurité des
dossiers électroniques.
Mieux rapporter les problèmes,
et contrôler plus
D’après les chercheurs, à l’heure actuelle, un médecin confronté à un
problème de cet ordre ne sait pas clairement à qui le rapporter. Il convient de
créer un système de collecte de ces
informations respectant des standards
Des informations considérées
comme plus fiables
Et les résultats qui apparaissent sont
très variés : du site d’une clinique réputée au blog personnel d’un inconnu.
Les participants à l’étude - des étudiants - se sont montrés plus suscep tibles de croire (et d’utiliser par la suite)
des informations provenant d’un expert
plutôt que d’un non-initié. Pour Denise
Silber, présidente de Basil Strategies,
de tels résultats doivent être nuancés.
“Des études précédentes ont plutôt
confirmé le fait que, sur Internet, les gens
ne regardent pas la source des
de qualité. Deuxième biais à corriger :
les logiciels utilisés ne sont pas
suffisamment certifiés. Ces mesures
doivent également s’accompagner
d’une autoévaluation régulière des systèmes utilisés. On pourrait par exemple
obliger l’ensemble des organisations à
produire tous les ans un rapport détaillant l’état du matériel, des logiciels, du
contenu médical, des formations du
personnel et des utilisateurs, des procédures, etc. Pour s’assurer que rien n’est
dissimulé aux autorités compétentes,
les chercheurs proposent de mener des
inspections surprises sur place. Dernière
mesure, mettre en place une commission chargée d’enquêter sur les problèmes rencontrés.
Une numérisation au pas de course
De la même manière que les accidents
de la route donnent lieu à une enquête
par les autorités compétentes, cela permettrait de s’assurer qu’aucun manquement n’a été à la cause d’un
problème avec un dossier médical électronique. À la source de l’inquiétude des
deux scientifiques, on trouve les subventions accordées par l’administration
Obama pour aider le secteur médical à
informations qu’ils consultent”, note-t-elle.
Selon elle, il faut prendre en compte le
fait que l’étude s'est intéressée exclusivement à des étudiants, un public jeune
peut-être plus habitué à surfer sur
Internet.
« Les médecins doivent parler
d’Internet avec leurs patients »
Pour autant, un tel comportement des
internautes en général n’est pas forcément inquiétant. “Les utilisateurs ne
regardent pas un site avant de passer
immédiatement à l’action”, rassure la
spécialiste de l’e-santé. Au contraire,
septembre 2010 •
passer au numérique. Résultat, d’après
les chercheurs, les médecins et les hôpitaux se sont empressés de numériser
leurs dossiers médicaux pour bénéficier
de cette manne. Mais sans nécessairement prendre les précautions d’usage.
“Les subventions faisant partie du plan
de sortie de crise poussent les acteurs à
prendre des risques”, s’inquiètent-ils.
“Les interventions médicales électroniques peuvent affecter négativement
la sécurité des patients et la qualité des
soins”. les internautes vont surfer sur différents
sites et se faire leur propre opinion. Les
professionnels de la santé ne sont de
toute façon jamais complètement occultés de ce processus. “L’expérience
montre que les patients consultent Internet juste avant et juste après une
consultation”, rappelle-t-elle. Reste à
éduquer les individus pour qu’ils adoptent le même recul que les participants
à l'étude quand il s’agit de chercher des
informations médicales sur Internet.
“Les médecins doivent parler d’Internet
avec leurs patients”, conclut Denise
Silber. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• 55
A GENDA
Les Assises de la Sécurité et des Systèmes d’Informations 2010 se tiendront du 6 au 9 octobre 2010 au Grimaldi Forum de
Monaco.
Un événement unique et incontournable, dédié aux acteurs de la sécurité et des systèmes d’information.
Depuis 2001, les Assises de la Sécurité et des Systèmes d’Information réunissent un millier de professionnels du secteur et permettent
d’échanger et de partager autour de solutions innovantes. Les Assises réunissent une audience exceptionnelle : 600 DI, DSI, RSSI, Risk managers et experts seront présents, soit la quasi-totalité des décisionnaires grands comptes stratégiques des secteurs publics et privés.
Cette année, le Pôle Santé proposera des thématiques spécifiques au secteur :
•Responsable Sécurité Système d'Information : la quadrature du cercle
•Risques et menaces : de Darwin à la pratique de l'Évolution
•Acteurs de la sécurité : de la prise de conscience au passage à l'acte, l'heure de la convergence ?
•Politique de sécurité : de la stratégie de moyens à la stratégie d'objectifs
Les 6 et 7 octobre prochain, ATHOS organise ses 20èmes Journées Nationales sur le thème « ATHOS : 20 ans de communication à l’Hôpital » au Palais des Congrès de Saint-Raphaël.
Organisées chaque année à l’attention des décideurs hospitaliers, des directeurs de services d’information et d’organisation, des responsables de communication et d’informatique et de tout public intéressé par l’utilisation de T.I.C. dans le domaine de la santé, ces journées ont
pour objectif d'aborder un large éventail de sujets : télésanté, sécurité, confidentialité, prescription, mobilité, reconnaissance vocale et visuelle...
www.athos.asso.fr
Les JFR 2010 se dérouleront du 22 au 26 octobre 2010 au Palais des Congrès de Paris.
Les Journées Françaises de Radiologie sont à la fois un congrès scientifique et une exposition technique.
- Un congrès d’informatique médicale et de management, pour élaborer des propositions innovantes en matière de réseaux de soins et
d’intégration de l’image radiologique dans le dossier médical. Véritable interface entre imagerie et informatique : démonstrations et applications informatiques intégrées à la santé sur les thèmes essentiels comme l’aide au diagnostic et à la décision, la sécurité des transactions, les réseaux, l’enseignement et la recherche, le dossier médical informatisé…
- Une exposition technique, une des plus importantes en Europe regroupant plus de 120 exposants.
Avec près de 17 000 participants, les JFR sont un des congrès les plus importants d’Europe faisant une très large part à l’informatique et
aux nouvelles technologies. Les JFR s’adressent à l’ensemble de la francophonie, non seulement aux radiologues et aux manipulateurs
mais aussi à des médecins non spécialistes en imagerie, aux industriels, aux ingénieurs et aux directeurs d’hôpitaux.
www.sfrnet.org
Les 12ème JIQHS auront lieu à Paris La Villette, Cité des Sciences et de l'Industrie, les lundi 29 & mardi 30 novembre 2010.
Ces 12ème JIQHS rassembleront 750 professionnels des établissements de soins impliqués dans les démarches de progrès à l'hôpital. Les
JIQHS ont réussi une approche scientifique, décloisonnée, transversale, pluridisciplinaire. Elles proposent 3 groupes de pairs pour partager des
expériences avancées, plus de 30 ateliers de communications scientifiques et pratiques et 15 séances découvertes. Une place particulière
est accordée à l'innovation : soignante, biologique et biochimique, organisationnelle, technologique, informatique, juridique, culturelle.
Le programme est préparé de façon participative avec les établissements et réseaux. Il couvre 4 thèmes :
1. La dimension humaine de la prise en charge
2. Le management des risques
3. Qualité et efficience
4. La conduite du changement
Préprogramme 2010 sur : www.jiqhs.fr
Salon Cartes et IDentification 2010
Événement international sur le marché des technologies intelligentes et de la sécurité numérique, le salon Cartes et Identification se déroulera au parc des expositions de Villepinte du 7 au 9 décembre 2010. Conférences d’experts, animations et ateliers permettront aux
20 000 visiteurs de découvrir les dernières tendances et innovations du secteur (paiement sans contact, Internet des objets…). Également
très attendue des professionnels participants, la cérémonie de remise des trophées Sésame se déroulera la veille de l’ouverture, au cœur de
Paris. Une édition extraordinaire pour le salon qui fête cette année ses 25 ans !
www.cartes.com
NI E
UI B
DU
’A
LLEURS
T
VR
L e VD I est mor t ! Vi ve l e V DI - S BC !
Par Marion Gravot, Responsable Marketing Produits & Communication chez Systancia
a virtualisation de poste de travail ou autrement dénommé VDI (Virtual Desktop
Infrastructure) est LA solution technologique dont tout le monde parle actuellement. Les plus grands analystes internationaux comme le Gartner ont tracé la
voie et présenté tous les avantages de cette approche :
- Les systèmes d’exploitation et les applications ne sont plus installés directement sur les postes des utilisateurs mais sur des serveurs.
- La direction informatique d’une entreprise peut gérer simplement et complètement son infrastructure en allégeant, notamment, les opérations de maintenance.
- L’utilisateur, au démarrage de son ordinateur, a l’impression d’être sur son
poste de travail habituel, rien ne change, mais en fait, il accède à une image,
une représentation virtuelle de son système (Windows Seven par exemple),
image reliée au data-center qui héberge réellement son système.
L
Par exemple, si j’ai un parc de 1000 PC
classiques avec Windows Vista, comment puis-je basculer facilement vers la
nouvelle version du système de Microsoft ?
En évoluant vers une infrastructure VDI,
mon déploiement des 1000 systèmes
d’exploitation Microsoft Seven se réalise
alors, en quelques clics, sur mon infrastructure serveurs. Les utilisateurs, à la
connexion suivante, voient sur leurs
postes de travail, la mire Vista remplacée
par celle de Seven. La solution ultime
étant de substituer aux postes de travail
PC, des clients légers, moins onéreux et
radicalement moins consommateurs
d’énergie. Le client léger ne contient rien,
en dehors de la partie exécutant l’image
virtuelle.
VDI et virtualisation d’applications :
quelle différence ?
Tout ceci est parfait, mais plusieurs zones
d’ombres, susceptibles de freiner considérablement son adoption, apparaissent
sur ce schéma. Au premier abord,
la technologie évoquée res semble
sensiblement à la technologie largement
plus ancienne qu’est la virtualisation
d’applications (Server-Based-Computing
– SBC ou publication d’applications).
Cette dernière consiste à faire fonctionner
les applications à distance sur des serveurs et à renvoyer leur image ou représentation virtuelle à l’utilisateur sur son
poste de travail. Seules les applications
sont virtualisées et non l’ensemble système
d’exploitation-applications, comme c’est le
cas avec le VDI.
en particulier, l’instantanéité de leur mise à
jour, là, où le VDI aura tendance à figer les
applications embarquées dans le système
d’exploitation. Combien de nos clients
nous expliquent qu’après avoir été séduits
et même impressionnés par la technologie du VDI, ils l’abandonnent après un
premier test parce qu’ils ont les pires difficultés à maintenir les applications ou obtenir un niveau de service équivalent à
celui qu’ils connaissaient avec leur
« vieille technologie » SBC…
Un autre point défavorable est le coût de
cette infrastructure VDI, lié à la migration
du système d’exploitation. Sans entrer
dans le détail, la différence majeure tient
au coût du stockage qui est particulièrement élevé pour le VDI et nul pour le SBC.
Pour un environnement bureautique typique avec 200-300 utilisateurs, pas moins
de 10GB d’espace disque et 1GB RAM
sont nécessaires pour chaque utilisateur.
En comparaison, la virtualisation d’applications ne requiert que 200MB RAM
et aucun espace de stockage sur le
poste.
Les directions informatiques déjà inquiètes
par la manière dont elles devaient revoir le
cycle de vie des applications avec le VDI,
toussent fortement quand elles reçoivent
La différence est fondamentale : le SBC est
conçue pour gérer la vie des applications,
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TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES
• septembre 2010
le devis de l’architecture complète.
Certes, le coût d’acquisition et de gestion
sera inférieur au coût d’une infrastructure
classique sans virtualisation mais, globalement, un écart substantiel apparaît au
profit du mode SBC.
Le VDI ne serait-il qu’une belle
promesse sans lendemain ?
Il a au contraire toute sa place dans un
mode combiné avec le SBC où il est capable de répondre parfaitement aux besoins, sur deux points principaux : - la
capacité de plus grande personnalisation
de l’environnement offerte à l’utilisateur
(importante pour une certaine catégorie
d’entre eux) - et une totale adéquation
avec le système pour faire fonctionner certaines applications, là où le SBC exécute
l’application directement sur un serveur
créant des incompatibilités. Ce mode
combiné, associant VDI et SBC, consistera pour un directeur informatique, gérant
1000 postes de travail, à sélectionner et à
faire évoluer sa virtualisation suivant les
besoins et usages de son entreprise.
Ainsi, il commencera par centraliser et
virtualiser ses applications, il pourra ensuite décider de virtualiser les postes de
travail, au cas par cas, lorsque la virtualisation d’applications n’est pas adaptée.
Et même en utilisant la virtualisation de
postes de travail, il utilisera la technologie
de virtualisation d’applications pour faire
vivre (et notamment maintenir) les applications au sein du bureau virtualisé. Une
combinaison des deux technologies est
donc la meilleure approche possible pour
répondre aux attentes des utilisateurs de
plus en plus variées.
En conclusion, adoptez la meilleure démarche pour le VDI : virtualisez vos applications dès que possible et pour vos
postes de travail, faites- le en fonction de
vos besoins spécifiques. 
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