INTERVIEW ÉVÉNEMENT REPORTAGE M.René Bonnet, Président de l’association ATHOS Spécial Salon Le CH de St Dizier opte pour des postes de travail virtuels Numéro 09 / TRIMESTRIEL e arte n Hp a TI FR 20 ir 1 J 0 de s f ra nça di s o lo g ie Jo u r née DOSSIER is e s d e Ra L’imagerie est au cœur des révolutions médicales ENTRETIEN Avec le Pr. Jean-François Meder, secrétaire général adjoint de la Société Française de Radiologie Technologies et Innovations HOSPITALIÈRES Sommaire TRIMESTRIEL Directrice de la Publication : Gisèle Aouizerate News-Zoom Rédactrice en chef : Nathalie Zimra [email protected] Dossier : L’imagerie est au cœur des révolutions médicales Conception graphique : René Dambron [email protected] www.rdambron.com Publicité 09 81 96 91 39 [email protected] Ont contribué au magazine : Rémy Bazel / Serge Casas Carine Taieb / Yvon Marchand Crédit photos : S.F.Radiologie / Fotolia Association ATHOS / ASLOG J-M Huet / LESSIS / COMEXPOSIUM CH de Cambrai / CH de Dax / J-P Blum Éditeur : SANNO France 32, Bd de Strasbourg / 75010 Paris Tél : 09 81 96 91 39 RCS Paris 512 553 256 Abonnement : [email protected] Remerciements : Jessica Fortuné / Christophe Dhobie Jérôme Caron / Claude Regnart Fabrice Cianni / Bertrand Lemaire CIO Online / Stéphane Dufresne CIO Online / Réseaux Télécom L’atelier BNP-PARIBAS Yannick Motel / Jean Michel Huet Veronique Zine / Christophe Geisler Corinne Shirley / Jennifer Le Nourichel Impression : Imprimerie de Champagne 4 numéros par an iSSN en cours Commission paritaire en cours Dépôt légal à parution 4 • 6-7-8-9 Interview du Pr. Jean-François Meder, secrétaire adjoint de la Société Française de Radiologie .... 10-11 La reconnaissance vocale optimise significativement la gestion des comptes-rendus au CHU de Grenoble............... 12 Histoire d’un PACS qui sauva la radiologie de proximité en Pays basque ................................... 14 La Franche-Comté en première ligne sur le PACS régional........ 16 Expertise-radiologie, la télémédecine au-delà du web... 18 Amélioration du workflow grâce au PACS à la Clinique du Millénaire à Montpellier ........................... 20 TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 La numérisation et l'archivage des images radiologiques progressent lentement ................................ 22 Le CHRU de Lille généralise l’IRM de diffusion dans la prise en charge des AVC ...................... 23 Le centre hospitalier Princesse Grace automatise ses contrôles qualité...................................... 24 Quand l’échange de données patients entre les états membres coulera de source ............... 26-27 Le diagnostic tumoral gagne en précision avec l'élastographie.... 28 Au C.H. de Laon, PACS et téléassistance font bon usage ........................ 30 Dossier : Les nouveaux défis du SIH Interview de M.René Bonnet, président de l’association ATHOS ...................................... 32 Le CH Bretagne Atlantique se dote d’un SI Médical global et intégré ................................ 33 La m-santé : la convergence téléphonie - santé .......................................... 34 L’hôpital Foch gère les flux de ses données patients grâce à la plateforme Ensemble d’InterSystems............................................... 35 À Dax, l'hôpital virtualise son stockage ........................................... 36-37 La logistique hospitalière, parent pauvre des systèmes d’information ?........................ 38 Convergence vers IP des réseaux déployés au centre hospitalier de Cambrai et au CH Sud Francilien........................................................ 40 La prescription informatisée démarre en novembre à l’hôpital Foch .......................... 41 Le centre hospitalier de Saint-Dizier opte pour des postes de travail virtuels.................. 42 Le Syntec Santé ausculte l'hôpital de demain...................................................... 43 Dossier : Sécurité des Systèmes d’Information Sécurité des SI de Santé par le Dr Jean-Pierre Blum, président du comité stratégique des Assises de la sécurité, Pôle Santé .............. 44-45 Le CHU d’Amiens contrôle en temps réel son parc informatique ............. 46 Sécurisation des accès à distance, IPdiva donne le « La » .................... 48 Plus ça va, moins ça va... ............... 50 Comment mettre à disposition un état des lieux régional exhaustif des ressources pour les urgentistes ? L’expérience de la Picardie ............. 51 Pages 44-45 Événement Cartes & Identification 2010 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Vu d’ailleurs Quand le suivi du patient se fait de l'intérieur Santé : les sites officiels ont plus la faveur que les médias collaboratifs.....54 US : vers un contrôle par étapes du dossier médical électronique. . . . . 55 Agenda - Salons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Tribune Le VDI est mort ! Vive le VDI - SBC ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 septembre 2010 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 5 N EWS Axians déploie une infrastructure réseaux pour le SAMU 78 D ans le cadre de l'évolution de ses réseaux locaux et des services de télécommunications, le SAMU 78 a lancé un appel d'offres en avril 2009 afin de sélectionner des prestations et services visant à répondre aux besoins de criticité et de réactivité imposés par son rôle de plateforme de coordination à l'échelle d'un département. Pour répondre à l'appel d'offres, Axians s'est associé à l'équipementier Astraa et à Appligos, et a remporté le marché pour une durée d'un an et trois ans renouvelables. Axians a mobilisé six collaborateurs durant cinq mois pour déployer l'infrastructure et l'interconnecter avec le réseau local du centre hospitalier de Versailles. Celle-ci comprend un réseau téléphonique, indépendant du centre hospitalier d'une centaine de postes, dont 20 postes sans fil sur IP (DECT sur IP). Le système mis en place est particulièrement sécurisé, avec deux systèmes IPBX pour une redondance maximale, et la duplication de tous les organes vitaux (alimentation, cartes CPU, etc.). Le cœur de réseau est bâti sur un châssis Astraa assurant une indisponibilité maximale de 5 minutes par an. L'ensemble du système est capable d'absorber sans difficulté une moyenne de 130 000 appels mensuels (entrants, sortants et internes). InterSystems participe au projet de gestion médicale écossais Partenariat entre APX et UniHA Un pack de protection pour les cabinets médicaux nterSystems vient de signer un contrat avec le NHS National Service Ecossais pour la fourniture du logiciel InterSystems TrakCare qui sera utilisé pour la gestion du nouveau dossier médical national écossais. Cet accord entre dans la stratégie de l’Écosse visant à introduire une gestion électronique du dossier patient au niveau national. La solution couvre aussi bien l’administration des hôpitaux que des établissements de soins de santé mentale, la communication et l’échange de messages, les rapports de résultats et d’autres applications de support médical et hospitalier. I PX vient de signer un contrat de maintenance pour une durée de 4 ans avec UniHA, le Groupement de Coopération Sanitaire Union des Hôpitaux pour les Achats. Proposant des services de maintenance et de support de tous les équipements informatiques, APX peut aussi prendre en charge la gestion des appels Help Desk et remettre en exploitation des configurations OS et Applications Métiers.C'est le CHU de Bordeaux qui a été le premier à profiter des services de cet accord. La montée en charge va se faire progressivement tout au long de cette année avec les CHU de Nantes, Caen, Amiens, Tours, Mulhouse, Montpellier, Lyon, Grenoble et Marseille. A ans le cadre de leur partenariat, ESET et le Réseau santé social proposent aux professionnels de santé un pack complet de sécurité pour la protection des PC et serveurs comprenant un anti-virus, un anti-spyware, un anti-spam et un firewall. Basée sur ESET Smart Security 4 et incluse dans le pack Santé PRO ADSL du Réseau santé social, cette solution de sécurité est parfaitement compatible avec les flux spécifiques SESAM-Vitale de l'Assurance Maladie. Athena Global Services (partenaires d'ESET) a participé à la formation des personnes chargées de l’assistance téléphonique du Réseau santé social. D Le GIE SESAMVitale numérise avec Jouve et Steria Le SIL et McKesson renforcent leur partenariat autour du Dossier Patient Informatisé ans le cadre de la poursuite de la diffusion des cartes Vitale 2, le Groupe Jouve a été retenu à l’occasion du renouvellement du marché de numérisation des formulaires photos des assurés. En partenariat avec Steria, Jouve assurera le pilotage et la production globale de ce projet de numérisation de photos. Deux enjeux majeurs : numériser les photos des assurés et garantir à travers cette numérisation la sécurité des données. près plusieurs années fructueuses de partenariat sur la gamme logicielle administrative référence de McKesson, le Syndicat Inter hospitalier du Limousin et la société McKesson passent un nouveau palier en signant une collaboration sur le Dossier Patient Informatisé CrossWay Hôpital. C’est autour du programme McKesson Horizon 2010, destiné à répondre au besoin de « solidification de l’Axe Pa- D 6 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES A • septembre 2010 tient » au regard des nouveaux enjeux du monde hospitalier français, que les deux structures ont mis en place un plan de montée en compétences, adapté, rapide et renforcé pour proposer, dès 2010, leurs services à plusieurs hôpitaux de la région limousine. McKesson et le SIL réfléchissent déjà à élargir leur collaboration sur de nouveaux axes comme celui de l’imagerie, un marché où les solutions collaboratives et régionales sont en pleine expansion. Orange Healthcare et CompuGroup Médical France En bref... a dernière enquête SI de l’Observatoire de la FEHAP révèle que 30% des établissements mutualisent certaines ressources avec une ou plusieurs autres structures, tandis qu’un peu moins d’un tiers déclare recourir aux services d’un infogérant ou à un hébergement externalisé. L ____ En vue de l’expérimentation du Dossier Pharmaceutique (DP) dans les pharmacies à usage intérieur, le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens a validé la compatibilité d’un premier progiciel, Genois, du SIB, avec le DP. ____ EquiTime, spécialiste de la gestion des temps et de la planification des personnels, intègre dans son dispositif de formation au logiciel AgileTime des tutoriaux e-learning conçus avec OnMap. ____ Le vol de données médicales aux ÉtatsUnis a doublé entre 2008 et 2009 pour atteindre 275 000 cas selon la société Javelin Strategy & Research qui publie, depuis six ans, un rapport annuel sur les fraudes à l’identité. ____ Le projet « Région sans film » de l’Ile-deFrance sera réalisé avec Orange Healthcare et General Electric. Z OOM Le futur CH de Chalonsur-Saône opte pour une solution de communication unifiée « tout IP » ont signé un accord de partenariat lors du dernier salon de médecine générale. Les deux sociétés proposent une solution packagée, composée d'un ordinateur, un lecteur de carte CPS, un logiciel en ligne e futur centre hospitalier de Chalonde gestion des dossiers patients, la télésur-Saône déploiera dans ses transmission des feuilles de soins électroétablissements une solution de comniques et un accès Internet, accommunication « tout IP ». L'objectif de pagné d’un service de maintenance sur ce projet est de mettre en place une les logiciels et le matériel. Cette infrastructure de communications association a vocation à libérer le unifiées pouvant supporter l'ensemmédecin des contraintes de la ble des flux de voix, d'images et de gestion informatique. données de l'hôpital, tout en étant adaptée aux besoins de chaque ligne métier. Cette solution devrait en outre aider l'établissement à assurer la sécurité du personnel, via l'installation de 48 caméras de vidéo-surveillance sur IP, ainsi que la sécurité des patients grâce à un contrôle d'accès et un appel via des terminaux Wifi/ToIP. our réaliser cet outil de pilotage, l'établissement a choisi IBM CoL'hôpital devrait installer des postes de gnos intégré par la SSII Keyrus, habitravail intégrés pour la plateforme de tuée du secteur, qui l'a accompagné régulation du SAMU. Le réseau doit depuis la définition des indicateurs avoir une haute disponibilité, un débit jusqu'à la mise en place d'un portail acde 10 Gbit/s en Ethernet, sachant que cessible par une centaine de personnes 350 bornes, extensibles à 500, délivreinternes. Ce portail interactif permet à ront des accès Wifi. Au total, 1500 utilicertains utilisateurs d'explorer les donsateurs administratifs seront concernés nées consolidées en entrant plus ou par la ToIP. Le futur établissement a moins dans les détails en fonction de choisi NextiraOne comme intégrateur leurs besoins de l'instant. sur ce projet. L L'Hôpital Américain de Paris met en oeuvre un pilotage de son activité P ____ Le Centre hospitalier de Troyes a retenu Ares pour l’urbanisation de son système d’information. ____ Orange Healthcare et Dexia nouent un partenariat pour fournir des solutions financières facilitant les investissements IT dans le secteur hospitalier. ____ Nuance Communications a racheté MacSpeech, fournisseur de solutions de reconnaissance vocale pour Macintosh, qui avait d’ailleurs acquis une licence de la technologie de dictée de Dragon, en 2008. En ligne de mire : les dispositifs mobiles et embarqués (l'éditeur a déjà lancé deux applications pour iPhone). ____ Les trois pôles de compétitivité franciliens System@tic, Cap Digital et Medicen s’associent pour faire émerger de nouveaux projets de R&D, notamment autour de l’axe e-santé et télémédecine. Open crée Open Santé a société de services en informatique Open a fondé l’organisation Open Santé en rassemblant ses collaborateurs, son savoir-faire et ses réalisations dans le secteur de la santé. La société a présenté ces dernières lors du salon Health Information Technologies. Depuis plus de dix ans, Open accompagne acteurs publics et professionnels de santé dans la mise en œuvre de leurs systèmes d’informations sur les trois niveaux : les SI nationaux, les SI hospitaliers et les SI des professionnels de santé/patients. Open Santé, qui possède plus de 200 consultants spécialisés, intervient sur toutes les étapes de construction du système d’information de santé, du conseil et de l’innovation technologique à l’intégration d’une solution, en passant par son déploiement en région ou sur tout le territoire. L septembre 2010 • Un médecin à votre chevet en téléprésence idyo propose une solution de vidéoconférence qui permet de relier praticiens et patients via Internet en qualité téléprésence. Avec “VidyoHealth”, les interactions avec des sites distants s’avèrent économiques et de qualité, et les professionnels de la santé évitent de nombreux déplacements. V Cette solution facilite les échanges dans des différents domaines comme la psychiatrie, les soins à domicile, l’orthophonie ou les consultations de spécialistes. VidyoHealth constitue une solution sécurisée et complète. Elle permet de nouvelles applications de télémédecine sur PCs, sur Macs et sur portables, ainsi que sur systèmes HD en salles ou sur consoles médicales. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 7 N EWS Le DMP poursuit sa relance avec une célébration et un appel à projets 'ASIP Santé a lancé un appel à projets pour une bureautique communicante compatible avec le DMP, célèbrant ainsi une étape importante en Picardie. L Le Dossier Médical Personnel (anciennement Partagé - DMP) poursuit sa relance sous la férule de l'Agence des systèmes d'information partagés de santé (ASIP Santé). Celle-ci se concrétise d'une part par un nouvel appel à projets, d'autre part par une célébration de la croissance des données traitées. Cet appel à projets, visant à faciliter la communication d’informations médicales, patients entre les médecins de la ville et les hôpitaux, a été lancé dans le cadre d’un programme “BureautiqueSanté”. Il s'agit de mettre en place des outils simples s'interfaçant avec les outils bureautiques pour créer des documents aux bons formats. Les projets réalisés dans ce cadre sont plutôt dédiés aux zones faiblement équipées. Par ailleurs, la relance du DMP continue de bien progresser : le Dossier Santé Picardie va ainsi prochainement célébrer son 100 000 ème dossier patient. Vers un partage dématérialisé des images médicales e projet « PACS » de la SFR vise à mettre en réseau les archives d'images médicales. Il a été présenté par la Société Française de Radiologie le 17 mai dernier. Outre la réduction des coûts, ce projet vise à améliorer la qualité du suivi des patients. Via ce projet, les structures médicales privées ou publiques en France devraient bénéficier d'un nouveau système d'archivage des données d'imagerie médicale, dans le cadre du plan Hôpital 2012 et du plan Cancer. L'objectif est de faciliter le suivi des patients dans les services de radiologie, d'améliorer la qualité des soins et d'en limiter les coûts. La mise en place devrait être réalisée en plusieurs étapes. Actuellement, les hôpitaux commencent à numériser leurs images médicales ainsi que leur archivage. Dans une prochaine étape, qui sera la plus importante, leurs données seront mises en réseau pour être échangées entre les services et à plus grande échelle entre les établissements médicaux. Une procédure de sauvegarde permettra de protéger ces données en cas de dysfonctionnement ou de panne majeure des serveurs. L EquiTime annonce un partenariat de distribution avec OESIA quiTime, éditeur français de solutions de Gestion des Temps et des Activités ainsi que de la Planification Opérationnelle, vient de conclure un accord de distribution avec OESIA, société espagnole de conseil mondial de la technologie. Avec cet accord, OESIA devient le partenaire d’EquiTime en Espagne, au Portugal et en Amérique Latine pour la distribution de la gamme de solutions AgileTime sur le secteur de la Santé. AgileTime est une suite progicielle dédiée à la Gestion des Temps, E Planification des RH et suivi des activités. EquiTime souhaite ainsi s’appuyer sur l’expertise et le réseau d’agences d'OESIA pour répondre à la demande de ses solutions pour le domaine médical ; OESIA disposant sur l’Espagne de plus de 200 sites hospitaliers publics et privés comme clients. Parmi les solutions distribuées, EquiTime proposera la solution Gracecare d'OESIA sur tout le marché français, dans le domaine clé du secteur de la santé. Le CHU de Brest confie l’informatisation du circuit des interventions chirurgicales à McKesson éjà utilisateur des solutions McKesson telles que Horizon Portail Production de soins, HEO (aide à la décision pour le prescripteur), CrossWay Hôpital (Production des Soins), UrQual (Urgences), gamme Evoluance GEF (Gestion Economique et Financière) et GAM (Gestion Administrative du Malade), le CHU de Brest a choisi de renouveler sa confiance en McKesson en retenant la nouvelle offre Horizon Bloc en cours de développement. D Cette solution optimise le circuit des interventions chirurgicales en prenant en compte la transversalité et la complexité des processus pré, per et post opératoires, de la consultation chirurgicale au suivi post-interventionnel. Intégrée au SI de production de soins McKesson, elle permet nativement le partage des informations entre tous les acteurs impliqués dans le circuit : chirurgiens et anesthésistes, personnels des blocs, des services d’hospitalisation et des plateaux médicotechniques. Grâce à cette offre développée en nouvelles technologies, McKesson a répondu à la priorité donnée par le CHU d’optimiser l’utilisation des ressources et l’efficience grâce aux fonctions de planification et de programmation sous contraintes, en évitant les saisies redondantes et la profusion de flux interapplicatifs. La solution sera déployée en 3 phases, dont la première sera mise en œuvre au cours du premier semestre 2010. Microsoft enrichit son offre e-Santé avec AZ-Box vec l'éditeur Lincoln et l'intégrateur Altran, Microsoft a présenté AZ-Box, une solution e-santé, permettant l'intégration du suivi médical des patients et destinée aux professionnels de la santé. AZ-Box permettra de produire et de consulter les données médicales des patients, et de les échanger avec les intéressés comme avec les différents A 8 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES membres des services de santé. Comme le DMP, que la solution permettra d'alimenter, AZ-Box est attendue pour la fin de l'année. AZ-Box entend répondre à la complexité d'un suivi médical pour coordonner et synchroniser l'accès à l'ensemble des informations produites par les différents corps médicaux (médecins, labora- • septembre 2010 toires, anesthésistes, biologistes...), les dossiers spécialisés selon la nature des pathologies et, enfin, les informations non ou semi-structurées, issues des saisies administrativomédicales. Autrement dit, il s'agit de proposer aux établissements de santé une solution qui simplifiera le renseignement du DMP. ‘‘ e Groupement de coopération sanitaire (GCS) Emosist-Fc a été ajouté à la liste des hébergeurs de données de santé à caractère personnel agréés par le ministère de la santé. L Installé à Besançon, Emosist-Fc dispose de deux centres d’hébergement de données en Franche-Comté, utilisés par les établissements de santé membres du GCS, en particulier les utilisateurs des dossiers patients informatisés Millenium, de Cerner et PSI, ainsi que de Solware (ex-ASC2i). Les serveurs hébergent également les données des réseaux de santé de la région, celles du dossier médical personnel (DMP) expérimental franc-comtois, ainsi que les applications du réseau d’image régional, destiné aux radiologues et la plateforme logicielle de télémédecine développée par Covalia. Info produit Cleankeys invente le clavier « facile » à nettoyer Cleankeys, la technologie et la solution contre les contaminations par les claviers. Tactile, parfaitement lisse, dalle en verre inaltérable, il est scellé et étanche aux projections d’eau. Vous serez séduit par ses différentes fonctionnalités : Pause, verrouille le clavier et facilite le nettoyage ; Sensibilité, s’adapte à chacun et permet de taper avec des gants ; Volume, le retour sonore permet de taper plus vite ; «Tap» système, vous tapez lorsque vous le désirez ; Touchpad et pavé numérique intégrés évitent toute contamination croisée ; Batterie au lithium-ion d’une autonomie de frappe en continu de 35 heures. Cleankeys a la possibilité d’être filaire ou sans fil avec une portée de 15 mètres. Cleankeys utilise une fréquence radio de 2,4 GHz et la technologie « one to one » permettant de ne pas interférer avec d’autres systèmes. Cleankeys existe soit lisse et plat en verre, soit texturé en acrylique. www.cleankeys.fr ‘‘ Un septième hébergeur de données de santé agréé Z OOM L’ASIP Santé a lancé Le SIB fait le choix d’Ilex sur le SSO et la gestion d’identités le portail media « esante.gouv.fr » tablissement public spécialisé dans cation unique et de gestion d’identités. ’ASIP Santé a annoncé, le 23 juin 2010, l’ouverture du portail esante.gouv.fr, espace d’information et services destinés à l’ensemble des acteurs de la esanté. L L’ASIP Santé ouvre, à travers ce portail, un lieu de rencontre et d’expression pour tous les acteurs concernés, régionaux, nationaux et internationaux, leur permettant d’exprimer leurs points de vue, de promouvoir leurs projets et de partager leurs expériences. Disponible en français et en anglais, son objectif est de développer la connaissance sur la esanté et de promouvoir les services qu’elle permet d’offrir à l’organisation des soins et au service. Sept rubriques permettront à l’internaute de consulter des articles, de poster des commentaires, ou de télécharger des documents d’information complémentaires sur différents sujets : politique publique, territoires, services, télémédecine, DMP, interopérabilité, éthique. L’ASIP Santé met par ailleurs à disposition un ensemble de services concrets : référentiels, études, glossaire, publications, repères juridiques, services CPS (Carte de Professionnel de Santé)… É les prestations informatiques à destination des établissements de santé, le Syndicat Interhospitalier de Bretagne (SIB) développe des partenariats industriels afin de proposer une offre de progiciels couvrant l'ensemble du Système d'Information Hospitalier. À ce titre, un contrat d’intégration et de distribution vient d’être signé avec l’éditeur Ilex pour des solutions d’authentifi- Cette convention permet au SIB de distribuer et d’intégrer la solution Sign&go Santé d’Ilex qui viendra compléter la solution ALFA LIMA du SIB, dont l’objectif est de faciliter l’échange et le partage d’information médicale. Associées, elles offriront aux adhérents et clients du SIB un choix complet de solutions pour répondre au Décret de Confidentialité du 15 mai 2007. CH Chalon-sur-Saône : 1500 utilisateurs en tout-IP e futur centre hospitalier de Chalonsur-Saône déploiera dans ses établissements une solution de communication « tout IP ». L'objectif de ce projet est de mettre en place une infrastructure de communications unifiées pouvant supporter l'ensemble des flux de voix, d'images et de données de l'hôpital, tout en étant adapté aux besoins de chaque ligne métier. Par exemple, le service d'accueil administratif aura à disposition un annuaire vocal. L Cette solution devrait en outre aider l'établissement à assurer la sécurité du personnel, via l'installation de 48 caméras septembre 2010 • de vidéo-surveillance sur IP, ainsi que la sécurité des patients grâce à un contrôle d'accès et un appel via des terminaux wi-fi/ToIP. L'hôpital devrait installer des postes de travail intégrés pour la plateforme de régulation du SAMU. Le réseau doit avoir une haute disponibilité, un débit de 10 Gbit/s en Ethernet, sachant que 350 bornes, extensibles à 500, délivreront des accès wi-fi. Au total, 1500 utilisateurs administratifs seront concernés par la ToIP. Le futur centre hospitalier de Chalon-sur-Saône a choisi NextiraOne comme intégrateur sur ce projet. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 9 DOSSIER R U Œ C U A T S E L’IMAGERIE ES L A C I D É M S N IO DES RÉVOLUT La France doit rattra en implantation de Le professeur Jean-François Meder, neuroradiologue au CH Sainte-Anne à Paris et secrétaire général adjoint de la Société Française de Radiologie, revient sur le Plan d'urgence en 10 mesures pour l'imagerie et nous présente les JFR 2010. TIH : La suppression du forfait archivage des images numériques a fait l’effet d’une bombe en janvier. La situation a-t-elle évolué depuis ? Jean-François Meder : La spécialité dans son ensemble a été indignée à la suite de cette décision, prise de façon brutale, unilatérale et sans concertation. L’archivage est pour nous gage de qualité, en particulier pour le suivi des pathologies lourdes. Cette mesure va probablement retarder la mise en place de réseaux interhospitaliers. La situation n'ayant pas évolué, la Société Française de Radiologie (SFR) a organisé un atelier sur ce thème, pour insister sur l'importance de l’archivage et le partage des données à l'Institut Curie. Pour nous, il s’agit de qualité et la qualité a un coût. TIH : La SFR a mis en avant le Plan d’urgence en 10 mesures pour l’imagerie en 2010. Avez-vous l’impression d’être entendus ? J.-F.M. : Cela dépend des mesures. Le Guide du bon usage des examens d’imagerie est déjà très utilisé en particulier par nos collègues médecins gé10 • néralistes. Le décret sur la téléimagerie n’a en revanche toujours pas été publié. Nous n’avons pas davantage de nouvelles de l'adaptation de la Classification Commune des Actes Médicaux. Récemment, les représentants du G4 qui regroupe les quatre composantes de la radiologie (société savante, collège des enseignants et syndicats) ont été reçues par le Conseil d'Administration de l a F é d é r a t i o n H o s p i t a l i è re d e France (FHF). Dans un communiqué du 5 juillet 2010, la FHF approuve les orientations prises par notre spécialité pour organiser à l’échelle territoriale l’imagerie et encourage le déploiement de la téléradiologie. TIH : Que pensez-vous d’un projet comme le PACS régional de Franche-Comté ? J.-F.M. : Un tel projet est capital. L’imagerie aujourd'hui évolue vers le tout numérique et la solution d’un PACS régional est indispensable pour le stockage, l'accès aux images, le partage des données. Nos patients peuvent alors être suivis de façon pertinente en évitant des examens redondants. D’autres projets, en particulier en Ile-de- TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 France, sont en cours de réalisation. Il est regrettable que les communications entre structures hospitalières soient aussi peu développées. TIH : À votre avis, quelles sont les priorités pour l’imagerie en France ? J.-F.M. : Tout d’abord, rattraper le retard en implantation de scanners et d’IRM. Pour nous, offrir un accès plus large à ces techniques, c’est développer une imagerie pertinente et réduire le nombre de radiographies. En deuxième lieu, il faut réunir les radiologues sur des plateaux à la fois complets et diversifiés pour permettre une imagerie de qualité. Enfin, il faut développer les PACS pour faciliter les communications entre professionnels de santé, quelles que soient leurs spécialités. JFR 2010 an di es o lo gie Journé fr çaises de R a per son retard scanners et d’IRM TIH : Les JFR se déroulent du 22 au 26 octobre 2010. Quels en seront les moments forts ? J.-F.M. : L’accent sera mis sur la recherche en imagerie, car c'est notre avenir à tous. L'imagerie est une des spécialités médicales qui a le plus bénéficié des avancées technologiques ; la recherche y trouve rapidement ses applications. La radioprotection sera un autre thème fort de ces journées ; l'exposition aux rayons X doit être limitée au maximum. M. André-Claude Lacoste, président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, est invité à faire une conférence sur ce thème le dimanche 24 octobre 2010. Comme tous les ans, les diverses sociétés d’imagerie d’organe, affiliées à la SFR, feront état des avancées technologiques, diagnostiques et thérapeutiques. Cette année, l’imagerie de la femme et l’imagerie cardiothoracique auront une place primordiale. ‘ La SFR propose des bourses pour que de jeunes chercheurs puissent venir en France ou aller au Canada. Inviter des représentants de la société coréenne de radiologie, c’est reconnaître le dynamisme scientifique très important de la Corée et répondre à un souhait de celle-ci de se rapprocher de sociétés savantes européennes. , TIH : Que pourrons-nous découvrir sur les avancées technologiques et scientifiques ? J.-F.M. : Les JFR sont un lieu privilégié de démonstrations des évolutions technologiques scanner et IRM. L’image hybride, métabolique et morphologique sera aussi à l’honneur ; une session sera d’ailleurs consacrée au TEP – IRM. Le Plan d’Urgence en10 mesures Proposer une imagerie performante par le biais de plateaux d’imagerie adaptés aux diverses pathologies. Garantir l’égalité d’accès aux soins, grâce au déploiement de la télé-radiologie sur l’ensemble du territoire. Diffuser, promouvoir et mettre en pratique le Guide du Bon Usage des examens d’imagerie, outil interdisciplinaire. Soutenir l’installation des réseaux d’information en vue d’optimiser l’archivage et le partage des clichés d’imagerie. TIH : Le Canada et la Corée sont invités au village international. Est-ce pour une raison précise ? Promouvoir les études médico-économiques des techniques d’imagerie. J.-F.M. : La SFR entretient depuis toujours des relations étroites avec un grand nombre de pays. En 2010, les diplômes de médecins seront reconnus mutuellement par le Québec et la France. Cela nous donne l’occasion de saluer, à l’occasion des JFR, les échanges existant avec le Canada. Des représentants des universités du Québec et de l'Ontario sont invités pour discuter d’échanges d'étudiants et de soutien à la recherche. Accélérer la mise à niveau des appareils d’imagerie au fur et à mesure des avancées technologiques. Adapter la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) aux progrès de l’imagerie. Adapter les modalités administratives d’autorisation des équipements aux nouveaux besoins médicaux. Déployer un nombre suffisant de plateformes d’imagerie dédiées à la recherche expérimentale. Organiser la concertation entre les professionnels de l’imagerie et les Agences Régionales de Santé sur les thématiques d’imagerie. septembre 2010 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 11 DOSSIER JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES an di es o lo gie Jo u r né fr ç a is e s d e R a La reconnaissance vocale optimise significativement la gestion des comptes-rendus au CHU de Grenoble Le déploiement de la solution Speechmagic de Nuance, intégrée à l’offre Impax d’AGFA HealthCare, permet de compenser l’absence de secrétaires le week-end, tout en optimisant la qualité des comptes-rendus et le suivi du patient. u CHU de Grenoble, certains services connaissaient de gros soucis de secrétariat. « Nous avions surtout des problèmes avec la diffusion des comptes-rendus le week-end, pendant les urgences et en l’absence de secrétaires », précise Eric Pierard, coordonnateur RIS-PACS au service central de radiologie et imagerie médicale. A L’idée de tester la reconnaissance vocale fait donc son chemin et après une période d’essais courant 2007, le CHU choisit de s’équiper de la solution Nuance Speechmagic intégrée à l’offre Impax d’AGFA HealthCare. « Nous tournons avec 10 licences, des licences par locuteur, depuis octobre 2008, détaille Eric Pierard, nous avons actuellement 5 unités ou cliniques déployées sur le pôle d'imagerie. Ce sont les cliniques d'IRM et de neuro-radiologie qui sont concernées. Il y a deux façons d'utiliser la reconnaissance vocale : le médecin va dicter son compte-rendu et va le finaliser, ce qui a pour effet de le diffuser dans l'établissement. L’autre façon, c'est d’utiliser la reconnaissance vocale, mais c'est la secrétaire qui corrige et met le compte- 12 • rendu en forme. Cette seconde façon est beaucoup moins utilisée chez nous. Aujourd’hui, pour l’hôpital, l'interprétation des comptes-rendus par reconnaissance vocale représente à peu près 13% de l'ensemble des comptes- rendus. J’espère que cela va prendre de l’ampleur ». Prise en main facile Pour se faire une idée, en juin 2010, 8 000 comptes-rendus ont été produits par les médecins du CHU grenoblois. Parmi ces derniers, le professeur Alexandre Krainik, neuroradiologue, fut un des adhérents de la première heure. « En se donnant la peine de persévérer quelques temps, on s’aperçoit qu’il y a vraiment moyen de travailler avec, confie-t-il, la prise en main est facile. On nous apprend à nous servir d’un micro avec un bouton d’enregistrement et un bouton d’arrêt et c’est à peu près tout. Il nous suffit de cliquer sur un bouton particulier pour transcrire le compte-rendu et le mettre dans un document Word et voilà… » Le professeur utilise un micro connecté par prise USB sur un PC fonctionnant sous Windows. Les PC équipés ont été configurés pour interagir avec le serveur pour produire, transcrire et cor- TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 riger les comptes-rendus. « Sur le même PC, reprend Alexandre Krainik, la reconnaissance vocale est interfacée avec le système de PACS. Par conséquent lorsqu’on ouvre le dossier images d’un patient, elles apparaissent. Il y a un petit bouton dans un coin qui vous permet de dicter le compte-rendu. Les images sont présentes sur un écran et votre texte retranscrit apparaît sur un autre écran. Une fois le compte-rendu terminé, il faut le transférer pour pouvoir le mettre en forme. Lorsqu’il est corrigé et mis en forme, il est validé électroniquement et associé aux images du patient ». Correction médicalisée Le gain de temps en secrétariat est incontestable, l’amélioration des corrections aussi car elles sont instantanées. Et pour le patient, c’est l’assurance d’un suivi optimisé. « Pour vous donner un ordre d’idée, conclut Alexandre Krainik, j’ai réalisé une petite enquête sur un mois il y a un peu plus d’un an. Sans reconnaissance vocale, le temps moyen de livraison d’un compterendu était de l’ordre de 24 heures. Avec la reconnaissance vocale, il est de 2 heures en moyenne. Ce n’est qu’une moyenne car dans ma pratique quotidienne, le compte- rendu est disponible en quelques minutes. Un patient sur deux reçoit le sien quasiment après s’être rhabillé. Avec la reconnaissance vocale, la correction est faite instantanément et je ne me limite pas à une simple correction de coquilles, je peux donc faire une correction plus médicalisée du compterendu. En cas de doute, cela m’évite de me replonger dans un dossier deux ou trois jours plus tard. D’une façon générale, je pense aussi que le fait de récupérer du temps gagné sur la frappe de comptes-rendus pourrait être mis à profit pour mieux encadrer la pratique médicale et le suivi des patients ». DOSSIER JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES an di es o lo gie Jo u r né fr ç a is e s d e R a Histoire d’un PACS qui sauva la radiologie de proximité en Pays basque S'appuyant sur l'expertise de la société UbiStorage en solutions de téléimagerie, un réseau de radiologue pérennise le maintien de site en région Aquitaine. oici l’histoire d’un très bel exemple de collaboration entre un éditeur de solutions d’archivage et des professionnels de santé désireux de maintenir une offre de soin pertinente dans une région en difficulté. « Pour nous le besoin était vital, se souvient le docteur Issaadi radiologue libéral à l’origine du projet, c'était soit travailler en réseau, soit fermer des sites. Je pense qu'actuellement et c'est une réalité dont j'ai vu l'évolution en vingt ans de radiologie libérale, l'informatique est devenue le nœud gordien de notre activité. Donc nous avions un besoin impératif de nous baser sur des gens compétents sans être dans une relation de dépendance ». La première étape du projet consiste à mettre en place une solution PACS permettant de centraliser et d’archiver les images en provenance des différents cabinets. C’est en cherchant un prestataire qu’ils trouvent en fait un véritable partenaire, Ubistorage spécialiste des solutions de gestion et d'archivage de données numériques. « Je suis médecin radiologue, reprend le Dr Issaadi, donc je sais exactement quels sont mes besoins et en V 14 • regard, ce que j'ai trouvé de très intéressant chez Ubistorage, c'est de pouvoir leur demander ce que je désire et eux vont m’apporter les réponses adéquates. Nous avons progressé ensemble de cette façon, eux comme nous et, après deux ans, le système est non seulement opérationnel et évolutif mais tout à fait effectif ». Ubi-Pacs, Ubi-accès Les radiologues déploient donc tout d’abord la solution Ubi Pacs. Dimensionnée et personnalisée en fonction de leur activité et leur permettant de stocker deux ans d'archives en accès immédiat. Elle est évolutive, basée sur des technologies « open source » et intègre une interface de consultation web permettant de déployer un VPN. « Leurs solutions sont simples et comprennent la mise en place d'un serveur web hébergé pour l'accès Internet, appelé Ubi accès. Les systèmes utilisés pour l'archivage et pour notre VPN sont basés sur des éléments ouverts dont l'aspect sécurité n'est plus à mettre en doute. Nous répondons complètement au cahier des TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 charges et à tous les critères définis par l'avenant 24. Bien sûr, ils ne sont pas prestataires d'un système VPN SDSL. Par contre, ils sont tout à fait capables de le configurer. Donc nous travaillons en amont, ensemble et avec leur soutien et leur expertise informatique nous arrivons à faire les choses clé en main. Par exemple dans le choix du RIS, alors qu'ils ne sont absolument pas concernés, nous l'avons fait ensemble pour choisir le RIS le plus adapté. Leur expertise a été quasiment gratuite. Ensuite, il y a eu prise de contact entre les gens du RIS et Ubistorage pour pouvoir justement être communicants et travailler dans le même esprit. In fine nous disposons d’un outil abordable et adapté à l'activité radiologique libérale d'aujourd'hui ». Ubi-quité C’est ainsi qu’en partant du PACS, le réseau des radiologues basques a évité les fermetures de cabinets et propose aujourd’hui un véritable service de télé-imagerie. « Il n’y a plus de barrière physique, confirme Dr Issaadi, si je suis sur un site. Je peux dicter, voir les images, contrôler ce qui est fait d'un site dédié vers un autre. Le secrétariat et la prise de rendez-vous également. Le compte rendu peut être édité de partout. Tout cela est sécurisé. Chaque radiologue a un code personnel. Par contre les praticiens, les correspondants, ne peuvent avoir accès aux données de leurs patients que via le code correspondant seulement à l'examen réalisé. D'où l'intérêt pour le patient, et cela entre également dans le cadre du DMP, de pouvoir disposer de ses clichés et comptes rendus partout dés qu’il y a un ordinateur et une connexion Internet ». D'autre part, UbiStorage déploie actuellement une solution nomade pour l'UPATOU basé sur des iPad, qui permet de traiter en temps réel les scans des urgences de n'importe quel endroit. DOSSIER JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES an di es o lo gie Jo u r né fr ç a is e s d e R a La Franche-Comté en première ligne sur le PACS régional Le premier PACS régional de l'Hexagone sera franccomtois. La solution Horizon Medical Imaging (HMI) de McKesson a été sélectionnée suite à l'appel d'offres du GCS EMOSIST. Les débuts de mise en production sont espérés pour septembre. 'est une première en France, le Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) EMOSIST de FrancheComté, met en place son PACS régional. « C'est un peu l'aboutissement de toute la stratégie de modernisation du système d'information de santé de notre région, explique Hervé Barge, Chargé de Mission pour l'ARS Franche-Comté, nous avions besoin de faire évoluer un des composants qui est l'imagerie. Nous avons du télédiagnostic avec la CGTR, nous avons un serveur régional d'imagerie pour la prise en charge des AVC, de la webconférence médicalisée... Il nous manquait la partie bloc imagerie en termes de stockage et d'archivage autour du partage de ces images médicales ». Les solutions Horizon Medical lmaging (HMI) de McKesson pour le PACS et MAS de HP pour l'archivage ont été sélectionnées suite à l'appel d'offres. « McKesson a été retenu parmi une trentaine d'industriels, détaille Hervé Barge. Déjà présent au CH de Pontarlier, ils connaissent bien nos orientations en matière de composants d'urbanisation et ont donc naturellement amené dans un délai très court une offre qui avait de grandes chances de réussir dans le contexte régional ». C Main dans la main La réussite du projet restait aussi liée à la confiance, la solidarité et la création d'un consortium au service du système de santé. Mission accomplie. « Aujour d'hui les équipes techniques EMOSIST, McKesson, SQLI et HP travaillent vraiment main dans la main, confirme Hervé 16 • Barge, les premiers tests portent sur une tranche de trois établissements : le CH de Pontarlier, le CHU de Besançon et le CH de Gray. Si tout se passe bien lors de la mise en production au mois de septembre, nous démarrerons une deuxième tranche d'établissements publics et privés ». Ce premier pilote tripolaire préfigure tous les modèles d'interconnexion au futur PACS régional : celui d'un établissement utilisant déjà la solution McKesson au niveau local ; d'un second qui utilise une autre solution et d'un troisième ne disposant pas de PACS local. « Mais si le système de santé de Franche-Comté se distingue, c'est surtout par sa stratégie fonctionnelle », comme le souligne Hervé Barge. Vraie gouvernance « Il y a une vraie gouvernance. Une vraie prise de conscience de la tutelle de l'ARS qui coordonne, mutualise et met de l'argent dans le système de santé, c'est la maîtrise d'ouvrage stratégique régionale. Il y a également une vraie maîtrise d'ouvrage régionale au travers du G.C.S. Emosist F.C. qui s'appuie sur les compétences des médecins qui portent médicalement ces projets. Très souvent, c'est la technique et la direction qui choisissent pour le compte des docteurs et c'est peut-être ce qui explique en partie pourquoi ça ne fonctionne pas dans beaucoup d'endroits ». TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 Deux questions à ... Dominique Faivre, Responsable du Système d'Information du Centre Hospitalier de Pontarlier En tant que site pilote, comment les choses vont-elles se dérouler pour le Centre Hospitalier de Pontarlier ? Dominique Faivre : En fait McKesson a installé une machine en local sur laquelle notre PACS recopie tous nos examens dès leur production. Cette machine, que j'appellerai PACS régional mais qui est chez nous, joue un rôle de tampon. Ensuite, les envois des images se font de manière asynchrone sur le PACS régional depuis cette machine locale. Étant déjà équipé d'un PACS McKesson, les choses ont été simplifiées pour nous. A votre avis, quels sont les avantages que peuvent retirer les établissements de la région ? D.F. : Nous transférons de nombreux patients vers le CHU de Besançon. Si avant même l'arrivée du patient, les images sont déjà disponibles au CHU, c'est un avantage non négligeable dans la mesure où cela évite de refaire des examens. Ce qui va être intéressant aussi pour nous, ce sont les consultations à distance des images par nos radiologues. Pour ceux qui sont de garde à Morteau, par exemple en plein hiver lorsqu'il y a beaucoup de neige, il est pratique de leur pousser rapidement les images pour qu'ils puissent réaliser une interprétation à distance. Ils prennent ensuite contact avec le prescripteur, saisissent un compte-rendu simplifié et dictent le compte-rendu définitif le lendemain. Cela évite les déplacements et le processus de prise en charge peut être beaucoup plus rapide. DOSSIER JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES an di es o lo gie Jo u r né fr ç a is e s d e R a Expertise-radiologie, la télémédecine au-delà du web a société Expertise-Radiologie s’inscrit dans une démarche de réduction de la fracture médicale en proposant des solutions opérationnelles qui sont l’alternative à la parcellisation des connaissances, à la pénurie médicale par une mutualisation et un partage des ressources dans le domaine de la santé. L La société opère dans la télémédecine permettant aux travers des plateformes contenant des applications métiers de répondre justement et en adéquation à des flux contradictoires, à savoir : maintenir un haut niveau de qualité de soin face à une demande de patient croissante tout en corrélant un coût-efficacité optimisé. Rencontre avec son co-fondateur, le Docteur Vincent Costalat. TIH : Comment définissez-vous Expertise-Radiologie en deux phrases ? Vincent Costalat : Expertise-Radiologie est un noyau de compétences techniques et médicales dynamisées par le statut d’entreprise innovante, associée à une parfaite réactivité pour répondre en tout point aux besoins actuels de la télémédecine. Sa forte dynamique d’innovation lui permet de répondre avec justesse, pragmatisme et professionnalisme à tous les appels d’offre via une vaste gamme de solutions de télémédecine et d’applications métiers. TIH : Vous proposez une plateforme de téléimagerie clé en main, de quoi s’agit t-il ? V.C. : Une plateforme de téléimagerie clé en main n’est rien d’autre que la réponse simple à plusieurs problématiques dans le domaine de la santé. La réponse de ER à ce besoin croissant a consisté à partager les savoirs et à mutualiser les ressources au sein même d’un serveur hautement sécurisé. Nos applications permettent de connecter des centres producteurs d’images dotés ou non d’un PACS, de véhiculer, d’un point à l’autre de l’hexagone, et en toute sécurité, toutes les images et les TIH : Pourquoi avez-vous décidé de faire évoluer votre logo déjà bien connu dans le milieu radiologique ? V.C. : ER a désormais investi tous les secteurs de la télémédecine dans le cadre de projet régionaux, et se doit de faire évoluer sa communication en adéquation. Ainsi nous avons fait de la téléimagerie « une » de nos activités privilégiées au sein de notre branche « Advanced Telemedicine Solutions » et avons affiché ainsi l’ouverture de nos services notamment vers la télésurveillance et la télé-RCP (solution se voulant une aide indispensable à la préparation et la prise de décision thérapeutique lors des RCP). 18 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 informations d’un patient vers un radiologue distant. En d’autres termes, ce transport d’informations confidentielles va permettre de relier ces centres à des unités de téléradiologie, composées de radiologues privés ou publics pour une activité réglée, de garde ou d’astreinte. Nos solutions gèrent la réintégration du compte rendu produit par le téléradiologue directement dans le PACS émetteur via un fichier DICOMSR. Ainsi une demande de téléradiologie se conclut par la réception dans son propre PACS d’un compte rendu réalisé à des centaines de kilomètres de distance. Une autre valeur ajoutée est le réseau d’experts ER. Accessible aussi bien au médecin demandeur, qu’au téléradiologue il permet d’assurer un véritable système qualité innovant dans la pratique de la radiologie. L’application « Teleradiology Management System » est ouverte et un module de RCP (réunions de concertation pluridisciplinaire) permet de réaliser des réunions virtuelles et asynchrones, en numérisant les fiches de RCP, et en associant les dossiers images. Pour que cela s’effectue dans les règles de l’art, il a fallu être en totale conformité avec les recommandations ordinales, devenir totalement inter opérable avec la stricte application des standards IHE, DICOM. Tout cela fait de la plateforme ER un outil métier WEB répondant aux attentes des professionnels de la santé. L’engouement est tel que nous pouvons considérer qu’avec plus de 1100 actes de télémédecine par mois la solution ER est la plus répandue sur le marché français. TIH : Cette position de « leader » confirme bien la pertinence de vos solutions dans un contexte particulier ? V.C. : Nous sommes un acteur avec lequel il faut compter désormais en télémédecine, nous ne nous prévalons pas d’un « leadership » quelconque. L’amélioration de la qualité des soins associée au confort d’exercice des praticiens nous conforte dans notre action de développement. Ce que nous faisons, nous savons bien le faire. Il s’en résulte des effets parfois surprenants pouvant aller jusqu’au maintien in extremis de certains services de radiologie en situation délicate. Notre action a ainsi permis de remettre à flot le service radiologie d’une petite clinique bretonne complètement sinistrée par les radiologues locaux, en lui offrant une prestation d’interprétations déportées. Nous sommes sans cesse dans une veille technologique à l’écoute de toute possible évolution. Nous maintenons le gap technologique et métier pour apporter dans l’expansion de la télésanté notre contribution au développement de solutions novatrices. TIH : Vos dernières références en Lorraine et à Saint-Chamond sont assez révélatrices… V.C. : St-Chamond est l’exemple type d’un centre où une pénurie de radiologue s’installe et qui, grâce à nos solutions, a réussi à recréer les conditions d’exercice optimal de la radiologie. Aujourd’hui nous sommes souvent sollicités en ce sens pour recréer ces conditions de nonfermeture de certains services radiologiques de centres hospitaliers. La Lorraine est tout autre chose. Il s’agit d’un projet régional de téléimagerie qui porte sur 26 centres. Ce projet a pour objectif d’organiser à la fois les RCP, les activités de téléconsultation, la permanence septembre 2010 • des soins, la téléexpertise à l’échelle régionale et la gestion de patients chirurgicaux entre les divers sites. Nous sommes, en Lorraine, dans l’expression la plus globale de la télémédecine, car l’ensemble des acteurs intervenant dans cette plateforme ne sont ni plus ni moins que des médecins, des chirurgiens, des urgentistes, des radiologues, des manipulateurs et techniciens radio, des secrétaires médicales…Tout le monde interagit par le biais de cette plateforme « ER Teleradiology Management System » participant ainsi au bon fonctionnement de la santé en Lorraine. TIH : Pourrons-nous vous retrouver aux JFR en octobre à Paris ? V.C. : Votre question me surprend comment ne pas être présent à l’un des événements les plus importants de la Radiologie Française ? Nous pensons bien créer l’événement en vous présentant la dernière génération de cette plateforme WEB - Mobile aux JFR. Mots d’ordres : mobilité, confidentialité, confort et efficacité. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 19 DOSSIER JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES o lo gie Jo u r né TIH : Pourriez-vous introduire les grandes lignes de votre établissement et de votre activité ? Dr Bengana : La clinique du millénaire à Montpellier, est un établissement de 220 lits, comportant plusieurs pôles d’excellence en neurochirurgie, neurologie, cardiologie, chirurgie cardiaque, et chirurgie digestive. Le service de radiologie fait partie du groupe d’imagerie libérale Imacam (imagerie et cancérologie médicale) associant 30 radiologues et disposant d’un parc de matériel lourd qui comporte 5 scanners et 2 IRM (en temps partagé avec d’autres groupes) sur 4 cliniques, et 4 cabinets de ville. Le département d’imagerie comporte trois salles de radiologie conventionnelle et d’échographie, deux scanners (16 et 64 barrettes) ainsi qu’une IRM 1’5 T. Le flux journalier de patients est donc important en raison notamment d’une hospitalisation de jour active, d’un service d’urgence et surtout de la consultation externe des deux scanners et de l’IRM. TIH : Envisagez-vous une augmentation de votre activité ? Dr Bengana : Du fait de la situation géographique de l’établissement et de la qualité des praticiens qui y exercent la croissance d’activité se fera je pense grâce à la consultation externe. Cet accroissement potentiel passe par la nécessité d’une amélioration de l’accueil et du respect d’un timing rigoureux du flux patient. C’est pour cette raison que nous privilégions avant tout la prise en charge des patients (workflow). Il faut être capable d’accueillir les patients qui viennent de l’extérieur dans les mêmes conditions qu’un cabinet de radiologie de ville. TIH : Quelle était votre réflexion initiale lors de la création de la clinique ? Dr Bengana : Dans un premier temps nous avons conçu des locaux qui s’adaptent à un partage des flux patients internes et externes. La Circulation, l’accueil et l’attente des patients hospitalisés urgents et externes ont été séparés. Puis, lors de notre installation en 2004, nous avons immédiatement fait le choix d’acquisition d’un PACS. L’affichage au20 • tomatique des antécédents radiologiques du patient affine le diagnostic et augmente la pertinence du compte rendu. Le PACS nous permet de garder l’historique des images, avec un plan d’archivage hiérarchisé. Les images les plus récentes en Dicom, et les images plus anciennes compressées. TIH : Pouvez-vous nous expliquer votre choix de solution de PACS ? Dr Bengana : Global Imaging Online ne propose pas un PACS de techniciens, mais un PACS de médecins. Nous avons été beaucoup en France à participer à l’amélioration du logiciel au cours des premières années. Ce PACS convivial et facile à vivre est le résultat de cette collaboration. Un WEB PACS fait ensemble, par les médecins et les techniciens, pour les médecins. C’était ça la bonne formule ! TIH : Quels sont pour vous les points clefs d’une console de lecture ? Dr Bengana : Avant tout c’est la facilité d’utilisation, et le mode comparé qui permettent d’obtenir rapidement le diagnostic. La majorité des radiologues ont besoin de choses simples pour aller vite. Je suis ce qu’on appelle un radiologue généraliste qui doit passer de la radiologie en coupe à la radiologie générale en continuant à assurer les quelques examens avec opacification qui persistent, surtout pour les contrôles post op et la gynécologie. Nous avons pour cela besoin d’une vision directe de tous ces examens pour pouvoir les comparer et surtout les travailler avec des outils simples et facilement accessibles. TIH : Quelle était l’importance d’avoir une console de lecture intégré à votre système de PACS ? Dr Bengana : L’intégration était un argument majeur dans nos considérations, car la console est une partie intégrante du PACS. Il faut donc systématiquement parler des deux ensembles. Nous avons une console Global Imaging Online parce que nous avons un serveur, parce que nous sommes en multi-sites, parce que nous voulons communiquer TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 an di es Amélioration du workflow grâce au PACS à la Clinique du Millénaire à Montpellier fr ç a is e s d e R a entre les différents sites du groupe. De plus le PACS ne doit pas être dissocié du RIS. Un RIS/PACS intégré permet d’avoir une convivialité et une efficience beaucoup plus importante. L’intérêt du regroupement de radiologues est de pouvoir disposer en temps réel de la compétence de chacun. Le WEB PACS permet cela, même lorsque les médecins sont dans des sites très éloignés. Nous sommes ainsi en mesure d’accueillir des patients sur l’ensemble des sites pour toute exploration d’organe ou de pathologie en leur assurant un diagnostic pertinent. Nous pouvons ainsi, à tout moment soumettre le dossier d’imagerie du patient à un associé spécialisé dans l’organe ou la pathologie concernée. TIH : Vous êtes équipés depuis 2004, qu’avez à dire sur l’évolution depuis la première installation ? Dr Bengana : Nous faisons partie d’une spécialité qui a connue de grands changements avec la révolution informatique. La radiologie est directement liée à cette dynamique, et le PACS en est un exemple démonstratif. On va dans le sens de la sophistication et de la simplification à la fois. La puissance de l’informatique nous permet d’avoir des logiciels de plus en plus sophistiqués et faciles à utiliser. Le PACS va nous permettre de suivre la technologie. Il faut qu’il n’y ait pas de décalage entre celle utilisée dans le PACS et celle utilisée dans les différentes modalités. TIH : Quels projets informatiques avez-vous pour l’avenir ? Dr Bengana : Du fait du manque de médecins et de l’évolution de la technologie, les sites vont se concentrer. Nos manipulateurs, libérés d’un certain nombre de taches inutiles grâce à la technologie (capteurs plans par ex), pourrons se consacrer au travail sur console et produire un travail de reconstruction prêt au diagnostic radiologique médical. L’implémentation de cette évolution nécessite des solutions RIS/PACS faciles d’utilisation et performantes. C’est un des passages importants pour réussir l’évolution de notre spécialité. JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES fr o lo es par gie Jo u r né Reportage an di DOSSIER ç a is e s d e R a La numérisation et l'archivage des images radiologiques progressent lentement Le projet « PACS » de la Société Française de Radiologie vise à mettre en réseau les archives d'images médicales. Il a été présenté le 17 mai dernier. Outre la réduction des coûts, ce projet vise à améliorer la qualité du suivi des patients. e lundi 17 mai, à l'Institut Pierre et Marie Curie à Paris, la Société Française de Radiologie (SFR) a présenté lors d'une conférence de presse l'état d'avancement du projet informatique hospitalier d'archivage d'imagerie médicale ou PACS (Picture Archiving and Communication System). La présidente, le vice-président et le responsable de la communication de la SFR étaient présents. L Via ce projet, les structures médicales privées ou publiques en France devraient bénéficier d'un nouveau système d'archivage des données d'imagerie médicale, dans le cadre du plan Hôpital 2012 et du plan Cancer. L'objectif est de faciliter le suivi des patients dans les services de radiologie, d'améliorer la qualité des soins et d'en limiter les coûts. À titre d'exemple, en 2003, les frais de films de l'Institut Pierre et Marie Curie s'élevaient à 500 000 € par an. Avec le système PACS, ils sont tombés à 20 000 €. La mise en place devrait être réalisée en plusieurs étapes. Actuellement, les hôpitaux commencent à numériser leurs images médicales ainsi que leur archivage. Dans une prochaine étape, qui sera la plus importante, leurs données seront mises en réseau pour être échangées entre les services et à plus grande échelle entre les établissements médicaux. Une procédure de sauvegarde permettra de protéger ces données en cas de dysfonctionnement ou de panne majeure des serveurs. Meilleure gestion du suivi des dossiers La rapidité d'accès aux informations, la vision d'ensemble, la concertation et les échanges facilités entre les cliniciens sont les principales avancées permises par ce système PACS. Les médecins et les radiologues devraient donc avoir plus de facilité à interpréter les données, le dossier 22 • clinique du patient étant complet et mis à jour au fur et à mesure des examens. Comme le précise le docteur Sylvia Neuenschwander, présidente de la SFR et chef du département d'imagerie médicale de l'Institut Curie, « en un clic nous chargeons des examens et nous comparons les images dans le temps ce qui nous permet de vérifier l'évolution d'un traitement. » Le Professeur Patrice Taourel, responsable du comité de communication de la SFR et chef du service de radiologie de l'hôpital Lapeyronie de Montpellier, ajoute que « la lecture est plus rapide, plus précise et hiérarchisée ». En effet, en radiologie, grâce au numérique, pour radiographier un corps entier plus de 6 000 plans de coupe sont réalisés. Le temps où les radiologues travaillaient avec un seul plan est révolu. De plus, le diagnostic est accéléré car ... ... « nous transmettons très vite les images à tous les services concernés qui pourront ainsi vérifier s'il y a une urgence et si le patient doit être opéré en urgence », explique le professeur Patrice Taourel. Le patient voit lui aussi les bénéfices de ce nouveau système car «grâce au PACS les redondances sont évitées, ce qui d'une part réduit l'exposition aux rayons X du patient et d'autre part diminue le coût de cet examen », ajoute le professeur Patrice Taourel. Côté administratif, la numérisation et la centralisation des dossiers patients permettent d'éviter que les identifications ne soient dupliquées. Cas de l'Institut Pierre et Marie Curie Dans ce cadre, l'hôpital Pierre et Marie Curie est aujourd'hui un institut « sans film ». Au total, il lui a fallu quatre ans pour déployer complètement le projet. En 1998, il a commencé par informatiser les dossiers médicaux pour mettre en place en 2002 le PACS en version pilote. C'est seulement en 2003 que le projet a TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 été généralisé à tout l'hôpital. Un logiciel de visualisation et de stockage d'images a été installé. L'institut a adapté ses postes de travail avec des doubles et triples écrans. En 2004, l'hôpital a totalement abandonné les dossiers papiers, pour devenir en 2007 un établissement « sans film ». « Le travail d'archiviste a évolué, maintenant tout le monde est derrière une console », s'exclame le docteur Sylvia Neuenschwander. Limites du projet Malgré tout, ce projet ne concerne actuellement que 30 établissements en France. L'hexagone serait nettement en retard comparé aux autres pays européens, pour lesquels en moyenne 50% des établissements fonctionnent avec des systèmes de type PACS. Le docteur Laurent Verzaux, vice-président de la SFR et radiologue libéral au Havre explique principalement ce retard par le coût de mise en place. Alors qu'à l'échelle nationale le PACS devrait coûter 24 millions d'euros, un cabinet privé devra compter 60 000 € pour l'archivage de ses données, 6 000 € pour la maintenance et 600 € par mois pour l'installation d'un haut débit permettant de communiquer ces informations avec les autres établissements médicaux. Le docteur Laurent Verzaux ajoute que « l'un des freins du déploiement de ce projet est le problème de l'identifiant. La CNIL s'est positionnée contre le fait d'utiliser le numéro de sécurité sociale comme identifiant. De ce fait des informaticiens se penchent sur la création d'un algorithme commun à tous les centres médicaux, leur permettant de décentraliser les dossiers cliniques des patients ». La prochaine étape sera donc de mutualiser les équipements à l'échelle régionale, avant de passer au niveau national. À ce titre, plusieurs initiatives voient le jour telles que le projet « Région sans film », lancé dans plusieurs régions dont l'Ile-deFrance. JFR 2010 EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES Jo u r né an di es fr o lo gie DOSSIER L’IMAGERIE ç a is e s d e R a Le CHRU de Lille généralise l’IRM de diffusion dans la prise en charge des AVC Le déploiement de la suite logicielle PerfScape™ & NeuroScape™ d’Olea Medical dans le service de neuroradiologie du CHRU lillois permet un diagnostic plus rapide et plus précis de l’accident vasculaire cérébral en phase aiguë. a région Nord-Pas-de-Calais compte environ 12 000 patients victimes chaque année d’un AVC (accident vasculaire cérébral) dont 4 000 pour la seule métropole lilloise. Sur ces 4 000 patients, 1 700 sont admis au CHRU de Lille et nécessitent une exploration par IRM afin de détecter les lésions ischémiques et préciser leur étendue. « Cela représente 4 à 5 patients par jour » précise le professeur Jean-Pierre Pruvo du service de neuroradiologie, « cela signifie qu’il faut former un nombre important de radiologues à l’imagerie des AVC en sachant que plus les techniques seront simples, plus la formation sera rapide, et meilleure sera la prise en charge des patients ». Le service est en phase de déploiement de la solution logicielle PerfScape™ & NeuroScape™ d’Olea Medical. Ces outils constituent une avancée significative dans le domaine de la radiologie car ils permettent, à la suite de l’IRM, un affichage instantané des anomalies de perfusion et de diffusion ainsi que l’estimation précise du volume lésionnel chez des patients présentant un AVC en phase aiguë. L IRM de diffusion « L’IRM de diffusion est beaucoup plus performante que l’utilisation du scanner. Cela nous permet de détecter précisément les lésions ischémiques qui apparaissent avec un fort contraste en imagerie de diffusion », détaillent Jean-Pierre Pruvo et son confrère neuroradiologue, Xavier Leclerc. « L’intérêt principal de ce logiciel est de produire une seule et belle image permettant de visualiser en un seul regard l’ensemble des anomalies du cerveau avec, comme conséquence principale, une communication simplifiée et rapide entre le radiologue, l’urgentiste et le neurologue. Ce logiciel est utile pour la prise de décision de thrombolyse chez les patients admis dans les premières heures pour un AVC. » Dans un contexte où chaque minute correspond à la destruction de quatre millions de neurones, disposer d’un bilan complet, fiable et ultra rapide est primordial. Télé-AVC Ce délai est fortement réduit avec la suite Olea Medical qui ouvre ainsi de grandes perspectives en termes de téléAVC. « C’est certainement l’indication principale car le format de l’image est simplifié, confirment Jean-Pierre Pruvo et Xavier Leclerc. Aujourd’hui, l’exploration d’un AVC par IRM produit un grand nombre d’images, environ 500, qu’il faut ensuite transmettre en totalité vers un autre centre et attendre leur interprétation. Ces étapes sont longues et à l’origine d’une perte de temps préjudiciable pour le patient. En fait, l’information principale dont nous avons besoin pour décider d’une thrombolyse peut être affichée sur une seule image résumant l’étendue des anomalies en diffusion. C’est l’intérêt essentiel de ce logiciel. Vous êtes par exemple à Calais, une IRM cérébrale est réalisée en urgence pour AVC mais il existe un doute sur l’interprétation des images et une incertitude quant à la décision de thrombolyse. Vous n’avez pas de neurologue, votre urgentiste propose de prendre l’avis de Lille. L’équipe de Lille va septembre 2010 • attendre vos images et grâce au logiciel, l’image résumée sera reconstruite et c’est uniquement cette image-là qui nous intéresse et qui sera transmise. » Les deux neuroradiologues lillois sont unanimes sur les avancées que permet la suite logicielle PerfScape™ & NeuroScape™. Ils aimeraient d’ailleurs pouvoir en apporter la preuve scientifique et, pourquoi pas, collaborer avec l’éditeur dans ce sens. « Pour en prouver la validité scientifique, il faudrait faire un essai en double interprétation, en aveugle, avec un centre qui utiliserait le logiciel et un autre qui ne l’utiliserait pas. Nous avons également relevé que la limite du système est d’utiliser une console dédiée sur laquelle il faut charger les images et les reconstruire, ce qui peut prendre un peu de temps. L’idéal serait d’intégrer le logiciel à la console de commande principale afin que le manipulateur puisse luimême l’appliquer, ce qui serait un gain supplémentaire de temps. » TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 23 DOSSIER JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES an di es o lo gie Jo u r né fr ç a is e s d e R a Le Centre Hospitalier Princesse Grace automatise ses contrôles qualité L’utilisation du logiciel ARTISCAN d’Aquilab simplifie grandement les contrôles qualité des appareils d’imagerie médicale du centre hospitalier monégasque et permet d’anticiper toute panne matérielle. ’une capacité de 631 lits, le centre hospitalier Princesse Grace (CHPG) a pour vocation d’accueillir les patients de la Principauté de Monaco et des Alpes-Maritimes. Son plateau technique est doté d’équipements très performants (accélérateur de particules, IRM, 5 scanners dont un PET scanner, 2 GAMMA caméras, 2 salles de radiologie numérique et un mammographe numérique…). Pour assurer les contrôles qualité réglementaires, le CHPG a choisi la solution ARTISCAN d’Aquilab. D «Cette solution est composée d’une partie logicielle qui permet de faire les mesures, précise Benjamin Serrano, docteur en physique et physicien médical, et nous utilisons de nombreux fantômes, spécifiques à chaque source d’imagerie pour recueillir les données.» La législation française spécifie par arrêté ou décret pour chaque machine quel contrôle qualité effectuer, de quelle manière et avec quel fantôme. neuve ou éventuellement lorsqu’il y a une grosse réparation à faire. Par exemple, si nous changeons un tube à rayons X sur un scanner, nous faisons une recette sur la partie rayons X que nous allons mesurer.» Le CHPG utilise ARTISCAN depuis cinq ans et est entré en routine il y a deux ans sur les scanners et la médecine nucléaire. Le système utilise la norme DICOM et se sert du réseau de l’établissement pour transférer les données acquises au niveau des modalités. «Avant d’utiliser ce logiciel, nous effectuions les contrôles manuellement, se rappelle Benjamin Serrano, mais il y avait des écarts selon les utilisateurs. Maintenant nous sommes dégagés de cette partie et l’analyse est extrêmement rapide. Une fois que vous avez protocolisé votre contrôle qualité, il suffit de réaliser le contrôle puis récupérer les images et l'analyse se fait en quelques secondes. De cette façon, nous gagnons beaucoup de temps et nous pouvons nous permettre de le faire plus souvent. » Législation française « Aquilab s'est calée sur cette législation pour reproduire au minimum ce qui est recommandé par la réglementation, reprend Benjamin Serrano, mais nous en faisons beaucoup plus.» Tous ces contrôles s’effectuent sous la responsabilité des services de radio-physique et biomédical. « Il y a deux pistes, explique Gérard Blanchy, ingénieur hospitalier en chef du service biomédical et correspondant de matériovigilance, premièrement, et c’est l'objectif du contrôle qualité réglementaire, nous vérifions en faisant des mesures régulières tous les mois, trimestres ou six mois, que les données restent toujours dans les normes du constructeur. Ensuite, il y a la recette qui consiste à effectuer des mesures lorsque nous recevons une machine 24 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 Anticiper la panne « De notre côté, ajoute Gérard Blanchy, cette solution nous a permis de mettre le doigt dans le contrôle qualité, ce qui était trop compliqué avant. Nous avions vraiment besoin d’outils simples et faciles à utiliser, sinon ce n'était pas envisageable. D’autre part, les utilisateurs sont de plus en plus intéressés par le contrôle qualité pour la simple raison que très souvent, cela permet de déceler un problème bien avant que la panne franche arrive. » Véritable « allier qualité », ARTISCAN permet aux professionnels du centre hospitalier Princesse Grace de profiter de conditions de travail optimales, avec des outils parfaitement réglés, dont le premier bénéficiaire reste le patient. « Maintenant, nous intervenons avant le fournisseur et avant même que le médecin ne se rende compte d’un problème de qualité sur l'image, conclut Gérard Blanchy, car nos mesures et le calcul informatique sont bien plus précis que l'œil. Pouvoir anticiper une panne est un des principaux intérêts de ce logiciel. » JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES es fr o lo gie Jo u r né Parole d’expert an di DOSSIER ç a is e s d e R a Quand l’échange de données patients entre les états membres coulera de source Par Marcel Wassink, vice-président, Nuance Healthcare EMEA l existe actuellement des projets pilotes concernant la technologie de création de comptes-rendus structurés, basée sur la parole – une nouvelle utilisation de la technologie de reconnaissance vocale permettant aux médecins de saisir rapidement les informations au moment de la prestation des soins – dans les centres de recherche de certains hôpitaux en Europe et aux Etats-Unis. Et ils montrent de bons résultats. Ces possibilités marqueront une étape clé dans la mise en place en Europe d’un marché unique de santé en ligne. Actuellement, l’échange des données entre les généralistes et les hôpitaux reste une exception. Mais la recherche en matière de création de comptes-rendus structurés, basée sur la parole progresse vite. I elon la Commission européenne, les patients doivent avoir accès aux soins de santé dans tous les états membres. Néanmoins, avec les 23 langues officielles de l’Union européenne, l’échange des données patients reste un sujet délicat. La création de comptes-rendus, basée sur la technologie de reconnaissance vocale, compte parmi les solutions aidant au partage des informations au sein de différents services, de différents hôpitaux, voire de différents pays. Plus de 600 000 citoyens européens vivent dans un pays et travaillent dans un autre. Ils ont quotidiennement affaire à différents systèmes de santé. S’ajoutent à cela les quelques 450 millions de touristes chaque année et un nombre constamment croissant de personnes en voyage d’affaires. Il devient clair que l’information de santé ne s’arrête pas aux frontières. Que se passe-t-il donc lorsque Mme Durand, originaire de Lyon, a besoin de soins d’urgence à Athènes ? Le Dr Dimitriou peut-il avoir accès aux données concernant les allergies de la patiente, ses maladies chroniques ou encore ses prescriptions médicamenteuses renseignées dans son Dossier Patient Informatisé en France ? Avec le consentement de la patiente, oui – du moins à partir de 2015, selon une recommandation de la Commission européenne. Idéalement, ces informations doivent pouvoir être obtenues dans la langue maternelle du médecin les sollicitant. S 26 • Quand langue standardisée signifie meilleure communication Une terminologie médicale homogène et normalisée est la condition primordiale pour que les Dossiers Patients Informatisés (DPI) fonctionnent entre différents pays. Les DPI avancés utilisent des codes médicaux ou des schémas médicaux de classification qui convertissent les descriptions du diagnostic et des procédures en nombre compris de manière universelle. Telle une bibliothèque ou un dictionnaire, les schémas de codification « L’ère de l’échange de dossiers patients, même entre les états membres, a débuté », explique Marcel Wassink, permettent de standardiser le contenu des comptes-rendus médicaux entre les médecins, les hôpitaux et les pays. Les codes numériques peuvent être utilisés pour partager des données au sein des DPI et permettent de créer du texte de manière automatisée dans toutes les langues prises en charge. Plusieurs de ces schémas médicaux de codification sont actuellement utilisés. SNOMED CT (Systematised Nomenclature of Medicine Clinical Terms), par TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 exemple, est un catalogue international de termes médicaux comprenant des maladies, des diagnostics, des procédures médicales, etc. Un autre système est par exemple la CIM (Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes) publiée par l’OMS. La CIM utilise des codes à six chiffres pour classifier les maladies et différents signes, les symptômes, les résultats anormaux, les dysfonction nements, les circonstances sociales et les causes externes responsables des blessures. Les DPI avancés utilisent des formulaires de données prédéfinis et normalisés et il ne reste plus au médecin qu’à cliquer avec sa souris pour générer des codes. Tel un dictionnaire ou une librairie en ligne, la catégorie sélectionnée peut avoir de nombreuses sous-catégories. Le médecin est guidé vers le terme adéquat dans le schéma de codification du DPI. Bien qu’elle garantisse la complétude et l’exactitude du DPI, cette approche est difficile à utiliser. C’est un travail de longue haleine et ennuyeux, décrit par un médecin comme la “mort par clic”. Dicter un diagnostic Ce besoin de remplir des formulaires standardisés peut tirer profit d’une technologie faisant l’effet d’une tornade sur le secteur de la santé : la reconnaissance vocale. Près de 50% des radiologues européens entrent des données dans leur ordinateur en utilisant leur voix, se passant désormais du clavier, de la souris ou encore de services de transcription. La reconnaissance vocale est devenue la méthode standard pour la saisie des informations patients, pas seulement dans les services de radiologie. De nombreux hôpitaux en France adoptent la reconnaissance vocale ; en Espagne, le service galicien de santé a mis en place des DPI intégrant la technologie de reconnaissance vocale, pour le traitement des DPI de plus de 2,6 millions de citoyens. Au Royaume Uni, le “Yorkshire and Humberside Collaborative Procurement Hub” a passé un contrat pour fournir le traitement numérique de la parole à des groupes du NHS dans tout le pays pendant les quatre années à venir. L’accord est estimé à plus de 20 millions d’euros. Lorsqu’un médecin utilise la reconnaissance vocale pour saisir un diagnostic ou des résultats de radiologie dans son ordinateur, il peut librement dicter les infor- mations – comme s’il parlait à un collègue, une secrétaire médicale ou s’il s’enregistrait avec un dictaphone. L’ordinateur convertit la dictée en texte. L’utilisation de ce concept de formulaires structurés utilisés par les DPI est au centre de la recherche européenne et du développement européen en matière de technologies vocales. Des résultats ont montré que les formulaires de DPI dotés de la reconnaissance vocale permettront de supprimer les désagréments occasionnés par l’utilisation répétée du clic dans de nombreux documents. Un rêve devenu réalité ? Revenons à notre exemple : à Athènes, le Dr Dimitriou pourrait donc tout simplement dire en grec « La patiente, âgée de 65 ans, souffre de déshydratation conduisant à une crise d’apoplexie. La pression artérielle est stable de 120 à 80. Le pouls est à 120. Le poids est de 76 kg. 300 ml de solution saline par per- fusion. Contrôle du volume hydrique recommandé ». L’ordinateur cochera toutes les cases appropriées pour le médecin. Une fois disponibles sous forme de codes, les résultats du Dr Dimitriou pourront être transférés dans le DPI de Mme Durand à Lyon pour être fidèlement transcrits et stockés de manière sûre dans son dossier en France, mettant ainsi cette information à la disposition de son généraliste. À l’heure actuelle, les soins n’en sont pas encore là et cet exemple représente davantage l’exception ; l’échange continu de données entre les généralistes et les hôpitaux, même s’ils se trouvent dans la même région, est relativement rare. Souvent, même les services de cardiologie et d’hématologie d’un seul et même hôpital ne disposent pas de l’infrastructure nécessaire pour pouvoir partager leurs données. Abonnez-vous Bulletin d’abonnement à nous retourner accompagné de votre règlement : SANNO FRANCE - Technologies et Innovations hospitalières - 32, bd de Strasbourg - 75010 Paris Oui, je souhaite m’abonner au MAGAZINE T.I.H. 1 abonnement (4 numéros par an) .............................. 33,50 € ................ abonnements ..................x 33,50 € soit , ..................€ Ci-joint mon réglement par : Chèque bancaire ou postale à l’ordre de Date et signature : SANNO FRANCE Société / Hôpital ................................................................................................ Nom ........................................................................................................................... Prénom ....................................................................................................................... Adresse ....................................................................................................................... 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'hôpital Privé Jean Mermoz a été inauguré en août 2008. Issu du regroupement des Cliniques Jeanne d’Arc, Sainte-Anne Lumière et Saint-Jean, il fait partie des établissements privés les plus importants de l'agglomération lyonnaise et de la région Rhône-Alpes. Élu deuxième au Palmarès des meilleurs établissements privés de France (Le Point du 7/01/2010), il est doté d’un service d’Imagerie qui vient de s’enrichir d’une nouvelle technologie à visée diagnostique. Il s’agit de l’élastographie, système qui consiste à analyser la dureté des tissus. Cette technique est indépendante des autres modes d’imagerie (radio, écho, scanner, IRM) et n’est absolument pas invasive, basée sur des ondes ultra-sonores. « Nous avons déci dé de nous équiper de l’élastographie, explique le Dr Christophe Tourasse, spécialisé en Sénologie, car nous sommes persuadés de son intérêt diagnostic, particulièrement en pathologie mammaire ». L Élastographie dynamique et quantitative Le principe d’élastographie développé par SuperSonic Imagine est basé sur un concept original. L’appareil va créer un impact (onde de focalisation) dans les tissus qui va générer secondairement une onde de choc (onde de cisaillement) dont la vitesse de déplacement va être fonction de la dureté des tissus. Elle va 28 • se propager rapidement dans les tissus durs et plus lentement dans les tissus mous. La sonde est capable de gérer 20 000 images/s ce qui lui permet de suivre en temps réel l’onde de cisaillement, de donner ainsi des informations dynamiques et quantitatives (en kilopascals) sur la dureté tissulaire tout en continuant à fournir une imagerie échographique conventionnelle. « Nous avons choisi l’appareil d’échographie Aixplorer ® de la société SuperSonic Imagine reprend le Dr Tourasse car son procédé d’élastographie nous a séduit par sa précision, sa reproductibilité, et sa facilité d’utilisation. Ses qualités en imagerie conventionnelle sont également très appréciables ». Aixplorer ® apporte, de part sa technologie unique et brevetée, la possibilité d’analyser de manière fiable, précise et reproductible l'élasticité des tissus. Sa puissance de calcul, issue des développements informatiques en matière de jeux vidéo, permet d’intégrer parfaitement cette nouvelle technologie à un échographe de qualité. Un pas dans la caractérisation des lésions mammaires « Nous avons testé cette élastographie dans des pathologies diverses du sein, comparé ses résultats avec les données histologiques sur plus de 100 lésions et les résultats obtenus sont très encourageants ». Une étude multicentrique regroupant des équipes américaines et TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 Dr Christophe Tourasse, médecin radiologue européennes est en cours et les résultats préliminaires présentés au congrès ECR 2010 de l’European Society of Radiology ont montré une meilleure caractérisation des lésions mammaires quand on couplait l’élastographie à l’échographie mammaire. « Les résultats fournis par l’élastographie sont très pertinents particulièrement dans les lésions à faible risque de malignité (BIRAD 3 et 4A écho). Cela nous permettra certainement de reclasser certaines de ces lésions comme bénignes et de limiter ainsi des biopsies inutiles. Dans les cas plus litigieux, l’élastographie nous donne des informations sur le risque de malignité qui sont indépendantes des autres techniques d’imagerie et qui nous aident dans notre choix décisionnel ». Un outil de pratique quotidienne « La facilité d’utilisation de l’élastographie sur l’Aixplorer ® permet de l’intégrer au cours d’un examen échographique en pratique courante et n’allonge pas le temps d’examen de façon significative. Il m’est difficile, après plusieurs mois d’utilisation de cet appareil, d’analyser une lésion mammaire sans faire une étude en élastographie car c’est se priver d’informations souvent pertinentes et rapidement obtenues » conclut Christophe Tourasse. DOSSIER JFR 2010 L’IMAGERIE EST AU CŒUR DES RÉVOLUTIONS MÉDICALES an di es o lo gie Jo u r né fr ç a is e s d e R a Au C.H. de Laon, PACS et téléassistance font bon usage Avec l’offre de services intégrée à la solution d’archivage déployée par e-MEDIA à Laon, les radiologues et cliniciens du centre hospitalier bénéficient d’un téléaccompagnement personnalisé favorisant le bon usage des outils du PACS. e centre hospitalier de Laon est un établissement public de santé comportant 498 lits d'hospitalisation complète et 18 lits d'hospitalisation de jour. Son système de PACS est récent puisqu’il a été mis en place en avril 2009 par la société e-MEDIA, sous la direction du chef de service d’imagerie, le Dr Brijawi. Parti de rien, puisqu’il n’avait pas d’archivage, l’établissement dispose aujourd’hui d’une installation complète comme le précise Claude Régnart, cadre manipulateur, responsable du service radiologie ; L « Nous avons un serveur situé dans un local technique d'imagerie avec 7 To de mémoire sur disque dur et un deuxième serveur de secours qui se trouve dans un autre bâtiment de façon à pouvoir conserver nos archives en cas d'accident. Ensuite, nous avons une console d'interprétation pour le scanner avec deux écrans. Nous avons la même console dans la salle de réunion pour la cancérologie. Nous disposons d’une troisième console en salle d'interprétation sur laquelle nous interprétons 30 • essentiellement les images en coupe, provenant du scanner et de l'I.R.M. Toujours dans cette même salle d'interprétation, nous avons une autre console qui permet de voir les images planes, notamment la mammographie, avec des écrans de 5 millions de pixels. Ces équipements nous ont été fournis par eMEDIA ». Évolutif et adapté Évolutif, ouvert, intégrant des produits eMEDIA, Intrasense et Keosys, le PACS du CH de Laon a été construit sur mesure, en fonction des besoins de cet établissement de taille moyenne et dans des délais assez courts. « L'installation complète a été faite en trois semaines, confirme Claude Régnart, une formation, à laquelle ont été conviés tous les radiologues en priorité, a été faite par la société e-MEDIA. Par la suite, nous avons fait une formation pour les cliniciens ». Cinq radiologues utilisent les outils eMEDIA et une trentaine de praticiens ont accès aux images dans l’établissement. « Nous avons en effet deux types de diffusion, détaille Claude Régnart, nous diffusons en JPEG, ce qui nous permet de TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 voir les images avec un logiciel sans les modifier. Puis nous avons un deuxième logiciel, que nous pouvons installer sur une quinzaine de postes où là, par contre, les images sont diffusées en DICOM avec des possibilités de mesure, de variations de contraste, etc. Au niveau du fonctionnement du service, nous pouvons quand même ressortir des images anciennes, ce qui était impossible auparavant et nous ne sommes plus bloqués. Avant par exemple, les images du scanner ne pouvaient être visualisées que sur la console du scanner. Maintenant lorsqu’elle est occupée, nous pouvons facilement les regarder ailleurs. Cela nous a quand même apporté beaucoup ». Téléassistance Pour le Dr Tarroun, un des cinq radiologues du centre hospitalier, les avantages sont évidents. « C'est toujours agréable de travailler avec un système d'archivage et de pouvoir comparer des clichés anciens. Avant c'était difficile de visualiser une vingtaine ou une trentaine de clichés pour chaque examen. Par contre aujourd'hui, sur deux écrans, nous pouvons visualiser et comparer 2 examens différents et réaliser des reconstructions 3D avec une résolution et une qualité d'image excellente ». D’autant que l’offre de services proposée par e-MEDIA permet d’avoir une assistance personnelle et permanente en cas de besoin, comme le confirme le Dr Tarroun. « Nous disposons d’un numéro de téléphone hotline si jamais il y a un problème ou si nous voulons savoir comment faire une reconstruction très spécifique, pour une artère coronaire par exemple ou pour un traitement d’image vraiment très pointu, nous pouvons avoir une réponse quasiment instantanée avec la possibilité de prise de contrôle à distance. Aujourd'hui avec l'intranet dans l'hôpital, nous pouvons également consulter tous les clichés facilement et sans nous déplacer. Avec la solution e-MEDIA, nous avons la possibilité de personnaliser et d’adapter les paramètres d'affichage pour chaque médecin et cela aussi est très intéressant ». u Jo rnées Nation a ital SIH 20 e LES NOUVEAUX DÉFIS DU les DOSSIER 20 àl ’Hô p Territorialisation et mutualisation, deux axes d’avenir pour les systèmes de santé an s de c n tio ommunica L’Association des Technologies de communication HOSpitalière (ATHOS) se prépare à célébrer son vingtième anniversaire. René Bonnet, son président, revient sur son histoire intimement liée à celle du développement des TIC en milieu hospitalier. TIH : Vous êtes un des fondateurs d’ATHOS. Quels ont été les moteurs de sa création ? René Bonnet : ATHOS, c’est une histoire un peu particulière. En 1989, l’hôpital de Lannemezan, dans lequel je travaille, était un peu précurseur en matière de videotexte. Nous avions déployé sur le site de l’hôpital 450 minitels qui permettaient à tous les services de consulter les informations, passer des demandes d’interventions… Un peu comme nos intranets actuels. Cela a créé une émulation, plusieurs établissements sont venus consulter le site et une quinzaine nous a suivis. Nous avons accompagné certains de ces établissements dans le lancement de leurs applications. J’ai alors proposé à notre directeur de l’époque de créer un club d’utilisateurs de videotexte en milieu hospitalier pour qu’utilisateurs et techniciens puissent se rencontrer, échanger leurs expériences. Le directeur m’a suggéré de fonder plutôt une association et voilà comment en 1990 nous avons créé Athos. Et, petit à petit, les adhérents, de plus en plus nombreux, se sont réunis pour échanger sur tout ce qui pouvait se faire en matière de 32 • communication hospitalière, essentiellement grâce à des présentations d’établissements qui avaient mis en place ce type de solution. C’est l’établissement qui adhère à notre association, c’est une de nos particularités. Aujourd’hui nous en réunissons 57. TIH : Vous fêterez les 20 ans de l’association en octobre, lors de vos journées nationales. Belle performance ! R.B. : Oui, parce que c’est quand même bien qu’une association hospitalière soit toujours présente au bout de 20 ans. Qu’elle ait pu traverser toutes les étapes. Nous sommes partis du minitel et nous arrivons maintenant à Internet et à des systèmes d’information très complexes. Son nombre d’adhérents a toujours augmenté et elle a pris sa place dans le milieu hospitalier. Nous avons vécu de grandes étapes. La première étape a été franchie avec les premières expériences en matière de télémédecine, dans les années 1992 - 1993. Mais l’étape la plus importante a été l’abandon du videotexte pour Internet et intranet. Un autre moment important se TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 prépare. J’ai créé Athos il y a 20 ans. Les années passent, les jeunes arrivent. Depuis l’année dernière, Samuel Chevalier a été nommé délégué général de l’association. C’est lui qui est maintenant le fer de lance d’Athos. TIH : Quelles grandes lignes voyez-vous se dessiner pour les 10 prochaines années ? R.B. : Je pense que l’association a de longues années devant elle dans la mesure où nous allons de plus en plus vers la mutualisation et la “territorialisation”. Athos sera bien à sa place pour montrer comment certains établissements entreront dans cette démarche et mettront en œuvre des réalisations originales et novatrices à promouvoir. Ce que je souhaite surtout, c’est qu’Athos garde ce lien d’amitié et de partage qui s’est créé. C’est quelque chose que je ne retrouve pas ailleurs. Je me déplace pas mal, visite beaucoup de manifestations, mais ce coté « Athosien », très humain où on enlève toute discrimination entre un simple informaticien et un directeur permet de décloisonner beaucoup et de faire communiquer. J’espère que cela continuera dans ce sens. DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH Le CH Bretagne Atlantique se dote d’un SI Médical global et intégré Le centre hospitalier confirme la pertinence de son choix McKesson pour la médicalisation de son système d’information. n 2004, le centre hospitalier Bretagne Atlantique de Vannes, établissement de référence du 4e territoire de santé de sa région, lançait son grand projet de dossier patient informatisé. « Avec la volonté, précise Roland Barel, directeur des Systèmes d'Information, de pouvoir construire un dossier unique institutionnel facilitant le partage de l’information entre professionnels de santé, dans le cadre de la prise en charge globale d’un patient vu en urgence, en consultation ou en hospitalisation. Cette démarche nous a amenés à choisir, en 2005, le logiciel CrossWay Hôpital de McKesson. Nous l’avons par la suite enrichi progressivement de fonctionnalités et d’applications complétant notre offre sur les urgences et les blocs opératoires. » Le choix d’un système d’information médical fédéré autour des solutions McKesson est donc établi dès l’origine, autorisant enfin l’abandon de l’ancien système sectorisé et de ses multiples dossiers médicaux élaborés par spécialité. E Rapidité impressionnante Les premières étapes du projet confirment très vite la pertinence du choix initial. « En l’espace de 6 mois, s’étonne encore Roland Barel, nous avons pu déployer le DPI CrossWay Hôpital sur ses fonctionnalités de base, dans tout l’établissement : les unités de soins, mais aussi les services médico-techniques ». Après la mise à disposition de la partie bureautique, l’équipe de Roland Barel s’attaque au développement des interopérabilités avec les applications métiers de l’établissement telles que CardioReport, Xplore, Diamic... Sont également développés des débranchements contextuels, entre autres vers l’application PACS du centre hospitalier pour ouvrir, à partir du DPI, l’accès aux images scanner et IRM. « Puis nous avons initié en 2007 le déploiement de la prescription informatisée sur tout l’établissement, reprend Roland Barel, chantier majeur et transversal sur lequel nous avons fait aujourd’hui plus de la moitié du chemin avec 800 lits informatisés ». Précisons au passage que le CH Bretagne Atlantique est réparti sur deux sites distants de 20 km et que sa capacité totale d’accueil est de 1 400 lits. Clé du succès Parallèlement au projet prescription informatisée, démarre aussi le développement de l’architecture WiFi et de ses outils nomades, notamment des PC portables sur chariot autorisant prescription et administration à la porte de la chambre, sans y entrer cependant aujourd’hui. À Vannes, les aides-soignants associés au projet disposent aussi des mêmes outils que les médecins et le personnel infirmier. La phase de déploiement dans les services est souvent la plus longue, mais ce facteur « temps » est primordial. Roland Barel confirme : « La charge nécessaire d’accompagnement sur le terrain des nouveaux utilisateurs est de 2 semaines. C’est le facteur clé du succès de ce type de projet. Il convient en effet de passer du temps auprès des utilisateurs pour les rassurer, répondre très précisément à leurs questions et attentes, adapter le paramétrage à leur mode de fonctionnement, les accompagner dans ce changement pour qu’ils s’approprient pleinement l’outil ». Objectif suivant : ouvrir le système d’information médical vers la communauté hospitalière de territoire, vers la médecine de ville. « Nous souhaitons aussi vivement développer l’intégration des 3 applications McKesson installées dans l’établissement, conclut Roland Barel, à savoir CrossWay Hôpital pour le dossier patient institutionnel, UrQual pour celui des urgences et BlocQual pour la gestion des blocs opératoires. Ces outils peuvent fonctionner en septembre 2010 • Roland Barel, directeur des Systèmes d'Information au CH de Vannes mode autonome mais l’intérêt d’avoir fait le choix de 3 logiciels McKesson est de pouvoir imaginer, j’espère à relativement brève échéance, leur parfaite intégration.» En effet, après les travaux d’intégration d’UrQual sur les urgences qui vont trouver un aboutissement au travers des versions V7 actuellement en phase de recette, McKesson est également en cours de développement d’une solution bloc / anesthésie nativement intégrée à CrossWay Hôpital. Il s’agit du projet HBloc dont l’objectif est de supporter le circuit des interventions chirurgicales dans sa transversalité, pour limiter les contraintes liées aux interfaces dans le contexte sensible d’une prise en charge au bloc. De plus HBloc bénéficie de tous les avantages ergonomiques et technologiques du mode web 2.0. « HBloc est la première étape de l’évolution technologique progressive de CrossWay Hôpital. Ce projet est stratégique pour McKesson et pour nos clients car il assure la pérennité des investissements déjà réalisés dans leur SIH » précise Christophe Boutin, président de McKesson France. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 33 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH La m-santé : la convergence téléphonie - santé Par Jean-Michel Huet, Senior Manager chez BearingPoint a mobilité est en train de devenir une question essentielle dans le domaine de la santé. Longtemps les questions relatives à l’usage de la téléphonie mobile ont concerné plutôt un usage autour du « bien être » (wellness) plutôt que de la santé stricto sensu. Il s’agit alors essentiellement des déclinaisons sur mobile des sites web, par exemple, d’information santé (doctissimo, healthways, wellsource, …) permettant un accès à de l’information multi-support (texte, video, podcast). Dans le même esprit, les services de coaching et conseil (myfoodphone, myprivatecoaching, …) avec des accès à des réseaux de spécialistes, à des logiciels d’évaluation, d’assessment ou de suivi et enfin de sauvegarde de données personnelles sur sa santé (healthVault, « google ») se sont aussi développés. L ces usages grand public viennent s’ajouter de plus en plus des usages de « m-santé » (« m » pour mobile) de plus en plus proche du quotidien des acteurs de la santé. Cette convergence, pour reprendre le terme consacré, entre les métiers de la santé et des TICs s’explique par trois phénomènes très récents. Deux d’entre eux sont d’ordre technologique. D’une part le développement de hauts débits sur les téléphones mobiles grâce à la 3G aujourd’hui, au LTE demain qui offrira des échanges de données volumineux, rapides et multimodaux, permettant de recevoir des images tout en parlant ; d’autre part la puissance des smartphones qui autorisent, grâce à leur large écran et au développement de la technologie tactile, une nouvelle manière d’appréhender le téléphone mobile. Grâce aux réseaux et à l’écran tactile, ce sont donc des données détaillées, des photos, des vidéos, des applications métiers et médicales qui peuvent être utilisées souvent en lien direct avec le système d’information de l’hôpital. Dans un métier où le personnel de santé est très souvent en À 34 • situation de mobilité au sens physique du terme, y compris au sein même de l’hôpital, ces apports sont fondamentaux. Le 3ème phénomène est en termes d’usages. En effet sur les différentes étapes de la chaine de valeur de la santé, les usages de m-santé se développent. La particularité réside dans le fait que ces usages ne sont pas forcément corrélés aux deux premiers phénomènes et parfois les anticipent. J’en veux pour preuve le fait que certains de ces usages ont d’abord connu un succès en Afrique où les débits sont moins élevés, avant de se développer en Europe. Quelques usages et applications clés sont aujourd’hui à signaler. Dans le domaine de la prévention, les alertes par téléphone mobile sont de plus en plus nombreuses. Vodafone a mis en place en Espagne un système d’alertes allergies gérés depuis des hopitaux pour leur patients tandis que de nombreux opérateurs africains proposent des services par sms de sensibilisation contre le sida. Dans le registre du diagnostic, le développement du télé-diagnostic – y compris par mobile – permet de limiter les TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 temps de transports médecins / patients. Un programme de ce type dans la dermatologie est ainsi disponible en Égypte, tandis que ces applications s’inscrivent typiquement dans les services d’urgence et leur relation avec les hopitaux pour gagner du temps quand une intervention à l’hôpital s’avère nécessaire. Dans le champ du traitement, les outils de mobilité servent tant à suivre la traçabilité des médicaments qu’au suivi des traitements (cell life en Afrique du Sud pour les traitements ARV ou le monitoring cardiaque en Europe). En ce qui concerne le suivi, la mobilité a aussi de l’intérêt pour tout ce qui concerne, par exemple, la surveillance à distance des patients, éléments structurels de l’hospitalisation à domicile par exemple. Enfin, la formation du corps professionnel de la santé peut aussi être assurée par des smartphones comme cela se voit de plus en plus en Europe. La m-santé est donc un enjeu clé des prochaines années, les usages, les débits télécoms et les écrans tactiles ne cessant de s’améliorer. Étape à ne pas rater. DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH L’hôpital Foch gère les flux de ses données patients grâce à la plateforme Ensemble d’InterSystems Applications métiers, prescriptions médicales et imagerie; à terme, ce sont plus de 80 applications qui échangeront en toute sécurité. L’hôpital Foch a choisit la plateforme Ensemble pour gérer la totalité de ses flux applicatifs. Le projet a été développé en partenariat avec l’intégrateur ARES. La problématique de l’hôpital Foch était claire : trouver une plateforme d’intégration permettant d’interfacer ses applications métiers avec son système d’information afin de gérer et de rationnaliser les flux de plus en plus nombreux. Cette solution devait bien sûr répondre aux contraintes de sécurité dues aux données échangées. Avec ses 600 lits, l’hôpital Foch est le centre hospitalier le plus important des Hauts-de-Seine et gère chaque année, entre autres interventions, 37 000 hospitalisations, 2 700 naissances et plus de 110 transplantations (poumon, rein)… avec toutes les données patients que cela représente. Le choix d’une solution généraliste orientée métier. « Entre les solutions dédiées au monde de la santé et les solutions plus généralistes, nous avons fait le choix d’une solution généraliste d’un éditeur expert dans le domaine de la santé, explique Khalil Aouad, DSI de l’hôpital. Avec Ensemble d’InterSystems, nous bénéficions d’une solution rapide, évolutive et adaptable aussi bien à nos besoins spécifiques métier qu’à nos demandes périphériques ». Un bénéfice à terme pour le patient et le personnel hospitalier Actuellement, une dizaine de flux est en production, correspondant à l’intégration des applications de prescriptions et de chimiothérapie dans le système d’information. Ces flux mettent en relation ces deux applications avec la gestion administrative des patients et la gestion des stocks. Par ailleurs, une vingtaine d'autres flux sont également en tests. Les nouvelles applications sont intégrées de façon beaucoup plus rapide et plus fiable. Le personnel infirmier peut ainsi disposer des nouvelles fonctionnalités plus rapidement. Le dossier patient intègre toutes les informations concernant sa santé, ses antécédents, ses soins et traitements particuliers. Les données sont vérifiées et transmises afin que le personnel accède en toute sécurité et rapidement au dossier des patients depuis les différents systèmes utilisés (PC, moniteur, système embarqué…). En étant libérés des tâches répétitives, les membres du personnel donnent toute sa valeur à leur mission en leur permettant de se focaliser sur l’accompagnement des patients et de s’impliquer plus dans la vie de l’hôpital. Le renforcement de la sécurité Afin de renforcer la sécurité et la qualité des informations, le système a été documenté pour intégrer protocoles et normalisation. Cette démarche permet de fiabiliser les prescriptions et de diminuer les risques d’erreurs. Les référents métiers pourront ainsi également superviser les flux. L’hôpital anticipe ainsi la mise aux normes et se prépare à la demande de septembre 2010 • règlementation des systèmes d’information bientôt en vigueur. L’occasion également pour l’hôpital d’homogénéiser les flux en standard HL7 et autres. Pris en charge nativement par la plateforme, ces protocoles spécifiques aux applications du monde de la santé permettent de transférer toutes les informations et les sources émettrices dans ce format pour une meilleure communication. L’optimisation du système d’information Pour le service informatique également, la plateforme Ensemble est une réelle évolution. La gestion des données de façon standardisée et sécurisée sur un système opérationnel 24/7 et fiable, la supervision et traçabilité permettant de suivre un message de bout en bout, un système indépendant de l’application source pour modifier ou ajouter un flux rapidement, une alerte immédiate en cas de panne… autant de fonctions qui libèrent l’équipe informatique de tâches fastidieuses et répétitives. Par exemple, lorsqu'une cible est indisponible, les messages sont stockés dans la base interne de l'EAI, et sont renvoyés à la cible dès que celle-ci redevient disponible (par un mécanisme d'empilement/dépilement interne à l'EAI). Les collaborateurs peuvent ainsi se consacrer à d’autres projets plus valorisants et plus enrichissants pour euxmêmes et pour l’hôpital. L’interfaçage à terme de la plateforme avec la gestion des stocks ou la finance, par exemple, fait partie des projets de développement de l’hôpital. « Les capacités de la plateforme Ensemble, associées au professionnalisme et à la disponibilité d’InterSystems et d’ARES nous apportent la solution qui répond à nos attentes dans la gestion de nos données patients et nous ouvrent des perspectives d’évolution adaptées aux transformations de notre métier, conclut Khalil Aouad ». TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 35 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU Reportage SIH par À Dax, l'hôpital virtualise son stockage L'hôpital de Dax virtualise son système de stockage afin de répondre à un besoin de haute disponibilité. Dans le même temps, l'établissement tire le bilan de la virtualisation de ses serveurs, réalisée il y a quatre ans dans une optique de Plan de continuité d'activité. et établissement public de santé, dont le siège se situe à Dax dans les Landes (40), se répartit sur 7 sites (5 à Dax, 1 à St-Vincent-de-Tyrosse et 1 à Magescq). Il héberge 1 000 lits. C La DSI a mis en place un réseau de stockage SAN (Storage Area Network) totalement redondant, en reprenant son ancienne baie de stockage, répliquée en mode synchrone vers une nouvelle baie. En temps normal, les deux baies fonctionnent en mode actif/actif. Les fonctions de basculement automatique ont été employées notamment durant le déménagement des machines à l'occasion du changement de salle informatique. La DSI pouvait débrancher l'une des baies et la transférer dans le nouveau bâtiment, pendant que l'autre prenait le relais grâce à une option de "Failover/Fail-back". Après le transfert et la remise en production de la seconde baie, le (re)basculement et l'équilibrage de la charge s'effectuent automatiquement. Ce processus est transparent pour les utilisateurs et élimine le besoin d'une migration et assure la disponibilité des données. Déroulement de la phase d'implémentation Deux personnes de la DSI du centre hospitalier de Dax ont été formées sur la solution et ont participé au déploiement. « La migration s'est déroulée étape par étape, sur une période d'environ 3 mois. L'architecture déployée e système d'information du Centre Hospitalier est désormais réparti sur 2 salles blanches, dans deux bâtiments distincts, distants de 250 mètres. Chaque salle est équipée d'un réseau SAN composé d'un contrôleur, d'une baie de stockage, de 2 serveurs en mode "cluster", de 2 commutateurs et d'un serveur hébergeant une solution de sauvegarde. Les deux SAN sont reliés par fibre optique à 10 Gbit/s et fonctionnent en mode de réplication synchrone actif/actif. La solution prévoit une option dite de "Thin Provisionning" (allocation de capacité de stockage avant qu'elle ne soit réellement installée L 36 • physiquement dans la baie de disques) et visant à assurer l'allocation dynamique et optimisée des capacités de stockage en environnement hétérogène. Cette solution assure une option "Auto Fail-Over" et "Fail-Back" dont l'objectif est de garantir un basculement automatique d'un SAN vers l'autre en cas d'interruption impromptue ou planifiée, comme dans le cadre d'une maintenance ou encore d'un déménagement. Au retour à la normale, le système bascule et le rééquilibrage des charges s'effectue automatiquement, sans intervention manuelle. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 Gilbert Martin, responsable des systèmes d'information et d'organisation Cela aurait pu se faire plus vite. Cependant, nous préférions prendre notre temps et éviter de lourdes interruptions de service. Tout s'est fait avec beaucoup de précaution, vu le contexte d'une activité critique 24/7 », explique Gilbert Martin, de la DSI. Il ajoute : « Avant le déménagement, nous avons installé les contrôleurs, ce qui a permis de mettre notre ancienne et notre nouvelle baie en miroir. Nous avons ensuite répliqué une machine après l'autre sur la nouvelle baie. Cette opération a duré entre 3 et 4 semaines. Mais la configuration était différente dans le sens où nous étions déjà sur des machines virtuelles. L'opération la plus lente concernait la migration de nos serveurs de fichiers, la sauvegarde de ce type de machine s'avérant toujours plus longue. Une fois la migration des serveurs terminée, nous avons transféré l'une, puis l'autre baie dans le nouveau bâtiment. Pendant ce temps, nos serveurs continuaient de tourner. » Le volume géré est actuellement de 10 To de données au total (5 To par réseau SAN). “Cela nous laisse 30% de marge, et nous prévoyons une croissance importante en 2011, à la suite de la consolidation de nos différents systèmes d'imagerie. L'étude pour la mise en place d'un PACS (Picture Archiving and Communication System) qui s'y rattachera, est en cours.“ Le Centre hospitalier de Dax a choisi la solution SAN symphony de DataCore pour répondre à son besoin de Haute Disponibilité. Pour mémoire, le centre hospitalier de Dax a toujours misé sur l'informatique. En 2006, la DSI a entrepris la virtualisation de ses serveurs suite à un déménagement de la salle informatique centrale. En 2006, 30 serveurs d'applications physiques ont été virtualisés, 14 en 2007 puis 24 en 2010. La DSI a également déployé des clients légers sur près de 700 postes de travail, sachant que le parc informatique est composé de 900 PC. De cette manière, la DSI a pu consolider son parc informatique et réduire ses coûts d'exploitation, de maintenance et de support inhérents. Plus loin encore, il y a 20 ans, l'éta- Serveur VMware IBM 6 ports Ethernet 1 Gb/s 2 cartes HBA 4 Gb/s Serveur VMware IBM 6 ports Ethernet 1 Gb/s 2 cartes HBA 4 Gb/s Baie de disque IBM Fast T600 blissement hospitalier avait mis en place la solution de gestion des dossiers Patient en ligne « Plus ». Ce projet portait initialement sur le programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) et notamment la partie MCO (Médecine, Chirurgie, Gynécologie-Obstétrique). Mais très vite, le champ fonctionnel de Médiane PLUS avait ciblé d'autres fonctions relatives à la prise en charge globale des patients, parmi lesquelles aujourd'hui le bloc opératoire, Baie de disque IBM DS4700 l'activité urgences, la gestion des rendezvous, le circuit du médicament et le dossier de soins. À ce jour, 450 000 dossiers patients sont en ligne et plusieurs millions de documents produits en interne depuis 1990 sont accessibles en temps réel. L'équipe informatique du centre hospitalier de Dax, composée de 10 personnes, oeuvre pour améliorer le système d'information et assurer la continuité des activités. S LES NOUVEAUX DÉFIS DU ECIAL SIH TI QU A IS LI ÈR LOG E DOSSIER P E HOSP IT La logistique hospitalière, parent pauvre des systèmes d’information ? Beaucoup d’établissements hésitent à s’équiper d’outils logistiques. Pourtant de la bonne coordination des flux dépendent réduction des coûts et accroissement de la sécurité, le patient étant au cœur du dispositif. our nous, la logistique, c'est la gestion de flux, explique François Bisch, responsable de la commission logistique hospitalière de l'ASLOG, les premiers flux dans un établissement de santé sont les flux de patients. Tous les flux de produits et de matières en découlent. Il y a deux catégories de flux. Ceux qui vont de l'extérieur vers l'unité de soins et les flux de collecte qui vont de l'unité de soins vers l'extérieur ». En tant que telle, la logistique n'est évidemment pas une affaire nouvelle. Ce qui est nouveau en milieu hospitalier, c'est de coordonner tous ces flux au profit des unités de soin. Cela demande de placer la gestion logistique sous une seule et unique autorité, afin d'harmoniser les circulations de produits et matières. P « Favoriser la sécurité “Bien organisés, nous allons favoriser la sécurité des patients, reprend François Bisch, par exemple, s’il est choquant de voir une palette dans un bloc opératoire parce que nous savons tous qu'une palette est un objet sale, un colis en revanche, ne dérange personne alors qu’il est passé par plusieurs plateformes de messagerie et plusieurs mains. C'est donc aussi au logisticien de prévoir des circuits de livraison qui prennent en compte le fait que plus on s'approche du patient, plus l'environnement est propre et plus il faut désemballer les objets livrés pour qu'ils soient dans un état de propreté compatible.” Face à une telle complexité, on imagine aisément l'aide que peuvent apporter les outils informatiques. On imagine aussi des liens étroits entre les directions logistique et informatique. “Nous avons forcément beaucoup de contacts avec les gens des systèmes d'information par contre, regrette François Bisch, les personnes des S.I. sont focalisées sur le dossier pat ien t alo rs que la logistique en est, culturellement, très éloignée. Nous passons ainsi en énième priorité, et sommes relativement mal servis”. Situation frustrante, d'autant que chez les éditeurs aussi, l'intégration d'outils 38 • logistiques au sein des différents logiciels utilisés dans les services hospitaliers, ne semble pas être une priorité. Flux d'informations “ Si nous voulons faire de la gestion de flux physiques, détaille François Bisch qui est également responsable de la logistique au CHU de Dijon, il faut gérer les flux d'informations associées. Les nouvelles technologies sont très aidantes dans ce domaine. À l’opposé, il n'existe pas de système de réception dans les logiciels soignants. En tant que fournisseur, nous pouvons disposer d'un WMS au niveau du magasin central. Mais nos clients ne sont pas spécialement équipés. Il faut donc que nous développions, ce que nous avons fait à Dijon, notre propre système de réception à la place des unités de soins.” Au-delà des outils, il reste encore beaucoup à faire, à commencer par la base, avant que la logistique ne puisse être totalement intégrée dans les systèmes d'information. “Il y a deux catégories d'articles. Les articles en stock et ceux hors stock qui ne sont pas gérés en central et sont livrés directement aux unités de soins. Ainsi, quand vous prenez un établissement moyen, plus de la moitié des stocks physiques n'est pas gérée par un système informatique. Alors avant de parler d'ERP, de WMS et de tous ces TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 François Bisch, Président de la CoLogH, (Commission Logistique Hospitalière) de l’ASLOG et de GS1 France. logiciels, il faudrait déjà mettre tous les produits dans le système.” Évolution Certaines évolutions semblent absolument nécessaires dont une en particulier qui, selon François Bisch, permettrait une avancée notable. “La grande évolution serait de pouvoir recevoir les avis d'expédition de nos fournisseurs. Ce document permet de savoir que sur tel colis portant tel numéro (SSCC1), vous avez tels produits avec tels codes articles (AMM13 ou GTIN2), numéros de lot et dates de péremption, pour telles quantités... Enregistrer ces données de façon électronique pour n'avoir plus qu'à vérifier la réception et l'intégrer sans faute de ressaisie de numéros d'articles, de lot, etc. Voilà la grande évolution de demain : pouvoir faire la traçabilité depuis la fabrication du produit jusqu'au lit du patient.” SSCC: Serial Shipping Container Code, code d’identification des colis, au standard ONU. 2 AMM13 : pour les médicaments, code d’Autorisation à 13 caractères de mise sur le marché pour l’AFSSAPS. GTIN : code article à 13 caractères, international et unique, au standard international GS1. 1 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU Reportage SIH par Convergence vers IP des réseaux déployés au Centre Hospitalier de Cambrai et au CH Sud Francilien es centres hospitaliers de Cambrai et le futur site unique de l'hôpital Sud Francilien à Evry vont déployer en tout 940 Terminaux Multimédia Patient (TMP) fonctionnant sur IP. Ces centres hospitaliers optent pour des réseaux 100% IP. Les hôpitaux sont séduits par la convergence des réseaux vers IP. Le centre hospitalier de Cambrai commence à déployer ce mois-ci, 237 Terminaux Multimédia Patient (TMP) fonctionnant 100% en IP. L Le centre hospitalier veut diversifier l'offre de services destinée aux patients. Via un écran tactile, les patients et le personnel médical disposeront des dernières applications multimédia : télévision, vidéo, téléphonie (standardisée avec le protocole SIP), internet, intranet. En outre, dans l'hôpital, 23 téléviseurs équipés de Set Top Box seront installés pour récupérer les signaux TV transmis sur le réseau IP. Le TMP sera enfin utilisé pour accéder à un point de vente avec, notamment, la possibilité de commander des journaux. « La reconstruction du Centre Hospitalier de Cambrai prend en compte l'accueil et le confort du patient, comme en témoigne l'équipement des chambres dotées des technologies modernes. La mise à disposition de Terminaux Multimédia doit permettre au patient de se sentir comme à l'hôtel », affirme Daniel Bricout, directeur du Pôle Financier et du Système d'Information du CH de Cambrai. « Les systèmes d'information constituent l'un des vecteurs de modernisation des établissements de santé car ils agissent comme un relais de communication tourné vers les malades tout en valorisant l'image de marque de l'établissement. Le futur site unique de l'hôpital Sud Francilien, de son côté - dont l'ouverture est prévue en mai 2011 - déploiera en tout 703 TMP à usage « métier » et « hôtelier », dont : - 597 TMP disposant d'un accès sécurisé à l'ensemble des applicatifs « métier » utilisés au chevet du patient ainsi que d'un accès aux services multimédia de divertissement pour le patient. 40 • La téléphonie se fait via le protocole SIP ; - 106 TMP destinés à être installés dans les salles d'opération ou dans les box de soins. Le but : permettre l'accès au dossier du patient de manière rapide et sécurisée et sur un support facilement nettoyable si le box est utilisé par un autre médecin ou patient. Par ailleurs, 113 téléviseurs avec Set Top Box seront mis en oeuvre. Les Set Top Box sont utilisées pour récupérer et interpréter le signal TV diffusé sur le réseau informatique. Là encore, comme à Cambrai, le TMP servira à assurer la tenue d'un point de vente avec mise à disposition, notamment, de journaux. Les informations relatives aux patients seront à terme disponibles et mises à jour en temps réel. Une innovation sera la mise en place TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 d'un service de cafétéria, de boutique et de distributeur automatique, en plus de l'intégration traditionnelle du dossier patient numérique. C'est l'intégrateur INEO Com, Groupe GDF SUEZ, qui a été retenu sur l'ensemble de ces projets. Dans son offre, le Terminal Multimédia Patient (TMP) a pour vocation de centraliser toutes les sources d'information disponibles au sein des systèmes d'un établissement hospitalier. Il permet de gérer le dossier médical du patient, ainsi que l'ensemble des services à sa disposition (gestion des menus, intendance, livrets d'accueil, enquêtes de satisfaction, etc.). Les dernières applications multimédia sont disponibles via l'écran tactile : télévision et vidéo à la demande, radio, téléphonie ou encore Internet et Intranet (e-mails, jeux en réseau, questionnaires en lignes, etc.). Les informations relatives au patient sont disponibles sous réserve d'identification sécurisée et mises à jour en temps réel : dossier patient, délivrance des médicaments, résultats d'examens... pour faciliter le travail du personnel. DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH La prescription informatisée démarre en novembre à l’hôpital Foch L’établissement de Suresnes intègre la solution OmniPro de la société belge MIMS à son système d’information. Le projet initié en 2007 est en phase de démarrage. « OmniPro vient s’intégrer dans un système d’information déjà très riche au niveau fonctionnel, explique Khalil Aouad, le DSI de l’hôpital Foch à Suresnes. Les solutions qui seront déployées sont la prescription et le circuit du médicament, le dossier de soins, la prescription d’examens radiologiques et biologiques ». L’appel d’offre a été lancé fin 2007. Le contrat a été signé avec MIMS en septembre 2008 et les travaux de mise en œuvre ont débuté au printemps 2009. «Nous avons démarré l’utilisation du dossier infirmier dans le service pilote il y a trois mois et allons enchaîner avec la prescription de médicaments courant novembre ». Plus de deux années ont donc été nécessaires au démarrage fonctionnel du projet Foch qui a fait l’objet d’une réflexion particulièrement minutieuse. Transversalité Toutes les étapes préparatoires ont été primordiales. « Il est vrai que, dans cette période, nous avons apporté beaucoup d’attention à l’analyse des besoins, au recueil d’informations dans tous les services impliqués, précise Khalil Aouad, car nous voulions un projet transversal dans l’hôpital. Nous avons un système d’information fortement intégré : environ 80 applications et 130 flux inter-applicatifs et nous ne saisissons pas deux fois la même information ». Jusqu’à présent, l'hôpital Foch disposait de développements spécifiques pour ces différentes interfaces. Avec l’arrivée d’OmniPro et de ses 25 flux supplémentaires, l’établissement a choisi de mettre en place une plateforme d’échanges, un EAI, pour sécuriser et standardiser les flux. Cette étape d’analyse, de réalisation et de validation des interfaces a donc été une étape délicate. « En effet, nos logiciels pointus disposant de fonctionnalités avancées ont nécessité de délicates opérations d’interfaçages avec OmniPro ». La mise en production s'est effectuée début 2010. Protocolisation La prescription de médicaments s'apprête à démarrer en novembre dans le service de neurologie. « Ce qui est intéressant avec OmniPro, c’est que nous pouvons définir des protocoles thérapeutiques et les médecins peuvent les sélectionner ensuite d’un seul clic. Le recours à ces protocoles prédéfinis et validés permet d’augmenter la qualité des prescriptions et génère des gains de temps, sans entraver la liberté du prescripteur qui peut en adapter le contenu. Nous avons aussi la possibilité de définir des préférences par médecin et par service. » Projets connexes Pour réussir ce projet d’informatisation, l’accès à l’information médicale doit être facilité au maximum et réalisable au chevet du patient : l’exhaustivité, la traçabilité, la confidentialité des données en seront grandement améliorées. Au périmètre purement fonctionnel et technique, viennent s'ajouter d’autres projets. septembre 2010 • « Nous avons constitué un groupe de réflexion sur l’ergonomie du poste de travail pour le personnel médical et soignant. Les services pilotes vont tester deux modes différents : la mobilité avec des chariots informatiques pour le premier, et des ordinateurs fixes en chambres pour le second, précise Khalil Aouad. Cela passe aussi par l’installation de toute l’infrastructure : wifi, câblage supplémentaire, support des ordinateurs ». Autre bénéfice, la virtualisation du poste de travail permet d’utiliser le mode itinérant, c’est-à-dire de retrouver son environnement de travail sur un autre ordinateur tel qu’il a été laissé sur le précédent. Le projet Foch a soulevé de nombreux défis techniques : la volonté de rester au plus près des besoins spécifiques de chaque service implique en effet de véritables prouesses en termes d’interfaçage. De plus, son paramétrage a tenu compte au plus près des besoins réels de l’institution. Au final, le résultat se révèle très novateur. Il est également généraliste et sait répondre aux besoins très pointus des métiers. Il servira très certainement de modèle pour le développement des solutions éditées par la société MIMS en France, qui travaille déjà dans un système de partenariat avec l’hôpital Foch. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 41 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU Reportage SIH par Le centre hospitalier de Saint-Dizier opte pour des postes de travail virtuels Basé sur les technologies Citrix, le choix de l'établissement permet aux médecins de retrouver leur poste de travail partout dans l'hôpital. e centre hospitalier de Saint-Dizier (Haute-Marne) s'est lancé dans la virtualisation de ses postes de travail, afin que les professionnels de santé accèdent à leur environnement de travail habituel depuis tout endroit de l'hôpital. L Le nouveau centre hospitalier de SaintDizier (baptisé Geneviève de Gaulle Anthonioz) a accueilli ses premiers patients en décembre 2009. Il s'agit d'un bâtiment unique de 37 000 m2 doté d'une capacité d'accueil de 303 lits et d'un système d'information entièrement revu. Dans cette nouvelle configuration, les médecins ne possèdent plus un bureau personnel dédié comme c'était le cas dans l'ancien hôpital du centre-ville. Toutes les consultations sont regroupées au rez-de-chaussée pour que les patients limitent leurs déplacements dans l'hôpital. Les médecins sont donc amenés à utiliser les postes à disposition dans ces bureaux de consultation, tout en devant également se connecter dans leurs unités de soin respectives et dans les chambres des malades. Il fallait éviter de multiplier les postes de travail et faciliter la mobilité des médecins dans l'hôpital. Un appel d'offres a été publié avec comme pré-requis des postes de travail de type clients légers, faciles à gérer, moins coûteux et permettant d'augmenter la durée de vie des postes. La solution retenue a été choisie car « elle permettait d'offrir un vrai bureau Windows complet aux utilisateurs, tout en répondant parfaitement aux contraintes de mobilité, et ce à un coût raisonnable », déclare Olivier Marcoux, DSI du centre hospitalier de Saint-Dizier qui dispose d'une équipe de 4 personnes. 42 • Centre hospitalier Geneviève De Gaulle Anthonioz à Saint-Dizier Les premiers utilisateurs sont les médecins qui reçoivent les patients en consultation externe. Les bureaux médicaux sont équipés de postes clients légers auxquels ils se connectent à l'aide de leur identifiant et de leur mot de passe. Ils retrouvent immédiatement leur environnement de travail personnel avec les applications en cours d'utilisation. De même, les postes utilisés aux urgences, déjà équipés de clients légers sont virtualisés. Le DSI envisage d'étendre la solution aux 400 postes de l'établissement « mais seulement après avoir fait le point sur cette première étape ». Côté bénéfice, « nous pouvons gérer ces postes de façon centralisée indépendamment du matériel. Le déploiement des applications et l'administration des postes de travail sont considérablement simplifiées. Nous pouvons déplacer ou changer rapidement les postes de travail sans devoir tout réinstaller ». Les utilisateurs retrouvent leur environnement de travail habituel, quel que soit le poste qu'ils utilisent. La mobilité entre dans les habitudes grâce à la possibilité de se connecter n'importe où dans l'hôpital ; les micro-coupures réseau n'impactent plus la productivité. Les utilisateurs sont automatiquement recon nectés, ils gagnent du temps et ne perdent pas d'information. Les usages possibles de postes virtuels sont multiples : l'accès au dossier patient, les postes de prescription au pied du lit du malade. La salle de formation est équipée de 10 PC qui vont être transformés en postes virtuels avec un master de formation pour les équipes médicales, le personnel soignant et administratif. C'est la solution XenDesktop de Citrix qui a été installée. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 DOSSIER Enquête LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH par Le Syntec Santé ausculte l'hôpital de demain Les marchés publics intéressent de plus en plus les fournisseurs IT, en particulier deux secteurs verticaux émergents : l'école numérique et la santé. Pour chacun d'eux, les approches et les maturités sont différentes, les rapports entre directions générales, DSI et utilisateurs complexes, le Syntec Informatique a donc édité un livre blanc sur le sujet le plus délicat, celui de l'hôpital numérique. epuis trois ans, le Syntec Informatique a mis sur pied une structure, Syntec Santé, chargée de baliser le chemin de ses adhérents sur le secteur informatique et santé. Trois groupes de travail fonctionnent : poste de travail, télémédecine et système d'information global. Parallèlement, plusieurs rapports parlementaires sortent (par exemple celui de Pierre Labordes sur la télémédecine) suivis ou non de projets de loi. D « Nous sommes là pour fédérer nos adhérents sur ces sujets, une cinquantaine actuellement travaillent sur Syntec Santé et porter nos propositions auprès des pouvoirs publics et des directions hospitalières, souligne Christian Nibourel, président du comité Syntec Santé. Nous souhaitons, sur l'hôpital, sortir de l'approche strictement informatique pour aller vers les directions générales des hôpitaux ou des regroupements d'hôpitaux ». Le Syntec Informatique a donc présenté, sur l'hôpital numérique, un livre blanc qui balaye large. On trouve beaucoup de principes généraux. Par exemple, l'accompagnement du patient. « Il s'inscrit de plus en plus dans une chaîne de soins, dont le SI constitue la colonne vertébrale et plus dans une succession d'actes médicaux isolés », souligne Christian Nibourel. L'hôpital a besoin d'échanges sécurisés, en interne entre services, en externe en direction des ARS (les agences régionales de santé), c'est la notion d'hôpital étendu. Cet hôpital va également se porter sur des sujets bien connus par le Syntec : CRM, ERP, BPM, systèmes de gestion finances et RH. En bref, le syndicat professionnel et ses adhérents veulent se présenter avec une approche centrée sur les questions de santé plus que sur les technologies. « Un défaut de vision et de gestion globales » Leurs clients potentiels s'inscrivent en effet dans des logiques particulières. Orientations règlementaires, climat financier de vigilance budgétaire, mais aussi déploiements nouveaux. Le Syntec Informatique attend beaucoup du grand emprunt. Mais il ne cache pas au détour du livre blanc constater « une absence de sensibilisation et de formation des équipes, y compris de direction, aux bénéfices des systèmes d'information et de communication, qui se traduit par un défaut de vision et de gestion globales : faible intérêt accordé aux projets d'informatisation, carence du poste de maîtrise d'ouvrage, restriction des budgets dédiés au système d'information et de communication, positionnement inadapté de la DSI dans les structures de direction ». Le constat est sévère. Pourtant, certains interlocuteurs changent. En particulier, ils se regroupent. Peu d'hôpitaux ont la taille nécessaire pour développer des plateformes et ils les réalisent à plusieurs. De même, des procédures d'achat mutualisées se mettent en place. C'est le cas de UniHA (Union des Hôpitaux pour les Achats), créé en 2005, un regroupement de 32 CHU et 21 centres hospitaliers qui travaille sur douze filières : de l'achat de savon à celui d'ordinateurs ! Cette structure représente 45% de la dépense totale des hôpitaux français. UniHA vient d'être référencée par Oracle et discute avec Microsoft pour bénéficier de conditions particulières. Beaucoup de grands fournisseurs se positionnent ainsi sur ce marché. Les acteurs du marché français de taille moyenne vont-ils en pâtir ? Sur l'hôpital, les grands fournisseurs devraient s'entourer d'éditeurs spécialisés, ou de SSII et d'intégrateurs régionaux comme sous-traitants. Syntec informatique c’est…. 1 000 entreprises adhérentes ctivités 3 métiers, 3 groupements d’a Édition de logiciels ues Conseil et Services informatiq Conseil en technologies 7 Délégations Régionales septembre 2010 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 43 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH Sécurité des SI de Santé, vers Par le Dr. Jean-Pierre Blum, Président du Comité Stratégique des Assises Sécurité des Systèmes d’Information de Santé ’informatique structurée en Système d’Information (SI) hospitalier est désormais ncontournable. Par sa puissance incomparable, elle génère un nouveau paradigme s’agissant de la prise en charge des patients. Cette évolution technologique oblige les acteurs de santé à une profonde remise en cause de « l’Habitus Hospitalicus ». Parmi ces bouleversements, l’adossement du SI de Santé à une politique de sécurité robuste devient un corollaire absolu de la prise en charge des Patients. L L’heure de la convergence a-t-elle sonné pour les acteurs de santé ? Au siècle du crayon et du papier, nous étions tenus à l’Éthique et à la confidentialité par le seul Serment d’Hippocrate1. Désormais, les établissements de santé se dotent d’outils d’information contribuant à l’utilisation et à la diffusion de données médicales, administratives et financières dématérialisées. Ainsi, nous sommes devenus « TIC-dépendants ». Là où il fallait une clé ou un crayon, il faut désormais une énergie fiable, un SI continu, des acteurs responsables, la garantie cryptée de la confidentialité des données personnelles, la traçabilité des acteurs, des outils de lutte contre les malversations internes et externes et des armes anti-intrusions. C’est un changement structurant des modes de pensée et des comportements. On a cru un moment que l’achat de licences d’antivirus, de pare feux ou d’antispams tiendrait lieu de politique de sécurité. Ce n’est pas le cas ; au grand dam des directions générales des établissements déstabilisées parce que jamais formées à la sécurité des SI. Depuis peu, se dessine une réglementation que d’aucuns considéreront comme complexe ou inapplicable ; mais, et c’est l’actualité, on entrevoit une gouvernance renouvelée impliquant le HFDS, l’ANSSI et l’ASIP. Le CNOM et même le LESSIS semblent également converger vers plus de cohérence. Le succès de l’entreprise dépend désormais à la fois de la capacité des institutions à formuler des messages clairs et 44 • utilisables au quotidien et aux directions générales à conduire leur politique de sécurité et à manager leur garde rapprochée (DRH, DSI,RSSI). Une forme « d’interopérabilité » en somme … On doit à la vérité dire que l’on prend le chemin de la réalité concertée. Politique de sécurité : de la stratégie de moyens à la stratégie d'objectifs Il est bien temps que les directeurs des établissements prennent pleinement conscience des enjeux liés à la sécurité et de leur responsabilité légale. Les objectifs sont connus : les SI de santé doivent faciliter le travail médical au profit des patients, garantir la sécurité des personnels et des flux financiers des établissements2. Les options pour conduire à bien ces objectifs sont également établies : la direction d’établissement conduit la Politique de Sécurité en se dotant des compétences et des moyens adaptés (CSP 1100-4). Il est donc impératif d’évaluer les risques et les menaces, de définir les priorités et les besoins, de mettre en adéquation la politique de sécurité et les moyens de formation, la conduite du changement et autres outils d’évaluation et de maturité. Cette entreprise repose principalement sur quatre acteurs : le directeur général, le DRH, le DSI et le RSSI. La solidité de l’équipe autour d’un directeur volontaire et éclairé, s’accordant sur les chemins de la pertinence, est la clé de voûte d’une sécurité des SI de santé affirmée. Il n’est de vérité que d’hommes. Statut ou compétence, that is the question… TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 Risques et menaces, plaidoyer pour une mesure objective permanente Le temps des uns n’est pas celui des autres car il en va de la sécurité des SI de santé comme de la théorie de la relativité 3. Tout dépend de la position de l’observateur dans l’espace et dans le temps. Tout ou presque oppose l’Institution, les esprits malveillants et les acteurs de terrain. Il faut sans doute rappeler aux premiers l’existence du principe d’entropie cher à Carnot, aux seconds les risques pénaux encourus et aux derniers qu’ils font partie d’un secteur en mutation systémique aux services garantis par l’État. On demandera aux uns de prendre en compte la Phronesis aristotélicienne (sagesse pratique de l’action) et aux autres leurs obligations de moyens et de résultats. Dans un monde parfait, il y aurait une gouvernance de la sécurité unifiée basée sur des textes pratiques et adaptés à la prise en charge des patients ; il y aurait des directeurs généraux, acteursmanagers, conduisant en toute responsabilité la politique de sécurité de leur établissement grâce à une équipe consciente des risques, aux compétences reconnues, dotée de moyens adaptés, évaluant la performance grâce à des outils irréfutables. Mais voilà, de la théorie « nationale » de l’évolution à la l’Etat de l’Art, sans état d’âme pratique « locale », il existe un hiatus dans lequel s’insinuent à la fois des normes mal respectées, des pannes électriques, informatiques ou de réseaux, des négligences internes, des malversations externes ou internes, sans parler de cyber-criminalité. Le tout sans que jamais ne soit mesurée l’activité des postes de travail et des matériels connectés. Et au milieu le directeur d’établissement ne coule pas que des jours heureux lorsque survient un accident. Il est donc temps que toutes les parties se concertent sérieusement, que les acteurs soient une fois de plus sensibilisés, éclairés sur les risques et menaces, formés correctement et responsabilisés sur la base d’une gouvernance intelligible. Rappelons-nous qu'un accident est vite arrivé et que, selon les hautes autorités de sécurité nationales, le problème n'est pas de savoir si, mais quand il interviendra. Et en la matière, quand on imagine le pire on est rarement déçu. Et les budgets direz-vous ? La réponse : If you think Education is expensive, Try Ignorance 4. RSSI : la quadrature du cercle chez Robinson Crusoë La fonction de RSSI n'est pas une sinécure pour celui qui crie au loup sur son île déserte. Cette fonction, récente dans “l'establishment” hospitalier, n’en a ni l’autorité médicale, ni l'assise du corps des directeurs généraux et moins encore le bénéfice de l'effet dossier patient des directeurs des systèmes d'information. En effet, soit le RSSI appartient à une structure de type CHU et il doit trouver son chemin dans un mille-feuille hiérarchique complexe, soit il dépend d'un Centre Hospitalier et il s'échine à chercher des appuis et des ressources ; sans parler des moyens financiers à débloquer en période de restructuration hospitalière. Un DSI d'un très grand groupe hospitalier résume assez bien la situa- tion : “Les SI représentent 3% des préoccupations de la direction générale et la sécurité 3% des budgets de ces SI.” Pourtant, le RSSI n'est pas exigeant, il demande simplement que, conformément à la réglementation en vigueur et à venir, la politique de sécurité soit portée par la direction générale, les risques définis et les priorités décrétées, les chartes de bons usages publiées, la conduite du changement mise en place, les équipes concernées correctement formées et les moyens adéquats dégagés. En allant plus loin, on peut rêver d’un RSSI directement rattaché à la DRH travaillant en harmonie avec la direction des risques. Il faut regretter que, tant qu'il sera considéré comme un centre de coût pour des risques prétendument hypothétiques, la cause de la sécurité et du RSSI auront du mal à trouver une place stratégique au sein des établissements. Pourtant, les risques humains et financiers sont majeurs. Ce constat global, les enjeux de Santé Publique et les risques encourus ont conduit à la mise en place des Assises de la Sécurité des SI de la Santé. Cette manifestation accueille, pour sa seconde édition, les décideurs institutionnels, acteurs et industriels, avec le soutien officiel du Ministère de la Santé et des Sports et en particulier de Jean-Marie Bertrand, haut fonctionnaire de Défense et de Sécurité des Ministères Chargés des Affaires Sociales. 1 « Admis à l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qu'il s'y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime. » 2 Budget hospitalier - PLFSS 2009 - 50,9 T€ 3 Albert Einstein, Prix Nobel de Physique 4 A. Lincoln, Address to The Senate septembre 2010 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 45 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH Le CHU d’Amiens contrôle en temps réel son parc informatique L’utilisation du logiciel NEXThink permet une cartographie en temps réel du fonctionnement du SI du centre hospitalier. Pilotage de la maîtrise des risques par indicateurs et détection instantanée de toute anomalie. Le CHU Amiens-Picardie est organisé autour de 18 pôles. D’une capacité de 1 703 lits et places, il emploie environ 6 800 personnes (médical et non médical). Son système d’information travaille au service du patient avec le renforcement du dossier patient informatisé et la saisie de l’information en temps réel au plus près de la source. Son parc informatique est assez conséquent puisqu’il compte près de 3 500 postes. Pour la gestion de ce parc, le CHU utilise un logiciel particulièrement intéressant, NEXThink, permettant de cartographier en temps réel le fonctionnement des ordinateurs sur le réseau interne. « Nous l’utilisons depuis un an à peu près, confirme Julien Rousselle, res ponsable de la sécurité des systèmes d’information du CHU, ce logiciel est très performant, pertinent. Nous avons été séduits par sa simplicité et aussi par son évolutivité. Lorsque vous subissez une attaque, vous ne pouvez le savoir que si vous possédez les outils permettant de la voir et de comprendre sa méthode de propagation. J'ai constaté que la solution NEXThink descend à un niveau granulaire très fin. Elle scanne vraiment la moindre petite chose sur le poste et cela descend au niveau de l'exécutable, du binaire, de la signature du binaire. C’est l’analyse dynamique et permanente du comportement du poste qui apporte un niveau beaucoup plus fin que n'importe quel autre outil ». NEXThink permet de détecter instantanément toute anomalie en temps réel. Il permet également de contrôler de façon continue la conformité des postes de travail et leurs utilisations avec la politique de sécurité du centre. 46 • Tout voir la trace. Si demain, nous devons enquêter pour savoir d'où est venue l'attaque, nous pouvons tout retracer avec l'historique. Le suivi de notre politique antivirale est enfin très précis et documenté ». « On ne rate rien, reprend Julien Rousselle, on est sûr que tout est tracé dès que le poste est connecté sur le réseau et dès qu’il y a exécution d’un programme. Nous pouvons vraiment tout voir. Cela permet de faire du reporting et Intuitif et simple des recherches sur tous les aspects Toutes les informations sont agrégées d’un SIH. C’est-à-dire, par exemple, lis- sur un serveur central. Quelques ter les utilisateurs, les sources, les serpostes sont équipés de l’outil client qui veurs et les applications, mêmes des permet de faire les investigations et de applications à risque, et d'avoir des ana- créer les tableaux de bord. Cette confilyses, des tableaux de bord de pilotage guration permet ainsi de faire des reet des cartographies du réseau. C’est de quêtes sans limitation, de publier des la gestion de parc, mais en même temps indicateurs et des graphiques et, en de l'inventaire dynamique des versions cas de besoin, de reporter, par mail, des applicatifs… pour vérifier également tout incident aux équipes techniques la conformité de son parc. Cela permet ou aux personnes intéressées. « L'outil de tout contrôler, y compris de savoir si est convivial, conclut Julien Rousselle, le logiciel sera à jour au niveau des li- même l'interface est assez dynamique. cences, des mises à jour… ». Ainsi, si C'est vraiment intuitif et simple d'utiliune application malveillante est introduite sation. C’est bien la solution de pilodans le réseau à partir d’une clé USB par tage de la gouvernance et de la exemple et que l’antivirus ne possède maîtrise des risques des postes de travail que nous recherchions. Ses points pas encore sa signature, Nexthink va déforts sont la simplicité, la performance celer immédiatement, de par le comportement de cette application, son carac- et l’ergonomie ». tère dangereux ou anormal et alerter la direction du service. « Vous recevez un mail avec le suivi des menaces principales, des graphiques…, explique Julien Rouselle, cela permet de voir aussi l'évolution sur le réseau d'un exécutable qui se propage sans raison. Nous arrivons à tracer un spyware qui se propage avec NEXThink, même si sa signature n’est pas encore dans la base de l’antivirus. Cela peut compenser enfin une faiblesse de l'antivirus qui n'a pas une vision globale. Enfin, cela fait de l'ar- Visualisation temps réel de NEXThink: l'infection chivage et nous en conservons confiker sur les machines et le réseau TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH Sécurisation des accès à distance, IPdiva donne le « La » Depuis 2004, la société IPdiva conforte sa place de leader sur le marché de la sécurisation des accès distants en développant des solutions pertinentes. Son concepteur Yvonnick David brosse pour TIH l’actualité de cette vraie diva de la sécurité. TIH : Quel est le répertoire d’IPdiva ? Yvonnick DAVID : IPdiva est un éditeur de logiciels de sécurité concentré sur les problématiques d’accès à distance aux systèmes d’information et notamment aux S.I. hospitaliers. Nos utilisateurs peuvent être agents d’une structure, clients, collaborateurs en déplacement, commerciaux, médecins en cabinet qui veulent avoir accès à des données patient distantes. Ils peuvent être aussi prestataires, devant s’interfacer avec des outils informatiques pour faire des mises à jour. Ou encore du personnel de maintenance sur des scanners, des équipements un peu lourds et à qui on ouvre un accès à distance « à la demande » pour éviter une intervention sur site. Toutes ces problématiques permettant d’assurer que toute personne connectée au S.I. est légitimement habilitée à le faire, c’est notre métier. TIH : En 2004, vous nous avez présenté IPdiva Serveur et IPdiva Gateway. Forment-ils toujours le cœur d’IPdiva ? Y.D. : Nous avons développé notre propre plateforme de contrôle d’accès en mode VPN SSL et elle se compose effectivement d’un élément de contrôle d’accès vu d’Internet, IPdiva Serveur, qui permet de s’assurer que vous êtes légitimement habilité à vous connecter et d’un élément IPdiva Gateway placé dans l’infrastructure et servant d’interface avec les applications ou les systèmes devant être accédés à distance. 48 • Cette plateforme VPN SSL s’appelle IPdiva Médiation. Nous l’avons, depuis, déclinée en un certain nombre de solutions packagées pour des environnements d’usages différents. TIH : Vous participez au développement du réseau de télé imagerie des Pays de la Loire, quel est votre rôle ? Y.D. : Nos solutions s’appliquent très bien pour des structures distantes ou connexes devant s’interfacer avec un serveur d’applications d’une structure principale. C’est dans ce contexte que se développe le réseau de télé imagerie des pays de la Loire. Des cliniques, des établissements hospitaliers périphériques, doivent traiter des échanges sécurisés avec les CH régionaux. L’infrastructure d’échanges d’informations sécurisés IPdiva Médiation est mise en place conjointement avec une application de télé imagerie développée par la société ETIAM. Nous avons plusieurs références du même type : Toulouse, Paris avec l’institut Gustave Roussy et nous venons de remporter une autre affaire, toujours avec ETIAM pour le réseau de télé imagerie de Basse Normandie. TIH : Sécurisation, authentification CPS, traçabilité sont donc des notions que vous maîtrisez ? Y.D. : Notre solution est la seule solution d’échanges sécurisés inter-sites compatible avec les certificats numériques du GIP CPS. Elle est aussi très intéres- TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 sante vis-à-vis de la traçabilité. Nous fournissons une historisation et des statistiques qui permettent de savoir à tout moment quel type d’échange a été validé, dans quel contexte, pour quelle durée et pour quel type d’application. C’est fondamental pour le milieu hospitalier et c’est une différentiation notable de nos solutions. TIH : Quels sont vos axes de développement aujourd’hui ? Y.D. : Nous venons d’introduire des compléments fonctionnels qui permettent de renforcer la sécurisation des connections de Smartphone, Iphone et autres Pda. Nous avons aussi intégré la possibilité d’interfacer des agences (ou sites déportés) en complément de personnes externes. Par ailleurs nous renforçons le couplage de nos solutions avec des produits tiers (telle que la solution de SSO d’Avencis ou client léger de Systancia) afin de répondre à des besoins beaucoup plus larges. Enfin, nous sommes très attachés à la relation de proximité que nous avons avec nos clients. Evidemment l’objectif n’est pas de faire de la personnalisation systématique mais plutôt de faire évoluer notre roadmap pour qu’elle colle au plus près à leurs attentes. DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH Opinion Plus ça va, moins ça va... Par Yannick motel, Délégué Général de LeSiSS ’article « Avis de tempête » dans le dernier numéro de T.I.H. (www.lesiss.org/ publications/201005ar) le prévoyait, la lecture des indices économiques mondiaux - exception faite de la sphère financière non productive, qui n’obéit pas aux règles rationnelles communes – le confirme : les analystes estiment désormais que le curseur oscillera durablement entre pas enthousiasmant et franchement préoccupant. La situation ne s’est en effet pas améliorée, voire s’est encore détériorée comme en témoigne – parmi bien d’autres analyses – une récente étude de la CNAM1. L Eu égard au modèle économique et comme l’indique sobrement ladite étude, « le choc conjoncturel des recettes rend d’autant plus nécessaire d’accroître l’efficience du système de santé ». Cette profession de foi doctement assénée est d’autant plus appropriée, qu’à structure démographique comparable, l’assurance maladie pointe une consommation de soins qui peut accuser une différence de 50% selon les départements ! Pire encore, enfonçant le clou en prenant l’exemple des patients diabétiques, la même source observe que les dépenses élevées ne sont pas synonymes d’une meilleure qualité des soins. Bref, chacun mesure l’ampleur des marges d’amélioration possibles dans la gestion au doigt mouillé de notre couverture sanitaire. C’est donc peu dire que notre système de santé, usé jusqu’à la corde et soumis à un cortège de tensions budgétaires inédites et durables ainsi qu’à une très forte croissance de la demande, n’ira désormais plus très loin sans une réorganisation drastique au bénéfice de la collectivité. Les pistes commencent d’ailleurs à émerger au sujet desquelles une injection massive de technologies d’information est à l’évidence inéluctable, que ce soit pour l’éducation thé- rapeutique du patient ou pour la refonte de la médecine de proximité, aujourd’hui érigées en priorité par l’exécutif. À cet égard et pour dérangeantes qu’elles puissent paraître pour les adeptes du conservatisme, les premières recommandations d’Elisabeth Hubert, misionnée par le chef de l’État, n’en demeurent pas moins courageusement visionnaires. Pour l’ancienne ministre, adieu donc au souffreteux colloque singulier, et place au décloisonnement des sphères sanitaire et médico-sociale, au travail coopératif entre acteurs de santé, et aux compétences partagées. En outre la télésanté, plus que la construction de nouveaux établissements, est désormais bien perçue par l’exécutif et par les décideurs de l’assurance maladie comme l’un des axes stratégiques d’une réponse adaptée au phénomène croissant de désertification sanitaire. Instaurer ce nouveau paradigme avec plume d’oie et parchemin relevant au mieux d’une vue de l’esprit, force est de constater qu’il va bien falloir fortement accélérer la montée en puissance des TIC sectorielles. C’est d’ailleurs ce que traduisent les différents appels à projets lancés – ou en passe de l’être – par l’ASIP Santé : programmes Émergence, Bureautique hos- 50 • • septembre 2010 TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES pitalière et Télémédecine. Au passage et sur ce dernier volet, il semble désormais acquis que les aventures courtelinesques du décret transcrivant l’article 78 de la loi HPST, dont l’examen est renvoyé au mieux à l’automne, ne constitueront pas un obstacle pour le lancement de ce projet. Cette détermination constitue une preuve de plus du volontarisme désormais affiché par la Puissance Publique, en écho de laquelle celui des industriels spécialisés de LESISS ne faillit pas. Les groupes de travail initiés par cette Fédération avec les Infirmiers libéraux ou au sujet de l’interopérabilité prospèrent à grands pas. Une Charte sur ce dernier sujet devrait être publiée à la rentrée, ainsi qu’un manifeste sur la sécurité en octobre. Au final, cette effervescence concertée semble consolider le sentiment confusément perçu par les acteurs du changement : plus ça va et moins ça va, mais avec la pression des évènements moins ça va et plus rapidement des décisions ambitieuses devront être prises. 1 « Propositions pour les charges et produits pour l’année 2011 ». www.fnehad.fr/dl/2010/07/rapport-cnamts_ chargesetproduitspropositions1.pdf DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH Comment mettre à disposition un état des lieux régional exhaustif des ressources pour les urgentistes? L’expérience de la Picardie En s’appuyant sur les travaux réalisés par la région Franche-Comté et l’expérience de l’éditeur Ilex, la Picardie met en place le ROR de manière pragmatique. e ROR ou répertoire opérationnel des ressources a été créé pour proposer une description fonctionnelle et détaillée des ressources des établissements de santé d’une région. Sa mise en place a été rendue obligatoire par les pouvoirs publics dans le cadre des évolutions réglementaires régissant la médecine d’urgence. En Picardie, ce projet est en cours de développement sous l’impulsion de l’agence régionale de santé avec le concours du collège régional des DSI de CH, du MIPIH et du GCS e-Santé. « On se rend compte par l’expérience des régions voisines que l’annuaire régional ne peut être opérationnel que s’il est alimenté à la fois par les professionnels de santé libéraux, mais aussi par les hôpitaux qui sont potentiellement d’importants pourvoyeurs d’informations, explique Fabrice Cianni, directeur des Systèmes d'Information au centre hospitalier Laennec de Creil et délégué régional du collège des DSI de Picardie. Nous avons proposé à l’ARH de porter le projet en phase d’étude dans la mesure où il intégrait le développement des annuaires d’établissement source d’alimentation de ce ROR. Grâce à cela, la région pourra déjà renseigner une partie importante des structures de soins de la région. Un médecin urgentiste du CH de Compiègne a participé au projet. Sa vision pragmatique et opérationnelle du besoin a été précieuse. En synthèse : j’ai un patient qui a telle pathologie, quel est son parcours de soin optimum? Com- L ment contacter les différents intervenants souhaités ou suggérés ? Le ROR se veut être la réponse à cela ». Effet de cohésion « Nous sommes allés nous renseigner sur le marché pour voir ce qui se faisait, reprend Fabrice Cianni, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait très peu de mise en place de projets de ce type. Dans notre quête d’informations, nous nous sommes particulièrement intéressés au projet de la région FrancheComté, réalisé avec la solution Meibo d’Ilex. Nous avions aussi dans la région un historique qu’il fallait prendre en compte : sur les dix hôpitaux qui participaient à la démarche, neuf utilisaient AGIRH, la solution de ressources humaines du MIPIH. Pour ce qui est des annuaires d’établissement, ceux qui avaient déjà démarré, avaient tous choisi la solution Ilex Meibo. Le MIPIH et Ilex venaient par ailleurs de signer un partenariat d’intégration de leurs solutions respectives (Meibo – AGIRH) et la Franche-Comté nous avait proposé par ailleurs de partager leurs efforts de développement et d’intégration de cette solution. Beaucoup de points de ralliement donc autour de ce choix ». Homogénéité Le ROR s’intégrera au site internet déjà existant de la Picardie, répertoriant de septembre 2010 • Fabrice CIANNI, Directeur des Systèmes d'Information aux Centres Hospitaliers de Creil et de St-Denis nombreuses informations telles que les pharmacies et médecins de garde, la localisation topographique des établissements ainsi que des notes ministérielles. Tous ces éléments concordant vont faciliter grandement la mise en place du ROR Picardie. « Le MIPIH, maître d’œuvre sur la solution, a contractualisé avec la région Franche-Comté pour récupérer leur application ROR, construite avec Meibo, détaille Fabrice Cianni, elle constituera le socle de base du ROR picard. Nous n’aurons plus qu’à adapter le ROR aux spécificités de la région. La grande force de la Picardie, c’est d’avoir su fédérer ses centres hospitaliers autour d’un même outil pour construire les annuaires d’établissement, source essentielle de l’alimentation du ROR ». TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 51 DOSSIER LES NOUVEAUX DÉFIS DU SIH L’Internet des objets intéresse les acteurs de la santé Le salon Cartes & IDentification est le grand rendezvous international des technologies liées à la carte à puce. Son directeur, Slobodan Pétrovic nous présente une 25e édition où les professionnels de santé découvriront de nouveaux champs applicatifs. TIH : Le salon Cartes & IDentification fête ses 25 ans du 7 au 9 décembre 2010, pouvez-vous nous retracer son histoire ? Slobodan Pétrovic : Le salon est né avec le développement et l'adoption en France des cartes à puce, notamment dans le secteur bancaire. Il est né surtout de conférences très pointues, avec quelques stands autour. Petit à petit, avec le développement de ces services et l'application de ces technologies, l'événement a pris de plus en plus d'ampleur. La partie exposition s'est développée et le salon s'est déplacé sur différents sites pour des questions de place. Actuellement, il se déroule à ParisNord Villepinte. Depuis une dizaine d'années, le salon qui était surtout européen s’est internationalisé. Près de 70 % des visiteurs viennent de l'étranger. Les régions asiatiques et nord américaines notamment sont de plus en plus présentes. Nous sommes devenus le salon leader mondial sur toutes les technologies liées à la carte à puce. TIH : Quelle est la philosophie du salon ? S.P.: Sa philosophie évolue avec l'évolution technologique du secteur. Ces technologies investissent de plus en plus de secteurs applicatifs. Il y a le développement des télécoms, le marché bancaire, les cartes de fidélité et depuis quelques années, le secteur identification. Ce marché de l'identification est un marché gigantesque pour le secteur de la carte à 52 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES puce, puisque c'est le vecteur qui sait le mieux sécuriser les données et les données transportables. Les industriels de la carte sont les premiers à s'être positionnés pour les passeports biométriques par exemple et pour toutes les technologies de l'identification telles qu'on les voit apparaître aujourd'hui. Donc la philosophie du salon est d'être aussi très à l'écoute des secteurs applicatifs. TIH : Un fil conducteur pour cette 25e édition ? S.P. : Nous travaillons généralement avec un pays à l'honneur et des animations pour mettre l'accent sur certaines applications. Cette année pour les 25 ans du salon, les animations vont donc tourner sur le sujet avec une rétrospective de la carte à puce et une vision de ce que pourrait être le marché du futur. Nous allons également développer un sujet que nous avions abordé l'année dernière pour la première fois, l'Internet des Objets et le « Machine to Machine », technologie qui permet à deux machines de communiquer entre elles. Cela va se traduire par un pavillon spécifique avec un espace d'animation où l’on verra les technologies du M to M et un espace de démonstration consacré aux « Smart Objects » qui embarquent de la connectivité, de la communication et même de l'intelligence. Comment est représenté le secteur santé ? S.P.: C’est un secteur très important et nous retrouverons une offre spécifique • septembre 2010 sur la plupart des stands. D’autre part, le sujet de la santé est abordé d'une façon plus générale avec la protection des données et des données sensibles. Dans le secteur de la santé en effet, ce sont des données très sensibles. Ce sujet est donc naturellement présent puisque les acteurs de la carte ont des solutions pour répondre aux problématiques du secteur de la santé aujourd'hui. Nous avons également vu ces dernières années apparaître des plots de démonstration exclusivement dédiés aux applications santé. Avec l'Internet des Objets, nous allons présenter trois conférences où nous parlerons beaucoup d'applications, notamment de santé, parce qu’il y a beaucoup de projets dans ce domaine. TIH : Un souhait particulier pour cette édition historique ? S.P.: Ce que nous souhaitons pour cette 25e édition et les prochaines, c'est de réussir à proposer de nouvelles perspectives pour les technologies présentes sur le salon. De bien relever tous les thèmes et les défis importants liés à la protection des données et justement de ces données personnelles, demain, avec l'Internet des objets. VU D’AILLEURS par Quand le suivi du patient se fait de l'intérieur Smart Hip, intégré aux implants de la hanche, est composé d'un réseau de capteurs qui mesurent la réception de la prothèse par le corps. Les informations sont envoyées par Bluetooth à une base de données. les circuits imprimés (feedthroughs). Reste que certains aspects doivent encore être améliorés pour généraliser l'utilisation du dispositif. “L'un des grands défis est l'alimentation électrique. Un tel système doit fonctionner pendant toute la durée du suivi tout en étant le moins invasif possible”, explique le chercheur. a faculté d’ingénierie de l’université L de Porto a mis au point un système qui effectue un suivi en temps réel de la guérison de patients opérés de la hanche. Le dispositif, baptisé Smart Hip, s'embarque sur une prothèse. Relié à un appareil Bluetooth, il est composé d’un réseau de capteurs de mesure. Ces derniers collectent diverses informations, permettant de mesurer si l'implant est accepté par le corps : détection d'éventuels déplacements, pressions... Cellesci sont alors transmises par Bluetooth à un appareil installé sur la ceinture de l'individu, et qui est lui relié à un centre de données. “Les données peuvent alors être consultées par le personnel de santé qui suit la personne”, explique à L'Atelier Raul Morais-Santos, co-auteur du projet. Améliorer l'alimentation électrique Le but est désormais de rendre ces informations accessibles sur une infrastructure consultable depuis n'importe quel appareil, comme un téléphone portable par exemple. Pour éviter les risques de rejet, l'électronique est encapsulée au sein de l'implant en titane, quand les capteurs sont situés à l'extérieur. La communication entre l'électronique et les capteurs se fait via des conducteurs destinés à connecter deux parties d'une pièce, comme sur Réduire les interventions Et d'expliquer que les batteries et solutions d'induction électromagné-tique ne sont pas encore totalement satisfaisantes. À noter : Smart Hip embarque aussi des actuateurs qui stimulent la croissance osseuse. Selon l'équipe, Smart hip servira à réduire le nombre d’interventions chirurgicales de la hanche et améliorera la vie quotidienne des patients. Environ un million d’interventions chirurgicales de cette partie du corps sont réalisées aujourd’hui en Europe et aux États-Unis. Et 5 à 10 % d'entre elles entraînent des problèmes de santé qui demandent une nouvelle intervention chirurgicale. Détectés plus tôt, ces dysfonctionnements pourraient être réglés sans opération. *F a c u l t é d ’ I n g é n i e r i e d e l ’ U n i v e r s i t é d e Porto Santé : les sites officiels ont plus la faveur que les médias collaboratifs elon qu'elle est publiée sur un blog Sou un site Internet, une information médicale ne sera pas accueillie de la même manière par les internautes. Et ce, même si elle est écrite par un professionnel de la santé. Une information rédigée par un médecin sur Internet sera considérée comme moins crédible si elle apparaît sur un blog plutôt que sur un site plus officiel. C’est ce qui 54 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES ressort d’une étude de l’université d’État de Pennsylvanie. La raison : les modérateurs et les responsables de sites Internet s’assurent que les informations qui sont publiées sur les plates-formes reconnues sont avérées et complètes. Une sécurité qui manque aux blogs, forums et réseaux sociaux. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié la réaction de • septembre 2010 volontaires à plusieurs recherches effectuées sur le web. Recherches calquées sur celles effectuées en général par les internautes. “La plupart des gens s'enquièrent d'une information médicale en ligne en indiquant les symptômes de la maladie dans divers moteurs de recherche", explique le professeur Shyam Sundar. VU D’AILLEURS US : vers un contrôle par étapes du dossier médical électronique Médecins et hôpitaux américains numérisent au pas de course les données médicales. Une précipitation qu'il convient de modérer en imposant un processus de validation par étapes, comme dans d'autres industries. ux États-Unis, le personnel soi- A gnant est très fortement incité à pas- ser au dossier médical électronique. Seulement, pour un chercheur du Centre de Sciences Médicales de l’université du Texas, il existe peu de contrôles sur la manière dont ces nouveaux systèmes sont mis en place et utilisés. C’est pourquoi il propose, en collaboration avec un collègue de l’école de médecine de l’université de l’Utah, de s’inspirer de pratiques employées dans d’autres secteurs pour veiller à leur conformité et les évaluer en cinq étapes. “Certains des systèmes mis en place ne respectent pas les standards de sécurité établis dans d’autres industries comme l’aviation ou l’industrie pharmaceutique”, explique le scientifique. Première recommandation : collecter les informations relatives aux problèmes de sécurité des dossiers électroniques. Mieux rapporter les problèmes, et contrôler plus D’après les chercheurs, à l’heure actuelle, un médecin confronté à un problème de cet ordre ne sait pas clairement à qui le rapporter. Il convient de créer un système de collecte de ces informations respectant des standards Des informations considérées comme plus fiables Et les résultats qui apparaissent sont très variés : du site d’une clinique réputée au blog personnel d’un inconnu. Les participants à l’étude - des étudiants - se sont montrés plus suscep tibles de croire (et d’utiliser par la suite) des informations provenant d’un expert plutôt que d’un non-initié. Pour Denise Silber, présidente de Basil Strategies, de tels résultats doivent être nuancés. “Des études précédentes ont plutôt confirmé le fait que, sur Internet, les gens ne regardent pas la source des de qualité. Deuxième biais à corriger : les logiciels utilisés ne sont pas suffisamment certifiés. Ces mesures doivent également s’accompagner d’une autoévaluation régulière des systèmes utilisés. On pourrait par exemple obliger l’ensemble des organisations à produire tous les ans un rapport détaillant l’état du matériel, des logiciels, du contenu médical, des formations du personnel et des utilisateurs, des procédures, etc. Pour s’assurer que rien n’est dissimulé aux autorités compétentes, les chercheurs proposent de mener des inspections surprises sur place. Dernière mesure, mettre en place une commission chargée d’enquêter sur les problèmes rencontrés. Une numérisation au pas de course De la même manière que les accidents de la route donnent lieu à une enquête par les autorités compétentes, cela permettrait de s’assurer qu’aucun manquement n’a été à la cause d’un problème avec un dossier médical électronique. À la source de l’inquiétude des deux scientifiques, on trouve les subventions accordées par l’administration Obama pour aider le secteur médical à informations qu’ils consultent”, note-t-elle. Selon elle, il faut prendre en compte le fait que l’étude s'est intéressée exclusivement à des étudiants, un public jeune peut-être plus habitué à surfer sur Internet. « Les médecins doivent parler d’Internet avec leurs patients » Pour autant, un tel comportement des internautes en général n’est pas forcément inquiétant. “Les utilisateurs ne regardent pas un site avant de passer immédiatement à l’action”, rassure la spécialiste de l’e-santé. Au contraire, septembre 2010 • passer au numérique. Résultat, d’après les chercheurs, les médecins et les hôpitaux se sont empressés de numériser leurs dossiers médicaux pour bénéficier de cette manne. Mais sans nécessairement prendre les précautions d’usage. “Les subventions faisant partie du plan de sortie de crise poussent les acteurs à prendre des risques”, s’inquiètent-ils. “Les interventions médicales électroniques peuvent affecter négativement la sécurité des patients et la qualité des soins”. les internautes vont surfer sur différents sites et se faire leur propre opinion. Les professionnels de la santé ne sont de toute façon jamais complètement occultés de ce processus. “L’expérience montre que les patients consultent Internet juste avant et juste après une consultation”, rappelle-t-elle. Reste à éduquer les individus pour qu’ils adoptent le même recul que les participants à l'étude quand il s’agit de chercher des informations médicales sur Internet. “Les médecins doivent parler d’Internet avec leurs patients”, conclut Denise Silber. TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • 55 A GENDA Les Assises de la Sécurité et des Systèmes d’Informations 2010 se tiendront du 6 au 9 octobre 2010 au Grimaldi Forum de Monaco. Un événement unique et incontournable, dédié aux acteurs de la sécurité et des systèmes d’information. Depuis 2001, les Assises de la Sécurité et des Systèmes d’Information réunissent un millier de professionnels du secteur et permettent d’échanger et de partager autour de solutions innovantes. Les Assises réunissent une audience exceptionnelle : 600 DI, DSI, RSSI, Risk managers et experts seront présents, soit la quasi-totalité des décisionnaires grands comptes stratégiques des secteurs publics et privés. Cette année, le Pôle Santé proposera des thématiques spécifiques au secteur : •Responsable Sécurité Système d'Information : la quadrature du cercle •Risques et menaces : de Darwin à la pratique de l'Évolution •Acteurs de la sécurité : de la prise de conscience au passage à l'acte, l'heure de la convergence ? •Politique de sécurité : de la stratégie de moyens à la stratégie d'objectifs Les 6 et 7 octobre prochain, ATHOS organise ses 20èmes Journées Nationales sur le thème « ATHOS : 20 ans de communication à l’Hôpital » au Palais des Congrès de Saint-Raphaël. Organisées chaque année à l’attention des décideurs hospitaliers, des directeurs de services d’information et d’organisation, des responsables de communication et d’informatique et de tout public intéressé par l’utilisation de T.I.C. dans le domaine de la santé, ces journées ont pour objectif d'aborder un large éventail de sujets : télésanté, sécurité, confidentialité, prescription, mobilité, reconnaissance vocale et visuelle... www.athos.asso.fr Les JFR 2010 se dérouleront du 22 au 26 octobre 2010 au Palais des Congrès de Paris. Les Journées Françaises de Radiologie sont à la fois un congrès scientifique et une exposition technique. - Un congrès d’informatique médicale et de management, pour élaborer des propositions innovantes en matière de réseaux de soins et d’intégration de l’image radiologique dans le dossier médical. Véritable interface entre imagerie et informatique : démonstrations et applications informatiques intégrées à la santé sur les thèmes essentiels comme l’aide au diagnostic et à la décision, la sécurité des transactions, les réseaux, l’enseignement et la recherche, le dossier médical informatisé… - Une exposition technique, une des plus importantes en Europe regroupant plus de 120 exposants. Avec près de 17 000 participants, les JFR sont un des congrès les plus importants d’Europe faisant une très large part à l’informatique et aux nouvelles technologies. Les JFR s’adressent à l’ensemble de la francophonie, non seulement aux radiologues et aux manipulateurs mais aussi à des médecins non spécialistes en imagerie, aux industriels, aux ingénieurs et aux directeurs d’hôpitaux. www.sfrnet.org Les 12ème JIQHS auront lieu à Paris La Villette, Cité des Sciences et de l'Industrie, les lundi 29 & mardi 30 novembre 2010. Ces 12ème JIQHS rassembleront 750 professionnels des établissements de soins impliqués dans les démarches de progrès à l'hôpital. Les JIQHS ont réussi une approche scientifique, décloisonnée, transversale, pluridisciplinaire. Elles proposent 3 groupes de pairs pour partager des expériences avancées, plus de 30 ateliers de communications scientifiques et pratiques et 15 séances découvertes. Une place particulière est accordée à l'innovation : soignante, biologique et biochimique, organisationnelle, technologique, informatique, juridique, culturelle. Le programme est préparé de façon participative avec les établissements et réseaux. Il couvre 4 thèmes : 1. La dimension humaine de la prise en charge 2. Le management des risques 3. Qualité et efficience 4. La conduite du changement Préprogramme 2010 sur : www.jiqhs.fr Salon Cartes et IDentification 2010 Événement international sur le marché des technologies intelligentes et de la sécurité numérique, le salon Cartes et Identification se déroulera au parc des expositions de Villepinte du 7 au 9 décembre 2010. Conférences d’experts, animations et ateliers permettront aux 20 000 visiteurs de découvrir les dernières tendances et innovations du secteur (paiement sans contact, Internet des objets…). Également très attendue des professionnels participants, la cérémonie de remise des trophées Sésame se déroulera la veille de l’ouverture, au cœur de Paris. Une édition extraordinaire pour le salon qui fête cette année ses 25 ans ! www.cartes.com NI E UI B DU ’A LLEURS T VR L e VD I est mor t ! Vi ve l e V DI - S BC ! Par Marion Gravot, Responsable Marketing Produits & Communication chez Systancia a virtualisation de poste de travail ou autrement dénommé VDI (Virtual Desktop Infrastructure) est LA solution technologique dont tout le monde parle actuellement. Les plus grands analystes internationaux comme le Gartner ont tracé la voie et présenté tous les avantages de cette approche : - Les systèmes d’exploitation et les applications ne sont plus installés directement sur les postes des utilisateurs mais sur des serveurs. - La direction informatique d’une entreprise peut gérer simplement et complètement son infrastructure en allégeant, notamment, les opérations de maintenance. - L’utilisateur, au démarrage de son ordinateur, a l’impression d’être sur son poste de travail habituel, rien ne change, mais en fait, il accède à une image, une représentation virtuelle de son système (Windows Seven par exemple), image reliée au data-center qui héberge réellement son système. L Par exemple, si j’ai un parc de 1000 PC classiques avec Windows Vista, comment puis-je basculer facilement vers la nouvelle version du système de Microsoft ? En évoluant vers une infrastructure VDI, mon déploiement des 1000 systèmes d’exploitation Microsoft Seven se réalise alors, en quelques clics, sur mon infrastructure serveurs. Les utilisateurs, à la connexion suivante, voient sur leurs postes de travail, la mire Vista remplacée par celle de Seven. La solution ultime étant de substituer aux postes de travail PC, des clients légers, moins onéreux et radicalement moins consommateurs d’énergie. Le client léger ne contient rien, en dehors de la partie exécutant l’image virtuelle. VDI et virtualisation d’applications : quelle différence ? Tout ceci est parfait, mais plusieurs zones d’ombres, susceptibles de freiner considérablement son adoption, apparaissent sur ce schéma. Au premier abord, la technologie évoquée res semble sensiblement à la technologie largement plus ancienne qu’est la virtualisation d’applications (Server-Based-Computing – SBC ou publication d’applications). Cette dernière consiste à faire fonctionner les applications à distance sur des serveurs et à renvoyer leur image ou représentation virtuelle à l’utilisateur sur son poste de travail. Seules les applications sont virtualisées et non l’ensemble système d’exploitation-applications, comme c’est le cas avec le VDI. en particulier, l’instantanéité de leur mise à jour, là, où le VDI aura tendance à figer les applications embarquées dans le système d’exploitation. Combien de nos clients nous expliquent qu’après avoir été séduits et même impressionnés par la technologie du VDI, ils l’abandonnent après un premier test parce qu’ils ont les pires difficultés à maintenir les applications ou obtenir un niveau de service équivalent à celui qu’ils connaissaient avec leur « vieille technologie » SBC… Un autre point défavorable est le coût de cette infrastructure VDI, lié à la migration du système d’exploitation. Sans entrer dans le détail, la différence majeure tient au coût du stockage qui est particulièrement élevé pour le VDI et nul pour le SBC. Pour un environnement bureautique typique avec 200-300 utilisateurs, pas moins de 10GB d’espace disque et 1GB RAM sont nécessaires pour chaque utilisateur. En comparaison, la virtualisation d’applications ne requiert que 200MB RAM et aucun espace de stockage sur le poste. Les directions informatiques déjà inquiètes par la manière dont elles devaient revoir le cycle de vie des applications avec le VDI, toussent fortement quand elles reçoivent La différence est fondamentale : le SBC est conçue pour gérer la vie des applications, 58 • TECHNOLOGIE ET INNOVATIONS HOSPITALIÈRES • septembre 2010 le devis de l’architecture complète. Certes, le coût d’acquisition et de gestion sera inférieur au coût d’une infrastructure classique sans virtualisation mais, globalement, un écart substantiel apparaît au profit du mode SBC. Le VDI ne serait-il qu’une belle promesse sans lendemain ? Il a au contraire toute sa place dans un mode combiné avec le SBC où il est capable de répondre parfaitement aux besoins, sur deux points principaux : - la capacité de plus grande personnalisation de l’environnement offerte à l’utilisateur (importante pour une certaine catégorie d’entre eux) - et une totale adéquation avec le système pour faire fonctionner certaines applications, là où le SBC exécute l’application directement sur un serveur créant des incompatibilités. Ce mode combiné, associant VDI et SBC, consistera pour un directeur informatique, gérant 1000 postes de travail, à sélectionner et à faire évoluer sa virtualisation suivant les besoins et usages de son entreprise. Ainsi, il commencera par centraliser et virtualiser ses applications, il pourra ensuite décider de virtualiser les postes de travail, au cas par cas, lorsque la virtualisation d’applications n’est pas adaptée. Et même en utilisant la virtualisation de postes de travail, il utilisera la technologie de virtualisation d’applications pour faire vivre (et notamment maintenir) les applications au sein du bureau virtualisé. Une combinaison des deux technologies est donc la meilleure approche possible pour répondre aux attentes des utilisateurs de plus en plus variées. En conclusion, adoptez la meilleure démarche pour le VDI : virtualisez vos applications dès que possible et pour vos postes de travail, faites- le en fonction de vos besoins spécifiques.