Descartes et la méthode

CONFÉRENCE DU FORUM DES SAVOIRS
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
DESCARTES ET LA MÉTHODE
CONFÉRENCE PAR MICKAËL DUBOST
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : [phone]
Email : [email protected]
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1000-137

DESCARTES ET LA MÉTHODE
Comment parvenir à une connaissance certaine ?
conférence de Michaël Dubost le 30/04/2004
à la Maison de la philosophie à Toulouse
Descartes est sans aucun doute le philosophe incontournable, un auteur frontière, qui
marqua une véritable révolution dans la manière de philosopher. La question de la méthode
est souvent réduite à son fameux « doute méthodique » ; mais il va plus loin en nous offrant
de véritables outils de pensée en même temps qu’il nous invite à une exigence de rigueur
dans la conduite de notre raison. La méthode, pour Descartes, est un véritable gouvernement
de la pensée. Se donner une méthode, c’est fournir à sa pensée la capacité de régler son
exercice et la formulation de ses jugements. Quels sont les principes de la méthode énoncés
par Descartes ? Comment éviter les pièges de l’erreur et de la précipitation ? Comment
constituer un savoir fiable ? Comment bien conduire son esprit ?
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DESCARTES ET LA MÉTHODE
« Penser par soi-même, avec méthode ! »
PLAN DE LA CONFÉRENCE DE MICKAËL DUBOST
Ce que j’entends par méthode, c’est un ensemble de règles certaines et faciles,
par l’observation exacte desquelles on sera certain de ne prendre jamais
le faux pour le vrai, et, sans dépenser inutilement les forces de son esprit,
mais en accroissant son savoir par un progrès continu,
de parvenir à la connaissance vraie de tout ce dont on sera capable.
Descartes (1596 - 1650)
Règles pour la direction de l’esprit
I LES ORIGINES DE LA MÉTHODE
1 - Histoire d’un insatisfait
2 - Un penseur solitaire
3 - Un déçu de l’éducation : l’échec de la tradition
4 - La connaissance comme autre chose qu’une simple accumulation
5 - La connaissance comme formatrice de l’esprit
6 - Trop d’opinions non fondées
II LES MOTIVATIONS DE LA MÉTHODE
1 - Sans méthode, point de connaissance certaine
2 - Le refus du hasard
3 - Le bon sens, la chose du monde la mieux partagée
4 - Or, l’erreur est le lot de tous les hommes
III LES ENNEMIS DE LA MÉTHODE
1 - Les sources de l’erreur
2 - L’erreur est une faute
3 - Une volonté infinie pour un entendement fini et limité
4 - Quatre causes à l’erreur
A - La précipitation
B - Le manque de précision
C - Le manque de clarté
D - Le manque de distinction
IV L’IDÉAL DE LA MÉTHODE
1 - Le modèle mathématique
2 - L’idéal mathématique : partir de principes évidents, déduire à partir de ces principes
3 - Appliquer la méthode et l’exigence mathématique à toute la connaissance
4 - Forger l’arbre de la connaissance dans son ensemble
V LES AMBITIONS DE LA MÉTHODE
1 - Les garanties de la méthode
2 - Double objectif : éviter l’erreur et découvrir la vérité
3 - La certitude (l’élimination de l’erreur)
4 - La facilité et l’économie d’efforts
5 - La fécondité et l’augmentation progressive des connaissances
6 - La sagesse : atteindre la connaissance de tout ce qu’on peut humainement savoir
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VI LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA MÉTHODE
1 - Les principes de la méthode
2 - Les quatre règles de la méthode
3 - Règle 1 - Ne tenir pour vrai que ce qui est reconnu comme évident : l’évidence
4 - Règle 2 - Décomposer les difficultés pour revenir aux notions simples : l’analyse
5 - Règle 3 - Reconstruire à partir de l’élémentaire selon un ordre rationnel : la synthèse
6 - Règle 4 - Contrôler la construction en récapitulant les démarches : la récapitulation
7 - Le premier pas de la méthode : le doute méthodique
8 - La première vérité : le cogito - je pense, je suis
VII CONCLUSION 1 : LES RÉSULTATS DE LA MÉTHODE
1 - La science cartésienne
2 - Des résultats inégaux selon les domaines
3 - Les mathématiques
A - Réforme du système de notation
B - Découverte de la géométrie analytique
4 - La physique
A - Découverte de la loi de la réfraction en optique
B - Invention de la physique des tourbillons
5 - La biologie
A - L’animal est une machine hydraulique
B - Affirmation de la circulation sanguine
C - Les nerfs sont des tuyaux qui contiennent des filets
VIII CONCLUSION 2 : LES ENSEIGNEMENTS DE LA MÉTHODE
1 - La philosophie cartésienne
2 - La méthode est d’abord une patience en action
3 - L’esprit qui affirme sa liberté
4 - La notion de méthode, acquis des philosophies et des sciences modernes
5 - La pensée, une liberté en action
6 - La place du sujet connaissant dans la connaissance
ORA ET LABORA
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Document 1 : La vie de Descartes.
1. René Descartes naît le 31 mars 1596. Son père était conseiller au parlement de
Bretagne. Une santé fragile force le jeune Descartes à rester au lit très tard le matin.
Quand il commence ses études, vers l’âge de dix ans au collège de la flèche, les jésuites
l’autorisent à conserver ce mode de vie, et tout au long de sa vie il gardera, dans la
mesure du possible, ce mode de vie ; restant assis ou allongé sur son lit, il consacre ses
matinée à une réflexion tranquille et solitaire, presque sans livre et avec seulement
quelques notes. Une parenthèse où la pensée se construit, s’affine, s’éclaircit.
2. De ses maîtres jésuites, il ne dit point de mal ; il jugera néanmoins sévèrement le
programme de leur enseignement. Il regrette que le savoir transmis ne soit qu’une
accumulation de connaissances et non un savoir formateur, apte à instruire véritablement
l’esprit.
3. En 1616, il obtient presque d’un seul coup le baccalauréat et une licence de droit. En
1618, il quitte Poitiers pour la Hollande, où il rejoint l’armée du prince d’Orange Maurice
de Nassau ; se dirige ensuite vers l’Allemagne et s’engage dans l’armée du duc
Maximilien de Bavière. C’est alors le début de la guerre de trente ans. Et c’est là, près
d’Ulm, qu’il conçoit le fondement de la science et son édifice.
4. Peu après, il met un terme à sa vie militaire et, de 1620 à 1625, il voyage en
Allemagne, en Hollande et en Italie, toujours attentif aux us et coutumes de l’étranger.
Pourtant, il semble qui ne les livres ni les voyages ne puissent satisfaire l’extrême désir
d’apprendre et de connaître le vrai de Descartes.
5. Pour trouver la tranquillité, requise pour le travail qui souhaite entreprendre, Descartes
s’installe, à la fin de 1628 et pour vingt années, en Hollande. C’est dans ce pays qu’il
réalise son projet d’écriture. Devenu méfiant, suite à la nouvelle de la condamnation de
Galilée, Descartes publie néanmoins, en 1637, trop petits traités : Les Météores, La
Dioptrique et La Géométrie, précédés d’une sorte de préface, le Discours de la méthode,
le tout écrit en français.
6. Tout au long de sa vie, Descartes entretient une importante correspondance : avec la
princesse Elisabeth de Bohême, le Père Mersenne, le physicien hollandais Huygens,
Chanut, l’ambassadeur de France à Stockholm, etc. Ces lettres, rassemblée et publiées
en 1657, constituent à elle seules une œuvre de première qualité, tant par la beauté
littéraire que par la valeur philosophique.
7. Au mois d’octobre 1649, Descartes entreprend son dernier voyage, à Stockholm, pour
rejoindre la reine Christine de Suède qui le sollicite de manière pressante auprès d’elle.
Le philosophe meurt à Stockholm le 11 février 1650.
Mickaël Dubost, «Connaissez-vous René Descartes ?»
In Revue Aldéran N°32
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