LES JEUX NAZIS 1936 ADOLF Hitler fut pratiquement l’organisateur des Jeux olympiques de l’été 1936 à Berlin. Son entourage se montra bienveillant et hospitalier, offrant des réceptions somptueuses et coûteuses. Les cérémonies d’ouverture, plus grandioses que jamais, culminèrent par un lâcher de 20 000 oiseaux portant des rubans multicolores, s’élevant dans le ciel. Nombre d’invités étrangers quittèrent les Jeux impressionnés et éblouis. Grand manœuvrier, Hitler avait donc atteint son objectif pour les Jeux olympiques : donner l’illusion que les nazis n’étaient pas aussi ignobles qu’on les décrivait souvent à l’étranger. C’est en 1932 que le Comité olympique international avait désigné l’Allemagne pour accueillir les Jeux de 1936, soit un an avant l’accession d’Hitler au pouvoir. Les compétitions d’été devaient se dérouler à Berlin et les Jeux d’hiver à Garmisch-Partenkirchen en Bavière. Au moment où le COI annonça ce choix, personne ne savait (du moins pas avec certitude) que c’était une Allemagne nazie qui accueillerait ces Jeux. En fait, l’idéal olympique internationaliste – unir les peuples du monde grâce à un festival de sports – entrait tellement en contradiction avec le nationalisme raciste et antisémite des nazis que l’idée même d’Olympiades nazies semblait aberrante. Le COI envisagea donc de déplacer ailleurs les Jeux de 1936, mais l’habile Hitler sut faire juste assez de concessions pour maintenir le choix de l’Allemagne. Il savait que les Jeux olympiques constitueraient une aubaine pour les relations publiques du Troisième Reich. Il s’avéra que le succès des Jeux olympiques contribua aussi à sceller le sort de millions de Juifs européens. En public, les nazis mirent en sourdine leurs sentiments antisémites durant les Jeux, bien que les Juifs allemands, y compris des athlètes juifs, aient subi de graves discriminations. Les Juifs furent exclus des clubs de sports dont ils avaient été membres. Les athlètes juifs d’Allemagne n’eurent droit qu’à des équipements séparés, de piètre qualité. Pendant les entraînements précédant les Jeux d’été de 1936, Gretl Bergmann, une championne de classe internationale de saut en hauteur (et juive) atteignit le record féminin allemand : 1,60 mètre. Le 13 juin, elle reçut une lettre du Comité olympique allemand. Critiquant ses récentes performances en saut en hauteur jugées trop irrégulières, le Comité l’informait qu’elle n’avait pas été choisie comme membre de l’équipe olympique d’athlétisme de son pays. À l’été 1936, les Juifs allemands avaient perdu leurs droits civiques. Leurs entreprises étaient boycottées et leur vie professionnelle limitée. Les Jeux olympiques de Berlin commencent par le traditionnel allumage de la flamme. 97 1936 La championne juive allemande de saut en hauteur, Gretl Bergmann fut par la suite exclue de l’équipe. 98 Ils étaient exclus des lieux publics et il leur était interdit d’épouser des non Juifs. Entre-temps, tout en développant leur politique antijuive, les nazis comprenaient que la forme physique et les prouesses sportives étaient susceptibles de renforcer le nationalisme, de favoriser la pureté raciale et de stimuler les préparatifs militaires. En conséquence, les perspectives de faire partie de l’équipe olympique de 1936 étaient quasiment inexistantes pour les Juifs. Les nominations furent réservées à ceux qui pourraient rapporter le plus d’honneur au peuple allemand et à l’État nazi. S’inclinant à peine sous la pression, les responsables du Reich apaisèrent le COI en autorisant une sportive juive à représenter l’Allemagne aux Jeux olympiques d’été de 1936 : Helene Mayer. Cette dernière avait participé aux deux Olympiades précédentes pour l’Allemagne et avait annoncé qu’elle souhaiterait revenir de Californie pour recommencer. Helene Mayer était demi-juive, une Mischlinge. Elle était également grande et blonde, correspondant presque au prototype aryen. Le film qui fut tourné le jour où elle reçut la médaille d’argent dans la compétition féminine de fleuret la montre en train d’effectuer le salut nazi, le bras tendu. Si bref et si indécis que fût son salut, il indiquait que l’Allemagne d’Hitler n’était peut-être pas un endroit si terrible. Peu avant, le 7 mars 1936, Hitler prononça un discours devant le Reichstag. Alors qu’il annonçait le recouvrement de la souveraineté allemande sur la Rhénanie, les forces militaires allemandes pénétrèrent à nouveau dans ce territoire démilitarisé après la Première Guerre mondiale. Bien que ce fût une violation flagrante du traité de Versailles, condamnée par la Société des nations, la décision d’Hitler ne fut pas annulée et les troupes allemandes ne se retirèrent pas. Cependant, comme le suggère la présence d’Helene Mayer aux Jeux olympiques, Hitler et ses partisans furent assez habiles pour promouvoir leurs intérêts nationaux sans froisser outre mesure l’opinion internationale. Avant le début des Jeux, dans plusieurs pays, notamment aux ÉtatsUnis et en Union soviétique, des mouvements réclamèrent un boycott des Jeux olympiques en Allemagne. Peu désireux de risquer une telle issue, le régime nazi fit des concessions pour améliorer son image de marque. Par exemple, on enleva les panneaux antijuifs qui proliféraient le long des autoroutes allemandes, à l’entrée des villes et dans de nombreuses rues et magasins. « Les Juifs sont indésirables ici », disaient certains. « Le Juif est notre malheur » affirmaient les autres. Les Jeux d’hiver commencèrent le 6 février à Garmisch-Partenkirchen. Avant qu’Hitler n’ouvre officiellement les Jeux, les panneaux antisémites des environs immédiats avaient été retirés. Ils demeurèrent cependant le long des autoroutes conduisant sur les lieux des compétitions. En se rendant à l’ouverture des Jeux d’hiver, le comte Henri Baillet-Latour, le président belge du COI, vit ces démonstrations d’antisémitisme. Il demanda immédiatement à rencontrer Hitler et lui déclara que de telles pratiques étaient inacceptables. Hitler prétendit que le protocole olympique ne pouvait pas fouler aux pieds des préoccupations de la plus haute importance en Allemagne, mais lorsque Baillet-Latour menaça d’annuler les Jeux olympiques de 1936, Hitler donna l’ordre d’enlever les panneaux. De telles concessions n’étaient que des mesures d’opportunité. Sur le fond, rien n’était changé dans l’Allemagne nazie à l’égard de la « question juive ». Le 17 juin par exemple, Hitler promulgua un décret nommant Heinrich Himmler chef de toutes les forces de police allemandes. Ajoutant ce pouvoir à l’autorité dont il bénéficiait déjà en tant que chef des SS, Himmler développa un vaste système de terreur désormais sous son contrôle. Tandis que les préparatifs des Jeux olympiques d’été se poursuivaient, l’Allemagne nazie devenait un État policier de plus en plus centralisé. L’ouverture des Jeux d’été eut lieu le 1er août à Berlin, la capitale paraissant nette, hospitalière et prospère. Les panneaux et publications antisémites n’étaient pas visibles. La presse allemande fut chargée de rapporter les exploits « non aryens » sans commentaires d’ordre racial. Quarante-neuf pays envoyèrent des équipes aux Jeux olympiques nazis qui se terminèrent le 16 août. Parmi ces pays : les États-Unis où l’effort des partisans du boycott pour dénier à l’Allemagne nazie la légitimité que lui conféraient les Jeux échoua de peu. Hitler présida l’ouverture dans l’immense stade olympique de Berlin. La cérémonie se termina par la « course au flambeau » récemment créée pour apporter le feu depuis l’ancien site des Jeux olympiques grecs jusqu’à Berlin. Leni Riefenstahl et son équipe étaient présents pour rendre le faste et la compétition sportive. Son film Olympia allait remporter le premier prix au festival du film de Venise en 1938. Certaines des meilleures séquences d’Olympia portent sur un athlète noir américain nommé Jesse Owens. Ce dernier avait connu le racisme aux États-Unis, mais aux Jeux olympiques de 1936, ses quatre médailles d’or furent acclamées par les critiques du régime nazi qui affirmèrent que les victoires d’Owens réfutaient les prétentions d’Hitler à la supériorité des Blancs. Malgré l’embarras causé aux nazis par les victoires d’Owens, Hitler et ses partisans furent plus que satisfaits de leurs succès olympiques. L’équipe allemande avait remporté plus de médailles que n’importe quelle autre. Hitler avait fort bien joué les rôles de l’homme d’État de stature internationale et de leader national bien-aimé. L’hospitalité allemande convainquit la plupart des visiteurs étrangers que le Troisième Reich avait des intentions aussi pacifiques que sa reprise économique était efficace, et que ses objectifs étaient aussi bénins que sa culture était saine et vigoureuse. Au moins dix sportifs juifs remportèrent des médailles aux Jeux olympiques de 1936, entre autres, Samuel Balter, membre de l’équipe américaine de basket-ball. Gretl Bergmann, pour sa part, émigra aux États-Unis, poursuivit sa carrière de championne d’athlétisme et respecta son vœu de ne jamais retourner en Allemagne. D’autres sportifs juifs furent moins chanceux. Leur sort montre l’ampleur colossale de la duperie que furent les Jeux olympiques nazis. Les nazis assassinèrent à Auschwitz Victor Perez, un Juif français qui, au début des années 1930, était champion du monde de boxe poids mouche. Lili Henoch, détentrice du record du monde de lancer de poids et de disque, fut déportée d’Allemagne en 1942. Elle fut assassinée et enterrée dans une fosse commune près de Riga, en Lettonie. Attila Petschauer, un escrimeur hongrois qui avait remporté une médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1928, mourut de froid dans un camp de travail nazi en 1943. Un Juif allemand nommé Alfred Flatow, qui avait remporté trois médailles d’or et une d’argent en gymnastique pendant les Jeux d’Athènes en 1896, mourut dans le camp/ghetto de Theresienstadt (Tchécoslovaquie) en 1942. L’assouplissement de la pression antijuive prit fin peu après les Jeux de 1936. Vers la fin de l’année, la campagne antisémite visant à chasser les Juifs d’Allemagne se déchaînait. Haut : Adolf Hitler se rend aux cérémonies d’ouverture des XIe Jeux olympiques. Bas : Le Noir américain Jesse Owens embarrassa Hitler en remportant quatre médailles d’or. 99 1936 • LES JEUX NAZIS David Frankfurter (au premier plan), un étudiant juif de Suisse, fut condamné à 18 ans de prison pour son rôle dans le meurtre de Wilhelm Gustloff, responsable de la section des Affaires étrangères au parti nazi. Outre sa peine de prison, Frankfurter fut déchu de ses droits civiques et expulsé de Suisse, mais pas avant d’avoir remboursé les frais de justice. Le cardinal August Hlond, chef de l’Église catholique polonaise, appela à la discrimination des Juifs polonais, à moins qu’ils ne se convertissent au catholicisme. Jugé moins antisémite que bien des ecclésiastiques polonais, Hlond n’en publia pas moins une lettre pastorale attaquant les Juifs pour leur « moralité malfaisante », ce qui révélait l’influence croissante de l’idéologie nazie en Pologne. La politique antijuive approuvée par l’Église ébranla la position précaire des Juifs polonais et exacerba les tensions entre Juifs et non-Juifs. Ce livre pour enfants s’intitule Trau keinem Fuchs auf gruener Heid und Keinem Jud bei Seinem Eid (On ne peut faire confiance à un renard dans la lande et à un Juif sous serment). Ce livre diffusait la propagande antisémite chez les jeunes Allemands qui ne se doutaient de rien. Cette illustration ne laisse rien à l’imagination. 1936 100 • 1936 : Gerhard Leibholz, éminent juriste juif allemand est privé de son poste à l’université de Göttingen. • Ouverture près de Munich du premier foyer Lebensborn pour les femmes aryennes enceintes. • Création par Joseph Goebbels de l’Institut der NSDAP zum Studium der Judenfrage (Institut du NSDAP pour l’étude de la question juive). • Parution du premier numéro de Forschungen zur Judenfrage (Recherche sur la question juive), une revue consacrée à la présentation pseudo-scientifique de l’idéologie raciale nazie. • Les nazis créent des salles de télévision pour le public en vue de diffuser la propagande du gouvernement. • Les Gardes de fer de Roumanie font explo- 1936 • LES JEUX NAZIS Le SD Des juges et des clercs nationaux-socialistes concluent une cérémonie en chantant Deutschland Über Alles et le Horst Wessel Lied. Dans leur grande majorité, les juristes allemands s’adaptèrent rapidement aux préceptes du nazisme. Le système juridique fut entièrement subverti, la législation fondée sur la race remplaçant les structures fondamentales de la société civile. L’accent mis sur la communauté nationale se retrouvait dans l’ensemble du code juridique nazi. Les individus définis comme étrangers, par exemple les Juifs et les Tsiganes, perdirent toute possibilité de recourir au droit. Le nez d’un homme est mesuré pour déterminer s’il est d’ascendance juive. Les nazis utilisaient toutes sortes de méthodes et d’instruments pour décider de l’ascendance d’éventuelles victimes. Cette « science » fondée sur la race n’avait cependant rien de nouveau. Elle avait été développée par des intellectuels et des médecins au XIXe siècle. ser une bombe dans un théâtre juif à Timisoara, tuant deux Juifs. • Depuis l’Amérique, le German-American Bund achemine des fonds vers le Reich. • Dans la même veine antijuive que les luthériens allemands sous le régime nazi, le principal journal protestant d’Amérique, Christian Century, soutient que l’Amérique est une nation L’activité d’un service de surveillance extrêmement efficace était un élément déterminant du système de terreur nazi. Le Service nazi de la sûreté (Sicherheitsdienst ou SD) entretenait un réseau de plusieurs milliers d’informateurs qui fouillaient dans la vie privée de tous les Allemands. Pendant la guerre, le SD étendit son champ d’action à toute l’Europe occupée. Et, après avoir éliminé les « ennemis de l’intérieur », le SD s’attaqua aux « ennemis raciaux. » Fondé en 1931 par Heinrich Himmler (à gauche sur la photo) qui en fit une section spéciale de la SS, le SD démasquait la déloyauté et la traîtrise au sein du parti nazi et le protégeait contre l’infiltration d’espions. Après la prise du pouvoir, le SD joua un rôle décisif en contrôlant l’état d’esprit et l’attitude de la population allemande. Le chef du SD était Reinhard Heydrich (à droite sur la photo), une grande « brute blonde » aux yeux bleus qui incarnait l’idéal aryen d’Himmler et qui devint le maître espion des nazis. Heydrich recruta dans le SD de jeunes universitaires intelligents, utilisant leurs compétences pour perfectionner son réseau de surveillance. Parmi leurs tâches les plus meurtrières pendant la guerre, citons les décrets « Nuit et brouillard » en vertu desquels les victimes disparaissaient sans laisser de traces. En tant que membres des Einsatzgruppen (escadrons de la mort), ils liquidèrent des partisans et des Juifs en Europe orientale. chrétienne dotée d’une culture chrétienne et qu’elle doit le rester. Les chrétiens sont indifférents aux souffrances des Juifs parce que ces derniers méritent le châtiment divin pour avoir refusé de reconnaître Jésus. Le judaïsme est un prototype racial, religieux et nationaliste du nazisme. Ces positions se retrouvent dans une grande partie de la presse protestante américaine pendant la Shoah. • 4 février 1936 : David Frankfurter, un étudiant juif de Suisse assassine Wilhelm Gustloff, le chef du NSDAP en Suisse. • 29 février 1936 : Le cardinal August Hlond, chef de l’Église catholique en Pologne considéré comme moins antisémite que nombre d’ecclésiastiques polo101 1936 • LES JEUX NAZIS Les jeunesses hitlériennes Dans Mein Kampf, Adolf Hitler prêchait que l’éducation et la formation de chaque jeune allemand « doivent être agencées de façon à lui donner la conviction qu’il est absolument supérieur aux autres. » Les nazis mobilisèrent énergiquement la jeune génération d’Allemands, à la fois impressionnables et enthousiastes. Créée en 1926, la Hitlerjugend (HJ, Jeunesse hitlérienne), avec à sa tête Baldur von Schirach, comptait 3,5 millions de membres en 1935. En 1939, l’adhésion aux Jeunesses hitlériennes – et à son homologue féminin le Bund Deutscher Mädel (BDM, Ligue des jeunes filles allemandes) – devint obligatoire et elles comptèrent alors près de neuf millions d’Allemands âgés de 10 à 18 ans. Les jeunes étaient séduits par la camaraderie, les randonnées et le camping semi-militaire, ainsi que par les compétitions sportives des HJ. Quelques jeunes Allemands résistèrent à l’endoctrinement. Des jeunes travailleurs constituèrent des bandes antinazies appelées les « Pirates de l’Edelweiss ». Eux aussi organisaient des randonnées et campaient, mais ils attaquaient souvent les patrouilles des Jeunesses hitlériennes. D’autres, issus des classes aisées, comme les « Swing Youth », s’engagèrent dans des activités de contre-culture, comme la danse sur des rythmes de jazz américain, considérés par le régime comme de la « musique nègre ». Baldur von Schirach se hissa au premier rang des Jeunesses hitlériennes. Ses capacités d’organisateur et son dévouement fanatique au Führer le propulsèrent dans l’entourage d’Hitler. Schirach devint le chef de la Jeunesse du Reich en 1928, chef de la Jeunesse nationale en 1931 et chef de la Jeunesse du Reich allemand en 1933. Il dirigea les Jeunesses hitlériennes, les nationaux-socialistes, la Ligue des écoliers, la Ligue des jeunes filles allemandes et le Jungvolk jusqu’en 1940. Des troupes allemandes défilent dans une ville espagnole en soutien aux campagnes militaires de Francisco Franco contre les forces républicaines. La participation allemande à la guerre civile espagnole constitua un terrain d’essai pour les troupes d’Hitler et un test du nouvel équipement militaire et de la tactique. La Luftwaffe, la nouvelle armée de l’air allemande, expérimenta les bombardements des populations civiles, semant l’épouvante. 1936 102 nais et qui suivait soigneusement la politique du Vatican, publie une lettre pastorale prônant la discrimination des Juifs polonais « tant qu’ils demeureront Juifs ». Il écrit que les catholiques polonais « doivent dresser une barrière entre eux et la nocive influence morale des Juifs » et « doivent rompre avec la culture antichrétienne. » Il affirme que les catholiques polonais « doivent boycot- ter la presse juive » et autres « publications juives démoralisantes », bien que les « catholiques ne doivent pas agresser les Juifs. » • Mars 1936 : Pogroms antijuifs en Pologne. Le cardinal polonais Hlond s’élève contre « l’usure, l’escroquerie et la traite des blanches » pratiquées, selon lui, par les Juifs. 1936 • LES JEUX NAZIS « Le diable est le père du Juif. Lorsque Dieu a créé le monde, Il a inventé les races : Les Indiens, les Nègres, les Chinois, Et aussi la méchante créature appelée le Juif. » —Poésie dans un livre allemand pour enfants, 1936 Une fillette allemande épingle une fleur du pays à l’uniforme d’un soldat. La remilitarisation de la Rhénanie fut une aubaine pour le régime nazi. Les habitants du pays – peu nombreux à être membres du parti nazi – applaudirent à leur « libération » tandis que se renforçait le mythe de l’invincibilité d’Hitler. En route pour réoccuper la Rhénanie, les troupes allemandes franchissent le Rhin, le 7 mars 1936. La démilitarisation de cette région frontalière était l’une des clauses du traité de Versailles et faisait partie intégrante du système de sécurité après la Première Guerre mondiale. Il s’agissait d’empêcher d’autres incursions allemandes en France. Bien que cette démarche ait été publiquement condamnée par des diplomates occidentaux, rien ne fut fait pour l’empêcher. La remilitarisation de la Rhénanie rehaussa le prestige d’Hitler en Allemagne et démontra le caractère défensif de la stratégie militaire française. • 3 mars 1936 : Il est dorénavant interdit aux médecins juifs d’exercer la médecine dans les hôpitaux gouvernementaux allemands. • 7 mars 1936 : Au mépris du traité de Versailles et d’autres accords internationaux, les troupes allemandes occupent la Rhénanie. Tout en dénonçant l’acte d’Hitler, la Carl von Ossietzky, un pacifiste allemand, rédacteur en chef de l’hebdomadaire de gauche Die Weltbuehne (La scène mondiale), se trouve devant un garde SS dans le camp de concentration d’Esterwegen, en Allemagne. Arrêté après l’incendie du Reichstag en 1933 et condamné à un camp de travail, Ossietzky contracta la tuberculose à Esterwegen. Lorsque la maladie empira, il fut transféré, en mai 1936, dans un hôpital de Berlin ; il y mourut deux jours plus tard. Ossietzky devint une cause internationale lorsque le régime nazi refusa de le laisser accepter le prix Nobel de la paix en 1935. France, la Grande-Bretagne et les États-Unis l’acceptent – nouvelle étape importante dans la tentative d’apaiser Hitler – ce qui l’encourage à formuler d’autres exigences en Europe. • 9 mars 1936 : Des Juifs sont massa- crés ou blessés au cours d’un pogrom à Przytyk, en Pologne. • 17 mars 1936 : En Pologne, grande manifestation de Juifs polonais, de la gauche et des libéraux contre l’antisémitisme dans ce pays. • 29 mars 1936 : Des formations de SS sont renommées SS-Totenkopfverbände (Unités SS Tête de mort). Elles fourniront les gardes des camps de concentration. 103 1936 • LES JEUX NAZIS Une réunion solennelle de la communauté juive de Berlin est organisée le 4 mai 1936 dans la synagogue Prinzregentenstrasse pour protester contre le récent assaut du terrorisme arabe en Palestine. En dépit de la précarité de leur propre situation juridique et économique, les Juifs allemands conservent leur intérêt pour les événements du Moyen-Orient. Tandis que les efforts du gouvernement s’intensifient en vue d’encourager l’émigration, les Juifs d’Allemagne demeurent douloureusement conscients de la nécessité de disposer de destinations possibles, en Palestine ou ailleurs. La violence arabe contre les Juifs détermina le gouvernement britannique à réduire l’immigration juive en Palestine. Des émeutes dans la ville de Jaffa, en Palestine, peuplée d’Arabes, notamment ces échauffourées en juin 1936, inaugurèrent une période d’intenses conflits entre Arabes et Juifs. Prises entre la demande de l’Organisation sioniste mondiale d’augmenter l’immigration juive et l’hostilité arabe à cette immigration, les autorités britanniques se trouvèrent entre deux feux. Le conflit dura trois ans et aboutit à la quasi-interdiction de l’immigration juive dans la région. En juin 1936, des entreprises et des maisons appartenant à des Juifs sont incendiées au cours d’une émeute antijuive à Minsk Mazowiecki. La violence antisémite s’intensifia nettement en 1936, ponctuant la vie juive polonaise. Pogroms, manifestations et programme législatif antisémite détériorèrent les relations entre Juifs et Polonais. La puissance économique et militaire allemande convainquit de nombreux Polonais que le moment était venu pour eux de régler leurs différends avec leur embarrassante minorité juive. Les Juifs constituaient environ 10% de la population de Pologne. 1936 104 • « Élections » au Reichstag. La politique d’Hitler est approuvée par 98% des électeurs. • Avril 1936 : L’extrême droite française condamne Léon Blum à cause de son origine juive et ses positions vigoureusement antinazies. Un slogan populaire à l’époque entend discréditer le premier ministre français : « Mieux vaut Hitler que Blum. » • 15 avril 1936 : Deux Juifs sont assassinés au cours d’une grève générale lancée par les Arabes en Palestine pour protester contre l’immigration juive. • 19 avril 1936 : Les Arabes tuent neuf Juifs à Jaffa, en Palestine. • 21 avril 1936 : Émeutes des Arabes en Palestine, dans les villes de Tel 1936 En 1936 Heinrich Himmler fut nommé à la tête des forces de police de l’Allemagne, un poste qui allait lui fournir les instruments nécessaires pour mettre en œuvre son programme racial. Simultanément, cette nomination faisait de son collègue nazi Hermann Göring un subordonné. Himmler cumulait d’immenses pouvoirs. Il était le maître du système de camps de concentration nazis et allait devenir le deuxième personnage de l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. • 17 juin 1936 : Heinrich Himmler est nommé chef de la police allemande. • 19 juin 1936 : Le boxeur allemand poids lourd Max Schmeling, ancien champion du monde, bat le Noir américain très prometteur Joe Louis. LES JEUX NAZIS Création d’un État policier Des jeunes filles juives de Berlin participent à un cours de formation professionnelle avant d’émigrer. En 1936, les Juifs allemands étaient privés de moyens de subsistance et encouragés à quitter l’Allemagne. Bien que ce ne fût jamais officiellement une politique nazie, l’isolement social croissant des Juifs du Reich et la rigoureuse discrimination économique contraignirent à n’envisager l’avenir que dans d’autres pays. Aviv et de Jaffa pour protester contre l’immigration juive en Eretz Israël. • Les nazis réalisèrent que le contrôle de la police était indispensable pour maintenir le régime. En fusionnant les SS et toutes les forces de police d’Allemagne, Heinrich Himmler put édifier un État policier fondé sur la coercition et la terreur. Ne devant rendre des comptes qu’au Führer, Himmler contournait les systèmes juridiques et les bureaucraties étatiques. La police nazie était libre de définir la « légalité » et n’était entravée par aucune contrainte morale. Déjà chef des SS, Himmler chercha dès 1933 à détenir les pouvoirs de police, devenant chef de la police de Munich, puis commissaire de la police politique bavaroise. L’année suivante, il était nommé à la tête de la police politique de tous les États allemands et contrôlait également la Gestapo prussienne. Officiellement nommé chef de toute la police allemande en 1936, il la restructura en deux départements principaux : Maintien de l’ordre, comprenant la police municipale et les gendarmeries de canton ; et la Sécurité, comprenant la Gestapo et la police criminelle. Par la suite, la police de Sûreté et le SD fusionnèrent, ce qui leur conféra un pouvoir prodigieux. L’Office central de la sûreté du Reich, créé en 1939, comprenait de nombreuses subdivisions de « surveillance préventive ». En conséquence, toutes sortes de particuliers et de groupes faisaient l’objet d’une surveillance constante, notamment les Juifs, les marxistes, les hommes d’Église et les homosexuels. À des fins de propagande, Hitler transforme le combat en une victoire de la supériorité aryenne ; voir 22 juin 1938. • 26 juin 1936 : Reinhard Heydrich est nommé à la tête du SD (Service de sécurité des SS) par Heinrich Himmler. • 30 juin 1936 : Des Juifs polonais se mettent en grève pour protester contre l’antisémitisme. • 3 juillet 1936 : Le Juif allemand Stefan Lux se tue dans la salle de réunion de la Société des nations à Genève, suicide destiné à protester contre la persécution des Juifs d’Allemagne. 105 1936 • LES JEUX NAZIS Max Schmeling, boxeur allemand de la catégorie des poids lourds, affronte le très prometteur Joe Louis au stade Yankee de New York, le 19 juin 1936. (Prévu pour le 18, le match fut différé d’une journée à cause de la pluie). Présentée en Allemagne comme un combat entre la « race supérieure » aryenne et un Africain inférieur, la victoire de Schmeling alimenta la machine de propagande nazie. Deux ans plus tard, lorsque Louis mit Schmeling K.-O. à la première reprise lors de leur match de revanche, la presse nazie ignora tout simplement ce combat. Les traits « typiquement nordiques » et l’habileté administrative de Reinhard Heydrich en firent la publicité favorite des nazis pour la « race supérieure ». En tant que bras droit d’Himmler, Heydrich devint, en 1936 chef de la Gestapo de Berlin et chef du Sicherheitsdienst (SD), le service de sûreté du Reich allemand tout entier. Heydrich contribua à monter le système de terreur SS et à élaborer la « solution finale » de la « question juive. » Le père Charles E. Coughlin fut le fondateur de l’Union for Social Justice, une organisation antisémite isolationniste qu’il avait lancée dans son programme à la radio nationale. Ici, il s’adresse à un public de Cleveland, dans l’Ohio, le 17 juillet 1936. Enflammant une salle déjà chauffée à blanc, Coughlin attaque le programme social du président Franklin Roosevelt et ses partisans juifs. 1936 106 • 17 juillet 1936 : Début de la guerre civile espagnole. • Août 1936 : Le ministère polonais du Commerce ordonne à toutes les petites entreprises d’exposer les noms des propriétaires tels qu’ils apparaissent sur les actes de naissance. Cette directive est destinée à découvrir les entreprises appartenant à des Juifs. • 1er-16 août 1936 : Les Jeux olympiques d’été à Berlin donnent au monde une première occasion d’observer le Troisième Reich (en représentation). Les Allemands dissimulent tous les signes extérieurs d’antisémitisme. Avery Brundage, président du Comité olympique national des États-Unis, déjoue avec succès un boycott américain des Jeux olympiques de Ber- 1936 • LES JEUX NAZIS Sachsenhausen Des pancartes portant les mots « Les Juifs sont indésirables ici », humiliaient les Juifs dans toute l’Allemagne nazie. Parcs, magasins, restaurants et autres lieux leur étaient interdits. En vue de camoufler le traitement des Juifs de Berlin aux yeux du public international venu pour les Jeux olympiques, les nazis retirèrent systématiquement les pancartes avant le début des Jeux. Elles furent remises dès la fin des Jeux. Le camp de concentration de Sachsenhausen fut créé en septembre 1936 à Oranienburg, ville située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Berlin. Comptant parmi les premiers grands camps de concentration construits pour interner les milliers de prisonniers politiques du Troisième Reich, il était commodément situé près de la capitale allemande. Alors que Sachsenhausen demeurait avant tout un camp destiné aux opposants politiques du régime, les Juifs commencèrent à y arriver en nombres importants en 1938. À partir de 1942, la plupart des Juifs qui pénétrèrent dans ce camp n’y restèrent que temporairement, et furent par la suite envoyés vers l’Est, dans les camps de la mort en Pologne. Nombre de ceux qui restèrent dans le camp subirent de cruelles expériences « médicales ». On y effectuait, entre autres, une recherche sur les causes, les effets et les traitements de la jaunisse. Les sujets soumis à ces expériences étaient ultérieurement tués (parfois dans la petite chambre à gaz du camp), autopsiés et incinérés dans les fours crématoires. Au total, environ 100 000 personnes périrent à Sachsenhausen durant les années où le camp fonctionna (de 1936 à 1945) ; de tous les camps de concentration situés en territoire allemand, ce fut le plus meurtrier. Un film de propagande nazie montrant les différents types raciaux présente le Juif comme un « bâtard » racial. Selon l’idéologie raciale nazie, les Juifs étaient l’antithèse des Allemands et le fléau de la terre. Le déluge constant de descriptions antisémites des Juifs visait à les déshumaniser. lin, insistant sur le fait que le groupe de pression favorable au boycott est mené par des « intérêts particuliers » juifs. Une fois en Allemagne, Brundage est reçu par le haut responsable nazi Hermann Göring. • 7 septembre 1936 : Une taxe de 25% est imposée sur tous les biens juifs en Allemagne. • 23 septembre 1936 : Ouverture d’un camp de concentration à Sachsenhausen en Allemagne. • 1er octobre 1936 : Les juges de la cour d’assises de Berlin prêtent serment d’allégeance à Hitler. • 25 octobre 1936 : En préparation de la guerre, Hitler et le dictateur italien Benito Mussolini signent un traité créant l’Axe Rome-Berlin. • 18 novembre 1936 : Départ des volontaires allemands de la légion Condor pour combattre en Espagne aux côtés des fascistes de Francisco Franco. • 25 novembre 1936 : L’Allemagne et 107 1936 • LES JEUX NAZIS Intitulée « L’avancée de la danse de l’Art moderne avec une prostituée », cette caricature allemande antisémite représente un artiste juif « dégénéré » dont la palette porte les mots Schoul’han Aroukh (recueil de lois juives du Moyen-Âge). Figurent également un journaliste juif et un cinéaste symbolisant le soi-disant contrôle exercé par les Juifs sur les médias. Au premier plan, le Juif riche, bien nourri, fait la fête avec une prostituée tout en dansant sur la croix. D’autres détails évoquent le capitalisme (le chapeau haut-de-forme de la femme), la franc-maçonnerie (le symbole sur la large ceinture du danseur) et le jazz des Noirs américains (le saxophone). La persécution des homosexuels Les homosexuels furent des cibles privilégiées de la persécution par les nazis qui considéraient qu’ils souillaient le sang allemand. Déclarant que l’homosexualité est un crime de dégénérescence contraire au « sentiment populaire général », le régime entreprit de l’éradiquer. De 1933 à 1944, les nazis envoyèrent dans des camps de concentration des dizaines de milliers d’hommes déclarés coupables d’homosexualité. Ils y furent humiliés, torturés, soumis à des expériences « médicales » et assassinés. Entre 5 000 et 15 000 homosexuels périrent derrière les barbelés pendant la Shoah. La campagne contre les homosexuels fut particulièrement acharnée entre 1936 et 1939. Afin de les identifier, la Gestapo dressa des listes d’individus connus, encouragea tous les citoyens à dénoncer des comportements déviants, contraignit les victimes à en dénoncer d’autres, traqua les personnes dont les noms figuraient dans des carnets d’adresse, fit des descentes dans les bars et clubs d’homosexuels et confisqua les listes d’abonnement aux magazines pour homosexuels. Jetés dans des camps de concentration pour « rééducation », les homosexuels furent contraints de porter des insignes triangulaires roses à des fins d’identification. Ils furent avilis et roués de coups par les gardiens. Nombre d’entre eux furent castrés ou transformés en cobayes humains pour des expériences hormonales réalisées par des « médecins » SS. Accusés d’homosexualité, des ennemis politiques du régime, comme certains prêtres catholiques, furent eux aussi commodément éliminés. 1936 108 le Japon signent le pacte anti-Komintern afin de bloquer les activités soviétiques à l’étranger. • 27 novembre 1936 : Le ministre nazi de la Propagande Joseph Goebbels déclare que la critique de films est désormais interdite, laissant l’industrie cinématographique allemande contrôlée par les nazis poursuivre son propre L’hebdomadaire polonais antijuif de droite Samoobrona Naradu (Autodéfense nationale) faisait pression pour faire disparaître tous les Juifs de Pologne. Exhortant ses compatriotes à prendre garde au « problème » juif, le journal mena campagne pour « débarrasser la Pologne de ses Juifs ». Ce numéro porte le texte suivant : « LA POLOGNE AUX POLONAIS ! Il faut susciter un sentiment de fierté, de solidarité et d’unité nationale. Chacun de vous doit prêter son concours au travailleur polonais, au commerçant polonais, etc. LES EMPLOIS ET LE PAIN EN POLOGNE POUR LES POLONAIS ! » Au-dessus de l’annonce, la caricature représente un Polonais emmenant des Juifs en Palestine. programme qui comprend des films grossièrement antisémites. • À la même époque aux États-Unis, Hollywood s’autocensure et évite de traiter de questions juives à cause du niveau élevé d’antisémitisme que connaît alors le pays. • 29 novembre 1936 : Walther Darré, le ministre allemand de l’Agriculture, 1936 • LES JEUX NAZIS Le chancelier allemand Adolf Hitler et le dictateur italien Benito Mussolini se promènent ensemble au cours de la visite officielle d’Hitler en Italie au printemps 1934. Cette rencontre à Venise entre les chefs des deux régimes fascistes les plus puissants posa les bases d’une alliance militaire officielle conclue en 1936. Si les deux pays partageaient des préoccupations communes, ils avaient des conceptions différentes des questions raciales. Avant de s’aligner officiellement sur l’Allemagne, l’Italie fasciste de Mussolini n’adopta aucune législation antisémite. Les Italiens ne se passionnaient guère pour la « question juive ». La dernière page du numéro de septembre 1936 du Jüdische Auswanderung (Émigration juive) comporte une publicité de l’agence de voyage Atlantic Express. Cette publication mensuelle était produite par le Hilfsverein der Juden in Deutschland, l’organisation d’assistance aux Juifs d’Allemagne, en vue de fournir une information sur l’émigration et l’établissement dans un nouvel endroit. De 1933 à 1938, plusieurs milliers de Juifs cherchaient à fuir les persécutions croissantes des nazis. Deux gardiens SS et leurs bergers allemands fort bien dressés patrouillent dans le périmètre couvert de neige du camp de concentration de Sachsenhausen en Allemagne. Des clôtures électrifiées, des chiens policiers spécialement dressés et des gardes armés rendaient l’évasion quasiment impossible. Les tentatives d’évasion étaient également découragées par le fait qu’en cas de reprise, c’était l’exécution assurée. déclare que la démocratie et le libéralisme ont été inventés par les Juifs. • 27 décembre 1936 : La Grande- Bretagne et la France se mettent d’accord sur une politique d’apaisement et de non-intervention concernant la guerre civile d’Espagne. • 1936-39 : La guerre civile espagnole fait rage pendant trois ans durant les- quels Hitler envoie des forces allemandes combattre avec les nationalistes du général Francisco Franco contre les Républicains. Les Allemands profitent de cette occasion pour tester aussi bien leurs armes que leur tactique. Une aide supplémentaire est fournie par le dictateur italien Benito Mussolini qui envoie des dizaines de milliers de soldats italiens combattre les forces demeurées loyales au gouvernement espagnol de gauche démocratiquement élu. • En Pologne, la « clique des colonels » Zjednoczenia Narodowego (Camp de l’unité nationale), antisémite, devient active. Elle est dirigée par Pulkownik Adam Koc et contrôlée par le président polonais Ignacy Moscicki et le ministre de la Défense Marzalek Edward Rydz-Smigly. 109