ser une bombe dans un théâtre juif à
Timisoara, tuant deux Juifs. • Depuis
l’Amérique, le German-American Bund
achemine des fonds vers le Reich.
• Dans la même veine antijuive que les
luthériens allemands sous le régime
nazi, le principal journal protestant
d’Amérique, Christian Century,
soutient que l’Amérique est une nation
chrétienne dotée d’une culture
chrétienne et qu’elle doit le rester. Les
chrétiens sont indifférents aux
souffrances des Juifs parce que ces der-
niers méritent le châtiment divin pour
avoir refusé de reconnaître Jésus. Le
judaïsme est un prototype racial,
religieux et nationaliste du nazisme.
Ces positions se retrouvent dans une
grande partie de la presse protestante
américaine pendant la Shoah.
•4 février 1936 : David Frankfurter, un
étudiant juif de Suisse assassine Wilhelm
Gustloff, le chef du NSDAP en Suisse.
•29 février 1936 : Le cardinal August
Hlond, chef de l’Église catholique en
Pologne considéré comme moins antisé-
mite que nombre d’ecclésiastiques polo-
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1936 • LES JEUX NAZIS
Le nez d’un homme est mesuré pour déterminer s’il
est d’ascendance juive. Les nazis utilisaient toutes sortes
de méthodes et d’instruments pour décider de l’ascen-
dance d’éventuelles victimes. Cette « science » fondée
sur la race n’avait cependant rien de nouveau. Elle
avait été développée par des intellectuels et des méde-
cins au XIXe siècle.
Des juges et des clercs nationaux-socialistes
concluent une cérémonie en chantant Deutschland
Über Alles et le Horst Wessel Lied. Dans leur grande
majorité, les juristes allemands s’adaptèrent
rapidement aux préceptes du nazisme. Le système juri-
dique fut entièrement subverti, la législation fondée sur
la race remplaçant les structures fondamentales de la
société civile. L’accent mis sur la communauté
nationale se retrouvait dans l’ensemble du code
juridique nazi. Les individus définis comme étrangers,
par exemple les Juifs et les Tsiganes, perdirent toute
possibilité de recourir au droit.
L’activité d’un service de surveillance extrê-
mement efficace était un élément déterminant
du système de terreur nazi. Le Service nazi de
la sûreté (Sicherheitsdienst ou SD) entretenait
un réseau de plusieurs milliers d’informateurs
qui fouillaient dans la vie privée de tous les
Allemands. Pendant la guerre, le SD étendit
son champ d’action à toute l’Europe occupée.
Et, après avoir éliminé les « ennemis de l’inté-
rieur », le SD s’attaqua aux « ennemis
raciaux. »
Fondé en 1931 par Heinrich Himmler (à
gauche sur la photo) qui en fit une section spé-
ciale de la SS, le SD démasquait la déloyauté
et la traîtrise au sein du parti nazi et le proté-
geait contre l’infil-
tration d’espions.
Après la prise du
pouvoir, le SD joua
un rôle décisif en
contrôlant l’état
d’esprit et l’attitude
de la population
allemande.
Le chef du SD
était Reinhard Hey-
drich (à droite sur
la photo), une
grande « brute
blonde » aux yeux
bleus qui incarnait
l’idéal aryen d’Himmler et qui devint le maître
espion des nazis. Heydrich recruta dans le SD
de jeunes universitaires intelligents, utilisant
leurs compétences pour perfectionner son
réseau de surveillance. Parmi leurs tâches les
plus meurtrières pendant la guerre, citons les
décrets « Nuit et brouillard » en vertu desquels
les victimes disparaissaient sans laisser de
traces. En tant que membres des Einsatzgrup-
pen (escadrons de la mort), ils liquidèrent des
partisans et des Juifs en Europe orientale.
Le SD