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maquette :
Viviane Vuilleumier
imprimé sur les presses de
PETRUZZI - Città di Castello, Italie
Gaspillage ?
Alors que la première pierre du musée avait été posée en 1985 par
Raïssa Gorbatchev et Nancy Reagan, le Musée International de la
Croix Rouge et du Croissant Rouge fut inauguré officiellement en
octobre 1988, devenant ainsi un des lieux les plus visités de la cité de Calvin,
avec environ 100.000 visiteurs en moyenne chaque année. Avec un travail
muséographique remarquablement original conçu par Roger Pfund – dont on
honore actuellement le travail au Musée d’Art et d’Histoire – le MICR a assu-
rément rempli un rôle important pour un nombreux public de curieux, histo-
riens, enseignants et surtout, il faut l’espérer, d’étudiants, même si l’on ne
peut que déplorer le fait que ce passage dans cette institution ne fasse pas par-
tie intégrante et obligatoire de l’enseignement public à Genève. Le pari de
l’artiste genevois avait pu être jugé osé, par la sobriété des présentations, il ne
pouvait cependant que convaincre et présentait un choix cohérent en rapport
avec les sujets abordés. Fallait-il absolument faire table rase d’une vision
datant de moins de 20 ans pour proposer un nouveau contenu ?
Et voici donc que l’institution vient de rouvrir après deux années, avec
l’intention affirmée d’en faire une musée « du XXIesiècle » et, à n’en pas
douter au vu des effets et moyens mis en œuvre, le projet est plutôt abouti. Et
s’il s’agit de proposer une vision de « l’aventure humanitaire », on trouvera
bien dans les trois espaces intitulés « Défendre la dignité humaine » (imagi-
né par le Brésilien Gringo Carcia), « Reconstruire le lien familial » (du
Burkinabé Diébédo Francis Kéré) et « Limiter les risques naturels » (du
Japonais Shigeru Ban), de quoi nourrir la réflexion. Est-il besoin de préciser
que l’interactivité est au rendez-vous et, à n’en pas douter, le jeune public
trouvera là de quoi s’occuper avec notamment des rencontres holographiques
avec la procureure Carla Del Ponte ou le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. On
espère simplement que la découverte de quelques trouvailles technologiques
ne prendra pas le pas sur la nécessité de s’intéresser au contenu des espaces,
et ce, même si les trois vitrines inventives de théâtre optique de Patrick Sorin
offrent un moment de détente bienvenu.
Il y a donc beaucoup à découvrir dans cette nouvelle mouture interne du
MICR, l’écrin lui-même n’ayant guère changé. On déplorera tout de même la
disparition de l’intelligent diaporama qui inaugurait la visite da sa version
1988, d’autant que c’était là une manière de rendre à Henry Dunant l’hom-
mage que méritait bien le fondateur de la Croix-Rouge. Pas assez « branché »
sans doute, ce diaporama était pourtant une excellente leçon – ou révision –
d’histoire sans doute nécessaire pour beaucoup de visiteurs. D’autres dispari-
tions bien utiles pédagogiquement ne sont guère justifiables, ainsi en est-il de
films sur les conflits et, en particulier, le rôle du CICR en 1914-18 et 1939-
45, ou encore des espaces qui montraient un lieu d’internement de prisonniers
ou de réhabilitation de mutilés victimes de mines anti-personnel.
Reste enfin une question fondamentale liée à ces changements, le coût se
montant à plus de 20 millions de francs. On se permettra de penser que le
CICR aurait eu mieux à faire avec cet argent offert par de généreux
donateurs…
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