
Entreprises et marchés
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à ce que les demandes d'inscription à la réunion
aient afflué le jeudi matin. Une vingtaine de minutes
avant l'entrée en scène de l'homme d'affaires, qui était
accompagné de
Dexter Goei
, CEO d'Altice,
la salle
était déjà comble
. Au fond, des participants étaient
contraints de rester debout. Depuis
Jean-Marie
Messier
, alors pdg de Vivendi Universal, aucun patron
français n'avait suscité autant d'intérêt au sein de la
communauté financière américaine. Beaucoup
s'interrogent sur sa volonté de chambouler le paysage
télévisuel américain face à des consommateurs déjà
alléchés par des prix ultra-compétitifs des services de
vidéo en ligne comme Netflix ou Hulu… « Il va falloir
commencer à parler français », ironisait un analyste, se
demandant si Patrick Drahi allait s'exprimer dans la
langue de Molière ou de Shakespeare.
« Pas pressé » mais déterminé
à consolider le marché US
Le modérateur, un salarié de Goldman Sachs à l'accent
britannique, a pris la parole en français : «
Quelle est
votre stratégie aux Etats-Unis ?
», a-t-il demandé à
Patrick Drahi. « Nous n'avons
pas changé d'approche
», lui a-t-il répondu en anglais. « Nous avons
consolidé
le marché européen
et allons
continuer à consolider
le marché américain
.
Je ne suis pas pressé
. Je ne vois
pas de concurrent prêt à acheter », a-t-il ajouté.
Le polytechnicien a rythmé ses réponses de
traits
d'humour
. Il a par exemple provoqué l'hilarité générale
en expliquant qu'il aimerait
« exporter le rendement »
des Américains en Europe
et la
gestion des coûts
opérationnels
appliquée sur le Vieux Continent aux
Etats-Unis. Il s'est aussi amusé de la réputation de verseur
de petits salaires qui colle au groupe Altice… Patrick
Drahi a aussi livré quelques secrets de son management :
« Si un manager vient me voir pour me présenter un
consultant, je le vire et garde le consultant. » « Je fais
100 % confiance à mes collaborateurs. Ils n'ont pas la
bride au cou, même s'il m'arrive de leur téléphoner en
pleine nuit. » Ou encore : « Le jour où je ne fais plus
confiance qu'à 99 %, je vire. »
« Je ne vais pas attendre
que Martin Bouygues change d'avis »
Patrick Drahi a aussi évoqué ses ambitions sur le
marché européen et le rejet de son offre de rachat sur
Bouygues Telecom (nos informations du 26 juin). «
Rien
n'est impossible
mais
je ne vais pas attendre [que
Martin Bouygues] change d'avis
», a-t-il lancé. Ce
dernier a donc expliqué qu'il
cherche à acquérir
des
fournisseurs de contenus en France et au Portugal
,
sans donner plus de précision sur d'éventuelles cibles.
L'intervention s'est poursuivie avec des
rendez-vous
individuels
avec des grands patrons et gros investisseurs
américains.
« Il est impressionnant »
, confie un
banquier, qui dit néanmoins se poser de nombreuses
questions restées sans réponse, notamment sur
l'endettement de son groupe
.
TF1 Publicité :
six mois après le lancement de One Data, 30 cibles ont été déployées
TF1 Publicité
a déployé
30 cibles
autour de son offre
One Data
, lancée en mars dernier, a indiqué jeudi
Fabrice Mollier
, dga marketing, stratégie et innovation
de la régie. Il s'exprimait lors d'une table ronde
« améliorer la monétisation » organisée dans le cadre du
Big Media Paris. Les agences médias peuvent croiser ces
30 cibles avec les 44 marchés de One Data dans le
logiciel
Popcorn Média
. Commun à toutes les chaînes
de télévision, cet outil permet aux agences de construire
le médiaplanning et d'acheter les écrans. « Sur ces
marchés, on parle désormais en
GRP
[Gross Rating
Point]
shampoing
, en
GRP café
… », a-t-il rappelé. Un
écran délivrant 5 GRPQA shampoing ou café couvre 5 %
des quantités achetées de ces différents marchés. « En
comparant les 20 écrans les plus puissants sur les
femmes responsables des achats
et les 20 écrans les
plus puissants sur le
GRPQA café
, nous avons pu voir
que,
dans 11 cas sur 20
,
ce n'était pas les mêmes
écrans
», a-t-il indiqué pour montrer l'intérêt de passer
d'une approche « traditionnelle » basée sur les cibles
sociodémographiques à une approche comportementale
fondée sur les achats réels. « Pour le moment, aucune
campagne One Data
n'a encore été vendue mais cela
devrait être
prochainement
le cas », a indiqué Fabrice
Mollier à
Satellifax
, en marge de la présentation.
En revanche, la régie a «
déjà vendu une campagne
avec Cdiscount
», avait-il indiqué lors de sa
présentation. Lors de la présentation de One Data, TF1
Publicité avait annoncé un partenariat avec
3W Régie
,
la régie du groupe Casino, afin d'exploiter les « second
party data », données issues du comportement des
internautes sur les sites du groupe (fréquence de visite,
nombre de pages consultées, contenus consultés…).
Cdiscount est le pôle e-Commerce du groupe Casino.
Intégration de la radio en cours
« Fin septembre, nous allons sortir des éléments sur le
croisement [de nos données] avec le panel
consommateurs de Nielsen », acquis par TF1 Publicité, a-
t-il également indiqué.
TF1 Publicité, qui commercialise notamment Les Indés
Radios, a aussi commencé à travailler sur
l'intégration
de la radio
dans sa démarche même si, sur ce média,
les études sociodémographiques ne sont livrées par
Médiamétrie que tous les 2 ou 3 mois. « Nous avons
intégré il y a quelques mois dans le questionnaire, une
question sur la radio écoutée et sur l'heure d'écoute. Cela
nous aide à
modéliser les affinités avec les stations
des Indés Radio
. Ces résultats serviront davantage à
développer des
argumentaires marketing
que dans les
démarches de médiaplanning », a-t-il précisé.