No 4, décembre 2008 dentarena. Information à l’intention des jeunes médecins-dentistes EDITORIAL Développer sa patientèle Il y a 18 mois, la SSO a démarré sa première campagne nationale destinée à renforcer l’image de marque de ses membres. Une campagne d’annonces en 2007 et des spots télévisés en 2008 ont permis d’améliorer très notablement la notoriété de la SSO. L’évaluation effectuée par un institut de sondage indépendant a permis de faire une autre constatation réjouissante: le cabinet dentaire est l’endroit le plus efficace pour la mise en œuvre de mesures destinées à améliorer la popularité des médecins-dentistes SSO. En collaboration avec l’agence de publicité zurichoise GGK, le Comité de la SSO a prévu des actions publicitaires et développé des articles publicitaires pour le cabinet dentaire tels que cartes de rendez-vous reprenant les sujets de la campagne ou trousses d’hygiène bucco-dentaire, feuilletoscopes et sabliers au logo de la SSO. Un peu plus de 3800 cabinets appartenant à des membres de la SSO sont répartis sur l’ensemble du territoire suisse. Si ces cabinets affichent cette appartenance à la SSO, ils permettent d’atteindre plusieurs millions de patients. Chaque contact avec chacun d’entre eux constitue une occasion supplémentaire d’améliorer la Dans ce numéro notoriété du label de qualité de la SSO. N O U V E L L E S D E S F A C U LT É S La Division de prothèse dentaire conjointe de l’Université de Berne dans de nouveaux locaux 2 La transformation des locaux de la Division de prothèse dentaire conjointe a récemment pu être achevée. Nous sommes bien évidemment conscients que la publicité en faveur d’une profession médicale n’est pas sans problème. Une communication trop agressive mine la relation de confiance entre patient et médecin-dentiste. Le praticien qui, en guise d’action de Noël, offrirait aux patients un rabais sur une séance de blanchiment des dents se ferait très certainement mal voir. Ce qui est normal dans un magasin d’électronique ou pour un vendeur de voitures détonne dans le cadre DROIT Aspects juridiques de la communication de données numériques relatives aux patients 3 Depuis l’informatisation de la gestion des dossiers des patients, le médecindentiste est confronté aux problèmes qui se posent en matière de protection des données. des professions médicales. Quant à la meilleure publicité pour la SSO, c’est une question d’engagement. Il y a quelques jours, un ancien président de la SSO m’a envoyé un courriel me priant de lui faire parvenir 20 exemplaires de la brochure intitulée Votre adhésion à la SSO – un investissement rentable: «Je veux les distribuer aux étudiants de 5e année afin d’attirer leur attention sur la SSO.» C’est en s’engageant personnellement en faveur de la SSO et des buts qu’elle poursuit que l’on peut faire la OBJECTIF CABINET différence et que l’on parvient à communiquer son enthousiasme. La qualité des soins dentaires vue par le patient 6 Le patient moderne, émancipé, attend du praticien qu’il lui prodigue des soins de qualité. Colophon 6 Marco Tackenberg Service de presse et d’information de la SSO N O U V E L L E S D E S FA C U LT É S Université de Berne: Division de prothèse dentaire dans de nouveaux locaux Après le réaménagement de la chaire du professeur Niklaus Lang qui a abouti à la nouvelle structure dans laquelle la Clinique de parodontologie et la Division de prothèse dentaire conjointe constituent de nouveau des entités séparées, la transformation des locaux de cette dernière a récemment pu être achevée, dans les délais qui plus est. Klaus Neuhaus Le professeur Urs Brägger, chef de la Division de prothèse dentaire conjointe, a de quoi se réjouir: l’agencement intérieur des nouveaux locaux dont il a pu prendre possession est un véritable plaisir pour l’œil. Comme pour la Division de pédodontie, la transformation de la Division de prothèse conjointe est l’œuvre de Marcel Baechler de la société Häubi SA. Les nouveaux locaux se distinguent par des tons pastel chauds reprenant les couleurs céramiques. Mais ce sont surtout les grandes images de pont sur les parois de séparation latérales qui attirent le regard. Ces images montrent des étapes de la construction du viaduc de Millau, le plus long pont haubané du monde, imaginé par l’ingénieur en génie civil français Michel Virlogeux et dont l’architecture porte la signature prestigieuse de l’architecte britannique Sir La réception s’est elle aussi parée des tons pastel chauds que l’on retrouve dans toute la division. L’une des nouvelles unités de soins avec, sur la paroi de séparation, l’une des images de la construction du viaduc de Millau, le plus long pont haubané du monde. 2 SSO | dentarena no 4/2008 La zone administrative de la nouvelle Division de prothèse dentaire conjointe compte quatorze postes de travail. Norman Foster. Ce thème a été repris sur les portes en verre de la zone administrative de la division qui comporte quatorze postes de travail. Les moyens mis en œuvre explorent de nouveaux horizons et ont permis de donner à la division un style caractéristique propre. Dans le domaine de la formation, un nouveau cursus de formation menant à l’obtention d’un Master en médecine dentaire reconstructrice est en cours de développement et de mise en œuvre. En collaboration avec la Clinique de chirurgie orale et de stomatologie (dirigée par le professeur Daniel Buser), la division propose en outre un nouveau cursus de perfectionnement d’une durée de trois ans qui permettra d’obtenir le certificat SSO de formation postgrade en implantologie, certificat encore à créer. Le professeur Urs Brägger peut compter sur l’appui d’une équipe de collaborateurs compétents et très motivés. DROIT Aspects juridiques de la communication de données numériques relatives aux patients Aujourd’hui, les dossiers de patients informatisés et l’envoi de données numériques par courriel sont une réalité qui fait partie du quotidien du cabinet dentaire. Cela étant, en vertu de l’éthique médicale et du secret médical protégé – sous peine de sanctions – par le Code pénal suisse, les données relatives aux patients doivent être tenues secrètes. La protection de ces données doit en outre respecter les principes idoines de la législation sur la protection des données qui garantissent au patient le droit de disposer des informations le concernant. Depuis l’informatisation de la gestion des dossiers des patients, le médecin-dentiste est confronté aux problèmes qui se posent en matière de protection des données. Marco Donatsch, docteur en droit, avocat En raison de la répartition des compétences de notre Etat fédéral, les médecins-dentistes qui exercent en Suisse sont soumis à la loi fédérale sur la protection des données (LPD) alors que les institutions de droit public sont soumises à la législation cantonale sur la protection des données. Les explications ci-après se réfèrent donc à la législation fédérale sur la protection des données. En vertu de cette législation, ne sont protégées que les données personnelles de personnes identifiées ou identifiables. Par traitement des données, il faut comprendre toute opération relative aux données personnelles telle que leur collecte, conservation ou communication. En outre, indépendamment de l’importance générale de la protection des données, le législateur a voulu accorder une importance particulière notamment à la protection de celles relevant de la santé qu’il a déclarées sensibles (art. 3, let. c, LPD). La LPD pose donc des exigences strictes pour tout traitement de données qui permettrait de tirer, directement ou indirectement, des conclusions sur l’état de santé d’une personne (déroulement du traitement, description des symptômes, diagnostic, résultats d’analyses de laboratoire, radiographies, etc.). vier 2008). Le praticien qui collecte de telles données est par conséquent soumis au devoir d’informer la personne concernée (art. 7a LPD). Cela étant, cette obligation ne concerne pas seulement la collecte de données, mais s’étend en particulier à leur communication, que ce soit au sein d’une équipe (cabinet collectif) ou envers un tiers (lorsque, par exemple, le généraliste fait appel à un spécialiste). La loi ne précise rien quant à la forme (orale ou écrite) du consentement explicite. Le lien avec le but déclaré Les données personnelles ne peuvent être traitées que dans le but qui est indiqué lors de leur collecte, qui est prévu par une loi ou qui ressort des circonstances (art. 4, al. 3, LPD). Principes fondamentaux régissant la protection des données Le traitement des données doit respecter les principes fondamentaux suivants: La licéité Le praticien et son patient sont liés par des rapports contractuels relevant du droit privé (contrat de soins ou contrat thérapeutique). Chaque traitement médical présuppose l’accord éclairé du patient. Celui-ci doit donc avoir été préalablement informé en conséquence. Les données relatives à la santé étant des données sensibles au regard de la loi, leur traitement exige le consentement explicite de la personne concernée (art. 5, al. 5, LPD, dont la nouvelle teneur est en vigueur depuis le 1er jan- «Big Brother is watching you» – Cet avertissement est valable pour toute transmission de données par le Web. SSO | dentarena no 4/2008 3 MARTIN ENGINEERING SA / MARTISOFT SA LOGICIEL STANDARD AVEC BEAUCOUP D'INDIVIDUALITÉ Les professionnels confrontés à la problématique de l’ouverture ou la reprise d’un cabinet sont concernés par cette note sur l’offre des produits de Martin Engineering SA / MARTISOFT SA. Assistance et Service Un logiciel ne signifie pas automatiquement un cabinet complètement digitalisé. Les technologies sont toujours plus complexes. Le conseil est donc primordial. MARTIN / MARTISOFT est à votre service, depuis l’étape initiale de la planification jusqu’à la livraison et l’installation, évitant ainsi d’inutiles et coûteuses erreurs de parcours. Nos spécialistes et techniciens restent ensuite à disposition et interviennent rapidement en cas de besoin. L’assistance n’est pas qu’une belle promesse, c’est la condition principale pour un programme efficient et des clients satisfaits. ZaWin32®, le Leader Depuis ses débuts il y a plus de 26 ans, MARTIN Engineering SA / MARTISOFT SA est devenu le leader incontesté sur le marché des logiciels dentaires en Suisse. Plus de 1000 professionnels font confiance à ses produits. En effet, le logiciel ZaWin32® offre toutes les options utiles à un petit cabinet comme à de grandes cliniques dentaires; chaque utilisateur trouvera une solution adéquate pour ses besoins en utilisant les différents modules du logiciel ZaWin32®, soit de manière conventionnelle et analogique, soit numérique. Le programme est ainsi adaptable à chaque situation, chaque type d’installation. Par ailleurs des modules additionnels particuliers sont à disposition. Une politique souple d’obtention des licences permet une adaptation optimale aux budgets à disposition. Innovants et d’usage confortable, les produits MARTIN / MARTISOFT sont promis à des développements ultérieurs. Ainsi par exemple les systèmes de radiographie utilisés en Suisse sont tous intégrés et disposent d’interfaces adaptées. ZaWin32® – SWISS MADE ZaWin32® est développé chez nous, par nos programmeurs, constamment adapté aux dévelopements, exigences et besoins du secteur. MARTIN / MARTISOFT est présent et actif dans tout le pays, les services proposés dans les trois langues nationales. Le siège principal de l’entreprise est à Nänikon, une succursale est installée à Locarno et dessert la Suisse Romande. Un total de 27 collaborateurs se réjouissent de faire votre connaissance. MARTISOFT SA Systèmes informatiques avec du mordant pour l’avenir MARTISOFT SA, Piazza Stazione 6, 6602 Muralto • Tél. 091 743 14 14 • Fax 091 743 96 51 • e-mail: [email protected] • www.martisoft.ch MARTIN Engineering SA, Gewerbestr. 1, 8606 Nänikon • Tél. 044 905 25 25 • Fax 044 942 15 15 • e-mail: [email protected] • www.martin.ch La proportionnalité Seules peuvent être traitées des données personnelles en rapport avec la finalité poursuivie. En l’occurrence, seules peuvent être collectées et traitées des données qui sont appropriées et nécessaires à l’exécution du traitement médico-dentaire. L’intégrité En vertu de l’art. 5 LPD, celui qui traite des données personnelles doit s’assurer qu’elles sont correctes. Cela ne signifie toutefois pas que le praticien doive vérifier que les informations fournies par son patient au sujet de ses symptômes sont correctes et fondées du point de vue médical. Sa responsabilité se limite à l’inscription fidèle de ces informations dans le dossier du patient. La sécurité des données En vertu de l’art. 7 LPD, les données personnelles doivent être protégées par des mesures organisationnelles et techniques appropriées contre tout traitement non autorisé. La sécurité des données vise la protection de l’information et doit garantir la confidentialité, la disponibilité et l’intégrité des données personnelles traitées. Cet aspect est particulièrement important lors de l’établissement d’un dossier médical électronique ou du transfert de données par courriel. difier ou effacer des données personnelles et à ce que les destinataires auxquels ces données sont communiquées à l’aide d’installations de transmission puissent être identifiés. L’échange de courriels ordinaires ne répond pas à ces exigences en matière de sécurité des données. Le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence estime que, à l’instar de la carte postale, le courriel ne se prête pas à l’envoi d’informations confidentielles étant donné que n’importe qui peut lire les messages qui transitent par la Toile. Les données relevant du domaine de la santé ne peuvent donc être envoyées par courriel que si elles sont cryptées et cela uniquement lorsque leur destinataire est identifié. Un contrôle efficace de la transmission et de la communication est synonyme de mesures techniques assez conséquentes allant au-delà des protections de lecture et d’écriture des applications MSOffice qui ne répondent pas aux exigences en la matière. L’absence de mesures adéquates contrevient au principe de la sécurité des données, même s’il n’y a pas eu de traitement illicite de données. Le médecin-dentiste est donc tenu de prendre les mesures techniques qui s’imposent pour garantir la sécurité des données. Le praticien a en tout état de cause intérêt à éviter toute «fuite de données», ne serait-ce que pour sa réputation. Bien évidemment, et les médecins-dentistes n’échappent pas à la règle, le courrier électronique est un instrument qui fait partie du quotidien. En pratique, il semblerait toutefois que les exigences de la protection des données ne soient pas suffisamment prises en compte, raison pour laquelle il est indispensable de sensibiliser les personnes concernées à cette problématique. Conseils pratiques Le site Web du préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (www.edoeb.admin.ch – rubrique: Thèmes > Protection des données > Santé) permet d’accéder à de nombreuses informations pratiques relatives à la protection des données au cabinet médical et dentaire telles qu’un guide pour le traitement de données personnelles dans le domaine médical ou des informations sur le transfert de données médicales par le Web. Que faut-il comprendre par «mesures appropriées »? Il s’agit là d’un point qui doit être précisé et concrétisé, notamment en se fondant sur l’art. 8 de l’ordonnance du Conseil fédéral relative à la loi fédérale sur la protection des données (OLPD), en particulier sur le but, la nature et l’étendue du traitement des données, l’évaluation des risques potentiels pour les personnes concernées et les développements techniques en la matière. Le coût de la sécurité des données n’est en revanche pas pertinent. Il faut que le traitement des données respecte une sécurité optimale en tenant compte de la situation concrète. Lorsque le traitement des données personnelles est automatisé (informatisation de la gestion des dossiers des patients), l’ordonnance prévoit encore des mesures particulières portant notamment sur le contrôle du transport et de la communication des données (voir art. 9, OLPD). Le praticien doit donc veiller à ce que des personnes non autorisées ne puissent pas lire, copier, mo- D’une manière générale, n’importe qui peut lire le contenu des courriels non chiffrés qui transitent par le Web. SSO | dentarena no 4/2008 5 OBJECTIF CABINET La qualité des soins dentaires vue par le patient Au sens large, les soins dentaires constituent une prestation fournie pour le bien du patient. Comme le client, le patient moderne, émancipé, attend du praticien qu’il lui prodigue des soins de qualité. Philipp Häring Dans le secteur de la santé, le consommateur est plus qu’un client qui attend qu’on lui fournisse un produit (tel qu’une obturation ou une nouvelle couronne). C’est aussi un patient qui consomme une prestation non matérielle, essentiellement sur une base de confiance. En 2000, la SSO a publié des lignes directrices claires relatives à la qualité en médecine dentaire auxquelles le praticien peut se référer. La médecine et la médecine dentaire accomplissant des progrès fulgurants, la SSO a donc actualisé ces lignes directrices en 2005, en collaboration avec les centres de formation universitaire en médecine dentaire et les sociétés des différentes disciplines de la médecine dentaire et les a publiées dans le volume 115, 7/2005 de la Revue mensuelle suisse d’odontostomatologie (numéro spécial). Au vu progrès rapides réalisés, il est indispensable de procéder régulièrement à un tel réexamen. Ces directives ne reflètent toutefois que le point de vue des spécialistes. Les patients au courant de ces directives ne sont sans doute guère nombreux. De plus, ils ont beaucoup de peine de vérifier si les soins qu’ils ont reçus répondent aux diverses exigences. Cela étant, le médecin-dentiste peut placarder une affiche dans sa salle d’attente dans laquelle il informe ses patients qu’il s’engage à respecter les standards de qualités élevés de la SSO et qu’il s’astreint à cet effet à respecter ses obligations en matière de formation continue. C’est un premier pas, important, sur le chemin qui mène à la confiance du patient. Points de repère Le présent article donne quelques repères qui permettent au médecin-dentiste de mieux cerner les attentes du client, de son «patient», en termes de qualité. Médecine et marketing semblent poursuivre des objectifs quelque peu contraires, étant donné que le but idéal de la médecine est de se concentrer uniquement sur le bien du patient, indépendamment de tout dogme et de toute contrainte économique. Aujourd’hui plus que jamais, le (jeune) médecin-dentiste est toutefois aussi un entrepreneur, raison pour laquelle il doit accorder une place importante au contrôle de la qualité de ses prestations. Le patient moderne veut aussi être un client: il veut pouvoir choisir les meilleures prestations. De plus, une part importante des prestations dentaires fournies en Suisse ne répondent plus forcément à des impératifs COLOPHON Editeur Société Suisse d’Odonto-stomatologie SSO Rédaction Frauke Berres, Philipp Häring, Klaus Neuhaus, Urs Laederach Adresse de rédaction Service de presse et d’Information de la SSO, case postale, 3000 Berne 8, [email protected], www.sso.ch Conception atelierrichner.ch Layout Marianne Kocher impression Stämpfli AG, Berne Tirage 1200 ex. allemand, 300 ex. français Parution Paraît 4 x par an.. Sans sponsors, pas de dentarena! Nous remercions Martin Engineering SA qui a bien voulu contribuer à la publication du présent numéro. 6 SSO | dentarena no 4/2008 Critères de qualité au cabinet dentaire: praticien et patient n’ont pas le même point de vue. médicaux, mais à des motifs très divers des patients, souvent de nature esthétique et, pour la plupart, les patients attendent de leur praticien qu’il leur fournisse des soins de très grande qualité. Les théories expliquant le fonctionnement de l’économie (de marché) permettent de saisir la manière qu’ont les patients de concevoir la qualité. Il n’est donc pas inutile de se pencher sur une telle approche. Une revue détaillée dépasserait le cadre de cet article, raison pour laquelle nous limiterons ci-après à explorer quelques pistes essentielles de cette approche en nous référant à la littérature spécialisée à laquelle le lecteur intéressé peut se référer (par exemple: Kuffer, Benjamin: Zahnarzt-Marketing, VDM Verlag Dr. Müller, 2007, 108 pages et Matys, Erwin: Praxishandbuch Produktmanagement, Grundlagen und Instrumente, Campus Verlag, 3e édition 2005). Les dimensions de la qualité Fidélisation et fidélité du client La norme DIN EN ISO 8402:1994, l’un des standards en matière de gestion de la qualité, définit la qualité de la manière suivante: «Ensemble des caractéristiques d’une entité qui lui confèrent l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites.» Les entités en question peuvent être des produits, des services, des stratégies, des projets, des logiciels ou des procédures. L’utilisation de la notion de fidélisation du client dans le cadre des relations patientsoignant peut provoquer des associations d’idées négatives. Dans le domaine de la médecine en général et de la médecine dentaire en particulier, cette notion économique doit plutôt être prise dans le sens de fidélité du client. Selon Diller et Müllner, pour fidéliser son client le fournisseur doit déployer un bouquet d’activités dans le but est de resserrer le lien commercial avec son client. Au sens large, cette fidélité peut être définie comme étant l’attitude d’un client à l’égard du lien commercial entretenu avec un fournisseur, attitude qui influe sur le comportement d’achat (achat ultérieur, intensification du lien commercial, cross-buying, références). Par conséquent, il y a fidélisation lorsque deux partenaires commerciaux ont planifié ou effectué des transactions durant une période pertinente. (Diller, Hermann; Müllner, Markus: Kundenbindungsmanagement bei Dienstleistungen, 1997. pp. 4–5.) Pour interpréter cette définition du point de vue du cabinet dentaire, le médecindentiste doit se pencher sur la nature des prestations qu’il vend (prestations médico-dentaires) dans la perspective du client (c’est-à-dire de l’aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites de la définition ci-dessus) pour pouvoir comprendre les attentes de son patient. C’est le patient qui fixe les exigences quant à la qualité d’un traitement et celles-ci ne concernent pas (uniquement) le produit. La qualité en médecine dentaire peut être exprimée selon cinq dimensions: • Fiabilité: capacité d’exécuter la prestation promise de manière fiable et avec précision. • Capacité de réponse: disponibilité à répondre aux souhaits du client, à l’aider et à le servir rapidement. • Compétences : connaissances techniques, capacité et crédibilité des collaborateurs. • Empathie : prévenance de l’entreprise envers chacun de ses clients. • Recevabilité de l’environnement tangible : ambiance et équipement des locaux et présentation du personnel. La satisfaction du patient et la fidélité du client se gagnent au prix d’une bonne performance dans chacune de ces cinq dimensions. La fidélité du client est intimement liée à des notions telles que satisfaction, loyauté, confiance et qualité. La plupart des nouveaux clients s’adressent à un cabinet dentaire sur la recommandation d’un proche (bouche-à-oreille). C’est cinq fois plus que les clients attirés par les instruments publicitaires traditionnels tels que la plaque professionnelle, les annonces ou les annuaires de toutes sortes (voir Riegl, Gerhard F. : Zahnarztpraxis als Center of Excellence, 2001, p. 170). Le médecin-dentiste doit donc impérativement satisfaire son client afin de le fidéliser à long terme. L’établissement et l’entretien de bons rapports avec le patient constituent la pierre angulaire de cette fidélisation. A cet égard, le marketing relationnel (relationship marketing) donne des pistes intéressantes visant à entretenir avec le client des rapports axés sur la satisfaction de ce dernier. Principes de base de la fidélisation du client Il faut toujours garder à l’esprit que la fidélisation à long terme du client est fonction de l’avantage que les deux parties peuvent chacune tirer de leurs relations commerciales. La médecine dentaire constitue une sorte d’exception dans le domaine des services dans la mesure où cette relation est caractérisée par un déséquilibre d’information au détriment du patient. C’est pour cette raison que le praticien doit impérativement établir une relation de confiance avec son patient afin de compenser ce déséquilibre. Le patient ne peut en effet pratiquement pas évaluer la qualité intrinsèque des prestations fournies par son praticien. C’est d’ailleurs l’une des principales questions qui préoccupent le (nouveau) patient qui franchit le seuil d’un cabinet dentaire. Des études effectuées dans divers secteurs des services montrent que le diagnostic médical fait partie des prestations les plus difficiles à évaluer. N’importe quel client est en mesure d’évaluer la prestation d’un bureau de voyage ou d’un coiffeur. Plus le service est difficile à évaluer, plus la qualité de la relation et la confiance entre le fournisseur et son client sont importantes. Une fidélité durable conforte la confiance. De plus, le médecin-dentiste «entrepreneur» n’est pas seul à tirer profit d’une fidélisation à long terme (stabilité du chiffre d’affaires, bouche-à-oreille positif, augmentation de la probabilité de conclusion d’une nouvelle transaction, etc.). Le patient en bénéficie aussi. Il connaît bien le cabinet et la manière de travailler de son praticien et l’équipe du cabinet qui le connaît aussi très bien sait parfaitement comment s’occuper de lui. En outre, la qualité des soins dépend également de la connaissance précise de l’état de santé du patient. En tout état de cause, le patient satisfait n’a pas de raison de chercher un nouveau médecin-dentiste, démarche qui peut prendre beaucoup de temps. La suite au prochain numéro Dans le prochain numéro, nous aborderons quelques aspects intéressants du cabinet qui jouent un rôle important du point de vue du patient. Des enquêtes et des études ont permis d’obtenir une image relativement précise des attentes et de la satisfaction des clients autorisant la formulation de quelques principes essentiels. Ce volet plus pratique viendra compléter les aspects essentiellement théoriques qui ont été abordés ici. SSO | dentarena no 4/2008 7 Le bon instrument au bon moment. Pour le travail administratif aussi. Plus de mordant dans votre administration – plus de liberté pour vous. MARTIN Engineering SA propose des produits et services innovants afin que vous puissiez rapidement saisir vos prestations, en faire le décompte ou en obtenir une vue d’ensemble. Analogique ou numérique, petit cabinet ou grosse clinique, notre logiciel simple et efficace représente à coup sûr un bon investissement pour vous. Grâce à nos solutions standardisées d’une individualité maxi- male, vous bénéficiez d’une vaste palette de modules, disponibles dès que vous en avez besoin. 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