pourquoi l`intersyndicale snpnc-unsa pnc refuse boost et que

17 FEVRIER 2017
POURQUOI
L’INTERSYNDICALE SNPNC-UNSA PNC
REFUSE BOOST ET QUE PROPOSONS-NOUS ?
1- Que recherche l'entreprise avec son
projet BOOST ?
Le projet BOOST a vocation à rendre Air France
plus performante économiquement en améliorant
la rentabili d’un certain nombre de lignes,
identifiées par la Direction comme déficitaires
aujourd’hui.
L’entreprise a basé son objectif d’amélioration
de rentabilité sur les PNC pour l’équivalent
de 10 avions LC (A340/A350) et 18 avions MC
(A320). Monsieur Terner a d’ailleurs confirmé ce
périmètre dimanche matin par courrier et lors de
notre entrevue vendredi dernier mais une
alternative existe pour réaliser l’objectif annoncé,
contrairement à ce qu’il affirme.
2- Qu'impose l’entreprise actuellement
pour réaliser son objectif :
La solution de l’entreprise consiste à créer une
nouvelle compagnie aérienne les PNC ne
seraient pas sous condition Air France mais
proviendraient d’une filière de recrutement
spécifique « au coût du marché ». La recherche
de gain de productivité « ou le différentiel »
recherché est de l’ordre de 40% inférieur au
coût moyen actuel pour faire voler ces 10
avions LC et 18 avions MC provenant de la flotte
AF sur nos lignes et à notre place.
L’effectif nécessaire, selon les infos de la
direction, est de 50 PNC par avion sur A340 et
20 PNC par avion sur A320. Soit un effectif
global de 860 PNC en Equivalent Temps Plein.
Ce qu’il est important de comprendre, c’est qu’il
ne s’agit nullement d'un plan de croissance en
terme d’avions mais uniquement d’un transfert
de lignes puisque ces 28 avions sont
actuellement dans la flotte AF et sont opérés
aujourd'hui par des PNC AF.
Toute l’économie recherchée repose donc sur
860 PNC, dans un premier temps, volant 40%
moins cher que le coût PNC moyen actuel AF.
Inutile de vous répéter pourquoi ce projet est un
véritable danger pour le futur de notre métier de
PNC.
3- Pourquoi Air France est en train de
trahir ses PNC sous un faux prétexte ?
Les bilans sociaux publiés chaque année par
l’entreprise font état d’un nombre important de
départs naturels de PNC dans les années à
venir. Ces départs sont estimés, rien qu’entre
2017 et 2020, à plus de 900 PNC et ils se
poursuivront à un rythme élevé pendant
plusieurs années encore.
Si nous analysons maintenant la grille de
rémunération des PNC page 36 et 37 de notre
Accord Collectif, nous constatons que le
différentiel de rémunération entre un PNC
entrant et un PNC sortant est de l’ordre de
presque 50%.
Il est donc évident que l’augmentation du coût à
l’heure de vol du PNC (directement liée à notre
niveau de salaire), que la Direction cherche tant
à faire baisser ces dernières années, est
essentiellement due à l’absence d’embauches
plutôt qu’à un soi-disant manque de
productivité… La hausse de la masse salariale
PNC résulte de 2 facteurs imbriqués : le
vieillissement de notre population et la disparition
des embauches.
Si ces embauches n’étaient pas possibles en
2012 à cause des déficits de l’entreprise (perte
d' 1 milliard) et d'un contexte déprimé du
Transport aérien mondial, la donne a aujourd’hui
changé : la situation de l’entreprise est bien
meilleure, elle vient de gagner un milliard
quarante-huit millions d’euros, le Transport
aérien est en croissance et le PNC AF est en
sous-effectif. Si en 2013 il convenait de trouver
des mécanismes pour réduire l’augmentation
des coûts liée à l’impossibilité d’embaucher,
aujourd’hui les besoins en PNC changent la
donne. Tous ces facteurs doivent être
impérativement pris en compte si l'entreprise
vise une amélioration de l’efficaci économique.
En résumé, après tous les efforts que les
PNC ont réalisés avec Transform pour relever
l'entreprise, il est hors de question que nous
ne bénéficions pas de la plus- value que
représentent de nouvelles embauches. Si Air
France choisit d'embaucher des jeunes PNC
sous un autre contrat qu'Air France, c'est
tout simplement une trahison ! Nous avons
mérité cette croissance en interne, fruit de
notre travail collectif ! Nous mettrons tous les
moyens en œuvre pour combattre cette
externalisation.
4- Que défend L’Intersyndicale SNPNC-
UNSA PNC ?
L'amélioration de la rentabilité d’Air France
ne peut pas passer par la création d’une
nouvelle compagnie. Les 28 avions (sus-
cités) doivent rester dans la flotte d’Air
France, permettant ainsi de relancer
l’embauche maintenant indispensable pour
exploiter ces avions. En s’opposant à ce
projet et en exigeant l'embauche de jeunes
PNC en interne, nous obtiendrons la baisse
du coût de l’heure de vol de l’ensemble des
PNC AF. Comment ? Par l’effet de noria. Le
SNPL avance d’ailleurs, vous pourrez le
vérifier, la même démonstration.
5- L’effet de noria c’est quoi ?
L’effet de noria désigne la mesure de l’économie
obtenue par une entreprise quand elle remplace
ses salariés âgés par des salariés plus jeunes, à
effectif constant. L'effet de noria est donc la
mesure du taux de variation de la masse
salariale. Cette variation correspond à la
différence entre les sommes des salaires des
salariés entrants (moins payés) et des salariés
sortants (mieux payés grâce à leur ancienneté).
Rapporté à la masse salariale, il fournit le
pourcentage d’économie attendu pour l’année
suivante.
D’après l’analyse de la pyramide des âges
PNC et du niveau de rémunération des PNC
entrants et sortants, l’effet de noria alise
quasiment l’intégralité de l’objectif affiché de
réduction de coûts de 40%. A cela, il faut
ajouter l'économie de toutes les dépenses
inutiles liées au développement et au
fonctionnement d’une nouvelle compagnie.
Cet effet peut encore être amélioré en libérant
encore plus de TA et de TAF voire même en
développant du TAFA (aidé).
Monsieur Terner, lors de notre entrevue, a
d’ailleurs confirmé devant Monsieur Janaillac
ainsi que dans une communication récente,
que cet effet de noria avait
approximativement la même efficacité
économique que les 40% de réduction des
coûts recherchés avec BOOST en ce qui
concerne le PNC. Nous taillerons
ultérieurement ce calcul de l'effet de noria
dans une fiche technique et nous
demandons l’expertise comptable par un
cabinet extérieur.
6- l’Intersyndicale PNC est également
prête à étudier certaines pistes "gagnant-
gagnant" :
L'Intersyndicale est prête à étudier de la création
d’un nouveau secteur mixte LC et MC. Mais à
certaines conditions. Il devra bénéficier des
mêmes règles déjà existantes sur LC et MC en
termes de construction des rotations. Ce
nouveau secteur sera ouvert à l’ensemble des
PNC mais uniquement sur volontariat, condition
incontournable. Le volume des embauches
sur les prochaines années permettra à lui
seul de le gréer.
Les nouveaux embauchés bénéficieront du
même contrat social que tous les PNC AF,
comme viennent de l'obtenir les pilotes. Les
règles de carrière, munération, couverture
sociale, congés et travail à temps alterné seront
les mêmes pour tous. La seule chose qui pourrait
diverger en matière de rémunération sera le
MGA (minimum garanti), mais comme c’est déjà
le cas actuellement entre le MC et le LC. Cette
valeur pour ce secteur sera intermédiaire entre
celles du LC et du MC (le différentiel étant
uniquement aux heures de nuit).
En terme de conditions de travail, la seule
spécificisidera dans l’enchainement des
activités. Les PNC affectés sur ce secteur
voleront d’ailleurs indifféremment avec des PNC
LC ou des PNC MC selon leur planning. Il
s’agira simplement d’un enchainement différent
de rotations permettant, une fois par mois, la
réalisation d’un bloc de plusieurs jours
consécutifs d’activité vol MC.
Afin de garantir une meilleure prise en compte
des rythmes biologiques dus à cette mixité, une
nouvelle distribution des OFF sera mise en
place. Ce sera l’opportunide créer un nouveau
rythme en plus de ceux déjà existants. Les
règles en exploitation seront celles que tous les
PNC connaissent aujourd’hui.
Parallèlement, l’Intersyndicale PNC négocie
depuis plusieurs mois la stabilité des
plannings pour TOUS. Cette revendication
nous semble incontournable aujourd'hui.
Notre projet est vertueux pour l’entreprise. C’est
tout simplement un choix réaliste
économiquement et socialement.
L’intersyndicale a rencontré ce jeudi 16
février la Direction pour lui exposer ces
pistes beaucoup plus équilibrées et
alisables sans casse sociale. C'est donc
maintenant à la Direction de prendre ses
responsabilités : soit en choisissant un
projet porteur pour les salariés d'Air
France et en particulier pour ses PNC, soit
l'externalisation de notre activité que
nous combattrons avec les conséquences
sociales inhérentes.
7- Pourquoi ce choix de projet
d'entreprise est-il plus réaliste et plus
protecteur pour nous PNC AF ?
Il n’introduit pas de compétition entre des
PNC répartis dans 2 entités concurrentes
puisque nous aurons TOUS le même contrat,
comme les pilotes.
Cela n’entrave donc en rien le contrat unique des
Pilotes. Au contraire, il s’inscrit dans la même
logique. Ce projet permet aux PNC de rester
maîtres de leur avenir.
L'effet de noriapond à l’objectif d’efficacité
économique affiché par la Direction, soit : 28
avions exploités 40% moins chers.
Et, surtout il aura le mérite, nous l’espérons,
de recueillir l’adhésion des PNC qui pourront
se projeter dans un avenir plus serein avec
un climat social apaisé.
Nous offrons à notre Direction la solution pour
réaliser l’équation indispensable afin d'afficher
une confiance retrouvée à Air France, nécessaire
aux investisseurs. La confiance ne sera
retroue qu’avec la signature d’accords par
une majorité des syndicats représentatifs, dont
ceux du PNC. Monsieur Terner semble
oublier ce facteur essentiel dans son
équation économique. La paix sociale
retrouvée a un prix qu’il est indispensable de
comptabiliser dans tout projet d’entreprise.
Celui-ci s’inscrit véritablement dans le projet
« trust together ».
Nous demandons à la Direction d’être
raisonnable et de ne pas se priver d’une
telle opportunité qui permettrait de
reprendre immédiatement les discussions
sur cette base. L'Intersyndicale reprendra
le chemin des négociations à cette
condition. Il est irresponsable de
continuer de négocier un Accord Collectif
en marge un projet d'entreprise comme
BOOST.
Dès aujourd’hui, tout est mis en œuvre afin
de freiner légalement le projet Boost si la
Direction s’obstine à le maintenir en l’état.
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