M aison aiso n B lanche La Lettre N° 41 Mai 2012 S ommaire Actualité Programme d’amélioration de la qualité et de la gestion des risques 2011-2015. Dossier Projet d’Etablissement 2011-2015 - Tableau de synthèse. La vie de l’établissement Un nouveau néologisme : « l’identitovigilance ». L’éducation thérapeutique du patient. Le réseau douleur en santé mentale. La génération Y. « Les Ptits Loups » : nouvelle organisation à la crèche. Projet Emilia. Publication du livre : « Pour des usagers de la psychiatrie acteurs de leur propre vie ». Un peu d’histoire Décembre 1904 : naissance du syndicat à Maison Blanche. Brève Lancement du nouveau site Internet du Psycom75. Qui fait quoi ? Sandrine Lamand, auxiliaire de puériculture à la Crèche « Les Ptits Loups ». Directrice de la publication : Nicole Pruniaux, chef d’établissement. Service communication : Jean-Claude Péna, ingénieur en organisation, responsable communication et qualité - Christine Weber, chargée de communication. Tirage à 2000 exemplaires. E dito Le projet d’établissement 2011-2015 a été validé aux instances de l’établissement en janvier 2012, c’est-à-dire à la CSIRMT, au Directoire, à la CME, au CTE, au Conseil de surveillance. Il s’inscrit dans une continuité de celui couvrant la période 2006-2010 et il vise à l’amélioration de l’offre de soins. Je vous invite à le consulter sur Intranet afin d’en percevoir le maillage. Ce projet d’établissement comporte plusieurs volets : le projet médical, le projet de soins infirmiers, le projet médico-social, le projet social, le projet patrimonial (comprenant une partie sur le développement durable), le projet du système d’information, le système de pilotage de management de la qualité. La méthodologie a reposé sur une démarche participative avec la constitution de groupes de travail. Nous avons pu constater, comme lors des certifications, la forte implication des différents acteurs de l’établissement. A titre d’exemple, penchons-nous quelques instants sur le projet médical. Il s’organise autour de sept axes transversaux et de quatre axes spécifiques. Sur le plan méthodologique, des diagnostics dits « partagés » sont validés afin de mettre en place des objectifs qui sont déclinés en actions. Les axes transversaux concernent la prévention de l’hospitalisation, l’amélioration de l’accueil et de la qualité des soins, le développent de solution d’aval, la prise en charge des personnes en situation dite particulière (précarité, psychoses vieillissantes, autistes et addictions), la prise en charges des soins somatiques, la sécurisation du circuit du médicament et le développent du système d’information médicale. Les projets spécifiques sont centrés sur ceux des intersecteurs de pédopsychiatrie, de l’USLD La Roseraie et du service intersectoriel addictions et psychiatrie La Terrasse. On peut remarquer l’accent mis sur la pédopsychiatrie. Il est certain que ces dernières années, les efforts de l’établissement se sont principalement concentrés sur l’installation des unités d’hospitalisation temps plein à Paris pour la psychiatrie adulte. C’est donc au tour de la pédopsychiatrie de déployer ses projets. Docteur Annie Msellati, Présidente de la CME 2 Programme d’amélioration de la qualité et de la gestion des risques 2011 – 2015 A ctualité 1. ACCUEILLIR ET INFORMER LE PATIENT ET SON ENTOURAGE Perfectionner le dispositif d’accueil. Informer les patients sur les soins prodigués. Informer les patients sur leurs droits. Assurer l’accessibilité du patient à son dossier. Respecter les libertés individuelles. Procéder à des enquêtes de satisfaction des usagers. 2. ASSURER ET COORDONNER LA PRISE EN CHARGE CONTINUE DU PATIENT Améliorer et évaluer l’état de santé initial et continu du patient. Tracer régulièrement le suivi des patients dans le dossier. Poursuivre l’amélioration de la traçabilité de la réflexion bénéfice / risque. Actualiser les règles de la tenue du dossier. Assurer le partage de l’information entre les professionnels. Développer la prise en charge somatique. Évaluer et traiter la douleur. 3. GARANTIR LA SÉCURITÉ DE LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS Formaliser l’identitovigilance. Sécuriser le circuit du médicament. Développer l’analyse et le traitement des événements indésirables. Optimiser et mieux coordonner la gestion des risques. 4. PÉRENNISER LA QUALITÉ DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES Déployer les démarches d’Évaluation des Pratiques Professionnelles (EPP). Communiquer sur les résultats des EPP. Recueillir et développer des indicateurs pertinents. 5. PRÉVENIR LES RISQUES PROFESSIONNELS ET PROMOUVOIR LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL Accompagner et former les professionnels. Évaluer les professionnels. Améliorer l’organisation du travail. Prévenir les risques professionnels. Faciliter l’intégration des nouveaux arrivants. Réaliser des enquêtes de satisfaction des professionnels. 6. DÉVELOPPER LA CULTURE QUALITÉ ET GESTION DES RISQUES Assurer le suivi de la mise en œuvre du projet qualité et gestion des risques. Déployer la culture qualité et gestion des risques. Favoriser les actions d’amélioration dans les secteurs d’activité. Assurer la promotion du développement durable. Promouvoir le rôle du comité éthique. Développer la culture de l’évaluation. L a vie de l’établissement 3 Un nouveau néologisme : « l’identitovigilance » Lors de la visite de certification de février 2011, une des réserves émises par l’HAS (Haute Autorité de Santé) concernait l’identification du patient. Les problématiques soulevées concernaient l’absence de politique d’identification du patient formalisée, de formation de l’ensemble des personnels amenés à créer des dossiers et surtout l’inexistence de procédure stipulant l’exigence de cette vérification (lors de la création des dossiers ou lors des actes de soins et en particulier lors de l’administration des médicaments). Ainsi l’établissement doit rendre pour juin 2012 un rapport de suivi à l’HAS. Qu’est-ce que l’identitovigilance ? Le but d’un établissement de santé est de « bien soigner » les patients qui lui sont confiés. L’objectif de l’identitovigilance est de « bien soigner le bon patient ». Il se doit de fiabiliser l’identification du patient afin de contribuer à la qualité de sa prise en charge tout au long de son séjour et lors de chaque séjour. De nombreux intervenants sont concernés : les admissions, les soignants créant des dossiers, les CMP, les plateaux techniques, les archives, les patients, … Quels sont les facteurs favorisant les erreurs : -l’environnement avec la multiplicité et la diversité des intervenants, l’intervention des personnes non permanentes (intérimaires, CDD, etc.), le nombre des patients, - les patients qui peuvent être confus, en état de stress ou l’usurpation d’identité, - les professionnels avec l’absence de vérification de l’identité pérennisant l’utilisation d’une mauvaise identité, le dossier informatique (erreur de saisie qui se répercute), la coexistence d’un dossier informatique et papier. D’où proviennent les erreurs ? - A l’entrée du patient lors de la création du dossier ou de la recherche d’antériorité (homonymie) entraînant la création de doublons (deux identités et donc deux dossiers pour un même patient), de collision (deux patients différents sur une même identité et donc un même dossier), - pendant la prise en charge du fait de la non correction de l’erreur initiale (doublon entraînant un risque de perte d’information ou collision entraînant la prise en compte d’informations erronées). Comment prévenir les erreurs ? - demander au patient ses nom, prénom, date de naissance, par une question ouverte, - tracer cette vérification par la conservation d’une copie de pièce d’identité dans le dossier, - une information de tous les secteurs d’activité et des professionnels réalisant des actes de soins, des procédures dégradées, -la formation des professionnels habilités à créer des dossiers …, - l’information du patient, - la réalisation de procédures pour la création de dossiers et les actes de soins, -la mise au point de supports de traçabilité tenant compte des lieux, des actes, - le signalement des dysfonctionnements par la fiche d’évènements indésirables (FEI). Divers indicateurs sont définis pour évaluer cette identification : doublons, collision, fusion, nombre de FEI et notamment d’erreurs d’administration médicamenteuse liées à un défaut d’identification. Que faire en cas d’erreur ? En cas d’erreur dans l’identifiant, la rédaction d’une FEI permet au service qualité-gestion des risques de prendre en compte cette erreur et de solliciter l’intervention des intervenants compétents (fusion des doublons, dé fusion des collisions, régularisation d’une usurpation d’identité, soins administrés à un mauvais patient). Qu’en est-il dans l’établissement ? Plusieurs mesures ont d’ores et déjà été mises en place : - une cellule d’identitovigilance existe depuis plusieurs années. Celle-ci a été réactualisée dans sa composition, comprenant des représentants de la qualité, de l’informatique, du DIM, de la pharmacie, des admissions et des soignants de l’intra et l’extra hospitalier et de l’USLD. Ses missions ont été précisées : actualisation de la procédure, recensement des formations, collection des dysfonctionnements et mesures correctrices après analyse, organisation d’enquêtes sur l’identitovigilance (recueil, analyse et actions d’amélioration), -la première action a été de réactualiser la procédure d’identification des patients, validée par les instances en début d’année. Elle est disponible sur l’Intranet et a été diffusée dans les unités de soins. Elle précise les modalités de création d’un dossier patient, de vérification de l’identité selon les divers modes de prises en charge et aux différents temps de celle-ci. Elle constitue un des axes du projet d’amélioration de la qualité, intégré au projet d’établissement 2011-2015. - divers documents d’information à destination des professionnels et des patients ont été élaborés et diffusés : note de service, affiche, plaquette d’information, item dans le livret d’accueil des patients et des nouveaux personnels, dans le questionnaire de sortie, les règles de saisie dans le dossier patient ont été finalisées (accessibles sur l’Intranet), … - la formation a été renforcée : tous les personnels créant des dossiers sont formés à l’identitovigilance (cf. plan de formation). Les nouveaux arrivants lors de la journée d’accueil reçoivent une information sur cette thématique, - une évaluation de ces modalités doit être régulièrement réalisée afin de s’assurer du suivi de ces mesures. Plusieurs indicateurs ont été choisis : nombre de personnels formés, taux de fusion, nombre d’erreurs médicamenteuses lors de l’administration liée à un défaut d’identification, analyse des questionnaires de sortie des patients. Un audit sur la « présence d’une pièce d’identité » dans le dossier est en cours de réalisation, un second audit est programmé pour la fin de l’année auprès des personnels afin d’évaluer la connaissance de la procédure. En conclusion L’ensemble de ces mesures vise à prévenir et limiter les conséquences d’erreurs d’identification. Leur but n’est en aucun cas de « contrôler l’identité » dans un but de restriction de soins à visée économique. Elles représentent un outil qui constitue la première étape de l’acte de soins, visant à améliorer la qualité de la prise en charge des patients. Cette thématique s’intègre dans une culture de qualité des soins dont les professionnels sont les principaux acteurs et dont le but, encore une fois répété, est de « bien soigner » les « bons patients ». Dr Philippe Montariol, président du COVIRIS L a vie de l’établissement 4 L’ Education thérapeutique du patient Une pratique quotidienne L ors de la formation à l’école d’infirmière, nous avons été sensibilisés à l’éducation thérapeutique, essentiellement en diabétologie et en néphrologie. Cela fait partie intégrante du rôle propre infirmier. Et l’éducation est souvent une condition pour le retour au domicile des personnes. Est-ce possible d’intégrer ce principe à notre spécialité psychiatrique ? S’il n’est pas envisageable d’imposer l’éducation thérapeutique à nos usagers, je pense qu’il est souhaitable de pouvoir le proposer, ne serait-ce que pour la prévention des rechutes, mais aussi pour mieux vivre avec sa pathologie. Depuis 2004, c’est ce que nous avons voulu relever à l’hôpital de jour « La Passerelle », avec plusieurs programmes spécifiques à la schizophrénie, dont PACT (psychoses, aider, comprendre, traiter) et infomédicaments. Parce qu’une façon de prévenir ces rechutes, c’est de proposer un programme d’éducation thérapeutique adapté sur la maladie, les traitements et les effets secondaires. En effet, dans le cadre de la schizophrénie, nous savons que les rechutes sont pour leur majorité dues à un arrêt des médications. Or, nous estimons qu’environ 15% à 25% des personnes hospitalisées et 50% des patients en ambulatoires présenteraient un défaut d’observance (20% n’achèteraient pas les traitements prescrits, et 30 à 50% des médicaments achetés seraient jetés ou stockés) (1). Les causes de cette mal observance sont nombreuses, mais nous retrouvons souvent le déni des troubles et l’existence d’effets secondaires pénibles à vivre au quotidien. L’utilisation de programmes d’informations sur la maladie améliorerait l’observance de 8% et l’information sur les traitements et leurs effets secondaires de 12% (2). Ces résultats, combinés à une prise en charge globale psychothérapeutique peuvent nettement influer sur la qualité des soins. Des thèmes douloureux sont abordés Avec ces modules, nous abordons des thèmes douloureux, « je ne suis pas fou », les hospitalisations sous contraintes, la famille, le travail… C’est pourquoi il est important de garantir un cadre thérapeutique rassurant, respectueux des personnes et de la confidentialité. Cette pratique soignante améliore les interactions soignant/soigné La relation à l’autre est basée sur l’échange de savoirs (médical/profane). Au sein du groupe de patients, les participants font des liens entre ce qu’ils ont vécu et leur maladie. Ils mettent des mots sur leur souffrance, mais aussi partagent leurs expériences et se donnent des conseils. Suite à ses groupes, les participants ont demandé à faire un journal intitulé « l’étage » afin de partager leurs expériences, leurs difficultés au quotidien. Aujourd’hui, en 2012, l’éducation thérapeutique du patient s’étend à toutes les difficultés liées à la maladie. Elle s’inscrit dans une conception globale du soin. Nous nous situons dans l’accompagnement personnalisé au quotidien. A l’hôpital de jour, nous proposons donc aussi des programmes sur les relations aux autres, sur les troubles cognitifs, articulés avec des groupes à médiations thérapeutiques, mais toujours en lien avec un projet thérapeutique élaboré en équipe pluridisciplinaire. La formation continue propose une action d’E.T.P. (éducation thérapeutique du patient), afin de favoriser l’installation de programmes dans les services et d’en faire bénéficier les usagers de notre établissement. Une valorisation de l’acte éducatif Pour conclure, je dirais que l’éducation thérapeutique est inscrite dans le travail journalier soignant. Seulement, et comme souvent, nous la faisons spontanément, d’une façon invisible et non quantifiable. L’utilisation de l’outil « éducation thérapeutique du patient» va permettre de valoriser l’acte éducatif. 1. Source : Blondiaux I., Alagille M., Ginestet D. : L’adhésion au traitement neuroleptique chez les patients souffrant de schizophrénies. L’Encéphale 1988, XIV, 431-8. 2. Source : Schmitt L., Moron P. : Observance du traitement en psychiatrie. Encycl. Med. Chir. (Paris-France), Psychiatrie, 37860 A 60, 1992, 2p. Sandrine Archambault, Infirmière Hôpital de jour - 7e secteur L a vie de l’établissement L 5 Le Réseau douleur en santé mentale ’EPS Maison Blanche s’est doté de l’existence d’un CLUD (Comité de lutte contre la douleur) depuis mars 2007. A l’instar des autres établissements de soins en général et d’autres spécialisés dans la prise en charge des pathologies mentales en particulier, la mise en place d’une telle commission n’a pas toujours été simple. Il s’agissait de créer une dynamique de réflexion et de travail sur une thématique que l’on pouvait penser éloignée des préoccupations quotidiennes des soignants, mais aussi des patients atteints de pathologie mentale. Or les enquêtes réalisées par le CLUD ont démontré qu’il s’agissait bien d’un problème à part entière pour nos patients. La prise en charge de la douleur sous tous ses aspects est une des priorités de santé publique, largement évoquée dans le SROS III et aux travers des plans anti-douleur successifs. Elle est accentuée par la certification de la (HAS) qui fait de la lutte contre la douleur une pratique exigible prioritaire, y compris dans les établissements à vocation psychiatrique exclusive. Le SROS III a défini 3 objectifs et plusieurs mesures opérationnelles pour l’amélioration de la qualité de la prise en charge de la douleur. C’est dans ce contexte général, et en conformité avec les recommandations du SROS III, qu’est née en mars 2010, l’idée de créer un réseau douleur en santé mentale. L’initiative revient aux CLUD des EPS de Ville Evrard et de Maison Blanche. L’idée de départ était d’y associer les établissements franciliens spécialisés dans la prise en charge de la pathologie mentale. Parmi le grand nombre d’établissements qui ont répondu à l’invitation, figurent des représentants d’établissements psychiatriques publics, privés, d’unités de psychiatrie intégrées dans des hôpitaux de soins généraux. La création du réseau a bénéficié du soutien de l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale, dont le site Internet héberge un portail pour le réseau, la Société Francophone d’Etude et de Traitement de la Douleur a également apporté son soutien, de même que l’UNAFAM. Objectifs et mesures opérationnelles du réseau 1.développer la sensibilisation et la formation des professionnels de santé exerçant au sein de structures prenant en charge les pathologies mentales, 2.faciliter l’accès aux soins des patients atteints de pathologie mentale, 3.coordonner les prises en charges par la mise en place de filières de soins. Missions : •mise en place d’une enquête régionale d’évaluation et de prévalence de la douleur en santé mentale, •promotion de formations des professionnels au dépistage, à l’évaluation et à la prise en charge précoce de la douleur, •développement de la sensibilisation des patients, de leur entourage et des soignants à la prise en charge de la douleur, notamment par la diffusion de supports spécifiques d’information, •création d’un portail Internet spécifique d’échanges d’expériences : aide à la création de CLUD, protocoles communs, calendrier des congrès et des formations, accès facilité à une base documentaire spécifique, forums, …, •mise en place d’un outil performant et bien identifié de diffusion de tous les documents, outils et recommandations de bonnes pratiques élaborés par l’HAS, la SFETD, les sociétés savantes, …, •création de groupes de travail inter-établissements pour le développement de protocoles consensuels, d’enquêtes, •développement de la recherche sur les outils d’évaluation notamment, •recensement de l’existant en termes de prise en charge de la douleur et des soins palliatifs et formalisation de la collaboration avec les unités de soins psychiatriques dans le cadre du réseau, •organisation de la collaboration entre réseaux douleur et réseaux de spécialité (cancer, soins palliatifs, gérontologie), •organisation de colloques. Actions déjà mises en place : •diffusion d’une double enquête, à destination des soignants et des patients. Elle a permis de faire un état des lieux sur la prise en charge de la douleur en santé mentale. Les résultats ont été présentés à l’occasion du premier congrès du réseau en novembre 2011, •création d’un portail Internet du réseau sur le site de l’ANPSSSM, •organisation d’un premier congrès à Paris « Première journée du Réseau Douleur en Santé Mentale » en novembre dernier, organisée par les EPS de Ville Evrard et Maison Blanche, •inscription officielle à l’Union Nationale des Réseaux. Avenir •élargissement du réseau à un niveau national, puisque déjà d’autres régions ont souhaité adhérer au réseau, •organisation d’un second congrès du réseau, •présentation des premiers travaux lors du 10ème congrès de l’ANPSSSM en juin 2012 à Paris, •mise en place de groupes de travail spécifiques. Contacts : • Docteur Djéa SARAVANE (EPS Ville Evrard) • Docteur Nabil HALLOUCHE (EPS Maison Blanche) Docteur Nabil Hallouche, président du CLUD D 6 ossier Projet 2011-2015 Projet Médical Projets transversaux : 1 – Prévenir les hospitalisations à temps complet en affinant la collaboration avec tous les acteurs de santé et en favorisant l’utilisation de notre dispositif alternatif En psychiatrie générale A l’unité mère bébé et en psychiatrie périnatale 2 – Mieux accueillir en intrahospitalier afin d’améliorer la qualité des soins et optimiser les durées de séjour En psychiatrie A l’UHMB et en hospitalisation pour les adolescents et le préado et les enfants 3 – Développer des solutions d’aval pour les patients atteints de troubles mentaux et à autonomie réduite en organisant une prise en charge et un accompagnements adaptés 4 – Poursuivre la mise en place d’actions spécifiques pour la prise en charge des personnes en situation particulière 5 – Poursuivre l’amélioration de l’accessibilité aux soins somatiques des patients suivis en psychiatrie 6 – Sécuriser et optimiser le circuit du médicament 7 – Développer le système d’information médicale Projets spécifiques : 8 – Les projets de psychiatrie infanto-juvénile Pôle 75I03 et UHMB Pôle 75I11 Projet social 9 – L’USLD La Roseraie 10 – La Terrasse Projet du Système d’Information - Le patient et sa prise en charge comme priorité du SIH - Développer des outils de gestion, d’information et de communication performants - Développer les supports d’aide à la gestion, au pilotage et à la décision 1 – Fidélisation des effectifs 2 – Accueil des nouveaux arrivants 3 – Qualité de vie au travail – santé et sécurité au travail 4 – Formation professionnelle 5 – Professionnalisation et éthique de l’encadrement 6 – Dialogue social 7 – Missions et notions de service public ; culture Maison Blanche et implication des personnels 8 – Accompagnement social 9 – Gestion Prévisionnelle des Métiers et Compétences Plan de Communication - Améliorer la communication au service du patient et de son entourage - Diffuser une image externe positive qui renforce l’attractivité de l’établissement - Développer la communication interne institutionnelle o pour déployer le projet d’établissement o pour favoriser la convivialité et fédérer o pour fluidifier l’information 7 d’Etablissement - Synthèse Programme d’amélioration de la qualité et de la gestion des risques 1 – Accueillir et informer le patient et son entourage 2 – Assurer et coordonner la prise en charge continue du patient 3 – Garantir la sécurité de la prise en charge des patients 4 – Pérenniser la qualité des pratiques professionnelles 5 – Prévenir les risques professionnels et promouvoir la qualité de vie au travail 6 – Développer la culture qualité et gestion des risques Projet de soins infirmiers de rééducation et médico-techniques (PSIR-MT) 1 - Politique de prise en charge des patients et pratiques de soins - Renforcer les aspects métiers - Veiller à la qualité et à la sécurité des soins 2 - Politique de gestion prévisionnelle des compétences et des effectifs - Développer des axes de formation et des parcours de formation en lien avec les compétences de demain - Améliorer la gestion des ressources humaines - Travailler les profils de postes soignants et référentiels métiers pour harmoniser les pratiques d’un site à l’autre - Réfléchir avec l’encadrement à des éléments d’une politique managériale 3 - Coordination et communication - Améliorer l’implication de la CSIRMT dans la politique de soins - Travailler à l’amélioration de la communication ascendante, descendante et transversale - Améliorer l’image externe de l’établissement - Coordonner en cohérence le déploiement de la politique de soin au sein des pôles 4 - Projet de soins et projet de vie à l’USLD - Qualité, continuité et sécurité des soins - Adaptation à l’emploi et offre de stages de formation en soins infirmiers - Communiquer afin de valoriser la qualité de la prise en charge à l’USLD et l’intérêt des métiers en gérontologie et géronto-psychiatrie. Projet de collaborations sociales et médico-sociales - Un accompagnement individualisé - Un travail en transversalité - Un partenariat adapté Tableau prévisionnel du besoin de financement Projet patrimonial Pédopsychiatrie : 75I03 : Relocalisation de l’UHMB et de l’AFT Relocalisation guidance : Création CATTT 6- 12 ans 75I11 : relocalisation CMP Goubet et Rébéval Relocalisation HJ La Pomme Psychiatrie générale : Regroupement CATTP 23e Transformation Rémy de Gourmont (foyer de postcure 19e Reconception rez-de-chaussée site d’Avron U.S.L.D Rénovation et réaménagements Neuilly-sur-Marne : Réorganisation des réseaux Plan de circulation / Sécurisation des accès Projets transversaux : Sécurité incendie, accessibilité, ascenseurs, climatisation Projet logistique - - - - - - Une gestion des stocks optimisée Une organisation plus lisible pour les utilisateurs Un suivi renforcé des prestations externalisées Une fonction logistique performante Une fonction achat mutualisée Des pistes d’efficience Développement durable - Intégration accrue des critères environnementaux dans les marchés. - Etablissement du Diagnostic Energétique des bâtiments. - Création de nouveaux marchés à forte dimension environnementale. L a vie de l’établissement 8 La L génération Y Un management repensé pour une génération de l’immédiateté es générations se suivent et se ressemblent peu...Certaines se révoltent, d’autres suivent, la dernière est mobile... La « génération Y » rassemble les jeunes adultes nés entre 1978 et 1994. Elle représente treize millions de personnes soit 21% de la population. Le terme a été inventé en 1993 par un magazine américain « Ad Age ». « Why » « yoyo » « Google »... Cette génération est aussi appelée : « why » car en quête de sens, « yoyo », « Google génération » car ils ont toujours connu ce moteur de recherche, « génération zapping », « web 2.0 »… du blog « la génération Y » (1). La transmission des savoirs est recherchée et respectée Ces jeunes apportent dans les services de soins des nouvelles façons de travailler, de communiquer qui sont influencées par une culture et une époque « post-moderne ». Pour cette génération, les identités professionnelles, sociales et privées semblent plus imbriquées, plus proches, moins cloisonnées que pour les générations précédentes. Le cadre de santé, les responsables, les équipes pluridisciplinaires se doivent de tenir compte de cette évolution afin d’adapter un management, un travail d’équipe, un projet de fidélisation, ... Par exemple, la souplesse dans la gestion du planning est appréciée. L’ambiance d’une équipe est plébiscitée. Le sentiment de sécurité et d’être rassuré sont souhaités. (1) http://www.lagenerationy.com C’est la génération la plus importante depuis celle des baby boomers et elle est actuellement en majorité dans les services de soins. Le rapport, les valeurs et la représentation du travail sont nouveaux. Cette génération est caractérisée comme plus mobile, moins attachée à un service. Elle est difficile à fidéliser, impatiente, en quête de sens, individualiste, multi-tâches. Elle est particulièrement attachée à la qualité de sa vie privée. Elle est aussi inventive, ambitieuse et ayant un nouveau rapport à la hiérarchie, c’est à dire que la compétence d’un chef est plus respectée qu’un grade. Quatre générations vivent ensemble et trois travaillent ensemble Le rajeunissement des équipes soignantes induit une approche intergénérationnelle au travail plus marquée qu’avant. En effet, actuellement, quatre générations vivent ensemble et trois travaillent ensemble selon Julien Pouget, consultant et créateur Florence Rebuel, cadre de santé 22e secteur Engagement citoyen Information instantanée Gratification immédiate Connectés Horizontale Mobiles Adaptables Globalisation impatients (MAINTENANT) Pas dans 5 minutes Rapidement ennuyés Multi-tâches Interdépendants L a vie de l’établissement 9 « Les P’tits Loups » mise en place d’une nouvelle organisation à la crèche Cette nouvelle organisation facilite le relationnel avec les familles qui se disent très satisfaites. Les enfants pleurent moins et l’auxiliaire a plus de temps à consacrer à chaque enfant. Au fur et à mesure des acquisitions de l’enfant, les espaces s’ouvrent et les activités se diversifient. Le regard bienveillant du professionnel l’encourage dans ses apprentissages, motricité globale et fine, langage, propreté, éveil culturel ainsi que socialisation. A l’automne 2010, nous avons entamé une réflexion en équipe concernant notre nouveau projet pédagogique. L’un des objectifs est de répondre au mieux aux besoins des enfants dont les horaires de présence ont évolué. Nous souhaitions aussi pouvoir répondre à une demande croissante des parents qui travaillent en 12 heures pour un accueil durant 14 heures. Nous avons donc procédé à des changements dans le rythme horaire de la crèche, mais aussi dans la fonction des pièces de celle-ci. La crèche « Les Ptits Loups » accueille actuellement 73 enfants. Au terme des délocalisations, 63 % des parents travaillent à Paris. Maintenant, les bébés vivent le plus souvent dans « leur chambre », un espace aux dimensions plus appropriées et ceci afin de favoriser les interactions avec l’auxiliaire référente. Ces longs moments dans leurs espaces de vie permettent de se créer des repères dans un lieu plus contenant sous le regard exclusif de l’adulte. A disposition, berceuses, comptines, hochets sans oublier les câlins… L’adulte est parfois obligée de différer la demande de bébé. Cette contrainte bien que très frustrante pour un petit qui se croit naturellement tout puissant va lui permettre d’intégrer petit à petit son individualité et le monde qui l’entoure. Afin de pouvoir proposer aux enfants de « finir leur nuit » pour ceux qui arrivent entre 6 et 7 heures, nous avons décidé de passer de trois groupes d’enfants à deux. (2 mois ½ - 18 mois et 18 mois - 3 ans). Le rythme de sommeil de ces enfants est ainsi plus régulier puisqu’ils retournent en sieste en tout début d’après-midi, qu’ils soient à la crèche ou à la maison. Les enfants ont très vite saisi cette opportunité et se sont montrés plus détendus lors des activités proposées en matinée. De même, ils profitent d’un repas de bonne heure alors qu’un deuxième service est proposé aux enfants qui déjeunent plus tard. Nous avons aussi supprimé la section dite d’après-midi. L’accueil tout au long de la journée dans une même section permet aux enfants de retrouver chaque jour leurs repères géographiques au sein d’un même groupe adultes/enfants. Un plus grand respect du rythme de développement Cette répartition permet une meilleure continuité et un plus grand respect du rythme de développement de chaque enfant. La participation systématique des ASH à la surveillance de sieste renforce une connaissance et une reconnaissance mutuelle. Pour les cuisinières, les deux services facilitent les préparations alimentaires et améliorent la gestion de la vaisselle. Catherine Leuck, cadre supérieur de santé puéricultrice - La crèche de Neuilly-sur-Marne a un agrément de 70 berceaux. - Nous disposons également de 3 berceaux à la crèche « La Maison Bleue » dans le 9ème arrondissement. - Nous occupons un berceau du groupement « 1001 crèche » qui possède des berceaux dans toute l’Ile de France. 10 L a vie de l’établissement Projet EMILIA « Pour des usagers de la psychiatrie acteurs de leur propre vie » De 2005 à 2010, des professionnels, des usagers et des familles du 25e et 7e secteurs de psychiatrie à Maison Blanche ont participé à un projet européen, le Projet « EMILIA », sur l’accès à l’emploi et à la formation tout au long de la vie des personnes vivant avec un trouble psychique. Une trentaine d’usagers, un nombre équivalent de personnel et de nombreux partenaires extérieurs du milieu de l’emploi et de la formation ont participé à cette recherche-action, en partenariat avec 15 autres sites dans 12 pays européens. A la clôture du projet, une conférence internationale s’est tenue au Ministère de la Santé, en février 2010. Aujourd’hui, l’équipe du laboratoire de recherche est heureuse de vous annoncer la publication du livre : « Pour des Usagers de la psychiatrie acteurs de leur propre vie : rétablissement, inclusion sociale, empowerment », Editions Eres, Toulouse, 2012. Le livre introduit trois notions clefs qui créent un nouveau paradigme en psychiatrie : rétablissement, inclusion sociale et empowerment. Ensemble, elles situent l’usager de la psychiatrie Concours d’affiches Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le Sida et en collaboration avec les Comités Sida des hôpitaux de Maison Banche, Saint Maurice, Perray-Vaucluse et l’ASM13, le réseau Espas organise un concours d’affiches, sur les thèmes suivants : - prévention du VIH, information sur les modes de contamination, - incitation au dépistage du VIH, - lutte contre la discrimination des personnes séropositives, - respect de soi et de l’autre et sexualités. Les équipes des CATTP, Hôpitaux de jour, et toutes les unités fonctionnelles bénéficiant d’ateliers thérapeutiques sont sollicités afin de proposer aux patients qui le souhaitent, de participer à ce concours. L’objectif de cette action est d’impliquer les équipes soignantes dans une dynamique d’infor- comme moteur de sa propre vie, au sein d’une collectivité dans laquelle il est citoyen à part entière et où l’on donne les moyens aux services de santé mentale pour faciliter cette autonomie. Déclinées dans cet ouvrage à travers de multiples expériences concrètes dans divers pays, ces notions sont au centre d’un débat né du constat de l’échec de nos sociétés occidentales contemporaines à pleinement réintégrer les personnes vivant avec un trouble psychique. La notion de rétablissement rappelle que, même pour des pathologies lourdes comme la schizophrénie, les psychoses, la majorité des patients se rétablissent et mènent leur vie comme tout un chacun. L’inclusion sociale ajoute l’idée que, si la moitié du travail vers le rétablissement est l’affaire de l’usager, l’autre moitié du travail est à faire par la société elle-même. De même qu’on aménage la ville pour que la personne en fauteuil roulant puisse s’inclure dans la société, on doit aménager les esprits et l’organisation de la vie de tous les jours pour supprimer tout mécanisme d’exclusion sociale, toute stigmatisation, toute discrimination contre la personne handicapée psychique. Enfin, l’empowerment consiste à mettre à la disposition de la personne les moyens pour acquérir les savoirs et pouvoirs nécessaires - notamment par l’accès à la formation tout au long de la vie - pour apprendre à vivre avec sa maladie et jouer un vrai rôle dans la société. Tim Greacen, directeur et Emmanuelle Jouet, chargée de recherche au Laboratoire de recherche ont assuré la coordination de l’ensemble des chapitres de cet ouvrage, et Dominique Granger, assistante de direction et Sébastien Favriel, assistant de recherche, ont participé activement à la relecture et au travail d’édition. Parallèlement, les Editions Palgrave sortent au même moment la version anglaise de l’ouvrage également co-édité par Tim Greacen : Ryan P, Ramon S & Greacen T. Empowerment, Lifelong Learning and Recovery in Mental Health : Towards a New Paradigm, Palgrave, London, 2012 pour le 1er décembre 2012 - Journée mondiale de lutte contre le Sida mation et de prévention du VIH, mais aussi de permettre aux patients d’être les acteurs de cette prévention. lutte contre le sida (par exemple CRIPS, le 190, l’atelier des Epinettes etc…), d’art-thérapeutes, de membres des Comités SISE des quatre EPS. Ce type d’action permet également de mobiliser l’institution psychiatrique autour des questions portant sur le VIH et la sexualité et d’inscrire ce travail dans le temps. Cette action sera présentée aux CATTP et ateliers thérapeutiques en mars 2012 et se déroulera jusqu’en octobre 2012. Les réalisations devront être remises au jury au plus tard le 15 octobre 2012, la remise des prix ayant lieu le jeudi 6 décembre 2012. L’équipe du réseau Espas rencontrera toutes les équipes intéressées pour solliciter leur participation, présenter ce projet et ses modalités. Les réalisations des différents participants devront être ensuite exploitées et diffusées sur tous les sites comme outils de prévention mis à la disposition des patients. Des prix seront décernés aux trois meilleures réalisations de chaque catégorie. Le jury décernant les prix se composera de professionnels oeuvrant dans le milieu associatif de L’équipe d’Espas apportera son concours aux participants de cette action durant l’année 2012 pour la réalisation de ces affiches. Contact : ESPAS 01 42 72 64 86 Règlement sur Intranet : tapez : concours affiches dans la zone « Chercher » U n peu d’histoire 11 Décembre 1904 : naissance du Syndicat à Maison Blanche E n 1904, s o u s l’inspiration de l’Union des Syndicats de la Seine et du Syndicat du personnel non gradé de l’Assistance publique, le personnel des hospices et asiles d’aliénés du département s’organise : le samedi 24 décembre, une grande réunion se tient à Neuilly-sur-Marne, en présence de délégués des deux syndicats. Comme le rapporte L’Action, organe officiel du Syndicat général de l’Assistance publique, dans son numéro du 31 décembre, malgré « la pression considérable » exercée par la direction « sur les hésitants, les timorés et surtout sur les infirmières qui sont en grand nombre et sont plus accessibles à la crainte et à l’intimidation », le personnel des deux asiles nocéens, Maison Blanche et VilleEvrard, répond à l’appel. « L’Action » La première question est de savoir si l’on acceptera dans la nouvelle organisation le personnel gradé, surveillantes, sous-surveillantes, chefs de quartiers. Après un long débat, l’assemblée, « convaincue qu’il y avait danger à donner un caractère mixte à leur organisation », se rallie à la proposition de constituer le syndicat « avec seulement le petit personnel non gradé » (L’Action), suivant en cela « l’exemple de leurs camarades parisiens de l’Assistance publique » (L’Humanité, 30 décembre) : les intérêts des uns et des autres ne sont pas les mêmes, et « par suite des exigences de la discipline rigoureuse qui sévit » dans les hôpitaux et asiles, les conflits sont inévitables, comme on l’a vécu à l’Assistance publique. On a pu voir ici le reflet d’une animosité contre des personnes chargées de faire respecter le règlement, diriger, ordonner, et le cas échéant, de proposer une sanction. « Cela ne faisait pas l’affaire du directeur, M. Druon, qui aurait peut-être favorisé un groupement mixte sans force ni durée », commente L’Action, « mais qui ne voulait à aucun prix du syndicat nettement ouvrier ». Une pression sur les infirmières Les jours suivant, « pour désorganiser le jeune groupement », le directeur exerce une pression ouverte, particulièrement sur les infirmières, « plus susceptibles que les hommes de se laisser effrayer par son attitude impérieuse » : après s’être fait remettre par les surveillantes les noms des syndiquées, « il les fait appeler, les sermonne et les menace de les priver des gratifications de fin d’année, si elles persistent à rester au Syndicat. » Notons que Fernand Druon, directeur de Maison Blanche depuis 1901, était un ancien officier, jadis capitaine d’Etat-Major, aide de camp du Général Garibaldi en 1870-1871. ... mais prenez garde, l’on possède vos noms ! » On rapporte encore les propos d’une surveillante, chargée de cette « besogne d’intimidation » : « Que voulez-vous faire, avec votre syndicat rouge ? Vous voulez mettre le couteau sous la gorge du Conseil général ; mais, prenez garde, l’on possède vos noms ! » « Hâtons-nous de dire que ces faits détestables ne seront pas de nature à arrêter l’élan d’organisation qui se manifeste chez le personnel des hospices départementaux et que les promoteurs de ces syndicats ne se laisseront pas décourager par de si misérables manœuvres », conclut le journal. Un premier succès : l’externement De fait, les travailleurs des asiles, « encasernés comme des troupiers » (L’Humanité) mais désormais organisés, obtiennent peu après leur premier succès : l’externement, consistant dans le droit de loger en ville et non plus dans les pavillons de malades, et, plus généralement la liberté de vivre à sa guise en dehors des heures de travail. Le Syndicat du personnel non gradé des hôpitaux, hospices et asiles s’affiliera à la Confédération Générale du Travail et fera partie de la Fédération hospitalière des services de santé, fondée en 1907 et dont l’organe s’intitule L’Ouvrier sanitaire. Pour le jeune syndicat, les motifs de lutte ne manqueront pas. En 1913 par exemple, les revendications portent sur le repos hebdomadaire, les congés annuels, le relèvement et l’égalité des salaires, le paiement intégral des agents pendant leur congé annuel, les maladies et la convalescence, le libre choix du médecin par l’agent malade… et la limitation de la durée de la journée de travail à 8 heures, qui ne sera accordée qu’après la Guerre de 14-18. Docteur Michel Caire B rève 12 Le Psycom75 lance son nouveau site Internet www.psycom75.org Plus riche, plus ergonomique, cette nouvelle version se veut un outil de référence pour l’information dans le domaine de la santé mentale et de la psychiatrie. Ce site ressource propose des informations pédagogiques et claires dans les domaines suivants : troubles psychiques, soins et accompagnement, thérapies et médicaments, droits des usagers, stigmatisation, chiffres clés. Il permet de suivre l’actualité psychiatrie et santé mentale en France et dans le monde, grâce à ses brèves quotidiennes et sa Newsletter hebdomadaire. Q ui fait quoi Il dispose également d’un moteur de recherche des structures et d’un espace dédié à la presse. Nous vous invitons à visiter le nouveau site du Psycom et participer à son amélioration en nous faisant part de vos remarques. L’équipe du Psycom reste à votre disposition pour toute information complémentaire. [email protected] Aujourd’hui ... Sandrine LAMAND, Auxiliaire de puériculture à la Crèche « Les Ptits Loups » Comité de rédaction : Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ? Sadrine Lamand : Après un bac médico-social, j’ai souhaité effectuer une formation d’auxiliaire de puériculture car je voulais travailler auprès de jeunes enfants. J’ai obtenu mon diplôme d’auxiliaire de puériculture et à l’époque, je ne m’orientais pas vers un travail en crèche. Mon souhait était de m’occuper d’enfants handicapés. Or, dans cette spécificité, il y avait plus d’offres de poste d’éducateur que d’auxiliaire de puériculture. J’ai donc eu l’opportunité de travailler dans une crèche du personnel de l’AP/HP durant 4 ans en qualité d’auxiliaire de puériculture et j’ai intégré en 1992 la crèche du personnel de l’hôpital Maison Blanche et je reste très passionnée par mon métier. CR : Quel est votre rôle au sein de la crèche ? SL : Durant plusieurs années, j’ai travaillé en tant que référente de groupe. C’est à dire que je suivais les enfants de leur arrivée jusqu’à 3 ans, âge où ils quittent la crèche (Les enfants sont accueillis à la crèche dès l’âge de 2 mois et demi jusqu’à 3 ans). J’ai ensuite travaillé en section de moyens, avec des enfants de 12 à 24 mois. J’ai beaucoup apprécié l’accompagnement de ces enfants. C’est le début de l’apprentissage. Nous sommes sollicités différemment. Les enfants bougent et c’est pour eux, l’heure de la découverte à travers les activités très variées que nous proposons. C’est pour nous-mêmes, professionnels l’occasion de se remettre régulièrement en question. Une nouvelle organisation est en place depuis septembre (voir article dans ce même numéro). Deux sections ont été créées, les 2 mois et demi/18 mois « L’aube des sens » et les 18 mois/3 ans « Le clair de lune ». Les auxiliaires de puériculture travaillent en 8 heures sur une amplitude horaire de 6h/22h. Tout au long des années passées à la crèche de Maison Blanche, j’ai senti mon travail évolué. J’apprécie beaucoup le contact avec les parents. Il est important pour le bon développement de l’enfant et une bonne prise en charge que nous soyons à l’écoute les uns des autres. Si les parents sont en confiance, l’enfant ne s’en portera que mieux. J’ai eu aussi un autre regard sur les lieux. J’ai accordé beaucoup de réflexion à l’aménagement des espaces. Nous avons travaillé sur ce sujet avec l’ensemble des équipes et des professionnels de la crèche pour reconsidérer les lieux et les adaptés aux projets pédagogiques et au rythme des enfants. Les équipes de la crèche sont formées de différents professionnels (puéricultrices, auxiliaire de puériculture, aides-soignantes, ASH, psychologue, éducatrices, médecin, cuisinières, lingères, stagiaires …). et nous travaillons tous pour le bien-être des enfants qui nous sont confiés. CR : Avez-vous un projet d’évolution professionnelle ? SL : L’évolution de mon travail autour des enfants m’a amenée à vouloir me diriger vers la profession d’éducateur de jeunes enfants. Je me suis donc engagée, avec l’aide de l’établissement, vers une VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Depuis septembre, je suis accompagnée dans cette démarche par un éducateur extérieur à l’établissement qui me guide dans le travail à réaliser et ce 24 heures sur 12 mois. Des modules bien spécifiques seront à valider pour au final obtenir le diplôme d’éducateur de jeunes enfants. CR : Vous êtes passionnée par votre métier, mais en dehors de votre travail, avez-vous des hobbies ? SL : J’aime beaucoup écouter de la musique. Mais plus particulièrement me rapprocher de la nature, à travers le calme de la pêche et le camping sous une toile de tente. J’aime les régions de France et découvrir des lieux atypiques.