JPSH 2007 santé précarité solidarité en Méditerranée

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Journée provençale de la santé humanitaire, Marseille, 16 novembre 2007
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Compte rendu des échanges
Pour toute information sur la
Journée provençale de la santé
humanitaire ou sur nos formations à
la santé et la solidarité, contactez-
nous !
Centre européen de santé
humanitaire (CESH) :
www.cesh.org
[email protected]
Marseille : 06.89.39.19.74
Lyon : 04.37.28.74.57
Montpellier : 04.67.15.85.98
Merci à nos partenaires :

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Table des matières
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En un mot : Julie BEGIN, Centre européen de santé humanitaire (CESH)
Conférence de la matinée
- Mot de Bienvenue : Pr Louis CADOR, Directeur du Centre européen de
santé humanitaire (CESH)
- Santé, précarité et solidarité en Méditerranée : enjeux et perspectives :
Dr Pierre MICHELLETTI, Président de Médecins du Monde
- Visions et réalités de la précarité en Méditerranée : Dr Djamel BOURICHE,
pédopsychiatre, CMP Saint-Louis, CH Edouard-Toulouse
- Les enjeux de santé prioritaires en Méditerranée : Pr Jérôme GUELAIN :
Service de santé des armées
- Recyclage des médicaments, besoins sanitaires et contrefaçons : Pierre
LABURTE, Directeur général, conseiller ordinal et pharmacien responsable
de Dépolabo pharma-logistique
- Enfance et vulnérabilité, l’exemple libanais : Dr Yves BERNAUD,
Pédopsychiatre, Santé Sud
- Collaboration internationale dans l’action sociale, exemple algérien :
Véronique DURAND, anthropologue et formatrice, Institut méditerranéen
de formation.
- Santé des personnes en difficulté, exemple français : Dr PatrickPADOVANI,
Médecin généraliste, Unité d’hébergement d’urgence, Marseille.
Tables-ronde
- Quelle place pour les humanitaires dans la prise en charge sanitaire des
étrangers en situation précaire en France ?
- État, Armées et ONG : vers une action d’urgence fédératrice en
Méditerranée ?
Rencontres de l’enthousiasme et de l’expérience (projets étudiants)
- IFSI St-Jacques : prévention des comportements à risque chez les jeunes
en France, Lila SANTIN, étudiante
- CedraLille : Centre d’expression du traumatisme des enfants au Liban,
Karine BEN FAOUR, étudiante
- Ecole des Sages Femmes de Marseille : stage à l’Hôpital de Sousse,
Tunisie, Estelle ABEL, étudiante
Discous de clôture : Pr Jean DELMONT, Directeur des études, Centre européen
de santé humanitaire, Marseille
Ils en ont dit… (commentaires de participants à la journée)
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En un mot
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Organisé chaque année par le Centre européen de santé humanitaire (CESH), la Journée
provençale de la santé humanitaire vise à rassembler des acteurs de la solidarité locale et
internationale, de tous les points de vue et de toutes les disciplines, dans l'optique de
dresser des passerelles entre humanitaires, universitaires, militaires, administratifs et
citoyens... Le fil rouge de cette 2e édition, « Santé, précarité et solidarité en
Méditerranée », abordait notamment les migrations, à la fois cause et conséquence de la
précarité. Conflits armés, pauvreté, catastrophes naturelles, état de santé déficient, autant
de causes de migrations qui mènent ses victimes sur la route d'une nouvelle précarité et
d’errances, au Maghreb (migrants sub-sahariens), en Palestine, au Liban, en ex-Yougoslavie,
en France ou ailleurs... En ces moments troubles de l'humanitaire, avec le scandale de
l'Arche de Zoé, cette journée a également permis aux acteurs de la solidarité de se
questionner sur la qualité et la légitimité de leurs actions.
Conférences le matin par des experts réputés, débats et rencontres l’après-midi, les quelque
300 visiteurs, qui ont fait fi des grèves ferroviaires et de la neige qui est tombée sur
Marseille, ont aussi pu se documenter auprès des stands ouverts toute la journée. Les
Rencontres de l'enthousiasme et de l'expérience ont enfin permis à trois étudiantes d'éprouver
un projet de solidarité auprès d'un panel d'experts en direct! Une soixantaine de structures
d’urgence, de développement et de prise en charge sanitaire et sociale, tous étaient réunis
dans leurs différences et leur complémentarité pour débattre et réfléchir à la lumière de
nouveaux points de vue !
Le Centre européen de santé humanitaire remercie les étudiants du Master « Systèmes de
santé dans les pays en développement » de l’Université de la Méditerranée (Année 2007 –
2008) pour la prise de notes de ce compte rendu et l’aide logistique : ALLIO Caroline ;
BELMIHOUB Bouabdallah ; BERKANE Djamel ; DI TROCCHIO Jean-Marc ; FALL Astou Ngoye ;
HALL Kathleen ; MADJE Jennifer ; MARTIN Aurélie ; LUVUNGA Joao ; SARDAN Alice ; SOUSSI
Mahmoud ; TALEB-BENDIAB Ryma ; TALL Mamadou Oury ; TARIN Faustine ; TOUATI Hocine ;
ZATRA Rafika ; BENALI Benyoub.
Un énorme merci surtout à tous les conférenciers, panélistes et facilitateurs qui ont participé
à cette Journée et ont révisé le présent document, ainsi qu’au public, qui s’est déplacé en
nombre pour entendre les débats. Cet événement a été rendu possible grâce à l'apport
financier du Conseil général des Bouches-du-Rhône et de la Ville de Marseille, et à la
participation de l’Université de la Méditerranée (Facultés de pharmacie et de médecine) et à
l’Assistance publique hôpitaux de Marseille (APHM). Nous les en remercions.
Téléchargez le sommaire de ce compte rendu, le programme, les descriptions thématiques,
les « Power Point » des présentations, le profil de chaque intervenant et les coordonnées et
descriptions des structures participantes sur : www.cesh.org.
A l’an prochain !
Julie Bégin
Comité organisateur de la Journée provençale de la santé humanitaire
[email protected] - 06.89.39.19.74

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Conférences
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Conférences de la matinée
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Retrouvez le profil de chaque expert, sa photo et son organisme d’appartenance sur le Dossier
disponible sur www.cesh.org.
Mots de bienvenue
Mots de bienvenue Mots de bienvenue
Mots de bienvenue
Après un mot de bienvenue du Professeur Philippe CHARPIOT, vice-doyen de la Faculté de
Pharmacie, le Professeur Louis CADOR, directeur du CESH, a énoncé les objectifs de cette
journée :
 assurer une synergie d'action des différents partenaires à la cause de la santé ;
 dégager les enjeux et perspectives des actions humanitaires à travers le monde, y
compris en France ;
 promouvoir l'engagement notamment des jeunes face aux nouveaux défis qui se
posent aux humanitaires.
Avant de passer la parole au président d’honneur de la Journée, il a rappelé la mission du
CESH : former et rapprocher les acteurs de l’humanitaire. « Ces colloques sont un point
d’orgue aux formations que nous organisons, a-t-il souligné, où les humanitaires, les
militants, les gouvernements, les militaires, les universitaires de toutes disciplines (médecine,
anthropologie, communication, logistique, droit, etc.) enrichissent la réflexion des points de
vue et des expertises les plus divers. »
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rité en Méditerranée : enjeux et perspectives
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Dr Pierre MICHELLETTI, Président de Médecins du Monde
Selon le Docteur Micheletti, qui est à l’origine du diplôme universitaire « Santé, solidarité,
précarité » à Grenoble, le thème choisi pour cette deuxième journée provençale de la santé
humanitaire est intéressant à plus d’un titre. Les pays du pourtour méditerranéen sont
confrontés au même phénomène des inégalités sociales de santé, lesquelles inégalités se
traduisent par d’importantes différences d’espérance de vie entre les catégories socio-
économiques.
Les mécanismes qui conduisent à ces constats, même s’ils s’expriment avec une intensité
différente, sont toujours les mêmes : les populations les plus précaires sont exposées dans le
travail, l’alimentation, le logement à des risques spécifiques. Ces populations sont moins
éduquées et donc moins informées pour pouvoir adopter des comportements favorables à leur
santé. Enfin les plus vulnérables présentent un défaut ou un retard dans l’accès aux
dépistages et aux soins qui rendent plus péjoratif le pronostic des pathologies aigues et
chroniques qu’ils présentent. Ces trois critères sont « universels », l'intensité étant
démultipliée selon qu'une personne réponde à un seul, deux ou les trois critères à la fois.

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A titre d'exemple, le Docteur Micheletti a évoqué :
 l’espérance de vie d’un cadre supérieur et d’un ouvrier qualifié à 35 ans diffère
de 7 à 9 ans en Méditerranée ;
 les catégories sociales défavorisées ont de moins en moins accès à une éducation
de qualité et le contact avec les structures de santé est très souvent tardif, ce qui
fait que la chance de décéder d'un diabète est 5 fois plus élevée dans ces
populations. On observe le même phénomène pour les maladies respiratoires.
Il a ensuite expliqué que l’une des caractéristiques des pays du pourtour méditerranéen est
qu'on y retrouve à la fois les maladies infectieuses des pays en développement, mais aussi les
maladies dites de surcharge et métaboliques des pays développés. Il a rappelé que si l’on
compare ce qui est comparable, il vaut encore mieux être pauvre en France que dans un pays
dit pauvre… En effet, « l'espérance de vie d'un SDF en France est égale à celle de l’individu
moyen en Haïti ».
A l’heure où, de façon manichéenne, certains plaident en faveur du choc des civilisations
entre l’Europe et le monde arabo-musulman, ces Journées provençales témoignent d’une
volonté de dépasser les clivages parfois instrumentalisés destinés à alimenter les radicalismes
de tous bords. La Méditerranée est une interface entre ces deux civilisations, a-t-il dit, et l’on
doit éviter qu’on ne les oppose l’un à l’autre, comme le voudraient les extrémistes issus de
ces deux cultures.
Il ne faut pas non plus, a-t-il insisté, surévaluer la question humanitaire par rapport aux
questions politiques et économiques. Citant Emmanuel TOOD (anthropologue) dans son
ouvrage intitulé Rendez-vous des civilisations, le docteur Micheletti a expliqué que « ce n'est
qu'un aspect transitoire de la rencontre des civilisations... il n'est pas nécessaire de voyager
pour trouver ces ambivalences. » Les risques qu’encourent aujourd’hui les humanitaires en
Irak, dans certains pays d’Afrique du Nord, en Égypte, ainsi que les politiques parfois
ségrégationnistes adoptées par certains pays européens nous renforcent dans la conviction
de maintenir le dialogue entre les différentes cultures et religions qui font la richesse du
pourtour méditerranéen.
L’ensemble des pays de la région partage enfin une réalité commune : le phénomène
migratoire dans et entre les continents. Les pays du Maghreb connaissent des flux
migratoires issus de l’Afrique sub-saharienne et l’Europe du sud accueille des migrants
originaires d’Afrique du Nord et d’Afrique sub-saharienne. Ces difficultés causées par l’état
de migration engendrent une plus grande précarité, tant en France qu’ailleurs en
Méditerranée : « En France, 90 % des personnes dans les salles d'attente de Médecins du
Monde sont des migrants et 100 % vivent sous le seuil de la pauvreté. On retrouve les mêmes
chiffres pour les migrants au Liban. » Ce dénominateur commun que constitue la migration
génère partout la même nécessité de réfléchir aux questions de santé et de solidarité vis-à-vis
de cette précarité spécifique et parfois dramatique.
L’ensemble de cette journée, a-t-il conclu, apportera ainsi des regards croisés et
complémentaires sur les problèmes, les actions et les acteurs qui sont mobilisés et engagés
dans des réponses citoyennes ou institutionnelles à ces questions.