
été marquées par une accentuation de la concurrence entre l’automobile et les transports collectifs, tant sur la
longue distance où, du fait de l’essor du réseau autoroutier, la voiture concurrence le train, qu’en milieu urbain.
Les transports aériens de voyageurs se sont également beaucoup développés, bénéficiant d’une progression plus
rapide que les transports ferroviaires de voyageurs, concurrençant les autres modes sur les moyennes distances
intérieures et profitant du développement des voyages à l’étranger.
La répartition entre modes de transports de personnes apparaît comme très sensible à la longueur des
déplacements (la voiture qui représente 91 % des déplacements inférieurs à 100 km, ne réalise que 52 % des
trajets de plus de 600km, distance pour laquelle la part de l’avion — 25 % des déplacements — dépasse celle du
train — 17 %). La nature des déplacements selon qu’il s’agit de voyages personnels ou professionnels influence
également le choix du mode de transport.
Les transports collectifs routiers de voyageurs (autobus et autocars) recouvrent un trafic tant urbain
qu’interurbain (transport scolaire et de personnel, transport régulier ou occasionnel) que les données accessibles
ne permettent pas de séparere. Leur part évolue peu depuis le milieu des années 80 (elle représente environ 5 %
du total des déplacements sur le territoire métropolitain mesurés en voyageurs par kilomètre), ce qui constitue
une certaine performance face à la concurrence de l’automobile particulière et des chemins de fer.
Si l’on additionne les parts respectives de la voiture individuelle et des transports routiers collectifs, la route
supporte plus de 89 % des trajets parcourus sur le territoire national. Ce pourcentage est resté stable au cours des
20 dernières années. Le reste des déplacements intérieurs (c’est-à-dire 11 % d’entre eux) sont effectués en train
ou en avion.
Les transports ferroviaires de voyageurs (mesurés en voyageur par kilomètre) ont augmenté depuis les années
50, mais à un rythme assez lent — entre 2 % et 3 % par an — jusqu’en 1985. Ils ont ensuite stagné pendant
plusieurs années. En dépit de l’accroissement du nombre de voyageurs par kilomètres transportés, la part du fer
dans les transports interurbains de voyageurs a fortement diminué (elle est passée de 23,6 % en 1954 — hors
RATP — à moins de 7 % en 2000).
Le développement du TGV, à partir du début des années 80, a donné un nouveau souffle au transport ferroviaire
de voyageurs. En 1999 les TGV représentent la moitié du trafic voyageur de la SNCF. Cet essor s’est toutefois
effectué aux dépens du réseau classique, les transports ferroviaires de personnes ayant même globalement
diminué au cours des années 90 avant de connaître une nouvelle croissance à la fin de la décennie.
Depuis le début des années 70, le transport aérien de voyageurs a connu une croissance largement supérieure à
celle des autres modes de transports collectifs (le taux de croissance des transports aériens intérieurs a été
supérieur à 60 % entre 1988 et 1998, contre 20 % pour le train et 10 % pour les autres modes de transports
terrestres –urbains, routier, taxis). La France demeure le premier pays européen en matière de densité de
fréquentation des vols intérieurs (les lignes de transport domestique ont été développées à un rythme soutenu et
régulier à partir de 1970). Entre 1980 et 1999, le trafic aérien domestique a augmenté de 10 milliards de
voyageurs par kilomètres, soit une croissance annuelle moyenne de 0,5 milliards par an. En 1999 le trafic aérien
intérieur s’est accru d’un milliard de voyageurs par kilomètres par rapport à l’année précédente (15,5 milliards
de voyageurs par kilomètres ont été transportés en 1999) ; taux de croissance annuel le plus élevé qui ait jamais
été observé.
La croissance du transport aérien international s’est poursuivie à un rythme élevé jusqu’au début des années
quatre-vingt, puis elle s’est infléchie par la suite. Son profil est devenu plus irrégulier du fait d’évènements
particuliers tels que la guerre du golfe en 1991 (et ultérieurement des attentats du 11 septembre 2001) et de la
forte concurrence internationale qui se traduit par une baisse des prix sensible. Le trafic aérien des compagnies
aériennes françaises est passé de 7,3 milliards de passagers par kilomètres en 1963 (y compris les transports
intérieurs) à 107,7 milliards de passagers par kilomètres en 1998.
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Futuribles / Etude rétrospective et prospective des évolutions de la société française (1950-2030)
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