Première partie - Les enjeux de
protection nationaux et régionaux
1. LA STRATÉGIE DE CRÉATION D’AIRES PROTÉGÉES (SCAP)
La stratégie nationale de création des aires protégées (SCAP), définie par la loi n° 2009-967 du 3
août 2009 (art 23), et réaffirmée dans le cadre de la conférence environnementale de septembre
2012, a pour objectif la mise sous protection forte, d’ici 10 ans, de 2% du territoire terrestre français
métropolitain sans que ce pourcentage s’applique de manière homothétique à chaque région.
Le terme de « protection forte » se définit par les outils réglementaires suivants : réserves naturelles
nationales ou régionales, les arrêtés préfectoraux de protection de biotope et de géotope, les cœurs
de parcs nationaux, les réserves biologiques forestières dirigées et intégrales. La déclinaison
régionale de cette stratégie a été confiée aux Directions régionales de l’environnement, de
l’aménagement et du logement (et en Île-de-France, à la Direction régionale et interdépartementale
de l’environnement et de l’énergie).
En octobre 2013, le Ministre en charge de l’environnement a validé la première liste de projets
potentiellement éligibles (PPE) au titre de la SCAP. Il a invité chaque préfet de région à engager la
mise en œuvre progressive, en priorité, de ce premier programme d’actions. Au total au niveau
français, 330 projets ont été retenus dont 25 projets en région Île-de-France.
La déclinaison francilienne de la SCAP intègre notamment les projets d’APPB sur 10 stations du
département du Val d’Oise pour la protection des écrevisses à pieds blancs.
2. L’ÉCREVISSE À PIEDS BLANCS, UNE ESPÈCE SCAP
La SCAP est une démarche conduite à un niveau national. Elle concerne des espèces et des
habitats patrimoniaux, menacés à l’échelle de la métropole terrestre et pour lesquels l’outil « aire
protégée » apparaît être une réponse appropriée. Le Muséum national d’histoire naturelle a ainsi
défini que la région Île-de-France a une responsabilité patrimoniale forte pour 64 espèces et 42
habitats SCAP.
Pour chaque espèce ou habitat SCAP, un niveau de priorité (allant de 1 à 3) a été proposé et
modulé en fonction du degré de connaissance de celui-ci. Les niveaux de priorité sont les
suivantes :
•priorité 1 : pas ou peu d’aire protégée comprenant cette espèce ou cet habitat → création de
nouvelle aire protégée à envisager ;
•priorité 2 : existence d’aires protégées mais réseau à renforcer ;
•priorité 3 : existence d’aires protégées et réseau satisfaisant.
L'écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) a été classée en priorité 1 à la fois sur le
plan national (1+) et au niveau francilien (1-), vu l’importance de sa régression. La fiche descriptive
de cette espèce dans le cadre de la SCAP est présentée en ANNEXE.
3. PRÉSENTATION DE L’OUTIL ARRÊTÉ DE BIOTOPE
3.1. Définition et champ d’application
L’arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB) est un outil de protection forte dont la mise en
œuvre relève du préfet de département. Il vise à protéger, par des mesures adaptées, le biotope
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Contexte réglementaire et intérêt scientifique
Projets d’arrêtés de protection du biotope des écrevisse à pieds blancs
DRIEE – mars 2016