
MESSAGE DU CHEF DU BLOC QUÉBÉCOIS
C h è res amies, chers amis,
Comme vous le savez, le Bloc Québécois s’est donné la tâche de
d é fe n d re la différence québécoise à Ottawa et de pro m o u voir la
souveraineté du Québec. Ces deux objectifs sont complémentaires, car
la différence québécoise est à la source même du projet souverainiste.
L’affirmation et la protection de cette différence, contre les forces
d’uniformisation qui s’élèvent au sein de l’appareil fédéral, contribuent
fortement à l’assise du mouvement souverainiste.
Ce travail que nous faisons à Ottawa nous a permis au cours des ans de décrire à la popu-
lation québécoise les limites du cadre fédéral canadien. Le Bloc Québécois reconnaît la
nation canadienne. L’inverse n’est pas vrai. Le gouvernement du Canada refuse toujours de
reconnaître la nation québécoise et tout ce qui en découle. Cela limite très sérieusement la
capacité du Québec à définir lui-même son propre avenir et cela a des conséquences
concrètes dans la vie quotidienne des Québécoises et des Québécois.
La nation québécoise est privée de la capacité et de la liberté de faire des choix démocra-
tiques. Chaque jour, le Canada impose ses décisions au Québec, y compris dans des
domaines qui, selon la Constitution canadienne, ne devraient relever que du Québec.
Le déséquilibre fiscal fait en sorte que le seul État contrôlé par les Québécoises et les
Québécois est dans une situation financière périlleuse, alors même que notre richesse
collective est une des plus élevées du monde.1La croissance de l’économie québécoise
est ralentie par les décisions qui sont prises par le gouvernement fédéral et qui, trop
souvent, vont à l’encontre des intérêts du Québec. Les innovations et les avancées
sociales du Québec sont freinées par Ottawa. Finalement, en étant absent des forums
internationaux, le Québec est pratiquement impuissant face aux dérives de la mondia-
lisation.
Toutes ces entraves à la marche en avant du Québec justifient pleinement le projet
souverainiste. Nous devons continuer à protéger nos acquis. Mais il ne suffit pas de réagir.
Il faut aller plus loin, faire des propositions et offrir des perspectives nouvelles, de façon
à susciter l’enthousiasme des Québécoises et des Québécois. C’est le sens de l’exercice
auquel nous sommes conviés.
La souveraineté, c’est en définitive la liberté, pour les Québécoises et les Québécois, de
décider eux-mêmes de leur avenir. C’est la liberté d’utiliser nos impôts pour atteindre nos
objectifs, selon nos priorités et nos intérêts. C’est la liberté de faire nos lois, en fonction de
IMAGINER
le Québec souverain
INTRODUCTION • proposition principale 2005 5
1Avec un revenu par habitant de 27 900 $ en 2003 (en dollars américain, sur la base de la parité du pouvoir
d’achat) la nation québécoise devance l’Allemagne et l’Italie, et est à égalité avec le Japon. Ces chiffres
proviennent de l’Institut de la statistique du Québec et de l’OCDE.