4
A. ÉVALUATION DE LA DOULEUR
1. RAPPELS : DÉFINITION DE LA DOULEUR (Selon IASP : International Association for the Study of Pain)
"Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à un dommage tissulaire, réel ou
potentiel ou décrite en terme d’un tel dommage. La douleur est toujours subjective. C'est
indiscutablement une sensation ressentie dans une ou des parties du corps, toujours
désagréable et qui de ce fait est une expérience émotionnelle".
Remarques :
- Il s’agit d’un symptôme subjectif non vérifiable mais mesurable.
- Médié uniquement par le langage.
- Sans concordance anatomo-clinique.
- Sans marqueur biologique.
- L’observateur ne peut jouer aucun rôle légitime dans sa mesure directe :
2. RAPPELS : COMPOSANTES DE LA DOULEUR (Selon F. BOUREAU, 1988)
Quatre composantes en interaction :
- Une composante sensori-discriminative :
• correspond aux mécanismes neurophysiologiques de la douleur assurant la détection du
stimulus et l'analyse de ses caractères qualitatifs et temporo-spatiaux.
• qualité, durée, intensité, localisation du message.
- Une composante affective et émotionnelle :
• correspond au retentissement de la douleur sur l'affect.
• la douleur : source d’anxiété ou de dépression.
- Une composante cognitive :
• correspond aux processus mentaux conditionnant la perception douloureuse et les réactions
comportementales qu’elle détermine.
• Distraction, suggestibilité, anticipation, signification de la douleur pour le malade…
- Une composante comportementale :
• correspond à la façon dont le patient exprime sa douleur avec des manifestations observables
verbales et non verbales.
• fonction de communication avec l’entourage.
3. L’EVALUATION DE LA DOULEUR
3.1. POURQUOI EVALUER LA DOULEUR ?
Expérience fréquente de l’appréciation divergente de la douleur par l’entourage, les IDE et le
médecin traitant : quel projet cohérent ?
- Identification des patients douloureux (de nombreux patients douloureux ne se plaignent pas
spontanément).
- Amélioration de la qualité de la relation soignant/soigné en montrant au patient que l'on croit
à l'authenticité de sa douleur
- Projet thérapeutique cohérent
- Facilitation de la mise en place et de l’ajustement de traitements antalgiques adaptés à
- La nature de la douleur
- l'intensité de la douleur,
- Prise en compte de la dimension globale de la douleur, de ses répercussions
- Évaluation de l'efficacité du traitement pour un même patient.
3.2. UNE ENTREPRISE DIFFICILE :
La douleur est un phénomène subjectif, complexe, polymorphe, multifactoriel, multidimensionnel,
qu’aucune mesure objective ne peut réellement quantifier.
L’évaluation de la douleur tente de rendre objectif ce qui est éminemment subjectif.