LA LANGUE AU CYCLE 4
Classe de 4e
Les interrogations ci-dessous, présentes en 5e, au début du cycle 4, se retrouvent en 4e.
Comment « faire de la grammaire » ? C’est la question récurrente que se posent beaucoup d’enseignants. Faut-il « décrocher
» les séances du reste de la séquence ou bien systématiquement les raccrocher aux textes que l’on étudie, au risque de faire de
ces derniers des « prétextes » à exploiter ?
Le contenu des programmes est clair : en aucun cas, il ne s’agit de faire un « étiquetage terminologique » dans lequel les élèves
se perdent mais bien :
– de les aider à comprendre le fonctionnement de la langue ;
– de leur permettre d’acquérir des compétences linguistiques et non de simples connaissances grammaticales pour « com-
prendre et sexprimer ».
Le travail sur la langue est donc bien au service de la lecture des textes – quel que soit leur nature – et aussi de l’expression
personnelle dans les travaux d’écriture.
Par ailleurs, le déficit de connaissances grammaticales de beaucoup d’élèves vient également du fait que les « mots de la gram-
maire » nont guère de sens pour eux, et, surtout, que les mécanismes de la langue leur échappent. Par conséquent, le lien entre
les leçons de langue et la lecture interprétative des textes doit faire sens non pour instrumentaliser les œuvres mais bien pour
faire entrer les élèves dans ce que l’on appelle une « écriture », un style ; elles sont également – et peut-être essentielle-
ment – au service des premières compétences à développer : les compétences langagières dont on peut constater qu’elles
figurent en tête des rubriques des nouveaux programmes.
Par conséquent, quelles méthodes avons-nous choisies pour présenter nos activités de langue ?
Tout d’abord en permettant aux élèves de comprendre quelles opérations ils effectuent lorsquon leur demande un
« travail sur la langue » ; l’atelier appelé Les gestes du grammairien en ouverture leur donne la possibilité d’identifier eux-mêmes
ce quils ont à faire ; c’est une manière active de faire comprendre les verbes de consigne dont on sait que leur définition
reste abstraite si l’on ne voit pas de manière immédiate et concrète ce quil convient d’en faire. La récurrence des gestes de
suppression, déplacement, remplacement, expansion, réduction ou transformation, utilisés tout au long du cycle 4 permet
d’acquérir des automatismes à la seule lecture d’un énoncé.
Nous avons aussi essayé de faciliter le passage de l’observation à la formulation de la leçon. En effet, même si les
exemples ou extraits sont toujours appropriés, même si les résumés à apprendre sont synthétiques et clairs, on se rend compte
de la difficulté de certains à passer du constat collectif et concret sur un court texte (en adéquation totale avec ce que l’on veut
expliquer, surtout lorsque les phrases sont « fabriquées » en conséquence) et la synthèse qui reste opaque car abstraite, comme
déconnectée de ce qui vient d’être constaté. La possibilité de pouvoir faire collectivement des hypothèses sur ce que l’on vient
d’observer et de comprendre, de les réfuter ou de les considérer comme justes favorise le lien entre exemple de départ et leçon.
C’est aussi une manière d’aider les élèves à « manipuler » les mots, à faire des essais, tant à l’oral, d’abord, quà l’écrit, ensuite.
De nombreuses études ont montré que la mémoire était diverse dans sa manière de sapproprier les contenus ; visuelle,
auditive… Ce qui est certain, cest qu’une leçon trop longue, qui veut tendre vers l’exhaustivité des règles et, surtout, des
exceptions, nest pas accessible pour tous. Nous faisons donc le choix de leçons courtes, aisées à mémoriser, tant par la
formulation que par la dimension visuelle des schémas qui les accompagnent. Certes, tous les cas grammaticaux n’y figurent
pas, car ils peuvent être complétés par le professeur, mais ce qui nous importe, c’est que le lien puisse être fait de manière
systématique avec les hypothèses formulées par la classe, quil n’y ait pas d’implicite, ni de prérequis supposés que certains ne
possèderaient pas.
Les exercices retrouvent les formulations connues grâce à l’atelier en tête de chaque partie « langue » et un lien constant est
fait – celui qui nous parait essentiel – entre les contenus linguistiques et les pratiques langagières, avec la rubrique « pour
dire et pour écrire » qui, une fois encore, cible un ou deux éléments à maitriser pour s’exprimer tant à l’oral qu’à l’écrit.
Enfin, un effort tout particulier est mis sur la proposition de bilans en réelle pédagogie différenciée, c’est-à-dire, à partir
d’un même support et avec la perspective de mêmes compétences à acquérir, des questions guidées pour certains, plus
ouvertes pour d’autres, afin que tous parviennent à réaliser la tâche demandée. La réflexion en amont sur les connaissances
et les capacités demandées, le constat des réussites et des difficultés auxquelles remédier ensuite constituent par ailleurs des
indicateurs précieux pour des séances d’accompagnement personnalisé.
La volonté des programmes est de donner sens à la langue, de la mettre au service de la compréhension et de l’expression. Nous
avons cherché à proposer une mise en œuvre qui, pour ce faire, rende la langue attractive, vivante, et porteuse de sens, dans
ses contenus et dans les termes mêmes qui la nomment.
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Le passage de la 5e à la 4e est essentiellement marqué par une approche ou un approfondissement des points
suivants :
– pour le lexique : les notions de sens propre et de sens figuré ; le lexique des genres et des registres qui amorce l’identification
littéraire des textes ;
– pour le nom : les expansions du nom, que l’on prolongera en 3e ;
– pour le verbe : l’accent est mis sur les types de verbe et, donc, sur les compléments qui les accompagnent (verbes attributifs,
transitifs, intransitifs par exemple) ; la compréhension de la formation et du sens des voix active et passive sont également un
des temps importants de l’apprentissage du verbe ;
– en orthographe, c’est la complexité des verbes du 3e groupe, et les accords complexes sujet-verbe qui sont explorés ;
– la compréhension de la phrase complexe et la syntaxe des subordonnées viennent compléter l’approche de la phrase et les
compléments circonstanciels vus en 5e ;
– la grammaire de texte aborde de manière simple la situation d’énonciation, les caractéristiques des paroles rapportées en
discours direct et indirect ; enfin, l’amorce de l’argumentation, si importante en 3e, est déjà travaillée en 4e avec, en particulier, la
notion de point de vue.
Progressivité dans la complexité de la langue, approche évitant tout jargon inutile, dans le souci constant de faire comprendre
les mécanismes d’une syntaxe que chacun doit pouvoir se réapproprier pour s’exprimer, telles sont les perspectives qui nous ont
guidés dans la construction de ce programme de langue en 4e.
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Atelier d’ouverture :
Les gestes du grammairien p. 266-269
Démarche
Cet atelier d’ouverture de la partie langue a pour objectif de
mettre les élèves en posture de grammairiens : il doit leur
permettre de mettre en place des procédures de réflexion sur
la langue comme objet d’étude pour en faciliter son acquisi-
tion et favoriser une utilisation consciente des moyens quelle
offre.
Il vise à faire prendre conscience aux élèves que la grammaire
est à la fois un ensemble de règles à suivre afin d’être compris
et la science qui étudie ces mêmes règles. La grammaire est
donc autant à celui qui écrit ou dit qu’à celui qui lit ou entend.
La démarche est à la fois résolument inductive et réflexive :
l’enjeu est d’attirer l’attention des élèves sur des gestes essen-
tiels et des niveaux d’analyse différents (texte, phrase, mot) et
de leur permettre d’expliciter leur démarche.
Choix du support
Nous avons choisi le texte de Grand Corps Malade dabord
pour éveiller la curiosité des élèves et les surprendre. Cest
aussi loccasion détudier un genre particulier, la chanson,
parce quelle se singularise comme co-présence de la langue
et de la musique. Cette particularité nous a semblé particu-
lièrement intéressante pour attirer lattention des élèves sur
les liens entre oral et écrit. En outre, ce choix permet de faire
entrer les élèves dans lanalyse du texte par lécoute (lien
mini de la partie 1). On noubliera cependant pas de leur
rappeler que le slam repose, à lorigine, sur la prédominance
du texte, récité a capella, sans autre musicalité que celle des
mots et de la voix. Cest dans les versions concert et CD quap-
paraissent les instruments. On pourra interroger avec profit
les élèves sur le choix des instruments qui accompagnent la
déclamation. Le piano, instrument noble et à cordes, répond à
laccordéon, instrument à vent et plus populaire.
« Jécris à loral » se veut un pied de nez à la linguistique
qui considère souvent la frontière entre écrit et oral comme
infranchissable. Or, avec ce texte, nous sommes en présence
dun écrit oralisé qui occupe une position intermédiaire entre
lécrit formel et loral spontané, mettant en œuvre une véri-
table hybridation stylistique. Le texte respecte la forme cano-
nique de la poésie et se présente donc demblée comme un
écrit très codifié et élaboré ; lartiste se présente dailleurs
comme un artisan des mots (« jai de lencre plein la bouche »).
Néanmoins, on repère de nombreux éléments caractéris-
tiques du français familier et de loralité qui confèrent au texte
un effet doral spontané.
Enfin, l’artiste cherche et prend plaisir à surprendre voire à
piéger son auditeur par le jeu sur et avec les mots : le sup-
port écrit se révèle nécessaire pour éviter les pièges et lever
les ambiguïtés. Les élèves découvrent alors que le grammai-
rien est celui qui utilise toutes les potentialités de la langue
non pour analyser mais pour créer. En mesurant les écarts par
rapport aux règles établies par la grammaire, ils comprennent
la nécessité de les maitriser pour pouvoir sen éloigner et affir-
mer ainsi leur singularité et leur liberté.
Objectifs pédagogiques
– Mettre les élèves en position de grammairiens qui observent,
manipulent, débattent et tirent des conclusions.
– Faire prendre conscience aux élèves que le grammairien est
celui qui étudie un texte mais aussi celui qui le produit, à l’écrit
comme à l’oral.
– Faire comprendre aux élèves que le choix des mots est
motivé par leur sonorité, ce que l’on veut dire et l’effet que
l’on veut produire.
– Faire découvrir aux élèves les indices linguistiques et séman-
tiques dont ils disposent pour mieux comprendre un texte.
– Développer l’envie de coopérer et montrer l’intérêt de ce
travail dans la construction du sens.
– Donner envie de s’exprimer.
Mise en œuvre
Constitution des groupes
Lenseignant demande aux élèves de constituer des groupes
de trois ou quatre. Il respecte, autant que faire se peut leurs
affinités : la langue doit être un endroit où ils se sentent bien.
Pour sassurer du bon déroulement de la séance, on pourra
demander à chacun de remplir une fonction particulière : le
maitre du temps veille à l’efficacité du groupe et à la parti-
cipation de chacun, l’observateur note les points positifs et
fait des suggestions d’amélioration, le secrétaire prend des
notes, le rapporteur présentera à la classe les conclusions de
son groupe.
Déroulement
Après avoir insisté auprès des élèves sur le fait quon attend
qu’ils se mettent dans la position du grammairien qui observe,
analyse et tire des règles de ses observations, le travail de
groupes peut commencer.
Plusieurs modalités sont possibles :
– ménager des plages de mises en commun à la fin de chaque
partie ;
– laisser les élèves travailler en autonomie sur l’ensemble de
l’atelier et ne faire une mise en commun qu’à la fin, pour le
« Qu’avons-nous découvert sur les gestes du grammairien ? » ;
– attribuer à chaque groupe une seule partie de l’atelier pour
faire apparaitre de façon concrète la nécessité des niveaux
différents de (re)lecture lors de la lecture ou de la production
d’un texte.
Quelle que soit la modalité choisie, la mise en commun doit
être l’occasion pour les élèves d’utiliser différents types d’écrit
comme supports de l’oral (schémas, cartes mentales, prise de
notes) et de travailler sur le passage de l’écrit à l’oral dans cette
phase de l’atelier. L’atelier étant proposé en ouverture de la
partie langue des trois niveaux du cycle, on tendra à accorder
davantage de temps, au fil des années, à la mise en œuvre de
l’activité finale, les élèves devant parvenir à une production
de plus en plus longue et élaborée.
Rôle de l’enseignant
Lenseignant passe parmi les groupes pour observer et écou-
ter ses élèves : il prend ainsi conscience du niveau de maitrise
des savoirs et des savoir-faire de la classe. C’est à partir de ce
diagnostic quil pourra construire sa progression annuelle
en langue. Il peut également « débloquer » la réflexion d’un
groupe, et relancer la motivation d’un autre ou apaiser les
éventuelles tensions : travailler en groupe sapprend !
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Partie 1 - Se repérer par l’écoute et l’observation
Observons et manipulons
1. Ce texte est un texte poétique. À l’écoute, les élèves seront
particulièrement sensibles à la musicalité du texte :
– répétition de sons : les rimes plates mais aussi à l’intérieur
des vers, par exemple : « soir », « histoire », « espoir » (v. 1-2) ;
– répétition de mots : « des humains » (v. 5 et 7) et « je suis
d’abord resté » (v. 9 et 10) ;
– mots avec des sonorités proches : « passif » et « pensif » (v. 9
et 10).
2. La lecture du texte permet de confirmer que ce texte est
un texte poétique mais aussi de dégager d’autres caractéris-
tiques.
Texte poétique Récit d’un souvenir Énoncé oral
La disposition du texte
sur la page
L’emploi des majuscules
Les répétitions de sons,
de mots et sonorités
proches
Les indications de lieu
Les pronoms de
première personne
Les repères temporels
Les temps verbaux
utilisés
Les répétitions de
sons, de mots et
sonorités proches
L’emploi de la
ponctuation
3. Grand Corps Malade raconte « [s]a première Soirée Slam »
(v. 4) et les conséquences quelle a eues sur sa vie et son écri-
ture.
Qu’avons-nous observé ?
Cette première phase d’observation, conduite au niveau du
texte, doit permettre aux élèves de repérer ce qui caractérise
un genre : la disposition sur la page, la situation dénoncia-
tion, lemploi des connecteurs et des temps. Le texte propo
doit par ailleurs amener les élèves à prendre conscience que
l’on n’est pas sensible aux mêmes choses lorsqu’on lit ou
lorsqu’on écoute un texte.
Partie 2 - Comparer l’écrit à l’oral
Observons et manipulons
1. L’absence de signes de ponctuation forte, du premier élé-
ment de la négation (ne) et la présence de chiffres prouvent
que l’auteur sexprime à l’oral.
Je noublierai pas ces instants rares où la nuit sert de terrain à
la recherche de l’éphémère, moitié inquiet, moitié serein. Je
ne sais pas si le bonheur se touche mais on l’a peut-être frôlé
deux ou trois fois dans cette atmosphère un peu louche, se
reflétant dans nos voix.
2. Deux interprétations sont possibles : j’écris pour dire ou
j’écris comme je parle. Les élèves seront surpris par cette affir-
mation dans la mesure où, pour eux, les codes de l’écrit et
ceux de l’oral sont très différents.
3. a. Je suis d’abord resté pensif. Puis j’ai pris une avalanche
de rimes et une cascade de thèmes. Enfin j’ai déterré l’encrier.
b. le slam : gifler, secouer, libérer. Je : zoner, rechercher.
Le slam a giflé mon esprit puis libère les passions, secouant
mon envie créative restée en hibernation.
À la recherche de ces ambiances dans tout Paris je vais zoner.
Qu’avons-nous observé ?
Cette partie met en lumière les principales différences entre
codes de l’écrit et de l’oral et porte principalement sur l’ana-
lyse de la phrase. Elle rappelle l’importance de la segmenta-
tion du texte en phrases et le rôle capital de la ponctuation.
Les élèves ont ainsi été amenés à supprimer pour repérer les
groupes syntaxiques minimaux et à ajouter de la ponctuation
ou des connecteurs temporels pour montrer leur compréhen-
sion du texte et mesurer les différences entre écrit et oral.
Partie 3 - Utiliser l’oral et l’écrit de manière
complémentaire
Observons et manipulons
1. a. Les deux groupes de mots dont les sonorités sont très
proches sont : « l’encrier » (v. 13) et « sans crier » (v. 14). En
les lisant, on s’aperçoit néanmoins quils sont distingués par
l’orthographe : en/an.
Le premier est un groupe nominal alors que le second
contient un verbe à l’infinitif.
L’artiste nous invite à une écoute et une lecture attentives et
nous montre à quel point son texte est écrit.
b. Ce jeu sur les mots et les sons se poursuit avec « l’encre y
est » (v. 15).
2. a. En grammaire, l’« accord » est la correspondance entre
des mots reliés syntaxiquement et dont l'un agit sur la forme
du ou des autres. En musique, le mot désigne l’union de sons
constituant l'harmonie et le réglage de la justesse d'un ins-
trument.
b. Le principe est très simple encore fallait-il y penser /
Quelques instants après, j’ai déterré l’encrier
c. Dans la première proposition, la liaison fait entendre l’ac-
cord sujet/verbe ; dans la seconde, l’accord déterminant/nom.
d. À l’oral, on entend l’accord au pluriel déterminant/nom
(mes oreilles) et sujet/verbe (sont envoutées) mais pas celui
du participe passé (féminin pluriel).
Qu’avons-nous observé ?
Loral, comme la musique, se fondent sur la même nécessité
de s’accorder et d’accorder, cest-à-dire de se mettre d’accord
sur ce dont on parle et de faire que ça sonne juste. Cette par-
tie insiste sur une incidence de l’écrit sur l’oral : la nécessité
de faire les liaisons et montre que la grammaire est aussi au
service de la lecture.
Il faut être attentif aux accords dans le groupe nominal
(déterminant/nom et adjectif/nom) et à l’accord sujet/verbe.
À l’oral, les liaisons permettent d’entendre certains dentre
eux. Il est donc important de les faire quand on lit un texte,
ce qui permet de faire entendre un son harmonieux comme
en musique. Cependant ce moyen nest évidemment pas suf-
fisant : de nombreux accords ne s’entendent pas, particulière-
ment en raison de la place du mot dans la phrase.
Partie 4 - Mettre en relation les mots et le texte
Observons et manipulons
1. a. En anglais slam signifie « la claque ». L’artiste fait claquer
les mots ou envoie une claque verbale à l’auditeur pour lui
transmettre ses émotions ou ses idées.
b. L’artiste évoque cette étymologie quand il écrit : « le slam a
giflé mon esprit » (v. 17).
c. Le verbe « gifler » est employé ici au sens figuré.
lienmini.fr/jdl4-A101
lienmini.fr/jdl4-A102
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2. le verbe « zoner » est familier. On peut le remplacer par
« marcher, déambuler, errer » mais la rime avec « résonner »
(v. 20) est alors perdue.
3. a. L’artiste joue sur l’homonymie entre « voix » et « voie ».
b. On pense à l’expression « la voie est libre ».
c. Le mot « timbre » est utilisé avec son sens de « qualité par-
ticulière d’un son spécifique de l’instrument ou de la voix qui
l’émet ».
Qu’avons-nous observé ?
Pour comprendre le sens d’un mot dans un texte, on peut :
– s’appuyer sur le contexte ;
– s’aider d’un dictionnaire, pour connaitre les différents sens
du mot (propre et figuré) ;
– chercher son étymologie ;
– examiner les liens de synonymie et d’homonymie quil
entretient avec d’autres mots.
Partie 5 - Remplacer et transformer pour
identifier les classes grammaticales et
leurs fonctions
Observons et manipulons
1. Le vers 22 est particulièrement difficile à comprendre en
raison du jeu sur la paronymie des verbes « voir », « avouer »
et « suivre » tels quils sont conjugués et de la répétition du
pronom personnel de la 3e personne.
Grand Corps Malade cherche à nous faire expérimenter le
pouvoir des mots et de la poésie qui entraine et enlace pour
nous faire partager l’expérience qu’il a lui-même vécue.
2. a. Les mots surlignés en rose sont des verbes.
b. « ai vu » : passé composé du verbe voir ; « vis » : passé simple
du verbe voir ; « avoue » : présent du verbe avouer ; « ai sui-
vie » : passé composé du verbe suivre.
c. Tu le voyais. Certains élèves peuvent avoir répondu : tu le
vivais. L’artiste a employé cette forme parce qu’elle est poly-
sémique.
3. Les mots surlignés en jaune sont des pronoms personnels
de la 3e personne du singulier. Ils servent à remplacer un nom.
C’est la dernière occurrence de ce pronom qui peut être rem-
placée par « la poésie » qui est un nom féminin et ne peut
donc remplacer les deux premières occurrences. Elle ne peut
pas non plus remplacer le « l’ » devant « avoue » pour des rai-
sons de sens.
4. La fonction complément d’objet direct indique sur qui
porte l’action exprimée par le verbe. Elle est donc particu-
lièrement bien choisie dans cette phrase où l’artiste montre
le pouvoir que la poésie (fonction sujet) exerce sur les gens
(« te » COD).
Qu’avons-nous observé ?
Les élèves ont :
– mis les mots en voix pour entendre comment le texte
« sonne » ;
– repéré et identifié des formes verbales, des classes gramma-
ticales et des fonctions ;
– remplacé un mot par un autre.
Le repérage des classes grammaticales et des fonctions per-
met de mieux comprendre comment la grammaire est au ser-
vice du sens. On insistera auprès des élèves sur le fait quils
ont aussi été invités à mieux comprendre les choix de l’artiste,
c’est-à-dire à se mettre dans la posture du grammairien en
production et non en réception d’un texte.
À vous de jouer
Cette activité invite les élèves à réutiliser les gestes mis en
œuvre dans les différentes parties de l’atelier et à voyager
dans le sommaire et les pages de la partie langue. Elle est l’oc-
casion pour chaque élève de faire le bilan de ce quil connait
et de ce quil va découvrir.
Une « Soirée Slam » est un moment de partage, de brassage
social et culturel synonyme d’ouverture à l’autre. Les élèves
sont invités à se rencontrer autour des mots : tout le monde
a le droit à la parole à égalité. Cette joute oratoire valorise le
respect de l’« adversaire » : il faut aussi apprendre à écouter.
Ainsi, l’enseignant veillera à donner le même temps de parole
à chaque élève.
Les élèves sexercent ainsi de façon ludique et artistique à
l’expression de soi et peuvent faire l’expérience d’une prise
de parole engagée. Cette activité constitue une véritable ini-
tiation à l’art oratoire. On nexigera cependant pas des élèves
des textes « parfaits » pour conserver la dimension de spon-
tanéité de l’oral et encourager et valoriser la prise de parole
de tous. Les élèves en grande difficulté pourront être invités à
seulement déclamer tout ou partie du texte de Grand Corps
Malade pour en montrer leur compréhension et partager leur
propre sensibilité afin que personne ne soit exclu de cette
activité de partage.
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