« La vulnérabilité des TPE et des PME dans un environnement mondialisé », 11es Journées
scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009, INRPME, Trois-Rivières, Canada
Les déterminants de l’accès au financement bancaire des PME dans un pays en transition :
le cas du Vietnam 2
INTRODUCTION
La performance économique des pays industrialisés durant le XXe siècle confirme de plus en
plus le rôle important des PME, autant dans la croissance que dans l’innovation et la création
d’emplois. L’étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE, 1998) a bien noté que « l’économie des États-Unis paraît largement fondée sur
l’entrepreneuriat » (p.213). En étudiant les économies capitalistes, Quiles (1997) réaffirme de
plus que l’entrepreneur est un leader économique et que les PME constituent des cellules
substantielles de l’économie de marché, et l’une des clés de succès du capitalisme. Mais il en
va autrement dans les pays non capitalistes. Durant les années 70 et 80, dans les pays
socialistes, le communisme a interdit le développement du secteur privé, l’économie socialiste
étant liée à l’idéologie marxiste qui lutte contre l’économie de marché. Ce modèle
économique planifié était dominant dans les pays socialistes tels que l’Union soviétique, les
pays d’Europe centrale et orientale, la Chine, le Vietnam et Cuba. À la fin des années 70, la
crise économique des pays socialistes a fait ressortir les désavantages des entreprises étatiques
et de l’économie planifiée. En réalité, les entreprises étatiques n’ont pas atteint les résultats
escomptés par l’État. L’éclatement de l’Union soviétique et du bloc de l’Europe orientale a
obligé les pays socialistes à entreprendre des réformes. Ces pays sont alors entrés dans une
période de transition de l’économie planifiée vers l’économie de marché. Observant le succès
économique des pays capitalistes, les pays socialistes ont reconnu les contributions
importantes au développement de l’économie des composantes économiques privées et des
PME en particulier. Ces entreprises constituent désormais des acteurs essentiels à l’économie,
ce qui favorise et accélère leur rythme de développement. L’importance croissante des PME
se confirme également sur le plan statistique. Elles représentent plus de 90 % du total des
entreprises dans la plupart des pays en transition (RAM, 2005; OCDE, 2002), soit 98,1 % en
Chine, 96 % au Vietnam et 99,9 % en Hongrie. Elles constituent un instrument efficace de
création d’emplois et contribuent significativement au PIB. Par exemple, les PME en ASEAN
(Association of Southeast Asian Nation) créent de 70 % à 90 % des emplois et contribuent
pour 20 % à 40 % du PIB (RAM, 2005).
Malgré l’intérêt affiché par les gouvernements, les PME des pays en transition éprouvent
encore des difficultés au niveau de leur croissance et de leur développement. Leurs difficultés
de financement sont depuis longtemps un enjeu étant donné que le manque de capitaux
demeure problématique dans plusieurs pays et ce, même dans les pays industrialisés. Bien que
les gouvernements aient créé des programmes de soutien et qu’ils exercent des pressions sur
les institutions financières, l’accès des PME au financement externe constitue un problème
chronique. Plusieurs études, dont celles de Beck et Demirguç-Kunt (2006), SQW (2005),
RAM (2005) et Bukvic et Barlett (2003), constatent que ces difficultés représentent un
obstacle majeur au développement des PME, particulièrement dans les pays en transition où le
système financier est encore sous-développé (Wattanapruttipaisan, 2003; Feakins, 2004). Les
statistiques de la Banque mondiale le démontrent plus clairement. Cull et al., (2006) révèlent
que dans la plupart des pays en transition, plus de 50% de l’actif total des PME étudiées est
financé par des capitaux propres, le taux moyen de financement bancaire n’étant que de 9,7%.
Selon l’étude de RAM (2005) auprès de PME des pays de l’ASEAN, de 75 à 90 % du
financement des PME provient du marché informel, et seulement 3 à 18 % des PME peuvent
accéder au financement bancaire. Qui plus est, le taux de refus des demandes de crédit
bancaire des PME s’élève à 50 % dans certain pays, comme en Malaisie et aux Philippines.
Cette communication s’intéresse plus particulièrement au cas du Vietnam. Ce pays est dans la
première phase de son processus de transition vers une économie de marché, les PME n’ayant