pour la protection d`urgence d`un geosite du patrimoine géologique

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Requête à l’attention de Monsieur le Président
du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel d’Aquitaine*
POUR LA PROTECTION D’URGENCE
D’UN GEOSITE DU PATRIMOINE GÉOLOGIQUE
PYRÉNÉEN, FRANÇAIS ET MONDIAL :
LE MASSIF DE LHERZOLITE D’URDACH-LES PERNES
(COMMUNE D’ARAMITS, PYRÉNÉES-ATLANTIQUES)
Liste des signataires pages 12 et 13
Résumé - Le massif de lherzolite d’Urdach-Les Pernes, considéré comme
une roche magmatique ordinaire, est menacé en son centre par le projet de
carrière de Bugangue-Aramits qui prévoit d’exploiter le sommet « Les
Pernes » (Fig. 1). En réalité, ce massif de lherzolite fait partie des rares
témoins du manteau terrestre affleurant à la surface des continents et il
constitue ainsi un géosite majeur de la chaîne des Pyrénées et donc du
territoire français. Néanmoins, malgré cet intérêt exceptionnel, il ne
bénéficie encore d’aucune protection au titre du patrimoine géologique dont
l’inventaire national est en cours de réalisation. Il est donc particulièrement
important que l’intérêt scientifique et pédagogique de ce géosite soit reconnu
au plus vite afin qu’il puisse déjà bénéficier d’une protection en tant
qu’élément majeur du patrimoine pyrénéen, français et même mondial,
autrement dit que sa conservation en l’état soit enfin assurée pour l’avenir.
Figure 1 - Le massif de lherzolite d’Urdach-Les Pernes vu du nord depuis le Soum d’Aulis.
*Copies à Messieurs le Préfet d’Aquitaine, le Préfet des Pyrénées-Atlantiques et le Sous-Préfet d’Oloron-Sainte-Marie
1
.
2
Sommaire
1 - L’originalité des lherzolites pyrénéennes
1 1 - L’intérêt scientifique général
1.2 - L’intérêt scientifique régional
1.3 - L’intérêt pédagogique
1.4 - L’intérêt d’une protection
2 - L’originalité des roches du massif d’Urdach-Les Pernes
5
5
6
7
7
8
3 - Le projet de carrière de Bugangue-Aramits
10
4 - La nécessité d’une protection rapide des roches d’Urdach-Les Pernes
11
5 - Les signataires de la requête au 08/04/2014
12
Annexe 1 - Références des travaux publiés ou inédits (Thèses, Diplômes, Mémoires, Livretsguides) concernant ou citant les roches d’Urdach-Les Pernes et leur mode de
gisement
15
Annexe 2 - Avis de quelques géologues favorables à une protection des lherzolites
19
3
4
1 - L’originalité des lherzolites pyrénéennes1
Les lherzolites ont été découvertes en 1787 dans les Pyrénées ariégeoises aux abords de l’étang de
Lherz (Ariège) auquel elles doivent leur nom depuis 1797. Ce sont des roches grenues de la famille des
péridotites qui sont formées essentiellement par l’association de cristaux d’un « péridot » très abondant
(l’olivine), de deux « pyroxènes » (le diopside et l’enstatite), d’un « spinelle chromifère» (anciennement
picotite) et de nombreux minéraux en trace (sulfures de fer, de nickel, minéraux du platine). Elles se
reconnaissent assez facilement par leur densité élevée (3.3), par leur patine d’altération brunâtre à orangée et
par leur couleur naturelle verte aux nuances variées. Elles sont généralement associées à une autre péridotite
(la harzburgite) et à des pyroxénites (les webstérites). Elles sont également recoupées par de minces et très
rares lits ou veines de roches magmatiques profondes originales qui ont aussi été définies dans les Pyrénées
au début du XXe siècle (Ariégites, Lherzites, Avezacites) ainsi que par d’autres roches encore plus rares et
originales mais identifiées seulement en 1969 dans le massif d’Urdach (Albitites). Enfin, elles sont assez
souvent transformées en serpentine selon des degrés divers.
1 1 - L’intérêt scientifique général
Ces lherzolites sont des roches extrêmement rares à la surface de la Terre puisqu’elles n’existent
en règle générale qu’à de très grandes profondeurs (plus de 30 km) où elles constituent la partie supérieure
du manteau sous-jacent à la croûte terrestre continentale ou océanique (manteau lithosphérique, Fig. 2).
Figure 2 – Le manteau supérieur « lithosphérique » patrie des lherzolites
(d’après Foucault & Raoult, Dictionnaire de Géologie, Dunod, 2001)
La grande originalité de ces lherzolites mantelliques est d’avoir traversé la croûte à l’état solide.
Elles n’ont donc pas subi les transformations majeures des autres roches également issues du manteau mais
qui sont remontées vers la surface sous forme de magmas ou de laves en fusion et ont ainsi acquis de
nouvelles compositions, textures et structures en se solidifiant pour donner les roches magmatiques et
volcaniques. Ces massifs de lherzolite constituent ainsi les seuls témoins du manteau terrestre qui affleurent
exceptionnellement à la surface des continents dans quelques chaînes de montagne. Ils sont d’autant plus
précieux que face à l’impossibilité technique d’atteindre directement le manteau, beaucoup trop profond, par
des forages, eux seuls permettent d’étudier facilement ses compositions, ses textures et ses structures
complexes. En effet, les lherzolites ne sont encore accessibles que dans deux autres types de gisements bien
1
Voir le site web http://www2.mnhn.fr/hdt/lherz/bibliographie.php
Voir également : Les massifs de lherzolite des Pyrénées : 40 « monuments historiques » du patrimoine
géologique mondial à mettre en valeur et à protéger, en ligne sur agso.brgm.fr et sur www.moncaut.net
5
moins favorables à leur étude détaillée. Le premier dans certaines roches volcaniques sous forme d’enclaves
remontées en surface par les laves mais si elles sont assez fréquentes, leur très petite taille ne permet pas une
vue en trois dimensions du manteau. Le second au pied de certaines marges continentales où elles affleurent
largement sur les fonds océaniques mais sous plusieurs milliers de mètres d’eau qui imposent de difficiles et
particulièrement onéreuses campagnes en mer pour l’atteindre (forages, plongées, dragages).
1.2 - L’intérêt scientifique régional
Les Pyrénées sont une chaîne de montagnes intracontinentale formée essentiellement par les
diverses roches de la croûte continentale et par celles de leur couverture sédimentaire. Il y a environ 100
millions d’années, l’ascension des lherzolites à travers cette croûte fracturée, étirée et amincie à la faveur du
jeu de grandes failles fut un évènement crucial dans l’histoire de la chaîne (Fig. 3 A) qui a laissé une
profonde empreinte sur la constitution et la structure de son étroit versant nord actuel (la zone nordpyrénéenne) acquises depuis environ 50 millions d’années (Fig. 3 B).
Figure 3 – L’exhumation des lherzolites au cours des deux stades fondamentaux de l’édification des Pyrénées.
A - Il y a environ 100 Millions d’années, lors de la fracturation et l’amincissement de la croûte continentale
sous l’effet de l’écartement des plaques tectoniques Europe et Ibérie
B - De 80 à 50 Millions d’années, au cours de l’épaississement de la croûte continentale
sous l’effet du rapprochement des plaques tectoniques Europe et Ibérie.
(d’après les résultats du profil ECORS, Roure & al., 1989, Tectonics, 8, 1, 41-50)
Actuellement, les lherzolites y sont facilement observables dans une quarantaine de petits
massifs (de taille décamétrique à kilométrique), depuis le sud de Salvezines (Aude) jusqu’aux abords
d’Elizondo (Navarre espagnole) via les sites du pic de Saraillé, du col d’Urdach, du Turon de Técouère, du
Moncaut (Pyrénées-Atlantiques), de Moncaup-Arguenos, du Tuc Desse (Haute-Garonne), de Lherz
(actuellement Lers) et de Prades d’Aillon (Ariège) pour ne citer que les plus remarquables. Mais si la
composition minéralogique est commune à tous ces massifs, chacun d’eux possède ses propres caractères
originaux, si bien que c’est seulement en considérant leur ensemble qu’il a été possible d’entrevoir toute la
complexité de la très longue histoire du manteau à l’aplomb de la chaîne. Et aujourd’hui encore, bien
qu’objet de recherches depuis plus de 200 ans, l’étude de ces massifs et de leur environnement géologique
est toujours loin d’être achevée comme l’atteste le nombre important de publications scientifiques récentes
6
de plusieurs équipes de chercheurs (du Muséum national d’Histoire naturelle, du CNRS et des Universités de
Clermont-Ferrand, Montpellier, Strasbourg, Toulouse) qui visent à préciser les innombrables caractères du
manteau et les nombreuses étapes de son évolution entre les premières reliques de son existence remontant à
un peu plus de 2 milliards d’années et son exhumation sur le versant nord des Pyrénées entre 100 et 50
millions d’années.
Les lherzolites des Pyrénées constituent donc indiscutablement un des grands traits
fondamentaux qui font toute l’originalité de la chaîne. En outre, elles constituent un exemple de manteau
unique en France.
1.3 - L’intérêt pédagogique
A cause de leurs intérêts scientifiques général et régional, les massifs de lherzolite pyrénéens
sont régulièrement visitées par des spécialistes nationaux ou internationaux du manteau et des chaînes de
montagnes, soit dans le cadre de leurs recherches, soit à l’occasion de la présentation sur le terrain de leurs
résultats dans le cadre de congrès régionaux, nationaux et internationaux.
Elles sont également visitées, et plus souvent, par les traditionnelles excursions géologiques qui
tous les ans permettent à des centaines d’étudiants, d’élèves ou d’amateurs de les découvrir dans leur cadre
géologique.
1.4 - L’intérêt d’une protection
Les 40 massifs de lherzolites des Pyrénées sont ainsi indiscutablement des témoins superficiels
rares et facilement accessibles d’un manteau terrestre sous-continental et d’un stade crucial dans l’édification
de la chaîne des Pyrénées. Un tel intérêt géologique, unique en France et toujours d’actualité, ainsi que
l’intérêt pédagogique permanent qui en découle, nécessitent que ces rares fragments du manteau terrestre
soient strictement protégés en dehors du célébrissime et intouchable géosite de Lherz, localité type et étalon
international de la lherzolite.
Ces massifs doivent donc être considérés comme des géosites, véritables « monuments
historiques » du patrimoine géologique pyrénéen, français et mondial qui à ce titre, méritent d’être conservés
dans leur intégrité2. La disparition d’un seul de ces géosites, ou de seulement une partie de l’un d’entre eux,
constituerait une perte d’information géologique irréparable autant pour la connaissance du manteau terrestre
sous-continental que pour celle de la chaine pyrénéenne.
Demain, leur conservation en l’état permettra sans doute à des techniques d’analyses encore
plus sophistiquées que celles dont nous disposons aujourd’hui, de percer les derniers secrets de leur
évolution dans le manteau depuis un peu plus de 2 milliards d’années et de leur mise en place dans les
montagnes pyrénéennes depuis 100 millions d’années, qui sont encore si vivement discutées.
2
A propos des «monuments historiques» :
Qui, de nos jours, oserait prétendre démanteler,
complètement ou en partie, une des églises romanes
jalonnant les chemins de Saint-Jacques afin de récupérer
ses moellons et au prétexte que les seules prestigieuses
basiliques Saint-Sernin de Toulouse et Sainte-Foy de
Conques suffisent à la compréhension de l’art roman ?
L’église romane de Sainte-Engrâce (Haute-vallée du
Saison) par J. Canérot (2008). Construite au XIème siècle sur l’un
des chemins de Saint-Jacques…
7
2 - L’originalité des roches du massif d’Urdach-Les Pernes
Parmi les 40 massifs de lherzolite pyrénéens, seuls 7 affleurent dans les Pyrénées-Atlantiques. Il s’agit
des massifs de Chabalgoïty (Esquiule, 64400), d’Urdach-les Pernes (Aramits, 64570) du Moncaut (LouvieJuzon, 64260), du Turon de la Técouère (Bielle, 64260), du Saraillé et du Bois de Laünde (Lourdios-Ichère,
64570) et Montaut (Montaut, 64800). Deux autres ont été cités mais n’ont pas été retrouvés (Olhier et
Ceceneguier).
Le massif d’Urdach-les Pernes qui nous intéresse ici, est le plus grand d’entre-eux (1500 x 1000m, env
1.2 km2, Fig. 4). Mais, bien qu’aussi grand que le célèbre massif de Lherz, il est moins emblématique à cause
de sa lherzolite plus serpentinisée, de ses affleurements plus discontinus à cause de leur faible altitude (entre
600 et 400 m) et de son accès plus difficile par de simples pistes. Néanmoins, grâce aux caractères originaux
de ses roches, il constitue incontestablement un géosite unique et donc fondamental pour les géologues.
Figure. 4 - Position structurale actuelle du massif de lherzolite d’Urdach-Les Pernes et des Brèches
d’Urdach au sein des flyschs crétacés nord-pyrénéens.
A : Carte géologique interprétative schématique (d’après la carte géologique 1/50 000 d’OloronSainte-Marie, modifiée par Debroas & al., 2010).
B : Coupe géologique interprétative schématique Ouest-Est.
Légende – 1 : Alluvions quaternaires discordantes ; 2 : Flysch du Sénonien inférieur ; 3 : Mégaturbidite du col d’Osquich (limite
Turonien-Coniacien) ; 4 : Flysch calcaire du Cénomanien supérieur et du Turonien ; 5 : Flysch noir du Vraconnien-Cénomanien
inférieur ; 6 : Brèches d’Urdach avec olistolites et cordons d’olistolites (p : de schistes ou de quartzites paléozoïques bréchifiés ; j : de
dolomies et calcaires jurassiques ; n : de calcaires aptiens) ; 7 : Marnes noires de l’Albien inférieur ; 8 : Calcaires de l’Aptien
supérieur ; 9 : Marnes de l’Aptien inférieur ; 10 : Calcaires et dolomies du Barrémien et du Jurassique supérieur : 11 : Gneiss ; 12 :
Lherzolite ; 13 : Point de vue du Soum d’Aulis (fig. 1) ; CC : Chevauchement de Chéraute ; FCU : Faille du col d’Urdach : CB :
Chevauchement du Barescou.
8
L’intérêt géologique exceptionnel des roches de ce massif d’Urdach a été établi par d’assez nombreux
travaux scientifiques depuis la découverte de sa serpentine en 1819, de sa lherzolite en 1928 et de ses
albitites en 1969 (Références bibliographiques en annexe 1). Il est lié aux cinq caractères originaux
suivants :
(1) la conservation au cœur du massif d’une lherzolite porphyroïde moins transformée (Fig. 5A)
et de son litage de pyroxénites (Les Pernes) ;
(2) la transformation quasi générale du massif à l’affleurement (env. à 80%) en serpentine noire
(Fig. 5B), une roche qu’accompagnent souvent divers minéraux de type amiante ;
(3) la présence, disséminée sur tout le massif, d’assez nombreux petits filons ou amas d’albitites
pegmatitiques (ex «Plumasites ») dont la mise en place a été datée aux environs de 104Ma et qui renferment
parfois de grands corindons dont certains sont exceptionnellement bleus (Fig. 5 C, D et E), ainsi que de
nombreux minéraux riches en Terres Rares;
(4) sa transformation locale en « ophicalcite » par des paléocirculations hydrothermales d’eau
de mer dans certaines de ses cassures tapissées de rodingite blanche (Fig. 5 B);
(5) son exhumation sous-marine il y a environ 100 Ma, sur un escarpement de faille dont le
fonctionnement synsédimentaire a été enregistré par les quelques 1000 m d’anciens éboulis accumulés à ses
pieds et qui renferment des débris de lherzolite (les « Brèches d’Urdach »).
Les trois derniers caractères sont rares voire uniques dans les Pyrénées.
En outre, les amas et filons d’albitite pegmatitique si riches en minéraux variés constituent une
curiosité minéralogique et pétrologique rarissime, et même unique au monde dans l’état actuel des
connaissances. Ces albitites auraient cristallisé à partir de liquides produits par un très faible degré de fusion
partielle de la péridotite en cours d’ascension (< 1%) ; elles représenteraient la roche « source » des enclaves
d’albite et corindon, remontées après désagrégation par les basaltes alcalins, enclaves fréquemment décrites
mais dont l’origine était inconnue. Leur intérêt géologique est donc tout à fait exceptionnel.
A
B
5 mm
C
D
Figure 5 - Quelques aspects de la lherzolite d’Urdach.
A - Lherzolite peu transformée (Les Pernes). Photo de lame mince : en lumière
naturelle (à G) et en lumière polarisée (à D) ;
B - Ophicalcite (Lherzolite serpentinisée noire avec filonnets de rodingite
blanche ; carrière de Bilatre) ;
C - Lentille d’albitite pegmatitique blanche dans la lherzolite (Les Pernes) ;
D - Bloc déplacé d’albitite pegmatitique blanche ;
E - Section polie d’un corindon bleu (saphir ; extrait de Fauvain & al., 2010).
E
9
L’intérêt pédagogique de telles roches est directement attesté par les diverses excursions géologiques
qui l’ont récemment visité malgré son accès mal aisé par diverses pistes (RST, 2010 ; Géolval, 2011 ;
AGSO, 2011 ; GFC, 2012 ; SGF, 2012 ; voir références bibliographiques des livrets-guide en annexe 1).
3 - Le projet de carrière de Bugangue-Aramits3
Le massif de lherzolite d’Urdach-Les Pernes a déjà été exploité ponctuellement par les trois petites
carrières établies à sa périphérie (Fig. 6, B, C et D). Aujourd’hui c’est son cœur même qui est directement
menacé par le projet de carrière de Bugangue (Commune d’Aramits, 64570 ; Fig. 6, A).
Figure 6 – Extension du massif de lherzolite d’Urdach-Les Pernes
et localisation des carrières en projet (A) ou abandonnées (B à D)
En une vingtaine d’années, cette carrière envisage d’exploiter la crête des Pernes sur une quarantaine
de mètres d’épaisseur pour une superficie totale de 93000 m2. Son objectif est de produire jusqu’à un
maximum annuel de 100 000 tonnes de granulats. Le concassage-criblage de la roche doit se faire sur place.
Les granulats produits seront évacués vers Agnos par le col d’Urdach puis par la piste qui traverse la forêt de
Bugangue avant de suivre le fond de la vallée de la Mielle, un affluent rive gauche du Gave d’Oloron.
Malheureusement, le projet ne prend pas en compte l’intérêt patrimonial exceptionnel de la lherzolite,
et des albitites associées qu’il se contente d’évoquer très indirectement en envisageant simplement une
possible valorisation pédagogique des affleurements lors de la remise en état du site. En conséquence, cet
intérêt patrimonial n’est même pas mentionné dans l’avis de l’autorité administrative de l’Etat compétente3.
Un intérêt qui depuis plusieurs années est pourtant d’actualité dans les Pyrénées-Atlantiques puisque le
patrimoine géologique national y est en cours d’inventaire et que le cas voisin du massif du Moncaut,
également menacé par un projet de carrière, a déjà conduit le CSRPN Aquitaine à voter à l’unanimité une
motion de protection de sa lherzolite en 2011.
3
voir : Projet d’installation classée pour l’ouverture d’une carrière à ciel ouvert de lherzolite au lieu dit
« Bugangue » - Commune d’Aramits (64). Avis de l’autorité administrative de l’Etat compétente en
matière d’environnement (11 décembre 2013). En ligne sur www.developpement-durable.gouv.fr
10
4 - La nécessité d’une protection rapide des roches d’Urdach-Les Pernes
Compte tenu de l’intérêt géologique exceptionnel du massif de lherzolite d’Urdach-Les Pernes et de
l’imminence de l’aboutissement du projet de carrière de Bugangue-Aramits, une reconnaissance rapide de
l’intérêt patrimonial élevé de ce géosite par l’administration compétente est devenue indispensable afin que
les mesures de protection d’urgence nécessaires à la garantie de sa conservation en l’état puissent être prises
avant qu’il ne soit trop tard.
En effet, bien que l’intérêt scientifique exceptionnel des massifs de lherzolite des Pyrénées soit
unanimement admis par les géologues, leurs géosites ne font encore l’objet d’aucune mesure de protection
dans le cadre du patrimoine géologique national qui est en cours d’inventaire (le géosite d’Urdach y est
même déjà inventorié). Donc, actuellement, dans l’urgence, seul le CSRPN Aquitaine semble être en mesure
de proposer à la fois l’officialisation de l’intérêt patrimonial du géosite d’Urdach-Les Pernes et les mesures
de protection adéquates qui en découlent.
La protection demandée est d’autant plus nécessaire que ce massif bien que ponctuellement abordé par
divers travaux scientifiques récents, n’a encore fait l’objet d’aucune étude détaillée moderne de son
ensemble. Sa mise en réserve est donc souhaitable pour les études à venir avant que son exploitation fasse
irrémédiablement disparaître la partie centrale de ce site d’intérêt scientifique majeur. De plus, la position
topographique du site de la future carrière au sommet de la crête des Pernes permet de redouter qu’une fois
celui-ci exploité, l’emprise de l’exploitation s’étende au reste de ce relief ce qui à terme conduirait à la
disparition complète de tout le cœur du massif de lherzolite en défigurant irrémédiablement le (géo)site
(fig.7) ! Contrairement aux régions de plaine et de faible relief, ici l’ouverture d’une carrière ne permettra
pas de faire des observations réellement originales puisque le relief notable du site permet déjà d’observer la
lherzolite sur plus de 100m d’épaisseur.
Figure 7 – Vue rasante du sommet de la crête des Pernes qui est menacé d’arasement par la carrière en projet.
En outre, une protection du site peut également se justifier par sa position originale au cœur d’un
remarquable cirque de basses montagnes qui constitue un milieu naturel fragile (eaux, flore, faune,
pastoralisme), encore relativement préservé (malgré de nombreuses pistes, un ball-trap…) et qui
communique directement avec le fragile Gave d’Oloron par la vallée de la Mielle.
Enfin, dans ce contexte, il reste fondamental de ne pas oublier que le piémont des PyrénéesAtlantiques est encore riche en roches infiniment plus banales que les lherzolites, telles les ophites ou les
calcaires durs. Des roches qui le plus souvent n’ont pas d’intérêt patrimonial particulier, qui affleurent aussi
bien et surtout plus largement que les lherzolites, qui sont souvent plus facilement accessibles et qui sont
également susceptibles de fournir en quantité des granulats de bonne qualité comme l’atteste la permanence
de leur exploitation dans diverses carrières pyrénéennes.
11
5 - Les signataires de la requête au 08/04/2014
* Auteurs de travaux concernant ou citant la lherzolite d’Urdach-Les Pernes et son mode de gisement
(les références bibliographiques de leurs travaux sont citées ci-après en annexe I)
* Azambre Bernard, Pétrographe, Maître de Conférences, Université Paris VI, retraité
[email protected]
* Bilotte Michel, Géologue, Professeur émérite, Université de Toulouse III
Président de la Société d’Histoire Naturelle de Toulouse
Membre de la Commission Régionale du Patrimoine Géologique de Midi-Pyrénées
[email protected]
* Bodinier Jean-Louis, Géochimiste, Directeur de Recherche CNRS, Université Montpellier
[email protected]
*Canérot Joseph, Géologue, Professeur émérite, Université de Toulouse III
Président de l’Association des Géologues du Sud-Ouest
Membre du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Midi-Pyrénées
Membre du Conseil Scientifique du Parc National des Pyrénées Occidentales
Membre des Commissions Régionales du Patrimoine Géologique d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées
[email protected]
* De Parseval Philippe, Minéralogiste, Ingénieur de Recherche, Université Toulouse III
[email protected]
* De Saint Blanquat Michel, Géologue, Directeur de Recherche CNRS, Université de Toulouse III
[email protected]
* Debroas Elie-Jean, Géologue, Ingénieur d’Etudes, Université Toulouse III, retraité
Membre de la Commission Régionale du Patrimoine Géologique de Midi-Pyrénées
[email protected]
Duranthon Francis, Géologue, Directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse
Président du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Midi-Pyrénées
[email protected]
Floquet Marc, Stratigraphe - Sédimentologue, Professeur, Aix-Marseille Université
[email protected]
*Gaudichet Annie, Pétrologiste, Professeur, Université Paris 12, retraitée
[email protected]
* Kornprobst Jacques, Pétrologiste, Professeur, Université de Clermont-Ferrand, retraité
[email protected]
* Labaume Pierre, Géologue, Directeur de Recherche CNRS, Université de Montpellier
[email protected]
* Lorand Jean-Pierre, Géologue, Directeur de Recherche CNRS, Université de Nantes
[email protected]
Mangin Alain, Hydrogéologue, Directeur de Recherche CNRS, Laboratoire Souterrain de Moulis, retraité
Président du Conseil Scientifique du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises
Vice-Président du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de Midi-Pyrénées
[email protected]
12
* Martin Robert F., Minéralogiste, Professeur émérite, Université McGill, Montréal, Québec, Canada,
[email protected]
* Meunier Alain, Géochimiste, Professeur, Université de Poitiers
[email protected]
* Monchoux Pierre, Minéralogiste, Professeur, Université Toulouse III, retraité
Membre de la Commission Régionale du Patrimoine Géologique de Midi-Pyrénées
[email protected]
* Montigny Raymond, Géochimiste, Physicien du Globe, Université de Strasbourg, retraité
[email protected]
* Paquette Jean-Louis, Géochronologiste, Directeur de Recherche CNRS, Université de Clermont-Ferrand
[email protected]
* Pin Christian, Géochimiste isotopique, Directeur de Recherche CNRS, Université de Clermont-Ferrand
[email protected]
* Rose Jean-Eric, Géologue amateur
[email protected]
* Rossy Michel, Pétrographe, Maître de Conférences, Université de Besançon, retraité
[email protected]
* Roux Jean-Claude, Géologue, Docteur de 3e cycle, Université Toulouse III, 1983
Animateur de l’association « Les Pierres du Pays Basque »
[email protected]
Upton Brian G.J., Petrologiste, Professeur émérite, University of Edinburgh,
[email protected]
* Vielzeuf Daniel, Pétrologiste, Directeur de Recherche CNRS, Université Aix-Marseille
[email protected]
* Wang Ru Cheng, Professeur, State Key Laboratory for Mineral Deposit Research, Department of Earth
Sciences, Nanjing University, Chine.
[email protected]
Liste incomplète en cours de constitution
13
Nouveaux signataires depuis le 10 Avril 2014
Rigane Adel, Géologue, Enseignant, Université de Sfax
[email protected]
Malavielle Jacques, Géologue, Directeur de recherche CNRS, Université Montpellier 2
[email protected]
Richert Jean-Paul, Géologue, retraité
Vice-Président de l’association « Géolval »
[email protected]
Bouvier Antoine, Géologue géophysicien, Consultant senior
Vice Président de la Société Géologique de France (chargé des affaires européennes)
[email protected]
Grégoire Michel, Pétrologiste, Directeur de Recherche, Université de Toulouse III
Directeur du Laboratoire Géosciences-Environneent-Toulouse
[email protected]
Demouchy Sylvie, Pétrologiste, Chargée de Recherche CNRS, Université de Montpellier 2
[email protected]
Diot Hervé, Pétrologiste, Professeur, Université de La Rochelle
[email protected]
Eude Adrien, Doctorant en géologie structurale et thermochronologie, Université Toulouse III
[email protected]
Nicollet Christian, Pétrologiste, Professeur, Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand
[email protected]
Chaumard Noël, Pétrologiste, Post-doctorant, Institut de Minéralogie, de Physique des Matériaux et de
Cosmochimie, Muséum National d'Histoire Naturelle
[email protected]
Soula Jean-Claude, Géologue, Maître de Conférences, Université de Toulouse III, retraité
[email protected]
Marthaler Michel, Géologue alpin, Professeur, Université de Lausanne
[email protected]
Liste en cours de constitution
Annexe 1
Références bibliographiques des travaux concernant ou citant
les roches d’Urdach-Les Pernes et leur mode de gisement
(Travaux citées par ordre chronologique)
Palassou P. B. (1819) - Mémoire sur l’ophite des Pyrénées in Suite des mémoires pour servir à l’histoire
naturelle des Pyrénées et des pays adjacens – Pau, Vignancour, 430 p.
Viennot P. (1927) – Recherches structurales dans les Pyrénées occidentales françaises - Bull. Carte géol. Fr.,
XXX, 163, 267 p.
Tisin D., (1963) - Etude géologique des chaînons nord-pyrénéens entre la vallée d’Aspe et le Vert d’Arette.
Carte géologique interprétative 1/20 000 - S.N.P.A. – SPG n° 1906.
Schoeffler J., Henry J., Villanova M. (1964) – Etat des travaux de cartographie géologique réalisés par la
Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (S.N.P.A.) dans les Pyrénées occidentales - C. R. somm.
Soc. Géol. Fr., 7, 241-246.
Deloffre R. (1965) - Étude géologique du Flysch crétacé supérieur entre les vallées de l’Ouzom et du Gave
de Mauléon (Basses-Pyrénées) - Thèse Sciences, Paris, 264 p.
Casteras M. (1970) – Carte géol. France (1/50 000), feuille Oloron-Ste-Marie (XV-46), notice 19 p. (1971),
Orléans, BRGM éditions.
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Réunion extraordinaire de la Société Géologique de France dans les Pyrénées, 27-30 Septembre,
Livret-guide de l’excursion – 133 p., en dépôt à la Soc. Géol. France.
17
18
Annexe 2
Avis de quelques géologues favorable à une protection des lherzolites
Aucune pétition n’a encore été lancée pour réclamer la protection du massif d’Urdach-Les Pernes.
Nous ne pouvons donc que citer ici les commentaires qu’une trentaine des 130 géologues chercheurs,
enseignant-chercheur, enseignants, industriels, amateurs français et étrangers (allemand, belge, espagnol,
marocain, portugais, russe…) ont émis entre Mars 2010 et Juillet 2013 à l’occasion de leur signature de la
pétition en ligne « Non à la carrière de Moncaut » (http://www.lapetition.be). Elle demande également la
protection d’un massif de lherzolite pyrénéen proche voisin de celui d’Urdach et menacé lui aussi par un
projet de carrière.
Tous soulignent unanimement l’intérêt exceptionnel des lherzolites pyrénéennes et la nécessité
de les protéger de toute atteinte à leur intégrité.
534 - Géologue Géophysicien Consultant - Géologue de formation et pyrénéen d'origine, les ours comme la lherzolite
font partie du patrimoine géologique et géographique français. Il suffit de demander aux géologues professionnels
toulousains d'indiquer à l'exploitant un autre site d'exploitation non sensible pour ses futurs granulats.
524 – Retraitée Education Nationale - Ce massif de lherzolites mérite un statut de site patrimonial protégé.
514 – Enseignant-chercheur (retraité et géologue pyrénéen) - Site géologique d'intérêt mondial au même titre que
celui de Lhers.
506 – Géologue - Pour faire des granulats, il y a une pléthore d'autres sites. Pourquoi choisir des lherzolites, qui sont
très rares!?
487 – Enseignant - Ce site d'intérêt exceptionnel est un élément du patrimoine justifiant un impératif absolu de
protection.
474 – Professeur de Biologie et Géologie - Cette roche est un témoignage de l'histoire géologique des Pyrénées à
préserver à cause de sa faible étendue.
408 – Chercheur - La lherzolite dont le nom a été défini à partir de l'étude des roches du manteau de l'Etang de Lers
dans les Pyrénées. C'est une roche très rare à la surface du globe, il faut donc absolument la préserver là ou elle
affleure.
406 – Géologue - D'un point de vue géologique, historique, d'intérêt nationale et internationale, mais aussi en raison de
la présence probable d'amiante sur le gisement l'ouverture d'une carrière est inacceptable et à interdire par tout les
moyens.
395 – Directeur de Muséum - Ce site, inscrit dans l'inventaire du Patrimoine géologique, représente un affleurement
important et rarissime d'une roche du manteau, témoin rare en surface des phénomènes géologiques à l'oeuvre
dans les entrailles de notre planète
393 – Enseignant-Chercheur - Les lherzolites de la chaîne pyrénéenne appartiennent au patrimoine géologique
international. Elles constituent de ce fait un témoin précieux de l'histoire géologique des Pyrénées qu'il faut
absolument préserver.
391 – Professeur des Universités - J'ai travaillé sur des roches plutoniques des Pyrénées. Les massifs de lherzolites
sont une des richesses géologiques de cette chaîne de montagne pour comprendre son histoire. Elles représentent
un patrimoine géologique reconnu par les géologues du monde entier et, à ce titre, il est indispensable de protéger
et sauvegarder leurs sites d'affleurement.
387 – Directeur de Recherche CNRS - Les lherzolites sont des roches d'origine profonde (elles sont issues du manteau
terrestre) qui affleurent rarement à la surface de la terre. Il s'agit d'une chance unique pour les géologues de
comprendre certains processus fondamentaux qui gouvernent la dynamique et l'évolution de notre planète, comme
la genèse des magmas et la circulation convective responsable de la tectonique des plaques. Les techniques
d'étude de ces roches sont en constante évolution. Par exemple, l'analyse de très faibles concentrations d'éléments
en traces dans les minéraux des lherzolites n'est envisageable que depuis une dizaine d'années. Par ailleurs, on
s'est rendu compte très récemment que l'altération des lherzolites au contact de l'eau de mer ou des eaux
météorique générait des gaz riches en hydrogène (H2, CH4, ...); il est plus que certain que cette source
d'hydrocarbures est appelée à remplacer dans un avenir plus ou moins proche les combustibles fossiles. Enfin, ces
mêmes processus d'interaction eaux/roches conduisent à la précipitation de carbonates. Les roches de type
lherzolite sont donc considérées comme des pièges à CO2 potentiellement très efficaces et de nombreuses
équipes de recherche de par le monde étudient en ce moment la possibilité d'agir sur le bilan global du CO2 en le
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stockant dans le manteau terrestre. Il est donc fondamental que l'on puisse continuer d'avoir accès aux
affleurements de lherzolites pour poursuivre des recherches fondamentales ayant potentiellement un fort impact
sociétal, économique et environnemental.
379 – Geologist/Prof. Universite - Un témoin précieux de l'histoire géologique des Pyrénées à préserver absolument. Il
appartient au patrimoine géologique national et international.
378 – Géologue - On ne peut ni ne doit porter atteinte aux précieux témoins que la Terre nous a livrés, témoins qui ont
largement contribué à la compréhension du fonctionnement interne de notre planète et de son dynamisme.
373 – Ingénieur Universitaire, Minéralogiste - Concernant la partie préservation du patrimoine géologique, la mise en
activité d'une carrière sur ce site est une hérésie compte tenu de la présence sur ce site d'une roche emblématique
des Pyrénées la lherzolite.
369 – Professeur Emérite des Universités - Le gisement de lherzolite de Moncaut est d'un très grand inérêt
scientifique, exposant une roche d'origine très profonde, décrite pour la première fois dans les Pyrénées, et
suscitant de riches débats entre spécialistes. Il convient donc que le site géologique soit préservé dans son état
actuel.
363 – Géologue - Massif méritant inscription au patrimoine géologique.
336 – Géologue - Les lherzolites correspondent à des roches rares à la surface de la Terre mais très abondantes en
profondeur dans le manteau qui supporte la croûte continentale ou océanique. Leur originalité est d’avoir traversé
cette croûte à l’état solide contrairement aux magmas également issus du manteau mais qui remontent vers la
surface en fusion. Elles permettent donc d’étudier directement les déformations et les transformations
particulièrement complexes subies par le manteau terrestre. Ce sont des roches très rares et exceptionnelles qui
doivent être protégées intégralement
335 – Géochimiste, retraité - La France n'est pas tellement riche en sites géologiques de référence!
334 – Géologue - 40 sites de lherzolites seulement dans les Pyrénées. Patrimoines géologiques dont l'intérêt est
national voire international. A ne détruire sous aucun prétexte.
320 – Géologue - Ce site doit être protégé. La lherzolite, roche du manteau terrestre, est ici une magnifique roche à
texture pegmatitique. Contrairement à l'ophite elle est impropre à l'empierrement. Rappelons qu'altérée et
serpentinisée elle est riche en chrysotile (amiante).
319 – Professeur Emérite des Universités - La lherzolite est un des rares témoins du manteau supérieur du globe
terrestre. Ce serait une honte de détruire ce gisement!
288 – Géologue - Issues d'un contexte géologique remarquable les lherzolites pyrénéennes constituent un accès direct
et unique au très inaccessible manteau terrestre. Ce genre d'affleurements n'est que très ponctuel à la surface du
globe et de ce fait constitue un élément d'une valeur inestimable du patrimoine scientifique et géologique
international. A NE TOUCHER SOUS AUCUN PRETEXTE !!!!
286 – Géologue - Ce rare témoin de roches du manteau supérieur doit plutôt servir de base d’observation aux
naturalistes et aux scientifiques que de matériau d’empierrement.
282 – Géologue - Il faut sauver ce morceau de manteau terrestre mis à jour dans les Pyrénées.
275 – Professeur Géologue - L'extraction de granulat dans des Lherzolites entraine des risques très graves en raison
de la possibilité de présence d'amiante en grande quantité. Il faut saisir les comités anti amiante parisiens qui
connaissent bien le sujet !
246 – Géologue - 40 sites de lherzolites seulement dans les Pyrénées, chacun est unique, témoins de roches du
manteau terrestre. A ne détruire sous aucun prétexte.
215 – Géologue - Patrimoine unique et de classe mondiale - NE PAS TOUCHER !
206 – Géologue, Université - Un témoin précieux de l'histoire géologique des Pyrénées à préserver absolument. Avec
les 39 autres massifs de lherzolite de la chaîne, il appartient au patrimoine géologique national et international.
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