La gestion de l’archéologie régionale a été marquée par plusieurs
évènements importants en 2003 : arrivée d’un nouveau
conservateur régional, réalisation des fouilles sur le tracé de
l’autoroute A 28 entre Rouen et Alençon, discussion et vote
par les parlementaires d’une réforme de la loi de 2001 sur
l’archéologie préventive, mouvement social des personnels de
l’INRAP s’opposant aux propositions de modifications de la loi.
Le service régional de l’archéologie de Haute-Normandie a
donc dû faire face à des circonstances de gestion exceptionnelles
ne facilitant pas l’installation d’un chef de service au sein d’une
équipe importante, majoritairement composée d’agents en
poste depuis de nombreuses années. Parmi les personnels
scientifiques, la carte archéologique bénéficiait aussi d’un
renouvellement complet avec la nomination de deux agents et
la bibliothèque retrouvait une responsable avec l’installation
d’une jeune chargée d’étude documentaire.
Les engagements de l’Etat sur le calendrier de construction de
l’autoroute A 28, dont la maîtrise d’ouvrage était pour la
première fois déléguée à un concessionnaire privé (ALIS), ont
imposé au conservateur régional d’assurer, avec sa seule
équipe, la responsabilité des choix d’études afin de fournir à
l’INRAP les meilleures conditions pour l’achèvement du diagnostic
(commencé en août 2002) et la réalisation des fouilles en
quelque 10 mois tout au plus. Cet exercice prit une tournure
démeuseurée avec la réduction du personnel CDD décrétée à
l’échelon national et les mouvements de grève du premier
semestre. Contre « vents et marées », sur les mornes plateaux
du département de l’Eure, les archéologues de l’INRAP
avaient néammoins achevé seize fouilles à la fin du mois
d’octobre 2003. Les chantiers furent dans la plupart des cas
très mal dotés en moyens humains mais les décapages furent
réalisés conformément au cahier des charges de l’Etat et les
nombreux vestiges, étudiés de façon satisfaisante.
Dans ces circonstances inédites, le volume de diagnostics non
exécutés, trop important, fut de surcroît l’objet d’une régulation
nationale qui concerna évidemment la région, finissant ainsi
de caractériser l’année 2003 comme une année sombre. Le
service régional de l’archéologie était à la fin de l’année
confronté à une gestion complexe de l’archéologie préventive
relevant de trois cadres réglementaires, celui des prescriptions
antérieures à la loi de 2001, celui de la loi de 2001 et la nouvelle
législation de 2003 modifiant profondément instruction des
dossiers et relations avec les aménageurs.
Malgré toute cette agitation, l’activité de recherche en 2003
a été soutenue par 8 opérations programmées 55 diagnostics,
23 fouilles préventives dont 16 sur le tracé de l’A 28 et
2 opérations de sondage du service régional. Les résultats les
plus novateurs sont le fait de fouilles préventives mais la
poursuite de projets programmés laisse entendre une moisson
prochaine d’informations qui n’aurait rien à envier à la
dynamique du contexte préventif. La découverte exceptionnelle
d’un vase néolithique zoomorphe dans le département de
l’Eure aurait presque pu balayer d’un souffle chargé d’émotion
le souvenir des moments difficiles de l’année 2003. Ce ne fut
pas le cas, mais cette pièce maîtresse est certainement une
bonne raison parmi tant d’autres de continuer une œuvre
professionnelle en faveur du patrimoine.
Guy San Juan
Conservateur régional de l’archéologie
HAUTE-NORMANDIE
Avant-Propos
5
BILAN
SCIENTIFIQUE
2003