Draveil Commission Bovine 24 et 25 octobre 2000
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- une adaptation rapide de l’ingestion aux besoins
en vue de retrouver l’équilibre énergétique, gage
d’une bonne santé, d’une bonne fertilité, d’un taux
protéique élevé et d’une bonne persistance, condition
nécessaire pour que la production totale soit élevée.
Du point de vue métabolique, une haute produc-
trice présente des caractéristiques très particulières :
- à court terme, les besoins de production excèdent
très largement les apports de sorte que la vache puise
dans ses réserves lipidiques. Il s’en suit une forte li-
polyse, peu de lipogénèse, une forte concentration
circulante de corps cétoniques et d’acides gras non
estérifiés, et une très forte activité hépatique de néo-
glucogénèse. La glycémie est faible. La faible insuli-
némie oriente préférentiellement le glucose vers la
mamelle
- cette situation doit être transitoire et elle est en-
suite compensée par une augmentation progressive de
la capacité d’ingestion, de sorte que l’équilibre éner-
gétique soit atteint en quelques semaines
Par contre, on ne note pas de modifications dans
les rendements énergétiques des différentes voies et
étapes métaboliques.
Le déterminisme génétique sous-jacent qui carac-
térise une vache laitière haute productrice reste encore
principalement inconnu. Un défi important est donc
de caractériser les gènes à l’origine des différent ca-
ractères impliqués, à savoir 1) le potentiel de produc-
tion intrinsèque, 2) la concentration du lait en matière
grasse et en matière protéique, 3) l’aptitude de la va-
che à augmenter rapidement sa capacité d’ingestion
après la mise bas.
Les programmes de détection de QTL menés tant
en France qu’à l’étranger ont permis la mise en évi-
dence des principales régions chromosomiques expli-
quant le déterminisme des caractères de production et
de richesse du lait. Le QTL le plus spectaculaire, mis
en évidence uniquement en race Holstein, est localisé
près du centromère du chromosome 14. Comme dans
la plupart des cas, le (les ?) gènes en cause ne sont pas
connus. Le TB est le caractère le plus affecté, avec un
effet de substitution allélique d’environ 3,5 g/kg, soit
une différence entre homozygotes d’environ 7 g/kg et
une part de la variance génétique expliquée de l’ordre
de 50% ! Des effets moindres sont observés sur le TP
et la QMG dans le même sens, sur la quantité de lait
dans un sens opposé, tandis que la QMP n’est pas af-
fectée. Ce QTL (ou plutôt gène majeur) est à l’origine
des modifications de paramètres génétiques observées
en race Holstein.
Le chromosome 7 porte un QTL affectant forte-
ment la quantité de lait, la QMP et, dans une moindre
mesure, la QMG dans le même sens, le TB dans le
sens opposé, tandis que le TP est peu affecté. Sur le
chromosome 19, un QTL affecte essentiellement les
quantités de matière. Cet exemple est l’un des rares
où un gène candidat est avancé, puisque le QTL est
localisé au même endroit que le gène de l’hormone de
croissance. Le chromosome 26 porte un QTL affec-
tant très fortement les quantités de matière. Le chro-
mosome 11 affecte la quantité de lait mais surtout la
persistance.
Sur le chromosome 20, un ou deux QTL affectent
principalement le TP. Là encore, deux gènes candi-
dats sont présents dans la région, les gènes des récep-
teurs à la GH et à la prolactine. Les chromosomes 3 et
18 affectent aussi exclusivement le TP. Le chromo-
some 6 porte deux QTL affectant le TP, l’un étant le
locus des caséines, l’autre étant sensiblement plus
éloigné.
La caractérisation de certains de ces QTL a été en-
gagée mais il s’agit d’un travail très lourd. La straté-
gie de choix est d’abord d’affiner leur position avec
des méthodes de cartographie variées, afin de disposer
de gènes candidats fiables en nombre réduit, dont le
polymorphisme est ensuite analysé.
L’aptitude à mobiliser d’une part, à adapter rapi-
dement la capacité d’ingestion d’autre part, ne peut
pas être analysée à partir des dispositifs en ferme déjà
réalisés, dans lesquels cette information n’est pas dis-
ponible. Un outil de choix pour rechercher les gènes
impliqués dans le déterminisme de ces caractères est
le dispositif en cours au domaine du Pin. Ce dispositif
implique le croisement entre la race Holstein, forte
productrice et mobilisatrice, et la race Normande pré-
sentant des taux très élevés et un niveau de production
et de mobilisation nettement plus modeste. L’intérêt
du croisement F2 est de redistribuer aléatoirement les
gènes d’origine Holstein et d’origine Normande, pour
disposer d’animaux de tous les génotypes possibles
(H H, H N et N N) à un locus donné, avec un fond
génétique en espérance identique, même s’il est hété-
rogène. Par ailleurs, le dispositif est largement dimen-
sionné puisqu’il implique la procréation et la mise en
production de 600 femelles F2. Pour tirer le maxi-
mum de profit de ce protocole long et coûteux, de
nombreux caractères sont mesurés et d’autres peuvent
être envisagés. Concernant le thème abordé ici, on
dispose d’indicateurs phénotypiques relatifs à la pro-