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Association de Sociologie et de Psychologie Cliniques ARIANE – 46 rue Raspail 94140 ALFORTVILLE
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par le département. Ces territoires ont été définis à la fois sur des bases administratives
et politiques, et sur les tendances fournies par les observatoires démographiques,
épidémiologiques et sociaux existants ou créés dans ce but. La territorialité inscrit l’ac
et l’équité des réponses proposées comme des principes organisateurs.
C’est le pouvoir politique qui a la charge de déterminer l’organisation de la
solidarité, de la santé, de la protection sociale à l’échelle qui est la sienne.
Chaque personne concernée devra trouver, au moins au niveau de son
département
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, une instance où exprimer ses demandes et où ses besoins seront évalués.
Cette personne devrait également pouvoir disposer de propositions et d’orientations
vers les établissements et services les plus pertinents vis-à-vis de sa pathologie, mais
aussi des ressources de son environnement et de son histoire particulière :
Les Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées (MDPH), les
Maisons pour l’Autonomie et l’Intégration des Malades Alzheimer (MAIA) ont été
inventées pour fournir aux personnes concernées un lieu où exprimer leurs souhaits et
leurs démarches, un lieu de bilan global et un lieu pour les aider à choisir dans le
« panier de services » du territoire. Ces structures sont relativement récentes et l’une
de leurs missions est « d’organiser le partenariat » en fonction des besoins et des
demandes des personnes concernées.
Peut-on « organiser le partenariat » ? Certains se sont légitimement posé la
question puisque le partenariat suppose, en dépassant la définition du Petit Robert
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, un
accord sur les finalités de l’intervention, ainsi que sur les pratiques de suivi éducatif ou
thérapeutique. Si l’on veut aller au-delà d’un accord formel, il est évident que les
pratiques éducatives des établissements et équipes réelles sont parfois très éloignées
les unes des autres.
Cette disparité entre les établissements et les services ne peut être ignorée :
comment, par exemple, envisager un partenariat entre une équipe hospitalière qui s’est
enkystée depuis de nombreuses années dans des appartements thérapeutiques n’offrant
d’autres finalités que celle de fournir un abri à des malades mentaux chroniques et une
autre équipe considérée comme novatrice en matière de réhabilitation psychosociale de
personnes sortant de traitement psychiatrique ? Comment parler de partenariat entre tel
CER (Centre d’Education Renforcée) et tel Foyer de l’enfance, ces deux structures
relevant d’instances différentes et se situant sur des options éducatives pratiquement
opposées ?
L’expérience est pourtant là pour démontrer que l’incitation au partenariat peut
amener les équipes à revisiter leurs projets de service et à s’accorder sur des
« principes supérieurs communs »
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à partir desquels les professionnels peuvent
refonder des pratiques cohérentes.
L’incitation au partenariat par les politiques et par les textes et documents
législatifs est souvent suffisante pour permettre des changements qui n’auraient pu se
faire dans le cadre d’équipes ou d’institutions « closes » ou simplement habituées à
l’isolement.
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Ou de son « bassin de vie »
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« Association d’entreprises, d’institutions en vue de mener une action commune »
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Boltanski et Thévenot : « De la justification : les économies de la grandeur», NRF Essais, Gallimard, avril
1991