LE GUIDE POUR LES ENTREPRISES // 2e EDITION LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Une approche globale du design nécessite de penser le design en termes de culture d’entreprise et de démarche. Une démarche qui prend nécessairement sa source et trouve sa finalité dans la satisfaction du client et la réputation de l’entreprise. Le design global prend en compte tous les éléments intervenant au cours du processus de conception : marché, veille concurrentielle, cahiers des charges techniques, création, conception, prototypage, industrialisation, production, commercialisation. Il intègre les dimensions marketing, esthétiques, ergonomiques, techniques et économiques dans un temps de plus en plus court. Aujourd’hui, la conception des produits renvoie à des considérations d’ordre culturel et sociologique, car sur le plan strictement technique, beaucoup de produits ont des performances proches. Ainsi le design devient un outil efficace pour les industriels face à la mondialisation des marchés, l’accélération des échanges et l’individualisation de nos sociétés. Le Design crée de la valeur non seulement pour les produits qu’il concerne, mais aussi, et surtout, pour les entreprises qui l’intègrent au cœur même de leur stratégie. De plus en plus de chefs d’entreprise le disent aujourd’hui, avec conviction. L’entreprise de demain est celle qui crée de nouveaux produits aujourd’hui. Les entreprises présentées dans cette seconde édition du guide Déclic Design® ont osé le design et en tirent aujourd’hui tous les bénéfices. Preuve que l’innovation par le design est un levier de développement et de succès économique. Déclic Design® 04 www.declicdesign.fr PRÉSENTATION 07 LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 10 LE PRODUIT AU CŒUR DE L’ENTREPRISE 34 LA DÉMARCHE DESIGN 82 LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 112 GLOSSAIRE 151 LIENS INTERNET 161 CONTRIBUTIONS & RÉFÉRENCES 164 HISTOIRES DE DESIGN DE PRODUITS 166 DESIGN EN AQUITAINE - INCUBATEUR DE PROJETS DESIGN 170 www.declicdesign.fr 05 LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 10 www.declicdesign.fr 01 INTRODUIRE LE DESIGN EN ENTREPRISE Quelles portes d’entrée pour le design ? Quel est l’apport du design ? L’expérience du design 02 03 14 15 ÉLABORER UN PRODUIT EN INTÉGRANT LE DESIGN Intégrer le design à chaque étape de développement du produit 18 Mobiliser les ressources au service du design produit 20 INVESTIR DANS LE DESIGN Le développement de la valeur dans un projet design Stratégies et risques pour un projet design Chiffrer et calculer le retour sur investissement d’un projet design 04 12 21 22 23 MANAGER UN PROJET DE DESIGN Maîtriser la mise en place du périmètre d’un projet design Comment mobiliser toutes les ressources de l’entreprise ? Maîtriser un outil logiciel simple de gestion de projet Organiser et planifier l’ensemble des tâches Choisir un(e) chef de projet 26 28 29 30 31 www.declicdesign.fr 11 01 INTRODUIRE LE DESIGN EN ENTREPRISE QUELLES PORTES D’ENTRÉE POUR LE DESIGN ? Développer un produit nouveau : “oui, mais avec quel processus ?” Comment vient le design ? Le design G part d’une idée de produit ou de l’observation des produits concurrents et des usages par les utilisateurs. Il est motivé par la recherche d’un meilleur produit ou par la recherche d’un créneau inoccupé. L’idée peut être liée à la mise en œuvre d’un procédé technique ou d’une nouvelle manière de concevoir une nouvelle offre de produit auprès de la clientèle. Le design est aussi lié à : • une réflexion sur une gamme de produits en recherche de cohérence, • l’affirmation d’une marque et la création d’une identité, • la rationalisation d’une fabrication par baisse du coût de revient liée à la reconception ou grâce à la standardisation des composants du produit. LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Le design pénètre la PME par la technologie (bureau d’études) ou par le marché (service commercial). Penser un nouveau produit sous l’angle du design peut provenir d’un choix stratégique de la direction générale, de l’arrivée d’un nouveau procédé de fabrication, d’une demande de la clientèle ou du réseau de distribution de l’entreprise… De quoi parle le design ? Quelle place donner au design ? Le recours au design peut concerner la création d’un nouveau produit mais aussi, très souvent, l’amélioration d’un produit existant. “Le design est partout, donc nulle part”* La demande de design peut porter aussi bien sur l’esthétique que sur une méthodologie de conception : définir un meilleur produit ou mieux le concevoir. Trois dimensions : technologique, économique et commerciale doivent être abordées simultanément dans une démarche de design global G et non plus successivement, ce qui diminue les temps de réaction et correspond au besoin de raccourcissement des cycles de conception/ fabrication/renouvellement des produits. La fonction design est au carrefour et au cœur des quatre fonctions de l’entreprise : c’est le “carré dynamique du design” dont la fonction est de créer de la valeur par l’innovation. Marketing Commercial DESIGN Industriel R&D * Pour en savoir plus : “Le Designer, de la conception à la mise en place du projet” par Jean-Jacques Urvoy/Sophie Sanchez, Eyrolles Editions d’Organisation 2009 G Voir Glossaire p.152 12 www.declicdesign.fr Dans ce processus, où se niche le design ? Quelle différence faire entre le design et le designer ? Quand faire intervenir le designer, et lequel ? Suivant la nature des projets et la volonté des équipes dirigeantes, le design intervient à des niveaux très différents : Le design est une méthode d’approche globale. Le designer, suivant le rôle qui lui est confié et son champ de compétence peut : L’intervention du designer le plus possible en amont du projet garantit la cohérence de l’ensemble du processus. Pour ce faire, il est nécessaire que le chef de projet ait la capacité de faire intervenir le designer dans le processus. La vraie place du design est d’intervenir dans l’ensemble du processus et se situe au niveau de la stratégie même de l’entreprise. Industriel porter cette approche globale couvrant l’ensemble du processus et prendre dans ce cas le rôle de chef de projet, intervenir au niveau de certaines t â c he s d a ns l e s do m a i ne s suivants : - définition de la qualité perçue par l’utilisateur, - créativité et recherche de concepts et solutions nouvelles, - prise en compte des contraintes techniques Marketing et économiques. DESIGN Commercial Il est indispensable de bien identifier les champs de compétences du designer à travers ses expériences antérieures : produit, environnement, graphisme, communication, secteurs industriels, etc. Qui peut aider l’entreprise pour cet accès au design ? Pour : s’initier à l’intégration du design, développer la compétence en interne de chef de projet, faire intervenir un designer externe dans le processus de développement, intégrer un designer dans ses équipes, l’entreprise peut se repprocher des structures régionales d’assistance au design comme INNOVALIS Aquitaine : www.innovalis-aquitaine.org LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES le passage de l’idée à l’objectif, la définition des objectifs, l’analyse de l’existant, les contraintes et l’environnement du projet, une vision d’ensemble et une supervision de la démarche, une intervention liée aux tâches de créativité. Voir Choisir un(e) chef de projet R&D 31 Voir Faire appel au design et au designer 84 www.declicdesign.fr 13 01 INTRODUIRE LE DESIGN EN ENTREPRISE QUEL EST L’APPORT DU DESIGN ? Face à la concurrence qui amène un risque de perte de marché, il faut réagir, mais comment ? Le premier réflexe est de réduire les marges. Mais une meilleure solution peut se trouver dans la reconception de la gamme de produits. Le design permet de se démarquer des concurrents par une nouvelle gamme mieux positionnée, mieux adaptée aux usages et intégrant les tendances du moment. Quand il n’est plus possible de maintenir sa position sur le marché, il faut envisager de se diversifier en recherchant de nouveaux marchés. Le Design permet de trouver le positionnement G le mieux adapté aux différents marchés possibles au regard des savoir-faire de l’entreprise et de sa connaissance des différents circuits de distribution et des outils de promotion qui leurs sont associés. LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Innover c’est bien, mais comment m’y prendre ? La plupart du temps il ne s’agit pas d’inventer de nouvelles solutions techniques auxquelles personne n’avait encore pensé. L’innovation G est souvent liée à une nouvelle approche du produit et de sa valeur perçue par le client acheteur et/ou utilisateur. Parce qu’il permet de raisonner sur les fonctions du produit avant d’imaginer quelles solutions adopter pour les remplir, le design est le moteur de la démarche d’innovation, indispensable pour se différencier par rapport à la concurrence. L’innovation nécessite d’être intégrée dans une démarche globale intégrant les dimensions économiques, commerciales et techniques. Le design permet de construire cette cohérence jusqu’à la mise sur le marché du produit. Comment sortir des habitudes de conception et explorer des voies différentes et originales ? L’expérience acquise avec le temps donne des compétences mais constitue un frein à l’intégration de l’innovation. Pour éviter cette situation, il faut apporter un œil neuf dans les équipes pas seulement en termes d’informations extérieures mais de méthodes nouvelles. Le Design apporte cette ouverture en abordant la conception sous d’autres angles ouvrant sur des solutions nouvelles et porteuses de succès. Cet “œil neuf” extérieur peut être apporté par une PME par une intervention en amont d’un consultant en design ou, directement, par l’appel à une agence de design. Les savoir-faire techniques, en particulier en production, sont-ils une contrainte pour l’évolution des produits ? Si l’entreprise se définit par un couple matériau-procédé G de transformation, le recours au design peut s’exprimer selon trois niveaux de demande : donner au design une limitation impérative de choix de matériau et de procédé dans le cahier des charges pour le développement de produits nouveaux, au risque de ne pas pouvoir explorer certaines pistes de solutions prometteuses, demander au design d’intégrer de nouveaux savoir-faire ; dans ce cas l’ouverture du couple matériaux / procédés est souhaitée à condition de prendre en compte les coûts des investissements associés, laisser au design toute latitude par la dimension technique du produit (matériaux et procédés de fabrication), ce qui nécessitera l’intégration de sous-traitants qu peuvent d’ailleurs, s’ils sont impliqués très tôt dans la phase de conception, devenir partenaires du projet. Voir Rechercher des solutions innovantes Voici quelques associations actives dans ce domaine : Designfrance, 4 Design, INDP, SEM Pays de Loire, ARDI-centre de Design Rhônes Alpes, OSEO, Chambre de Commerce et d’Industrie, Centres Techniques G Voir Glossaire p.152, 154 et 155 14 www.declicdesign.fr 96 INTRODUIRE LE DESIGN EN ENTREPRISE L’EXPÉRIENCE DU DESIGN ? À chaque fois que l’entreprise conçoit, développe, distribue et communique sur son produit ou le fait évoluer, elle “fait du design”, même de façon inconsciente. Quel cadre d’expérience pour le design ? Designer un produit, c’est l’imaginer dans toutes ses dimensions : fonctionnelle, esthétique mais aussi comme service pour le client et source de revenus pour l’entreprise. C’est pourquoi la démarche design mobilise l’ensemble des ressources et services, de la fonction technique à la fonction commerciale, de la communication aux finances… Comment exploiter l’expérience du design ? Toute entreprise, en concevant de nouveaux produits, acquiert de l’expérience qu’elle peut capitaliser pour développer ses capacités à concevoir, gérer la valeur et les marges, accroître son emprise sur le marché, améliorer son processus de production, faire un saut technologique ou anticiper sur des évolutions de l’environnement. Cela signifie que toute entreprise peut décrire son profil radar sous forme d’un hexagone, chacun des sommets de la figure géométrique représentant une direction de progrès, du centre de l’hexagone (niveau 0 de compétence) vers le sommet (maîtrise totale). L’hexagone de progrès Le profil radar rouge est celui d’une entreprise maîtrisant bien sa production et son réseau de distribution ainsi que ses coûts de fabrication. Elle innove en adoptant une nouvelle technologie et en développant ses capacités de conception, elle met au point un nouveau produit ayant su s’adapter aux tendances. Son nouveau profil radar mauve a bénéficié de son expérience du design. Communication Designer un produit, c’est définir à l’avance ses performances selon différents points de vue : le futur client : quelles fonctions, quels usages, quelle valeur ? la technologie : quels savoir-faire, quelles capacités techniques pour l’entreprise ? les composants : quels matériaux, quels impacts environnementaux ? le marché : quels produits concurrents, quels avantages, quelles marges ? la culture et l’esthétique : quelle image, quelle différenciation, quelle estime ? etc. Economie Production Conception Technologie Culture www.declicdesign.fr LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 01 15 02 ÉLABORER UN PRODUIT INTÉGRANT LE DESIGN INTÉGRER LE DESIGN À CHAQUE ÉTAPE DE DÉVELOPPEMENT DU PRODUIT Le design apporte de la valeur à chaque étape de développement du produit Pour accompagner l’innovation, il est plus efficace de faire intervenir le designer G en amont de la démarche. En instaurant un dialogue au plus tôt entre marketing, commerce, technique et design, le designer peut donner au produit ses facteurs clés de réussite : identité, ergonomie, performance, prix, qualité perçue. Si le designer n’intervient qu’en cours de développement, il répondra à une architecture produit déjà figée ou un cahier des charges déjà défini. Dans ce cas, il lui sera très difficile de remettre en cause les données d’entrée pour revenir en phase de faisabilité, et il se limitera à apporter des réponses en termes d’habillage ou de carénage, en intervenant strictement sur l’aspect formel du produit. LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Le schéma met en parallèle le développement du produit et les apports du design à chaque étape. Ce processus est souvent plus itératif que chronologique et la force de la démarche design est de pouvoir anticiper certaines caractéristiques en amont, par exemple les éléments de marketing, communication, commercialisation qui peuvent être pré-définis et influer sur la mise au point finale du produit. G Voir Glossaire p.153 18 www.declicdesign.fr Voir Faire appel au design et au designer 84 Voir Rechercher des solutions innovantes 96 Voir Développer une démarche d’innovation 100 pour le design industriel DÉVELOPPEMENT PRODUIT DESIGN 1 DÉVELOPPEMENT IDÉE MARKETING/TECHNIQUE PROSPECTION Brevets existants Positionnement : - Identité, concurrence Produit/Fonction BRIEF 2 DÉVELOPPEMENT PRODUIT DESIGN DÉVELOPPEMENT FAISABILITÉ FAISABILITÉ ANALYSE FONCTIONNELLE Enquête : - Méthode / Process - Client direct / Final Architecture produit : - Usage et sens - Technique - Coût - Brevet Expérimentation - Pré maquettes DÉVELOPPEMENT PRODUIT DESIGN 3 DÉVELOPPEMENT AVANT PROJET DÉVELOPPEMENT AVANT PROJET DÉVELOPPEMENT Définition produit Expérimentation - Maquettes test Qualité perçue Dossier consultation Suivi des coûts VALIDATION PROTOTYPES CAHIER DES CHARGES FONCTIONNEL 4 DÉVELOPPEMENT INDUSTRIALISATION INDUSTRIALISATION Suivi outillage Suivi des coûts Conformité Qualité, vendabilité DÉVELOPPEMENT PRODUIT DESIGN COMMERCIALISATION 5 DÉVELOPPEMENT COMMERCIALISATION Documents commerciaux Packaging PLV Stand Etc. VALIDATION PRÉ SÉRIES www.declicdesign.fr LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES DÉVELOPPEMENT PRODUIT DESIGN 19 02 ÉLABORER UN PRODUIT INTÉGRANT LE DESIGN MOBILISER LES RESSOURCES AU SERVICE DU DESIGN PRODUIT L’ e x i s t e n c e d ’ u n g ro u p e - p ro j e t réunissant l’ensemble des fonctions de l’entreprise et validant les choix permet de répondre à des exigences parfois contradictoires : industrialisation commercialisation rentabilité fonctionnalités etc. 1 ÉTAPES LIVRABLES IDÉE MARKETING/TECHNIQUE IDENTITÉ DU PRODUIT ÉTAPES LIVRABLES FAISABILITÉ SYNTHÈSE SUR SOUS-ENSEMBLES BREVETABLES ÉTAPES LIVRABLES AVANT-PROJET DÉVELOPPEMENT SYNTHÈSE EXPÉRIMENTATION SYNTHÈSE DES CONSULTATIONS MAQUETTES FINALISÉES ÉCHANTILLONS ÉTAPES LIVRABLES INDUSTRIALISATION CONFORMITÉ AUX CAHIERS DES CHARGES TESTS D’ACCEPTATION SUR MARCHÉ DOSSIERS TECHNIQUES ÉTAPES LIVRABLES COMMERCIALISATION PROTOTYPES SUPPORTS DE COMMERCIALISATION (plv, packaging, communication publicitaire, etc.) TEST DE PRÉ-COMMERCIALISATION Bureau d’étude marketing Qualité 2 L’intervention en design, pilotée par un cabinet externe ou un chef de projet interne, garantit la cohérence des solutions proposées au service du renforcement de la valeur du produit. Elaborer un produit intégrant le design 18 LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Voir 20 Manager un projet de design 26 Voir Faire appel au design et au designer 4 84 5 www.declicdesign.fr RESSOURCES INTERNES Bureau d’étude marketing Bureau d’étude Qualité production 3 Voir RESSOURCES INTERNES RESSOURCES INTERNES Bureau d’étude Méthodes Qualité Marketing Production RESSOURCES INTERNES Bureau d’étude Méthodes qualité Production RESSOURCES INTERNES Direction générale Marketing Commercial Communication RESSOURCES EXTERNES Conseil marketing Agence tendances et design Conseil stratégie RESSOURCES EXTERNES Matériauthèques Coloristes Ergonomes Eco-concepteurs Propriété Intellectuelle Laboratoires d’essais RESSOURCES EXTERNES Prototypage Conseil marketing Tests d’acceptabilité RESSOURCES EXTERNES Bureau d’études pour écriture des cahiers des charges RESSOURCES EXTERNES Conseil en communication et web-conseil Conseil en marketing et lancement de produit INVESTIR DANS LE DESIGN LE DÉVELOPPEMENT DE LA VALEUR DANS UN PROJET DESIGN Design et projet design Tous les produits qui sont fabriqués et commercialisés par une entreprise ont été dessinés. Par des techniciens du bureau d’études, des ingénieurs ? Par habitude et prolongement d’une tradition ou selon une orientation volontariste ? Ont-il pour autant fait l’objet d’une démarche formelle de design ? Une telle démarche engage toute l’entreprise dans la conception de ses produits mais aussi sa marque, sa communication, ses espaces de vente ou d’exposition. On peut alors parler pour l’entreprise d’un projet design G qui engage ses ressources humaines et économiques à partir des orientations stratégiques décidées par les dirigeants et applicables par chacun. Le projet design, créateur de valeurs Pas de projet design sans stratégie de valeur Le design est un bon moyen d’orienter, de façon convergente, les énergies internes, en particulier celles des commerciaux, des techniciens et des gestionnaires autour du “projet design”. Valeurs et stratégie de l’entreprise servent de cadre et de repères pour l’investissement en design. Il est aussi un bon moyen de développer un savoir-faire particulier : l’appel efficace à des contributions externes, en particulier celles des consultants en design, des designers, des experts. Investir dans un projet design, c’est développer trois sources de valeur : l’identité de l’entreprise ou le fairevaloir de ses avantages concurrentiels et de sa spécificité, Pour cela, et pour en garantir l’efficacité, elles doivent être explicitées et s’appuyer sur une réflexion en amont. Pas de vrais et fructueux apports du design dans une action au coup par coup : c’est la responsabilité du chef d’entreprise, des responsables recherche & développement et marketing de mener cette réflexion préalable sur la stratégie qui décide du positionnement de l’entreprise et de ses produits sur le marché. l’efficacité de la méthode de conception et de création de produits nouveaux ou le savoirfaire en gestion de projet, la productivité ou le savoir-faire en matière de recherche de fonctionnalités et d’économies. Voir Développer l’offre produit à partir des valeurs de l’entreprise 50 LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 03 G Voir Glossaire p.156 www.declicdesign.fr 21 03 INVESTIR DANS LE DESIGN STRATÉGIES ET RISQUES POUR UN PROJET DESIGN Puisque investir dans la maîtrise d’une démarche projet n’a de sens que si celle-ci est intégrée dans la stratégie de l’entreprise, il s’agit de mesurer, les risques et les enjeux de chaque type de stratégie envisageable pour la conception des produits. Ces risques seront intégrés sous forme de prévisions pessimistes ou optimistes dans le modèle économique du projet design G . Voici 4 stratégies passées à la loupe : Stratégie d’amélioration Pas de remise en cause fondamentale de la structure du produit, mais recherche de plus de valeur d’usage (service rendu au client par le produit) et de valeur d’estime (valeur affective attribuée au produit par le client). LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Un produit plus attirant et plus intéressant : “plus de fonctionnalité, une meilleure qualité à un prix compétitif”. Une stratégie à faible risque, seule incertitude, la valeur d’estime attribuée par le client. Stratégie d’innovation Réorganisation des gammes de produit en gagnant en homogénéité et en s’adaptant au plus près des segments de clientèle. Remise en cause des conceptsproduits en recherchant de nouvelles conceptions pour leurs structures et leurs fonctions. A partir des produits existants, “être plus facilement identifié et démarqué” des produits concurrents. “Créer de nouveaux services” ou “reconcevoir la manière de rendre le même service”. Une stratégie à risque moyen mais nécessitant un travail important de “définition des caractères identitaires, voire de re-conception” des fonctionnalités des produits. Une stratégie à risques mais qui peut apporter une avance concurrentielle à l’entreprise si elle s’appuie sur de réelles compétences internes ou externes en design et conception. Stratégie d’adaptation Evolution des produits pour mieux coller aux besoins des consommateurs en réagissant à la pression de l’évolution des modes de vie et des pouvoirs d’achat. “Monter ou descendre en gamme”, personnaliser, “créer des séries modulables” selon des tendances. Une stratégie qui présente un double risque pour l’entreprise : être déstabilisée par des adaptations trop fréquentes ou par une trop grande dispersion des produits. Voir Formaliser le cahier des charges du produit 90 Voir Rechercher des solutions innovantes G Voir Glossaire p.156 22 Stratégie de renforcement www.declicdesign.fr 96 INVESTIR DANS LE DESIGN CHIFFRER ET CALCULER LE RETOUR SUR INVESTISSEMENT D’UN PROJET DESIGN Estimer les dépenses liées au projet Estimer le temps de retour sur investissement Tout projet de développement d’un produit implique d’engager des investissements comprenant du temps passé en interne et des achats de fournitures, d’équipements ou de services extérieurs. Avant de lancer le projet, il est important de dresser la liste complète de tous les domaines et postes concernés. Il s’agit d’estimer les dépenses à réaliser et de les dimensionner pour que le montant global de l’investissement puisse être rentabilisé sur l’espérance de marge résultant de la mise sur le marché du produit. La trésorerie de l’entreprise doit pouvoir assurer le financement des différentes étapes, sur la durée du développement du produit. Suivant les types de projets ou de produits la part de chaque poste peut varier de manière importante comme dans trois situations-type illustrées dans le tableau ci-dessous : Le retour sur investissement se calcule en fonction de l’espérance du nombre de produits vendus. Le seuil de rentabilité exprime le nombre de produits qu’il faut vendre pour rembourser l’investissement. Le prix unitaire de vente du produit est une variable déterminante que le design peut contribuer à maximiser. Les retombées de l’intervention du design vont bien au-delà du calcul direct : des innovations peuvent être transférées sur d’autres produits. La re-conception d’un produit amène souvent des baisses de coûts de production par rapport aux standards habituels, qu’il faut aussi prendre en compte et qui peuvent raccourcir le délai de retour sur investissement. Chiffre d’affaires généré VALEURS Somme des coûts Cas n°1 : renouvellement de gamme Cas n°2 : distribution sur un nouveau marché Cas n°3 : développement d’une nouvelle technologie et applicables par chacun. Coût de production et vente des produits Coût du projet NOMBRE DE PRODUITS VENDUS Part des postes en % du budget d’investissement du projet Postes clés Cas n°1 Cas n°2 Cas n°3 Marketing / Etude de marché 19 25 14 Création / Usage, tendance 25 13 11 Innovation 8 3 11 Recherche et développement 11 Recherche de concept-solution 5 8 Conception 15 14 8 Maquette / Prototype 8 5 8 8 Industrialisation / Sous traitance 3 3 8 Packaging / Documentation 3 3 8 Mise sur le marché 3 5 5 Management du projet : maîtrise de la cohérence du produit, des coûts et délais Durée du projet 6 mois/1 an Durée du projet 1 à 2 ans Durée du projet 2 ans et + Retour sur investissement Seuil de rentabilité Le design fait partie intégrante du budget global du projet de développement du produit, dans chaque domaine et poste concernés. Voir Maîtriser la mise en place du périmètre d’un projet Design 26 www.declicdesign.fr LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 03 23 04 MANAGER UN PROJET DE DESIGN MAÎTRISER LA MISE EN PLACE DU PERIMETRE D’UN PROJET DESIGN Un projet Design pour être maîtrisé doit être managé par un chef de projet Design G . Le Management du Périmètre du Projet Design est un des sujets qui demande le plus d’attention durant tout le cycle de vie du projet car toute modification a des incidences sur les coûts et délais. La définition du périmètre permet de fixer les limites effectives du projet. Dans le cas des projets Design ces limites portent sur le champ d’exploration : stratégie, marché, matériaux et technologie, partenaires Le budget du projet comprend les coûts de fonctionnement interne, des prestations extérieures et des investissements. Les délais sont à la fois conditionnés par les échéances (salons, lancement commercial, concurrence, etc.) et la charge de travail associée au projet Design. Les besoins peuvent s’exprimer à plusieurs niveaux : marketing, design et technique. Il se traduisent sous la forme d’un cahier des charges G . Le périmètre du projet Design, une fois défini, doit être validé par l’ensemble des parties prenantes. Les phases du projet Design Délais La vigilance sur les évolutions de l’environnement extérieur du projet permet de déclencher des adaptations pertinentes. Besoins LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Produits & Fonctions (Périmètre / Scope) Calendrier Budget Moyens G Voir Glossaire p.151 et 152 26 www.declicdesign.fr La définition préalable de l’ensemble de ces phases permet de tester la faisabilité du projet Design ainsi que les risques associés. Le processus d’élaboration du projet Design comporte plusieurs étapes : le passage de l’idée au projet : nécessite une période de maturation, de vérification et de validation. la définition des objectifs du projet ou cahier des charges : document de référence du projet, son évolution au cours du projet doit faire l’objet de validations rigoureuses. Il est important de définir clairement les limites du champ d’exploration. l’analyse de l’existant : le contexte du projet conditionne la méthode, il faut le définir précisément pour éviter la mise en place de tâches inadaptées. l’identification des contraintes propres au contexte : l’expression de ces contraintes permet d’éviter des erreurs de méthode dans le déroulement du projet, le choix de la méthode de mise en œuvre du projet. Paramètres influant sur le projet Contraintes propres au projet MÉT 1. HOD 2. ES OBJECTIFS DU PROJET Caractéristiques chiffrées et tolérancées Résultats techniques Délais Coûts SITUATION D’ORIGINE Caractéristiques concernant le projet Stratégie validée Exécution & Contrôle Organisation 03 Exécution du Plan Projet Gestion du périmètre (livrables) Assurance Qualité Développement de l’équipe Gestion des sous-traitants Gestion du contrat Clôture Initialisation 01 Initialisation du Projet 04 Identification du besoin Réalisation de l’étude de faisabilité Développement de la description du produit ou du service Identification des responsabilités du management Réalisation d’une charte du projet / lettre d’engagement Sélection des principaux responsables du projet 02 Développement du planning Plan de communication Plan qualité Plan d’organisation de projet Plan de gestion des risques Plan d’approvisionnement Développement du plan projet Contrôle du Projet Contrôle d’ensemble des changements Périmètre Calendrier Coûts Qualité Rapports d’avancement Contrôle des risques Organisation du Projet Définition du périmètre Organisation du périmètre Définition des activités Séquencement des activités Qualifications nécessaires Estimation de la durée des activités Estimation des coûts Exécution du Projet LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Charges Engagement des Ressources dans le Temps 05 Clôture du Projet Réception définitive Clôture du Contrat Clôture administrative www.declicdesign.fr 27 04 MANAGER UN PROJET DE DESIGN COMMENT MOBILISER TOUTES LES RESSOURCES DE L’ENTREPRISE ? La réussite d’un projet de design-produit repose sur la capacité de l’entreprise à s’engager sur des axes de progrès en mobilisant l’ensemble de ses compétences et des ressources. Trois axes, trois lignes d’action, trois enjeux LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 1 • L’axe conception/production Cette ligne permet de franchir les étapes qui vont permettre de passer de l’idée au process. Mener à bien un projet, c’est faire le lien entre l’idée et sa faisabilité, parfois rechercher des solutions techniques qui permettront de la mettre en oeuvre, souvent soumettre les idées à la satisfaction des exigences de la production.Toute entreprise est partagée entre la reproduction (faire comme avant) ou l’innovation (faire autrement). 28 Tout projet est immergé dans une culture, parfois dominante, parfois dissidente. L’innovation elle-même a des fondements culturels forts, tout comme les usages d’un produit ou le recours à des services. 3 • L’axe technologie/économie Cette ligne permet d’analyser et de prendre en compte les composantes d’un projet dans le domaine de la maîtrise technologique et de la faisabilité économique pour passer des savoir-faire à la valeur. Enjeux : Connaître les conditions de la consommation, de la prévision à l’acte d’achat, comprendre la variabilité des achats en fonction de l’environnement commercial, constater les conditions de consommation et d’emploi, jusqu’au détournement du produit, de sa destruction ou de son recyclage… autant de facteurs qui doivent influer sur la conception d’un produit. Enjeux : Savoir concevoir, mais aussi savoir fabriquer, ne pas se heurter à des protections industrielles ou acquérir les compétences techniques indispensables ; toujours valider la viabilité économique d’un investissement ou d’une production dans le cadre d’un business plan ; il s’agit bien d’un axe essentiel dans l’évaluation de la qualité d’un projet. Communication Enjeux : Capacité d’innover en interne ou par recours à un apport extérieur ; maîtrise des processus ou recherche de solutions externes… Economie Production 2 • L’axe culture/consommation Cette ligne correspond à l’environnement du produit, à ses usages, aux comportements qui entravent, encouragent et orientent la consommation. Elle décrit le passage des usages à la demande. Conception Technologie Culture www.declicdesign.fr MANAGER UN PROJET DE DESIGN MAÎTRISER UN OUTIL LOGICIEL SIMPLE DE GESTION DE PROJET Réalisation et suivi du projet Le chef de projet G accompagne la réalisation en facilitant les décisions et en gérant les imprévus. Pour cela, il met en place un planning, un budget des ressources humaines et financières, et un système de contrôle (reporting des actions). Des outils existent pour gérer des projets complexes mobilisant de multiples collaborations, sous forme de logiciels comme Microsoft Project®. On peut aussi utiliser des supports plus simples à maîtriser comme le diagramme de GANTT G , réalisé sur un Tableur comme Microsoft Excel®. re-planification : mise à jour, information : communication aux partenaires internes et externes, mise en œuvre : actions en cours ou prévues Ce suivi assure la traçabilité du projet jusqu’à la phase de clôture : résultats atteints : produit, coûts, délais niveaux de satisfaction en interne et en externe (partenaires, clients, etc.) actions correctrices à envisager Il permet de capitaliser l’expérience et de rendre plus efficace la gestion des futurs projets. Voir Maîtriser la mise en place du périmètre 26 d’un projet design Exemple : création d’un produit nouveau / Tableau des tâches Tâches Désignation de la tâche Tâches antérieures Durée (semaine) A Veille technique et documentaire - 6 B Définition des besoins - 3 le plan d’action général, C Analyse des ressources internes - 5 D Recherche des compétences complémentaires C 5 le planning des tâches actions : pré-requis, dates de début, de fin et état d’avancement des actions, calendrier des jalonnements, enchaînement des actions, E Définition du cahier des charges marketing AD 5 Cet outil permet de gérer : les fiches action et suivi d’action, les ordres du jour des différentes réunions de jalonnement, de travail, les fiches des comptes rendus des réunions de suivi et autres groupes de travail. Ce tableur permet d’assurer le suivi du projet en termes de prévision et d’adaptation : projection : conséquences futures de l’état actuel, décision : respect des engagements, F Études des investissements C 3 G Cahier des charges techniques, recherche de solution BF 3 H Information et formation au sein de l’entreprise C 5 J Validation des solutions, industrialisation H 2 K Réalisation prototype, commercialisation EGJ 1 Diagramme de Gantt A B C D E F G H J K LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 04 Temps (semaines) G Voir Glossaire p.151, 154 www.declicdesign.fr 29 04 MANAGER UN PROJET DESIGN ORGANISER ET PLANIFIER L’ENSEMBLE DES TÂCHES Fiches “tâches” Chef de projet et pilotes Comptes rendus Les tâches représentent les briques élémentaires qui permettent, une fois agencées les unes aux autres de faire aboutir le projet. Chaque tâche correspond à une action à mener. Une fiche déclarative permet de décrire chaque tâche. Elle comprend : Le chef de projet design G (interne ou externe) définit l’ensemble des besoins d’expertise et de réalisation nécessaires au bon déroulement et à la bonne fin du projet. Il délègue à des «pilotes» la mise en œuvre des tâches, chacun dans son domaine de compétence. La traçabilité de la démarche et la gestion de l’information et de la documentation du projet doit se faire tout au long du projet par les différents acteurs et partenaires du projet. L’intitulé de la tâche : Ex. : Etude de la concurrence Analyse fonctionnelle du produit. Le pilote de la tâche : Le pilote d’une tâche est un membre de l’équipe projet. Ex. : Consultant X, une personne désignée du service marketing ou commercial. LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES Le déroulé de la tâche avec : - Le détail des opérations à réaliser - Les données d’entrée nécessaires pour exécuter la tâche - Les dates de début, les situations des tâches en cours de réalisation et les dates de fin Les résultats obtenus en cours ou en fin de réalisation de la tâche. G Voir Glossaire p.152 30 www.declicdesign.fr Un organigramme est transmis à l’ensemble des partenaires du projet. Pilote de tâche Chaque fiche de tâche, rédigée par le pilote concerné en concertation avec le chef de projet, désigne les responsables opérationnels internes ou externes. Ils sont responsables de la livraison des résultats issus de la réalisation de la tâche. Exemple : comptes rendus d’essais, résultats de consultations Suivi du planning Le planning détaille l’avancement des tâches et des jalons (étapes et moments de prises de décision). Il permet de réaliser des évaluations intermédiaires : résultats attendus et obtenus, analyse des écarts éventuels, suites à donner : changement d’orientation, étude complémentaire, moyens à allouer… Les comptes rendus d’avancement ou de jalon sont en général le mode de traçabilité le plus utilisé. Ils mentionnent expressément les réussites, les difficultés, les points de validation, les changements de cap... Ils intègrent l’analyse des risques et les mesures mises en œuvre pour les minimiser. Information et communication Selon l’importance du projet, les comptes rendus suffisent à assurer la bonne visibilité du projet auprès de tous les acteurs concernés. Des actions de communication élargies sont utiles à la mobilisation des partenaires : blogs, lettres de chantier, réunions autour de prototypes, communication externe (communiqués, salons etc.). Voir Maîtriser la mise en place du périmètre 26 d’un projet design Voir Maîtriser un outil logiciel simple de gestion de projet 29 www.afitep.org www.pmi-fr.org MANAGER UN PROJET DESIGN CHOISIR UN(E) CHEF DE PROJET Le “chef de projet” design Dans une PME, il est souvent : La vie de l’entreprise est rythmée par les commandes et la gestion du quotidien avec des échéances en général courtes. Le dirigeant de l’entreprise, avec le risque d’un manque de disponibilité. Un responsable de service : marketing ou commercial, bureau d’étude, etc. Le projet de développement d’un produit nouveau mobilise l’entreprise sur une perspective à moyen terme, ce qui induit une mobilisation des énergies parallèlement au fonctionnement quotidien, alternant des phases de sous-traitance et des développements intégrés dans l’entreprise. Le chef de projet G doit pouvoir garantir la tenue d’un planning et la gestion d’un budget. Il répartit un programme de travail incluant des prises de décision et des jalons. Il doit gérer au mieux les ressources mobilisées pour respecter l’échéance fixée de sortie du produit : mise en fabrication, présentation à un salon, diffusion d’un catalogue ou livraison à un réseau de distribution. Un dirigeant de PME peut envisager de confier le rôle de chef de projet à un consultant en design, qui jouera auprès de lui un rôle d’assistance et de pilotage des collaborations internes et externes. Ce choix peut permettre au dirigeant de libérer de son temps et de bénéficier d’une expertise et d’une capacité de recul propres à lui apporter des éléments objectifs de décision. Ce consultant peut être : un ingénieur conseil, un designer, un consultant en marketing. Compétences et tâches du chef de projet LE CHEF DE PROJET DOIT NE DOIT PAS animer tout faire coordonner être spécialiste en tout gérer être le seul à avoir des idées planifier être le seul à décider organiser communiquer Il identifie les compétences complémentaires nécessaires. Il constitue une équipe projet. Il dialogue avec les différentes compétences. Il mobilise les énergies. Il organise le projet en termes de coûts, délais et résultats. Il apporte les informations pour que sa direction prenne les décisions. Il rend compte régulièrement et diffuse l’information sur le projet. Il gère un changement en pensant aux aspects sociaux et culturels. Il anticipe le travail des autres. Il doit toujours se poser la question : “Comment aider les autres à m’aider ?” Voir Elaborer un produit intégrant le design 18 Voir Faire appel au design et au designer 84 LE DESIGN POUR LES ENTREPRISES 04 G Voir Glossaire p.152 www.declicdesign.fr 31 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 34 www.declicdesign.fr 01 AMÉLIORER LES PRODUITS Comment analyser les produits du point de vue du client ? Pourquoi analyser les cycles de renouvellement des produits ? Maîtriser un outil simple de diagnostic produit 02 ÉTABLIR UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS NOUVEAUX Les enjeux de développement d’un nouveau produit Mettre en place un système de décision Les sources d’innovation issues du marché ou de la technologie Les retours d’expérience 03 62 64 65 DÉVELOPPER LA CULTURE DESIGN Les dimensions culturelles du design Les composantes et les vocabulaires du design Comment associer noms, formes, couleurs, matières ? Les codes et tendances esthétiques Comment prendre en compte signes, codes et usages ? 07 56 57 58 CONCEVOIR UN DESIGN PACKAGING Impact du packaging dans la performance du produit Estimer la valeur ajoutée du packaging Comment construire le cahier des charges packaging ? 06 50 51 52 53 MESURER LA SATISFACTION ET LES ATTENTES DU CLIENT Construire une enquête de satisfaction du client Enquête de satisfaction et stratégie marketing Identifier les indicateurs du produit face à la concurrence 05 42 44 46 47 DÉVELOPPER L’OFFRE PRODUIT À PARTIR DES VALEURS DE L’ENTREPRISE Les éléments de distinction des produits Mettre en place une démarche de valorisation des produits Quelle démarche d’explicitation des valeurs au service du produit ? Comment affirmer la cohérence marques, produits, packaging ? 04 36 37 38 68 70 71 72 73 CONNAÎTRE LA VIE DES OBJETS La place des objets dans les rapports humains Les usages et la consommation des objets L’approche sensible des objets et produits 76 77 78 www.declicdesign.fr 35 01 AMÉLIORER LES PRODUITS COMMENT ANALYSER LES PRODUITS DU POINT DE VUE DU CLIENT ? Le produit est le reflet du savoir-faire de l’entreprise qui l’a conçu et fabriqué selon des critères de “qualité voulue”. Qu’en est-il de la “qualité perçue” ? Sait-on évaluer les produits, non pas du point de vue de ceux qui les produisent, mais de ceux qui les utilisent ? Des éléments jugés essentiels ou correspondant aux “règles de l’art” ne sont pas toujours appréciables par les clients. Les critères d’appréciation et d’analyse varient selon la position du “client” LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Il convient de distinguer les critères du client acheteur de ceux du client payeur, du client prescripteur, utilisateur ou consommateur… Pour une simple chaise, l’utilisateur est-il celui qui s’y assoie, celui qui la manipule, celui qui fait le ménage dans la pièce où elle est posée ? Les enquêtes sur les produits existants doivent s’appuyer sur le point de vue du client réel (celui qui possède déjà le produit), du client potentiel (celui qui possède un produit concurrent ou équivalent et qui n’a pas choisi le produit testé), du non client (celui qui ne possède aucun produit du même type et qui satisfait ses besoins différemment ou qui ne peut les satisfaire dans l’état actuel de l’offre). Analyser ses propres produits et ceux de ses concurrents directs ou semblables requiert de la méthode : dresser une liste de critères d’appréciation, les pondérer, comparer les scores obtenus et analyser les résultats. LE CLIENT L’ORGANISME Qualité attendue Qualité voulue Indicateurs de satisfaction Indicateurs de qualité interne Qualité perçue Qualité réalisée Des sources d’information facilement accessibles Au-delà des faux sondages d’opinion que sont les réclamations ou les avis spontanés, très explicites mais souvent isolés et pas toujours représentatifs, on peut : recourir à des techniques directes et peu coûteuses qui ne requièrent qu’un minimum de méthode et un peu d’écoute attentive, observer les produits sur les lieux de vente avec des grilles de comparaison, interviewer les commerciaux de l’entreprise, les vendeurs ou les revendeurs, les réparateurs ou les techniciens de maintenance. interroger des acheteurs, des prescripteurs et des utilisateurs des produits. Voir Mesurer la satisfaction et les attentes du client Voir Mettre en place des outils de veille 36 56 www.declicdesign.fr 132 AMÉLIORER LES PRODUITS POURQUOI ANALYSER LES CYCLES DE RENOUVELLEMENT DES PRODUITS ? Chaque produit a une durée de vie limitée. Certains restent sur le marché durant plusieurs années, d’autres seulement quelques mois. L’observation et la modélisation des cycles de renouvellement des produits permet à l’entreprise qui les a conçu, développés et mis sur le marché, d’anticiper les phases de déclin et de proposer des évolutions susceptibles de les maintenir sur leurs marchés ou de préparer leur relève. Le design est une composante majeure de cette stratégie. Les produits ont des âges Tout produit connaît une succession d’âges, de sa conception à sa disparition du marché. Le renouvellement des produits soutient le chiffre d’affaires et défend les parts de marché Le chiffre d’affaires peut être maintenu en phase 5 par des actions commerciales sur le prix de vente, les modalités d’achat ou par des actions de promotion pour élargir les parts de marché. Si le marché existe toujours, il peut être maintenu ou reconquis par le développement d’un produit innovant ou d’un design nouveau. Les volumes vendus peuvent être réactivés par un restylage G du produit ou par une adaptation fonctionnelle. Voir Mesurer la satisfaction et les attentes du client Il peut être : en phase 1 (gestation du projet), en phase 2 (lancement), en phase 3 (expansion et croissance en volume), en phase 4 (maturité = stabilité puis début de décroissance en volume), en phase 5 (déclin par décroissance en volume accélérée), en phase 6 (mort du produit par chute du chiffre d’affaires). Les phases pour lesquelles un recours à une démarche design peut être décisif sont la phase 1, en intervenant sur la qualité de la conception et en anticipant sur les évolutions et la phase 4 par des actions de relance du produit. Ce moment annonce inexorablement le déclin, souvent accéléré par l’apparition d’un produit concurrent. Pour ne pas être en retard sur le cycle de renouvellement du produit, il convient de réaliser cette action très en amont en estimant le temps nécessaire à la gestation du projet d’évolution, et aussi de pouvoir financer cette phase 1 avec les marges générées en phase de croissance et de début de maturité. Dans certains cas, le temps accordé par le marché oblige à réagir en quelques semaines. 56 Voir Formaliser le cahier des charges du produit Phase 1 Gestation Phase 2 Lancement Phase 3 Expansion Phase 4 Maturité Phase 5 Déclin Phase 6 Mort du produit Phase 1 Gestation Phase 2 Lancement Phase 3 Expansion Phase 4 Maturité 90 Phase 5 Déclin LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 01 G Voir Glossaire p.156 www.declicdesign.fr 37 01 AMÉLIORER LES PRODUITS MAÎTRISER UN OUTIL SIMPLE DE DIAGNOSTIC PRODUIT Faire le diagnostic d’un produit en terme de marché, c’est évaluer son potentiel concurrentiel. Plusieurs techniques simples peuvent être mises en œuvre. FORCES - Strenghs Avantages fonctionnels design image, marque Analyse stratégique (swot analysis) Il est possible de dresser un tableau mettant en relief d’un côté les forces et faiblesses du produit dans son environnement concurrentiel, de l’autre les menaces et opportunités de l’environnement pouvant influer sur ses chances de succès. Les informations recueillies permettent d’identifier des possibilités d’agir sur les composantes du produit et de trouver des pistes d’amélioration ou des “fenêtres d’opportunité” pour lancer le bon produit au bon moment. FAIBLESSES - Weakness Technologie obsolescence coût OPPORTUNITÉS - Opportunities Attentes et insatisfactions maturité du marché nouvelle technologie MENACES - Treaths - LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Pouvoir d’achat règlementation décalage d’usages G Voir Glossaire p.155 38 www.declicdesign.fr Mix Marketing La réussite d’un produit sur le marché repose sur une interaction positive entre quatre facteurs stratégiques dont la cohérence (marketing mix G ) conditionne son succès sur le marché, dans le cadre d’une stratégie : Prix Un prix concurrentiel et représentatif de l’avantage apporté par le produit, du point de vue du client. La notion de prix peut être élargie au système de financement. Présentation Un design cohérent portant l’identité de la marque et révélant la force du produit. Un packaging valorisant et utile. Performance Caractéristiques, fonctionnalités, efficacité du produit comme solution ou réponse, dans un rapport concurrentiel. Promotion Les univers et supports de communication et de publicité ; noms, marques, opérations de marketing et intégration dans un réseau de distribution. Mapping Produit Un outil simple de positionnement cartographique (mapping G ) du produit dans ses environnements : technique, marché, image, usages… Sur un système d’axes croisés, chaque axe figurant deux critères opposés, il est possible de localiser les produits concurrents et de définir une place pour un produit nouveau. Créatif F E Tradition Modernité D A C B Voir Comment analyser les produits du point 36 de vue du client ? Voir Pourquoi analyser les cycles de renouvellement des produits ? 37 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Fonctionnel Sur ce schéma, le produit F est innovant et présente une image de modernité alors que les produits A et B sont des outils traditionnels, simplement fonctionnels. Les produits C et D innovent dans la manière de répondre aux fonctionnalités et le produit E représente une version faiblement créative d’un produit traditionnel, souvent une variante de matériau ou de style. G Voir Glossaire p.155 www.declicdesign.fr 39 02 ÉTABLIR UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS NOUVEAUX LES ENJEUX DE DÉVELOPPEMENT D’UN NOUVEAU PRODUIT Le développement d’un nouveau produit suppose pour l’entreprise une prise de risque : que le produit réalisé s’écarte des exigences souhaitées, ne réponde pas aux attentes de ses concepteurs ou ne fournisse pas le service attendu par ses utilisateurs. Cela peut être dû à des ambiguïtés, aux incertitudes en phase de conception ou bien à l’inadéquation entre le produit nouveau et son marché. L’enjeu du développement d’un produit nouveau consiste à identifier ces facteurs de risque et à mettre en place un système de décision et de contrôle. Par exemple : les risques liés au développement (conception et fabrication), les risques industriels (financiers, logistiques et de délais), les risques organisationnels (perturbation de l’organisation existante), les dysfonctionnements du produit (mauvaise utilisation ou défaillance). Ambiguïté LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Dans ce cas, le concepteur est incapable de construire un modèle adéquat ou ne favorisant pas la prise de décision. Hiérarchisation des risques Non Incertitude www.declicdesign.fr Pourquoi et comment le système fonctionne Identification des MDD - Évaluation des risques Actions préventives/ correctives Non Risques acceptables ? Décision de réduire les Oui risques Oui Non Décision de réduire les risques Oui 42 PROCESSUS DE L’AMDEC Analyse fonctionnelle Le manque de clarté dans la formulation des critères de décision ou leur incompréhension peut créer de l’ambiguïté sur les attentes du produit. L’incertitude provient d’un manque d’information sur certaines variables pertinentes pour la décision. L’incertitude peut découler du caractère aléatoire de la variable ou de sa mesure, la variable peut être aussi non mesurable. Ces types de risques sont généralement assez bien appréhendés par les industriels, chez qui un certain nombre de règles de bonnes pratiques liées à l’expérience sont d’usage courant. Des outils d’analyses des risques tels que AMDEC (Analyse des modes de défaillance et de criticité) peuvent être déployés selon un arbre de défaillance. L’incertitude rend incertains les résultats attendus de la conception. Un certain nombre d’éléments doivent être pris en compte pour minimiser les risques en conception de produits nouveaux. Risques acceptés FIN Pourquoi et comment le système risque de tomber en panne Adéquation du produit Ambiguïté L’adéquation entre le produit nouveau et son marché est un problème beaucoup plus difficile à appréhender : risques de mauvaise perception du produit par l’utilisateur final, risques liés au marché (distribution, ciblage), de concurrence, de mauvaise image de l’entreprise, du mauvais positionnement du nouveau produit par rapport aux produits existants. Pour gérer la complexité de ce processus, il est essentiel que le projet de développement d’un nouveau produit soit conduit transversalement et que les objectifs soient définis en amont et en commun, au sein d’un comité de pilotage et sous la conduite d’un chef de projet. La prise en compte des utilisateurs finaux doit être réalisée au plus tôt dans le processus de conception. Les outils de réalité virtuelle offrent d’importantes perspectives pour anticiper les réactions des utilisateurs et du marché. Dans le domaine du marketing les démarches de capitalisation de la connaissance lors de l’utilisation des produits, constituent un vecteur majeur d’amélioration et d’anticipation. Voir 31 Choisir un(e) chef de projet Voir Développer une démarche d’innovation 100 pour le design industriel Les décisions successives pourront, à l’image de la démarche “5M” des qualiticiens, porter sur : milieu (marché, état de la technologie..), méthodes mises en œuvre, matériaux (quels composants, quelles connaissances), matériel (équipements et process), main d’œuvre (savoir-faire et compétences). NIVEAU DE GRAVITÉ FRÉQUENCE INSIGNIFIANT MARGINAL CRITIQUE CATASTROPHIUE FRÉQUENT Indésirable Inacceptable Inacceptable Inacceptable PROBABLE Acceptable Indésirable Inacceptable Inacceptable OCCASIONNEL Acceptable Indésirable Indésirable Inacceptable RARE Négligeable Acceptable Indésirable Indésirable IMPROBABLE Négligeable Négligeable Acceptable Acceptable INVRAISEMBLABLE Négligeable Négligeable Négligeable Négligeable LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Exemple de grille de cotation des événements identifiés sur un arbre de défaillance À lire : “A framework for evaluating risk in innovative product development” Proceedings of the ASME Design Engineering Technical Conference, Sacramento, September 1997. “L’innovation de produits au quotidien en entreprise industrielle” par S. FERNEZ-WALCH, Thèse de doctorat, Ecole des Mines de Paris, Mars, 1991. www.declicdesign.fr 43 02 ÉTABLIR UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS NOUVEAUX METTRE EN PLACE UN SYSTÈME DE DÉCISION Dans le processus de développement d’un nouveau produit, un ensemble de décisions doivent être prises à des moments stratégiques. Chaque décision doit permettre de franchir un pas décisif dans l’avancement du projet. Pour décider, il faut s’organiser Le projet doit s’articuler autour d’une équipe identifiée : un maitre d’ouvrage interne à l’entreprise - souvent le dirigeant de l’entreprise ou parfois le client, un chef de projet - responsable de la mise en œuvre du projet, des compétences complémentaires et indispensables - internes ou externes à l’entreprise - constituant l’équipe projet. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Le projet doit se dérouler suivant un processus décrivant l’ensemble des tâches organisées dans le temps (planning, diagramme de Gantt). 44 Dans cette organisation des étapes doivent permettre de faire un point d’avancement et prendre des décisions. Pour décider il faut des moments clés Lors des réunions de l’équipe projet, les prises de décision nécessitent de connaître : l’ensemble des données validées nécessaires à la prise de décision, les scénarii possibles, objets de la prise de décision, les conséquences, avantages, inconvénients de chaque scénario. Dans la plupart des projets, certaines de ces informations ne peuvent pas être connues au moment de la prise de décision. Il en résulte une prise de risque liée au manque d’informations. Pour décider, il faut un processus de décision Lorsqu’au cours du projet, une information nouvelle apparaît, le chef de projet peut ainsi provoquer une itération G et revenir sur une décision antérieure, un véritable processus qui permet, pas à pas, d’apporter des réponses de plus en plus précises et de les valider au fur et à mesure de la maîtrise des données ou des résultats des mises au point. Cette méthode, certes consommatrice de temps, permet de mieux gérer les risques d’erreur dans les prises de décisions. www.declicdesign.fr La formalisation des décisions successives constitue une traçabilité indispensable à la mémoire et à la maîtrise du projet. Ceci est souvent un point faible des petites entreprises qui capitalisent peu sur l’expérience. Pour décider, il faut être plusieurs Ces prises de décisions en équipe, lors de réunions programmées permettent de gagner en transparence, en objectivité et en cohérence dans le déroulement du projet et la cohésion de l’équipe. Objectiver la décision A chaque étape -jalon- d’avancement, l’équipe-projet animée par le chef de projet design a besoin de procéder à des choix, par exemple pour valider : un cahier des charges marketing, un concept de solution, un cahier des charges fonctionnel ou technique, une maquette et/ou un prototype, la mise sur le marché. Après présentation de ces données, un débat peut suivre permettant d’affiner, compléter, amender les critères de décision et les scénarii possibles. Faciliter la prise de décision S’il s’avère difficile de trancher entre différents scénariis, une grille d’aide à la décision peut être mise en place. Dans ce cas, chaque scénario est évalué en fonction de critères de pertinence à définir à partir des enjeux de la décision et des données connues. Dans cet exemple, 5 critères sont utilisés pour évaluer 3 scénarii. Les scores sont obtenus, soit en multipliant les notes entre elles, soit en les additionnant. La première méthode crée l’écart : elle aboutit au choix du scénario n°1. La pondération des critères permet de les hiérarchiser et modifie les scores. Voir 26 Manager un projet de design Une grille de résultats permet d’objectiver cette décision et de la conforter, par exemple : Critères (note sur 5) Scénarios C1 C2 C3 C4 C5 Produit Somme S1 3 4 2 5 2 240 16 S2 1 3 5 3 2 90 14 S3 5 2 4 1 5 200 17 Critères et pondération Scénarios C1 C2 C3 C4 C5 Coefficient 0,8 1 0,4 0,6 1 Somme pondérée Note Note Note Note Note Note pondérée Note pondérée Note pondérée Note pondérée Note pondérée S1 3 2,4 4 4 2 0,8 5 3 2 2 12,2 S2 1 0,8 3 3 5 2 3 1,8 2 2 9,6 S3 5 4 2 2 4 1,6 1 0,6 5 5 13,2 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Les critères sont liés aux différents points de vue : technologie, atout commercial, coût, etc. ou bien aux réponses fonctionnelles obtenues dans chaque scénario. La valeur la plus élevée met en évidence le scénario le plus pertinent. G Voir Glossaire p.154 À lire : “Référentiel du management de projet” de l’AFNOR. www.declicdesign.fr 45 02 ÉTABLIR UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS NOUVEAUX LES SOURCES D’INNOVATION ISSUES DU MARCHÉ OU DE LA TECHNOLOGIE Les sources de l’innovation Innover consiste à introduire quelque chose de nouveau dans un domaine particulier. Il en découle un lien intime entre innovation et design. Selon Peter Drucker, l’innovation est générée par différents types d’évolution. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Evolution liée à l’activité Liée à des évènements imprévus, elle génère des réussites ou des échecs de manière aléatoire. Liée à l’identification d’un décalage, elle part des écarts entre la réalité proposée et les attentes du marché. Liée à l’identification d’une réponse nouvelle à un besoin structurel : elle va apporter un chaînon manquant ou faire sauter un verrou technologique. Liée à l’évolution de la structure de l’entreprise, elle propose de nouvelles solutions en provenance du marché, de la filière industrielle ou de l’entreprise elle-même. 46 Evolution extérieure à l’activité Liée à l’évolution démographique de la population locale, ou mondiale : mouvements de populations, ouvertures économiques et politiques, natalité, vieillissement… Liée aux évolutions des perceptions, des états d’esprit, des réactions, des comportements. Liée aux nouvelles connaissances scientifiques et technologiques issues de la recherche développement (R&D) et à leur diffusion sur le marché industriel. Les stratégies d’innovation Suivant la position de l’entreprise sur le marché et ses compétences technologiques internes (R&D), trois réponses stratégiques sont possibles. Limites : validation par le marketing de l’opportunité et du potentiel des innovations. Innovation “PULL” Tirer une innovation issue de l’observation des besoins du marché et l’associer à la stratégie marketingproduits de l’entreprise. Limites : validation d’un cahier des charges traduisant les besoins du marché en termes de performances et de caractéristiques. Marketing, Design et R&D sont trois fonctions stratégiques au service du développement de l’entreprise. L’enjeu de l’innovation est de les faire dialoguer en permanence. Innovation par “IMITATION” Obtenir des prix réduits grâce à l’absence ou à la limitation des frais de R&D. Développer une solution proche en ajoutant de la valeur par des détails. Tirer parti de sa position commerciale ou de la domination sur le marché. Limites : risque juridique (copie) et image de suiveur peu valorisante. Innovation “PUSH” Pousser une offre nouvelle sur le marché par le recours à la R&D. Introduire une nouvelle technologie apportant de nouvelles fonctionnalités et permettant au produit de se démarquer sur le marché. Voir Maîtriser un outil simple de diagnostic produit 38 Voir Développer l’offre produit à partir des valeurs de l’entreprise www.declicdesign.fr 50 ÉTABLIR UNE STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS NOUVEAUX LES RETOURS D’EXPÉRIENCE Pourquoi un retour d’expérience ? Qui pilote les retours d’expérience ? Le retour d’expérience technique est un point clé stratégique des activités de l’entreprise car il permet de mieux connaître les performances des produits et de mettre en évidence leurs points faibles. Il contribue à la maîtrise de la fiabilité et de l’évolution des produits. Indispensable à leur conception, il s’intègre dans le système d’information et de management. Une base de données sur les produits (conception, production et commercialisation) est l’outil le plus adapté au retour d’expérience. De la qualité des données récoltées dépendent les résultats de l’analyse. En terme de pilotage, le danger est de se limiter à un seul point de vue. Quel retour d’expérience pour le design ? Le design peut bénéficier de retours d’expérience liés à la connaissance des dysfonctionnements non prévus, à l’efficacité des solutions techniques employées, à la prise en main ou à l’ergonomie du produit. Au-delà, la base de données produit peut relever des contradictions et des dissonances entre les approches marketing, commerciale, technique et industrielle : incohérences entre des valeurs présentes mais non perçues, sur-qualité, déception par les perceptions sensorielles, dépréciation du produit par une absence de style ou une pauvreté de dessin, de matériau, de finition… Ce retour d’expérience guide les démarches de re-conception et d’amélioration constante des produits. Par exemple, un retour d’expérience purement technique via le SAV peut masquer des problèmes d’ergonomie ou d’insatisfaction non techniques. Un pilotage purement commercial peut déboucher sur des produits simplement formulés à partir des produits existants et sans risque mais aussi sans innovation et ne correspondant pas à de nouveaux usages. De même, le pilotage de l’innovation par le seul design peut aboutir au lancement de nouveaux produits “concepts” mais impossibles à commercialiser. Un groupe projet design, associant les différentes fonctions de l’entreprise, est plus à même d’analyser et de réinterpréter le produit considéré et de réaliser un cahier des charges capable de redonner valeur et sens à l’objet, ce qui constitue la force de l’apport d’un designer. Intégrer le retour d’expérience dès la conception La démarche design gagne beaucoup à intégrer les analyses de “retours d’expérience” à chaque étape de la conception et de la réalisation des produits : tests sur maquettes fonctionnelles, essais sur prototypes aussi bien que les retours sur pré-séries ou analyse des insatisfactions du réseau de distribution ou des clients finaux. Seuls les clients sont en mesure de tester les produits en conditions réelles d’utilisation et d’en décrire les limites en termes d’appréciation ou de formuler les recommandations en termes de prescriptions positives ou négatives. A l’image des tests d’une version béta d’un logiciel qui précède sa mise sur le marché, le retour d’expérience fait appel au savoir-faire des clients. La démarche design est bien une démarche partagée. Voir Quelles portes d’entrée pour le design ? 12 Voir Mobiliser les ressources au service du design-produit 20 www.declicdesign.fr LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 02 47 03 DÉVELOPPER L’OFFRE PRODUIT À PARTIR DES VALEURS DE L’ENTREPRISE LES ÉLÉMENTS DE DISTINCTION DES PRODUITS Le design vise à assurer au produit la plus grande cohérence, en s’appuyant sur plusieurs critères d’évaluation du produit par le client. Fonction Le design informe sur l’utilité du produit. Il permet de mettre en évidence le service rendu par le produit au niveau de ses fonctionnalités. Ergonomie Valeur symbolique L’apparence d’un produit communique des messages et des images. La valeur symbolique attribuée au produit est facteur d’importance dans le choix final. Elle doit correspondre à l’image que le client a de lui-même et de celle qu’il désire projeter socialement. Capture de l’attention L’ergonomie facilite l’utilisation du produit. Le design démontre au client que le produit est agréable et facile à utiliser ou à consommer. Lorsqu’un produit se distingue de ses concurrents par son design, il est en position favorable pour attirer le client qui lui porte une attention particulière lors de son choix. Esthétique Réputation À caractéristiques identiques (prix, fonctionnalité, qualité…), le client s’oriente vers le produit qu’il considère comme le plus esthétique. D’une manière consciente ou inconsciente le client range le produit dans une catégorie plus ou moins valorisante. L’image et la réputation qui en découlent restent attachées à la marque ou au produit pour longtemps. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN En fonction de tous ces éléments de distinction, le client donne une valeur globale au produit qu’il classe dans une catégorie d’appartenance (famille d’objet, esthétique, qualité, valeur d’estime G ). Voir Améliorer les produits 36 Voir Développer la culture design 68 Voir Agir sur la valeur du produit à travers sa conception 104 G Voir Glossaire p.157 Selon Marie Creusen et Jan Schoormans (2005), professeurs de marketing à l’université de Delft (Pays-Bas), faculté de design industriel. www.io.tudelft.nl/ http://neumann.hec.ca/pages/jean-francois.ouellet/produits/partieasectamsc.htm 50 www.declicdesign.fr DÉVELOPPER L’OFFRE PRODUIT À PARTIR DES VALEURS DE L’ENTREPRISE METTRE EN PLACE UNE DÉMARCHE DE VALORISATION DES PRODUITS Valoriser un produit, c’est optimiser le rapport prix-satisfaction sur un marché donné en jouant sur les éléments constitutifs de sa valeur. Fonction Le service rendu correspond à la fonction principale du produit : un réfrigérateur doit conserver les aliments mais il peut le faire avec plus ou moins d’énergie ou en produisant un froid passif ou ventilé… Il doit aussi assurer les différents niveaux de froid et accueillir les différents types et formats de conditionnement. Le coût d’utilisation, la qualité des aliments conservés et la hiérarchie des fonctions proposées (répartitions de volumes entre les différentes fonctions) sont des critères d’appréciation et de choix du produit. Ergonomie Au-delà de ses qualités purement technologiques le produit est en relation physique avec son utilisateur. Pour un réfrigérateur, la qualité de son interface est un élément essentiel de sa valeur : accessibilité, pénibilité, maniabilité, lisibilité, modes affichages et modalités de commandes, conditions des opérations de nettoyage-dégivrage, de maintenance et de dépannage… Esthétique Capture de l’attention La valeur esthétique d’un objet provient de l’intégration harmonieuse de ses fonctionnalités. Elle s’obtient en jouant sur les formes, les matériaux, les couleurs… pour une culture et une époque donnée. Plusieurs éléments peuvent être travaillés dans un réfrigérateur : carrosserie, poignées, affichages, contre porte, éclairage, clayettes, bacs de rangement… Cette valorisation varie largement en fonction des tendances et systèmes de mode. Le style, la signature, l’image d’innovation, tous ces éléments sont souvent gérés dans une politique de marque. Ils sont des facteurs de distinction par lesquels il est possible de différencier les produits et de leur donner un avantage concurrentiel. Valeur symbolique Tout objet est investi d’une valeur symbolique, écho de la personnalité du client ou d’une appartenance à une filiation d’objets, de matériaux, de savoir-faire… Le réfrigérateur rétro-design et ses attributs du rêve américain ou le réfrigérateur hyper technique doté d’un écran de télévision et d’une connexion Internet renvoient chacun à une appartenance culturelle et sociale. Cette composante psychosociale de la valeur dépasse souvent les composantes technico fonctionnelles du produit. Pour un produit donné, le design peut utiliser les valeurs fortes de l’entreprise déjà associées à un ou plusieurs univers déjà catégorisés par le client. Par exemple, la qualité des matériaux et de la finition traduit le savoir-faire industriel. Le traitement des angles, la précision des ajustements, le positionnement et l’importance du nom et du logo “signent” un produit à forte valeur. Voir Les éléments de distinction des produits 50 Voir Développer la culture design 68 www.declicdesign.fr LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 03 51 03 DÉVELOPPER L’OFFRE PRODUIT À PARTIR DES VALEURS DE L’ENTREPRISE QUELLE DÉMARCHE D’EXPLICITATION DES VALEURS AU SERVICE DU PRODUIT ? Développer une offre de produit nécessite, pour l’entreprise, de faire le point sur son image et les valeurs qui lui sont associées du double point de vue de sa stratégie et du marketing client. Sur la valeur “stratégie” La stratégie d’image repose sur la vision que l’entreprise a aujourd’hui d’elle-même, de ses produits et de ses services, en retrouvant aussi la vision qu’elle en a eue par le passé et celle qu’elle souhaiterait projeter d’elle-même. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Par exemple, apporter un nouveau service, démontrer une capacité d’innovation, confirmer un engagement sur la qualité, capitaliser sur la tradition ou l’héritage d’un savoir-faire, etc. Sur la valeur “Client” Connaître pour évaluer Il est nécessaire de connaître la perception de ses publics cibles vis-à-vis de l’entreprise ou de la marque. L’entreprise, à travers ses produits, est perçue et jugée sous l’angle de la qualité, du service rendu, du rapport qualité prix, de la réactivité, de la valeur de la conception, de la confiance implicite, de l’image et de la valeur de la marque… La démarche d’explicitation permet aux responsables de l’entreprise d’identifier les évolutions nécessaires pour enrichir ou infléchir cette image. Et de voir en quoi le design permet d’améliorer la chaîne de valeur en la traduisant et en y faisant adhérer le client. Elle s’appuie sur une investigation dans ces deux directions : Ces deux gisements de valeur (valeur stratégie et valeur client) ne sont pas toujours exploités. Pourtant ils sont à l’origine de grandes réussites dans la mise au point et le développement de produits. retrouver les éléments fondateurs de l’entreprise pour mettre au jour les valeurs qui sont dans l’esprit de chacun. cerner l’image de l’entreprise et évaluer ses forces et faiblesses, connaître les images des entreprises concurrentes, les tendances et attentes des cibles. Voir Construire une enquête de satisfaction du client 56 Mots clés associés : design de communication, corporate design, web design. À lire : “Les 4 Pouvoirs du design” par Brigitte Borja de Mozota, enseignante-chercheure en design management. Conférence tenue en 2004 au Centre de design Rhône-Alpes. www.centredudesign.fr/formulaires/conference-pouvoirs-design/dossier-participant.pdf 52 www.declicdesign.fr DÉVELOPPER L’OFFRE PRODUIT À PARTIR DES VALEURS DE L’ENTREPRISE COMMENT AFFIRMER LA COHÉRENCE MARQUES, PRODUITS, PACKAGING ? La cohérence, maître mot de la notion de marque La cohérence c’est surtout l’organisation et la maîtrise des signes autour de la marque et de tous les supports de communication utilisés. Il y a, selon les besoins, une très grande diversité de supports comme autant d’actes par lesquels la marque se manifeste. La liste est longue, des produits au logotype en passant par la typographie des emballages, la communication, l’édition, la promotion, les stands d’exposition, le site web, etc. l’image de marque naît du cumul mémorisé de ces actes. L’image de marque est la somme des représentations mentales associées à l’évocation de la marque. Le design global, arme stratégique de la marque Le design global G intègre le design stratégique, référentiel des codes esthétiques permanents et le design tactique, ensemble des applications sur toutes les composantes du “design mix G ” : espaces, produits, packaging, publicité, promotion, édition, site web, intranet, véhicules, tenues professionnelles, etc. Cette attention particulière portée au design global n’est pas habituelle dans la culture d’entreprise. Et pourtant, quand une entreprise applique sa vigilance au design global, elle en découvre les bénéfices, souvent avec une réussite étonnante qui valorise durablement ses produits et services. Des entreprises de taille moyenne ont choisi de maîtriser l’application et la diffusion de leur univers de marque via le design global. Exemple : l’Occitane, dans la diffusion de ses produits via des points de vente et Léa Nature, dans la création de marques et de gammes de produits bio et naturels en alimentation, cosmétique, et entretien de la maison, ont une réussite impressionnante. En Gironde, à partir d’un grand vin, Château Lynch Bages le village du même nom a été refondé dans ses commerces créant un centre de vie interactif avec le vin et aussi un grand restaurant, avec une remarquable force stratégique. Autour d’un produit phare, un univers cohérent a été réalisé où les activités se répondent, dans un véritable univers de marque. Le design global nécessite un centre de décision unique pour l’ensemble de ses déclinaisons dans l’application d’une charte de communication globale et une grande complicité culturelle entre les services de l’entreprise : commercial, production, bureau d’études, marketing, communication… faute de quoi, l’entreprise et ses divers fournisseurs peuvent engendrer des incohérences préjudiciables à sa réussite. Une règle d’or : au marketing de penser la marque et de la gérer, et aux prestataires designers toutes disciplines, publicitaires… de dessiner. Selon l’expression d’un spécialiste des marques, Jean-Noël Kapferer, “le logo est là, pour révéler une identité de marque. Il n’est rien sans sa charte graphique d’application tout supports ; c’est un signe. La marque est un “brevet mental”, elle est porteuse d’univers”. Voir Développer la culture design 68 Voir Exploiter des gisements de valeur autour du produit 108 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 03 G Voir Glossaire p.152 www.declicdesign.fr 53 04 MESURER LA SATISFACTION ET LES ATTENTES DU CLIENT CONSTRUIRE UNE ENQUÊTE DE SATISFACTION DU CLIENT Comment mesurer la satisfaction des clients ? Avec quelle périodicité des enquêtes ? Par la mise en place d’un outil de mesure des écarts existant entre les attentes du client et la performance perçue du produit, entraînant de sa part satisfaction ou insatisfaction. Ponctuelles : Mesure de la satisfaction à l’occasion d’un projet particulier. Quelles sont les techniques de recueil en enquête de satisfaction ? Par questionnaire G (administré en face à face ; par téléphone ; autoadministré sur papier ou sur Internet) pour mesurer un indice de satisfaction vis à vis d’un produit ou service. Par entretien G semi-directif pour connaître et approfondir les motivations des clients. Sur quel échantillon statistique ? LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN soit auprès de la totalité des clients, soit auprès d’un échantillon dit aléatoire (tirage au hasard), soit en prédéfinissant des critères de sélection (familles de produits, chiffre d’affaires, catégories de clients : selon âge, genre, résidence, niveau d’éducation, de revenu, CSP…). La taille de l’échantillon est déterminée en fonction du degré de fiabilité et de finesse des résultats souhaités. G Voir Glossaire p.153 et 154 56 www.declicdesign.fr Périodiques : Mise en place d’enquêtes pour suivre la progression des résultats dans le temps, par exemple pour des enquêtes portant sur l’ensemble des produits et services. En continu (panel) : Des clients sont régulièrement interrogés pour mesurer l’évolution de leur comportement. Quelle doit être la nature des informations ? La satisfaction des clients se mesure par rapport à leurs attentes et pas seulement par rapport à ce que produit l’entreprise. Le questionnaire se place délibérément du point de vue du client. Quels types de questions poser ? Questions fermées : Une liste de réponses possibles est proposée à l’interviewé : question à réponse unique, question filtre (si oui passer à la question 3 sinon à la question 4), question à échelle d’attitude (très satisfait, satisfait…), question à choix multiple : une ou plusieurs réponses dans la liste proposée, question par ordre hiérarchique (par ordre d’importance ou de préférence). Questions ouvertes : L’interviewé répond comme il le désire en utilisant son propre langage et ses mots. Exemple : “Que pensez-vous de ?”, question-type pour les entretiens. Voir Améliorer les produits 36 Voir Formaliser le cahier des charges du produit 90 MESURER LA SATISFACTION ET LES ATTENTES DU CLIENT ENQUÊTE DE SATISFACTION ET STRATÉGIE MARKETING Les informations sur la satisfaction des clients recueillies au cours des enquêtes de satisfaction ou du traitement des réclamations se réfèrent toujours au produit tel qu’il est et dans les limites d’usage des catégories des clients consultés. Ce qui signifie que ces enquêtes ne permettent pas de connaître les raisons pour lesquelles un client a abandonné l’usage d’un produit ou ne l’a jamais acheté. Dans ce processus, où se niche le design ? Les informations concernant les performances, la fiabilité, la praticité du produit peuvent permettre de déterminer les points sur lesquels l’entreprise va pouvoir bâtir une stratégie d’amélioration et une politique commerciale et de communication susceptible de maintenir ou de relancer les ventes, sans changer le marketing mix G . Cette stratégie peut entraîner l’entreprise dans une spirale du “toujours plus” et lui faire atteindre très vite une limite indépassable en termes de rapport coût/prix de vente. Créer un produit différent Les mesures de satisfaction des attentes du client - la manière dont le produit, dans sa configuration actuelle répond aux fonctions attendues par le client - peuvent servir à le reformuler et provoquer une nouvelle manière de concevoir le produit en ayant recours à l’innovation. Cette stratégie remet en cause les types de solutions à la base du produit actuel. Elle nécessite une analyse très fine des besoins du client et des situations de vie du produit pour réaliser un cahier des charges fonctionnel aboutissant à un concept-produit différent et en recomposant son marketing mix. Décliner le produit selon des cibles Si elles ne sont pas généralisées, les insatisfactions observées auprès d’un groupe de clients peuvent, après analyse, permettre d’identifier les attentes d’un segment de clientèle, en relation avec un type d’usage. Cela peut conduire à une stratégie d’adaptation du produit pour mieux satisfaire une catégorie de clientèle. Le marketing proposera alors de décliner le produit sur des caractéristiques visibles : simplicité d’usage ou automatisation, ergonomie… une même configuration de produit ne peut satisfaire l’ensemble des clients potentiels. Voir Établir une stratégie de développement 42 de produits nouveaux Voir Formaliser le cahier des charges du produit 90 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 04 G Voir Glossaire p.155 www.declicdesign.fr 57 04 MESURER LA SATISFACTION ET LES ATTENTES DU CLIENT IDENTIFIER LES INDICATEURS DU PRODUIT FACE À LA CONCURRENCE Le succès d’un produit sur le marché est largement celui d’une catégorie de solution technologique : une technique fiable, arrivée à maturité et d’un coût concurrentiel. La qualité concurrentielle d’un produit réside dans l’opportunité des choix techniques à la base de sa conception. Ces choix ne sont pas des facteurs absolus ; ils sont relatifs à l’intensité de la concurrence, de l’environnement d’usage, du savoir-faire et du niveau de compétence technique des distributeurs et des clients. L’avantage concurrentiel d’un produit (ou son handicap) peut résider dans son “système technique” LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN une technologie développée par l’entreprise, éventuellement protégée par un brevet, une architecture technique innovante, facilitant montage, maintenance, recyclabilité ou améliorant ergonomie et facilité d’utilisation, une technologie ouverte à des développements complémentaires, facilitant la diffusion du produit, des performances supérieures reconnues, etc. 58 Cet avantage technique lié à la performance peut être renforcé par un design global soulignant et renforçant l’identité et le profil technique du produit : high tech, low tech, innovant, etc. www.declicdesign.fr L’avantage concurrentiel est très souvent lié au“système économique” du produit L’avantage concurrentiel est aussi lié au “système d’usage” du produit Un produit peut représenter une solution plus avantageuse du point de vue économique : Le produit s’inscrit de plus en plus dans des logiques et des systèmes d’usage dans lesquels la culture et l’apprentissage jouent un rôle important. Il peut tirer un avantage certain en raison de son adéquation avec les conditions d’achat et d’utilisation par son mode de distribution et de financement : distribution directe ou livraison à des opérateurs pour des usages donnés (exemple du téléphone, de moyens de transports, etc.), par sa présentation (exemple d’un meuble monté ou en kit, maison à finir, etc.), par les coûts induits par son usage : énergie et fluides, consommables, fréquence et coûts de maintenance… par son classement dans une catégorie réglementaire ou écologique ayant un impact fort sur le coût, l’image ou la fiscalité du produit (émission de CO2 par exemple). adaptation du mode de vente : achat, location, mise à disposition en contrepartie d’un engagement sur consommables…, adaptation aux modes de consommation et d’usage : acquisition, partage de propriété, location, abonnement, etc. La question de l’accès et de la disponibilité du service rendu conduit à repenser les produits à travers un design des usages, le produit est plus une porte d’entrée vers des services qu’un objet technique autonome. Voir Établir une stratégie de développement 42 de produits nouveaux Voir Formaliser le cahier des charges du produit 90 Pour apprécier la valeur d’une offre, le client compare les offres concurrentes. Il leur attribue une note de façon plus ou moins rationnelle en combinant les indicateurs techniques (performances), économiques (avantages financiers) et les critères d’usage (adéquation à ses besoins et attentes). Bouteille de gaz miniature Bouteille de gaz standard Usage Exemple : comment une entreprise de distribution de gaz en bouteilles a pu retrouver un avantage concurrentiel en investissant dans la re-conception du produit et de son design. Technique Bilan : un produit plus performant, plus adapté, qui paraît plus avantageux, avec un coût global plus élevé à volume de consommation égal. www.declicdesign.fr LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Economie performances : matériau nouveau, système de branchement nouveau et plus sûr, etc. avantage économique : réduction du prix unitaire affiché, usages : légèreté, facilité de transport et d’installation, système de préhension, niveau visible par transparence, etc. 59 05 CONCEVOIR UN DESIGN PACKAGING IMPACT DU PACKAGING DANS LA PERFORMANCE DU PRODUIT Le packaging est “l’habit” du produit. Il permet de le protéger et de le vendre. Le packaging est aussi le support d’innovation dans beaucoup de domaines et de marchés de grande consommation. Pour ce type de distribution, le consommateur est confronté à une nuée de repères et le temps moyen d’une décision d’achat sur un linéaire de grande distribution est de 3 secondes. Dans cet univers, le design packaging assure les fonctions d’alerte et de positionnement : prix, présentation, information, communication, séduction, différenciation, fidélisation… LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Il développe les qualités de repérage et d’affirmation du produit en jouant sur des domaines aussi variés que ceux énoncés ci-contre. 62 Voir Développer la culture design 68 Voir Agir sur la valeur du produit à travers sa conception www.declicdesign.fr 104 Branding et communication Graphisme et information Image et identité de la marque (brand), univers du produit, codes de repérages (hiérarchie, appartenance…). Lisibilité, labels, étoiles, codes couleurs (exemple du bleu et du vert dans les produits laitiers pour la teneur en matières grasses), mise en avant du contenu. Praticité pour le rangement et l’ouverture, facilité et ergonomie de préhension, sécurisation du produit (exemple, bouchon non manipulable par un enfant), dosage et volumes adaptés aux types de consommation (exemple, un verre de boisson ou un format familial), etc. Forme et volume Technologie et service Jeux sur le rapport forme/volume réel et perçu, courbes, géométrie, analogies, évocations. Emballages compatibles avec un mode de cuisson (micro-ondables par exemple), facilité de service, emballage tout en un (exemple, produits prêts à consommer en barquette avec couverts incorporés), etc. Le design-packaging participe du d e s i g n g l o b a l G e t a s s u re u n e cohérence du design du produit avec le design graphique et celui de la communication “corporate”, liées à la marque et à l’identité de l’entreprise. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Fonctionnalité et ergonomie G Voir Glossaire p.152 www.declicdesign.fr 63 05 CONCEVOIR UN DESIGN PACKAGING ESTIMER LA VALEUR AJOUTÉE DU PACKAGING Un supplément de valeur Un avantage à démontrer Pour beaucoup de produits, la valeur ajoutée développée par le packaging leur donne d’emblée un supplément de valeur par rapport à leurs concurrents. Le consommateur est en attente d’un bénéfice et d’un véritable avantage ; il décrypte facilement les fausses innovations, ce qui peut créer des déceptions. C’est le cas de Coca Cola, une marque leader qui a développé un design packaging G identitaire. Il a perpétuellement de nouveaux désirs et besoins à combler et il est intéressant d’oser la rupture pour créer de la valeur. Le coût de conception, développement et de f ou r ni t ure d ’un p a c ka gi ng identitaire n’est guère plus élevé que celui d’un packaging basique ; compte-tenu du supplément de valeur d’estime qui permet de maintenir un écart de prix pour le consommateur, le retour sur investissement est très souvent rapide. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Les études menées par la SOFRES montrent que l’innovation par le design est indispensable et rentable et qu’elle passe très souvent par le packaging (75% des innovations dans l’alimentaire et la cosmétique sont des innovations packaging). 58 % des consommateurs sont prêts à payer plus pour une innovation si celle-ci est jugée utile, 72 % considèrent que l’innovation est une caractéristique forte des marques. 30% des nouveaux produits disparaissent dans l’année, 50 % en année 2, 75 % en année 3. 70 % des consommateurs pensent que les nouvelles propositions ne sont guère différentes de celles qu’ils connaissent déjà. Actuellement, l’éco-design des packagings dynamise l’innovation par : la réduction de l’impact environnemental, l’énergie, les poids, les volumes, etc. l’utilisation de matériaux recyclés et/ou biodégradables, les analyses du Cycle de Vie G des produits pour réduire le poids environnemental, l’amélioration de la gestion des déchets, les éco-gestes, le tri, la collecte. De même, la référence au commerce équitable G et au développement durable G est un facteur de valorisation, à condition que le packaging soit en parfaite cohérence avec ces valeurs (packaging minimal et écoresponsable). Voir Améliorer les produits 36 Voir Développer l’offre produit à partir des valeurs de l’entreprise G Voir Glossaire p.152, 153 et 155 64 Mais innover par le design ne garantit pas toujours le succès www.declicdesign.fr 50 CONCEVOIR UN DESIGN PACKAGING COMMENT CONSTRUIRE LE CAHIER DES CHARGES PACKAGING ? Le cahier des charges packaging repose sur des analyses marketing et techniques : Contraintes réglementaires et liées à la nature du produit à conditionner contenance, affichage, mentions obligatoires et traçabilité G , hygiène, sécurité, barrière physique, chimique, thermique, lumière, etc. co n s er vatio n mi c rob i ol ogi e stérilisation, process de conditionnement, etc. emballages actifs : atmosphère modifiée, gaz actifs, etc. qualité organoleptique arômes parfums environnements de conservation et de consommation du produit (chaleur, froid, etc.). Études de la concurrence et des attentes des consommateurs sur le produit et le packaging Formes, volume, matières, textures, toucher, transparence, couleurs, opacité, matériaux… Descriptif du positionnement du produit à packager prix, circuits de distribution - lieux de vente, marque, identification - communication du produit, graphisme - application de la marque, logo, couleurs. Descriptif de l’environnement de la distribution et de la consommation conditions d’utilisation, unités et format, modes de conditionnement dans l’univers de fabrication, modes de transport, de stockage et de manutention, conditions de mise en rayon et de merchandising G , situations de déballage, rangement, stockage et ouverture/fermeture chez le consommateur, conditions de tri sélectif et de recyclage ou valorisation, Ces données peuvent faire l’objet de cahiers des charges ou de recommandations destinées à une agence de design packaging et à l’ensemble de ses partenaires (fournisseurs d’emballage, conditionneurs…), afin de garantir une réponse adaptée aux besoins. Choisir un packaging efficace est un projet en soi qui doit débuter le plus en amont possible, parallèlement à la mise au point du produit. Voir Développer l’offre produit à partir des valeurs de l’entreprise 50 Voir Développer l’éco-design 114 Voir Valoriser les fonctionnalités du produit 120 À lire : “Le Design Packaging” par Bill Stewart, “Ecodesign chemin vertueux” par Fabrice Peltier, Edition Pyramid, soutenu par l’INDP. G Voir Glossaire p.157 et 155 www.indp.net www.france-emballage.com www.emballage-environnement.net www.emballagesmagazine.com www.designpackgallery.fr www.declicdesign.fr LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 05 65 06 DÉVELOPPER LA CULTURE DESIGN LES DIMENSIONS CULTURELLES DU DESIGN De la conciliation entre Art et Industrie Vers la recherche d’une “esthétique Industrielle” La démarche rationnelle de Design est liée à la production sérielle et trouve ses origines dans les débuts de la consommation de masse au moment de la révolution industrielle (fin 19 e siècle). C’est en réaction au krach boursier de 1929 que naît le “streamline” aux Etats-Unis, qui donnera asile à des membres et élèves du Bauhaus après sa fermeture en 1933 par les nazis. On commencera à parler du design sous les traits de l’esthétique industrielle. C’est de la recherche d’une conciliation entre Art et Industrie que naissent les premiers mouvements vont influencer le design : “Arts and Crafts” en Angleterre ou “Arts Décoratifs” en France. Dès lors, le début du 19e siècle voit des mouvements idéologiques et artistiques se succéder, échanger et interagir. L’Art Nouveau se déploie en Europe (France, Autriche, Belgique, ou Espagne). Qualifié d’ornementalisme, il est un des ponts lancé entre l’art et la technique. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN En Allemagne, l’école des Arts Décoratifs devient le Bauhaus en 1919, lui-même influencé par le mouvement Hollandais De Stijl ou encore le constructivisme russe. 68 Ces courants s’enrichissent d’échanges et rencontrent l’Esprit Nouveau en France pour évoluer vers un art social et accessible à tous. De l’innovation des matières et de leur mise en œuvre La culture du design s’enrichit à la fois d’une réflexion sur les fonctions et des innovations en termes de matières et de fabrication qui bouleverse la conception du produit. La bakélite, les plastiques, l’aluminium, l’acier inoxydable, les bois stratifiés ou lamellés-collés jusqu’aux matériaux composites sont autant de matériaux qui ont ouvert la voie à une nouvelle façon de concevoir le rapport forme/ fonction. Cette révolution est due à l’apparition de nouvelles propriétés de matériaux autorisant des mises en œuvre impensables jusqu’alors. L’Italie d’après-guerre reconstruit, rassemble et devient un foyer de créativité, d’innovation et d’expérimentation. Elle reste aujourd’hui à la convergence de toutes les tendances. Les scandinaves ont apporté une maturité à la forme industrielle, conservant l’essence fonctionnelle sans négliger l’art de vivre pour une démocratisation du design. L’ouverture du Japon vers l’occident lui apportera le bénéfice des influences italiennes et scandinaves. Ce sont probablement tous ces facteurs, qu’ils soient historiques, politiques, géopolitiques, technologique ou artistiques, qui nous permettent de dessiner le paysage culturel pluriel du design actuel, aux frontières géographiques floues mais aux sources spécifiques. Voir Les composantes et les vocabulaires du design 70 Voir Utiliser une méthode d’aide au choix du couple matériau-procédé www.declicdesign.fr 128 Grandes évolutions Le design, dans la culture populaire, fait référence à la modernité. Il est souvent perçu comme un style à part entière. Fabrication sérielle des chaises Thonet Allemagne/Autriche Mouvement des “Arts and Crafts” Angleterre Mouvement “Art Nouveau” France “Jugendstil”Allemagne “Secession”Autriche “Floreale”Italie “Modernismo”Espagne Fabrication sérielle de la Ford T États-Unis Apparition de la bakélite Mouvement “De Stijl” Hollande “Constructivisme”Russie Création de la revue “Esprit Nouveau par Le Corbusier “Bauhaus” Allemagne Krach Boursier États-Unis Naissance du “Styling” États-Unis © Apparition du Plexiglass Premier meuble vendu par IKEA Suède Création de la Compagnie Française d’Esthétique Industrielle par R. Loewy France Apparition du polyéthylène Création du prix “Compaso d’Oro” Italie Création de la “Japan Industrial Design Promotion Organization” Japon Groupe “Memphis” Italie Création de la Domus Academy Italie Bio-design Développement du design global autour d’univers de marques Révolution internet et objets nomades Au-delà de cette apparence, le design a une véritable dimension culturelle lorsqu’il assure la convergence entre art et technique, objet et univers de référence, produit et mode de vie, progrès et éthique. Cette culture du design transcende les frontières sociologiques, géographiques et économiques. Aujourd’hui le design est souvent constitutif d’une culture de l’entreprise (corporate design) et des offres de l’entreprise (les marques). C’est souvent lui qui est chargé dans une approche stratégique globale de créer et de faire évoluer les territoires de marque. Voir Connaître la vie des objets 76 Voir Histoire MASTRAD “Le design, art de l’utile” 102 Pays Date 1859 1860/1900 1890/1910 1909 1910 1917/1931 1917/1927 1919/1933 1929 1929 1932 1947 1952 1954 1954 1969 1982 1983 Années 1990 Années 2000 Années 2000 www.declicdesign.fr LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Vers une culture de marque 69 06 DÉVELOPPER LA CULTURE DESIGN Références Références esthétiques socio-culturelles LES COMPOSANTES ET Perception, goûts Message, codes et jugements, rythmes, LES VOCABULAIRES DU DESIGN signes proportions, couleurs, univers et tendances matériaux, volumes symboles, systèmes mouvements de modes... L’esthétique est au design ce que la esthétiques Le Produit Les composantes du design parole est au langage. Pour qu’elle prend vie et sens, Le designer, dans le but de rationaliser a une âme, soit dotée de sens, compréhensible sa démarche et minimiser la prise de est désirable, et puisse faire écho, cette forme risques doit intégrer outre le mariage répond utilement, d’expression doit s’enrichir d’une devient un de l’esthétique et de la fonctionnasémantique, d’un vocabulaire, d’une emblème Références lité, une suite de composantes syntaxe, d’une grammaire. Suite Références technologiques qui vont de la culture à la techà l’effondrement du marché de fonctionnelles Savoir-faire, nologie en passant par les Besoins, usages, consommation dû au krach boursier mise en œuvre, aspects sociétaux, environutilité, confort, de 1929, Raymond Loewy réconcilie matières, matériaux, ergonomie, économie, nementaux, etc. consommateur, industriel et producprocess, écologie, La perception esthétique d’un teur autour du leitmotiv “La laideur se éco-conception, adaptabilité produit dépend d’une intervend mal”. Il prône ainsi les bienfaits logistique... d’une esthétique réussie, allégeant l’aspect formel du produit, en s’attachant à son aspect fonctionnel. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Composantes socio culturelles Composantes esthétiques Proportions & harmonie Le Produit Composantes fonctionnelles Usages et usagers Composantes technologiques Moyens de production prétation personnelle liée à notre culture, nos habitudes, notre origine sociale, nos modèles, etc. De ces composantes découlent des partis pris qui définissent une orientation en vue de créer un phénomène “d’attribution” et de “distinction” du produit. Le contexte économique, la technologie, la distribution et l’impact de la production sur l’environnement impliquent quant à eux une somme de contraintes à respecter et déterminent ainsi le champ des possibles, la recherche du compromis et de l’optimisation. Clarifier et ordonner les composantes fonctionnelles permet de prendre du recul sur le fonctionnement du produit et de rappeler la raison d’être de ce dernier tout au long du processus de création. Le design comme langage commun Dans un projet de développement de produit, le design peut jouer le rôle d’une langue universelle, comprise aussi bien par les concepteurs que par les futurs clients. Dans ce cadre, le designer joue le rôle de médiateur et de traducteur entre différentes catégories d’intervenants aux cultures professionnelles très contrastées (commerciaux, ingénieurs, créatifs, communicants, financiers…). Il effectue une synthèse accessible à tous qui permet de poser les bases d’une démarche de projet où chacun contribue à la pertinence du produit. Voir Les sources d’innovation issues du marché ou de la technologie Voir Faire appel au design et au designer 70 46 www.declicdesign.fr 84 DÉVELOPPER LA CULTURE DESIGN COMMENT ASSOCIER NOMS, FORMES, COULEURS, MATIÈRES ? Le design entrevoit le produit de manière systémique G et globale, considérant que les sous-ensembles forment un tout qui doit être cohérent. La dénomination, la forme, la couleur, la matière, la texture résultent d’une démarche où le designer va non seulement apporter une partie de lui-même (par son vécu, sa pertinence, son esprit de synthèse) mais surtout répondre à des règles, des théories, des lois qui régissent cette recherche d’harmonie. Utiliser un répertoire de références Assembler dans un système de sens Nombre de ces lois empruntent aux Beaux-Arts des préceptes et savoirfaire comme le rectangle d’or, la composition, le clair-obscur, le poids des couleurs, la perspective ou la géométrie. Le design assemble sciemment, dans une démarche transversale de conception et dans un système social et culturel de sens G , une forme connotée, le signe G , reliant dénomination, forme, couleur, matière et textures. Ces pratiques peuvent prendre leur sens dans le respect, l’extrapolation voire la transgression. Le jeu des différents degrés de lecture ou le travail sur l’illusion visuelle ou l’imbrication (exemple des travaux de M.C. Escher) illustrent clairement l’influence que peut avoir la maîtrise de ces règles sur la perception. Le Bauhaus a constitué un socle de références sur les notions de proportions, d’échelle, de rythme, de lumière, d’ombre et de couleur qui a servi de fondations aux mouvements du “formalisme G ” et du “fonctionnalisme G ”, à la source du design industriel européen. La Gestalt Theorie G , initiatrice de lois sur la forme telles que la figure et le fond, la ségrégation des unités ou encore la bonne forme, à la base du structuralisme G contemporain qui légitime les choix et orientations d’ordre perceptif. Cette démarche est encore plus pertinente aujourd’hui. De nouveaux procédés de fabrication permettent en effet de formuler les propriétés des matériaux et de les élaborer sur mesure comme des solutions à des cahiers des charges du designer, et non plus comme des contraintes techniques à respecter. Par exemple, on peut formuler une monture de lunettes à la fois résistante, élastique, à mémoire de forme, au toucher agréable et soyeux, d’une couleur variable en fonction de son environnement, etc. Voir 36 Améliorer les produits Voir 76 Connaître la vie des objets Voir Agir sur la valeur du produit à travers sa conception 104 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 06 G Voir Glossaire p.154, 156 et 157 www.declicdesign.fr 71 06 DÉVELOPPER LA CULTURE DESIGN LES CODES ET TENDANCES ESTHÉTIQUES Un regard différent sur le produit L’impératif environnemental Nouveaux objets, nouveau design L’objet design n’est pas simplement une chose, il est une forme chargée d’un statut de sens et de fonction. Tout objet entre dans un système de mode. L’appartenance à un courant esthétique est perçue par les acheteurs et les consommateurs, et rend rapidement obsolète l’apparence de tel ou tel produit. Les salons professionnels, la presse, les prix et trophées, l’influence de groupes sociaux leaders d’opinion façonnent les tendances et donnent le ton. De la même manière, les milieux professionnels, y compris des biens d’équipement, développent des codes et tendances esthétiques implicites qui forgent le goût des producteurs, ce qui peut avoir pour conséquence de creuser un fossé entre les jugements des concepteurs et fabricants et ceux des acheteurs et utilisateurs. Le respect de l’environnement est désormais intégré à la création et à la conception des produits. L’éco-design G est la mise en œuvre des exigences d’éco-conception G d’un projet, susceptibles d’avoir un impact sur le produit, que l’on peut mesurer par exemple en fonction du bilan carbone, de considérations de recyclage ou de la prise en compte des consommations induites. La qualité écologique du produit est perçue par l’acheteur et le consommateur à travers des critères objectifs, labellisés ou certifiés, mais aussi des perceptions subjectives liées aux matériaux, aux formes, couleurs et textures. Beaucoup d’objets du futur seront des objets relationnels, vecteurs d’information et de communication. Ils devront résoudre des questions d’usage et de sens, d’utilité et de durée, de plaisir et de raison. Ces situations nouvelles vont créer de nouveaux modes de relation et d’expérience des individus avec les objets techniques. C’est le cas aussi bien des postes de travail tertiaires (mobiliers de bureau) que de l’environnement industriel dans lequel une grande attention est portée sur l’ergonomie des commandes et l’ambiance des lieux de production. Plusieurs stratégies peuvent permettre de rejoindre les consommateurs dans prise en compte de l’impératif environnemental : un produit solide, durable ou un produit léger ou recyclable. C’est aussi une manière d’élargir la réflexion sur le produit à celle du service, ce qui permet de faire évoluer les points de vue et d’élaborer de nouveaux concepts de consommation, par exemple des objets partagés, loués, etc. Dans ce contexte, le design est porteur d’innovation par sa capacité à interroger les disciplines et les savoir-faire traditionnels et à imaginer, scénariser et formaliser des représentations et des situations issues des technologies ou de la recherche, en les transformant en produits/services potentiels. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Les designers utilisent l’esthétique à d’autres fins que la seule recherche du beau. Ils rendent les produits plus compréhensibles, plus faciles d’usage (ergonomie), moins encombrants, voire plus aimables. Voir Le design est “un facteur d’humanisation des technologies et un catalyseur de pratiques. Il transforme une intuition en synthèse créative qui s’incarne dans une solution sensible, sensée, adéquate et désirable.” J-L. Frechin. Designer architecte. Technology Review No Futur 2008. G Voir Glossaire p.153 72 www.declicdesign.fr Les observatoires sur les évolutions des pratiques et usages 132 Voir Disposer d’un système d’information numérique 144 www.placeaudesign.com/reperes/design/design.htm DÉVELOPPER LA CULTURE DESIGN COMMENT PRENDRE EN COMPTE SIGNES, CODES ET USAGES Donner un sens à la création et au design : l’approche sémiologique Une application : le design de marque La sémiologie ou sémiotique est l’étude des conditions dans lesquelles les signes produisent du sens. Le sémioticien travaille sur tout ou partie des signes générés par l’entreprise : l’objet, son packaging, sa publicité. Sémiotique et design sont des disciplines complémentaires. Dans la phase de création, le sémioticien explicite les idées émises par le designer et lui donne la signification de ses choix successifs, ce qui peut permettre d’élargir pour l’entreprise le champ d’investigation créatif. Pour la petite histoire, c’est en 1964 que, pour la première fois, un message commercial est décodé selon la “science des signes” par Roland Barthes à propos des “pâtes Panzani”. A quoi servent les marques ? Les marques sont des repères pour le consommateur et l’aident dans ses choix. Elles sont des signes qui permettent de donner de la valeur aux produits. Au-delà de la qualité intrinsèque des produits, elles garantissent innovation et niveau technologique. Elles gèrent aussi la valeur immatérielle de l’achat, la part du rêve. Les marques construisent et fournissent des signes qui permettent de rassurer le consommateur et d’entrer dans des univers de référence (mode, luxe, santé, éco-responsabilité…). Qu’est-ce que le capital marque d’une entreprise ? Le design de marque permet de gérer le supplément de valeur associé à ces signes, dans le temps. On parle ainsi de “capital marque”. C’est l’attachement du public à sa marque ainsi que la conviction que cette marque justifie son prix. Quel rôle pour le design ? Le design exprime les signes visuels émis par les marques. Il permet à la marque de s’incarner, d’exister sur le plan matériel à travers un produit, un logotype, un packaging, un site Internet, des supports de communication. Graphique, sonore, visuel, olfactif, etc. le design représente la marque, il en est la référence identitaire et le moyen de reconnaissance par les clients auxquels la marque appartient autant qu’à ses créateurs. Voir Concevoir un design packaging Voir Connaître la vie des objets À lire : “Sémiotique, marketing et communication” par JM Floch, (1990), PUF. “Les Marques, capital de l’entreprise” par Jean-Noël Kapferer. 62 76 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 06 www.oasisfle.com/doc_pdf/roland_barthes_rhetorique_image.pdf www.admirabledesign.com/-Marques www.declicdesign.fr 73 07 CONNAÎTRE LA VIE DES OBJETS LA PLACE DES OBJETS DANS LES RAPPORTS HUMAINS De l’utilité des objets Forme et fonction Sens et signes des objets Tout au long de notre histoire, l’intérêt pour les objets accompagne la montée de la modernité G . Cet univers d’objets s’enrichit tout au long du 19e siècle pour trouver son développement décisif à l’époque du Bauhaus. A l’aube du 20e siècle, l’objet reçoit son statut théorique : la bonne forme est celle qui valorise la fonction. Des critères de dépouillement, de rationalité et d’utilité sont définis comme autant de catégories qui doivent orienter l’élaboration de la forme et de l’apparence. A partir des années 60, le design comme expression d’une fonction s’enrichit d’une sémiographie G généralisée où l’objet est considéré aussi comme un signe porteur de messages différents : d’une mode, d’un statut social, d’un marché. D’objets uniques parce qu’artisanaux, ils deviennent des objets industriels, identiques, multiples, et reproductibles à l’infini. Ils ont plusieurs propriétés, au-delà de leur simple utilité : transmettre une histoire, refléter un état de la société, signifier la modernité ou porter des valeurs. Ils traduisent l’état des relations psychologiques et culturelles que les individus entretiennent avec les objets qui les entourent, de la forme à la fonction ; du sens au symbole G . LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Au 18e siècle, les planches des encyclopédistes composent le catalogue grandiose d’un univers d’objets où ustensiles et machines sont les reflets d’un savoir multiple, représentations d’un monde en devenir. Des générations d’objets se succèdent, le design industriel devient dans ce mouvement le “miroir du siècle”. Voir Mesurer la satisfaction et les attentes du client 56 Voir Développer la culture design 68 “Aujourd’hui, l’objet produit industriellement obéit à différentes contraintes : une contrainte technique liée à sa fonction, une contrainte esthétique liée à la perception que peuvent en avoir les utilisateurs, une contrainte culturelle enfin, liée à certaines traditions.” Marc AUGE. Anthropologue. in Design miroir du siècle. 1993 G Voir Glossaire p.155, 156 et 157 76 Une esthétique du quotidien voit le jour qui allie beau et utile, art et technique, forme et fonction et s’oppose au “mauvais goût”. Dans nos sociétés post-modernes G , des objets créent les conditions psychologiques de leur acquisition par-delà leur valeur d’usage. www.declicdesign.fr CONNAÎTRE LA VIE DES OBJETS LES USAGES ET LA CONSOMMATION DES OBJETS L’acquisition, la consommation et l’usage des produits s’expliquent en fonction de trois grands niveaux d’approche, de l’individu à la société. Au niveau individuel Le comportement reflète les caractéristiques du consommateur ou de l’usager, telles que ses besoins, ses goûts, ses perceptions ou ses attitudes. Mots clés : cognition G , motivation, inconscient. Au niveau interpersonnel Au niveau socioculturel Ce même consommateur subit l’influence de son environnement social : famille, amis, voisins, collègues de travail. L’impact des groupes de référence du consommateur s’inscrit à son tour dans le cadre plus général du contexte sociétal G , incluant les systèmes de mode et de formation de l’opinion. Mots clés : interactions, pratiques micro culturelles, mondes sociaux, réseaux et systèmes d’approvisionnement. Disciplines : psychologie sociale, ethnologie, sociologie des organisations. Di s ci pl i n es : mi c ro-é c onomi e , marketing, psychologie. Mots clés : cultures, générations, genres G , catégories sociales, modes et styles de vie. Disciplines : anthropologie, macrosociologie, économie. Un niveau particulier d’appréhension, le niveau biologique, est nécessaire dans la connaissance du comportement dans certains domaines comme l’alimentation et l’ergonomie. Voir Mesurer la satisfaction et les attentes du client Niveau individuel Besoins Perceptions Attitudes Niveau interpersonnel Niveau socioculturel Groupes de référence Leaders d’opinion Style de vie Culture 56 G Voir Glossaire p.152, 156 et 154 À lire : “La consommation” par D. Desjeux, Collection Que sais-je ? PUF 2006. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 07 www.argonautes.fr www.declicdesign.fr 77 07 CONNAÎTRE LA VIE DES OBJETS L’APPROCHE SENSIBLE DES OBJETS ET DES PRODUITS Au-delà de sa disponibilité, de son prix et des qualités propres, un produit ou un service peut ou doit être appréhendé à partir de la sensibilité du consommateur. Trois échelles d’observation sont généralement utilisées au cours des études et enquêtes sur le comportement du consommateur. L’observation à l’échelle de “l’individu dans son quotidien” L’observation à l’échelle de la société Elle prend en compte tout ce qui conditionne ses choix, étudie ses marges de manœuvre, analyse la part de la routine et celle du changement qui organisent ses usages d’acteur social. Elle se conjugue à l’analyse des tendances et l’exploration des goûts collectifs. “La méthode des itinéraires permet de suivre l’objet ou le service dans les principales étapes de sa vie sociale : du processus de décision à la maison ; du moyen d’acquisition à son achat ; du lieu d’achat à celui de son stockage etc. Cette méthode rend compte du processus concret de choix : le consommateur ne se limite pas à des arbitrages, sa consommation s’inscrit dans des jeux sociaux, stratégiques, émotionnels et symboliques qu’il faut analyser.” “La prophétie autoréalisatrice : selon ce principe (Merton) la croyance partagée en quelque chose ou en quelqu’un peut transformer une possibilité en réalité. Ainsi dans le domaine de la mode, de l’écologie ou de la technologie, il suffit qu’une personnalité en vue plébiscite un objet ou un usage pour que des consommateurs estiment qu’ils pourront bientôt y avoir accès.” L’observation à l’échelle de l’individu Chaque échelle possède sa pertinence en fonction du type d’informations recherché pour une orientation marché, de la recherche d’un positionnement d’image ou d’une efficacité sur le lieu de vente. Tout au long de notre histoire, l’intérêt Elle porte sur les arbitrages de consommation, sur les choix inconscients ou bien encore sur la nature biologique des besoins. LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN “De nombreuses expériences ont montré que l’on peut affecter le comportement du consommateur par des informations anodines (étiquettes), par des éléments d’ambiance (couleurs, odeurs, musiques, sensations) ou par la nature des relations sociales (attrait du vendeur). 78 Les deux tiers de ce que l’on voit sont derrière l’œil, dit un proverbe chinois.” Nicolas Guegen. in 100 petites expériences en psychologie du consommateur, pour mieux comprendre comment on vous influence. Dunod 2005 www.declicdesign.fr www.argonautes.fr Guillaume Erner. in Sociologie des tendances PUF 2008 L’expérience intime du sensible Une expérience en trois dimensions mettant en oeuvre la sensation, la sensibilité et le sens : l’esthésie, à l’articulation du sensoriel G et du sens, Ex. : les sensations et les images liées à la dégustation d’un vin l’esthétique, à la rencontre du sensoriel et du sensible, Ex. : la cohérence et l’harmonie dans les sensations renvoient à un type de vin l’éthique, entre sens et sensibilité Ex. : la vérité d’un vin héritée de son terroir ou du savoirfaire du vigneron Voir Mesurer la satisfaction et les attentes du client 56 SENS Esthésie Éthique la science de la morale et des mœurs, une exigence de vérité une aptitude à avoir des sensations, un degré de sensibilité SENSATION SENSIBILITÉ Esthétique la perception et le sens du beau, mais aussi le goût du beau “Un bel avion est un avion qui vole bien.” “La laideur se vend mal.” Marcel Dassault Raymond Loewy Voir Développer la culture design 68 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN Pour compléter cette approche extérieure d’observation et de mesure des attitudes et des comportements du consommateur, il faut aussi prendre le point de vue de son expérience intime du sensible. À lire : “Du sens, des sens. Sémiotique, marketing et communication en terrain sensible” par Jean-Jacques BOUTAUD, In Revue SEMEN n°23, avril 2007 G Voir Glossaire p.156 www.declicdesign.fr 79 LA DÉMARCHE DESIGN 82 www.declicdesign.fr 01 FAIRE APPEL AU DESIGN ET AU DESIGNER Quels designers pour quels types d’intervention ? Définir le cahier des charges de la prestation de l’agence design Comment assurer le suivi de la prestation design ? 02 FORMALISER LE CAHIER DES CHARGES DU PRODUIT Comment identifier la demande et les besoins des clients ? Formaliser en amont le cahier des charges marketing Stratégie de marché et définitions de produits 03 100 101 AGIR SUR LA VALEUR DU PRODUIT À TRAVERS SA CONCEPTION Comment analyser la valeur d’un produit-service-processus ? Compétitivité, attractivité, productivité Définir un cahier des charges économique 06 96 97 98 DÉVELOPPER UNE DÉMARCHE D’INNOVATION POUR LE DESIGN INDUSTRIEL Comment garantir la qualité de la démarche ? Anticiper les évolutions technologiques 05 90 91 92 RECHERCHER DES SOLUTIONS INNOVANTES Les méthodes de créativité de groupe Comment innover en conception ? Réaliser une analyse fonctionnelle sur un produit 04 84 85 86 104 106 107 EXPLOITER DES GISEMENTS DE VALEUR AUTOUR DU PRODUIT Le design dans l’économie immatérielle Explorer de nouveaux modèles de valeur 108 109 www.declicdesign.fr 83 01 FAIRE APPEL AU DESIGN ET AU DESIGNER QUELS DESIGNERS POUR QUELS TYPES D’INTERVENTION ? On distingue deux types d’agence de design : Agences de Design Global Ces agences peuvent intégrer le design de produits, le design graphique, le design d’espace, le packaging, le web design et plus rarement le design de service. L’intérêt pour l’entreprise de recourir à de telles agences est d’avoir une continuité sur tous ses s u ppor ts d ’i d e nt i t é , sa ns p e rt e d’informations, de la création du produit à sa communication et commercialisation. Agences de Design spécialisées Pour les principales : LA DÉMARCHE DESIGN Designers de produits industriels Ils ont généralement une culture technique acquise lors de leur formation et développée au cours des projets rencontrés. Ils sont habitués à dialoguer avec les équipes techniques des entreprises. Certaines agences intègrent un bureau d’étude. Ils interviennent sur tout bien de consommation ou d’équipement ; toutefois certains sont plus spécialisés dans les produits techniques ou les produits de décoration. Leur méthodologie fait appel à la connaissance des usages, à l’ergonomie, à la connaissance des matériaux et de leur transformation. 84 Designers packaging Ils interviennent sur le graphisme, la forme et l’ergonomie d’un emballage. Leur méthodologie se distingue de celle des designers graphiques. www.declicdesign.fr Elle fait appel à la connaissance des marchés et des consommateurs, des tendances, des procédés de fabrication, à la pratique de tests en linéaires, etc. A-t-elle posé les bonnes questions, soulevé des interrogations, intégré les contraintes ? A-t-elle abordé une réflexion stratégique ? Designers d’espace Ils interviennent sur l’aménagement d’espaces publics ou commerciaux. Ils définissent les aspects architecturaux et communicants : gestion des flux, scénographie, signalétique, mobilier… en cohérence avec l’identité de l’enseigne. La plupart de ces agences travaillent en réseau et sont à même de porter un projet global. Toutefois la multiplication des interlocuteurs peut engendrer des pertes d’informations. Certaines agences intègrent des activités liées au graphisme, à la communication ; ces activités complémentaires s’inscrivent dans une logique métier. Le design graphique est l’interface du design produit : marquage produit, notice, plaquette commerciale, signalétique… On choisit aussi une agence sur ses références. Toute agence présente ses réalisations. Au-delà de la consultation d’un catalogue, il est utile d’étudier sa réponse sur un projet proche par la thématique ou le problème posé. Choisir une agence On choisit une agence avant tout sur sa capacité à analyser la demande. Après avoir exprimé le projet sous forme d’un entretien et d’un compterendu précis ou sous forme d’un bref résumé des attentes, attendre le retour de l’agence et analyser sa proposition et son devis. A-t-elle compris la demande, l’a-t-elle reformulée de façon claire ? Quelle méthodologie va-t-elle mettre en place, une réponse standard ou personnalisée ? Quelles étaient les données d’entrée ? Quel a été le niveau de remise en cause ? Quel est le degré de qualité, notamment des détails ? Quelle est la justification des choix ? On choisit une agence sur sa capacité à accompagner le projet. Quel est son niveau de compétence sur le secteur concerné ? Comment est-elle structurée ? Quel (s) sera (seront) l’ (les) interlocuteur (s) ? Quelle sera sa (leur) disponibilité ? Quel est son réseau ? Quels sont ses partenaires (études techniques, marketing, communication…) ? Voir Quelles portes d’entrée pour le design ? 12 Voir Concevoir un design packaging 62 FAIRE APPEL AU DESIGN ET AU DESIGNER DÉFINIR LE CAHIER DES CHARGES DE LA PRESTATION DE L’AGENCE DESIGN Le designer a besoin d’information sur l’entreprise, sur le produit, sur les objectifs. Cela demande au porteur du projet de traduire ces éléments dans un cahier des charges qui doit être vu comme un outil de communication entre l’entreprise et le designer et un moyen de maîtriser la conception. Le marché et ses environnements Ces orientations peuvent se répartir en quatre grandes catégories : Marché L’entreprise Fiche d’identité l’origine et les raisons de l’activité, les secteurs d’activité et leur évolution, les interlocuteurs et l’organigramme. Image de marque mission et valeurs de l’entreprise, perception client/distribution et évolution, moyens de communication existants. Organisation industrielle conception et production, sous-traitance et niveau d’intervention, logistique. Concurrence produits et distribution, image de marque et positionnement, technologie, service, prix, cycle de vie produit, part de marché. segmentation G , typologie G clients, lieu et méthode de vente, réseau de distribution, cycle de vie produit, avantages concurrentiels, part de marché, évolution du marché. Environnement tendances socioculturelles, législation, normes, technologie, univers produits connexes (relation directe et indirecte). Le couple produit-marché Produit objectifs visés, stratégie, fonction, service, image, relation aux produits existants, historique (essais, maquettes). Marché typologie utilisateur, positionnement marché/concurrence, méthode de vente et réseau, prix de vente/coût de revient estimé, actions de promotion, conditionnement. L’environnement du projet Technique fonctions techniques existantes ou à développer, choix technologiques existants ou à développer, éléments non modifiables, matériaux, part de sous-traitance, montage, maintenance, logistique, coût de revient estimé. Financier estimation des besoins en investissement par phase : maquettes techniques, prototypes, outillage série. Planning groupe de projet, phases d’études réalisées, estimation des jalons, tests et contrôles. Voir Définir un cahier des charges économique 107 LA DÉMARCHE DESIGN 01 G Voir Glossaire p.156 et 157 www.declicdesign.fr 85 01 FAIRE APPEL AU DESIGN ET AU DESIGNER COMMENT ASSURER LE SUIVI DE LA PRESTATION EN DESIGN ? À chaque étape de développement du projet de design produit, des moyens ont été mobilisés, des études et travaux ont été réalisés, des outils de décision ont été produits, comme des cahiers des charges, des maquettes, des tests… PHASE Chaque jalon est l’occasion d’évaluer la prestation d’un cabinet de design ou d’un designer par des validations portant successivement sur : les idées et concepts, les approches fonctionnelles, esthétiques, techniques et économiques du produit pour aboutir aux décisions de lancement de production et de mise sur le marché. DESIGNER LA DÉMARCHE DESIGN 2 86 FAISABILITÉ www.declicdesign.fr ENTREPRISE, BUREAU D’ÉTUDE Commentaire et remise du cahier des charges. Présentation du groupe projet 1 CAHIER DES CHARGES Le travail du chef de projet design et l’accompagnement d’un designer sont là pour garantir la cohérence entre toutes ces décisions, afin que le produit puisse atteindre le maximum de sa valeur. Analyse CDC* Retour des besoins Recherche d’informations complémentaires Enquête client Architectures produit Expérimentations Recommandation Jalon Cahier des charges enrichi CDCF* Maquettes d’essai de sous ensemble Validation d’un ou plusieurs concepts Validation du CDCF PHASE DESIGNER 3 AVANT-PROJET 4 DÉVELOPPEMENT 5 ENTREPRISE, BUREAU D’ÉTUDE Mise au point des concepts retenus 2D, 3D, maquettes Expérimentation Recommandation Vérification faisabilité/coût Consultation fournisseurs Acceptabilité marketing, commercialisation Jalon Validation d’un concept Mise au point du concept retenu 2D, 3D, maquette finalisée Suivi des modifications Choix fournisseurs Mise en plan, 3D Prototypages Tests et contrôles Jalon Validation technique / économique Validation Suivi des modifications Suivi qualité perçue Suivi des coûts Documents commerciaux Conditionnement 2D, 3D définitive Lancement outillage Lancement pré-série Tests et contrôles Agréments Jalon Validation pré-série Voir Manager un projet design 29 Voir Organiser et planifier l’ensemble des tâches * CDC : cahier des charges 30 LA DÉMARCHE DESIGN INDUSTRIALISATION ** CDCF : cahier des charges fonctionnel www.declicdesign.fr 87 02 FORMALISER LE CAHIER DES CHARGES DU PRODUIT COMMENT IDENTIFIER LA DEMANDE ET LES BESOINS DES CLIENTS ? Un produit est rarement universel. La plupart du temps, avant d’élaborer un cahier des charges pour la conception d’un produit, il faut pouvoir répondre à quelques questions qui permettront de décrire les attentes de la ou des cibles visées : Quelles sont les cibles ? une population homogène ? Age, revenus, usages, comportements, etc. une population hétérogène ? Dans ce cas, il faudra établir une segmentation G de la clientèle et intégrer celle-ci dans la conception du produit. Quel est le niveau d’attente des cibles potentielles ? LA DÉMARCHE DESIGN fonctions et utilités du produit ? services rendus par les produits concurrents ? expression du besoin ? niveau de demande ? pouvoir d’achat ? Quel potentiel de ventes représentatif pour les cibles ? nombre d’acheteurs et consommateurs potentiels ? volume d’achats (marché potentiel) ? part de marché réalisable, compte-tenu de la concurrence directe ou de la dispersion de l’offre ? Par rapport au produit envisagé, quels types de clientèle sont susceptibles d’adopter ce nouveau produit et, en moyenne pour quel volume de chiffre d’affaires ? Les enquêtes sociologiques classent les consommateurs selon leur intérêt pour la nouveauté et leur rapidité à adopter les produits nouveaux : les Pionniers (2,5 % de la population) les Adeptes précoces (13,5 %) les Majorité précoce (34 %) les Majorité tardive (34 %) les Retardataires (16 %) Pour mieux comprendre la demande et caractériser les besoins de la clientèle visée, il est possible pour une PME de débuter par une enquête sur le degré de connaissance de l’entreprise sur son propre environnement commercial. Ecoutez-vous vos clients ? connaissez-vous leur degré de satisfaction ? connaissez-vous leurs attentes ? connaissez-vous leur profil ? Observez-vous vos concurrents ? connaissez-vous leurs produits ? connaissez-vous leurs innovations ou leurs développements en cours ? connaissez-vous leur positionnement sur le marché ? Détectez-vous les nouvelles tendances ? connaissez-vous les évolutions du design ? connaissez-vous les nouveaux matériaux ? Avez-vous mis en place une veille capable de répondre à toutes ces questions ? Voir Construire une enquête de satisfaction du client Voir Enquête de satisfaction et stratégie marketing 57 Voir Identifier les indicateurs du produit face à la concurrence G Voir Glossaire p.156 À lire : “Management, stratégie et organisation” par Jean-Pierre HELFER, Michel KALIKA, Jacques ORSINI, Ed. VUIBERT 90 56 www.declicdesign.fr 58 FORMALISER LE CAHIER DES CHARGES DU PRODUIT FORMALISER EN AMONT LE CAHIER DES CHARGES MARKETING Première étape de la création Estimer le potentiel du marché La première étape de la création d’un produit consiste à établir un cahier des charges marketing ayant pour objectif de : Le marketing tente d’étudier, d’anticiper les attentes conscientes ou inconscientes que le produit devra combler. Pour cela le cahier des charges marketing répond à une série de questions : définir les attentes des clients, connaître l’environnement marché , définir la cible de clientèle, définir le segment de marché. De cette première étude découle : l’étude, la création technique et la validation du produit (ou du service), l’industrialisation : mise en place des moyens et des ressources, la préparation de la commercialisation du produit ou du service. Cette étape s’accompagne d’une réflexion sur les besoins juridiques (protection industrielle par marques et brevets), et d’une évaluation des risques financiers (capacité de l’entreprise à s’engager en volume d’investissements et en trésorerie sur un projet). Le cahier des charges marketing doit pouvoir être actualisé en temps réel : des innovations de la concurrence risquent de contrecarrer son lancement. qui achète les produits ? en quelles quantités ? par quels canaux d’accès au marché ? comment évoluent-ils ? avec quelles motivations ? à quel prix ? quelles sont les insatisfactions (ou satisfactions) des clients ? leurs envies ? quels sont les acteurs directs et indirects qui peuvent influencer la vente ? quel est l’impact de ces prescripteurs ? quelles sont leurs motivations ? qui sont les concurrents ? quels sont les produits concurrents ? dans quels domaines et sur quels critères définir les avantages concurrentiels ? Anticiper sur les besoins du client de demain Pour innover, que ce soit par une innovation de rupture ou une innovation d’évolution, il faut que le marketing décèle et décrypte les signaux faibles transmis par l’environnement et les clients et fasse agir sa propre imagination et intuition du marché. Par exemple, il est utile d’observer et de mesurer : les matériaux utilisés et les innovations qui peuvent en découler, les formes et les tendances du design dans les domaines visés, les évolutions des marchés et les marchés en émergence, les nouvelles formes de commercialisation et de services. Le cahier des charges marketing alimente le cahier des charges fonctionnel (hiérarchie des fonctions et valeurs attribuées à chacune d’entre elles) et le cahier des charges économique : prix de vente, coût de revient, coût de la distribution. Il définit quelques éléments de différenciation par le style et la communication. Il définit enfin la période et la date visées pour le lancement du produit, en fonction des opportunités sur le marché et de l’état de la concurrence. Voir Construire une enquête de satisfaction du client 56 Voir Enquête de satisfaction et stratégie marketing 57 Voir LA DÉMARCHE DESIGN 02 Le design dans l’économie immatérielle 108 www.declicdesign.fr 91 02 FORMALISER LE CAHIER DES CHARGES DU PRODUIT STRATÉGIES DE MARCHÉ ET DÉFINITIONS DE PRODUITS Elaborer une stratégie de mise sur le marché consiste, pour un produit ou une gamme de produits donnée, à choisir entre trois grandes options. 1 • Une stratégie de volume : production et diffusion massive du produit pour atteindre un seuil de domination sur le marché. 2 • Une stratégie de différenciation p ar l ’ i nno vati on : proposition d’un produit, dont la différence de prix sur le marché équivaut à une innovation (meilleure solution technique, meilleur service, etc.). Stratégie de volume Toute stratégie de domination n’est pas obligatoirement liée à une domination par la baisse des coûts. LA DÉMARCHE DESIGN La recherche de coûts plus faibles peut servir à garantir des marges importantes en phase de lancement ou à relancer un produit sur le marché face à la concurrence ; mais l’obsession des coûts peut faire oublier la nécessité de l’innovation. 92 www.declicdesign.fr 3 • Une stratégie de différenciation par la segmentation : proposition d’un produit adapté à un segment particulier de la clientèle, par exemple en optant pour une stratégie de niche. Caractéristiques Implications organisationnelles Risques • Recherche permanente de coûts faibles • Investissements importants pour une production de masse • Simplicité des processus de fabrication • Effet d’expérience • Economies d’échelle • Communication de masse • Distribution très large • Mondialisation de la production et des marchés • Pilotage par les volumes (seuil de production et de vente) • Objectifs quantitatifs précis • Contrôle de gestion très développé et orienté vers la surveillance des coûts • Analyse de la valeur et audits des coûts fréquents • Saturation du marché • Obsolescence des outils de production • Perte de l’avantage concurrentiel du fait des progrès des concurrents • Concurrence de pays à coût da main d’œuvre plus faible • Perte de la capacité d’innovation du fait de l’obsession des coûts • Pouvoir de négociation des distributeurs Dans ce type de stratégie, le surcoût dû à la différenciation doit au moins être compensé par le surprix payé par le client. Stratégie de différenciation par la segmentation Il existe, selon Porter, une troisième stratégie, au sein de la différenciation, quand il y a volonté stratégique de s’adresser à un segment particulier de la clientèle. Au lieu de parler de différenciation (celle-ci vise l’ensemble du marché), on parle alors de stratégie de concentration. Caractéristiques Implications organisationnelles Risques • Intuition et créativité • Capacités d’innovation • Capacités commerciales • Circuit de distribution associé et coopératif • Image de marque forte • Coordination importante des activités R&D et de marketing • Capacité d’attirer et de retenir les compétences clés • Structure souple • Animation orientée vers des objectifs qualitatifs • Incapacité à limiter le surcoût dû à la différenciation • Imitation par des concurrents situés dans des pays à coûts faibles • Banalisation du facteur différenciation • Perte d’intérêt du facteur différenciation aux yeux des clients • Contrefaçons Caractéristiques Implications organisationnelles Risques • Concentration sur un groupe de clients, un segment de gamme, un marché géographique • Service particulier fourni à la cible • Parts de marché limitées • Structure orientée vers la cible • Culture de service • Souplesse interne pour la satisfaction des clients • Capacités d’adaptation des produits aux besoins des clients • La cible est trop petite pour être rentable • Les entreprises dominantes attaquent la cible stratégique • Les coûts de service deviennent prohibitifs • Les attentes de la cible se banalisent • Un concurrent segmente la cible visée Voir Développer l’offre produit à partir des valeurs de l’entreprise 50 À lire : “Management, stratégie et organisation” par Jean-Pierre HELFER, Michel KALIKA, Jacques ORSINI, Ed. VUIBERT “L’avantage concurrentiel - Choix stratégiques et concurrence” par Michel PORTER LA DÉMARCHE DESIGN Stratégie de différenciation par l’innovation www.strategie-marketing.com www.devinci.fr/infothèque/marketing www.declicdesign.fr 93 03 RECHERCHER DES SOLUTIONS INNOVANTES LES MÉTHODES DE CRÉATIVITÉ DE GROUPE our Am s nu Vé gin utte alité Go ACTIVITÉ DOUCEUR VIOLENCE PASSIVITÉ Feu Eau Con let form Bou ism Pa re Gu er é ss eur Mort ept LA DÉMARCHE DESIGN Ori Réc www.declicdesign.fr Etape 1 : Phase d’échauffement : production individuelle de cartes mentales sur le mot choisi. Etape 2 : Production collective d’une carte mentale sur le mot. Etape 3 : Analyse de contenu de la carte mentale collective : relecture de l’inventaire des associations d’idées produites par la carte mentale et choix consensuel des éléments les plus signifiants pour les membres du groupe. Vie r 96 Permet la recherche créative de nouveaux concepts, objets, d’autres formes d’utilisations, etc. La première étape est individuelle, les autres collectives. r * Guilford, 1950 ** Bion,1965 *** Morin, 2003 Le process de la roue dialogique tteu Cette double dynamique divergenceconvergence associant moments d’exploration et moments d’analyse et de synthèse peut cependant être contrariée par des phénomènes de groupe qui s’expriment par des modes relationnels de combat (rivalités, tensions agressives, conflits) ou de fuite (inhibitions, silences, peur de s’exprimer). La créativité en groupe suppose donc une relation de confiance et une écoute active. Exemple : recherche créative autour du mot “projectile” et d’application à un jeu. e Em La problématique de la créativité en groupe La notion de roue rappelle à la fois l’idée de mouvement dynamique mais aussi l’idée d’une articulation entre un centre (unité, convergence) et une périphérie (multiplicité, divergence). La notion de dialogique signifie à la fois l’idée du dialogue et l’idée d’unité complexe entre plusieurs logiques qui s’opposent et se complètent***. Cette tension dialogique circulaire entre personnes est le moteur même de la dynamique du groupe de créativité dans son double rapport d’articulation des processus de divergence et de convergence de la pensée et des logiques individuelles et collectives des membres. Etape 4 : Construction des “rayons” de la roue. Pour chaque élément choisi, nommer son contraire, son opposé pour faire émerger une tension dialectique entre deux logiques, deux sens. Le “rayon” est l’image de cette tension. Etape 5 : Organisation rationnelle des rayons sur un cercle. Etape 6 : Brainstorming pour faire émerger au centre du cercle des idées qui prennent en compte à la fois oppositions et complémentarités des différents éléments signifiants. i en Av Le processus de créativité s’organise dans l’alternance de deux mouvements cognitifs d’ouverture et de fermeture. Le moment “d’ouverture créative” fait appel à l’intelligence divergente* - fluidité, flexibilité, originalité et élaboration ; le moment de “fermeture” fait appel à l’intelligence rationnelle, à la logique. Les techniques de créativité comme les démarches associatives (brainstorming, mots inducteurs aléatoires, associations forcées, carte mentale…), les démarches analogiques (jeu de mots, table de concassage…), la démarche onirique (rêve) facilitent le travail de l’intelligence divergente. Les démarches combinatoires (matrice de découverte, plan d’action…) accompagnent les moments de convergence propres au mouvement centripète de l’intelligence rationnelle. Une méthode : la roue dialogique Sa ty re Le double processus de la créativité www.arttcentre.fr/emballage/doc/terminologie/CREATIVITE.pdf e RECHERCHER DES SOLUTIONS INNOVANTES COMMENT INNOVER EN CONCEPTION ? Innover dans les démarches et méthodologies de conception permet de réduire les temps et coûts de développement des nouveaux produits. Une démarche pragmatique consiste à reconcevoir les produits à partir de la maîtrise des phénomènes physiques. En effet, dans la plupart des cas, les industriels possèdent déjà une gamme de produits et souhaitent étendre leur gamme, augmenter les fonctionnalités de leurs produits. Phase préliminaire La phase préliminaire d’analyse du problème consiste à identifier les dysfonctionnements ou insatisfactions actuels pour y remédier et en rechercher l’origine. La source de ces insatisfactions est souvent d’origine “physique” : un phénomène physique mal maîtrisé, des effets insuffisants ou néfastes, etc... L’analyse fonctionnelle et l’analyse des phénomènes physiques permettent alors d’assurer une vision claire du problème. Méthode d’Aide à l’Innovation Une méthodologie performante dénommée MAL’IN® (Méthode d’Aide à l’Innovation), assistée par un logiciel de conduites de séances de créativité permet d’aider les concepteurs. Elle s’appuie sur un questionnaire qui permet d’utiliser les outils de l’analyse fonctionnelle G et de circonscrire la zone où se situe le problème. Méthode de résolution de problèmes Le problème à résoudre est le fruit de successions d’événements élémentaires. Le GRAFCET®* est un outil facile d’utilisation pour représenter la séquentialité de ces moments et définir les paramètres qui conditionnent les passages d’un moment à l’autre. Ces paramètres de transition devront se retrouver dans l’écriture des lois physiques qui pourront être définies par la suite. Loi d’Intégralité La loi d’intégralité des parties permet d’affiner la vision fonctionnelle et les composants en jeu dans la réalisation d’une action. Toute action suppose qu’une énergie doit être fournie, transmise et utilisée. La loi d’intégralité des parties identifie une entité motrice, un transmetteur, un opérateur (ou effecteur) et une entité de contrôle dans le cheminement du flux énergétique fonctionnel nécessaire à la réalisation des fonctions de service. Le graphe substance / champ L’analyse faite permet de définir le graphe fonctionnel dit “graphe substance/champ” qui positionne les différents effets qui décriront les dysfonctionnements à pallier. Dans le graphe apparaissent : tous les éléments du système à un niveau de description donné, tous les champs physiques présents. Ils sont alors qualifiés d’utiles, nuisibles ou insuffisants. L’analyse systématique du graphe permet de sélectionner la zone où réside le problème. L’analyse des phénomènes physiques traduit le fonctionnement incriminé et fournit les paramètres pertinents des éléments (substances). Innover : lever les contradictions Ce stade du processus cherche à révéler les contradictions techniques et physiques présentes dans le système. Une procédure conduit immédiatement à l’identification de ces contradictions. L’utilisation d’outils adaptés de la théorie TRIZ®** permettent de proposer des standards ou des principes d’innovation. Ils se présentent sous une forme générique. Cette phrase est proposée au groupe de créativité. L’interprétation faite est la source de solutions nouvelles. Le principe est d’avoir des solutions où l’ensemble des contradictions techniques et physiques ont été éliminées. Voir Comment analyser la valeur d’un produit-service-processus 104 LA DÉMARCHE DESIGN 03 G Voir Glossaire p.151 *GRAFCET : Graphe Fonctionnel de commande étapes/transitions **TRIZ : acronyme russe de la théorie de résolution des problèmes inventifs A voir : “MAL’IN” sur le site internet du laboratoire I2M – IMC www.trefle.u-bordeaux1.fr/malin www.declicdesign.fr 97 03 RECHERCHER DES SOLUTIONS INNOVANTES RÉALISER UNE ANALYSE FONCTIONNELLE SUR UN PRODUIT L’analyse fonctionnelle au service du cahier des charges L’analyse fonctionnelle est utilisée dans les premières phases d’un projet pour créer ou améliorer un produit. Les outils se présentent le plus souvent sous forme de graphe ou de diagramme d’analyse. Ses objectifs sont les suivants : déterminer et identifier les fonctions d’un produit, déterminer les critères d’appréciation, les niveaux et la flexibilité de ces fonctions, évaluer l’ordre d’importance des fonctions retenues. Le résultat final obtenu est un cahier des charges, ainsi que le découpage fonctionnel du produit. LA DÉMARCHE DESIGN Une démarche d’analyse fonctionnelle permet de s’assurer de l’exhaustivité du besoin, évitant des re m i s e s e n c a u s e u l t é r i e u re s . Elle conduit également à une perception identique du besoin par le client et par le fournisseur. 98 www.declicdesign.fr En effet, les performances requises correspondent à des ensembles de fonctions de service et de critères d’appréciation, des niveaux assortis d’indications de flexibilité. On distinguera deux niveaux d’analyse fonctionnelle, le premier (analyse fonctionnelle externe) qui met en évidence les fonctions liant le produit et son environnement, et le second qui décrit les fonctions présentes au sein du produit (analyse fonctionnelle interne). Le produit dans son environnement Dans l’analyse fonctionnelle externe, l’analyse du cycle de vie permet d’identifier les situations de vie du produit et l’ensemble des milieux extérieurs présents dans ces situations de vie. Les fonctions répondent alors, soit à une action attendue du produit (fonction de service), soit à une contrainte imposée par un milieu extérieur (fonction de contrainte). Le client final n’est sensible qu’aux fonctions de service, c’est-à-dire aux services rendus par le produit alors que le concepteur du produit devra respecter nombre de contraintes qui peuvent être très pénalisantes (par exemple le respect de normes ou brevets existants) mais ces caractéristiques ne sont pas valorisables auprès du client. Le produit et ses sous-ensembles Dans l’analyse fonctionnelle interne, les fonctions techniques sont définies au sein du produit pour assurer la réalisation des services que celui-ci doit rendre. Elle structure la conception du produit en différents sous-ensembles fonctionnels qui permettent une conception modulaire. Ceci peut aboutir à une certaine standardisation des composants ou modes de fabrication et la réutilisation de fonctions déjà maîtrisées par l’entreprise. Utilisateur Milieu 1 Support PRODUIT Normes Graphe des interactions de la méthode APTE® pour détermination des fonctions de service et des fonctions de contrainte Milieu 2 Extérieur Milieu 3 LA DÉMARCHE DESIGN Fonctions de contrainte Fonctions de service A voir : Normes Afnor : NF X 50-100, Analyse Fonctionnelle - Caractéristiques fondamentales - 1996. NF X 50-151, Analyse de la Valeur, Analyse Fonctionnelle - Expression fonctionnelle du besoin et cahier des charges fonctionnel - 1991. www.declicdesign.fr 99 04 DÉVELOPPER UNE DÉMARCHE D’INNOVATION POUR LE DESIGN INDUSTRIEL COMMENT GARANTIR LA QUALITÉ DE LA DÉMARCHE ? La qualité perçue La pertinence des validations Elargir les critères d’appréciation Pour ce faire, l’entreprise se doit de définir les besoins, les attentes et/ou les insatisfactions des clients (ou du marché). La validation du concept ou de la solution technique pertinente doit s’appuyer sur les critères précédents mais également sur des critères liés à l’intérêt de l’entreprise : coûts, marges, savoirfaire internes et/ou externes, modes de commercialisation et de diffusion, maintenabilité. La pertinence “qualité” des prises de décision à chaque étape réside dans l’objectivité du processus et dans la traçabilité associée. Plus les critères retenus pour définir la qualité du produit sont quantifiables et mesurables et plus la connaissance du client et de ses usages est grande, meilleure peut être la maîtrise de la prise de décision. Pour cela, le diagnostic pourra faire appel aux compétences des sciences sociales : psychologie, sociologie, analyse économique… pour ne pas négliger les appréciations du produit fondées sur le goût, les us et coutumes, les valeurs. Sur des marchés internationaux, la prise en compte de ces facteurs doit pouvoir éviter des malentendus voire des contresens sur la qualité voulue, délivrée et perçue. La première étape consiste à valider la qualité perçue par le client au travers d’une liste de critères les plus quantifiables possibles. La limite de cette étape réside dans la capacité à quantifier les différents éléments de perception du client, selon que l’on s’adresse au clientacheteur ou au client-utilisateur, voire au client-prescripteur ou financeur. Pour une bonne pertinence, l’entreprise aura recours à des tests : simulations sur maquettes virtuelles, essais de faisabilité sur maquette, tests d’acceptabilité sur maquettes de forme et/ou d’aspect, tests de fonctionnalité sur maquettes ergonomiques, tests de prototypes fonctionnels, tests sur prototypes industriels. Lorsque le produit est à forte valeur d’estime, les maquettes sont prépondérantes. Lorsqu’il est à forte valeur d’usage, les prototypes dominent dans la décision. LA DÉMARCHE DESIGN Au-delà des aspects techniques et économiques, le lancement commercial du produit est la dernière étape où il est encore possible d’agir sur la qualité de la démarche de conception. Celle-ci intègre des tests de produits en situation de vente ou d’usage et la vérification de la cohérence entre le produit, son packaging, sa documentation, sa promotion et le système de garantie et d’après-vente. 100 Voir Stratégies et risques pour un projet design Voir Maîtriser un outil logiciel simple de gestion de projet 29 Voir Réaliser une analyse fonctionnelle sur un produit www.declicdesign.fr 22 98 DÉVELOPPER UNE DÉMARCHE D’INNOVATION POUR LE DESIGN INDUSTRIEL ANTICIPER LES ÉVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES Maîtriser l’évolution de ses produits Les chefs d’entreprises doivent maîtriser en permanence l’évolution de leurs produits. Un des points-clé est d’anticiper les évolutions de la technologie. Tout système technique va d’un état initial vers des états futurs. S’il est possible d’identifier des tendances d’évolution de ces systèmes cela permettra d’anticiper sur leur futur développement. Des outils et des méthodologies existent, la difficulté est de maîtriser des démarches souvent peu accessibles à des non spécialistes. Un outil simple issu de la théorie TRIZ®* décrivant des tendances d’évolution permet de répondre à ces attentes. Huit “lois d’évolution” ont été postulées. Trois familles de tendances sont définies : les lois “statiques” : elles régissent l’organisation du système et en définissent sa viabilité et l’opérationnalité, les lois “cinématiques” : elles sont relatives à l’évolution du système en dehors des éléments techniques et physiques internes. les lois “dynamiques” : elles complètent les précédentes en prenant en compte les éléments internes. Evolution des performances dans le temps RADAR DE POSITIONNEMENT DES 8 LOIS D’ÉVOLUTION Loi 1 Loi 8 Loi 2 Loi 7 Loi 3 Loi 6 Loi 4 Loi 5 Loi 1 : Loi 2 : Loi 3 : Loi 4 : Loi 5 : Loi 6 : Loi 7 : Loi 8 : Intégralité des parties Conductivité énergétique Coordination des rythmes Augmentation du niveau de perfectionnement Développement inégal des entités Transition vers le super-système Transition vers le micro-niveau Augmentation de la dynamisation et du niveau de contrôlabilité Chaque système connaît une évolution de ses performances dans le temps. Quatre stades d’évolution sont observés : la naissance, l’enfance et le développement du système, la maturité et le déclin. Le plus souvent au cours de sa phase de déclin, le système, après avoir épuisé ses capacités, laisse place à un nouveau système qui réalise la même fonction en utilisant une autre technologie. Un décideur doit être capable de positionner ses produits sur ces indicateurs, afin de connaître les directions dans lesquelles évoluent les différentes technologies et pouvoir choisir le moment opportun pour les introduire dans ses produits existants ou nouveaux. Voir Les enjeux de développement d’un nouveau produit 42 Voir L’approche sensorielle, composante de 122 l’analyse technique et fonctionnelle * TRIZ est l’acronyme russe de la théorie de résolution des problèmes inventifs “Teorija Reshenija Izobretateliskih Zadatch” A voir : “Les lois d’évolution de TRIZ pour une nouvelle méthode de veille prospective” par F. AMEGLIO, Master recherche Ingénierie de l’Information, de la Décision et de la Connaissance, Septembre, 2005. www.declicdesign.fr LA DÉMARCHE DESIGN 04 101 05 AGIR SUR LA VALEUR DU PRODUIT À TRAVERS SA CONCEPTION COMMENT ANALYSER LA VALEUR D’UN PRODUIT-SERVICE-PROCESSUS ? L’analyse de la valeur, une méthode d’optimisation des produits Dans un contexte concurrentiel, les entreprises doivent maîtriser la valeur de leur produit, la valeur des services qu’elles rendent et la valeur des processus qu’elles mettent en œuvre pour développer leur activité. Partir des besoins… Besoins L’Analyse de la Valeur est une méthode rationnelle d’optimisation de ces démarches. Cet outil ne vise pas uniquement à réduire les coûts. En effet, la “valeur” peut se définir par le rapport entre la réalisation des fonctions et les coûts qui y contribuent : LA DÉMARCHE DESIGN 104 Fonctions Analyse des coûts Elle permet d’intégrer l’évolution de l’environnement et des technologies pouvant satisfaire les besoins des clients. Une analyse critique de l’existant est réalisée, des outils méthodologiques proposent de hiérarchiser les fonctions ayant une valeur pénalisante pour le projet. www.declicdesign.fr Défintion des besoins Analyse fonctionnelle Valeur = fonction/coût. Cette démarche est une “méthode de compétitivité, organisée et créative, visant la satisfaction du besoin de l’utilisateur par une démarche spécifique de conception à la fois fonctionnelle, économique et pluridisciplinaire”. … optimiser le rapport satisfaction des besoins / coûts Solution technique Recherche de solutions L’analyse de la valeur, une méthode pour arbitrer des décisions ... organiser les fonctions autour de la fonction de service répondant au besoin principal Au sein d’un groupe de travail, cette démarche peut conduire à l’organisation de séances de créativité qui permettent la génération de solutions en adéquation aux besoins du marché et à la valeur que le marché est capable d’accepter. Toute la difficulté réside dans la diversité des cibles de clientèle qui rend complexe l’expression précise des attentes des utilisateurs, attentes qui ne peuvent être toutes comblées par un produit ou un service unique. C’est alors que l’analyse de la valeur peut permettre de définir plusieurs profils de produits, répondant chacun à une dominante fonctionnelle. Dans quel but ? Fonction de service Fonction contrainte Fonction technique Comment ? Fonction contrainte Fonction technique Fonction technique LA DÉMARCHE DESIGN On peut ainsi observer que certaines composantes ne sont pas demandées ou que le niveau de réalisation d’une fonction correspond à une surqualité par rapport à la valeur estimée par le client. Ou bien encore que celui-ci est prêt à payer bien au-delà du coût + marge sur une fonction qu’il privilégie. Besoin A voir : “NF X 50-151 : Analyse de la Valeur, Analyse Fonctionnelle”, Expression fonctionnelle du besoin et cahier des charges fonctionnel - 1991 “NF EN 1325-1 : Vocabulaire du Management par la Valeur, de l’Analyse de la Valeur et de l’Analyse Fonctionnelle - 1” : Analyse de la valeur et Analyse Fonctionnelle - 1996 www.declicdesign.fr 105 05 AGIR SUR LA VALEUR DU PRODUIT À TRAVERS SA CONCEPTION COMPÉTITIVITÉ, ATTRACTIVITÉ, PRODUCTIVITÉ La démarche design s’inscrit dans une logique de recherche de gains pour l’entreprise. Le gain final et global n’est que la résultante d’une série de gains obtenus sur les différents points d’intervention du design. Cette possibilité d’augmenter le profit de l’entreprise dépend de la capacité d’agir sur les trois leviers par lesquels le design peut apporter de la valeur au produit : Compétitivité plus d’attractivité G : une identité forte et séduisante, distincte de celle des produits concurrents et en phase avec les tendances du marché augmente la probabilité d’orientation des clients vers le produit, B2 A2 A1 C2 B1 A3 C1 C3 B3 plus de productivité G : le design intègre dans sa mission, la recherche en conception de solutions qui optimisent à la fois le produit et sa fabrication ; par exemple en recherchant moins de pièces, moins de matière, plu s d e st a nd a rd i sa t i on d e s éléments structurels, moins de temps de montage, de moindres coûts de logistique ou de maintenance… autant de facteurs concourant à la réduction du coût de revient. LA DÉMARCHE DESIGN L’efficacité de la démarche design dépend de l’analyse qui est faite sur le produit. Ce diagnostic est précieux pour orienter l’effort du design dans le processus de conception. Comment connaître la situation du produit par rapport à ses concurrents ? plus de compétitivité G : le rapport qualité-prix d’un produit peut être mieux vendu lorsque la qualité de celui-ci est mieux perçue et que ses fonctionnalités sont plus apparentes, Dans ce tableau, qui croise attractivité et compétitivité, si le produit est en A2 ou en B2, la demande en design sera orientée sur les éléments d’attractivité. Si le produit est en C3 ou B3, la demande en design sera orientée vers la recherche de simplification pour retrouver de la compétitivité. Cette représentation du produit sur l’échiquier stratégique peut être associée à une analyse plus classique des points forts et des points faibles du produit. Attractivité Voir Comment analyser la valeur d’un produit-service-processus www.declicdesign.fr 104 Voir Définir un cahier des charges économique G Voir Glossaire p.151, 152 et 156 106 Un nécessaire diagnostic 107 AGIR SUR LA VALEUR DU PRODUIT À TRAVERS SA CONCEPTION DÉFINIR UN CAHIER DES CHARGES ÉCONOMIQUE Un produit bien conçu est un produit qui répond à une double contrainte : répondre aux besoins des clients et utilisateurs sur le marché, selon un rapport fonctions/coûts satisfaisant, constituer pour l’entreprise une source de revenu, de plan de charge et de marge correspondant à ses besoins de maintien et de croissance. Les attentes économiques de l’entreprise C’est l’intérêt du “cahier des charges économique” que de définir les attentes de l’entreprise vis à vis du produit nouveau qu’elle souhaite développer, en termes de profitabilité et de répartition de la valeur ajoutée. L’objectif est d’éclairer la décision, d’orienter la conception et les solutions techniques et fonctionnelles vers les besoins économiques de l’entreprise correspondant à sa stratégie de développement. Par exemple, le nouveau produit devra apporter un complément de charges en utilisant les équipements et qualifications existantes ou il devra accompagner la mutation de l’entreprise vers plus de services et moins de production… Main d’œuvre Profil économique du produit et profil de l’entreprise A partir de la représentation Chiffre Achats du “profil d’entreprise” refléd’affaires té par les produits actuels, il est possible de mesurer les écarts apportés par le projet de nouveau produit et de mesurer les besoins économiques induits : investissements, volume et qualité de main Investissed’œuvre, poids de la sous-traitance, ments marge réalisée… Un cahier des charges économique pourra alors être rédigé, exprimant Deux profils économiques différents les attentes de l’entreprise vis à vis du pour un même chiffre d’affaires : produit nouveau : quelle structure de production et de commercialisation ? quelle marge brute ? quelle capacité d’autofinancement incluant les amortissements de recherche développement ? quelle marge nette ? etc. Il permettra, par la suite, de définir des budgets au service du projet, les investissements alloués aux différentes phases de conception, mise au point, lancement… et de définir le temps de retour économique ou les besoins de financement dans la phase de développement (investissements propres, recherche de capitaux, emprunts, aides, etc.). Produit A : un taux de transformation élevé, majoritairement à base de main d’œuvre, des investissements matériels faibles ou déjà amortis. Produit B : un recours plus important à la sous-traitance et des investissements plus élevés, par exemple dans le domaine de la conception et du marketing. Voir 21 Investir dans le design Voir 91 Formaliser en amont le cahier des charges marketing Voir Compétitivité, attractivité, productivité 106 www.declicdesign.fr LA DÉMARCHE DESIGN 05 107 06 EXPLOITER DES GISEMENTS DE VALEUR AUTOUR DU PRODUIT LE DESIGN DANS L’ÉCONOMIE IMMATÉRIELLE L’immatériel est aujourd’hui un facteur clé de succès des économies développées. Selon Brigitte Borka de Mozota, “c’est toute la valeur créée par l’économie française qui se dématérialise chaque jour. Dans toutes les entreprises quels que soient les produits et services vendus, la création de valeur se fonde de plus en plus sur des actifs immatériels.” La créativité, première source de valeur Loin d’être un luxe ou un supplément esthétique, la créativité est à la source de la valeur d’un produit. Elle apporte de la nouveauté, une autre façon de voir, d’imaginer et de concevoir. Elle apporte aussi de l’originalité, parce qu’elle remet en cause des solutions banalisées. LA DÉMARCHE DESIGN L’univers du design s’apparente ainsi à celui de l’architecture, de la scénographie, des arts plastiques, du son et de l’image. Il est un des piliers de l’“économie créative”, nouveau facteur de valeur ajoutée. Sa force est de placer les produits dans un univers et à anticiper “la vie qui va avec”. Le design apporte une identité et une personnalité, il désigne la valeur immatérielle de l’objet et de l’entreprise. Son pouvoir est de les faire basculer dans le monde de l’incomparable. L’immatériel crée de la valeur économique L’économie se déplace vers l’immatériel La valeur d’échange des produits incorpore de plus en plus de capital immatériel liée à la marque, à la notoriété et à l’image de l’entreprise, mais aussi à la culture de l’innovation. L’économie est de plus en plus une économie de service ; les produits sont de plus en plus dématérialisés. Le design doit veiller à identifier, maintenir et développer les actifs immatériels de l’entreprise dans trois domaines : l’immatériel technologique : brevets, dépôts de dessins et de modèles, l’immatériel imaginaire : copyrights et marques. il s’appuie sur la qualité de l’immatériel organisationnel : culture de l’innovation, motivation du personnel, qualité de la relation client. Dans ce contexte, le design n’est plus seulement cantonné à accompagner l’innovation technologique et la recherche-développement. Son intervention doit toucher à toutes les formes de l’immatériel : invention de nouveaux services, de nouveaux concepts commerciaux, déplacement de l’image de marque du produit vers les valeurs sociétales, invention de nouvelles formes d’organisation du travail ou de business model ou encore transfert des solutions traditionnelles vers la sphère Internet. Le champ de la démarche design s’élargit jusqu’aux dimensions managériales et sociétales. “Les entreprises qui survivront demain, sont celles qui encouragent la créativité d’aujourd’hui”. Maurice I. Zeldman, Emzee associates Voir Connaître la vie des objets 76 Voir Maîtriser la propriété de l’innovation 138 À lire : “Le design, une industrie créative dans l’économie de l’immatériel” par Brigitte Borja de Mozota, in Magazine D+M n°31, juin 2008 publié par ARDI Rhône-Alpes/Centre de design. http://design.ardi-rhonealpes.fr 108 www.declicdesign.fr FORMALISER LE CAHIER DES CHARGES DU PRODUIT EXPLORER DE NOUVEAUX MODÈLES DE VALEUR Aujourd’hui, y compris dans les secteurs les plus industriels, c’est la capacité d’innovation et d’investissements immatériels qui est à l’origine de la création de valeur. Cela passe, pour l’entreprise qui souhaite développer de nouveaux produits, par le développement de nouvelles sources de valeur que sont les idées, les marques, les services et la communication. Innover, de l’idée à l’organisation Pour développer ces valeurs immatérielles, le design doit innover dans les réponses apportées par l’entreprise aux enjeux de commercialisation et de production des produits. en identifiant et valorisant les idées, formes et procédés déposables et brevetables, en recherchant de nouvelles manières de répondre aux exigences des marchés : évolutions de la démographie, normes environnementales, comportements de production responsables, en associant les clients au processus de création des produits : codesign avec les utilisateurs, en redéfinissant les contours de l’entreprise qui s’exonère de plus en plus des contraintes de temps et d’espace pour concevoir, fabriquer et vendre en réseau. Proposer de nouvelles façons de créer de la valeur Le design participe de la redéfinition constante des contours et des activités de l’entreprise. Son travail sur l’image et la communication véhiculée par les marques et les produits doit traduire de nouveaux modèles culturels de gestion de l’innovation : partenariats industriels et commerciaux plutôt que maîtrise totale des processus groupe-projet associant différents métiers au lieu de bureau de création et d’études amont valeur globale de l’entreprise et de son image contre valeur intrinsèque du produit etc. Cela passe par une “réflexion sur l’organisation interne de l’entreprise et sur la recherche d’optimisation des liens entre évolutions technologiques et tendances de la demande”*, ce qui suppose une mobilisation des ressources humaines, premier facteur de croissance dans l’économie immatérielle. À lire : “Le design, une industrie créative dans l’économie de l’immatériel” par Brigitte Borja de Mozota, in Magazine D+M n°31, juin 2008 publié par ARDI Rhône-Alpes/Centre de design. LA DÉMARCHE DESIGN 06 http://design.ardi-rhonealpes.fr www.declicdesign.fr 109 LE PRODUIT AU CŒUR DU DESIGN 112 www.declicdesign.fr 01 DÉVELOPPER L’ÉCO-DESIGN L’éco-design, source de valeur et d’économie L’impact de l’éco-design sur le développement de produits Actions d’éco-design sur les produits et services 02 VALORISER LES FONCTIONNALITÉS DU PRODUIT Les normes dans le cahier des charges du produit Comment intégrer l’ergonomie dans le cahier des charges fonctionnel ? L’approche sensorielle, composante de l’analyse technique et fonctionnelle Comment fonder la valeur d’estime d’un produit sur des exigences de qualité ? 03 132 133 134 135 MAÎTRISER LA PROPRIÉTÉ DE L’INNOVATION Connaître l’univers des marques, de leur création et de leur développement Les types de protection industrielle : marque, modèle, brevet Choisir une protection pour l’innovation Connaître et utiliser les démarches juridiques de protection industrielle 06 126 127 128 METTRE EN PLACE DES OUTILS DE VEILLE Les observatoires sur les évolutions des pratiques et usages Comment repérer les évolutions des différents contextes du produit ? Organiser une veille sur les tendances à court et moyen terme Le choix d’un positionnement de produit : amélioration ou rupture 05 120 121 122 123 CHOISIR DES MATÉRIAUX ET PROCÉDÉS NOUVEAUX Comment caractériser les potentialités des matériaux ? Comment caractériser le couple matériau-procédé ? Utiliser une méthode d’aide au choix du couple matériau-procédé 04 114 115 116 138 139 140 141 DISPOSER D’UN SYSTÈME D’INFORMATION NUMÉRIQUE Les outils d’échange de données numériques dans le processus de conception/réalisation Définir un cahier des charges de logiciels d’échange de données numériques Garantir la cohérence de l’information à chaque étape de développement d’un produit 144 145 146 www.declicdesign.fr 113 01 DÉVELOPPER L’ÉCO-DESIGN L’ÉCO-DESIGN, SOURCE DE VALEUR ET D’ÉCONOMIE L’environnement, nouvelle préoccupation La prise en compte de l’environnement est devenue une préoccupation pour le développement de produits. Les raisons en sont multiples : la législation : réglementations et normes de plus en plus contraignantes qui doivent être anticipées par de l’innovation, le marché est porteur de nouvelles valeurs et attitudes issues du Développement Durable ; valeurs très présentes chez les consommateurs, les enjeux de l’accès aux ressources : matières premières, énergie, et les enjeux climatiques qui suscitent des innovations de rupture. L’activité d’éco-design est une approche complémentaire à l’éco-conception. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL L’éco-design cherche à remettre en cause, en amont, le produit (avant même de parler de matières, de procédés, ou de solutions techniques). L’éco-design, une autre logique Prévenir Penser dès l’amont un produit écoperformant au moment où se détermine en grande partie l’impact environnemental, en associant toutes les compétences qui vont le rendre innovant : design, marketing, service clientèle, finances, achats, environnement, conception, production… Eco-concevoir Intégrer l’environnement dans le développement des produits et prendre en compte : l’ensemble des impacts environnementaux générés par le produit : consommation de matières premières et d’énergie ; rejets dans l’eau, l’air et le sol ; production de déchets ; transformation des milieux naturels et du cadre de vie… Eco-designer Envisager tous les impacts sur l’environnement dès les prémices d’un projet (avant le développement du produit) et sur tous les aspects techniques, marchés et usages (recherche des bénéfices pour le consommateur : sources d’économies ou évolution des comportements). Voir 115 Impact de l’éco-design sur le développement de produits Voir Actions d’éco-design sur les produits et services 116 Extraction des matières premières et de l’énergie Fabrication Par ailleurs, la réduction de matière au sein des produits est source de réduction des coûts. L’éco-design, grâce à une remise en question du produit, permet de dépasser une vision des coûts axée sur la matière, pour travailler la fonctionnalité et la valeur du produit. CYCLE DE VIE Transport Conception Tri - fin de vie 114 toutes les étapes du cycle de vie du produit (analyse du cycle de vie). www.declicdesign.fr Usage DÉVELOPPER L’ÉCO-DESIGN L’IMPACT DE L’ÉCO-DESIGN SUR LE DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS Répondre aux nouveaux comportements des consommateurs Développer une nouvelle approche de la conception Valoriser la démarche d’éco-conception Aujourd’hui les consommateurs et les utilisateurs n’achètent plus uniquement des produits ou des fonctions, ils recherchent des “produits usages”. Les principaux outils mis en œuvre par les entreprises pratiquant l’écoconception concernent les évaluations des impacts environnementaux des produits à chaque étape du cycle de vie du produit, de sa conception au recyclage ou à la valorisation de ses composants. La démarche d’éco-conception peut être utilisée comme facteur de différenciation dans la communication de l’entreprise sur ses produits. Les méthodologies utilisées renvoient à des normes de production : ISO / 14062 : Intégration des aspects environnementaux dans la conception et le développement des produits, ISO 14040 à 14049 : Analyse de Cycle de Vie. Le consommateur attend des valeurs durables, des produits et des usages nouveaux, de nouveaux codes, différents et significatifs ; une différence visible et lisible par rapport aux produits classiques. Il attend une relation authentique avec les marques, y compris dans la publicité, quelque chose qui aille bien audelà d’un “green washing”. Le design doit donc réactiver l’intérêt, provoquer un nouveau regard du consommateur sur le produit par d’autres usages, lui faciliter un comportement plus respectueux de l’environnement, et communiquer sur les valeurs attendues. Ces évaluations peuvent se limiter à quelques phases du cycle de vie ou à quelques critères environnementaux. Elles peuvent utiliser la totalité de la méthode ACV (Analyse du Cycle de Vie G ). Des labels et des normes de communication permettent de faire connaître les dimensions d’éco-conception des produits et services : les Ecolabels (AFNOR) certifient la conformité du produit à certains critères écologiques, les Autodéclarations environnementales, sous la seule responsabilité de l’entreprise, les Eco-profils traduisent les résultats de l’ACV sous forme de chiffres ou de graphiques, les marquages normés obligatoires pour certaines substances ou matériaux. Voir 114 L’éco-design, source de valeur et d’économie Voir Actions d’éco-design sur les produits et services 116 LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 01 G Voir Glossaire p.151 www.declicdesign.fr 115 01 DÉVELOPPER L’ÉCO-DESIGN ACTIONS D’ÉCO-DESIGN SUR LES PRODUITS ET SERVICES Huit idées simples pour améliorer son produit grâce à l’éco-design 1 • Recommandations de matériaux ayant un moindre impact sur l’environnement 2 • Réduction des quantités de matières premières utilisées Choix de matériaux à faible potentiel toxique (faible émissivité de polluants, colles sans solvant chimique, peintures en phase aqueuse...). Utilisation de matériaux à meilleure performance à volume égal. Préférence pour des matériaux à faible “contenu énergétique” c’est à dire n’ayant pas exigé de grandes quantités d’énergie dans leur cycle de fabrication et de transport. Réductions de poids pour diminuer l’impact énergétique du transport lors des livraisons. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Utilisation de matériaux facilement recyclables ou dont la filière de recyclage est bien établie. Préférence pour des matériaux à faible impact sur les émissions de CO2. 116 “… les efforts de conception sont parfois visibles pour le consommateur, par exemple la réduction du packaging ou la suppression des sur-emballages. Parfois employer un matériau plus résistant permet d’économiser une grande quantité de matière première, comme pour une bouteille d’eau qui passe de 42 g à 27 g ! ” Source ADEME www.declicdesign.fr Optimisation des profils et formes pour diminuer les volumes des matériaux mis en œuvre. Diminution du volume de chutes non réutilisables par un meilleur dessin des pièces à réaliser en fonction des surfaces et volumes des matériaux de base. “La réduction du volume d’un pack de 4 kg de 4 doses de sel régénérant permet d’économiser 70 g d’emballage par unité de vente, soit 66 tonnes de matière par an. La réduction du volume du pack a également permis d’économiser 25 000 km par an entre le site du cartonnier, celui du site de conditionnement et les entrepôts du distibuteur, chaque palette pouvant transporter 12 % de produits en plus.” Source ADEME 3 • Optimisation des techniques de production Choix de procédés économisant l’énergie, réduisant les transferts, ne nécessitant pas de traitements de surface complémentaires. Réduction du volume de rebuts par des dimensionnements tendant à supprimer les chutes non réutilisables. Réduction ou suppression des pollutions induites, pour les employés et pour l’environnement. “… sur ce lave-linge, le socle de la machine est une pièce unique en matériau plastique 100 % recyclable, qui remplace à lui seul une trentaine de pièces en plastique, métal et caoutchouc.” Source ADEME 4 • Optimisation des emballages et de la logistique 6 • Optimisation de la durée de vie des produits 8 • Développement de nouveaux concepts Suppression des sur-emballages. Renforcement du lien utilisateurs / produits. Dématérialisation par la vente d’un service au lieu d’un produit. Mettre en adéquation la durabilité, la fiabilité du produit et sa durée de vie commerciale. Intégration dès l’analyse fonctionnelle des aspects environnementaux. Diminution des emballages, choix d’emballages mono-matériau pour faciliter le recyclage. Utilisation de moyens de transport partagés, de containers récupérables. Optimisation du rapport contenu/ contenant pour diminuer les coûts de transport et de stockage. 5 • Réduction des impacts pendant la durée de vie d’un produit Harmonisation des durées de vie des différents composants du produit. Orientation vers une conception modulaire permettant d’anticiper l’évolution technologique. Optimisation des fonctions au sein du produit ou intégration de nouvelles fonctions pour guider les usages ou la compréhension écologique du produit. 7 • Optimisation de la fin de vie des produits Réduction des consommations énergétiques, réduction de la maintenance par allongement des périodes d’utilisation, choix de consommables plus respectueux de l’environnement. Conception d’un produit réutilisable, entièrement ou en partie. Adoption de solutions permettant de recycler facilement le produit en anticipant son désassemblage, par dissociation de ses composants et tri sélectif. Voir L’éco-design, source de valeur et d’économie 114 LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Réduction des impacts du produit sur l’environnement, en amont de son cycle de vie (élaboration) ou en aval de sa fabrication (usage puis recyclage). RECONCEPTION GLOBALE Conception design Conception technique Analyse environnementale www.declicdesign.fr 117 02 VALORISER LES FONCTIONNALITÉS DU PRODUIT LES NORMES DANS LE CAHIER DES CHARGES DU PRODUIT L’analyse fonctionnelle, une norme ? Que spécifier sur un futur produit du point de vue du design ? Le cahier des charges, un contrat pour la conception ? L’an alys e fonc t i onne l l e p e rme t d’obtenir le cahier des charges fonctionnel. L’AFNOR œuvre pour l’écriture de normes définissant de bonnes pratiques (Cf. NFX 150 et suivantes). Les cahiers des charges rassemblent les spécifications écrites, y compris celles qui n’existent pas dans les normes. Son objectif est de fournir un cadre de référence, un objectif spécifié à atteindre, il contribue à distribuer les rôles de chacun (acteurs de la conception, décideurs). Régulièrement mises à jour, celles-ci font l’objet de débats pour dépasser les fonctions strictes du produit fabriqué et tendre vers un objet utilisé. L’analyse fonctionnelle décompose le produit en éléments plus simples qui sont qualifiés et auxquels sont associés des moyens de vérification et de mesure de l’atteinte des performances assignées, une ingénierie “techno-centrée” qui s’intéresse aux résultats sous la forme du produit. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL “Le tout est plus que toutes les parties réunies”… Ce point de vue globalisant pousse à une autre attitude, une démarche créative, plus itérative, plus qualitative, voulant se tourner davantage vers l’utilisateur de l’objet, une ingénierie “anthropo-centrée” qui s’intéresse aux relations entre le produit et ses utilisateurs. Ces deux attitudes peuvent s’enrichir tout au long du processus de conception du produit, en premier lieu dans les spécifications des performances qualitatives du produit. La manière de les formuler traduit une méthodologie : par exemple, est-ce bien spécifier que d’écrire, y compris comme fonction principale : “le produit devra être esthétique” ? L’ensemble des éléments à percevoir du produit est de la responsabilité du designer qui doit pouvoir les traduire et les expliquer pour envoyer aux autres concepteurs un signal fort et clair sur les engagements à tenir. Tout ce qui relève du design ne peut être spécifié. Le cahier des charges fonctionnel ne pourra jamais traduire toutes les nuances d’appréciation du produit même si les cadres de référence peuvent y figurer : les idées, le concept, les images associées, les valeurs véhiculées, les appellations retenues… C’est pour cela que le cahier des charges s’élabore suite à une démarche associant les différentes fonctions de l’entreprise. C’est un contrat, un document protocolaire signé avec tous les membres du processus de conception du produit bénéficiant à la fois de l’ingénierie produit et de l’ingénierie objet. Il se nourrit de connaissances. Un travail amont préalable est à initier, pour recueillir des informations, des données, qu’il faudra faire correspondre à des connaissances et compétences spécifiques puis traduire en spécifications de performances attendues, y compris qualitatives, du produit à concevoir. Voir Quelles portes d’entrée pour le design ? 12 Voir Intégrer le design à chaque étape de développement du produit Voir Réaliser une analyse fonctionnelle sur un produit 120 18 www.declicdesign.fr 98 VALORISER LES FONCTIONNALITÉS DU PRODUIT COMMENT INTÉGRER L’ERGONOMIE DANS LE CAHIER DES CHARGES FONCTIONNEL ? A quoi sert l’ergonomie ? L’ergonomie contribue à la conception et à l’évaluation des tâches, du travail, des produits, des environnements et des systèmes en vue de les rendre compatibles avec les besoins, les compétences et les limites des personnes. Elle permet notamment de traiter les questions d’interface homme-machine (IHM) et plus généralement de la relation des objets à leurs utilisateurs en identifiant très en amont les sources potentielles de dysfonctionnement. L’ergonomie met l’homme au centre de la réflexion, avec le souci d’améliorer son confort ; elle permet de définir les conditions d’utilisation du produit avant d’en imaginer les formes. En ce sens, elle est une composante essentielle du processus de conception. “Faire de l’ergonomie consiste à caractériser la relation entre l’être humain, qu’il soit opérateur, usager, client... et un outil ou un produit dans un contexte, un environnement, un lieu de vie, en vue de concevoir les outils et systèmes les plus appropriés à l’usage qui peut en être fait (facile à utiliser, sans risque pour la santé) et à la finalité pour lesquels ils sont conçus (efficacité, efficience).“ Comment l’ergonomie peut-elle s’impliquer dans le processus de conception ? Comment intégrer le point de vue de l’ergonomie dans le cahier des charges fonctionnel ? L’approche ergonomique est pluridisciplinaire, elle fait appel à la physiologie, à la psychosociologie, à la psychologie cognitive, etc. Elle prend en compte les éléments propres à l’environnement du travail : aménagement, architecture, etc. Son intégration suppose une collaboration étroite entre ergonomes et concepteurs, donc une bonne connaissance réciproque des domaines de connaissances et de compétences de chacun. Centrée sur les usages et les interfaces, l’ergonomie de conception fournit des préconisations indispensables et souvent créatives ; elle oriente le processus de développement des produits dans le respect du fonctionnement humain et social, en mobilisant une connaissance générale et spécifique par des études terrain. La meilleure démarche est donc de faire appel à l’ergonomie en amont de la conception du produit, c’est-à-dire au moment de l’élaboration des spécifications. Jean-Charles Dodeman Pour cela, un travail commun de mise au point d’un langage et d’outils d’analyse est indispensable, tout comme la construction et l’utilisation d’outils partagés de représentation, intermédiaires sur tout ou partie du produit et de ses interfaces. L’ergonome enrichit le cahier des charges fonctionnel en apportant des données d’usage, de confort. Comme le designer, il est attentif, au-delà des fonctions techniques (performances) à des fonctions moins quantifiables mais au cœur de l’adhésion du futur a c he te ur o u uti l i sa te ur (affordance G ). En collaboration avec les bureaux d’études techniques, l’ergonome partage ainsi les mêmes outils de conception : plans 2D et 3D, maquettes fonctionnelles, prototypes, au service de la qualité du produit. Voir Les éléments de distinction des produits 50 G Voir Glossaire p.151 LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 02 À lire : “Cahier des Charges Qualitatif Design, élaboration par le mécanisme des sens” par J-F. Bassereau, thèse de doctorat ENSAM, Paris, juin 1995, N° : 95ENSAM0013 www.declicdesign.fr 121 02 VALORISER LES FONCTIONNALITÉS DU PRODUIT L’APPROCHE SENSORIELLE, COMPOSANTE DE L’ANALYSE TECHNIQUE ET FONCTIONNELLE Qu’est-ce que l’approche sensorielle ? Quels outils utilise l’approche sensorielle ? Sur quels éléments se fonde le design sensoriel ? L’approche sensorielle en conception de produit rassemble les démarches de design sensoriel reposant sur la prise en compte des relations entre le sujet et l’objet dans un processus de perception. L’étude qualitative de la perception Elle permet de spécifier, c’est à dire de décrire et de définir les performances qualitatives à atteindre et les techniques de mesure et d’évaluation d’atteinte des objectifs de perception. Elle produit des connaissances spécifiques qui serviront directement à la conception du produit, en alimentant le cahier des charges fonctionnel. La métrologie sensorielle L’évaluation sensorielle des propriétés organoleptiques d’un produit aboutit à une cartographie des performances sensorielles associant les différentes intensités des grandeurs validées, puis évaluées par les membres d’un panel G . Le design sensoriel vise à établir une cohérence entre l’ensemble des éléments perçus de l’objet et ses qualités intrinsèques. Il peut également servir à différencier un produit dans un univers de concurrence et à renforcer l’impression de qualité de la marque en utilisant plusieurs vecteurs comme : L’approche sensorielle s’occupe des effets (voulus, spécifiés, conçus, présents, responsables d’une différenciation perceptible, mesurés). L’approche technique classique s’intéresse aux causes de ces effets. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Les techniques d’évaluation sensorielle servent aussi à mesurer l’adéquation entre les performances qualitatives attendues et celles obtenues au fil de la conception du produit ; à l’aide de “Maquettes Bonnes Sensations”, par exemple. L’évaluation sensorielle fait l’objet de nombreuses normes (AFNOR V 09 A et V09 B). G Voir Glossaire p.155 122 www.declicdesign.fr Exemple de profil sensoriel sous forme de diagramme radar, ci-dessous. PROFIL SENSORIEL Chaud 10 Gras 8 Accrochant 6 Signature sensorielle La notion de signature symbolise cette relation identitaire forte qui la lie à son propriétaire dans un caractère de reconnaissance et d’unicité. Exemple : la colle Cléopâtre. Chronologie perceptive Elle définit la nature et l’ordre d’apparition de toutes les modalités sensorielles perçues par l’utilisateur sur une période donnée. Exemple : bruits liés aux différentes séquences de mise en service d’un ordinateur. 4 2 Crissant Adhérant 0 Voir Lisse Souple Comment associer noms, formes, couleurs, matières ? 71 Voir Reflétant Transparent L’approche sensible des objets et des produits 78 VALORISER LES FONCTIONNALITÉS DU PRODUIT COMMENT FONDER LA VALEUR D’ESTIME D’UN PRODUIT SUR DES EXIGENCES DE QUALITÉ ? La valeur d’estime traduit la considération du client La valeur d’estime G correspond à la considération affective que le client attache au produit lors de son achat ou que l’utilisateur éprouve lors de son usage. C’est la force du design que de savoir relier ces éléments d’image aux éléments d’usage. Par exemple, un consommateur peut apprécier un produit pour sa légèreté, son côté pratique, son aspect “haut-de-gamme”, sa couleur, son appartenance à un univers de marque, etc. Dans cette relation au produit, les sens sont fortement sollicités : aspects visuels, tactiles, voire odeurs, goût, etc. On parle alors de design sensoriel utilisant des codes culturels et associant une couleur, une forme, une matière, un son… à un type de qualité. Le design met en valeur les qualités que le consommateur devra percevoir Le choix du client est dicté par la “qualité perçue” et non pas par les qualités intrinsèques du produit. Ceci est d’autant plus vrai que bien des produits sont équivalents en termes de performances techniques (outillage, électroménager, électronique, mais aussi agroalimentaire…). C’est la valeur d’estime qui fait la différence lors de l’acte d’achat. Jouer sur la forme, les couleurs, les aspects de surface, l’agencement et la praticité des dispositifs de commande, l’emballage, les sons… consiste à éviter les dissonances de perception, jusque dans l’environnement des espaces de vente (mobilier, éclairage, ambiances, publicité, etc.). Ce travail de mise en cohérence doit être constamment réajusté en fonction des évolutions de l’environnement commercial, culturel et technologique des produits. Le design, en coopération avec les services marketing et communication de l’entreprise, contribue à donner une personnalité au produit pour en accroître la valeur d’estime. Cette valeur d’estime n’existe que si le produit lui-même possède des qualités reconnues et éprouvées par l’usage, sinon la déception conduit à une perte de valeur immédiate. Voir 36 Comment analyser les produits du point de vue du client ? Voir Quelle démarche d’explicitation des valeurs au service du produit ? 52 G Voir Glossaire p.157 Mots clés associés : design de communication, corporate design, web design. À lire : “Les 4 Pouvoirs du design” par Brigitte Borja de Mozota, enseignante-chercheure en design management. Conférence tenue en 2004 au Centre de design Rhône-Alpes. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 02 www.centredudesign.fr/formulaires/conference-pouvoirs-design/dossier-participant.pdf www.declicdesign.fr 123 03 CHOISIR DES MATÉRIAUX ET PROCÉDÉS NOUVEAUX COMMENT CARACTÉRISER LES POTENTIALITÉS DES MATÉRIAUX ? Dans la démarche de conception, le choix des matériaux est une étape décisive qui s’appuie sur une connaissance de leurs potentialités et de la qualité de leur réponse aux exigences spécifiées dans le cahier des charges du produit. Cinq rubriques permettent de caractériser les matériaux envisagés : 1. Le respect des normes et réglementations liées au produit et au matériau : hygiène et Sécurité d’utilisation selon les domaines : alimentaire, bâtiment, travaux publics, transport hygiène et Sécurité d’élaboration et de mise en œuvre : dangerosité, toxicité LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL environnement : rejets, recyclages des effluents 2. Les propriétés principales du matériau : 4. Les coûts d’obtention et de mise en forme du matériau : physiques : densité, durabilité, solubilité, couleur, etc. prix de la matière première à un instant donné et évolution prévisible chimiques : aptitude à la corrosion propriétés organoleptiques coût de la mise en forme en fonction de la quantité à produire (série) et de la spécificité des procédés (niveau de maîtrise industrielle du couple matériau-procédé) mécaniques : élasticité ou souplesse (contraire : rigidité) résilience ou résistance au choc résistance à la traction (contraire : fragilité) aptitude à la mise en forme ou plasticité électriques : conductibilité (contraire : isolant) potentiel électrique (provoque la corrosion) thermiques : conductibilité (transmission) capacité (stockage) température de fusion 5. Les coûts écologiques associés au matériau : élaboration : énergie, consommation matières premières, déchets, etc. transformation : énergie, consommation matériau, déchets, etc. recyclage : tri, recyclabilité, dégradabilité, etc. 3. Les aptitudes à l’obtention et la mise en forme du matériau : obtention du matériau ou des matières premières qui le constituent mise en forme : par procédés conventionnels de fabrication - par assemblage - par traitement de surface Voir Comment caractériser un couple matériau-procédé ? Voir Utiliser une méthode d’aide au choix du couple matériau-procédé 126 www.declicdesign.fr 127 128 CHOISIR DES MATÉRIAUX ET PROCÉDÉS NOUVEAUX COMMENT CARACTÉRISER UN COUPLE MATÉRIAU-PROCÉDÉ ? L’interdépendance matériau-procédé Il existe un lien fort entre matériau et procédé de mise en forme, d’où la notion de couple matériau-procédé. Tout matériau ne peut pas être mis en forme à partir de tout procédé ; tout procédé nécessite des caractéristiques spécifiques pour le matériau. Plus le matériau s’éloigne des caractéristiques requises par le procédé, plus la mise en forme est difficile à maîtriser et à industrialiser, donc coûteuse à mettre en œuvre. Moulage et injection : fusion à basse température Exemple : fonte, aluminium, certains polymères Formage zone de plasticité à basse ou haute température Exemple : polymères, plus difficilement les matériaux métalliques Usinage : basse résistance à la traction Exemple : métaux, céramiques techniques plus difficilement usinables Les cahiers des charges pour le choix d’un couple matériauprocédé Le type de production conditionne l’industrialisation du couple matériau-procédé Le besoin exprimé pour un couple matériau-procédé du cahier des charges techniques du matériau et de celui du procédé associé : Nombre de pièces à fabriquer, série, cadence, Temps de fabrication, délais, cycle de production, Investissements nécessaires : machines, outillages, R&D, mise au point, Complexité de la géométrie : surfaces intérieures et extérieures, épaisseurs, formes, Qualités géométriques : tolérances dimensionnelles, états de surface. Les conditions de la série se traduisent par le cahier des charges de production : La qualité géométrique et micro-géométrique de la surface concernée : position, orientation, forme, dimensions, état de surface, Le coût supportable, La durée de fabrication acceptable. En production de série le choix se fait en fonction de la relation entre : Investissement en outillage à amortir sur la production, Coût unitaire de production. Plus le besoin et l’exigence se développent pour un couple matériau-procédé donné, plus la connaissance progresse pour la maîtrise de ce couple, plus sa mise en œuvre deviendra économique. Voir Comment caractériser les potentialités 126 des matériaux ? Voir Utiliser une méthode d’aide au choix du couple matériau-procédé 128 Technologie additive : Par commodité, on regroupe les procédés suivant leur principe de transformation de la matière première : liquide-solide, solide-solide, poudre-solide. Exemple de procédé liquidesolide : polymérisation à basse température pour stéréo lithographie. www.declicdesign.fr LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 03 127 03 CHOISIR DES MATÉRIAUX ET PROCÉDÉS NOUVEAUX UTILISER UNE MÉTHODE D’AIDE AU CHOIX DU COUPLE MATÉRIAU-PROCÉDÉ Le processus de choix d’un couple matériau-procédé Il se fonde sur un cahier des charges technique décrivant les caractéristiques du matériau souhaité pour aboutir, par étapes, à la sélection du procédé de fabrication. Rédiger le “Cahier des charges technique du matériau” Quantifier les limites d’acceptation du matériau en fonction du besoin Balayer l’ensemble des caractéristiques et les quantifier par rapport aux limites d’acceptation issues du besoin LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Exemple : le matériau doit être agréable au toucher Cela se traduit par : Un bon état de surface ou un niveau de rugosité (peu d’aspérité) Un coefficient de conductibilité thermique faible (pas d’impression de froid) 128 www.declicdesign.fr Identifier des couples matériau-procédé adaptés Faire appel aux compétences techniques internes ou aux partenaires externes indispensables : • Balayer les grandes tendances (voir ci-après) • Ne pas se limiter aux connaissances internes • S’ouvrir à de nouveaux couples matériau-procédé : innover Comparer les couples matériau-procédé adaptés Prendre en compte les contraintes de série et de coût : • Garantir les approvisionnements en matériau et les prix dans le temps • Garantir le retour sur investissement • Garantir la qualité dans le temps (qualité produit, temps, coût) Dans ce processus, la comparaison des caractéristiques des différents matériaux est déterminante Caractéristiques principales Mise en œuvre Métallique Résistance à la traction élevée. Utilisation en pièce de structure. Industrialisation aisée sur tous les procédés. Formes complexes plus coûteuses. Polymère Grande souplesse. Coût de production très bas en série. Formes complexes très accessibles. Utilisation pour le textile. Gamme très étendue. Mise en œuvre aisée mais nécessité d’outillages. Céramique Grande résistance à la compression 2 grandes familles : mais fragilité. - Ciment, béton à la mise en œuvre simple, mais matériau limité en géométrie. - Céramique technique en grande dureté, matériau très limité dans les procédés de mise en œuvre. Composite commercialisé Performance cumulé des matériaux Maîtrise de l’industrialisation faible, de base qui le constituent. matériau limité à de petites séries. Mise en œuvre faiblement industrialisée. Coûts de mise en œuvre élevés. Possibilité d’adapter la formulation au cahier des charges. Composite sur mesure Élaboré en fonction d’un cahier des Élaboration souvent complexe charges précis permettant de résoudre et nécessitant des compétences des difficultés de conception. pointues de laboratoire. Mise en œuvre expérimentale ou artisanale ; rarement industrielle, coûts élevés. Voir Chiffrer et calculer le retour sur investissement 23 Voir LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Type de matériaux Comment caractériser les potentialités 126 des matériaux ? www.declicdesign.fr 129 04 METTRE EN PLACE DES OUTILS DE VEILLE LES OBSERVATOIRES SUR LES ÉVOLUTIONS DES PRATIQUES ET USAGES Une veille pour détecter les évolutions LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Dans un contexte où les besoins peuvent, à tout moment, naître, changer, disparaître, la création d’outils de veille et de réflexion est indispensable. Il s’agit, pour développer une démarche prospective et anticiper la demande ou la concurrence, d’effectuer une veille sur les tendances. Des observatoires internationaux, nationaux et régionaux publient des observations, bilans et des analyses sur les évolutions de la consommation et des pratiques. Ils fournissent des études, des sondages, des revues et suivis de presse. Ils organisent également des workshops et des conférences ; diffusent des blogs ou publient des lettres d’information, des rapports d’étonnement, des test de produits, des analyses comparatives, etc. Certains, comme l’Institut Français du Design repèrent et distinguent des produits sur leur aspect innovant en décernant des prix sur concours ou en attribuant des labels. Les instituts de sondages et les centres de recherche et d’études publient des études sociologiques quantitatives et qualitatives qui décrivent et décryptent les évolutions des comportements des consommateurs. Enfin des bureaux de style spécialisés dans la chasse aux tendances offrent leurs services pour des études sur mesure, ou pour la constitution de cahiers de tendances saisonniers à partir de sources provienant des quatre coins du monde afin d’objectiver, autant que possible, leurs conclusions. 132 www.declicdesign.fr Une veille dans tous les domaines Cette collecte d’informations et d’expertises doit aborder tous les domaines du Design (design graphique, design packaging, design industriel, design d’espace, etc.). Toute évolution dans un domaine traduit un changement de comportement susceptible de se propager dans d’autres domaines. C’est ainsi par exemple que les secteurs du mobilier ou de l’automobile ont souvent été le laboratoire d’études des usages dont les applications se sont vues détournées par d’autres secteurs. Voir Mesurer la satisfaction et les attentes du client 56 Voir Formaliser le cahier des charges du produit 90 Instituts et organismes professionnels www.apci.asso.fr/l_observeur/index.php www.institutfrancaisdudesign.com/Les_Janus/Janus_de_l_industrie/Le_Label/index/htm www.tnsmediaintelligence.fr/tous_service.html Observatoires www.credoc.fr www.observateur-cetelem.com/observateur Bureaux de style www.promostyl.com/cahier/cahier.php www.sensibilities.fr/portfolio.htm Portails www.nouveauconsommateur.com www.admirabledesign.com METTRE EN PLACE DES OUTILS DE VEILLE COMMENT REPÉRER LES ÉVOLUTIONS DES DIFFÉRENTS CONTEXTES DU PRODUIT ? “La notion de produit limitée à un objet matériel est de plus en plus rare sur le marché aujourd’hui” François Jégou* Les objets sont aujourd’hui les vecteurs de services qui leur sont dédiés et qui répondent aux besoins liés à leur acquisition et à leur utilisation. C’est pourquoi leur design devient global et doit intégrer l’ensemble du “système produit”, incluant services associés et communication. Ce n’est pas un phénomène nouveau mais une évolution que le design a déjà su intégrer. Tout élément qui tend à modifier les comportements de consommation a été la source d’une réaction appropriée. Guerre ou reconstruction, crise financière ou embellie économique, les apports technologiques ou la cause environnementale sont autant de contextes qu’il est important de prendre en considération. Aujourd’hui, les produits s’inscrivent dans une économie multidimensionnelle dans laquelle la part de l’immatériel progresse par le développement des réseaux et des flux d’échanges virtuels. Le téléphone, devenu portable, se voit support d’une technologie embarquée qui s’implémente jour après jour au point de changer ses fonctionnalités et donc ses usages. Les consoles de jeux répondent aux besoins de divertissement d’une manière de plus en plus interactive et offrent des déclinaisons inespérées. Le succès des nouveaux produits alimentaires repose sur une approche multidimensionnelle : l’emballage et son visuel, le système d’ouverture, le cadeau associé, le site Internet du produit, la communication, de nouvelles sensations gustatives… Le design doit donc construire une véritable expérience multisensorielle dans laquelle le consommateur pourra regarder des images, manipuler des matières, savourer des goûts, communiquer sa satisfaction… L’environnement du projet Une évolution du produit est d’autant plus profitable qu’elle s’appuie sur la détection et la compréhension d’un changement émergeant dans un des contextes du produit. D’où l’importance de s’intéresser à chacun de ces domaines : la technologie, les pratiques sociales, les goûts et préférences des utilisateurs, la mode, les systèmes et réseaux de distribution… Comment capter les changements de ces contextes ? en exerçant une curiosité et un esprit de synthèse pour une bonne compréhension historique qui permet de dessiner le paysage actuel, en effectuant une veille sur des indices quotidiens de facteurs d’évolutions potentielles (une loi, un règlement, des fluctuations financières, des ressources, une technologie qui émerge, l’apparition de nouveaux matériaux, etc.). Voir Connaître la vie des objets 76 Voir Exploiter des gisements de valeur autour du produit * 108 LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 04 www.solutioning-design.net www.declicdesign.fr 133 04 METTRE EN PLACE DES OUTILS DE VEILLE ORGANISER UNE VEILLE SUR LES TENDANCES À COURT ET MOYEN TERME LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Savoir ce que fait la concurrence, pressentir les nouvelles tendances d’un marché sont devenus des paramètres indispensables pour une PME engagée dans une démarche d’innovation. Cette veille se réalise en deux phases : la collecte et l’analyse qui peut déboucher sur de nouveaux concepts. C’est le rôle du chef d’entreprise et du service commercial de l’organiser en relation étroite avec les partenaires proches : fournisseurs, revendeurs, prescripteurs, installateurs, SAV, etc. Il s’agit de distinguer les tendances à court terme (l’actualité des produits et des professions, souvent présente dans la presse spécialisée) des évolutions à moyen terme (développement de nouvelles technologies, mise en place de nouveaux services, évolution de la réglementation…). Organiser cette veille peut consister en la tenue d’une revue de presse, outil non exhaustif mais permettant un balayage au travers de magazines spécialisés et de la presse généraliste. Les rapports d’étonnement La visite des salons, professionnels ou grand public permet de découvrir les facettes émergentes d’un domaine ou d’une profession. On y retrouve éditeurs, fabricants, fournisseurs ou conseils. Chacun y apporte sa contribution qu’il s’agisse d’un produit, d’une matière, d’une mise en œuvre ou d’un concept. Chaque rencontre ou échange peut susciter des pistes projectives. Il est important d’établir un rapport d’étonnement de ces visites afin d’y consigner et d’y synthétiser les éléments majeurs. Ce même outil de recueil et de mémoire peut être utilisé lors d’un voyage d’étude, qui relève d’une démarche similaire. Le suivi des flux d’innovation, au jour le jour Internet permet de gérer la mise à jour de l’information, au fil des heures. Il est possible de se créer des comptes de mutualisation de l’information et d’échanges instantanés grâce à la gestion de ses favoris (delicious*) ou le suivi de flux d’information (netvibes**), ou tout simplement de s’abonner à des flux RSS proposés sur les sites Internet et blogs qui permettent de se tenir au courant des dernières publications en temps réel. Un blog “iintrospectif” peut être utile en terme de veille marketing sur une population donnée, quant aux blogs d’actualités, ils ne sont pertinents que si l’information y est traduite et analysée. Quelques idées… de veille Tenir un tableau comparatif des produits concurrents Tenir un tableau comparatif des solutions alternatives équivalentes Acheter des produits concurrents, les tester en tant que consommateur Acheter des produits concurrents, les démonter et les analyser en tant que fabricant Offrir des stages à des étudiants d’écoles de commerce ou de design pour établir des rapports d’étonnement, des cahiers de tendances et des analyses de produits Observer les comportements d’achat dans les magasins Organiser des rencontres et des discussions avec les revendeurs de ses produits et ses clients Voir Enquête de satisfaction et stratégie marketing 57 * www.delicious.com ** www.netvibes.com 134 www.declicdesign.fr METTRE EN PLACE DES OUTILS DE VEILLE LE CHOIX D’UN POSITIONNEMENT DE PRODUIT : AMÉLIORATION OU RUPTURE Positionnement et qualités d’un produit Les clients positionnent les différents produits les uns par rapport aux autres selon trois catégories de jugement : les qualités fonctionnelles : en quoi le produit apporte une réponse adaptée à un besoin, les aspects symboliques : comment le produit améliore l’image de son propriétaire ou utilisateur les retours d’expérience : en quoi l’utilisation du produit stimule et renvoie à des sensations favorables. Travailler le positionnement d’un produit, c’est construire les conditions d’une perception favorable de la part du client au-delà de la réponse technique. Les points d’amélioration peuvent être identifiés à partir des insatisfactions relevées chez les utilisateurs (usages, image, économie…) ou d’une veille technologique sur les innovations ou les nouveaux principes de fabrication. Le positionnement définitif du nouveau produit est un choix stratégique qui prend en compte les initiatives et réactions de la concurrence. L’entreprise peut choisir de repositionner un produit soit en continuité avec une solution existante en l’améliorant, soit en rompant avec les usages habituels en développant une réponse innovante. Un produit meilleur Positionnement 2 : rupture Ce positionnement peut se représenter de manière simple sous la forme de 2 options : amélioration ou rupture. Fonctions nouvelles : Positionnement 1 : amélioration Exemple : le balai A,B,C : amélioration par changement de matériau D,E,F,J : amélioration de l’image par l’utilisation de matériaux plastiques (couleurs) J,K : amélioration par une adaptation à une utilisation précise G,H,I : amélioration par la séparation des fonctions manche / brosse avec interchangeabilité. 1. récupération et enlèvement des déchets (poussières) pour le balai mécanique. 2. Facilité d’usage d’un support de nettoyage ou de désinfection jetable pour le porte-lingette. Dans le cas du balai “mécanique”, la relation entre l’utilisateur et la poussière est réduite. L’évacuation de la poussière collectée est facilitée. Dans le cas du balai à lingette, l’aspect jetable du chiffon dispense l’utilisateur de tout nettoyage et de l’achat et de la manipulation d’un liquide. La rupture réside dans la mutation du balai comme objet vers un “système de nettoyage” dans lequel la vente de consommables prend le pas sur la vente du balai lui-même. Voir Établir une stratégie de développement 42 de produits nouveaux LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 04 Voir Rechercher des solutions innovantes 96 www.declicdesign.fr 135 05 MAÎTRISER LA PROPRIÉTÉ DE L’INNOVATION CONNAÎTRE L’UNIVERS DES MARQUES, DE LEUR CRÉATION ET DE LEUR DÉVELOPPEMENT Quelle est la valeur des marques ? Il n’y a pas de marque majeure, de marque mineure, de grande ou de petite marque. Il y a surtout de bonnes marques. Cela s’applique aussi aux produits industriels. Exemple : Caterpillar, évocation d’engins puissants et d’une solidité extrême à pu transférer ses valeurs sur des produits grand public, chaussures, vêtements, etc. Les marques qui ont une résonance forte peuvent élargir leur territoire et par conséquence leur gamme de produits. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Quelques grandes marques et leur âge : 138 www.declicdesign.fr 3 SIÈCLES TWININGS 2 SIÈCLES MARIE-BRIZARD SMIRNOFF 1 SIÈCLE PEUGEOT WILLIAM SAURIN LU BANANIA EVIAN PANZANI NIKON 30/50 ANS MONTBLANC MICROSOFT TUPPERWARE LAPEYRE NUTELLA CLUB MED BIC 10/15 ANS LASTMINUTE.COM GOOGLE ORANGE Quelle démarche de création pour les marques ? La marque n’est pas une simple étiquette a p p o s é e s u r u n p ro d u i t . Tro p s o u v e n t , on considère la marque comme la dernière phase après la conception ou le design produit. Or, elle doit faire partie intégrante de l’étude préliminaire, non pas dans sa forme et sonorité définitive, mais sous forme de promesse (contenu des valeurs et bénéfice produit). La marque définitive doit s’inspirer d’un ou de l’ensemble des éléments de la promesse. Elle doit donner des preuves d’existence, de confiance et des attributs symboliques au produit. Pour créer et soutenir une marque, plusieurs critères sont à prendre en compte simultanément : L’innovation C’est le moteur de la stratégie de marque, la part importante consacrée à la recherche et au développement. La qualité C’est la valeur fondamentale de la marque. Elle exprime le savoir-faire de l’entreprise. L’accessibilité Grâce à la prégnance de son logo, ses couleurs, sa sensibilité, sa vibration esthétique, au design de ses produits, la marque est facilement repérable. L’engagement La marque engage la responsabilité du fabricant qui signe son produit. Elle exprime la garantie d’une satisfaction. L’adaptation Parce ce que les langues, les cultures, les sens perçus, l’environnement, etc. peuvent influer sur sa perception, la marque se doit de s’adapter à son marché. Quel développement pour la marque ? La marque est un moteur de l’économie. Le renouvellement et la création de nouvelles marques tirent la croissance en stimulant la concurrence. Dans chaque secteur, seule la présence des marques permet de développer le marché dans son ensemble. Selon sa stratégie, une entreprise peut associer sa marque à des actions socialement responsables. Par exemple : des actions en faveur du développement durable comme une gestion plus respectueuse des ressources, des rejets, des déchets et la réduction des emballages. Dans d’autres domaines, la marque peut signer une implication de l’entreprise dans les arts, la culture, la recherche fondamentale, les actions humanitaires… MAÎTRISER LA PROPRIÉTÉ DE L’INNOVATION LES TYPES DE PROTECTION INDUSTRIELLE : MARQUE, MODÈLE, BREVET Déposer ou non des titres de propriété industrielle et lesquels : marques, dessins et modèles, brevets ? Sans concurrence, la propriété industrielle est inutile. Situation toutefois rare de nos jours… ou qui ne dure que quelques mois ! Ainsi, détenir des moyens d’empêcher les concurrents de copier une désignation de produit (protégeable par marque), une esthétique (protégeable par “dessin et modèle”) ou encore une innovation technique (protégeable par brevet d’invention) constitue un atout considérable. Voici une tente commercialisée par DECATHLON, sous la marque déposée (n°3350275), dont l’esthétique est protégée par un “dessin et modèle”, le système technique ayant quant à lui fait l’objet d’une demande de brevet français (FR2 877 966 - titre : tente autodéployable comprenant une chambre intérieure). On peut supposer que la stratégie de DECATHLON a été d’employer au maximum la propriété industrielle pour conserver un avantage concurrentiel tant sur les caractéristiques esthétiques et techniques du produit, que sur le plan de la communication. On peut souligner que certains titres ont été étendus pour bénéficier d’une protection au-delà de nos frontières… Marque française n°3 350 275 La propriété industrielle permet également de valoriser le capital image de l’entreprise, d’améliorer sa crédibilité visà-vis des partenaires, de l’enrichir - les titres étant des actifs immatériels - ou encore de pénétrer de nouveaux marchés à l’étranger en étendant les titres. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 05 Représentation du “dessin et modèle” français n°051140-002. À voir : Institut National de la Propriété Industrielle. www.declicdesign.fr 139 05 MAÎTRISER LA PROPRIÉTÉ DE L’INNOVATION CHOISIR UNE PROTECTION POUR L’INNOVATION Durée de protection Mode d’obtention Dénomination sociale, nom commercial Immatriculation au Registre National du Commerce et des Sociétés Illimitée Concurrence déloyale Marque Demande d’enregistrement à l’INPI Renouvelable indéfiniment Contrefaçon de marque Droit d’auteur Aucune formalité Se prémunir toutefois d’une preuve de date de création (enveloppe Soleau par exemple) En règle générale, 70 ans après le décès de l’auteur Contrefaçon de droit d’auteur Dessin et modèle Demande d’enregistrement à l’INPI 25 ans maximum Contrefaçon de “Dessin et modèle” Signe de ralliement de la clientèle Création esthétique Aucune formalité Secret LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Action pour faire valoir son droit Droit ou titre Innovation technique Brevet d’invention Avantages Inconvénients L’action en concurrence déloyale nécessite de démontrer une faute ayant entraîné un préjudice Permet de protéger précisément la désignation de ses produits et de ses services Aucune publication Possibilité d’extension à l’étranger Opposable aux tiers dès la publication Aucune Prendre toutefois des mesures préventives Illimitée Sauf si le secret a été rompu frauduleusement Dépôt d’une demande de brevet à l’INPI En règle générale, 20 ans maximum Contrefaçon de brevet Système fragile Monopole d’exploitation Possibilité d’étendre à l’étranger Voir Mettre en place une démarche de valorisation des produits Voir Les types de protection industrielle : Marque, modèle, brevet 140 51 www.declicdesign.fr 139 MAÎTRISER LA PROPRIÉTÉ DE L’INNOVATION CONNAÎTRE ET UTILISER LES DÉMARCHES JURIDIQUES DE PROTECTION INDUSTRIELLE Comment protéger une création par la propriété industrielle ? Le monopole sur la désignation de cette création s’acquiert par le biais d’une demande d’enregistrement de marque. Ses formes purement esthétiques, c’est-à-dire non fonctionnelles, se protègent en déposant une demande d’enregistrement de dessin et modèle. Quant à la protection de ses caractéristiques techniques, elle nécessite le dépôt d’une demande de brevet d’invention avant toute divulgation. Comment prendre connaissance de ce qui est protégé sur le territoire français ? Comment défendre ses droits en cas de contrefaçon par exemple ? L’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) met à disposition du public des bases de données regroupant les différents titres de propriété industrielle que sont les marques, les dessins et modèles et le brevets d’invention. Mais seuls les titres en vigueur peuvent affecter la liberté d’utilisation des tiers. Si l’entreprise n’a pas anticipé la réaction de la concurrence en déposant des marques, modèles, brevets, elle n’a aucun moyen de négociation. Mais il ne suffit pas d’être titulaire de titres de propriété industrielle ; il faut agir afin d’empêcher ou de faire cesser la contrefaçon. Les procès engagés contre un présumé contrefacteur sont rares, souvent les deux parties trouvent un terrain d’entente. Bon à savoir ! Une TPE (Très Petite Entreprise) ou une PME (Petite et Moyenne Entreprise) qui n’a pas déposé de demande de brevet au cours des 5 dernières années peut bénéficier d’une sensibilisation gratuite appelée “pré-diagnostic propriété industrielle”. Voir Connaître l’univers des marques, de leur 138 création et de leur développement Voir Les types de protection industrielle : marque, modèle, brevet 139 Voir Choisir une protection pour l’innovation 140 LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 05 www.inpi.fr INPI Direct : 0820 210 211 Compagnie Nationale des Conseils en Propriété Industrielle : www.cncpi.fr www.declicdesign.fr 141 06 DISPOSER D’UN SYSTÈME D’INFORMATION NUMÉRIQUE LES OUTILS D’ÉCHANGE DE DONNÉES NUMÉRIQUES DANS LE PROCESSUS DE CONCEPTION / RÉALISATION Créer une chaîne numérique, de la conception à la réalisation LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL La chaîne numérique est le processus numérique conduisant à la réalisation des produits. Elle s’étend de la conception à la fabrication et chacune des étapes qui la composent peut être considérée comme un maillon relié au suivant par un flux de données numériques. La chaîne relie les acteurs internes (bureau d’études et design, services de recherche et développement, marketing, achats, qualité, etc.) et externes (fournisseurs, bureaux d’études, centres techniques, laboratoires, agences de design, ergonomes, etc.) en mettant à leur disposition, souvent en temps réel – en cas d’ingénierie simultanée – un support de travail commun. Elle permet de faire travailler ensemble des intervenants issus d’entités distinctes (par exemple de filiales et/ou de sous-traitants) éventuellement réparties sur plusieurs pays ou plusieurs continents, avec des approches de travail, des pratiques quotidiennes, des cultures hétérogènes. Le but de cette chaîne est de favoriser la productivité et les échanges et de maîtriser toutes les étapes de la création du produit en la systématisant à tous les niveaux grâce à l’outil numérique. La chaîne numérique repose largement sur l’exploitation de la maquette numérique. Celle-ci est une représentation géométrique du produit réalisée à l’aide de logiciels de CAO - conception assistée par ordinateur. 144 www.declicdesign.fr Ces modeleurs intègrent de plus en plus une approche “métier” appelée “design to manufacturing” en recourant à des fonctions-métier et intégrant les savoirs métiers (exemples : CATIA - Functionnal shape design). La maquette numérique tend de plus en plus à se substituer à la maquette physique au travers de la simulation numérique en conception (cinématique, dynamique, méthode aux éléments finis, mécanique des fluides…), en fabrication (simulation de process, prototypage rapide), en métrologie etc. Le flux numérique de données générées est géré par un système d’information appelé PLM pour Product Lifecycle Management permettant notamment : la gestion des projets, des équipes et des rôles (droits), le partage des données par coffre-fort (vaulting), les processus (WorkFlow), la complexité des produits (versionnement, configuration). Avec l’explosion des passerelles d’échanges par Internet, des sociétés proposent sur le web des services d’échanges de données de tous types EDI - Echanges de Données Informatisées - en utilisant une interface professionnelle et intuitive. Le service le plus spectaculaire permet de visualiser à l’autre bout de la planète, et de manière interactive, un assemblage de centaines de pièces 3D sur l’écran d’ordinateur en temps réel. La chaîne numérique, au-delà de l’efficacité de ses outils collaboratifs, permet un raccourcissement du cycle conception-fabrication. En offrant une parfaite traçabilité, et en permettant à tous les acteurs de travailler sur les mêmes supports, elle réduit les sources d’erreur et autorise des ajustements contrôlés du processus de conception. Gérer les flux de données Il faut également hiérarchiser les flux de données pour organiser les tâches autour d’une vision stratégique du produit. Des systèmes de gestion et d’organisation des données-produits sont aujourd’hui opérationnels et rationnalisent les échanges entre les acteurs de l’entreprise, entre les clients, les fournisseurs, dans l’entreprise étendue à ses réseaux. Voir Comment mobiliser toutes les ressources de l’entreprise ? 26 Voir Organiser et planifier l’ensemble des tâches 30 http://groupesmaths.ac-creteil.fr/spip/IMG/file/Resume_Chaine_num_jacquet(1).pdf http://e-learning.galia.com/images/site_galia.pdf DISPOSER D’UN SYSTÈME D’INFORMATION NUMÉRIQUE DÉFINIR UN CAHIER DES CHARGES DE LOGICIELS D’ÉCHANGE DE DONNÉES NUMÉRIQUES Le cahier des charges Régulation Le cahier des charges d’un logiciel d’échange de données est établi sur la base d’objectifs et d’actions à entreprendre. La réussite de la Périmètre et mise en place d’un nature des logiciel d’échanges échanges de données repose sur l’engagement d’un chef de projet chargé de sa définition et de sa mise en œuvre. Objectif 1 Connaissance du périmètre et nature des échanges (flux et circuits d’échange). Identification de tous les processus de transfert d’information entre services de l’entreprise, y compris les services non techniques comme les achats et la qualité. Objectif 2 Connaissance de l’organisation de l’entreprise (individus, fonctions, compétences). Mise en place d’un groupe de travail sur l’utilisation de l’outil en fonction de l’organisation. Objectif 1 Régulation par chef de projet Le souci constant du chef de projet de ce système est de garantir la fluidité de la transmission de données numériques, en évitant de passer par des convertisseurs, d’associer les utilisateurs internes, les fournisseurs et partenaires industriels afin que ces nouveaux outils soient utilisés le plus souvent et le plus largement possible. Objectif 3 Outils et performances Illustration de la chaîne numérique Conception Assistée par Ordinateur Objectif 3 Connaissance des outils et de leur performance. Mise en place d’indicateurs de mesure du niveau d’amélioration liée à l’utilisation du logiciel. Objectif 2 Organisation de l’entreprise LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL 06 Simulation et calculs Design Maquette numérique Voir Les composantes et les vocabulaires du design 70 Voir Disposer d’un système d’information numérique Métrologie 144 Production / Machines à commande numérique www.declicdesign.fr 145 06 DISPOSER D’UN SYSTÈME D’INFORMATION NUMÉRIQUE GARANTIR LA COHÉRENCE DE L’INFORMATION À CHAQUE ÉTAPE DE DÉVELOPPEMENT D’UN PRODUIT Les informations qui permettent de maîtriser le développement d’un produit sont diverses et multiples : informations techniques, commerciales, logistiques, etc. De plus en plus, les entreprises intègrent des systèmes intégrés, donnant en permanence et en temps réel les informations nécessaires aux services de l’entreprise, à ses fournisseurs, et même à ses clients. Les composantes du système d’information Il convient de distinguer trois niveaux : la donnée : matière de base, isolée et non traitée, l’information : la donnée après traitement, la connaissance : l’information qui intègre un retour d’expérience. LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Le système d’information regroupe l’ensemble des moyens de collecte, de traitement et de transmission des données. Il permet de stocker et de gérer les informations et de produire les connaissances nécessaires aux prises de décision. 146 www.declicdesign.fr Coordonner les activités Les ERP Assurer la logistique Les SCM Les progiciels de type ERP (Enterprise Resource Planning) ou “ Progiciels de Gestion Intégrée” (PGI) permettent de gérer, à partir d’une même base de données, les activités verticales de l’entreprise : production, approvisionnement etc. et horizontales : marketing, vente, ressources humaines… Ils proposent des interfaces collaboratives (workflow) assurant la transversalité et la circulation des informations entre l’ensemble de services et prestataires externes. Les logiciels de type SCM (Supply Chain Management), gestion de la chaîne logistique, fournissent des outils et méthodes pour améliorer et automatiser l’approvisionnement en réduisant stocks et délais de livraison, permettant une organisation de production en “flux tendus”. Gérer les relations clients Les CRM Les logiciels de type CRM (Customer Relation Management) permettent, via la gestion d’une base de données numériques sur les clients, leurs habitudes, leurs comportements d’achat, l’historique de leur relation avec l’entreprise… de mettre en place et de piloter des actions commerciales mais aussi de définir avec une plus grande précision les besoins. Ils recueillent les évaluations des clients vis à vis de produits au travers des contacts avec les services aprèsvente ; permettant ainsi de personnaliser les productions et les services. Ils assurent la traçabilité du cheminement des pièces et des objets produits. La mise en place d’un système d’information industrielle comporte trois grands risques : le foisonnement d’informations non priorisées, une mauvaise conception du logiciel ou l’interprétation de données erronées, les difficultés d’accès à l’information. Garantir la cohérence du système d’information, c’est mettre en place des systèmes de contrôle pour faire face à chacun de ces risques. Face au risque de foisonnement de l’information concentrer l’information en la rendant unique, toujours accessible et contrôlable, rationaliser les processus en sauvegardant une seule fois sur un seul système et un seul serveur. Pour limiter les risques de traitement de données erronées : définir des règles strictes, nommer un administrateur de ces règles pour assurer la cohérence des données. Face aux difficultés d’accès à l’information accompagner le produit tout au long de sa vie, de l’idée du concepteur à la fin de sa vie programmée, avec une information totalement disponible au bon endroit, au bon moment et pour la bonne personne. Ce système mis en place et ses règles respectées, il devient alors facile pour un acheteur de collaborer en ligne avec un fournisseur d’un autre pays en garantissant la sécurité des données. Il devient facile pour un concepteur de s’assurer de possibilités technologiques pour la fabrication du produit dans les meilleurs délais et de lui offrir les meilleures chances de rencontrer le succès. Voir Établir une stratégie de développement 42 de produits nouveaux Voir Développer une démarche d’innovation 100 pour le design industriel Voir Les outils d’échange de données numériques dans le processus de conception/réalisation 144 Voir Définir un cahier des charges de logiciels d’échange de données numériques 145 www.declicdesign.fr LES OUTILS DU DESIGN INDUSTRIEL Les risques 147