physiologie du système nerveux sympathique, décrit
la prise en charge des patients atteints d’hyperhidrose
primitive invalidante, en insistant sur les traitements
médicaux et chirurgicaux disponibles, et leurs indications
respectives.
Anatomie
Le système orthosympathique, appelé sympathique dans la
suite de cet article, est essentiellement d’origine médullaire,
les centres siégeant au niveau de la moelle dorsale.
La chaîne ganglionnaire latérovertébrale s’étend du cou
jusqu’au coccyx. Cette chaîne ganglionnaire donne nais-
sance à des branches efférentes qui rejoignent soit les
nerfs rachidiens à chaque étage (rameaux communicants
gris), soit les nerfs splanchniques qui se dirigent vers
les plexus pré- ou intraviscéraux cervicaux, thoraciques,
abdominaux, lombaires et pelviens.
Àl’étage thoracique, la chaîne ganglionnaire latéroverté-
brale se situe au sein des tissus cellulograisseux sous-
pleuraux, en avant des articulations costotransversaires et
des vaisseaux métamériques intercostaux. Elle est généra-
lement visible à travers la plèvre pariétale, en arrière de la
veine azygos à droite et de la veine hémiazygos à gauche.
Le troisième ganglion cervical et le premier ganglion thora-
cique fusionnent pour former le ganglion stellaire, les
deuxième et troisième ganglions thoraciques ne sont pas
toujours parfaitement individualisables, et le troisième
ganglion thoracique peut être fusionné avec le quatrième.
Les ganglions de la chaîne thoracique haute ne sont pas
toujours apparents. Il existe des fibres nerveuses aberrantes
soit à récurrence cervicale, soit d’origine cervicale. À ces
limites près, la main est classiquement sous la dépendance
de T2 à T3, alors que l’aisselle dépend de T3 à T5.
Physiopathologie
Le système sympathique est composé d’un neurone prégan-
glionnaire, dont le corps cellulaire est localisé dans la moelle
épinière, et d’un neurone postganglionnaire, dont le corps
cellulaire est localisé dans un ganglion, qui présente un long
prolongement se terminant au niveau des organes. Le
neuromédiateur des neurones préganglionnaires est l’acé-
tylcholine. Les médiateurs des neurones postsynaptiques
sont les catécholamines. Ainsi, l’action générale du sys-
tème sympathique vise à préparer l’organisme à une situa-
tion de menace et d’action, en provoquant sudation,
mydriase, tachycardie, hypertension artérielle, vasocons-
triction périphérique, bronchodilatation, ralentissement du
transit intestinal et relaxation vésicale.
Aux membres supérieurs, la sudation isotonique assure la
thermorégulation et l’hydratation cutanée à partir de la
circulation capillaire au niveau des mains et des aisselles.
L’hyperhidrose correspond à une production de sueur plus
importante que ne le voudraient les besoins de la thermoré-
gulation. L’hyperhidrose peut être primitive ou secondaire à
certains états cliniques ou pathologiques spécifiques
(ménopause, obésité, anxiété, hyperthyroïdie, phéochro-
mocytome, tumeur carcinoïde). Ainsi, l’hypertonie sympa-
thique serait responsable de l’hyperhidrose primitive.
L’innervation sympathique palmaire est véhiculée par les
racines T2 et T3, la racine T2 véhiculant l’innervation
principale des glandes sudoripares de la main. L’innerva-
tion sympathique axillaire naît des racines T4 et T5.
En l’absence de pathologie médicale associée, l’origine de
cette hyperactivité sympathique reste inconnue. Si l’hyper-
hidrose primitive semble évoluer selon un mode spora-
dique, une transmission familiale autosomique dominante
à pénétrance incomplète a été évoquée [1]. Des études géné-
tiques situent un des locus incriminés entre 14q11,2 et q13,
sans que ces données n’aient été confirmées à ce jour [2]. En
pratique, des antécédents familiaux et des troubles psycho-
logiques sont parfois retrouvés sans qu’un lien de cause à
effet puisse être affirmé. L’excrétion de la sueur est pulsa-
tile, de 0,3 à 12 excrétions par minute. Dans l’hyperhidrose,
les glandes sudorales sont normales, mais leurs réponses
aux stimuli sont excessives et la sudation peut être dix fois
plus élevée que la moyenne, jusqu’à un litre par jour [3].
E
´pide
´miologie
La fréquence de l’hyperhidrose primitive est difficile à
évaluer. En Amérique du Nord, l’hyperhidrose primitive
touche entre 1,4 et 2,5 % de la population [4], dont près
d’un tiers de formes invalidantes. Sa fréquence est particu-
lièrement élevée en Asie : sa prévalence atteindrait 4,36 %
dans une étude épidémiologique récemment menée auprès
d’adolescents chinois. Dans cette population, la prévalence
des formes invalidantes serait de 0,27 % [5].
Clinique
Circonstances de découverte
L’hyperhidrose primitive des membres supérieurs débute le
plus souvent au cours de l’enfance ou de l’adolescence, et
persiste toute la vie. La symptomatologie est symétrique, et
affecte le plus souvent mains et aisselles (50 % des cas),
puis les aisselles seules (30 %) et enfin les mains seules
(20 %). L’hyperhidrose est fréquemment provoquée par
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STV, vol. 22, n°6, juin/aou
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