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Servicios en el Área de Libre Comercio Euromediterránea. Libro de Actas Euro-Mediterranean Services Congress
Les services dans l’économie verte au Maroc:
Opportunités de création d’emplois et défis d’innovation
Fatima ARIB
Groupe de recherche « Innovation, Responsabilités et Développement Durable INREDD»,
Faculté de Droit, Université Cadi Ayyad- Marrakech
[email protected]
Résumé :
Le Maroc est confronté à des défis complexes. L’économie verte pourrait lui offrir un nouveau
cadre pour repenser son développement économique de manière stratégique et durable. Cette
économie incite à utiliser la contrainte environnementale comme levier pour le développement
durable, à travers notamment la relance de l'activité économique et de l'emploi, l'amélioration
du bien-être des individus et la réduction des inégalités sociales.
Cet article s’appuie sur le cas du Maroc, pour analyser les opportunités des éco-activités en
général, et des éco services en particulier en termes de création d’emploi. Nous discutons
également les différentes opportunités d’innovation qu’offrent ces services, pour promouvoir
les interactions sociales, écologiques et économiques, dont l’objectif est le développement
d’une économie verte. Nous nous attardons sur les conditions de mobilisation de ces
opportunités pour en tirer profit dans la création de richesses et d’emplois au Maroc.
Mots clés :
Maroc, économie verte, services, environnement, emploi, innovation.
Services in the green economy in Morocco: Opportunities for job creation and innovation
challenges
Abstract
Morocco is facing complex challenges. The green economy could provide a new framework to
rethink its economic development strategic and sustainable manner. This economy encouraged
to use environmental stress as a lever for sustainable development, particularly through the
revival of economic activity and employment, improving the well - being of individuals and the
reduction of social inequalities.
This article is based on the case of Morocco, to analyze the opportunities of eco- activities in
general, and ecosystem services in particular in terms of job creation. We also discuss the
various opportunities offered by these innovative services to promote the social, ecological and
economic interactions, whose objective is the development of a green economy. We focus on
the conditions for mobilizing these opportunities for profit in the creation of wealth and
employment in Morocco.
Key words
Morocco, green economy, services, environment, employment, innovation.
Introduction
Le développement durable et la protection de l’environnement sont devenus ces dernières
années, des thèmes incontournables de tous les débats, politique, économique et social. La
définition de référence a été donnée par le rapport « Notre avenir à tous », publié par la
Commission des Nations Unies pour l’Environnement en 1987. Il s’agit d’un «développement
qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de
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répondre aux leurs». Trois composantes, intimement liées, ont été ainsi relevées: la préservation
de l’environnement, la croissance économique et l’équité sociale. Le développement durable a
été donc présenté comme un nouveau principe directeur destiné à guider la croissance (Flam,
2011). C’est ainsi que la croissance économique n'est plus une valeur en soi, que si elle respecte
l'environnement, et que si elle est socialement équitable.
Malgré les nombreux travaux, rencontres et recommandations d’envergure mondiale, la mise
en pratique du développement durable, ainsi que son opérationnalisation se sont toutefois
révélées une tâche très complexe. Cette complexité est due essentiellement, selon le (PNUE,
2011), au caractère inapproprié du modèle de développement économique régnant, en regard
des objectifs du développement durable. L'économie verte s’est présentée alors comme l’une
des voies pour réaliser et promouvoir le développement durable, avec ses trois dimensions
économique, environnementale et sociale, une voie axée sur les priorités et spécificités
nationales et locales.
Le développement de cette économie a été spécialement suscité par les crises mondiales,
financières, économiques et sociales durant ces dernières années et surtout entre 2007 et 2010,
mais aussi par la crise environnementale permanente, avec plusieurs préoccupations presque
communes à tous les pays: croissance, création d’emploi, réduction de la pauvreté, sécurité
alimentaire et énergétique. Le Groupe des 2O le reconnait clairement dans sa déclaration lors
du sommet de Londres, « l’économie de demain sera inclusive, verte et soutenable (...) La crise
est une opportunité pour accélérer la nécessaire transition vers cette économie.», (G20, 2009).
L’économie verte, telle qu’elle est abordée par plusieurs instances internationales, entend donc
répondre à de nombreux défis contemporains, qui se déclinent à plusieurs niveaux global,
régional et local. Elle conduit à ce que la majorité des agents économiques considèrent le respect
de l’environnement comme une donne incontournable. Cette économie se présente également
comme un secteur où le potentiel de croissance et de création d’emploi, est le plus prometteur.
D’importants investissements sont en effet engagés à l’échelle internationale dans les secteurs
clés de l’économie verte.
Ce nouveau modèle de croissance recèle d’un grand potentiel en matière d’emplois et de
contribution au produit intérieur brut PIB. Dans son rapport publié en 2010, le PNUE estime
que plus de 25 millions d’emplois à l’horizon 2050, seront créés dans l’économie verte, pour
un investissement de 2% du PIB mondial, (PNUE, 2010). D’autres rapports le confirment, et
estiment qu’au moins la moitié de la main d’œuvre mondiale, sera touchée par la transition vers
une économie plus respectueuse de l’environnement (OIT, PNUE (2012)).
Les pays méditerranéens sont de plus en plus confrontés à de nombreux défis économiques,
environnementaux et sociaux qui sont globalement, étroitement liés. Leur performance
économique est critique, et la plus part de ces pays ne sont plus compétitifs face à la rapide
expansion des nouvelles puissances industrielles surtout asiatiques.
Au Maroc, ces défis sont pluriels et diversifiés. Le chômage, les difficultés de création
d’emplois et la gestion des ressources naturelles sont des exemples des défis les plus complexes,
auxquels est confronté le pays. Les décideurs publics doivent faire face à un taux de chômage
très élevé surtout chez les jeunes, souvent très pessimistes, au regard du manque de perspectives
qui leur sont offertes. L’environnement et les ressources naturelles surtout, sont également en
dégradation constante: pollution de l’air et des eaux, érosion éolienne et hydrique des sols,
désertification, déforestation, biodiversité menacée, etc. Le coût de cette dégradation, a été
évalué par le Secrétariat d’Etat à l’Environnement, en 2010, à 8,2 % du P.I.B. du Maroc.
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Ces défis doivent donc être considérés comme l’occasion de s’engager résolument sur la voie
d’une économie plus verte, pouvant offrir ainsi un nouveau cadre pour repenser le
développement économique du pays de manière stratégique et durable, permettant d’utiliser la
contrainte environnementale comme levier pour le développement durable, à travers
notamment une croissance soutenue; une croissance qui permet de relancer l'activité
économique et la création d'emploi, l'amélioration du bien-être des individus et la réduction des
inégalités sociales.
Cet article s’appuie sur le cas du Maroc, pour analyser les opportunités des éco-activités en
général, et des éco services en particulier en termes de création d’emploi. Nous développons
ensuite les principales opportunités d’innovation qu’offrent ces services, pour promouvoir les
interactions sociales, écologiques et économiques, pour le développement d’une économie
verte. Nous nous attardons sur les conditions de mobilisation de ces opportunités pour en tirer
profit dans la création de richesses et d’emplois au Maroc.
C’est ainsi que nous commençons par une exploration de la notion de l’économie verte et de
ses différents enjeux en général, et dans le cas du Maroc en particulier (1). Nous essayerons
d’analyser les opportunités qu’offrent les éco activités et surtout les éco services en matière de
création d’emplois (2), pour enfin poser la question du rôle de l’innovation et de l’éco
innovation, dans ce processus de transition écologique (3).
1- Economie verte : Définitions et enjeux pour le Maroc
Le modèle de l’économie verte a été dicté par les crises à la fois économique et
environnementale au niveau mondial. Le concept a été évoqué dès 1989 dans "Blue print for a
Green Economy" de David Pearce et all. Plusieurs institutions internationales ont ensuite
intégré le thème de l’économie verte dans leurs agendas, ce qui a déjà donné lieu à plusieurs
rapports.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) est le principale organisme
qui a popularisé l’économie verte, grâce notamment à ses deux publications "The Green
Economy Report" de 2010 et " Towards a Green Economy " de 2011, qui ont analysé les enjeux
de l’économie verte et surtout les grandes opportunités qu’elle offre à l’économie mondiale, en
démontrant qu'investir dans les secteurs clés, permettrait de faire progresser la croissance
économique, objectif principal, mais tout en limitant les risques environnementaux, et tout en
réduisant la pauvreté, première priorité de plusieurs pays, dont le Maroc.
1.1-
Définition de l’économie verte
L’économie verte a été développée d’abord dans le contexte global du développement durable.
Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a publié en 2011 une
définition, largement reprise au niveau mondial: "… une économie qui engendre une
amélioration du bien-être humain et de la justice sociale, tout en réduisant sensiblement les
risques environnementaux et les pénuries écologiques.», PNUE (2011).
Plusieurs autres définitions ont été développées, présentant l’économie verte comme un
ensemble d’activités marquées par les faibles émissions de carbone, des rejets réduits de déchets
et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles. Il s’agit d’activités basées sur une approche
du développement, visant à stimuler l’économie mondiale grâce à des politiques qui accordent
la priorité à des énergies propres et à des modes de consommation et de production durables et
responsables. A travers la création d’emplois dans les nouveaux secteurs « verts », cette
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économie vise une répartition plus équitable des retombées positives de la croissance, pour une
amélioration des conditions de vie des populations pauvres. De manière générale, l’économie
verte tend à assurer la viabilité économique, lutter contre la pauvreté par la création d’emplois
dans de nouveaux secteurs et préserver le capital naturel qui soutient les activités humaines
(PNUE, 2010).
L’économie verte est donc conçue pour être inscrite dans une stratégie globale de
développement durable, conciliant les aspects sociaux, écologiques et économiques tout en
veillant à la répartition des richesses créées et à l'équité intra et intergénérationnelle. L'impact
global sur le développement durable dépendra de la capacité de cette économie à transformer
les comportements des agents économiques, et à imposer l’adoption de nouveaux modes de
vie, d'organisation, de production et de consommation, des modes responsables qui tendent à
préserver les ressources naturelles et faire converger les trois piliers du développement durable.
Sur le plan de financement, le PNUE (2011) explique qu’il est possible de « considérer que,
dans une économie verte, la croissance des recettes et la création d'emplois proviennent des
investissements publics et privés qui conduisent à une amélioration des ressources, à une
réduction des émissions de carbone, des déchets et de la pollution, et à la prévention de la perte
de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes ». Ce rapport ajoute que ces différents
investissements sont à leur tour soutenus par la hausse de la demande en faveur de produits et
services préservant l'environnement, par l'innovation technologique et, « très souvent, par les
mesures fiscales et sectorielles correctives adoptées à plusieurs niveaux, pour garantir que les
prix reflètent correctement les coûts environnementaux et sociaux. »
1.2- Enjeux de l’économie verte au Maroc
Chaque pays dispose, en fonction de ses circonstances et ses priorités d'une diversité
d'approches, de visions, de modèles et d'outils pour parvenir au développement durable dans
les trois dimensions (Déclaration de Rio, 1992, article 56). Il s’avère que plusieurs pays
envisagent de faire la transition vers une économie verte, dans l’espoir de sortir de la crise
financière puis économique, en investissant massivement dans les secteurs de l’économie verte.
Le Maroc, comme la plupart des pays méditerranéens, est maintenant engagé dans cette
transition, afin de réduire la dégradation environnementale, affectant notamment les
populations pauvres, et d’augmenter la productivité des actifs naturels pour atteindre les
objectifs nationaux en termes de développement économique.
La mise en place au Maroc d'une économie verte a été dictée par le contexte international et
régional, mais aussi national au regard de l'importance des initiatives et stratégies lancées ces
dernières années, ayant pour principal objectif, la réponse aux besoins socio-économiques et
environnementaux pressants, et principalement la réduction des importations des énergies
fossiles, la rationalisation de la consommation d'énergie et l'atténuation de la dégradation des
écosystèmes naturels du pays. Pour illustrer ces propos, l’économie marocaine dépend à plus
de 97% des importations des énergies fossiles. La facture énergétique du Maroc, a dépassé la
barre de 100 milliards de dirhams en 2012, alors que les sources des énergies renouvelables:
solaire, éolienne et de biomasse, sont très abondantes au Maroc, et des gisements importants
d’économie en énergie existent, grâce à l’efficacité énergétique dans de nombreux secteurs:
industrie, bâtiment, transport et agriculture.
En plus des nombreux engagements et accords signés par le Maroc, l’Union Européenne lui a
accordé en 2008, le Statut Avancé, l’obligeant ainsi à une convergence réglementaire à terme,
et une meilleure intégration des paramètres environnementaux dans la gestion des entreprises,
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et à la structuration d’un appareil de contrôle et d’accompagnement aux meilleurs pratiques.
Tout cela met le Maroc devant la nécessité d’une action réfléchie face à cette problématique,
aussi importante, pour s’engager dans une nouvelle politique environnementale, entendant faire
de la protection de l'environnement un facteur clé du développement économique et social du
pays.
Une dynamique environnementale a été ainsi enclenchée ces dernières années, dans les
différents secteurs économiques, par des programmes d’opérationnalisation de la Charte
Nationale de l’Environnement et du Développement Durable. Plusieurs stratégies et plans ont
été élaborés: la stratégie d’économie d’eau et la rationalisation de l’utilisation de l’eau dans
l’agriculture, la protection des forêts et de la biodiversité, les plans de développement des
énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, les programmes de renforcement de
l’assainissement et l’épuration des rejets liquides, la gestion durable des déchets solides, le
tourisme, la pêche …
Le contexte est relativement favorable à une transition de l’économie marocaine vers une
économie verte. Le Maroc est un des pays dont le positionnement géographique est stratégique,
ce qui pourrait aider le pays à devenir un hub économique entre l’Afrique et l’Europe. Le grand
potentiel en énergies renouvelables, son statut de faible émetteur en émission de CO2 (2,5T/hab
/an seulement en 2004), lui permettent de se positionner sur le marché des crédits carbone. Les
dernières approches sectorielles qui donnent une certaine visibilité à moyen et long terme, les
initiatives importantes lancées dans les différents secteurs économiques et environnementaux,
confirment cette dynamique.
Malgré que cette transition à une économie verte constitue une bonne occasion pour positionner
le Maroc dans des secteurs industriels nouveaux, renforcer ainsi sa compétitivité et contribuer
à la réduction des externalités environnementales et sociales, notamment dans certaines régions
défavorisées, il s’avère que le Maroc a développé plusieurs programmes sectoriels verts, mais
sans la mise en place d'une stratégie globale structurante de l'économie verte. En plus, ces
programmes ne sont pas suffisamment intégrés au niveau régional et local et souffrent d’une
très faible mobilisation de financements privés.
En plus de ces programmes, l’économie verte suppose également l’intégration de la dimension
environnementale dans les programmes d’éducation et d’enseignement à tous les niveaux pour
influencer les comportements et les futurs modes de consommation, et la mise en place d’une
stratégie de communication et de sensibilisation environnementale ciblée pour une meilleure
mobilisation et responsabilisation des différents acteurs.
2- Les services dans l’économie verte: Opportunités de création d’emploi
Plusieurs études comparatives ont montré que le concept de l'économie verte recèle un potentiel
de croissance durable et de création d'emplois beaucoup plus important que le modèle
conventionnel (CES, 2012). Avant de développer ces opportunités, il convient de définir
d’abord les activités de l’économie verte.
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2.1- Les activités de l’économie verte ou éco activités
Les activités de l'économie verte ou les éco-activités s'inscrivent dans un objectif de croissance
verte, et favorisent le développement durable et donc soutenable pour l'environnement sur le
long terme. En général, ces activités sont des métiers qui produisent des biens ou services
concourant à la protection de l’environnement, à la gestion des ressources naturelles, à
l’efficacité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elles résultent pour
l’essentiel d’entreprises marchandes, mais aussi des administrations publiques, et incluent des
activités de protection de l’environnement internes aux entreprises, activités dites auxiliaires
et qui ne font pas l’objet d’une vente, mais d’une dépense. Elles sont facteurs d'une croissance
économique soutenable.
Pour bien comprendre l’apport de l’économie verte, il faut distinguer entre les activités
directement liées à l’environnement, ou encore appelées professions vertes, consistant par
exemple à la production et la distribution d’énergie et d’eau, l’assainissement et le traitement
des déchets, le traitement des pollutions, la protection des espaces naturels…, et les autres
activités pouvant nécessiter de nouvelles compétences pour répondre aux enjeux de l’économie
verte, celles appelées professions verdissantes. Les premières sont analysées en termes
d’impact, ainsi, une activité est considérée comme verte quand elle est moins polluante et
moins consommatrice de ressources. Les secondes s’analysent par rapport à leur finalité, elles
visent à contribuer à la protection de l’environnement.
A partir de là, un emploi de l’économie verte ou éco emploi, pourrait être défini comme une
fonction nouvelle ou déjà existante, occupée dans le but de protéger, directement ou
indirectement, l’environnement. Cette fonction peut être ainsi issue, de la mutation et/ou de la
création de certains métiers. Elle peut donc se retrouver dans de nombreux secteurs d’activités
et correspondre à de divers profils professionnels, de compétences et de contextes éducatifs
différents. Les services auront en conséquence, une place importante dans cette économie
verte, car ils devront répondre aux besoins soutenus des autres secteurs.
Un service est défini comme une activité fournissant des biens immatériels. Souvent assimilés
au secteur tertiaire ou considérés comme une de ses sous-parties, les services engloberaient les
activités ne pouvant être classées dans l’industrie ou dans l’agriculture (INSEE, 1999). Gadrey
(1996) propose une définition plus large: « Un service est une opération visant la
transformation d'une réalité C possédée ou utilisée par un client ou un usager B, et réalisée par
un prestataire A à la demande de B (et souvent en interaction avec B), mais n'aboutissant pas
à un produit final susceptible de circuler économiquement indépendamment de C... Ce support
C peut être un objet, un bien, un individu (qui peut être confondu avec l'usager ou distinct de
lui), un flux ou un stock d'informations ou encore une organisation, mais il reste toujours
indissociable de la prestation de service.»
Nous déduisons de ces deux définitions, qu’un service environnemental est une opération
visant le maintien, l’entretien ou l’amélioration d'un bien support C, réalisée par un prestataire
A à la demande d’un usager final B, mais n'aboutissant pas à un produit final susceptible de
circuler économiquement indépendamment du bien support. Les analyses de cycle de vie et les
méthodes d’éco-conception, sont des moyens de développer des services respectueux de
l’environnement.
Dans ce contexte, les services à l'environnement se doivent d’apporter leur contribution à
l’économie verte et de proposer à l'ensemble des acteurs de l'économie des solutions
opérationnelles nécessaires à cette transition écologique et permettant de rendre l’économie
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plus propre et plus soucieuse de l’environnement. C’est ainsi que les services pourraient
contribuer à cette transition, aider à créer de nouveaux modèles économiques qui devront
inciter incitatifs à une performance globale, et contribuer ainsi à la création de richesses et
d’emploi. Ils seront de moins en moins cloisonnés et les passerelles se multiplieront entre les
services. Plusieurs expériences au niveau international, nous ont montré par exemple, comment
les déchets, externalités négatives, se font électricité, combustibles ou composts, ou encore
comment les eaux usées d'une station d'épuration, deviennent un gisement de matière
organique utilisable pour la production de bioplastiques… les exemples ne manquent pas pour
montrer la place importante que revêtent les services dans l’économie verte.
2.2- Opportunités de création d’emploi: Au niveau international
En plus des avantages environnementaux, l’investissement dans l’économie verte est décrit
dans plusieurs rapports (PNUE, OIT, OCDE, PNUD…), comme un moyen de créer de millions
de nouveaux emplois. Un taux d’emploi plus élevé est un des principaux moteurs de la
croissance économique, permettant d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs, pour
qu’ils puissent, non seulement de vivre, mais également de soutenir l’économie.
Ces rapports internationaux ont montré les grandes opportunités qu’offre l’économie verte en
termes de création d’emploi, ce qui constitue une source d’espoir pour les pouvoirs publics de
tous les pays, surtout dans ces temps de crise et d’incertitude. Ces rapports concluent que pour
les pays, à tous les stades de développement, le mouvement vers la durabilité environnementale
et des économies plus vertes s’accélère, et que des dizaines de millions d’emplois verts ont été
déjà.
Il ressort également de ces documents que, le marché mondial des produits et services « verts »
va exploser d’ici 2030 et l’économie verte va créer des dizaines de millions de nouveaux
emplois, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Ces rapports misent
particulièrement sur le développement de nouvelles technologies, des énergies renouvelables,
de modes de production plus propres, ou encore sur le développement d’une agriculture plus
durable, comme levier de croissance dans le monde.
Selon le rapport (OIT, PNUE (2012)), « La conversion à une économie plus respectueuse de
l’environnement pourrait générer de 15 à 60 millions d’emplois supplémentaires à l’échelle
mondiale au cours des vingt prochaines années et sortir des dizaines de millions de travailleurs
de la pauvreté", et que les gains d’emplois pourraient être plus élevés dans les pays émergents
et en développement que dans nos contrées industrialisés. Il cite les exemples de la Chine, du
Brésil ou de l’Inde qui peuvent plus facilement « opérer un saut vers les technologies vertes
plutôt que remplacer des infrastructures hautement consommatrices de ressources devenues
obsolètes ».
Le marché des biens et services liés à l’environnement devrait doubler, pour passer de 1.370
milliards de dollars par an actuellement à 2.740 milliards en 2030. La moitié de ces marchés
résideront dans le secteur de l’énergie et de l’efficacité énergétique, et le reste se répartira entre
les transports durables, l’approvisionnement en eau, l’assainissement et la gestion des déchets,
PNUE (2010).
Le secteur des énergies renouvelables, a été le plus analysé au niveau international. La
croissance de l’emploi a été particulièrement forte dans le secteur des énergies renouvelables,
augmentant à un rythme global de 21 pour cent par an. Le potentiel de croissance de l'emploi
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dans ce secteur est énorme. D’après de nombreux rapports, il génère davantage d'emplois que
celui des énergies fossiles. Quelque 2,3 millions de personnes ont déjà trouvé en 2008, des
emplois dans le seul secteur des énergies renouvelables, dans les six pays leaders en matière
d’emplois verts (la Chine, le Danemark, l’Allemagne, l’Inde, l’Espagne et les États-Unis). Ces
emplois devraient augmenter de 20 millions d’emplois supplémentaires, au vu des quelque 630
milliards d’investissements attendus d’ici 2030: 2,1 millions dans l’éolien, 6,3 millions dans le
solaire, mais aussi 12 millions dans les centrales à biomasse.
En Europe, les seules énergies renouvelables pourraient créer jusqu’à cinq millions d’emplois
dans l’Union Européenne, d’ici 2020. A titre d’exemple, le secteur de l’efficacité énergétique
représente déjà plus d’emplois que l’automobile en France. En Allemagne, la technologie
environnementale devrait quadrupler pour atteindre 16% de la production industrielle vers
2030, l'emploi dans ce secteur surpasse aussi celui des grandes industries du pays, à savoir
l'automobile et les machines-outils.
L’efficacité énergétique est un autre gisement d’emplois important, en particulier dans le
secteur de la construction, qui a été particulièrement frappé par la crise économique et
financière. Une grande transition vers des bâtiments économes en énergie créerait des millions
d‘emplois, ainsi que dans les travaux de « mise au vert » des bâtiments existants: ce secteur
pourrait représenter 2 à 3,5 millions d’emplois aux Etats-Unis et en Europe et encore bien
davantage dans les pays en développement, ce mouvement de transition écologique touchera
également les 111 millions de personnes qui travaillent déjà dans le secteur de la construction.
Une multitude d’emplois se trouve aussi dans le domaine des services éco systémiques: par
exemple, dans l’Union européenne, 14,6 millions d’emplois directs et indirects protègent la
biodiversité et réhabilitent les ressources naturelles et les forêts. La Chine a créé plus d’un
million d’emplois dans ses programmes forestiers. Le recyclage et la gestion des déchets,
qui représentent déjà environ 10 millions d‘emplois en Chine et 500.000 au Brésil, devraient
croître rapidement avec la montée en puissance du recyclage due à la hausse des matières
premières. Aux Etats-Unis en 2010, l’emploi dans les biens et services écologiques représentait
3,1 millions de personnes, soit 2,4%, en hausse constante. Les niveaux et les dynamiques sont
comparables dans d’autres pays, comme au Brésil, où 2,9 millions d’emplois verts (6,6% de
l’emploi formel) ont été recensés en 2010 dans les secteurs destinés à réduire les dommages
causés à l’environnement.
D’autres exemples de création massive d'emplois verts à travers le monde, ont été mis en
évidence dans ce dit rapport, tels que: 600 000 personnes sont déjà employées en Chine, dans
des produits de fabrication et d'installation d'énergie solaire tels que les chauffe-eau solaires;
l’industrie de bio carburants au Nigeria, basée sur les récoltes de manioc et de canne à sucre
pourrait se révéler durable et employer 200 000 personnes; l’exemple de l'Inde est aussi
intéressant, ce pays pourrait créer 900 000 emplois d'ici 2025 grâce à la gazéification de la
biomasse dont 300 000 dans la fabrication de fours et 600 000 dans des activités comme la
fabrication de briquettes et de boulettes et dans la chaîne d'approvisionnement de carburant; et
en Afrique du Sud, 25 000 anciens chômeurs sont employés en 2010, dans la conservation de
l'eau.
Dans l'agriculture, le rapport souligne que 12 millions de personnes pourraient être employées
dans la biomasse utilisée pour l'énergie et les industries qui y sont liées. Dans un pays tel que
le Venezuela, un mélange de 10% d'éthanol dans les carburants a généré un million d'emplois
dans le secteur de la canne à sucre en 2012.
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L’économie verte nécessite un financement à long terme important dans de multiples domaines.
D’après le Rapport du PNUE (2011), d’ici à 2050, un investissement annuel totalisant 1 300
milliards $ US, l’équivalent de 2 % du PIB mondial, dans l’écologisation de dix secteurs
économiques, serait requis afin d’assurer une croissance économique « verte », égale ou
supérieure au scénario fondé sur le statu quo. Plusieurs emplois seront ainsi créés à moyen et
long termes. L’essentiel de cette somme devrait provenir du secteur privé, par l’intermédiaire
des banques et des compagnies d’assurances, (PNUE, 2011). Néanmoins, le secteur public
devra y contribuer de manière importante (HSBC, 2009).
Aux Etats-Unis, le flux investi dans les technologies propres constitue déjà le troisième secteur
d'investissement en capital risque après l'information et les biotechnologies, pendant qu'en
Chine, le capital risque investi dans les technologies propres a plus que doublé ces dernières
années, atteignant 19 pour cent du total des investissements, PNUE (2011).
2.3 - Opportunités de création d’emploi au Maroc
Le Maroc a adopté ces dernières années, un modèle de développement, caractérisé par une large
ouverture, une libéralisation soutenue et la conduite de plusieurs réformes structurelles. Dans
un contexte national et international difficile, le Maroc a enregistré des taux de croissance réel
supérieur à 4%1. Malgré les bonnes performances économiques réalisées, le pays fait toujours
face à d’importants défis socio-économiques: les inégalités persistent, les disparités sociales
sont toujours importantes et le marché du travail souffre de plusieurs dysfonctionnements, qui
se traduisent par un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes diplômés et les femmes.
Le potentiel de développement économique futur du Maroc, est mis en grandes difficultés, à
cause de la dégradation de l’environnement, du changement climatique, de la désertification, et
des pénuries de ressources, qui sont induits par des facteurs internes et externes. Comme dans
la majorité des pays en développement, le capital naturel, une base essentielle de création de
richesses, subit une pression de plus en plus importante, au moment où le pays doit faire face à
plusieurs difficultés socio-économiques, et surtout face à la nécessité de réduire la pauvreté et
de stimuler l’activité économique pour créer des emplois et relever les niveaux de revenus.
La création d’emplois demeure donc un défi majeur pour le développement durable du Maroc.
C’est dans ce contexte que le Conseil Economique et Social (CES) a fait une étude sur
l’économie verte au Maroc. Son rapport publié en 2012, considère que le concept de l’économie
verte recèle un potentiel de croissance durable et de création d’emplois et qu’il constitue
l’amorce d’un nouveau modèle de développement économique et humain durable. Ce rapport
a analysé le potentiel national en matière de création de richesses et d’emplois dans quatre
secteurs clés de l’économie verte, en raison des ambitieux plans stratégies et lancés par le
Maroc. Il s’agit des secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, de
l’assainissement et l’épuration des rejets liquides et de la gestion des déchets solides ménagers,
qui sont générateurs d’emplois. Les investissements projetés dans ces secteurs dépassent les
200 Milliards de DH avec un potentiel identifié de création d’emplois de plus de 90000 postes
à l’horizon 2020.
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4,6% en 2011, 4,5 en 2012 et 4,8 en 2013
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Dans cette section, nous nous appuyons essentiellement sur le dit rapport du CES (2012), pour
apprécier les efforts déployés par le Maroc dans les principaux secteurs, pour une transition
écologique, favorisant la création de richesses et d’emplois.
Dans le secteur de l’énergie, et afin de faire face à une demande croissante d’énergie électrique
(le Maroc s’attend en effet à un doublement à l’horizon 2020 et un quadruplement à l’horizon
2030), le plan solaire et le programme éolien intégré, prévoient de mobiliser un investissement
de plus de 100 milliards de DH, d’économiser 2,5 Millions de Tep et de permettre d’éviter
l’émission de 9,5 millions de tonnes de CO2 par an. Le potentiel d’emplois que peut générer
les filières des énergies renouvelables au Maroc est estimé à plus de 23 000 emplois à l’horizon
2020. La stratégie nationale de l’Efficacité Energétique dans le bâtiment, l’industrie et le
transport prévoit de réduire la facture énergétique de 15% à l’horizon 2030. Cette stratégie
nécessitera un investissement de plus de 21 milliards de DH avec un potentiel de création
d’emplois dans ce secteur, estimé à plus de 40 000 emplois à l’horizon 2020. Une proportion
importante des besoins en compétences concerne les techniciens et ouvriers spécialisés dans le
domaine de l’efficacité énergétique et le photovoltaïque.
La Maroc a mis également en place, le Plan National d’Assainissement Liquide (PNAL), d’un
budget estimé à 43 milliards de DH. Ce plan vise à porter le taux de raccordement aux réseaux
d’assainissement à 80% en milieu urbain et le taux d’épuration des eaux usées urbaines à 60%
tout en encourageant la réutilisation de ces eaux épurées, à l’horizon 2020. Le PNAL couvre
une population de 10 millions d’habitants et permettra de créer plus de 10 000 emplois directs
en plus de ceux prévus par la filière industrielle de fabrication des équipements, principalement
les canalisations et le matériel des stations d’épuration. Les besoins en compétences sont
estimés comme suit: 600 ingénieurs en 2020 et 1000 techniciens pour les collectivités locales
et bureaux d’études avec environ près 300 micro-entreprises de sous-traitance de proximité en
203O.
En ce qui concerne le secteur des déchets, le Programme National des Déchets Ménagers
(PNDM) a été développé pour l’amélioration de la collecte des déchets ménagers et leur
élimination adéquate, la réhabilitation des décharges existantes et la création de nouvelles
décharges contrôlées et la promotion des filières de tri, le recyclage et la valorisation des
déchets, surtout dans les grandes villes. Les besoins en compétences sont estimés de 12 000 à
18 000 emplois sur 15 ans pour les créneaux de collecte, nettoiement, mise en décharge, le
stockage des déchets ménagers et assimilés, etc. La durée du programme est 15 ans, le budget
global est estimé à environ 37 milliards de DH et créera plus de 11 000 emplois directs.
Par rapport aux éco services, le secteur des déchets présente un grand potentiel de création
d’emploi au Maroc. C’est un des secteurs stratégiques pour le passage à une économie verte,
qui devrait se développer rapidement dans de nombreux pays face à l'augmentation des prix des
denrées de première nécessité. Ce secteur pose avec acuité le problème du secteur informel.
Dans un rapport de 2011, le PNUE soulignait que « ce passage impliquera la formalisation du
secteur informel dans de nombreux pays en développement". Les décideurs et acteurs de
développement ne peuvent plus continuer à ignorer le secteur informel si l'on veut améliorer
les systèmes de gestion de certains services à l’environnement, les déchets par exemple. ». Le
secteur informel, est en effet le principal acteur de la collecte et du recyclage des ordures dans
les pays en développement en général et au Maroc en particulier. Ce secteur, constitué
généralement des citoyens les plus marginalisés, fournit un grand un service à la collectivité,
en contribuant directement à la réduction des émissions des gaz à effets de serre, et tout en
alimentant les filières de recyclage en matières premières souvent en bon marché.
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Il parait donc judicieux d’intégrer ce secteur par d’abord, une reconnaissance par les décideurs
publics, du rôle et de la contribution du secteur informel, et par une organisation des
récupérateurs, sous forme d'associations ou de coopératives. Cette intégration aura plusieurs
effets bénéfiques, en termes de sécurisation, d'amélioration des revenus, et de lutte contre le
travail des enfants, par exemple.
Dans le cas du Maroc, d’autres domaines notamment l’écotourisme et les métiers verts de
l’agriculture, présentent un potentiel important dans le long terme, et pourraient mobiliser un
nombre important de jeunes. Plusieurs petits métiers traditionnels, incarnant un savoir-faire
important, peuvent être rehaussés par cette transition écologique (plombiers, maçons, etc.).
Certes, des emplois seront créés, mais il faudra s'assurer que les filières métiers et formation
sont bien adaptées aux différents enjeux.
Ces emplois doivent être décents, pour que l’économie verte joue son rôle dans le
développement durable, Ainsi, « Une économie durable ne peut plus externaliser ses coûts
environnementaux et sociaux. Les conséquences de la pollution pour la société, comme la
dégradation de la santé, doivent être reflétée dans les prix pratiqués sur le marché. Les emplois
verts doivent donc être des emplois décents », PNUE (2011)
L’économie verte représente un énorme potentiel. Plusieurs millions d’emplois sont en rapport
avec l’environnement, et de nombreuses nouvelles perspectives de croissance se profilent dans
ce secteur. Mais pour obtenir une réduction rapide des émissions de carbone et pour être à la
pointe de la production et de la commercialisation de biens et de services verts, l’éco-innovation
est indispensable.
3- Défis de l’éco innovation
L’économie verte est présentée comme un modèle basé sur une approche consistant à concevoir
et appliquer des solutions innovantes, pertinentes tant au point de vue de l'environnement que
de l'économie et du social. Elle se fonde sur la création de nouvelles technologies et la
disponibilité de travailleurs qualifiés capables d’innover et de mettre en œuvre de nouveaux
procédés (OCDE, 2009). Nous revenons sur les concepts de l’innovation et de l’éco innovation,
avant de discuter les grands défis que pose les éco innovations, surtout dans le cas du Maroc.
3.1 : Innovation et éco innovation
L’économie verte est un véritable défi en termes d’innovation et de créativité. L’innovation est
toujours présentée comme un des éléments clés de la performance économique et du bien-être
social. C’est un moteur du développement durable en général et de l’économie verte en
particulier, et un puissant levier pour améliorer la performance globale des entreprises.
L’OCDE (2005) définit l’innovation comme « La mise en œuvre d’un produit (bien ou service)
ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de
commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de
l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures.».
Il s’agit d’introduire des produits, procédés ou méthodes entièrement nouveaux ou représentant
une amélioration significative. L’innovation recouvre un large éventail d’activités qui peuvent
être nouvelles. Elle recouvre par conséquent tout autant l’adoption réussie d’un procédé ou
d’une méthode mis au point par d’autres entreprises ou organismes que le lancement d’un tout
nouveau produit sur le marché.
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Dans son rapport publié en 2009, l’OCDE définit ensuite les éco-innovations ou innovations
vertes, comme « toute innovation qui favorise le développement économique et humain en
s’assurant que les ressources naturelles continuent de produire ce dont nous avons besoin pour
notre bien-être ». Il s’agit d’un type d’innovation, pouvant apporter des solutions
technologiques et systémiques nouvelles face aux grands enjeux environnementaux, une
innovation reconnue par son effet de diminuer l’impact environnemental ou d’optimiser
l’utilisation des ressources pendant toute la durée du cycle de vie des activités concernées. C’est
un des moyens de lutter contre la dégradation de l’environnement et de promouvoir une
croissance verte.
La Commission Européenne a publié également une autre formulation pour définit l’écoinnovation: « Production, assimilation ou exploitation de la nouveauté dans les produits,
processus, services ou les méthodes managériales, avec pour objectif, tout au long du cycle de
vie, de prévenir ou réduire de manière substantielle les risques environnementaux, la pollution
et les autres impacts négatifs liés à l’utilisation des ressources »
Le développement d’une économie verte est conditionné par la prise de mesures importantes
dans les trois domaines suivants de l’innovation: société, écologie et économie. Au niveau de
la société, il est important de prendre conscience des enjeux et des opportunités des activités
vertes, d’encourager la formation et les compétences, de créer des emplois judicieux et adaptés
et de promouvoir des activités professionnelles, notamment dans l’optique de lutter contre la
pauvreté. Au niveau de l’écologie, une attention particulière doit être accordée à l’efficience
des ressources pour augmenter l’utilité économique, sociale et écologique L’approche du cycle
de vie est à ce niveau fort recommandée pour minimiser l’empreinte écologique. Au niveau de
l’économie, l’éco innovation suppose l’existence de marchés ouverts et compétitifs, le respect
des règles comptables et l’élaboration des rapports. Elle suppose également l’existence de
moyens de financements et des investissements publics et privés, pour encourager l’orientation
active des innovations vers le développement durable.
L’éco-innovation concerne plusieurs domaines: les produits, les procédés, les méthodes de
commercialisation, les organisations et les institutions. Il peut s’agir de modifier les pratiques,
de les reconcevoir, de les remplacer par d’autres, ou d’en créer de nouvelles. L’éco-innovation
de produits et de procédés repose généralement sur les avancées technologiques, tandis que
l’éco-innovation dans le domaine de la commercialisation, de l’organisation et des institutions
fait plutôt intervenir des changements non technologiques: la création de divisions
environnement séparées ou de réseaux de recherche intersectoriels ou multipartenaires… Elle
concerne également les méthodes et l’organisation du travail, le marketing, les ressources
humaines et le secteur des services dans son ensemble. Ce type d’éco-innovation systémique
dont on peut attendre des gains environnementaux substantiels, se révèle extrêmement
complexe puisqu’il fait intervenir des changements non technologiques.
Pour favoriser l’éco innovation, différentes mesures sont donc à prendre. Sur le
plan technologique, il serait important de développer la Recherche et développement dans le
secteur privé, de l’orienter vers des sujets favorisant la transition écologique de l’entreprise. Sur
le plan du marché: il serait primordial de favoriser le transfert des technologies par une
meilleure diffusion du savoir, pour ensuite renforcer les marchés porteurs d’innovations vertes.
D’autres mesures doivent prises pour inciter les citoyens à changer leurs comportements dans
leur démarche d’achat, que ce soit au travers de l’éducation, des labels ou des certifications.
OCDE (2013)
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3.2- Défis de l’éco innovation au Maroc
Le développement de l’économie verte suppose un engagement dans une transition écologique
vertueuse, susceptible d'apporter des réponses à la raréfaction des ressources, à la
complexification des pollutions et aux problèmes socioéconomiques, des défis qui doivent être
abordés de manière globale et complémentaire. La réponse à ces défis de la transition
écologique qui s'imposent aux acteurs publics et privés, passe par l'innovation et la création de
nouveaux modèles économiques. Elle suppose la mise en œuvre d’un ensemble de politiques
adéquates, d’un partenariat étroit entre acteurs publics et privés, et l’instauration d’un cadre
propice à l’innovation pouvant contribuer à la croissance verte au Maroc.
Comme c’est le cas de nombreux pays en développement, l'innovation reste l'un des domaines
les plus importants et les plus problématiques au Maroc. Malgré, les efforts déployés depuis
plusieurs années, le Maroc est encore en dessous de la moyenne de la région MENA (6,14) pour
le pilier de l'innovation avec 3,67 en 2012. Néanmoins, certains indicateurs montrent que le
Maroc a une certaine force pour intégrer des technologies au niveau des entreprises et se situe
dans la moyenne (par rapport au monde) pour la disponibilité du capital-risque, les articles de
revues techniques, et la collaboration université- entreprise pour la recherche.
L'innovation est la fonction clé du processus de création de richesses et l'un des piliers les plus
importants de la transition écologique. Elle repose souvent sur un système de recherche viable.
Au Maroc, ce système comprend six instituts de recherche, 982 unités de recherche accréditées
et 49 centres d’études de troisième cycle. Le Maroc consacre seulement 0,75% de son budget
à la recherche scientifique, dont la majeure partie est utilisée pour le bénéfice des sciences dites
«dures». Seulement 7% du budget est consacré à la recherche en sciences humaines et sociales.
Les travaux des centres de recherche du Maroc, notamment le CNRST, ont fortement contribué
à éclairer la politique nationale sur les secteurs stratégiques tels que la gestion de l'eau,
l'agriculture, et l'énergie. Mais, « la diffusion de l'innovation au Maroc reste toujours très
limitée, à cause d’une coordination inefficace, d’un manque de financement surtout privé, et
d’un système d'innovation sous-optimal. » Djeflat (2012).
Le Maroc essaie de promouvoir les investissements en sciences et technologies, il envisage de
mettre en place un nouveau campus visant à fournir des services basés sur la connaissance pour
renforcer la recherche et la formation dans les technologies propres. Le «campus du savoir»,
fait partie d'un plan d’investissement sur cinq ans de 3,2 milliards US$ pour les énergies
renouvelables, il permettra le développement de la main-d'œuvre scientifique à travers des
programmes de formation, des conférences et des séminaires, de nouveaux masters dans les
énergies renouvelables et à travers des projets de recherche. Pourtant, la base formelle de la
recherche-développement au Maroc, est très limitée. Une grande part du système d'innovation
est fortement liée à la façon dont celui-ci peut tirer parti du stock de connaissances régionales
et internationales, et diffuser des pratiques modernes et plus efficaces au plus grand nombre
d’utilisateurs nationaux, Djeflat (2012).
Le développement d’une économie verte au Maroc, suppose le développement de filières de
formation adéquates, tout en veillant à l’implication des différents acteurs académiques,
industriels et financiers, la promotion d’initiatives de recherche-développement innovantes,
génératrices de brevets nationaux, la création d’entreprises dans les filières industrielles de
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l’économie verte, et la déclinaison de programme de formation et de R&D au niveau régional
via un plan de mobilisation de tous les acteurs.
Le développement de l’économie verte et des éco innovations nécessitent des solutions
innovantes. La qualité de ces solutions et leur mise en œuvre dépendront avant tout de la
mobilisation des pouvoirs publics. L’OCDE (2013) souligne que « Compte tenu du rôle de
plus en plus central de l’innovation dans l’atteinte d’un large éventail d’objectifs
environnementaux, économiques et sociaux (y compris un développement plus durable), il est
nécessaire d’adopter une approche gouvernementale intégrée, plus stratégique, associant une
coordination horizontale et verticale, et une meilleure intégration de politiques multiples
(transports, énergie, environnement, etc.). ». Les pouvoirs publics ont également la
responsabilité de mettre en place des politiques environnementales nationales et locales, de
mobiliser des financements et d’inciter à l’innovation.
La transition vers l’économie verte nécessite en effet un effort de financement important pour
soutenir l’innovation. Il faut mobiliser davantage les capitaux privés dans l’investissement de
long terme et l’innovation. Les entreprises marocaines vont devoir également s’adapter à de
nouvelles règles. Les pressions réglementaires, des clients et des investisseurs sont aujourd’hui
plus sensibles et elles sont appelées à s’intensifier dans le futur, ce qui impose aux firmes plus
d’investissement en innovation. D’où la nécessité de mettre en place des mécanismes
financiers dédiés au développement de l’économie verte, via des mesures incitatives pour le
développement des investissements privés dans les secteurs de l’économie verte et une fiscalité
environnementale et énergétique adaptée aux nouvelles filières.
La mutation vers une économie plus respectueuse de l’environnement, suppose donc
l’évolution des activités existantes et l’évolution de nouvelles activités. L’innovation, la
conception et la production en économie verte nécessitent des connaissances et compétences
nouvelles. De nouveaux métiers vont émerger ou des métiers méconnus, vont prendre une place
accrue. Cette transition écologique doit également s’accompagner de changements structurels
et le passage à une économie de services plus immatérielle, rendant la croissance moins
polluante par nature. Les connaissances en deviennent ainsi les moteurs principaux, entraînant
une baisse significative de l’utilisation de facteurs de production polluants.
Au Maroc, la mobilisation en faveur des métiers de l’économie verte doit d’abord adapter aux
réalités et perspectives de l’économie verte, le marché de l’emploi et les services de la formation
et de l’orientation. D’où la nécessité de renforcer les réformes déjà en cours dans les domaines
de l’éducation, de l’enseignement, de la formation professionnelle et de la recherche et
développement. Ces réformes, sont de nature à améliorer les compétences des ressources
humaines, pour une meilleure adaptation aux principes de l’économie verte pour un
développement durable.
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Conclusion
Plusieurs facteurs pourraient expliquer la transition écologique. L’importante de la dégradation
environnementale et la nécessité de l’atténuer, l’utilisation des investissements dans des
activités vertes, comme moyen de relance de l’économie nationale, à travers la promotion de
nouvelles activités industrielles vertes et des énergies alternatives, la hausse des prix des
énergies fossiles importées dont les gisements sont limités, et la nécessité de mettre en place
un nouveau modèle de développement basé sur le changement du comportement des agents
économiques, sont les principaux moteurs de cette transition vers une économie verte.
L’économie verte n’est plus un simple concept, mais une stratégie reconnue comme pertinente
pour la préservation de l’environnement et la compétitivité macro et micro-économique. Elle
suppose un nouveau modèle de développement durable basé sur le changement du
comportement de tous les acteurs consommateurs et producteurs. L’environnement, longtemps
considéré comme une contrainte, est aujourd’hui présenté comme un des facteurs de
compétitivité et de création d’emploi, et en cette période de crise globale, les filières
environnementales constituent une source potentielle d’emploi et d’activité.
La création d’emplois en général, et verts en particulier, dépend du degré d’implication de tous
les acteurs, notamment les pouvoirs publics et les entreprises. L’économie verte ne pourrait en
effet, être un levier de croissance pour les territoires, un moteur de la compétitivité des
entreprises et de la création de l’emploi que si elle construit avec tous les acteurs, des
partenariats assurant un développement économique, socialement plus équitable et plus
respectueux de l’environnement. A ce niveau, l’éco innovation a un rôle fondamental à jouer
pour améliorer la durabilité de l’économie et maximiser ses apports potentiels d’un point de
vue environnemental, social et culturel, dans la transition vers une économie verte. Cette
innovation ne doit pas être que technologique, mais aussi socioéconomique et organisationnelle.
Elle doit permettre de faire émerger un nouveau modèle de financement des services
environnementaux pour remédier à la crise du modèle de développement actuel.
Les exploits de l’économie verte, sont à tout à la fois porteuses de risques et de promesses pour
les populations actives, mais particulièrement pour les populations les plus vulnérables. Si les
emplois verts ont pour objectifs la réduction des dommages environnementaux des entreprises
et des secteurs économiques, pour finalement les ramener à un niveau viable, des mesures
doivent être prises pour garantir qu’ils soient des « emplois décents », contribuant à réduire la
pauvreté tout en préservant l'environnement.
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