Dossier de Presse - Panache Diffusion

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Oscar et la Dame Rose
Eric-Emmanuel Schmitt
Récit Philosophique
© Julien Pohl
76,Avenue Coghen B-1180 Bruxelles [email protected]
Tél+32(0)2.340.93.30 Fax+32.(0)2.340.93.31 www.panachediffusion.com
Le Spectacle
Troisième volet du Cycle de l’Invisible
( aux côtés de « Milarepa », « Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran » et « L’Enfant de
Noé »)
Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par
Mamie Rose, la "Dame Rose" qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants.
Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours pleins de personnages drôles et
émouvants. Ces jours seront peut-être les derniers.
Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours
deviendront légende.
Genre : Récit Philosophique
Récit de Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène de Danièla Bisconti
Interprété par Jacqueline Bir
Photo : Julien Pohl
Scénographie : Vincent Lemaire
Lumières de Nathalie Borlée
Costumes de Alain Wathieu
Régie par Denis Debock
Durée : 1h40’
Un spectacle créé par l’Association des Arts et de la Culture à Bruxelles en 2004.
Proposée par AAC Productions
© Julien Pohl
© Julien Pohl
Commentaire de l’auteur sur le spectacle
« Décidemment, Oscar choisit bien ses amies et ne m’offre que des belles rencontres. Après
Danielle Darrieux à Paris, voici qu’il me présente Jacqueline Bir en Belgique.
A chaque fois, il s’agit de comédiennes qui savent tout jouer depuis longtemps mais à qui on ne
songe pas pour incarner un enfant. Or, à chaque fois, non seulement la dame rose se met à
exister mais le petit garçon à revivre. Qu’est-ce que cela signifie ? Que les « grandes dames » ont
toujours un lien privilégié et ininterrompu avec l’enfance ? Non, pas les grandes dames : les
grandes comédiennes.
Jacqueline Bir m’a bouleversé. Versatile, virtuose, elle est grande et petite à la fois, intelligente et
naïve, forte et fragile, émouvante et cocasse. Mais jamais triste, jamais pathétique, toujours
inattendue. En l’écoutant, les larmes me sont venues à des endroits nouveaux, et le rire aussi.
Comme personne, elle fait percevoir la sagesse philosophique de ce conte. Et à la fin, tour de
force incroyable, elle réussit à rajeunir une dernière fois, nous faisant comprendre que la dame
rose n’était si âgée que dans le regard d’un enfant. Merci. »
Eric-Emmanuel Schmitt
Bruxelles, 11 octobre 2005
Jacqueline Bir
Comédienne
Jacqueline Bir est née à Oran le 23 novembre 1934.
Figure emblématique du théâtre belge, Jacqueline Bir porte ce texte magnifique sur les planches.
La comédienne, qui fêtait en 2003 ses 50 ans de carrière, a toute la verve, l’espièglerie, la
simplicité aussi d’une Mamie Rose.
Après une formation au Conservatoire de Paris, elle deviendra stagiaire deux années durant à la
Comédie Française. Elle fera ensuite la rencontre de Claude Volter avec qui elle partira pour
Bruxelles où ils fonderont ensemble la Comédie Claude Volter.
Jacqueline Bir a joué plus de 200 rôles dans presque tous les théâtres de Bruxelles, et notamment
dans :Ivanov de A. Tchekhov ; Phèdre, Britannicus et Athalie de Racine ; Les noces de sang
de G. Lorca ; Trois grandes femmes et Qui a peur de Virginia Woolf de E. Albee ; N’écoutez
pas, mesdames de S. Guitry ; Cher menteur de J. Kilty ; Lucrèce Borgia de V. Hugo ; Duo pour
un soliste de T. Kempinski ; Le roi se meurt de E. Ionesco ; Love letters de A. Ramsdell ; et
bien entendu à la Comédie Claude Volter dans Les liaisons dangereuses de Ch. De Laclos ;
L’amante anglaise de M. Duras et tout récemment dans Le récit de la servante Zerline d’après
le roman de B. Hermann.
Elle a obtenu l’Eve du Théâtre en 1964 avec « Ivanov » au Rideau de Bruxelles, l’Eve d’Honneur
en 1992, et le prix du Théâtre en 2002.
En 2003, à l’occasion de ses 50 ans de carrière, Jacqueline Bir a reçu le titre d’Officier de l’Ordre
de la Couronne. Elle a créé le rôle de Mamie Rose en Belgique sous la direction de Danièla
Bisconti en 2004 et a donné depuis plus de 150 représentations d’Oscar et la Dame Rose.
"Sacrée "Meilleur seul en scène" en 2005 aux Prix du Théâtre de la Communauté Française de
Belgique, elle voit désormais s'ouvrir les portes de l'espace francophone européen. Le Festival
d’Avignon a révélé son talent tout empreint de sagesse et d’humilité.
Danièla Bisconti
Metteur en scène
Née en 1957, Danièla Bisconti a obtenu le premier prix d’Art Dramatique du Conservatoire Royal
de Bruxelles en 1979. Elle a ensuite complété sa formation par différents stages, entre autres à
Paris.
Comme comédienne, elle a interprété de nombreux rôles au théâtre, et notamment dans La vie
est un songe de Calderon au Théâtre du Rideau de Bruxelles ; Lune de miel de A.Tchékov au
Théâtre National ; Le Procès de F.Kafka au Théâtre de Poche et en Italie dans I Figli Medea
avec la Compagnie « Puppi&Fresedde » de Florence ; Relazione publica avec la Compagnie
« Caterino Sagna » (danse-théâtre) de Venise pour la Biennale de Venise.
Après de nombreux assistanats, elle passe à la mise en scène avec: Clytemnestre ou le Crime
de M.Yourcenar au Teatro Kismet O.P.A à Bari en Italie, et à Bruxelles avec ; Le journal de Zlata
de Z.Filipovic au Théâtre de Poche ; Couple ouvert à deux battants à la Samaritaine et Femme
au Théâtre Le Public de D. Fo ; L’inquiétude de V.Novarima au Théâtre de la Balsamine ; Le
Contrat de S. Mrozeck au théâtre Le Public.
Elle a également joué dans plusieurs films et téléfilms, notamment sous la direction de Chantal
Akerman, Juliet Berto, Marion Handwerker, Franck Van Passel, Frank Van Mechelen, Marion
Hänsel, F.Wadimov, L. Bianconi,... tout en travaillant pour la télévision et la radio.
Commentaire de l’auteur sur la pièce
Enfant, j'ai beaucoup fréquenté les hôpitaux. Non pas que j'ai été souvent malade, mais parce que
j'accompagnais mon père qui soignait les enfants. Kinésithérapeute, il travaillait dans des cliniques
pédiatriques, des maisons pour infirmes moteurs cérébraux, ainsi que des centres pour sourds et
muets. Les premières fois, par réflexe, j'eus peur. Peur des enfants différents. Peur de la maladie
qui les forçait à demeurer dans ces chambres impersonnelles. - Est-ce que c'est contagieux ?
Demandai-je.
- Je ne t'emmènerais pas si tu risquais quelque chose, répondit mon père. A peine rassuré, je fis
connaissance avec des garçons et des filles qui, de semaine en semaine, devinrent des copains et
des copines.
Main dans la main avec mon père, je recevais une bien étrange éducation : j'évoluais dans un
monde où le normal n'était par la norme, un monde où la maladie passait pour habituelle et
exceptionnelle la bonne santé, un monde où certains pensionnaires disparaissaient non parce
qu'ils étaient rentrés chez eux mais parce que la maladie les avaient emportés.
Très vite, pour moi, la mort fut proche, voisine, accessible, une rôdeuse qui tourne autour de nous
avant de nous mordre. Contrairement à tant d'enfants - et d'adultes-, je ne me crus pas longtemps
immortel…
Les êtres que je rencontrais, avec l'intelligence rapide du jeune âge, s'étaient parfaitement adaptés
à cette nouvelle vie où ils avaient leurs marques, leurs repères, leurs plaisirs.
L'hôpital, loin d'être une retraite, devenait un lieu d'existence. Ils faisaient preuve d'un humour
féroce, dont Oscar et la Dame Rose garde la trace, se donnant des surnoms qui leur permettaient
de se moquer de la maladie, Bacon pour le grand brûlé, Einstein pour la macrocéphale…
Quoique cela choquât quelques adultes à l'extérieur, je trouvais déjà, moi, qu'il y avait une belle
santé dans cette dérision ! Quelle autre arme que la plaisanterie pour affronter l'inéluctable, tenir
tête à l'insoutenable ?
Je découvrais aussi leurs points de souffrance, la maladie parfois, mais surtout la solitude, solitude
due à l'absence des parents ou - pire - à l'incapacité des parents à conserver une relation avec un
enfant malade. Tant de pères et de mères, accablés par ce qui arrivait à leur progéniture, ne
parvenaient plus à tenir une conversation normale, à se montrer joyeux, enjoués. Certains mêmes
disparaissaient, écrasés par la gêne, le remords ou la honte…
Mon père me faisait comprendre que ces comportements avaient leur logique, même s'ils n'étaient
pas toujours justifiables ni justifiés. Dépassant mes indignations, il me forçait à saisir le point de
vue de l'autre, m'initiant sans le présager à mon métier d'écrivain qui crée des personnages
différents ayant chacun sa fenêtre sur l'univers.
Plus tard, dans ma vie adulte, je retournais dans les hôpitaux. Parfois pour accompagner un
proche dans des moments difficiles. Parfois pour devenir patient moi-même.
Comme Oscar, j'ai connu la maladie mortelle. A la différence d'Oscar, on put me soigner.
Cependant, lorsque je guéris - mais guérit-on jamais ? -, je découvris que ce n'était pas si
important de guérir.
Je pensai même qu'il y avait quelque chose d'indécent dans la guérison : l'oubli de ceux qui ne
guérissent pas.
De là naquit ce livre Oscar et la Dame Rose. Il se résume peut-être à cette obsession : plus
important que guérir, il faut devenir capable d'accepter la maladie et la mort. Je mis des années
avant d'oser écrire ce livre, trop conscient que je touchais non seulement un point sensible mais
un tabou : l'enfant malade.
Dostoïevsky ne disait-il pas que la mort d'un enfant empêche de croire en Dieu ? Pourtant, Oscar
écrit à Dieu. Pourtant, Mamie rose, dans l'ultime lettre, ne s'indigne pas mais remercie Dieu de lui
avoir fait connaître et aimer Oscar. Même si elle pleure sur ce qui n'est plus, elle a la force de se
réjouir de ce qui a été.
Dieu est non seulement le destinataire de ces lettres mais un personnage principal de cette
histoire. Evidemment, il l'est à sa manière, c'est-à-dire d'une façon ambiguë, mystérieuse.
Au début, l'enfant n'y croit pas, il ne lui adresse ces missives que pour satisfaire Mamie Rose.
Cependant, cet exercice journalier lui fait du bien, lui permettant de distinguer l'essentiel de
l'accidentel, le spirituel du matériel, le forçant dans chaque post-scriptum à définir ce qu'il souhaite
vraiment, le contraignant progressivement à se rouvrir aux autres et à la vie.
Puis il semblerait que Dieu lui apporte certains réponses : certes, l'enfant n'en est pas certain car,
s'il reçoit les messages, comment repérer qu'ils viennent de Dieu ?
Ensuite, dans l'église, devant l'effigie du Christ, la méditation qu'il accomplit avec Mamie Rose sur
les deux souffrances - la physique et la morale - va lui permettre d'affronter autrement l'inconnu.
Enfin, un matin, l'enfant croit recevoir une visite, et, lors de cette visite, une leçon de vie : " le coup
de la première fois ".
Naturellement, pas davantage qu'Oscar, nous ne saurons si Dieu existe et s'intéresse à nous !
Mais sa médiation - réelle ou imaginaire - a permis à l'enfant de gagner en sérénité, en amour, en
gourmandise, elle lui a rendu riches les derniers jours et supportable l'approche de la fin. Comme
dit un de mes amis athée : " Même si Dieu n'est que ce service que l'homme invente pour
l'homme, c'est déjà beaucoup ! " Dieu ou le meilleur de l'homme? Chacun décidera…
Oscar s'est mis à exister en moi dès ces premières paroles. Je sais désormais qu'il vit pour des
millions de gens.
Je l'aime. J'admire sa franchise, sa vaillance, son refus du pathos, son énergie qui se déploie
jusqu'au bout - quand il ne peut plus bouger, il peut encore penser -, sa sagesse gagnée, sa
générosité inépuisable.
Ce petit garçon de dix ans est devenu mon modèle. J'espère que, lorsque j'aborderais à mon tour
la même situation, je saurai me montrer digne de lui.
Eric-Emmanuel Schmitt
« Oscar et la Dame Rose »
FICHE TECHNIQUE > MISE A JOUR DU 09/02/2009
REGISSEUR : Denis DE BOCK : +32(0)477/30.27.12 – [email protected]
ARRIVEE DE NOS TECHNICIENS : Le matin de la représentation à 10h00
MONTAGE :
2 services
TRANSPORT DECORS :
Tapissière 20m³ avec les techniciens
* prévoir le libre accès et le stationnement de nos véhicules à notre arrivée.
EQUIPE TECHNIQUE :
DUREE DU SPECTACLE :
1 Régisseur
1 Régisseur de plateau
1 HEURE 40 MINUTES SANS ENTRACTE
DESCRIPTION DU DECOR : Un praticable de 4 x 4 m
Un bandeau en bois complet de couleur noire en fond de scène
Un tulle opéra accroché sur perche
Un cyclo rétro-projection sur perche
Un rail pour machinerie spectacle placé juste derrière perche milieu
éclairage
LE SYSTEME DE RAPPEL DE MACHINERIE SERA VISSE DANS LE PLANCHER DE LA SCENE
DIMENSIONS REQUISES : Ouverture : 8 m
Hauteur sous perche : 5m minimum
PLATEAU :
Sol :
de couleur noire ou tapis de danse si possible
Equipement rideaux : frises et pendrions ( 3 plans – face/cadre, milieu, contre ) + fond noir
Cintre :
perches lumières et perche machinerie
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"Oscar et la Dame Rose"
LOGES : 1 Loge pour la comédienne et 1 loge pour la technique ( près de la scène ).
Equipements : - tapis, table et chaises, chaise confortable type divan, miroir et miroir à maquillage,
portant à costumes, lavabo avec eau froide et chaude, toilette indépendante pour la comédienne.
Prévoir :
• 6 petites bouteilles d’eau à température ambiante, quelques bières type Kro et du coca-cola
avec des verres.
• Café à volonté dès l'arrivée de l'équipe technique avec service ad hoc ( tasses, sucres en
morceaux, cuillères, serviettes )
• 2 boites de Kleenex
• Boîtes de gâteaux, abricots secs et fruits frais de saison.
• 1 micro-onde avec fonction four
• 1 connexion wifi
Matériel entretien : fer et planche à repasser
DOCUMENTS JOINTS
-
Implantation lumières
ECLAIRAGES
Pré-implantation souhaitée. Nous venons avec notre propre console d'éclairage / connexion DMX
obligatoire
48 circuits de 2kw et 2 circuits de 5Kw
18 x PC 1 kw + volets et 1 platine de sol !
1 x Dec 2 kw dont le nez tourne + porte-gobo
3 x Dec 1 kw dont le nez tourne
11 x horiziodes asymétriques ADB 1.25 kw
3 x par 64 CP 62 dont la banane est accessible au pointage
13 x par 64 CP 61 dont la banane est accessible au pointage
Gélatines fournies localement !
SON
CD et MD auto-pause
Diffusion en façade
Intercom entre le plateau ( cour ) et la régie son et lumière
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"Oscar et la Dame Rose"
PLANNING DE MONTAGE – PERSONNEL TECHNIQUE à mettre à notre disposition
Déchargement/montage:
2 services
1er service: déchargement – montage – installation lumières
matin
1 responsable plateau
2 machinistes
1 régisseur lumière et son
2 électriciens
2ème service: réglages lumières – installation son et réglages –
après-midi
1 responsable plateau
1 régisseur lumière et son
2 électriciens
Représentation:
Démontage/chargement:
1 responsable plateau / salle
à l'issue de la représentation 2 machinistes.
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Plan Lumières – Oscar et la Dame Rose
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Lieu de création et calendrier des représentations
Créé à Bruxelles à l'Auditorium du Passage 44 le 30 septembre 2004
203 représentations
Saison 2009/2010
27 au 31 octobre 2009 – Salle Marignan Charleroi (Belgique)
11 et 12 novembre 2009 – Centre Culturel d’Auderghem Bruxelles (Belgique)
13 novembre 2009 – Grand Théâtre - Centre Culturel et sportif St Ayoul – Provins (France)
17 novembre 2009- Centre Culturel d’Uccle Bruxelles (Belgique)
25 novembre 2009 – Centre Culturel de Ciney (Belgique)
Saison 2008/2009
10,11 septembre 2008 Festival Bruxellons – Château du Karreveld – Bruxelles (Belgique)
19 septembre 2008 Centre Culturel de Spa (Belgique)
11 octobre 2008 Théâtre Léo Ferré - Aulnoye Aymeries (France)
12 octobre 2008 Théâtre de la vallée de l’Yrres – Brunoy (France)
18 octobre 2008 Conservatoire de Maastricht (Pays-Bas)
7 novembre 2008 Théâtre Jeanne d’Arc – Bellegarde sur Valserine (France)
13 novembre 2008 Centre Culturel d’Auderghem Bruxelles (Belgique)
24 janvier 2009 Théâtre André Malraux - Rueil Malmaison (IDF) - France
30 janvier 2009 Espace Athic - Obernai (France)
24, 25, 26 avril 2009 – Théatre des Galeries – Bruxelles (Belgique)
Saison 2007/2008
11,18 août | du 6 au 9 septembre 2007 Festival Bruxellons Château du Karreveld Bruxelles (Belg.)
13 mai 2008 Espace Culturel Agora Santes (France)
du 15 au 21 mai 2008 Théâtre de la Tête d’Or Lyon (France)
Juillet 2007
du 6 au 28 juillet 2007 - Festival Off Avignon 07, Théâtre Le Petit Louvre
Saison 2005/2006
13, 14 janvier 2006 Espace Bernier – Waterloo (Belgique)
19 janvier 2006 Centre Culturel de Comines (Belgique)
21 janvier 2006 Centre Culturel de Rochefort (Belgique)
22 janvier 2006 Centre Culturel de Gembloux (Belgique)
26 janvier 2006 Centre Culturel de Braine le Comte (Belgique)
27 janvier 2006 Centre Culturel d’Andenne (Belgique)
28 janvier 2006 Centre culturel Welkenraedt (Belgique)
2 février 2006 Centre Culturel d’Eghezée (Belgique)
du 3 au 20 février 2006 - Théâtre Vaudeville Bruxelles (Belgique)
du 14 au 17 février 2006 Palais des Beaux Arts de Charleroi ( Belgique)
du 21 au 26 février 2006 Palais des Beaux Arts de Bruxelles ( Belgique)
9 mars 2006 Grand Théâtre Verviers (Belgique)
10 mars 2006 Centre Culturel d’Auvelais (Belgique)
18 avril 2006 Centre Culturel Nismes (Belgique)
19, 20 avril 2006 Maison de la culture Arlon (Belgique)
21 avril 2006 Centre Culturel Marche en Famène (Belgique)
22 avril 2006 Maison culturelle Ath (Belgique)
25 avril 2006 Centre Culturel d’Uccle Bruxelles (Belgique)
Saison 2004/2005
6, 7 octobre 2004 Centre Culturel de Bertrix (Belgique)
du 12 au 17 octobre 2004 Théâtre Royale Namur
du 5 novembre au 31 décembre 2004 | 10 au 23 février 2005 Théâtre Vaudeville Bruxelles (Belg.)
du 18 janvier au 6 février 2005 Comédie Claude Volter Bruxelles (Belgique)
16 février 2005 Centre Culturel de Dinant (Belgique)
26 février Centre Culturel de Huy (Belgique)
du 1er au 3 mars 2005 Maison de la Culture Tournai (Belgique)
05 mars 2005 Théatre de Binche (Belgique)
10 au 15 mars 2005 Centre Culturel d’ Herve (Belgique)
du 17 au 18 mars 2005 Centre culturel Ottignies Louvain-la-Neuve (Belgique)
22 mars 2005 Grand Théâtre Verviers (Belgique)
23/24 mars 2005 Centre Culturel de Huy (Belgique)
Presse Festival Off Avignon 2007
Le Soir
12/07/07- Jean-Marie Wynants
Jacqueline Bir la débutante
Festival/ Sa Première apparition à Avignon.
Au bas de la rue Saint Agricol, une ruelle mène au Petit Louvre. En y arrivant sur le coup
le 12h15, on s’inquiète un peu. Personne sur le trottoir. Pourtant dans un petit quart
d’heure, Jacqueline Bir entre en scène pour interpréter « Oscar et la dame rose » d’EricEmmanuel Schmitt. Il faut pénétrer dans le porche du théâtre pour se rassurer. Sagement
alignés, les spectateurs attendent l’ouverture des portes. Ils sont une bonne centaine.
« Le premier jours, il y en avait 19, raconte Alain Leempoel, producteur du spectacle.
Pour une ouverture dans le Off, à Avignon, c’est déjà un succès. Il arrive qu’on joue
devant deux ou trois spectateurs ici. » Depuis, le public s’est étoffé chaque jour. Et
aujourd’hui, parmi les spectateurs, on compte des journalistes du Figaro, de France 3 et
une équipe de France 2 qui filme un extrait du spectacle pour l’émission Les terrasses des
festivals diffusée ce vendredi soir. Pas mal pour un début.
Bien sûr, le nom d’Eric-Emmanuel Schmitt joue à fond pour attirer public et médias.
D’autant que l’auteur s’est fortement investi aux côtés d’Alain Leempoel et des
comédiens. Rencontre avec le public, présence dans les salles, interview dans lesquelles
il vante amplement les mérites de nos comédiens, il est partout. Une présence qui profite
à Oscar et la dame rose mais aussi au Visiteur qu’Alexandre von Sivers, Benoît Verhaert,
Natalie Laroche et Gérald Wauthia jouent dans la même salle à 18 heures.
L’ambiance est détendue dans la petite cour où Eric-Emmanuel Schmitt déjeune en
compagnie de quelques amis, en attendant la fin du spectacle. Soudain, on entend des
applaudissements. Enthousiastes. Puis des cris, des bravos. Quelqu’un ouvre la porte du
théâtre pour que tous profitent de la chaleur de l’accueil réservé à la comédienne. « Ils
sont debout ! », lance Alain Leempoel à Eric-Emmanuel Schmitt, la fourchette suspendue
au-dessus de son « assiette fraîcheur ». « Je fais semblant que ça ne m’intéresse pas
mais en fait, je n’en perds pas une miette », se réjouit-il.
Bientôt, le public sort. En passant à la hauteur de sa table, plusieurs spectateurs le
saluent, le remercient. Eric-Emmanuel Schmitt est un auteur médiatique. Mais ici, il la joue
discret, laissant la gloire à l’unique interprète de son texte, la formidable Jacqueline Bir.
Et la voici déjà qui arrive, des étoiles plein les yeux, gonflée à bloc. « Ah ! J’ai l’impression
de redébuter. C’est quand même une sacrée aventure dans laquelle ont s’est lancé. »
Cette aventure, c’est Alain Leempoel qui lui a proposée. « Moi, ca ne me serait jamais
venue à l’idée. Je suis venue ici il y a …2.000 ans pour voir Gérard Philipe. Depuis, je n’y
ai jamais remis les pieds. J’ai peur de la foule. »
« Une mise en danger »
La voici donc de retour, après une carrière incroyablement riche où elle a arpenté toutes
nos scènes, du théâtre des Galeries au théâtre National en passant par le parc, Villers-laVille et des tas d’autres lieux. « Franchement, j’avais très peur avant de commencer.
Outre ma peur de la foule, je ne supporte pas bien la chaleur et à mon âge, c’est un
problème quand il faut jouer chaque jour à midi. De plus, ici en France, le rôle avait déjà
été joué par Danielle Darrieux et Anny Duperey. Le public allait-il suivre après ces stars ?
Mais je trouvais que c’était un beau challenge. »
Alors, elle s’est lancée. Comme la jeune comédienne française qu’elle était, quittant tout
pour débarquer à Bruxelles avec son compagnon Claude Volter. « Avignon, c’est une mise
en danger. Avec mon parcours, avec tout ce que j’ai joué, je suis un peu au bout de ma
route. En Belgique, je suis reconnue. Les salles sont pleines. Mais ici ? Je voulais savoir si
ça fonctionnerait ici aussi. » Jean-Marie Wynants
Le Soir
12/07/07 – Jean-Marie Wynants (suite)
ENCORE UNE PIECE aux Galeries, et puis l’actrice ne se consacrera plus qu’à
« Oscar et la Dame Rose »
Festival/ Jacqueline Bir fait sa première apparition à Avignon dans « Oscar et la Dame
Rose »
« Ce qui m’intéresse : transmettre de l’émotion »
Jacqueline Bir n’avait jamais été au Festival d’Avignon, comme elle l’explique en page 33.
Et puis Chiche ! Pourquoi ne pas y emmener Oscar et la Dame Rose, d’Eric-Emmanuel
Schmitt, qu’elle a longuement joué en Belgique ? Alors, comme ces jeunes gens et
jeunes filles qui débarquent à Avignon avec du rêve plein les yeux, Jacqueline Bir a
débarqué dans ce beau petit théâtre du Petit Louvre au cœur de la ville. Une manière de
se remettre en jeu comme elle le fera encore la saison prochaine en jouant sous la
direction de Christian Delmotte. « L’aventure me plaît, dit-elle. Que ce soit en venant à
Avignon ou en jouant avec des jeunes metteurs en scène. Mais souvent, les gens n’ont
pas osé faire appel à moi. Ou j’étais dans un créneau dont je ne sortais pas assez. »
Pour cette expérience avignonnaise, le texte de Schmitt était le choix idéal. « C’est
hyperexcitant. Pour moi, il y a d’abord eu la rencontre avec son écriture, ses personnages.
C’est un texte qui me permet de montrer toute ma palette en une seule représentation.
Nous avons déjà beaucoup tourné en Belgique, alors pourquoi pas en France ? »
« Je suis heureuse »
« Je vous avoue que je me sens un peu au bout de mon parcours. J’ai limité les choses
dans le temps. Je bouclerai la boucle la saison prochaine aux Galeries où j’ai débuté lors
de mon arrivée en Belgique. Avec Volter, nous y avons joué le Cid et Iphnigénie la même
saison. Là, je jouerai L’allée du roi. Et après, je me consacrerai exclusivement à Oscar. Je
ne vois pas ce que je pourrais faire d’aussi complet. C’est comme si cette pièce avait été
écrite pour moi. Je me retrouve dans tout ce qui est dit. Et ça m’a aidée dans ma vie de
tous les jours depuis quelques temps. Je suis heureuse avec ce spectacle. »
Si heureuse qu’elle en profite pleinement, évitant la foule et l’agitation avignonnaise. « Je
n’ai plus 20 ans. Je viens d’ailleurs d’être arrière-grand-mère, la veille de la première ici.
Ça commence à chiffrer, hein ! Donc, en dehors du spectacle, je profite du jardin de la
maison dans laquelle nous vivons durant le festival. J’ai besoin de faire un peu comme
Oscar : contempler la nature et recharger mes batteries. Parce que ce spectacle, quand
même, il faut y aller ! »
En la voyant ainsi, toujours passionnée, gonflée à bloc par l’accueil du public, on se dit
que la petite Française exilée à Bruxelles aurait sans doute pu connaître une carrière
énorme dans l’hexagone. Et jouer aujourd’hui dans la Cour d’Honneur du Palais des
Papes. « Je m’en fous ! ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’a toujours intéressée, c’est
transmettre de l’émotion. Bien plus que la gloire. Je crois qu’il est essentiel de semer des
petites choses et que ces molécules se baladent ensuite un peu partout. C’est ça qui me
passionne ». J-M Wynants
Critiques de presse à la Création
Le Vif/L’express,
le 29 octobre 2004 – Michèle Friche
La magie d’une dame rose
Un texte et une comédienne, un double miracle : Oscar et la dame
rose, de ’Eric-Emmanuel Schmitt, interprété par Jacqueline Bir !
Je m’appelle Oscar, j’ai 10 ans… Ces mots, sobres, perlés d’une
première émotion, sont ceux sont ceux d’un enfant condamné
adresse à Dieu. La dame rose les relit, lovée contre un gros fauteuil
ocre sur un grand carré incliné (scénographie de Vincent Lemaire).
Elle, c’est « une bonne copine à Dieu qui passe du temps avec les
enfants malades » qui a « plein de rides comme des rayons de
soleil autour de ses yeux ». Ces êtres apprivoisent la mort, lui
rendent sa place dans le cycle de la vie par une petite légende
magique : et si l’on disait que chaque jour représente dix années
d’existence ? La dame rose va ainsi aider Oscar à vivre en
accéléré ses dix derniers jours…
Une scène magnifique, bouleversante, irradiée d’humour, constellée de cette sagesse
aiguë, sans fard, de l’enfance mêlée à cette autre sagesse madrée de la vieillesse. C’est
signé Eric-Emmanuel Schmitt, qui caracole au box-office avec ses pièces de théâtre. Luimême fut un jour – presque - un petit Oscar…Ce monologue dédié à Danièle Darrieux –
qui interpréta le texte à Bruxelles - l’année dernière, est ici confié à Jacqueline Bir. Il faut y
courir !Tout ce que l’on peut vous dire de sa manière infiniment subtile de passer d’Oscar
à la dame en une fraction de seconde, par un port de tête, une façon de s’asseoir dans le
fauteuil, de balancer ses jambes, de rythmer la phrase, de sourire, ne pourra égaler ce qui
se passe sur scène. Il y a là une quintessence de l’art du théâtre le plus rigoureux, dans
une humilité inouïe, tournant le dos au pathétisme. Il serait injuste de ne pas y associer
Danièla Bisconti, metteuse en scène et adaptatrice, qui a deviné, éveillé et cadré les
émotions les plus enfouies de Jacqueline Bir, et Nathalie Borlée, pour ses lumières
d’aurore et de tendresse. M. Friche
Le Soir,
le 15 octobre 2005 – Laurent Ancion
Oser dire oui à la mort
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Plein comme un œuf, le Théâtre de Namur suit bouche bée « Oscar et la Dame
Rose ».
Jacqueline fascine en solo.
La tournée s’annonce magistrale
Dommage qu’au théâtre les sièges soient comptés.
On souhaiterait à tout le monde, adultes,
adolescents, enfants, grands-parents, de pouvoir
s’asseoir et écouter « Oscar et la Dame Rose »,
d’Eric-Emmanuel Schmitt, tel qu’il résonne dans le
corps et dans la voix de la comédienne Jacqueline
Bir. Ce spectacle, propulsé par l’Adac en Wallonie et
à Bruxelles, est de ceux qui ne s’oublient jamais
parce qu’on en sort bouleversé, réjoui, ému, enrichi
– en un mot : plus sage peut-être.
Il fallait de l’audace pour porter à la scène ce roman
épistolaire. Jacqueline Bir elle-même en trempblait :
j’ai une trouille bleue, ce livre est tellement important pour les gens ! , confiait-elle lors des
répétitions (le « MAD » du 6 octobre). Enorme succès en librairie, trésor pour la plupart de ses
lecteurs, « Oscar et la Dame Rose » est en effet une sorte de viatique que l’on se prête
précieusement, l’espoir au cœur.
Dans la salle du Théâtre de Namur, que l’on ait lu le livre ou non, l’attente paraît énorme. La foule
aussi : rarement le théâtre a été aussi plein. Il y a toujours une part des spectateurs qui réservent,
puis ne viennent pas, nous avait-on avoué à la billetterie. Cette fois-ci, même eux sont là ! Le
talent de Jacqueline Bir sera de leur répondre avec tout ce qui constitue une actrice : ses forces,
ses faiblesses, sa sensibilité. L’ouvrage semble taillé pour le théâtre. Une douzaine de lettres,
adressées à Dieu par un enfant de dix ans atteint de leucémie, repoussent le cadre du temp. Selon
la suggestion de mamie Rose, une de ces vieilles dames qui entourent bénévolement les patients
à l’hôpital, le petit Oscar dit « crâne d’œuf », vivra une décennie par jour : dix ans le matin, vingt le
soir. Il mourra à 110 ans, dix jours plus tard. En chemain, c’est toute une vie qu’il aura vécue, en
accéléré, et une mort qu’il aura acceptée, grâce à « l’Etrangleuse du Languedoc » - Mamie-Rose
se dit en outre catcheuse !
On l’a deviné : « Oscar et la Dame Rose » n’est pas un spectacle tape-à-l’œil, mais tape-au-cœur.
La mise en scène de Danièla Bisconti ne cherche ni dans le pathos ni le rire forcé, malgré l’humour
du texte. Elle laisse la place à des sentiments plus subtils que le jeu magistral de Jacqueline Bir
décuple.
On pourrait parler de mise en scène serrée – comme notre gorge. La scénographie de Vincent
Lemaire bâtit un petit plateau incliné, avec un gros fauteuil, loin de toute illustration d’un hôpital.
Abstrait ? Oui, comme les douces lumières de Nathalie Borlée, qui créent de vibrants contre-jours
ou une aurore violette.
Mais de cette abstraction naît le jeu concret de Jacqueline Bir. La comédienne s’enfonce dans le
fauteuil trop grand et, jambes courtes devient Oscar. L’instant d’après, elle s’assied avec élégance
sur l’accoudoir et la voilà Mamie Rose. Sa voix suit : ses inflexions sont incroyables, ses
métamorphoses soufflantes. Elle a dix, vingt, trente ans… Et Oscar meurt, on a tous 120 ans et
des rides en moins. Juste des larmes en plus, au coin des yeux. L. Ancion
La Libre Belgique
le 14 octobre 2004 – Philippe Tirard
Jacqueline Bir, Inoubliable Mamie Rose
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« Oscar et la Dame Rose » créé à Namur avant d’arriver à Bruxelles
Seule en scène, la comédienne fait vibrer toutes les cordes de la sensibilité.
Elle magnifie l’émouvant récit d’Eric-Emmanuel Schmitt
L’engouement pour l’œuvre d’Eric-Emmanuel Schmitt, le dramaturge français
contemporain le plus joué au monde, ne risque pas de faiblir dans nos contrées. Mardi soir
à l’issue de la création en Belgique de « Oscar et la Dame Rose », le public du Théâtre
Royal de Namur s’est levé comme un seul homme pour ovationner Jacqueline Bir, toutes
lumières rallumées dans la salle. Produit par L’Adac, le spectacle tournera jusqu’au mois
de mars prochain à Bruxelles et en Wallonie. Il nous étonnerait fort qu’il ne remplisse pas
les salles à tous les coups.
L’argument n’est pas à priori de ceux qui font recette. Oscar, garçonnet atteint d’un cancer
incurable, adresse quelques lettres à Dieu pour lui faire part de son désarroi devant la
souffrance et la mort. Il y a de quoi vous refroidir le public en quête d’une « bonne
soirée » . Et pourtant… Schmitt a une manière bien à lui de prendre le lecteur et le
spectateur par la main, sans le bousculer, pour lui parler au cœur des sujets graves, avec
sensibilité, tact et humour. Restait à faire passer à la scène ce que le livre permet de
déployer dans l’intimité du rapport entre le lecteur et la page imprimée. Et là, c’est tout
simplement miraculeux. Jacqueline a beau avoir fêté récemment ses 50 ans de théâtre,
être un « monument de nos scènes » etc., elle reste d’une fraîcheur confondante, d’une
énergie et d’une inquiétude qui confèrent à ses apparitions une qualité d’évidence et de
présence sans pareille.
Ange consolateur
Seule en scène, elle joue tous les personnages : le petit Oscar, Mamie Rose (une dame
au grand cœur extravagante qui visite les enfants hospitalisés), le Dr Dusseldorf, les
parents, les petits compagnons d’infortune d’Oscar. La caractérisation de chaque figure
est nette et précise. Et il y a de la virtuosité dans sa manière de passer de l’un à l’autre, de
les faire dialoguer ensemble, sans jamais tomber dans le numéro d’acteur. Son Oscar
tient du clown céleste et du Petit prince. Sa Dame Rose, ancienne catcheuse reconvertie
dans les bonnes œuvres, est une grande âme aimante, un ange consolateur et complice.
Avec Danièla Bisconti chargée de la mise en scène, s’est instaurée une intelligence
féminine, synthèse d’esprit de finesse et de géométrie, qui accouche d’une magistrale
prise de rôle. La scénographie de Vincent Lemaire élude l’univers hospitalier et son
cortège d’images morbides ; tout se joue autour d’un grand fauteuil en cuir, dont
Jacqueline Bir fait un magnifique véhicule vers l’émotion.
On frémit en pensant aux pièges qui guettaient cette entreprise. Une sentimentalité
larmoyante, le hold-up affectif sur l’enfance malade, le prosélytisme chrétien, ce spectacle
les esquive avec une élégance consommée, pour évoquer, d’une voix familière, amicale et
pleine de gentillesse, les grandes questions de l’existence. P. Tirard
La Dernière Heure,
le 14 octobre 2004 - Isabelle Blandiaux
Un émouvant solo aux 1000 visages
Jacqueline Bir porte avec énergie et justesse Oscar et la Dame
Rose à Namur, avant Bruxelles et la tournée wallonne
Après son succès phénoménal en librairie depuis la fin 2002
(environ 1 million d’exemplaires vendus dans 25 langues), le
comte philosophique Oscar et la Dame Rose de Eric-Emmanuel
Schmitt a déjà vécu pas mal sur les planches. Par la voix de
Danielle Darrieux à laquelle l’auteur avait pensé en écrivant ce
volet sur la religion catholique dans le cadre de son cycle de
l’invisible. Jacqueline Bir se livre à son tour à cet exercice de
haute voltige, seule en scène.
Dirigée par Danièla Bisconti, elle-même conteuse experte, la grande dame du Théâtre
belge qui célébrait ses 50 ans de carrière en 2003 pénètre et nous emmène dans l’illusion
théâtrale quasiment de dos. Assise sur le sol d’un plateau dépouillé où traînent une boîte
en carton et une casquette rouge, appuyée à un fauteuil rond. Elle lit une lettre d’Oscar,
enfant leucémique qui s’adresse à Dieu depuis sa clinique « C’est le pied, l’hôpital, si tu es
un malade qui fait plaisir… » Seulement voilà, le surnommé Crâne d’œuf ne fait plus
plaisir du tout aux médecins : sa greffe n’a pas pris… Après cette première missive,
l’actrice lâche le papier et rentre comme par magie (une option magique également
choisie par le scénographe Vincent Lemaire…) dans la peau du petit garçon, ainsi que de
tous les autres passants et habitants de cet établissement où l’on dit qu’on va guérir pour
oublier qu’on y meurt souvent. Avec une variation de tons et une puissance d’évocation
impressionnantes, Jacqueline Bir campe ainsi la dame rose, fantaisiste catcheuse à la
retraite reconvertie en visiteuse de bambins souffrants, pop corn, petits pensionnaires
obèse, Einstein, hydrocéphale, Bacon, grand brûlé, Peggy Blue à l’épiderme bleuté, le
médecin Düsseldorf, les parents d’Oscar… Un monde candide et espiègle confronté trop
tôt à la mort et ses questions en spirale, face à des adultes qui fuient la vérité.
Forte d’une énergie positive et communicative, d’un humour sans pincette, Jacqueline Bir
se dépense sans compter, à l’unisson avec le texte épuré de Schmitt, lumineux guide vers
la sagesse. Revigorant ! I. Blandiaux
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