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Mr. Mohamed Benbouziane Mr. Mustapha DJENNAS Mlle. Meriem DJENNAS
Université Abou-Bakr Belkeid Université Abou-Bakr Belkeid Université de Picardie Jules Verne
Tlemcen, Algérie Tlemcen, Algérie Amiens, France
Résumé –L’Algérie serait-elle épargnée par les conséquences de la crise financière
internationale-
Aujourd’hui, le monde fait face à une crise financière conséquente à la crise des subprimes qui a
touché le secteur des prêts hypothécaires américains. Son renforcement a été un facteur
d'aggravation de la crise économique, de la crise de liquidité, du resserrement du crédit ainsi que
beaucoup d’autres facteurs entravant la croissance économique. Par conséquent, l'aggravation de la
crise financière a fortement accentué la crise économique commencée début 2008 poussant les
gouvernements à engager des plans de relance financés par la dette.
Nombreux sont les pays (développés ou en voie de développement) qui sont touchés d’une manière
ou d’une autre par cette crise et les résultats économiques en font preuve : turbulences sur les
marchés financiers internationaux, perturbations financières mondiales et d'importantes pertes pour
les institutions financières internationales.
A travers cette communication, nous essayerons d’élucider le degré d’influence de cette crise sur
l’économie algérienne. L’objectif étant de comprendre si l'Algérie dispose de moyens nécessaires
pour assurer la continuité de ses programmes de développement et, éventuellement, quelle est la
stratégie adéquate permettant à l’Algérie d’être à l’abri des vulnérabilités issues de cette crise.
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Mots-Clés : Crise financière- Crise économique- Economie Algérienne, Programmes de
développement.
Introduction
La crise financière que vit le monde actuellement constitue l’une des préoccupations majeures du
monde financier et économique. Elle a tendance à se mondialiser avec des effets qui semblent
durables. La question que tout le monde se pose tacitement et qui reste jusqu’à présent sans réponse
concerne la manière dont la spirale de l’effondrement bancaire et du séisme boursier finirait sa
course infernale.
Cette crise financière aura indubitablement une incidence négative, beaucoup plus grave que prévu,
sur l’économie algérienne déjà fragile. Certes, les déclarations et les discours des dirigeants
algériens tentent de rassurer l’opinion publique en affirmant que l’Algérie reste à l’abri de tout
risque engendré par cette crise. Ces propos s’appuient sur le fait que le système bancaire algérien ne
dépend pas du système financier international.
Cependant, cette argumentation reste insuffisante pour avancer que l’Algérie serait découplée de la
crise du fait que cette crise est non seulement financière, mais économique. C’est dans ce contexte
que s’inscrit le sujet de notre exposé.
Ce qui est intéressant, c’est que la crise mondiale ne frappe pas partout de la même façon. En
particulier, il est clair que l’importance qu’a la crise du système financier dans ce qui s’est produit
aux Etats-Unis, et dans ce qui se produit aujourd’hui en Europe, est quelque chose qui n’a pas les
mêmes contours en Algérie. Donc, il faut adapter notre analyse à une situation différente. Il faut
aussi, en se tournant vers l’avenir, se demander quelles seront les conséquences de ces évènements
sur l’économie algérienne.
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L’Algérie a en effet enregistré depuis des années après tant de déboires économiques, le début d’un
décollage économique très perceptible. Cependant, l’accumulation de défis que l’on voit
actuellement est assez inquiétante, qu’il s’agisse des questions sur l’importation, qu’il s’agisse du
prix du pétrole, qu’il s’agisse de la volatilité excessive du prix des matières premières, et puis des
différents sujets concernant les investissements étrangers et les flux de capitaux.
Notre contribution a pour objet d’analyser dans le détail les conséquences de la crise sur l’économie
algérienne et à en mesurer l’impact. Nous aborderons enfin, dans un dernier point, le scénario
possible que va connaître l’économie algérienne pour gérer ces nouvelles contraintes.
I. Crise économique mondiale
I.1. Causes et conséquences
La crise mondiale a éclaté en été de 2007 à cause des subprimes, des crédits hypothécaires destinés
à la classe moyenne américaine désirant accéder à la propriété. Le principe de ce prêt permet
d’emprunter n’importe quelle somme, mais c’est l’immobilier qui est en garantie, et si le ménage
ne peut pas rembourser, la banque récupère la maison et la vend. Mais puisque les prix de
l’immobilier ont déprécié, les banques se sont trouvées en état de perte. C’est ainsi que la crise des
subprimes s’est déclenché en causant un manque de confiance dans le milieu bancaire. A partir de
là, les banques ont commencé de se méfier les unes des autres et ne plus vouloir se prêter de
l’argent entre elles. Cette crise de confiance des marchés interbancaires a entrainé la faillite de
certaines banques, malgré l’injection de liquidité effectuée par les banques centrales. La crise s’est
vite transformée en crise économique par le fait que les banques n’accordent plus de crédit aux
entreprises et ces dernières se sont retrouvées donc en difficulté. En effet, quand le système
bancaire est fragilisé, ce sont les entreprises qui en pâtissent, les banques deviennent de plus en plus
récalcitrantes à financer de nouveaux crédits (qui se renchérissent), ce qui bloque l’innovation et la
croissance.
Dans un second temps, les conséquences de la globalisation des marchés financiers et les liens entre
les différents marchés, ont étendu la crise hors des Etats Unis, et hors des marchés immobiliers à
risque, touchant même des marchés non immobiliers réputés à faible risque. La réticence des
banques à extérioriser leurs pertes a crée un climat de défiance généralisée sur leur solvabilité
réelle, entraînant un blocage des possibilités de financement du marché interbancaire, ainsi que la
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disparition de la liquidité sur nombre de marchés financiers. De crise locale, la crise des subprimes
est devenue une crise majeure dont le coût est évalué à la fin du premier trimestre 2008 à 1000
milliards de dollars environ
1
, entrainant le besoin pour les banques les moins capitalisées, surtout
américaines, de procéder dans l’urgence à des augmentations de capital.
Le risque de voir dégénérer cette crise en une crise systémique, affectant le fonctionnement de
l’ensemble du système financier, a alors obligé les banques centrales, agissant à l’occasion de façon
coordonnée, à intervenir comme prêteur en dernier ressort, pour sauver de la faillite des acteurs
financiers essentiels et pour restaurer la liquidité de marchés où la demande avait disparu. La
banque centrale américaine a accompagné ces mesures de sauvegarde par une baisse vigoureuse de
ses taux directeurs, ce à quoi s’est refusée la Banque Centrale Européenne, préoccupée par les
risques inflationnistes. Toutefois, les interventions des banques centrales semblent avoir trouvé
leurs limites, en sorte que toute aggravation ultérieure de la crise pourrait nécessiter, à l’avenir, un
soutien étatique, afin de sauver les établissements en difficulté, ou pour racheter les créances les
plus dévalorisées.
I.2. L’ampleur de la crise économique
Les conséquences de la globalisation des marchés financiers et les liens entre les différents marchés,
ont étendu la crise hors des Etats-Unis, et hors des marchés immobiliers à risque. La soudaine
paralysie du système bancaire et financier en septembre 2008 s’est transformée en une crise
économique mondiale qui n’épargne aucune région et dont personne ne peut encore prédire
l’ampleur. Depuis octobre 2009, les grandes entreprises de la planète suppriment des emplois par
dizaines de milliers tandis que les petites sont menacées par la faillite. Le chômage augmente à
grande vitesse dans la plupart des pays.
Les marchés en tirent les conséquences : chute des bourses et un prix du pétrole divisé par trois. Les
cours des autres matières premières gringolent aussi devant la perspective d’un effondrement de
la demande.
Les banques centrales tentent de parer au pire en baissant énergiquement leurs taux d’intérêt sans
parvenir à rassurer. La Réserve Fédérale Américaine, qui a déjà ramené son taux directeur à 1%,
touche aux limites de son action sur les taux
2
.
1
Source : Le Journal des Finances : http://www.jdf.com/dossier/2008/08/30/04007-20080830ARTHBD00042-le-cout-
de-la-crise-financiere-oscillera-entre-et-milliards-de-dollars.php
2
Source: icom7 (The International Business Community):
http://fr.icom7.com/news/une_crise_economique_brutale_dont_personne_ne_peut_predire_lampleur.php
5
Alors que l’on s’attendait initialement à ce que la crise mondiale épargne les pays en voie de
développement en raison de leur secteur financier relativement réduit et mal intégré, ces pays ont
été durement affectés lorsque la crise a commencé à toucher l’économie réelle. Elle touche
particulièrement les pays instables sur le plan politique et dont la démocratie est embryonnaire ou
mal placée.
I.3. Effondrement des prix des matières premières
Le pétrole occupe une place importante dans l’économie mondiale. Tous les pays industriels sont
dépendants du pétrole et une augmentation de cette substance stratégique pourrait affecter leur
économie. Mais, aujourd’hui, avec la crise financière mondiale qui s’annonce, le cours du pétrole a
chuté.
Les sombres perspectives économiques ont entraîné une chute sans précédent des prix des matières
premières. En juillet 2008, le baril de pétrole brut coûtait 147 dollars et le 13 Juillet 2009, il se
vendait à 59,64 dollars
1
. Les coupes drastiques dans la production (-1,5 million de barils par jour)
annoncées par les pays de l’OPEP n’ont pas permis de renverser la tendance. Cette évolution
représente un véritable défi pour des pays comme l’Equateur, l’Iran, le Venezuela et l’Algérie qui
basent leurs politiques sur les prix élevés du pétrole.
L’effondrement des actions, pendant cette crise économique internationale, ne fait qu’attiser les
craintes sur l’état du marché pétrolier. Ces craintes enfoncent les planchers de prix, au fur à mesure
que se dégradent les perspectives de croissance économique, et avec elles, les prévisions de
demande d’énergie.
Les cours du pétrole bougent en affinité avec les marchés d’actions, baissant quand le moral des
marchés financiers faiblit. En attendant que la confiance revienne, il y a peu de chances que les prix
du pétrole se déconnectent de la faiblesse des marchés d’actions.
Les causes de la chute du prix du baril de pétrole sont diverses. Tout d’abord, la demande est de
moins en moins importante dans les pays grands consommateurs de pétrole comme les Etats Unis,
la France, l’Angleterre, la Chine… etc. Cela est à la baisse de leur pouvoir d’achat. Aussi, à
cause de la crise financière mondiale, les investisseurs se méfient du marché pétrolier et du
renforcement du dollar et rechignent à y investir de l’argent.
La dégringolade des cours mondiaux sur le pétrole, alarme les producteurs de pétrole, qui voient
leurs revenus fondre à grande vitesse, alors qu’ils subissent une forte hausse de leurs coûts de
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Source OPEP : http://www.opec.org/home/basket.aspx
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