Notes de mise en
scEne
L’objectif que nous portons, avec ce projet, est de créer une forme
adaptable, avec peu de moyens, qui pourrait se transporter dans
une multitude d’endroits diérents. Et qui peut s’adresser à un pu-
blic qui n’est pas amené à se rendre dans une salle de théâtre.
Toutefois, faire en sorte que le théâtre que nous créons soit accessible à une
majorité de gens, ne signie pas appauvrir le propos. Le choix de monter
Marie Tudor est capital dans notre démarche. Il s’agit pour nous de parler
aussi bien des rapports de force liés à l’amour, au pouvoir, et aux deux à la
fois ; il s’agit de parler de nous, du spectateur, et plus largement, du monde.
Inspirées par Le Théâtre Permanent de Gwenaël Morin, nous
considérons qu’il est important de pouvoir faire des formes qui
s’adaptent dans une série de lieux où le théâtre n’est pas « attendu ».
En tant que metteur en scène, j’aimerais que le propos et la force de l’écri-
ture soient mis en avant, et pour ce faire, je ne souhaite pas d’artices.
Tout reposerait essentiellement sur le jeu des actrices, soutenu par-
fois par de la musique, quelques accessoires signiants, et quelques
éléments de décor, mais surtout par le public venu au rendez-vous.
Dans Marie Tudor, il y a plus de 13 personnages. Tous seront joués par les trois
comédiennes : femme du peuple, reine, geôlier, ouvrier, favori... Dès le début de
la représentation, il sera expliqué au public que nous changeons de personnage,
et comment il pourra nous reconnaître avec des accessoires très simples (
une couronne pour la reine, un trousseau de clés pour le geôlier, un collier pour
Fabiani, etc.). Une fois ce code démontré et accepté, les comédiennes s’atta-
cherons à faire entendre au mieux le texte et à être au plus proche de la langue.
Toutes les scènes de la pièce ne seront pas jouées. Un résumé se
fera entre certaines scènes, an d’augmenter la tension et ne pas
perdre l’attention du spectateur de par la multiplicité des person-
nages que les actrices devront endosser et changer rapidement.
Ce que nous voulons, c’est raconter ensemble une grande histoire. Vivre une
expérience collective avec un grand classique et avec le public à qui on l’ore.
Pour ce faire, nous avons besoin d’espaces de recherche. Pour tra-
vailler la construction du spectacle d’abord – choix des résumés, de
leurs interventions – mais aussi pour travailler sur le jeu d’acteur.